Histoire : Le Projet AVIP


Score : 9 sur 10 (9.0/10)   [2 notes]

Donner une notre :

Taille du texte :

Imprimer cette histoire

Écrite par ChaoticPesme le 14 août 2004 (10876 mots)

Dernière édition le 08 juin 2005

Lundi 26 septembre, 16h 45
Odd et Yumi étaient partis sur Lyoko en compagnie d'Aelita dans le territoire des montagnes, tandis qu'Ulrich se démenait à sauver Sissi, enfermée dans sa chambre pour on ne sait quelle raison, alors qu'un terrible incendie avait déjà ravagé la moitié du collège. Nos amis découvrirent en effet, que XANA n'était pas seulement psychopathe, mais aussi pyromane ! Ce feu d'Enfer avait été provoqué par l'explosion de plusieurs bouteilles d'oxygène et d'autres gaz inflammables se trouvant dans le bâtiment des sciences, le feu s'était alors propagé à une vitesse phénoménale. Ulrich essayait bien d'enfoncer la porte avec sa seule force physique mais on aurait dit que la porte était blindée. Sissi à l'intérieur était recroquevillée sur elle-même dans un coin de la pièce, pleurant des larmes de désespoir alors que des fumées nocives envahissaient peu à peu les dortoirs.
- Ulrich, s'il te plaît ! Dépêche-toi !
- Je fais tout ce que je peux, figures-toi !!
Il décida d'arrêter les frais, voyant qu'il n'y arriverait jamais comme ça. Il se retourna, et malgré la densité de la fumée, il aperçut non loin de lui un gros extincteur. Il se précipita pour le détacher et commença à marteler la porte, qui céda après quelques coups. Quand il entra dans la pièce, Sissi lui sauta au cou.
- Ulrich !! Mon héros !!
- Couche-toi !!
Soudain une brusque montée de fumée noire envahit le couloir et rapidement la chambre. Ulrich avait forcé sa "princesse en danger" à se mettre à plat ventre, la fumée s'arrêtant à juste une quinzaine de centimètre du sol. Mais cette mauvaise surprise indiquait bien aux deux adolescents que le feu s'était rapproché.
- On va tenter de ramper jusqu'à l'escalier pour sortir du bâtiment !
- Ramper ! Mais je vais me couvrir de poussière !
- Tu préfères ça, ou te relever et suffoquer dans la fumée ?
Sissi ne put rien dire et hocha simplement la tête. La gamine n'était pas très à l'aise de se traîner ainsi au sol, tandis qu'Ulrich ressemblait à un véritable commando dans une telle position. Au détour d'un couloir, alors que la fumée était moins épaisse, il décrocha son téléphone.
- Jérémy, comment ça va de votre côté ?!
- Pas très bien, Odd a perdu 50 points de vie et Yumi a du mal à protéger Aelita !

Sur Lyoko.
Odd était face à 2 Krabes, contre 3 au départ. Le combat réclamait beaucoup de stratégie et une vigilance de tous les instants, étant donné qu'il se battait sur une plate-forme circulaire d'à peine 15 mètres de diamètre, ce qui rendait les esquives très délicates à réaliser. Alors que l'un des monstres se préparait à faire feu, Odd en profita pour passer pour dessous et tira en l'air.
- Flèche laser !
La bête grésilla quelques instants avant de se désintégrer.
- Fiou ! Et un de moins !
A 50 mètres de là, Yumi faisait face à 3 Kankrelats en formation triangulaire (position d'assaut), et reculait toujours en parant les tirs avec Aelita derrière elle, le long d'une plate-forme violette en ligne droite. Sur l'écran de Jérémy apparut soudain une image.
- Yumi, Aelita ! La Tour est à 100 mètres derrière vous !
- Aelita ! dit Yumi. Vas-y, je vais les retenir !
Elle fonça alors vers la prochaine plate-forme, quand 4 Frôlions se fondirent sur elle en mitraillant le sol. Elle eut juste le temps de se jeter derrière un rocher.
- Jérémy, il y encore un problème !
- Oh non !! Toi et Yumi êtes pris entre deux feux !
Surprise de l'annonce de Jérémy et des bourdonnements inquiétants qu'elle entendait derrière elle, Yumi tenta le tout pour le tout et exécuta un grand saut périlleux arrière, détruisant 2 des Frôlions qui fonçaient sur elle, mais prenant une fois retombée au sol, 2 tirs de Kankrelats qui continuaient à attaquer. La geisha allait essuyer un assaut fatal des trois insectes, quand une voix transcendante et mélodieuse se fit entendre. Un grand mur de pierre se forma, entre elle et ses assaillants. "Merci Aelita !" pensa-t-elle. Alors que les choses semblaient se calmer, les 2 monstres volants restants firent demi-tour et rechargèrent dans un déluge de rayons.
- Flèche laser !
Deux projectiles très bien placés finirent par dégommer les Frôlions avant qu'ils ne puissent faire de dégâts ; sur une plate-forme à gauche se tenait Odd qui était finalement venu à bout du dernier Krabe.
- Bon timing Odd ! dit Yumi.
- De rien, ça fait partie de mon boulot !^^
Yumi courut alors vers la créature virtuelle.
- Aelita, ça va aller ?!
- Ca va Yumi, mais on ferait mieux d'aller à la Tour, le mur ne tiendra pas longtemps !
La japonaise tourna son regard vers Odd, qui chargeait ses flèches à la manière d'un revolver.
- Vous en faites pas, s'ils tentent de passer, c'est comme s'ils étaient déjà morts !
Les deux filles arrivèrent vite au pied de la Tour, Aelita en traversa le mur.
Au collège.
Suite à un certain manque de prudence, Ulrich s'était évanouit à cause des vapeurs toxiques. Sissi avait passé son bras derrière son cou pour le soutenir ; elle ne voyait pratiquement plus rien au travers de la fumée et continuait à respirer seulement grâce à un épais mouchoir. Mais les gaz dangereux contenus dans cette purée de pois noire finirent par prendre le dessus sur son courage, et elle alla se réfugier dans une chambre abandonnée en compagnie de son "prince au bois dormant", en fermant la porte derrière elle. La fumée était moins présente dans ce lieu, elle déposa alors Ulrich sur le lit.
- Ulrich... tu ne dois pas m'entendre, mais... je regrette, je regrette tout ce que j'ai pu dire à toi et à tes amis... Je m’y suis jamais pris de la bonne manière, c'est toi qui a raison ! Je ne suis qu'une idiote...
Elle détourna son regard au bord des larmes vers la fenêtre d'où l'on pouvait voir les flammes monter ; quand elle entendit un toussotement sec suivi d'une voix à peine audible.
- Sissi... merci !
Ils se regardèrent intensément, quand la lumière du retour dans le temps les submergea.



Chapitre II : L'espionne



Lundi 26 septembre, récréation de 10h 00.
Odd et Ulrich étaient assis sur un banc, Yumi se tenait debout en face d'eux, Jérémy étant retourné précipitamment à sa chambre, alerté par son ordinateur portable. Les trois ados discutaient de l'attaque de XANA qui venait de passer, quand Odd se mit à regarder sa montre avec intérêt. Il annonça à haute voix :
- Attention, impact dans 5... 4... 3... 2... 1....
- Salut Ulrich ! fit Sissi qui venait d'arriver.
- Ouah ! Quelle précision Odd ! s'exclama Yumi.
Sissi ne comprenait pas. Voyant son air interloqué, Ulrich intervint.
- Te fatigue pas à chercher Sissi, ton cerveau pourrait se mettre à fumer !
Alors que les trois amis éclatèrent de rire, Sissi n'eut pas d'autre choix que de se détourner en se drapant du peu de dignité qui lui restait et disparut au détour d'un arbre. Mais cette fois, dans un moment de vengeance, elle décida de rester cachée là afin d'écouter ce qu'elle pouvait de leur conversation. C'était son jour de chance, non seulement elle n'avait des ces deux toutous dans les pattes (en effet, cette semaine les professeurs avait proposé aux élèves une sortie au complexe pétrochimique, ce qui finalement n’intéressait assez peu de monde) pour l'empêcher d'être discrète, et l'ambiance de la récréation était suffisamment calme pour entendre une partie de ce qu'ils racontaient. Elle ne put toutefois comprendre que quelques mots, mais d'une importance capitale : XANA, usine, Lyoko. Mais la sonnerie du collège vint briser sa concentration. C'est alors que Jérémy se précipita vers ses amis, visiblement essoufflé.
- Un problème Jérémy ? demanda Ulrich
- Non, c'est juste que... enfin, vous voyiez... Aelita a... balbutia-t-il en rougissant.
- Aelita a voulu te voir, et ben ! On peut plus vous séparer ne serais-ce qu'une heure vous deux !
- Odd, arrête ! intima Yumi, voyant son ami devenir écarlate.
- Bon euh... on ferait mieux d'aller en cours !
- Ok, on se retrouve à la cantine ce midi !
- A tout à l'heure Yumi !
De derrière sa cachette, Sissi regarda la japonaise se séparer des autres, tandis qu'elle sortit pour suivre de près les trois garçons. Quand sonna l'heure du déjeuner, les quatre amis se rejoignirent à la cafétéria. Dans la file d'attente se trouvaient en tête Yumi, suivie d'Ulrich, Odd et Jérémy ; à quelques mètres derrière, coupée par 3 autres élèves, Sissi était toujours à l’affût de quelque chose qui pourrait l’intéresser. Une fois servis, ils allèrent s’asseoir à une table vide, mais ne virent pas immédiatement Sissi, un walkman sur les oreilles, qui s'assit à la table juste derrière eux. Quand ils eurent pratiquement fini, Jérémy prit la parole :
- Dites, j'aurais besoin de vous pour la maintenance, ce soir à l'usine !
- On était pas supposé la faire avant une semaine ? dit Ulrich
- Ouais, mais comme Yumi et Odd ont dû le remarquer, j'ai eu des problèmes avec les transferts cet...euh..."après midi" ! Et j'ai mit aussi du temps à repérer la Tour, même avec l'aide d'Aelita !
"Vite, faut que je trouve un moyen !" pensa Odd
- Euh, désolé Jérémy mais ça va pas être possible pour ce soir, j'ai quelques devoirs en retard et....
- Nan Odd ! Cette fois tu te défileras pas ! Tu vas pas nous laisser encore une fois nous taper le boulot tout seul avec Ulrich ! insista Jérémy.
- Bon, d'accord ! Je viendrais ! fit Odd, déçu.
Yumi hésita à intervenir après ça.
- Désolé de pas pouvoir venir vous aider les garçons, mais mes parents invitent quelques amis, et je devrais être présente toute la soirée !
- C'est pas grave Yumi, Odd fera le travail à ta place !^^ plaisanta Ulrich.
- Ouais, bien sûr, vous voulez pas que j'astique le supercalculateur, tant qu'on y est !?
Les rires restèrent étouffés pour ne pas vexer Odd. Entendant un bruit de grincement de chaise derrière lui, Ulrich se retourna et vit Sissi, qui le regardait d'un air étrange, avant de baisser les yeux.
- Hé ! Vous croyez qu'elle a entendu quelque chose ?!
- T'en fais pas vieux ! Elle est trop occupée à écouter sa musique débile !
- Bon, écoutez, reprit Jérémy : 21 heures, Odd et Ulrich, vous venez à ma chambre, on fait le point avec Aelita, et on file à l'usine par la chaufferie, ça vous va ?
- Aucun problème pour moi !
- Ben, dans cas, pour moi non plus Einstein !
Ils discutèrent encore une bonne demi-heure, quand ils se levèrent pour aller reporter leur plateau. Sissi avait un sourire narquois aux lèvres : Son walkman n'était pas en marche et elle avait eu tout le loisir d'écouter leur intrigante conversation. "Ils veulent sortir après le couvre-feu... je devrais en parler à papa ; mais j'ai bien envie de les suivre ce soir ! Qu'est ce qu'ils peuvent bien vouloir faire à cette vielle usine pourrie ?! Et qui c'est cette Aelita ?!" pensa-t-elle.
Le soir arriva, Sissi n'avait pas lâché les garçons de l'après midi, mais se tenait tout de même à bonne distance pour n'éveiller aucun soupçon. Il était 20h 55, Jérémy assis devant son ordinateur, Ulrich et Odd occupés à regarder par-dessus son épaule.
- ...et il faudra que tu te tiennes à disposition pour reformater les espaces de stockages annexes ! expliqua Jérémy à Aelita.
- D'accord Jérémy, c'est tout ?
- Oui ça ira ! Nous, on se charge du reste !
- D'accord, je vous attends à l'usine !
L'image disparut, Jérémy se releva de son siège sans éteindre l'écran et prit sous son bras son ordinateur portable qui était aussi allumé. En refermant l'écran, il ne vit pas le signe de XANA qui s'afficha un bref instant avant de disparaître...
- Vous êtes prêts ?
- Dis Einstein, c'est pas que j'y mette de la mauvaise volonté, mais j'ai rien compris sur toute la ligne !
- Ca change rien à d'habitude Odd ! se moqua Ulrich.
La conversation se terminait, Sissi qui écoutait derrière la porte se précipita vers un tournant du couloir. Les trois ados sortirent aussi discrètement que possible, rejoignant lentement le sous-sol de l'internat vers la chaufferie, suivis de loin par Sissi. Après un rapide passage par les canalisations (moins rapide pour Sissi étant donné qu'elle était à pied), ils arrivèrent au monte-charge dans la salle cathédrale et descendirent jusqu'au labo. La fille du proviseur allait appuyer, quelques minutes après, sur le bouton d'appel mais elle se ravisa.
"Nan, il faut que je trouve un autre passage, je tiens pas à ce qu'ils me repèrent..."
Elle passa quelques minutes à étudier la vaste salle du regard afin de trouver un passage plus discret, mais n'ayant pas beaucoup de patience, elle commença à s'énerver.
- C'est pas possible, y doit bien y avoir plusieurs entrées dans ce trou à raaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaats !!!
Elle se releva endolorie, elle venait de tomber dans ce qui ressemblait à un vieux conduit d'aération.
"Voilà, il suffisait de demander !"
Le conduit était assez grand pour qu'elle puisse marcher à genoux sans difficulté, bien qu'elle devait rester prudente car celui-ci était en pente descendante. Au bout d'une dizaine de minutes, elle arriva face à une grille à environ 3 mètres du sol, d'où elle vit une espèce de gros ordinateur avec assis en face, un garçon blond à la tête ronde. Elle ne le voyait que de dos mais se doutait bien de qui il s'agissait : Jérémy ! Il releva le nez de son clavier.
- Alors, les gars, vous en êtes où ?
- C'est presque fini pour moi ! dit Ulrich
- Et toi Odd ?
- Euh... Ouais, ça va... Impec ! dit-il d'une voix peu assurée.
Après un long soupir de dédain, le blond à lunettes redirigea ses yeux vers son écran.
- Aelita, tiens toi prête ! Ca va être à toi !
- Toujours prête Jérémy !
Lorsqu'elle aperçut de loin l'image de la créature virtuelle apparaissant sur l'écran, Sissi poussa un cri de surprise. Elle se mit immédiatement les mains sur la bouche, réalisant la bêtise qu'elle venait de faire.
- Hé ! Vous avez entendu ?! dit Odd, lâchant inconsciemment les fusibles qu'il était en train d'essayer de changer.
- Pour ça ouais, on a entendu ! Ca ressemblait à un cri ! commenta Ulrich.
Jérémy examina attentivement l'immense pièce du regard, et ce retourna vers Aelita.
- Désolé, je vais devoir couper la communication !
- J'ai compris... soyez prudents !
L'image à l'écran s'effaça, et Jérémy bondit de son siège, rejoins par ces deux compagnons. Sissi comprit que si elle ne disparaissait pas au plus vite, elle allait être repérée. Le conduit était assez large pour le traverser, mais pas assez pour faire demi-tour. Elle marcha sur les genoux sur une vingtaine de mètres à reculons malgré la pente, quand soudain une de ses jambes glissa sur on ne sait quoi et commença sa descente vers la grille qui céda sous le poids et la vitesse, provoquant ainsi une très douloureuse chute sur le sol en métal du labo. Elle gisait maintenant à terre inconsciente, devant les regards hébétés des trois garçons qui s'écrièrent ensemble :
- SISSI ?!


Chapitre III : Le niveau MD



Les garçons avaient installé leur invitée surprise dans un coin de la pièce, aucun d'eux n'était médecin et donc difficile de savoir si elle avait quelque chose de cassé après une telle chute. Ils se regardèrent tour à tour, se posant des tonnes de questions à son sujet : qu'est ce qu'elle savait ? Qu'est ce qu'elle voulait ? Encore 10 minutes et Sissi ouvrit enfin les yeux, les trois ne savaient pas trop comment réagir, s'ils devaient l'interroger tout de suite ou attendre un peu. Elle se releva lentement avec, semblait-il, juste un énorme mal de crâne ; elle intervint la 1ère.
- Je suis... toujours à l'usine ?!
- C'est ça ! Maintenant que tu sais où tu es, ça serait gentil de nous dire ce que tu es venue faire ici ! demanda poliment Ulrich.
Elle était coincée et ne pouvait rien faire d'autre que de dire la vérité.
- Je me suis toujours demandé ce que toi et tes amis vous faisiez le soir et certains après midi ! Vous disparaissez comme ça sans raisons et vous parlez de trucs bizarres ! Et puis y a cette usine... elle est pas si abandonnée qu'elle en à l'air !
- Alors tu nous as espionnés !! s'exclama Odd.
- C'est ça ! Et maintenant vous allez tout me raconter depuis le début ! affirma-t-elle, en affichant un sourire narquois.
- Je crois que t'es court-circuitée des neurones, ma pauvre Sissi ! dit Jérémy.
Pour une fois, elle paraissait insensible à toute forme de moquerie, elle saisit son portable et le braqua vers le haut.
- C'est simple ! Ou vous me racontez tout, ou je préviens mon père qui convaincra la police de venir faire une petite visite !
Ulrich avança vers elle, avec un air fort menaçant.
- Si jamais tu fais ça.... !!
- Ulrich... tu n'oserais pas me faire du mal...
Il recula difficilement, il était tellement en colère qu'il aurait vraiment voulu frapper, mais il comprit que cela ne ferait qu'aggraver la situation. Pourtant, Sissi réfléchissait, elle n'avait en fait au fond d'elle, pas envie d'attirer des ennuis à "son" Ulrich. Pour finir, elle baissa son bras qui tenait son portable.
- En y réfléchissant, on peut peut-être conclure un marché !
Cette idée ne plaisait pas du tout à Ulrich, car il savait bien ce que cela entraînait...
- Sissi, il est hors de question que je ressorte avec toi, même pour une journée !
Elle fut prise de court, c'était en effet exactement ce à quoi elle pensait. Rouge de colère, elle composa un numéro sur son portable et le porta à son oreille.
- Tant pis ! Je vous aurais prévenu !
Soudain, la chose la plus inattendue se produisit : toute la salle fut plongée dans le noir total, toutes les machines s'éteignirent et le ronronnement du super ordinateur disparut peu à peu. Pendant quelques instants, on aurait pu, pour la première fois dans le labo, entendre une mouche voler. Surprise à l'extrême, et ne pouvant réprimer un petit cri du à sa peur du noir, Sissi lâcha son portable qui fut rattrapé de justesse par la main de Odd (le téléphone étant la seule chose qui soit encore éclairée dans toute la salle). Elle ne réagit pas tout de suite, mais elle finit par ce rendre compte que sa main était soudainement devenue plus légère.
- Hé ! Rends-moi ça tout de suite crétin !
- Je te le rendrais, si t'es bien sage ! dit le blondinet en fourrant le téléphone au fond de sa poche.
Sissi ne savait pas quoi faire, elle se trouvait, peut être en compagnie d'autres, mais sa peur de l'obscurité était plus forte. Elle aurait voulu se serrer contre Ulrich, mais sa peur la désorientait énormément ; elle ne put que se mordre les ongles. Pendant ce temps, Jérémy réfléchissait à ce qui pouvait avoir causé cette panne. Se souvenant de l'attitude de Odd face à son travail, il lui posa une question :
- Odd... les fusibles, tu les avais changé ?
- Ben... tu vois, je crois que... enfin... oui ! Mais... non ! bégaya-t-il.
- Bravo Odd ! T'as provoqué un giga court circuit !
Soudain, un énorme bruit de métal rouillé se fit entendre, suivi par quelques tremblements puis des bruits de tôle froissée : un grand passage venait de s'ouvrir, dans l'un des murs de la pièce, par lequel flottait une odeur de moisit et d'où sortait une très faible lumière, probablement un éclairage de secours. Tous restèrent ébahis devant cette vision, ils venaient découvrir un passage inconnu, et qui plus est, qui ne ressemblait en rien au décor habituel de l'usine.
- Que... qu'est ce que c'est que ça ? dit Sissi, paniquée.
- Je dois en déduire que ça s'est déclenché quand tout s'est éteint, c'est vrai que ça n'était jamais arrivé avant ! dit Jérémy, se parlant à lui-même à haute voix.
- On devrait aller voir ce que s'est ! proposa Ulrich.
- C'est aussi mon avis ! dirent ensemble Odd et Jérémy.
Sissi n'avait pas l'air convaincue, elle protesta :
- Il est pas question que j'aille dans cet endroit ! Ca doit grouiller de vermines....
- OK princesse, alors on te laisse là !
Les garçons se dirigèrent vers le passage où flottait encore un léger nuage de poussière. Quand ils finirent par être hors de vue de Sissi, cette dernière était prise terribles tremblements.
- Hé ! Attendez-moi, ne me laissez pas toute seule dans le noir !
Le courage dont elle avait fait preuve avant le retour dans temps ne désirait plus se montrer. Elle les rejoignit rapidement et vint s’agripper au bras d'Ulrich. Bien qu'il voulut la repousser, il regarda son visage : elle était terrorisée, cela faisait pitié à voir et Ulrich n'eut pas le cœur de lui dire de le lâcher. Les adolescents traversèrent un bon nombre de couloirs qui n'en finissaient pas, tout autour d'eux était très vétuste et ne semblait pas avoir servi depuis des années. En marchant, Ulrich dans un moment d’égarement avait expliqué à Sissi ce qu'était en gros XANA, malgré les avertissements de ses compagnons... pourquoi faisait-il ça ? Le visage terrifié de la fille du proviseur lui faisait vraiment trop de peine, on lui aurait donné le bon Dieu sans confession... Jérémy, lui, était vraiment intéressé par chaque machine qu'il croisait, de vieux calculateurs, de petites turbines, des bobines... Malheureusement pour le jeune mordu d'informatique, rien n'était en état de fonctionner. Il se dit d'abord qu'il pourrait étudier quelques petits composants puis les réparer ensuite, mais en y regardant de plus près, cette technologie était trop ancienne et trop... étrange pour lui. Plus pour se rassurer que par curiosité, Sissi demanda :
- C'est votre "XANA" qui a construit tout ça ?
- Sûrement pas, XANA est un programme qui cherche à détruire, pas à construire, et puis tout ça a l'air trop vieux ! répondit Jérémy.
Ils arrivèrent ensuite, à une vieille cage d'ascenseur dans laquelle y avait quelques boutons, mais seulement 2 étaient encore en bon état : Niveau 0 et Niveau MD.
- Niveau MD ? Ca te dit quelque chose Einstein ?!
- Pas que je sache !
Il s'assit par terre et ouvrir son ordinateur portable, par chance il pouvait encore se connecter à Lyoko.
- Jérémy ! J'ai essayé de vous contacter sur l'ordinateur de l'usine mais rien ne fonctionne !
Avant que le garçon ne puisse répondre, la créature virtuelle s'aperçut d'une présence à laquelle elle ne s'attendait pas du tout.
- Mais, c'est la fille de votre proviseur !
Même si elle ne la connaissait pas, on pouvait sentir qu’Aelita éprouvait comme les autres de une certaine hostilité, bien que très amoindrie, envers Sissi.
- Ca serait un peu long à expliquer Aelita ! Désolé de te presser mais j'ai besoin de toi. Est-ce que tu as entendu parler dans les dossiers informatiques d'une partie de l'usine qui s'appelle "le niveau MD" ?
- Oui, j'ai vu ça plusieurs fois ! J'ai tenté d'en savoir plus mais les codes d'accès sont beaucoup trop complexes !
Jérémy ferma les yeux pour réfléchir quelques instants.
- Hé bien, il est tant que ça change ! Est-ce que tu peux transférer suffisamment d'énergie à partir d'une Tour pour alimenter un ascenseur ?
- Dis Jérémy, t'es sûr que tu veux faire ça ? On a aucune idée de ce qui peut y avoir là dessous ! dit Ulrich
- Justement Ulrich, c'est le moment de le découvrir, moi je suis partant pour y aller ! s'exclama Odd
Jérémy se contenta de hocher la tête avant de refaire face à son écran.
- Je pense que oui ! reprit Aelita. Mais ça risque de prendre du temps, si j'en transfère trop d'un coup, ça risque de griller ton ordinateur !
- OK, je fais les branchements et je te dis quand c’est prêt !
"J'espère seulement que je vais pouvoir les faire, ses branchements !" pensa-t-il.
Il sortit quelques fils de connections qu'il avait pris avec son PC et chercha un port sur le petit tableau de commande de l'ascenseur. Le jack eut du mal à rentrer, mais quand le petit génie revint vers son portable, la connexion avait l'air de s’établir.
- Aelita, c'est à toi !
Sur l'écran, une grande barre de chargement apparut et commença à se remplir lentement... très lentement !
Dès qu’Ulrich vit que Sissi était un peu plus rassurée, il dégagea gentiment son bras et alla s'adosser contre une vieille table de commandes. Sissi fut une nouvelle fois frustrée, mais elle n'osa pas ouvrir la bouche car elle aurait été une nouvelle fois remise à sa place dans l'instant, et dans un moment pareil, elle n'avait pas besoin de ça. L'attente fut insoutenable pour Jérémy, il était très impatient de savoir ce qui pouvait se cacher dans les entrailles de l'usine. Odd était assit contre un mur poussiéreux et fermait lentement les yeux, quand une série de bips venant de l'ordinateur le réveilla doucement. L'intérieur de l’ascenseur s'illumina et on entendit un énorme vrombissement, il était à présent opérationnel. Le visage angélique d'Aelita réapparut alors.
- Alors, ça a marché !
- Du tonnerre, Aelita ! s’exclama Jérémy. On va descendre, je te recontacte plus tard si on trouve quelque chose d'intéressant !
- Compris, à plus tard !
Jérémy referma son PC et reprit les fils restés branchés. Il entra dans la cage d'ascenseur et invita les autres à en faire autant. Ils y allèrent, après qu'Ulrich dut traîner Sissi par la main.
- Alors, prêts pour le départ ? fit Jérémy, le doigt devant le bouton.
- Prêt, mon capitaine ! répondit Odd.
L'ascenseur descendit alors lentement mais sûrement à une bonne 50ène de mètres sous le niveau du labo, quand ils arrivèrent lourdement à destination. Ils atterrirent dans une salle immense (presque aussi grande que la salle cathédrale), le décor semblait avoir moins souffert des affres du temps. Si les machines n'étaient pas aussi couvertes de poussières, vu leur excellent état de conservation, on pourrait croire que cette pièce avait été encore utilisée la veille. Mais en avançant un peu plus, les ados découvrirent un chose inquiétante : au bas d'un vieil écran d'ordinateur bizarre, au préalable examiné par Jérémy, était gravé un signe à moitié effacé qui semblait bien être celui de XANA, avec en dessous une inscription encore lisible : Un mot bizarre commençant par un signe ressemblant à un X, suivi d’un autre commençant par un A, puis un N, et enfin un autre A.
- C'est quoi ce truc, dit Ulrich en se rapprochant, ça correspond aux initiales de XANA !
- Va savoir ! répondit Jérémy. Mais je compte bien le découvrir !
Il se retourna et vit Sissi en train de tripoter des boutons, quand tout à coup, l'éclairage de la salle s'intensifia. Tous les écrans se mirent à l'allumer en même temps et un générateur dans un coin de la pièce se mit à tourner dans un bruit assourdissant. Quelques minutes plus tard, le système se stabilisa et finit par devenir silencieux. Ulrich s'avança vers Sissi d'un air fâché.
- Laisse tes mains dans tes poches !
A 10 mètres d'eux venait aussi de s'allumer une très large console disposée en ellipse, avec un siège tournant fixé sur un rail pour faciliter les manipulations. Au-dessus de la console trônait un écran géant sur lequel des codes s'affichaient à toute vitesse. Jérémy se rapprocha pour vérifier mais rien n'était compréhensible : les données étaient dans un langage, non... dans une langue inconnue.



Chapitre IV : Le journal de Phobos.



- Qu'est ce que c'est que cette langue ? J'ai jamais vu ça ! s'exclama Jérémy.
- Si, moi j'ai déjà vu ! Ca ressemble beaucoup à l'écriture de Sissi ! fit Odd en dirigeant son regard vers cette dernière.
Laquelle ne le vit même pas, car elle avait déjà tourner le dos à tout le monde. Jérémy était trop curieux pour ne pas se risquer à toucher aux commandes et alla s'asseoir sur le siège devant l'immense clavier. Après avoir enlevé une bonne couche de poussière, il tapa sur le grand clavier comme son instinct le lui dictait, mais sur le moniteur, rien de bougeait. Ulrich s'approcha de lui, voyant qu'il s'énervait.
- Jérémy, n'insiste pas ! Tu ne sais même pas ce que tu fais !
- Il doit pourtant y avoir un moyen d'y accéder... Aelita ! s’écria t il
Le petit génie connecta avec un peu de mal son PC à une partie de la console et se connecta à Lyoko.
- Aelita ? Tu me reçois toujours ?
L'image d'Aelita apparut, mais elle se brouillait de temps à autre, les appareils récemment remis en fonction devaient sans doute créer des interférences.
- Je vous reçois mal ? Où êtes vous ?
- On est au niveau MD, mais on se retrouve devant un problème : on a accès à ce qui ressemble à une base de données, mais tout est écrit dans une langue bizarre ! Tu peux m'aider à déchiffrer ?
- Je vais essayer ! Laisse-moi juste quelques minutes !
Pendant ce temps, Odd faisait le tour de la salle en toute insouciance. Ulrich s'était retiré dans un coin obscure de la salle, profitant que Sissi boudait, Il avait décroché son téléphone.
22h 30, chez Yumi.
La soirée battait son plein, les Ishiyama discutaient de choses et d'autres en riant en compagnie de leurs invités à la table du salon. Yumi était magnifiquement vêtue d'une longue robe noire fendue sur le côté, qui lui arrivait jusqu'au chevilles, ainsi qu'un haut noir aux multiples paillettes assez moulant qui mettait en valeur ses formes d'adolescente. Ses cheveux étaient attachés de la même manière qu'ils étaient sur Lyoko. Mais malgré la bonne ambiance qui régnait dans la maison, elle s'était écartée un peu du dîner pour aller s'asseoir dans le canapé. En fait, c'était plus pour s'éloigner du petit Soma, le fils d'une des invités qu'elle ne supportait plus. Soudain, elle entendit son portable, posé sur la table basse, sonner.
- Allo ?
- Yumi ! C'est Ulrich !
- Salut Ulrich ! Alors, comment ça passe cette maintenance ?
- En fait, on a un peu laissé tomber ! On est au niveau MD de l'usine !
- Le niveau MD ? J'en ai jamais entendu parler !
- Ben moi non plus, jusqu'à maintenant ! Ca a l'air d'un décor de science fiction ici !
- Vous avez trouvé quelque chose ?
- Pour l'instant, je peux pas te dire, mais...
- Yumi, Yumi ! Viens jouer avec moi !
- Oh non...
- Qui est ce que j'entends ?
- C'est Soma, un des fils d'une amie de mes parents, il ne me lâche plus de la soirée !
- Ca va ! T'as pas l'air de t'ennuyer ! ^^
- Yumi ! dit sa mère de loin. Occupe-toi du petit 5 minutes, le temps que j'apporte le dessert !
La japonaise prit un air dépité.
- Désolé Ulrich mais le devoir m'appelle !
- OK, je te rappelle au cas où !
- Au revoir !
- Bonne soirée !
Il se retourna et fit directement face à Sissi qui était très près de son visage.
- Alors Ulrich, ta chère Yumi te manquait ?
- De quoi je me mêle, Sissi ! Fiches moi la paix !
- Calmez vous, vous deux et venez écouter, je crois qu'Aelita a des infos ! intervint Odd.
Ils rejoignirent Odd et Jérémy à la console en se lançant des regards mauvais.
- Jérémy, c'est étrange... dit la fille virtuelle
- Tu n'y es pas arrivée...
- Si, justement ! J'ai déchiffré une petite partie des archives récupérables... Moi non plus cette langue ne me rappelle rien, et pourtant quand je la voie... c'était comme si je la connaissais par coeur !
Tous restèrent silencieux une bonne minute suite à cette annonce.
- Je vous envoie le texte traduit !
Une dizaine de pages se mirent à défiler sur l'écran du PC portable de Jérémy. Quand le téléchargement fut terminé, il revint au début et lit le texte à haute voix :

Jour 241 de l'année 8429, Poste avancé Harkonen.
Phobos va mal, notre planète mère s'est dégradée et est devenue inhabitable. Phobos ne pourra plus abriter notre peuple que pendant 200 ans, d'après nos estimations. Le Haut Comité a récemment décidé notre migration vers une autre planète et me confie l'immense honneur, à moi et à mon équipe, de réaliser un projet dans ce but. Nous nous y mettons dès demain
Jour 478 de l'année 8435, Poste avancé Harkonen.
Le centre nerveux de XANA est beaucoup plus compliqué à mettre au point que prévu. Réalisé à partir de souches organiques, il sera capable de penser et d'agir par lui même, mais de ce fait, cela provoque de nombreuses instabilités en ce qui concerne Lyoko ! Mais il était malgré tout nécessaire de construire ce monde numérique sur lequel il aurait un contrôle total afin mettre en oeuvre virtuellement les stratégies d'invasion. Je pense que nous arriverons à soumettre XANA à des ordres prédéfinis avant la fin de ce jirdo (traduction : l'équivalent de quelques années).

Avant que Jérémy ne puisse continuer, Sissi vint l'interrompre.
- Euh, dites, c'est quoi au juste Phobos ?
- Sissi, tu devrais suivre les cours de science, ça aide ! Phobos est un satellite de Mars ! dit Jérémy.
Il allait reprendre sa lecture, quand il s'aperçut subitement de l'énormité qu'il venait de dire.
- Mars ? Mais c'est du délire pur ! XANA viendrait d'une autre planète !?
Ses compagnons furent aussi étonnés que lui, mais l'encouragèrent à continuer pour en savoir plus :
Jour 114 de l'année 8458, Poste avancé Harkonen.
Les tests sur Lyoko sont concluants, nous avons habilement créer un système d'invasion mis à la disposition de XANA à l'aide de points de relais appelés "Tours", ce qui permettra de cibler avec une précision extrême les point sensibles de la planète hôte. Le bêta test du SMCET (Système de Manipulation du Continuum Espace-temps) a été aussi très satisfaisant.

- Euh Einstein... ça veut dire quoi ce charrabia ?
- En gros, ça veut dire la même chose que "Retour vers le passé", Odd !
Le blondinet hocha la tête, Jérémy continua.

Ainsi, même si l'invasion causait en partie la destruction de la planète, nous pouvons maintenant ordonner à XANA d'inverser le flux du temps autant qu'il serait nécessaire. Cependant, encore un léger problème nous est apparu sur Lyoko : ce monde virtuel, s'il est envahit par un intrus informatique, est sans défense. Nous devons donc doter notre arme de la capacité de concevoir des créatures par ses propres moyens, afin de se protéger de l'intérieur.
Jour 247 de l'année 8488, Poste avancé Harkonen.
Ca y est ! Le projet Arme Virtuelle d'Invasion Planétaire est fin prêt ! Le temps de charger tout notre matériel dans l'Elderidge, notre cargo furtif, nous nous dirigerons vers la troisième planète qui a été choisie comme étant la mieux adaptée à nos besoins. Le voyage devrait durer 3 jours.
"On se croirait vraiment dans un mauvais film de science fiction..." pensa Odd.
Jour 250 de l'année 8488, planète Zohar (signifiant 3ème planète)
Il y a des êtres intelligents, nous ne pouvons pas encore en estimer la puissance, nous avons alors décidé de nous cacher dans une structure abandonnée au milieu d'un centre d'habitation enfin de mieux étudier les individus étranges qui peuplent ce monde, et procéder à quelques expériences pour adapter nos tactiques. Nous ne voulons prendre aucun risque, si jamais pour une raison quelconque, XANA échouait dans la prise de contrôle de cette planète, nous n'aurions pas une seconde chance.
Jour 290 de l'année 8488, planète Zohar
Nous avons, entre temps, aménagé les sous-sols de cette structure et remis les générateurs en marche pour faire fonctionner nos instruments. Malheureusement, nous avons décelé un problème chez XANA : Après déjà plusieurs expériences, nous nous sommes aperçus que la portée du retour dans le temps était très limitée. La seule solution est de construire un supercalculateur pour amplifier la propagation de la bulle temporel. Cela permettra également d'augmenter considérablement les possibilités d'actions de XANA sur Lyoko et conséquemment, sur la planète.
Fin de cycle : le supercalculateur est opérationnel, encore quelques jours de tests et nous activerons toutes les capacités de XANA.
Jour 294 de l'année 8488, planète Zohar
Etrange, le système principal de XANA devient instable, il semblerait que ce soit dû à Lyoko. Nous avons construits au 1er niveau 3 virtualisateurs, ainsi qu'un ordinateur de surveillance, afin de nous transférer nous même sur Lyoko et régler les problèmes de l'intérieur. XANA refuse parfois d'obéir à nos ordres et cela devient inquiétant. Trois de nos agents se sont portés volontaires afin de régler ces ennuis au plus vite. Certains d'entre nous parlent déjà de désactiver XANA. Ce n'est pas une bonne idée. Le Haut Comité nous quasiment confié le destin de tout notre peuple, et je ne permets pas que le projet sur lequel nous avons fondé tout nos espoirs soit réduit aussi facilement à néant ! Il n'en est pas question ! Ces ennuis seront réglés rapidement !
Jour 301 de l'année 8488, planète Zohar
La situation se dégrade : Nous avons perdu le contact avec Phobos et nous ignorons pourquoi. Même mes ingénieurs les plus compétents n'y comprennent rien. Les trois agents qui étaient partis sur Lyoko ne sont toujours pas revenus Quand nous avons examiné les scanners, il n'y avait plus aucune trace d'eux, même pas une molécule. D'après nos dernières informations, ils ont été effacés par des monstres. Des monstres créés XANA. Il échappe de plus en plus à notre contrôle !
Jour 302 de l'année 8488, planète Zohar
Mise en place de l'Unité Virtuelle d'Infiltration AELITA dans le système nerveux de XANA. Nous avions gardé cet atout en réserve au cas où XANA deviendrait trop difficile à gérer. Trois des nôtres se sont encore portés volontaires pour retourner sur Lyoko. La situation devrait s'arranger, mais je veux tout de même me préparer au pire.
Fin de cycle : l'UVI Aelita a reprit possession de la plupart des Tours, mais XANA veut maintenant s'en prendre directement à notre installation.
Jour 303 de l'année 8488, planète Zohar
J'ai essayé de pénétrer dans l'antre de XANA, mais il a condamné les portes, personne n'aurait pu prévoir cela. Nous n'avons pas d'armes suffisamment puissantes pour entrer, et les liaisons avec Phobos sont toujours coupées. Je commence à m'inquiéter de ce qui a bien pu se passer sur notre planète, car nous avons remarqué que le problème ne venait pas de nous...
A présent, XANA a pris le contrôle total de notre installation et le SMCET est complètement bloqué. Il n'y a plus qu'une chose à faire : XANA est maintenant trop puissant et performant pour que l'on puisse le détruire, mais le système de désactivation d'urgence fonctionne encore, c'est notre dernière chance. Je n'aurais jamais pensé devoir réduire au silence ma propre création. Je suis à la fois inquiet et fier, XANA a vraiment été conçu au delà de toutes mes espérances.
En ce moment, tous mes collègues gisent à terre autour de moi. Je n'ai aucune certitude qu'il restera en sommeil pour toujours, mais j'espère... j'espère que ce monstre ne puisse jamais reprendre vie.
Je vais maintenant insérer ce journal dans la console principale. Si jamais XANA se réveille un jour, je souhaiterais qu'un des êtres de cette planète ait les connaissances pour l'arrêter à nouveau. Nous sommes venus en envahisseurs, nous nous sommes fait envahir...

Fin du journal de Gidor Moadtib, Technicien principal en charge du projet AVIP.
Fin de la traduction.

Tous les adolescents étaient restés bouche bées de la 1ère à la dernière ligne, bien que Odd et Sissi affichaient des regards plutôt septiques. Aelita avait l'air triste.
- Alors, j'ai été conçue comme une arme... une arme pour détruire une autre arme...
- Aelita, tu n'es pas une arme... dit doucement Jérémy. Mais c'est vraiment incroyable, une race extra terrestre éteinte, une arme d'invasion... quand je pense que c'est CA que l'on combat !
- Jérémy... dit Odd. Aelita est notre amie, tu le sais bien ! On sait pas combien d'années XANA a été désactivé, mais maintenant elle n'est plus la même, elle est presque humaine, comme nous !^^
Les paroles de Odd réconfortaient à la fois le petit génie et Aelita, on se demandait d'ailleurs, où il avait été cherché de telles paroles. Ses amis n'étaient pas habitués à l'entendre parler ainsi.
- Ah ouais, et qu'est qui vous prouve qu'elle n'est pas avec ses extra machins depuis le début ?
s'exclama Sissi
- Sissi...
- Et votre XANA là... elle a très bien put faire copain copain avec lui pour...
- LA FERME !!
Jérémy était rouge de colère comme il l'avait rarement été, ce que disait Sissi au sujet de l'amour de sa vie le mettait hors de lui, alors qu'il allait se lever, Ulrich lui agrippa le bras.
- Jérémy ! Calme toi, ça servirait à rien !
Il se rassit, mais ne détacha pas son regard de Sissi. Même si son esprit était submergé par la colère, une question le traversait.
- Hé, attendez ça ne colle pas ! Si le supercalculateur est juste une machine de relais... alors : Où est le vrai XANA ?
Soudain, on entendit l'écran géant se mit à grésiller. En quelques secondes, le texte étrange fut remplacé par une marque. Le signe de XANA occupait à présent toute la surface de l'écran. Immédiatement, toutes les lignes de texte sur l'écran de Jérémy se mirent à s'effacer à grande vitesse.
- Hé ! Mais qu'est ce qui se passe ? s’écria Jérémy
Il pianota aussi rapidement qu'il pouvait sur son clavier, mais c'était déjà trop tard. Les archives téléchargées avaient été entièrement supprimées.
- Je comprends pas ! Comment XANA a pu pénétrer les systèmes du niveau !
- Jérémy ! intervint Aelita. XANA a implanté un virus dans ton ordinateur, pour envahir le système MD auquel il n'avait pas accès !
- Oh nan ! J'aurais du m'en douter !
- Jérémy, ce n'est pas fini : Je ressens des pulsations sur Lyoko, XANA est réveillé !
- Alors on file à l'ascenseur !
Il referma son PC et fila vers l'ascenseur à une vitesse que même les autres eurent du mal à suivre. Mais une fois dedans, ce dernier remonta sans que Jérémy eut à appuyer sur un bouton. Ulrich se précipita vers le bouton d'appel, mais celui-ci ne marchait plus. Lui, Odd et Sissi étaient maintenant coincés au niveau MD, tandis que Jérémy avait atteint très brutalement le niveau du labo par l’ascenseur à présent sous le contrôle de XANA. Au sous-sol, une porte au fond de la grande salle s'ouvrit, entraînant un nuage de poussière grise. Un cri déchirant semblant venir des profondeurs infernales retentit dans toute l'usine, arrivant même jusqu'aux oreilles de Jérémy...

Chapitre V : La vraie nature de XANA



En entendant cette voix Sissi se précipita contre Ulrich et l'enserra de ses bras.
- Que... qu'est ce que c'est que ce bruit atroce ?
Le garçon n'eut pas le temps de la repousser gentiment que son portable sonna.
- Ulrich, tu m'entends ?
- Jérémy ! Oui ça va, y pas de casse ! Et de ton côté ?
- L'atterrissage a été dur mais ça va ! C'est quoi ce bruit que je viens d'entendre ?
- Je sais pas, mais on dirait que ça vient d'une salle encore en dessous du niveau... je crois qu'on devrait aller voir !
- Hé mais t'es malade ! s'écria Odd. T'as pas entendu ! On aurait dit un mort vivant !
- Ulrich ! reprit Jérémy par téléphone. Fait ce que tu juges bon, mais restez très prudents ! Moi, je préviens Yumi, elle plongera sur Lyoko à votre place !
- OK, bonne chance !
- Vous aussi !
Ulrich raccrocha, mais il n'eut encore une fois, pas le cœur de dire quoi que se soit à Sissi qui se serrait contre lui en claquant des dents de frayeur. Il avança alors lentement vers la porte, ou plutôt le sas, nouvellement ouvert. "Oh, et puis à quoi ça sert d'essayer de le raisonner ?" pensa Odd. Tous les trois se tenaient tout près du passage, derrière celui-ci descendait un grand escalator hors d'usage dont on ne voyait pas le bout car il s'enfonçait profondément dans les ténèbres.
- Ca risque d'être gênant, dit Ulrich, on a pas de lampe de poche !
- Attends vieux, j'ai ce qu’il nous faut !
Odd sortit de sa poche un porte-clés au bout duquel était accrochée une petite lampe, qui avait l'air d'éclairer suffisamment pour se diriger dans le noir.
- Et voilà, heureusement que je pense à tout ! ^^
- Ah ouais ? Alors pourquoi tu l'as pas sortie avant ? Ca aurait été utile !
Odd ne savait pas quoi dire, il venait de se faire complètement avoir, et en plus par Sissi...
- Puisque t'es si malin, passe en avant ! dit Ulrich.
Odd prit la tête du groupe à contre coeur et ils commencèrent leur descente éclairés par cette lumière de fortune. Un long tunnel qui était encore en excellent état malgré que plus rien n’était en état de fonctionner. De temps en temps, de petit débris tombaient du plafond, ce qui inquiétaient les adolescents dans un premier temps, mais cela n'avait pas l'air grave. Au bout de 5 minutes, ils arrivèrent directement face à un énorme sas rond, à coté duquel était disposé un petit tableau de commande. Avant qu'aucun d'entre eux ne puisse faire de commentaire, plusieurs boutons s'illuminèrent sur le tableau. Le sas émit un bruit sifflant de décompression avant de lentement s'ouvrir en deux. "Qui pouvait leur avoir offert une invitation aussi explicite à entre ?" était la question qu'ils se posaient, sauf Sissi qui était trop apeurée pour penser de façon rationnelle. Ils restèrent un moment devant l'entrée à observer la partie de la salle que pouvait éclairer la petite lampe de Odd : encore une immense salle, tout en longueur, dont les murs étaient recouverts de plaques d'un métal inconnu étaient fixés d'énormes câbles qui se dirigeaient vers le fond de la salle ; mais la lampe ne portait pas suffisamment loin pour en voir le bout. Après bien des hésitations, Ulrich prit son courage à deux mains et s'avança et invitant Odd à le suivre pour lui éclairer le chemin. Sur le sol, ils remarquèrent que des plaques s’enfonçaient plus profondément et que de vieux câbles coupés en dépassaient, comme des dalles et des machines avaient été arrachées du sol il y a longtemps. Le petit groupe avançait à pas méfiants et n’arrêtait pas de regarder tout autour d'eux, comme s'ils s'attendaient à ce qu'une créature leur bondisse dessus depuis l’ombre. Quand ils arrivèrent au fond de la salle, une chose horrible les figea sur place, Odd en lâcha sa lampe dont la petite ampoule se brisa. Si Sissi n'était pas fermement agrippée au bras d'Ulrich, ce dernier l'aurait probablement laissée tomber sous l'effet de la peur...
Chez Yumi, vers 23h 45
La soirée se terminait, Yumi sentait la fatigue lui montait à la tête, Soma l'avait littéralement épuisée. Ses parents discutaient dans la rue avec leurs amis qui se préparaient à partir, la fraîcheur nocturne ne semblant pas les déranger. La japonaise somnolait sur le pas de la porte ouverte de la maison, quand elle entendit son portable sonner.
- Yumi, c'est Jérémy ! Il faut vite que tu viennes à l'usine !
- Jérémy, qu'est qui se passe ?
- Pas le temps de t'expliquer, mais Ulrich et Odd ne peuvent pas plonger et une Tour a été activée !
- OK, je vais me débrouiller !
Elle raccrocha et dit à ses parents de loin, en déguisant légèrement sa voix :
- Papa, maman, je suis fatiguée, je vais aller me coucher !
- Yumi, dit son père, je t'avais autorisée à veiller si tu le voulais...
- Désolé p'pa mais je suis vraiment trop fatiguée, bonne nuit !
- Bon, mais n'oublie pas de...
Mr Ishiyama n'eut pas le temps de finir sa phrase que Yumi avait déjà refermée la porte. Elle rentra dans sa chambre et se changea rapidement, pour remettre ses vêtements habituels et ferma sa porte à clef. Elle passa alors par sa fenêtre pour se rendre dans la rue. En veillant bien à ne pas se faire remarquer, elle fila en direction de l'usine. Pendant ce temps, Jérémy avait préparé le transfert quand il vit le visage d'Aelita s'afficher sur l'écran central.
- Jérémy, j'ai repéré la Tour dans le territoire Banquise, mais je ne la voie pas encore !
- Reste prudente Aelita, je t'envoie Yumi dès qu'elle sera là ! Vous n'allez être que deux : Odd et Ulrich sont coincés au niveau MD !
Elle ne chercha pas à demander des explications, le temps venait à manquer car ils n'avaient aucune idée de l'effet de la Tour activée sur Terre. Mais sachant que ses amis étaient bloqués, c'était certainement à cause de XANA.
- D'accord, je me mets en route !
- Si jamais tu vois un monstre, trouve une cachette, j'ai un mauvais pressentiment...
Elle hocha la tête et l'image disparut. C'est alors que les portes de l'ascenseur s'ouvrirent sur Yumi, l'air un peu fatiguée mais déterminée.
Dans l'antre de l'alien.
Les 3 ados avait en face d'eux la chose la plus étrange qu'ils n'aient jamais vu au cours de leur jeune vie : au milieu d'énormes ordinateur bizarres usés et disposés en cercle, se trouvait une espèce de cuve transparente remplie d'un liquide verdâtre. Dans cette prison de verre flottait en état de stase, une créature informe dont le corps était recouvert de plaques de métal qui épousaient parfaitement sa peau, elles-mêmes reliées au travers de la cuve à des centaines de câbles. Le symbole de XANA trônait fièrement au-dessus de cet énorme tube. Plus de doutes possibles : cette monstruosité à la fois organique et mécanique était bel et bien le Vrai XANA, dans sa plus répugnante splendeur. Odd s'en approcha prudemment et se mit à cogner du bout des doigts la paroi, il n’y eut aucune réaction de la part de l'alien. C'est alors que son portable se mit à sonner, faisant sursauter tout le monde.
- Vous avez trouvé quelque chose ? demanda Jérémy.
- Un peu, ouais ! On a trouvé XANA, et il est vraiment pas beau à voir !
- Yumi vient de plonger et...
- Jérémy ? JEREMY !!
Pour une obscure raison, la communication venait subitement d'être coupée. Plusieurs spots emetants une lumière jaunâtre s'allumèrent au plafond. On entendit alors un grognement sourd venant de la cuve qui fit tomber Odd en arrière, ayant encore le nez collé à la paroi.
- Vite, faut pas rester là !! hurla Ulrich.
Sans se poser de questions, nos amis accoururent vers le sas, mais en vain : XANA avait un contrôle total sur cette salle et avait déjà solidement refermé leur unique sortie.
- XANA ! T'es qu'une enflure ! s'écria Odd qui frappant du poing le sas.
On entendit à nouveau le même cri suraigu qu'ils avaient du subir quelques temps plus tôt. Mais cette fois il provenait de beaucoup plus près. Pendant que personne ne regardait, la cuve transparente s'était fendue en deux, révélant toute la magnifique monstruosité de l'immonde créature qui y était emprisonnée. Elle s'avança lentement vers les ados avec une démarche de zombie juste réveillé, un liquide acide coulait le long de sa "bouche". Cet être bipède faisait dans les 3 à 4 mètres de haut, la maigreur de son corps décharné comparée à la taille de sa tête et de son œil unique, lui donnait un aspect des plus répugnant. Ajouté à ce masque immettable, une dizaine de câbles qui lui pendaient du corps se mirent soudainement à onduler dans l'air tels des serpents, faisant office de tentacules de métal. Odd regarda à terre et se saisit d'une barre de fer rouillée qui y traînait.
- Sissi ! Reste en arrière ! ordonna Ulrich
Il se mit en position de combat et tourna son regard vers Odd.
- Prêt ?
- Quand tu veux mon vieux !
Ils prirent leur courage à deux mains et l'élancèrent sur le monstre dans un cri de guerre conjugué.
Sur Lyoko.
Yumi et Aelita étaient en mauvaise posture : elles avaient perdu 30 points de vie chacune et avaient été repoussées contre une haute paroi de glace opaque par 8 Blocks qui les cernaient en arc de cercle.
- Jérémy, ça va mal ! Tu ne vois pas un passage ? dit-elle en parant laser sur laser.
- Sur votre droite ! Il y a un tunnel bouché par un bloc de glace ! Aelita...
- J'ai compris Jérémy !
Yumi veilla à ce que son amie virtuelle ne soit pas touchée par quoi que ce soit, le temps qu'elle fasse appel à son don de création pour faire disparaître lentement le bloc glacé, révélant un tunnel circulaire descendant d'un bleu azur éclatant. Attendant le 1er instant de répit, Yumi prit Aelita par la main et elles s’engouffrèrent dans cette seule échappatoire, esquivant les dernières salves des Blocks. Elles glissèrent tout le long de ce tunnel telles des surfeuses sur une vague, Aelita eut le temps de jeter un regard derrière elle, mais elle ne vit rien ; au bout de quelques minutes de descente, elle purent enfin apercevoir la sortie et se posèrent en douceur. Elles arrivèrent au pied d'une immense structure de glace.
- Bien joué ! Les blocks ne vous ont pas suivies ! fit l'opérateur, rassuré
- Jérémy, on est encore loin de la Tour ? demanda Yumi.
- Elle est à 600 mètres devant vous, mais le seul moyen pour vous de la voir et d'y accéder, c'est de grimper à l'iceberg !
Après 20 minutes de course effrénée par de petits chemins serpentants autour du glacier, elles atteignirent sans trop d'encombres au sommet. De là, elles pouvaient enfin voir la Tour activée, érigée et isolée tel un donjon interdit sur un pilonne glacé. Seul un chemin long et étroit reliait la Tour à l'iceberg. Le temps d'observer de loin leur objectif, les 2 filles virtuelles furent alertées d'un danger imminent par Jérémy.
- Attention, une escadrille de Frôlions fonce vers vous à 6 heures !
Yumi se tourna vers Aelita, en déployant son éventail avec grâce.
- File à la Tour ! Je les empêche d'avancer !
Aelita s'empressa de courir vers son objectif alors que les pestes volantes fondèrent sur Yumi en frappant le sol glacé de leurs rayons.
"Vous avez choisis d'attaquer la mauvaise personne..." pensa-t-elle.
De nouveau dans l'antre de l'alien.
Les deux garçons se battaient comme des lions face à un XANA faisant pourtant 3 fois leur taille. Mais ce dernier semblait insensible à tous les coups d'art martiaux d'Ulrich et de la barre de fer de Odd, comme si cette horreur était faite du même métal que les plaques qu'elle arborait partout sur son corps. Le combat ne s'éternisa pas : nos 2 courageux jeunes guerriers furent bien vite épuisés de porter tous ces coups alors que XANA ne paraissait pas broncher. Il était resté sur la défensive depuis le début, mais quand il s'aperçut de l'état de fatigue de ces adversaires, il se décida à attaquer. D'un coup de câble, il envoya littéralement voler Odd contre un mur de la salle et perdit connaissance aussitôt retombé. Ulrich se retourna vers son malheureux ami pour lui porter secours mais fut dans l'instant saisit au torse par 5 des tentacules du monstre. Soulevé à 2 mètres du sol par tous les membres, le torse et la gorge, Ulrich commença déjà à se sentir défaillir.
- ULRICH !!
Sissi était affalée contre le sas et saisie par la peur, elle n'avait pas fait un geste. Mais son état bascula d'un coup à la colère quand elle vit le garçon de sa vie, poussant des cris de douleur étouffés et totalement à la merci de XANA. Elle se précipita vers la barre rouillée que Odd avait lâchée dans son vol plané et se rua courageusement du monstre.
- Lâche Ulrich tout de suite !!
Elle attira l'attention du monstre et ainsi, planta profondément le bout le pointu de la barre dans son œil unique, lâchant ainsi son emprise sur le jeune garçon qui retomba douloureusement au sol en tentant de reprendre sa respiration.
- Ulrich, mon Dieu ! Tu vas bien ?
- Merci Sissi... dit il dans un souffle. Tu sais, c'est la 2ème fois que tu me sauves la vie aujourd'hui ! Je suis... vraiment désolé de pas t'avoir dit "merci" avant...
- La 2ème fois ? Ulrich, je comprends pas, qu'est ce que tu...
Les cris de souffrances perçants de la bête s'arrêtèrent soudain. A l'aide de l'un de ses bras squelettiques, il retira d'un coup la barre de fer de son œil, qui s'était brisé à l'intérieur comme du verre. Un bruit aigu encore plus indescriptible que ses cris se fit attendre et l’œil se reconstitua en quelques secondes. Il s'illumina, rempli de rage. A cette vision, Sissi se serra très fort contre Ulrich. XANA chargea une dernière fois, mais il s'arrêta en plein vol. Avant que la lumière blanche du retour dans le temps n'engloutisse la Terre, Ulrich eut juste le temps de dire :
- Merci Aelita !



Chapitre VI : Epilogue


Nos amis se retrouvèrent tous sur un banc de la cour du collège, exactement au même endroit où Sissi est venu les espionner. Ils eurent à peine le temps de se rendre compte de la situation, que Odd bondit du banc :
- Faut vite retourner à l'usine et détruire XANA pendant qu'il dort !
- Calme-toi Odd ! Ca servirait à rien. Le vrai XANA est increvable, en plus, il a dû condamner toutes les entrées du niveau MD, maintenant que son attaque a foiré ! dit Ulrich
- Alors qu'est ce que vous proposez de faire ?
- Comme toujours Odd, tu le sais bien ! répondit Yumi
- Le Supercalculateur n'est peut être qu'un relais, mais s'il est hors d'état de nuire, XANA le sera aussi ! Je pense que ça reste encore la meilleure manière de s'en débarrasser. déclara Jérémy.
Odd se retourna et vit Sissi se diriger vers eux, il préparait déjà une manière de la remballer, mais Ulrich se leva subitement et s'avança vers elle, malgré les protestations de Yumi.
- Ah Ulrich ! Justement, il fallait que je te parle !
- Moi aussi, mais pas de la même chose...
Sans qu'il la laisse répondre, il prit un instant les mains de la jeune fille dans les siennes et la regarda dans le blanc des yeux, provoquant une brusque montée de couleur sur le visage de Sissi. Ses amis, qui observaient la scène de loin, furent les 1ers surpris, en particulier Yumi, qui écarquillait les yeux.
- Ne cherche pas à comprendre Sissi, c'est juste une façon de te dire "merci" !
Il retourna vers ses amis, laissant l'amoureuse transie sur place, rouge de confusion, mais avec un très large sourire mêlé de bonheur et de gêne.
- Ulrich, qu'est qui t'as pris ? T'as vraiment pété un câble ! s'écria Jérémy.
Il se sentit dès lors obligé de donner des explications, lorsqu'elle l'avait sauvé de l'asphyxie pendant l'incendie du collège, puis lorsqu'il fut secouru de l'étouffement face à XANA. Odd et Jérémy furent relativement convaincus, mais Yumi détourna carrément son regard, l'air indignée.
La sonnerie du collège retentit, ramenant nos amis à la dure réalité des cours. Jérémy se dirigea vers les classes, non sans avoir rappelé aux deux autres que la maintenance de l'usine devait toujours être faite. Odd partit quelques instants plus tard.
Mais Yumi restée assise sur le banc, le regard détourné de celui d'Ulrich qui était débout en face. Après de longues minutes de silence, il sentit émaner d'elle ce qu'il pensait être de la jalousie. Il se rassit à côté d'elle.
- Yumi... je te jure que...
- Qu'il n'y a rien entre Sissi et toi, oui je sais... mais t'étais obligé d'aller jusque là ?
- Yumi, tu vas me faire la gueule pour ça ? Tu sais bien que je t'...
Pendant un instant, il crut que le mot fatidique allait sortir de sa bouche contre son gré, mais il semblait qu'il n'était pas encore prêt. Yumi à nouveau Ulrich, d'un air apaisé.
- Ulrich, je suis désolée...
Les regards qu'ils se portaient et disaient long sur ce qu'ils pensaient. Ils restèrent encore un peu à se dévisager mutuellement, ne pouvant plus détourner leur attention. Puis ils allèrent enfin rejoindre leur classe respective.
Pendant ce temps à l'usine. XANA recueillait tranquillement et une à une toutes les informations qu'il avait obtenu grâce à Jérémy et Aelita. Le plan visant à éliminer nos amis avait une fois de plus échoué, mais il avait réussi à manipuler le petit génie et la créature virtuelle afin qu'il puisse explorer tous les terminaux auxquels il n'avait plus accès depuis des dizaines d'années. Sans qu'ils s'en rendent compte, les adolescents avaient rendu un immense service à XANA, lui livrant sur un plateau la très large partie des archives et des technologies de Phobos qu'il manquait dans sa banque de données. Il venait de perdre une nouvelle fois un combat, mais il remporta aussi une brillante victoire dans une bataille dont seul lui, connaissait l'existence.

FIN


ChaoticPesme
28/04/05 à 12:00
Chapitre I : Prologue


Lundi 26 septembre, 16h 45
Odd et Yumi étaient partis sur Lyoko en compagnie d'Aelita dans le territoire des montagnes, tandis qu'Ulrich se démenait à sauver Sissi, enfermée dans sa chambre pour on ne sait quelle raison, alors qu'un terrible incendie avait déjà ravagé la moitié du collège. Nos amis découvrirent en effet, que XANA n'était pas seulement psychopathe, mais aussi pyromane ! Ce feu d'Enfer avait été provoqué par l'explosion de plusieurs bouteilles d'oxygène et d'autres gaz inflammables se trouvant dans le bâtiment des sciences, le feu s'était alors propagé à une vitesse phénoménale. Ulrich essayait bien d'enfoncer la porte avec sa seule force physique mais on aurait dit que la porte était blindée. Sissi à l'intérieur était recroquevillée sur elle-même dans un coin de la pièce, pleurant des larmes de désespoir alors que des fumées nocives envahissaient peu à peu les dortoirs.
- Ulrich, s'il te plaît ! Dépêche-toi !
- Je fais tout ce que je peux, figures-toi !!
Il décida d'arrêter les frais, voyant qu'il n'y arriverait jamais comme ça. Il se retourna, et malgré la densité de la fumée, il aperçut non loin de lui un gros extincteur. Il se précipita pour le détacher et commença à marteler la porte, qui céda après quelques coups. Quand il entra dans la pièce, Sissi lui sauta au cou.
- Ulrich !! Mon héros !!
- Couche-toi !!
Soudain une brusque montée de fumée noire envahit le couloir et rapidement la chambre. Ulrich avait forcé sa "princesse en danger" à se mettre à plat ventre, la fumée s'arrêtant à juste une quinzaine de centimètre du sol. Mais cette mauvaise surprise indiquait bien aux deux adolescents que le feu s'était rapproché.
- On va tenter de ramper jusqu'à l'escalier pour sortir du bâtiment !
- Ramper ! Mais je vais me couvrir de poussière !
- Tu préfères ça, ou te relever et suffoquer dans la fumée ?
Sissi ne put rien dire et hocha simplement la tête. La gamine n'était pas très à l'aise de se traîner ainsi au sol, tandis qu'Ulrich ressemblait à un véritable commando dans une telle position. Au détour d'un couloir, alors que la fumée était moins épaisse, il décrocha son téléphone.
- Jérémy, comment ça va de votre côté ?!
- Pas très bien, Odd a perdu 50 points de vie et Yumi a du mal à protéger Aelita !

Sur Lyoko.
Odd était face à 2 Krabes, contre 3 au départ. Le combat réclamait beaucoup de stratégie et une vigilance de tous les instants, étant donné qu'il se battait sur une plate-forme circulaire d'à peine 15 mètres de diamètre, ce qui rendait les esquives très délicates à réaliser. Alors que l'un des monstres se préparait à faire feu, Odd en profita pour passer pour dessous et tira en l'air.
- Flèche laser !
La bête grésilla quelques instants avant de se désintégrer.
- Fiou ! Et un de moins !
A 50 mètres de là, Yumi faisait face à 3 Kankrelats en formation triangulaire (position d'assaut), et reculait toujours en parant les tirs avec Aelita derrière elle, le long d'une plate-forme violette en ligne droite. Sur l'écran de Jérémy apparut soudain une image.
- Yumi, Aelita ! La Tour est à 100 mètres derrière vous !
- Aelita ! dit Yumi. Vas-y, je vais les retenir !
Elle fonça alors vers la prochaine plate-forme, quand 4 Frôlions se fondirent sur elle en mitraillant le sol. Elle eut juste le temps de se jeter derrière un rocher.
- Jérémy, il y encore un problème !
- Oh non !! Toi et Yumi êtes pris entre deux feux !
Surprise de l'annonce de Jérémy et des bourdonnements inquiétants qu'elle entendait derrière elle, Yumi tenta le tout pour le tout et exécuta un grand saut périlleux arrière, détruisant 2 des Frôlions qui fonçaient sur elle, mais prenant une fois retombée au sol, 2 tirs de Kankrelats qui continuaient à attaquer. La geisha allait essuyer un assaut fatal des trois insectes, quand une voix transcendante et mélodieuse se fit entendre. Un grand mur de pierre se forma, entre elle et ses assaillants. "Merci Aelita !" pensa-t-elle. Alors que les choses semblaient se calmer, les 2 monstres volants restants firent demi-tour et rechargèrent dans un déluge de rayons.
- Flèche laser !
Deux projectiles très bien placés finirent par dégommer les Frôlions avant qu'ils ne puissent faire de dégâts ; sur une plate-forme à gauche se tenait Odd qui était finalement venu à bout du dernier Krabe.
- Bon timing Odd ! dit Yumi.
- De rien, ça fait partie de mon boulot !^^
Yumi courut alors vers la créature virtuelle.
- Aelita, ça va aller ?!
- Ca va Yumi, mais on ferait mieux d'aller à la Tour, le mur ne tiendra pas longtemps !
La japonaise tourna son regard vers Odd, qui chargeait ses flèches à la manière d'un revolver.
- Vous en faites pas, s'ils tentent de passer, c'est comme s'ils étaient déjà morts !
Les deux filles arrivèrent vite au pied de la Tour, Aelita en traversa le mur.
Au collège.
Suite à un certain manque de prudence, Ulrich s'était évanouit à cause des vapeurs toxiques. Sissi avait passé son bras derrière son cou pour le soutenir ; elle ne voyait pratiquement plus rien au travers de la fumée et continuait à respirer seulement grâce à un épais mouchoir. Mais les gaz dangereux contenus dans cette purée de pois noire finirent par prendre le dessus sur son courage, et elle alla se réfugier dans une chambre abandonnée en compagnie de son "prince au bois dormant", en fermant la porte derrière elle. La fumée était moins présente dans ce lieu, elle déposa alors Ulrich sur le lit.
- Ulrich... tu ne dois pas m'entendre, mais... je regrette, je regrette tout ce que j'ai pu dire à toi et à tes amis... Je m’y suis jamais pris de la bonne manière, c'est toi qui a raison ! Je ne suis qu'une idiote...
Elle détourna son regard au bord des larmes vers la fenêtre d'où l'on pouvait voir les flammes monter ; quand elle entendit un toussotement sec suivi d'une voix à peine audible.
- Sissi... merci !
Ils se regardèrent intensément, quand la lumière du retour dans le temps les submergea.



Chapitre II : L'espionne



Lundi 26 septembre, récréation de 10h 00.
Odd et Ulrich étaient assis sur un banc, Yumi se tenait debout en face d'eux, Jérémy étant retourné précipitamment à sa chambre, alerté par son ordinateur portable. Les trois ados discutaient de l'attaque de XANA qui venait de passer, quand Odd se mit à regarder sa montre avec intérêt. Il annonça à haute voix :
- Attention, impact dans 5... 4... 3... 2... 1....
- Salut Ulrich ! fit Sissi qui venait d'arriver.
- Ouah ! Quelle précision Odd ! s'exclama Yumi.
Sissi ne comprenait pas. Voyant son air interloqué, Ulrich intervint.
- Te fatigue pas à chercher Sissi, ton cerveau pourrait se mettre à fumer !
Alors que les trois amis éclatèrent de rire, Sissi n'eut pas d'autre choix que de se détourner en se drapant du peu de dignité qui lui restait et disparut au détour d'un arbre. Mais cette fois, dans un moment de vengeance, elle décida de rester cachée là afin d'écouter ce qu'elle pouvait de leur conversation. C'était son jour de chance, non seulement elle n'avait des ces deux toutous dans les pattes (en effet, cette semaine les professeurs avait proposé aux élèves une sortie au complexe pétrochimique, ce qui finalement n’intéressait assez peu de monde) pour l'empêcher d'être discrète, et l'ambiance de la récréation était suffisamment calme pour entendre une partie de ce qu'ils racontaient. Elle ne put toutefois comprendre que quelques mots, mais d'une importance capitale : XANA, usine, Lyoko. Mais la sonnerie du collège vint briser sa concentration. C'est alors que Jérémy se précipita vers ses amis, visiblement essoufflé.
- Un problème Jérémy ? demanda Ulrich
- Non, c'est juste que... enfin, vous voyiez... Aelita a... balbutia-t-il en rougissant.
- Aelita a voulu te voir, et ben ! On peut plus vous séparer ne serais-ce qu'une heure vous deux !
- Odd, arrête ! intima Yumi, voyant son ami devenir écarlate.
- Bon euh... on ferait mieux d'aller en cours !
- Ok, on se retrouve à la cantine ce midi !
- A tout à l'heure Yumi !
De derrière sa cachette, Sissi regarda la japonaise se séparer des autres, tandis qu'elle sortit pour suivre de près les trois garçons. Quand sonna l'heure du déjeuner, les quatre amis se rejoignirent à la cafétéria. Dans la file d'attente se trouvaient en tête Yumi, suivie d'Ulrich, Odd et Jérémy ; à quelques mètres derrière, coupée par 3 autres élèves, Sissi était toujours à l’affût de quelque chose qui pourrait l’intéresser. Une fois servis, ils allèrent s’asseoir à une table vide, mais ne virent pas immédiatement Sissi, un walkman sur les oreilles, qui s'assit à la table juste derrière eux. Quand ils eurent pratiquement fini, Jérémy prit la parole :
- Dites, j'aurais besoin de vous pour la maintenance, ce soir à l'usine !
- On était pas supposé la faire avant une semaine ? dit Ulrich
- Ouais, mais comme Yumi et Odd ont dû le remarquer, j'ai eu des problèmes avec les transferts cet...euh..."après midi" ! Et j'ai mit aussi du temps à repérer la Tour, même avec l'aide d'Aelita !
"Vite, faut que je trouve un moyen !" pensa Odd
- Euh, désolé Jérémy mais ça va pas être possible pour ce soir, j'ai quelques devoirs en retard et....
- Nan Odd ! Cette fois tu te défileras pas ! Tu vas pas nous laisser encore une fois nous taper le boulot tout seul avec Ulrich ! insista Jérémy.
- Bon, d'accord ! Je viendrais ! fit Odd, déçu.
Yumi hésita à intervenir après ça.
- Désolé de pas pouvoir venir vous aider les garçons, mais mes parents invitent quelques amis, et je devrais être présente toute la soirée !
- C'est pas grave Yumi, Odd fera le travail à ta place !^^ plaisanta Ulrich.
- Ouais, bien sûr, vous voulez pas que j'astique le supercalculateur, tant qu'on y est !?
Les rires restèrent étouffés pour ne pas vexer Odd. Entendant un bruit de grincement de chaise derrière lui, Ulrich se retourna et vit Sissi, qui le regardait d'un air étrange, avant de baisser les yeux.
- Hé ! Vous croyez qu'elle a entendu quelque chose ?!
- T'en fais pas vieux ! Elle est trop occupée à écouter sa musique débile !
- Bon, écoutez, reprit Jérémy : 21 heures, Odd et Ulrich, vous venez à ma chambre, on fait le point avec Aelita, et on file à l'usine par la chaufferie, ça vous va ?
- Aucun problème pour moi !
- Ben, dans cas, pour moi non plus Einstein !
Ils discutèrent encore une bonne demi-heure, quand ils se levèrent pour aller reporter leur plateau. Sissi avait un sourire narquois aux lèvres : Son walkman n'était pas en marche et elle avait eu tout le loisir d'écouter leur intrigante conversation. "Ils veulent sortir après le couvre-feu... je devrais en parler à papa ; mais j'ai bien envie de les suivre ce soir ! Qu'est ce qu'ils peuvent bien vouloir faire à cette vielle usine pourrie ?! Et qui c'est cette Aelita ?!" pensa-t-elle.
Le soir arriva, Sissi n'avait pas lâché les garçons de l'après midi, mais se tenait tout de même à bonne distance pour n'éveiller aucun soupçon. Il était 20h 55, Jérémy assis devant son ordinateur, Ulrich et Odd occupés à regarder par-dessus son épaule.
- ...et il faudra que tu te tiennes à disposition pour reformater les espaces de stockages annexes ! expliqua Jérémy à Aelita.
- D'accord Jérémy, c'est tout ?
- Oui ça ira ! Nous, on se charge du reste !
- D'accord, je vous attends à l'usine !
L'image disparut, Jérémy se releva de son siège sans éteindre l'écran et prit sous son bras son ordinateur portable qui était aussi allumé. En refermant l'écran, il ne vit pas le signe de XANA qui s'afficha un bref instant avant de disparaître...
- Vous êtes prêts ?
- Dis Einstein, c'est pas que j'y mette de la mauvaise volonté, mais j'ai rien compris sur toute la ligne !
- Ca change rien à d'habitude Odd ! se moqua Ulrich.
La conversation se terminait, Sissi qui écoutait derrière la porte se précipita vers un tournant du couloir. Les trois ados sortirent aussi discrètement que possible, rejoignant lentement le sous-sol de l'internat vers la chaufferie, suivis de loin par Sissi. Après un rapide passage par les canalisations (moins rapide pour Sissi étant donné qu'elle était à pied), ils arrivèrent au monte-charge dans la salle cathédrale et descendirent jusqu'au labo. La fille du proviseur allait appuyer, quelques minutes après, sur le bouton d'appel mais elle se ravisa.
"Nan, il faut que je trouve un autre passage, je tiens pas à ce qu'ils me repèrent..."
Elle passa quelques minutes à étudier la vaste salle du regard afin de trouver un passage plus discret, mais n'ayant pas beaucoup de patience, elle commença à s'énerver.
- C'est pas possible, y doit bien y avoir plusieurs entrées dans ce trou à raaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaats !!!
Elle se releva endolorie, elle venait de tomber dans ce qui ressemblait à un vieux conduit d'aération.
"Voilà, il suffisait de demander !"
Le conduit était assez grand pour qu'elle puisse marcher à genoux sans difficulté, bien qu'elle devait rester prudente car celui-ci était en pente descendante. Au bout d'une dizaine de minutes, elle arriva face à une grille à environ 3 mètres du sol, d'où elle vit une espèce de gros ordinateur avec assis en face, un garçon blond à la tête ronde. Elle ne le voyait que de dos mais se doutait bien de qui il s'agissait : Jérémy ! Il releva le nez de son clavier.
- Alors, les gars, vous en êtes où ?
- C'est presque fini pour moi ! dit Ulrich
- Et toi Odd ?
- Euh... Ouais, ça va... Impec ! dit-il d'une voix peu assurée.
Après un long soupir de dédain, le blond à lunettes redirigea ses yeux vers son écran.
- Aelita, tiens toi prête ! Ca va être à toi !
- Toujours prête Jérémy !
Lorsqu'elle aperçut de loin l'image de la créature virtuelle apparaissant sur l'écran, Sissi poussa un cri de surprise. Elle se mit immédiatement les mains sur la bouche, réalisant la bêtise qu'elle venait de faire.
- Hé ! Vous avez entendu ?! dit Odd, lâchant inconsciemment les fusibles qu'il était en train d'essayer de changer.
- Pour ça ouais, on a entendu ! Ca ressemblait à un cri ! commenta Ulrich.
Jérémy examina attentivement l'immense pièce du regard, et ce retourna vers Aelita.
- Désolé, je vais devoir couper la communication !
- J'ai compris... soyez prudents !
L'image à l'écran s'effaça, et Jérémy bondit de son siège, rejoins par ces deux compagnons. Sissi comprit que si elle ne disparaissait pas au plus vite, elle allait être repérée. Le conduit était assez large pour le traverser, mais pas assez pour faire demi-tour. Elle marcha sur les genoux sur une vingtaine de mètres à reculons malgré la pente, quand soudain une de ses jambes glissa sur on ne sait quoi et commença sa descente vers la grille qui céda sous le poids et la vitesse, provoquant ainsi une très douloureuse chute sur le sol en métal du labo. Elle gisait maintenant à terre inconsciente, devant les regards hébétés des trois garçons qui s'écrièrent ensemble :
- SISSI ?!


Chapitre III : Le niveau MD



Les garçons avaient installé leur invitée surprise dans un coin de la pièce, aucun d'eux n'était médecin et donc difficile de savoir si elle avait quelque chose de cassé après une telle chute. Ils se regardèrent tour à tour, se posant des tonnes de questions à son sujet : qu'est ce qu'elle savait ? Qu'est ce qu'elle voulait ? Encore 10 minutes et Sissi ouvrit enfin les yeux, les trois ne savaient pas trop comment réagir, s'ils devaient l'interroger tout de suite ou attendre un peu. Elle se releva lentement avec, semblait-il, juste un énorme mal de crâne ; elle intervint la 1ère.
- Je suis... toujours à l'usine ?!
- C'est ça ! Maintenant que tu sais où tu es, ça serait gentil de nous dire ce que tu es venue faire ici ! demanda poliment Ulrich.
Elle était coincée et ne pouvait rien faire d'autre que de dire la vérité.
- Je me suis toujours demandé ce que toi et tes amis vous faisiez le soir et certains après midi ! Vous disparaissez comme ça sans raisons et vous parlez de trucs bizarres ! Et puis y a cette usine... elle est pas si abandonnée qu'elle en à l'air !
- Alors tu nous as espionnés !! s'exclama Odd.
- C'est ça ! Et maintenant vous allez tout me raconter depuis le début ! affirma-t-elle, en affichant un sourire narquois.
- Je crois que t'es court-circuitée des neurones, ma pauvre Sissi ! dit Jérémy.
Pour une fois, elle paraissait insensible à toute forme de moquerie, elle saisit son portable et le braqua vers le haut.
- C'est simple ! Ou vous me racontez tout, ou je préviens mon père qui convaincra la police de venir faire une petite visite !
Ulrich avança vers elle, avec un air fort menaçant.
- Si jamais tu fais ça.... !!
- Ulrich... tu n'oserais pas me faire du mal...
Il recula difficilement, il était tellement en colère qu'il aurait vraiment voulu frapper, mais il comprit que cela ne ferait qu'aggraver la situation. Pourtant, Sissi réfléchissait, elle n'avait en fait au fond d'elle, pas envie d'attirer des ennuis à "son" Ulrich. Pour finir, elle baissa son bras qui tenait son portable.
- En y réfléchissant, on peut peut-être conclure un marché !
Cette idée ne plaisait pas du tout à Ulrich, car il savait bien ce que cela entraînait…
- Sissi, il est hors de question que je ressorte avec toi, même pour une journée !
Elle fut prise de court, c'était en effet exactement ce à quoi elle pensait. Rouge de colère, elle composa un numéro sur son portable et le porta à son oreille.
- Tant pis ! Je vous aurais prévenu !
Soudain, la chose la plus inattendue se produisit : toute la salle fut plongée dans le noir total, toutes les machines s'éteignirent et le ronronnement du super ordinateur disparut peu à peu. Pendant quelques instants, on aurait pu, pour la première fois dans le labo, entendre une mouche voler. Surprise à l'extrême, et ne pouvant réprimer un petit cri du à sa peur du noir, Sissi lâcha son portable qui fut rattrapé de justesse par la main de Odd (le téléphone étant la seule chose qui soit encore éclairée dans toute la salle). Elle ne réagit pas tout de suite, mais elle finit par ce rendre compte que sa main était soudainement devenue plus légère.
- Hé ! Rends-moi ça tout de suite crétin !
- Je te le rendrais, si t'es bien sage ! dit le blondinet en fourrant le téléphone au fond de sa poche.
Sissi ne savait pas quoi faire, elle se trouvait, peut être en compagnie d'autres, mais sa peur de l'obscurité était plus forte. Elle aurait voulu se serrer contre Ulrich, mais sa peur la désorientait énormément ; elle ne put que se mordre les ongles. Pendant ce temps, Jérémy réfléchissait à ce qui pouvait avoir causé cette panne. Se souvenant de l'attitude de Odd face à son travail, il lui posa une question :
- Odd... les fusibles, tu les avais changé ?
- Ben... tu vois, je crois que... enfin... oui ! Mais... non ! bégaya-t-il.
- Bravo Odd ! T'as provoqué un giga court circuit !
Soudain, un énorme bruit de métal rouillé se fit entendre, suivi par quelques tremblements puis des bruits de tôle froissée : un grand passage venait de s'ouvrir, dans l'un des murs de la pièce, par lequel flottait une odeur de moisit et d'où sortait une très faible lumière, probablement un éclairage de secours. Tous restèrent ébahis devant cette vision, ils venaient découvrir un passage inconnu, et qui plus est, qui ne ressemblait en rien au décor habituel de l'usine.
- Que... qu'est ce que c'est que ça ? dit Sissi, paniquée.
- Je dois en déduire que ça s'est déclenché quand tout s'est éteint, c'est vrai que ça n'était jamais arrivé avant ! dit Jérémy, se parlant à lui-même à haute voix.
- On devrait aller voir ce que s'est ! proposa Ulrich.
- C'est aussi mon avis ! dirent ensemble Odd et Jérémy.
Sissi n'avait pas l'air convaincue, elle protesta :
- Il est pas question que j'aille dans cet endroit ! Ca doit grouiller de vermines....
- OK princesse, alors on te laisse là !
Les garçons se dirigèrent vers le passage où flottait encore un léger nuage de poussière. Quand ils finirent par être hors de vue de Sissi, cette dernière était prise terribles tremblements.
- Hé ! Attendez-moi, ne me laissez pas toute seule dans le noir !
Le courage dont elle avait fait preuve avant le retour dans temps ne désirait plus se montrer. Elle les rejoignit rapidement et vint s’agripper au bras d'Ulrich. Bien qu'il voulut la repousser, il regarda son visage : elle était terrorisée, cela faisait pitié à voir et Ulrich n'eut pas le cœur de lui dire de le lâcher. Les adolescents traversèrent un bon nombre de couloirs qui n'en finissaient pas, tout autour d'eux était très vétuste et ne semblait pas avoir servi depuis des années. En marchant, Ulrich dans un moment d’égarement avait expliqué à Sissi ce qu'était en gros XANA, malgré les avertissements de ses compagnons... pourquoi faisait-il ça ? Le visage terrifié de la fille du proviseur lui faisait vraiment trop de peine, on lui aurait donné le bon Dieu sans confession... Jérémy, lui, était vraiment intéressé par chaque machine qu'il croisait, de vieux calculateurs, de petites turbines, des bobines... Malheureusement pour le jeune mordu d'informatique, rien n'était en état de fonctionner. Il se dit d'abord qu'il pourrait étudier quelques petits composants puis les réparer ensuite, mais en y regardant de plus près, cette technologie était trop ancienne et trop… étrange pour lui. Plus pour se rassurer que par curiosité, Sissi demanda :
- C'est votre "XANA" qui a construit tout ça ?
- Sûrement pas, XANA est un programme qui cherche à détruire, pas à construire, et puis tout ça a l'air trop vieux ! répondit Jérémy.
Ils arrivèrent ensuite, à une vieille cage d'ascenseur dans laquelle y avait quelques boutons, mais seulement 2 étaient encore en bon état : Niveau 0 et Niveau MD.
- Niveau MD ? Ca te dit quelque chose Einstein ?!
- Pas que je sache !
Il s'assit par terre et ouvrir son ordinateur portable, par chance il pouvait encore se connecter à Lyoko.
- Jérémy ! J'ai essayé de vous contacter sur l'ordinateur de l'usine mais rien ne fonctionne !
Avant que le garçon ne puisse répondre, la créature virtuelle s'aperçut d'une présence à laquelle elle ne s'attendait pas du tout.
- Mais, c'est la fille de votre proviseur !
Même si elle ne la connaissait pas, on pouvait sentir qu’Aelita éprouvait comme les autres de une certaine hostilité, bien que très amoindrie, envers Sissi.
- Ca serait un peu long à expliquer Aelita ! Désolé de te presser mais j'ai besoin de toi. Est-ce que tu as entendu parler dans les dossiers informatiques d'une partie de l'usine qui s'appelle "le niveau MD" ?
- Oui, j'ai vu ça plusieurs fois ! J'ai tenté d'en savoir plus mais les codes d'accès sont beaucoup trop complexes !
Jérémy ferma les yeux pour réfléchir quelques instants.
- Hé bien, il est tant que ça change ! Est-ce que tu peux transférer suffisamment d'énergie à partir d'une Tour pour alimenter un ascenseur ?
- Dis Jérémy, t'es sûr que tu veux faire ça ? On a aucune idée de ce qui peut y avoir là dessous ! dit Ulrich
- Justement Ulrich, c'est le moment de le découvrir, moi je suis partant pour y aller ! s'exclama Odd
Jérémy se contenta de hocher la tête avant de refaire face à son écran.
- Je pense que oui ! reprit Aelita. Mais ça risque de prendre du temps, si j'en transfère trop d'un coup, ça risque de griller ton ordinateur !
- OK, je fais les branchements et je te dis quand c’est prêt !
"J'espère seulement que je vais pouvoir les faire, ses branchements !" pensa-t-il.
Il sortit quelques fils de connections qu'il avait pris avec son PC et chercha un port sur le petit tableau de commande de l'ascenseur. Le jack eut du mal à rentrer, mais quand le petit génie revint vers son portable, la connexion avait l'air de s’établir.
- Aelita, c'est à toi !
Sur l'écran, une grande barre de chargement apparut et commença à se remplir lentement... très lentement !
Dès qu’Ulrich vit que Sissi était un peu plus rassurée, il dégagea gentiment son bras et alla s'adosser contre une vieille table de commandes. Sissi fut une nouvelle fois frustrée, mais elle n'osa pas ouvrir la bouche car elle aurait été une nouvelle fois remise à sa place dans l'instant, et dans un moment pareil, elle n'avait pas besoin de ça. L'attente fut insoutenable pour Jérémy, il était très impatient de savoir ce qui pouvait se cacher dans les entrailles de l'usine. Odd était assit contre un mur poussiéreux et fermait lentement les yeux, quand une série de bips venant de l'ordinateur le réveilla doucement. L'intérieur de l’ascenseur s'illumina et on entendit un énorme vrombissement, il était à présent opérationnel. Le visage angélique d'Aelita réapparut alors.
- Alors, ça a marché !
- Du tonnerre, Aelita ! s’exclama Jérémy. On va descendre, je te recontacte plus tard si on trouve quelque chose d'intéressant !
- Compris, à plus tard !
Jérémy referma son PC et reprit les fils restés branchés. Il entra dans la cage d'ascenseur et invita les autres à en faire autant. Ils y allèrent, après qu'Ulrich dut traîner Sissi par la main.
- Alors, prêts pour le départ ? fit Jérémy, le doigt devant le bouton.
- Prêt, mon capitaine ! répondit Odd.
L'ascenseur descendit alors lentement mais sûrement à une bonne 50ène de mètres sous le niveau du labo, quand ils arrivèrent lourdement à destination. Ils atterrirent dans une salle immense (presque aussi grande que la salle cathédrale), le décor semblait avoir moins souffert des affres du temps. Si les machines n'étaient pas aussi couvertes de poussières, vu leur excellent état de conservation, on pourrait croire que cette pièce avait été encore utilisée la veille. Mais en avançant un peu plus, les ados découvrirent un chose inquiétante : au bas d'un vieil écran d'ordinateur bizarre, au préalable examiné par Jérémy, était gravé un signe à moitié effacé qui semblait bien être celui de XANA, avec en dessous une inscription encore lisible : Un mot bizarre commençant par un signe ressemblant à un X, suivi d’un autre commençant par un A, puis un N, et enfin un autre A.
- C'est quoi ce truc, dit Ulrich en se rapprochant, ça correspond aux initiales de XANA !
- Va savoir ! répondit Jérémy. Mais je compte bien le découvrir !
Il se retourna et vit Sissi en train de tripoter des boutons, quand tout à coup, l'éclairage de la salle s'intensifia. Tous les écrans se mirent à l'allumer en même temps et un générateur dans un coin de la pièce se mit à tourner dans un bruit assourdissant. Quelques minutes plus tard, le système se stabilisa et finit par devenir silencieux. Ulrich s'avança vers Sissi d'un air fâché.
- Laisse tes mains dans tes poches !
A 10 mètres d'eux venait aussi de s'allumer une très large console disposée en ellipse, avec un siège tournant fixé sur un rail pour faciliter les manipulations. Au-dessus de la console trônait un écran géant sur lequel des codes s'affichaient à toute vitesse. Jérémy se rapprocha pour vérifier mais rien n'était compréhensible : les données étaient dans un langage, non... dans une langue inconnue.



Chapitre IV : Le journal de Phobos.



- Qu'est ce que c'est que cette langue ? J'ai jamais vu ça ! s'exclama Jérémy.
- Si, moi j'ai déjà vu ! Ca ressemble beaucoup à l'écriture de Sissi ! fit Odd en dirigeant son regard vers cette dernière.
Laquelle ne le vit même pas, car elle avait déjà tourner le dos à tout le monde. Jérémy était trop curieux pour ne pas se risquer à toucher aux commandes et alla s'asseoir sur le siège devant l'immense clavier. Après avoir enlevé une bonne couche de poussière, il tapa sur le grand clavier comme son instinct le lui dictait, mais sur le moniteur, rien de bougeait. Ulrich s'approcha de lui, voyant qu'il s'énervait.
- Jérémy, n'insiste pas ! Tu ne sais même pas ce que tu fais !
- Il doit pourtant y avoir un moyen d'y accéder... Aelita ! s’écria t il
Le petit génie connecta avec un peu de mal son PC à une partie de la console et se connecta à Lyoko.
- Aelita ? Tu me reçois toujours ?
L'image d'Aelita apparut, mais elle se brouillait de temps à autre, les appareils récemment remis en fonction devaient sans doute créer des interférences.
- Je vous reçois mal ? Où êtes vous ?
- On est au niveau MD, mais on se retrouve devant un problème : on a accès à ce qui ressemble à une base de données, mais tout est écrit dans une langue bizarre ! Tu peux m'aider à déchiffrer ?
- Je vais essayer ! Laisse-moi juste quelques minutes !
Pendant ce temps, Odd faisait le tour de la salle en toute insouciance. Ulrich s'était retiré dans un coin obscure de la salle, profitant que Sissi boudait, Il avait décroché son téléphone.
22h 30, chez Yumi.
La soirée battait son plein, les Ishiyama discutaient de choses et d'autres en riant en compagnie de leurs invités à la table du salon. Yumi était magnifiquement vêtue d'une longue robe noire fendue sur le côté, qui lui arrivait jusqu'au chevilles, ainsi qu'un haut noir aux multiples paillettes assez moulant qui mettait en valeur ses formes d'adolescente. Ses cheveux étaient attachés de la même manière qu'ils étaient sur Lyoko. Mais malgré la bonne ambiance qui régnait dans la maison, elle s'était écartée un peu du dîner pour aller s'asseoir dans le canapé. En fait, c'était plus pour s'éloigner du petit Soma, le fils d'une des invités qu'elle ne supportait plus. Soudain, elle entendit son portable, posé sur la table basse, sonner.
- Allo ?
- Yumi ! C'est Ulrich !
- Salut Ulrich ! Alors, comment ça passe cette maintenance ?
- En fait, on a un peu laissé tomber ! On est au niveau MD de l'usine !
- Le niveau MD ? J'en ai jamais entendu parler !
- Ben moi non plus, jusqu'à maintenant ! Ca a l'air d'un décor de science fiction ici !
- Vous avez trouvé quelque chose ?
- Pour l'instant, je peux pas te dire, mais...
- Yumi, Yumi ! Viens jouer avec moi !
- Oh non...
- Qui est ce que j'entends ?
- C'est Soma, un des fils d'une amie de mes parents, il ne me lâche plus de la soirée !
- Ca va ! T'as pas l'air de t'ennuyer ! ^^
- Yumi ! dit sa mère de loin. Occupe-toi du petit 5 minutes, le temps que j'apporte le dessert !
La japonaise prit un air dépité.
- Désolé Ulrich mais le devoir m'appelle !
- OK, je te rappelle au cas où !
- Au revoir !
- Bonne soirée !
Il se retourna et fit directement face à Sissi qui était très près de son visage.
- Alors Ulrich, ta chère Yumi te manquait ?
- De quoi je me mêle, Sissi ! Fiches moi la paix !
- Calmez vous, vous deux et venez écouter, je crois qu'Aelita a des infos ! intervint Odd.
Ils rejoignirent Odd et Jérémy à la console en se lançant des regards mauvais.
- Jérémy, c'est étrange... dit la fille virtuelle
- Tu n'y es pas arrivée...
- Si, justement ! J'ai déchiffré une petite partie des archives récupérables... Moi non plus cette langue ne me rappelle rien, et pourtant quand je la voie... c'était comme si je la connaissais par coeur !
Tous restèrent silencieux une bonne minute suite à cette annonce.
- Je vous envoie le texte traduit !
Une dizaine de pages se mirent à défiler sur l'écran du PC portable de Jérémy. Quand le téléchargement fut terminé, il revint au début et lit le texte à haute voix :

Jour 241 de l'année 8429, Poste avancé Harkonen.
Phobos va mal, notre planète mère s'est dégradée et est devenue inhabitable. Phobos ne pourra plus abriter notre peuple que pendant 200 ans, d'après nos estimations. Le Haut Comité a récemment décidé notre migration vers une autre planète et me confie l'immense honneur, à moi et à mon équipe, de réaliser un projet dans ce but. Nous nous y mettons dès demain
Jour 478 de l'année 8435, Poste avancé Harkonen.
Le centre nerveux de XANA est beaucoup plus compliqué à mettre au point que prévu. Réalisé à partir de souches organiques, il sera capable de penser et d'agir par lui même, mais de ce fait, cela provoque de nombreuses instabilités en ce qui concerne Lyoko ! Mais il était malgré tout nécessaire de construire ce monde numérique sur lequel il aurait un contrôle total afin mettre en oeuvre virtuellement les stratégies d'invasion. Je pense que nous arriverons à soumettre XANA à des ordres prédéfinis avant la fin de ce jirdo (traduction : l'équivalent de quelques années).

Avant que Jérémy ne puisse continuer, Sissi vint l'interrompre.
- Euh, dites, c'est quoi au juste Phobos ?
- Sissi, tu devrais suivre les cours de science, ça aide ! Phobos est un satellite de Mars ! dit Jérémy.
Il allait reprendre sa lecture, quand il s'aperçut subitement de l'énormité qu'il venait de dire.
- Mars ? Mais c'est du délire pur ! XANA viendrait d'une autre planète !?
Ses compagnons furent aussi étonnés que lui, mais l'encouragèrent à continuer pour en savoir plus :
Jour 114 de l'année 8458, Poste avancé Harkonen.
Les tests sur Lyoko sont concluants, nous avons habilement créer un système d'invasion mis à la disposition de XANA à l'aide de points de relais appelés "Tours", ce qui permettra de cibler avec une précision extrême les point sensibles de la planète hôte. Le bêta test du SMCET (Système de Manipulation du Continuum Espace-temps) a été aussi très satisfaisant.

- Euh Einstein... ça veut dire quoi ce charrabia ?
- En gros, ça veut dire la même chose que "Retour vers le passé", Odd !
Le blondinet hocha la tête, Jérémy continua.

Ainsi, même si l'invasion causait en partie la destruction de la planète, nous pouvons maintenant ordonner à XANA d'inverser le flux du temps autant qu'il serait nécessaire. Cependant, encore un léger problème nous est apparu sur Lyoko : ce monde virtuel, s'il est envahit par un intrus informatique, est sans défense. Nous devons donc doter notre arme de la capacité de concevoir des créatures par ses propres moyens, afin de se protéger de l'intérieur.
Jour 247 de l'année 8488, Poste avancé Harkonen.
Ca y est ! Le projet Arme Virtuelle d'Invasion Planétaire est fin prêt ! Le temps de charger tout notre matériel dans l'Elderidge, notre cargo furtif, nous nous dirigerons vers la troisième planète qui a été choisie comme étant la mieux adaptée à nos besoins. Le voyage devrait durer 3 jours.
"On se croirait vraiment dans un mauvais film de science fiction..." pensa Odd.
Jour 250 de l'année 8488, planète Zohar (signifiant 3ème planète)
Il y a des êtres intelligents, nous ne pouvons pas encore en estimer la puissance, nous avons alors décidé de nous cacher dans une structure abandonnée au milieu d'un centre d'habitation enfin de mieux étudier les individus étranges qui peuplent ce monde, et procéder à quelques expériences pour adapter nos tactiques. Nous ne voulons prendre aucun risque, si jamais pour une raison quelconque, XANA échouait dans la prise de contrôle de cette planète, nous n'aurions pas une seconde chance.
Jour 290 de l'année 8488, planète Zohar
Nous avons, entre temps, aménagé les sous-sols de cette structure et remis les générateurs en marche pour faire fonctionner nos instruments. Malheureusement, nous avons décelé un problème chez XANA : Après déjà plusieurs expériences, nous nous sommes aperçus que la portée du retour dans le temps était très limitée. La seule solution est de construire un supercalculateur pour amplifier la propagation de la bulle temporel. Cela permettra également d'augmenter considérablement les possibilités d'actions de XANA sur Lyoko et conséquemment, sur la planète.
Fin de cycle : le supercalculateur est opérationnel, encore quelques jours de tests et nous activerons toutes les capacités de XANA.
Jour 294 de l'année 8488, planète Zohar
Etrange, le système principal de XANA devient instable, il semblerait que ce soit dû à Lyoko. Nous avons construits au 1er niveau 3 virtualisateurs, ainsi qu'un ordinateur de surveillance, afin de nous transférer nous même sur Lyoko et régler les problèmes de l'intérieur. XANA refuse parfois d'obéir à nos ordres et cela devient inquiétant. Trois de nos agents se sont portés volontaires afin de régler ces ennuis au plus vite. Certains d'entre nous parlent déjà de désactiver XANA. Ce n'est pas une bonne idée. Le Haut Comité nous quasiment confié le destin de tout notre peuple, et je ne permets pas que le projet sur lequel nous avons fondé tout nos espoirs soit réduit aussi facilement à néant ! Il n'en est pas question ! Ces ennuis seront réglés rapidement !
Jour 301 de l'année 8488, planète Zohar
La situation se dégrade : Nous avons perdu le contact avec Phobos et nous ignorons pourquoi. Même mes ingénieurs les plus compétents n'y comprennent rien. Les trois agents qui étaient partis sur Lyoko ne sont toujours pas revenus Quand nous avons examiné les scanners, il n'y avait plus aucune trace d'eux, même pas une molécule. D'après nos dernières informations, ils ont été effacés par des monstres. Des monstres créés XANA. Il échappe de plus en plus à notre contrôle !
Jour 302 de l'année 8488, planète Zohar
Mise en place de l'Unité Virtuelle d'Infiltration AELITA dans le système nerveux de XANA. Nous avions gardé cet atout en réserve au cas où XANA deviendrait trop difficile à gérer. Trois des nôtres se sont encore portés volontaires pour retourner sur Lyoko. La situation devrait s'arranger, mais je veux tout de même me préparer au pire.
Fin de cycle : l'UVI Aelita a reprit possession de la plupart des Tours, mais XANA veut maintenant s'en prendre directement à notre installation.
Jour 303 de l'année 8488, planète Zohar
J'ai essayé de pénétrer dans l'antre de XANA, mais il a condamné les portes, personne n'aurait pu prévoir cela. Nous n'avons pas d'armes suffisamment puissantes pour entrer, et les liaisons avec Phobos sont toujours coupées. Je commence à m'inquiéter de ce qui a bien pu se passer sur notre planète, car nous avons remarqué que le problème ne venait pas de nous...
A présent, XANA a pris le contrôle total de notre installation et le SMCET est complètement bloqué. Il n'y a plus qu'une chose à faire : XANA est maintenant trop puissant et performant pour que l'on puisse le détruire, mais le système de désactivation d'urgence fonctionne encore, c'est notre dernière chance. Je n'aurais jamais pensé devoir réduire au silence ma propre création. Je suis à la fois inquiet et fier, XANA a vraiment été conçu au delà de toutes mes espérances.
En ce moment, tous mes collègues gisent à terre autour de moi. Je n'ai aucune certitude qu'il restera en sommeil pour toujours, mais j'espère... j'espère que ce monstre ne puisse jamais reprendre vie.
Je vais maintenant insérer ce journal dans la console principale. Si jamais XANA se réveille un jour, je souhaiterais qu'un des êtres de cette planète ait les connaissances pour l'arrêter à nouveau. Nous sommes venus en envahisseurs, nous nous sommes fait envahir...

Fin du journal de Gidor Moadtib, Technicien principal en charge du projet AVIP.
Fin de la traduction.

Tous les adolescents étaient restés bouche bées de la 1ère à la dernière ligne, bien que Odd et Sissi affichaient des regards plutôt septiques. Aelita avait l'air triste.
- Alors, j'ai été conçue comme une arme... une arme pour détruire une autre arme...
- Aelita, tu n'es pas une arme... dit doucement Jérémy. Mais c'est vraiment incroyable, une race extra terrestre éteinte, une arme d'invasion... quand je pense que c'est CA que l'on combat !
- Jérémy... dit Odd. Aelita est notre amie, tu le sais bien ! On sait pas combien d'années XANA a été désactivé, mais maintenant elle n'est plus la même, elle est presque humaine, comme nous !^^
Les paroles de Odd réconfortaient à la fois le petit génie et Aelita, on se demandait d'ailleurs, où il avait été cherché de telles paroles. Ses amis n'étaient pas habitués à l'entendre parler ainsi.
- Ah ouais, et qu'est qui vous prouve qu'elle n'est pas avec ses extra machins depuis le début ?
s'exclama Sissi
- Sissi...
- Et votre XANA là... elle a très bien put faire copain copain avec lui pour...
- LA FERME !!
Jérémy était rouge de colère comme il l'avait rarement été, ce que disait Sissi au sujet de l'amour de sa vie le mettait hors de lui, alors qu'il allait se lever, Ulrich lui agrippa le bras.
- Jérémy ! Calme toi, ça servirait à rien !
Il se rassit, mais ne détacha pas son regard de Sissi. Même si son esprit était submergé par la colère, une question le traversait.
- Hé, attendez ça ne colle pas ! Si le supercalculateur est juste une machine de relais... alors : Où est le vrai XANA ?
Soudain, on entendit l'écran géant se mit à grésiller. En quelques secondes, le texte étrange fut remplacé par une marque. Le signe de XANA occupait à présent toute la surface de l'écran. Immédiatement, toutes les lignes de texte sur l'écran de Jérémy se mirent à s'effacer à grande vitesse.
- Hé ! Mais qu'est ce qui se passe ? s’écria Jérémy
Il pianota aussi rapidement qu'il pouvait sur son clavier, mais c'était déjà trop tard. Les archives téléchargées avaient été entièrement supprimées.
- Je comprends pas ! Comment XANA a pu pénétrer les systèmes du niveau !
- Jérémy ! intervint Aelita. XANA a implanté un virus dans ton ordinateur, pour envahir le système MD auquel il n'avait pas accès !
- Oh nan ! J'aurais du m'en douter !
- Jérémy, ce n'est pas fini : Je ressens des pulsations sur Lyoko, XANA est réveillé !
- Alors on file à l'ascenseur !
Il referma son PC et fila vers l'ascenseur à une vitesse que même les autres eurent du mal à suivre. Mais une fois dedans, ce dernier remonta sans que Jérémy eut à appuyer sur un bouton. Ulrich se précipita vers le bouton d'appel, mais celui-ci ne marchait plus. Lui, Odd et Sissi étaient maintenant coincés au niveau MD, tandis que Jérémy avait atteint très brutalement le niveau du labo par l’ascenseur à présent sous le contrôle de XANA. Au sous-sol, une porte au fond de la grande salle s'ouvrit, entraînant un nuage de poussière grise. Un cri déchirant semblant venir des profondeurs infernales retentit dans toute l'usine, arrivant même jusqu'aux oreilles de Jérémy…

Chapitre V : La vraie nature de XANA



En entendant cette voix Sissi se précipita contre Ulrich et l'enserra de ses bras.
- Que... qu'est ce que c'est que ce bruit atroce ?
Le garçon n'eut pas le temps de la repousser gentiment que son portable sonna.
- Ulrich, tu m'entends ?
- Jérémy ! Oui ça va, y pas de casse ! Et de ton côté ?
- L'atterrissage a été dur mais ça va ! C'est quoi ce bruit que je viens d'entendre ?
- Je sais pas, mais on dirait que ça vient d'une salle encore en dessous du niveau... je crois qu'on devrait aller voir !
- Hé mais t'es malade ! s'écria Odd. T'as pas entendu ! On aurait dit un mort vivant !
- Ulrich ! reprit Jérémy par téléphone. Fait ce que tu juges bon, mais restez très prudents ! Moi, je préviens Yumi, elle plongera sur Lyoko à votre place !
- OK, bonne chance !
- Vous aussi !
Ulrich raccrocha, mais il n'eut encore une fois, pas le cœur de dire quoi que se soit à Sissi qui se serrait contre lui en claquant des dents de frayeur. Il avança alors lentement vers la porte, ou plutôt le sas, nouvellement ouvert. "Oh, et puis à quoi ça sert d'essayer de le raisonner ?" pensa Odd. Tous les trois se tenaient tout près du passage, derrière celui-ci descendait un grand escalator hors d'usage dont on ne voyait pas le bout car il s'enfonçait profondément dans les ténèbres.
- Ca risque d'être gênant, dit Ulrich, on a pas de lampe de poche !
- Attends vieux, j'ai ce qu’il nous faut !
Odd sortit de sa poche un porte-clés au bout duquel était accrochée une petite lampe, qui avait l'air d'éclairer suffisamment pour se diriger dans le noir.
- Et voilà, heureusement que je pense à tout ! ^^
- Ah ouais ? Alors pourquoi tu l'as pas sortie avant ? Ca aurait été utile !
Odd ne savait pas quoi dire, il venait de se faire complètement avoir, et en plus par Sissi…
- Puisque t'es si malin, passe en avant ! dit Ulrich.
Odd prit la tête du groupe à contre coeur et ils commencèrent leur descente éclairés par cette lumière de fortune. Un long tunnel qui était encore en excellent état malgré que plus rien n’était en état de fonctionner. De temps en temps, de petit débris tombaient du plafond, ce qui inquiétaient les adolescents dans un premier temps, mais cela n'avait pas l'air grave. Au bout de 5 minutes, ils arrivèrent directement face à un énorme sas rond, à coté duquel était disposé un petit tableau de commande. Avant qu'aucun d'entre eux ne puisse faire de commentaire, plusieurs boutons s'illuminèrent sur le tableau. Le sas émit un bruit sifflant de décompression avant de lentement s'ouvrir en deux. "Qui pouvait leur avoir offert une invitation aussi explicite à entre ?" était la question qu'ils se posaient, sauf Sissi qui était trop apeurée pour penser de façon rationnelle. Ils restèrent un moment devant l'entrée à observer la partie de la salle que pouvait éclairer la petite lampe de Odd : encore une immense salle, tout en longueur, dont les murs étaient recouverts de plaques d'un métal inconnu étaient fixés d'énormes câbles qui se dirigeaient vers le fond de la salle ; mais la lampe ne portait pas suffisamment loin pour en voir le bout. Après bien des hésitations, Ulrich prit son courage à deux mains et s'avança et invitant Odd à le suivre pour lui éclairer le chemin. Sur le sol, ils remarquèrent que des plaques s’enfonçaient plus profondément et que de vieux câbles coupés en dépassaient, comme des dalles et des machines avaient été arrachées du sol il y a longtemps. Le petit groupe avançait à pas méfiants et n’arrêtait pas de regarder tout autour d'eux, comme s'ils s'attendaient à ce qu'une créature leur bondisse dessus depuis l’ombre. Quand ils arrivèrent au fond de la salle, une chose horrible les figea sur place, Odd en lâcha sa lampe dont la petite ampoule se brisa. Si Sissi n'était pas fermement agrippée au bras d'Ulrich, ce dernier l'aurait probablement laissée tomber sous l'effet de la peur…
Chez Yumi, vers 23h 45
La soirée se terminait, Yumi sentait la fatigue lui montait à la tête, Soma l'avait littéralement épuisée. Ses parents discutaient dans la rue avec leurs amis qui se préparaient à partir, la fraîcheur nocturne ne semblant pas les déranger. La japonaise somnolait sur le pas de la porte ouverte de la maison, quand elle entendit son portable sonner.
- Yumi, c'est Jérémy ! Il faut vite que tu viennes à l'usine !
- Jérémy, qu'est qui se passe ?
- Pas le temps de t'expliquer, mais Ulrich et Odd ne peuvent pas plonger et une Tour a été activée !
- OK, je vais me débrouiller !
Elle raccrocha et dit à ses parents de loin, en déguisant légèrement sa voix :
- Papa, maman, je suis fatiguée, je vais aller me coucher !
- Yumi, dit son père, je t'avais autorisée à veiller si tu le voulais...
- Désolé p'pa mais je suis vraiment trop fatiguée, bonne nuit !
- Bon, mais n'oublie pas de...
Mr Ishiyama n'eut pas le temps de finir sa phrase que Yumi avait déjà refermée la porte. Elle rentra dans sa chambre et se changea rapidement, pour remettre ses vêtements habituels et ferma sa porte à clef. Elle passa alors par sa fenêtre pour se rendre dans la rue. En veillant bien à ne pas se faire remarquer, elle fila en direction de l'usine. Pendant ce temps, Jérémy avait préparé le transfert quand il vit le visage d'Aelita s'afficher sur l'écran central.
- Jérémy, j'ai repéré la Tour dans le territoire Banquise, mais je ne la voie pas encore !
- Reste prudente Aelita, je t'envoie Yumi dès qu'elle sera là ! Vous n'allez être que deux : Odd et Ulrich sont coincés au niveau MD !
Elle ne chercha pas à demander des explications, le temps venait à manquer car ils n'avaient aucune idée de l'effet de la Tour activée sur Terre. Mais sachant que ses amis étaient bloqués, c'était certainement à cause de XANA.
- D'accord, je me mets en route !
- Si jamais tu vois un monstre, trouve une cachette, j'ai un mauvais pressentiment...
Elle hocha la tête et l'image disparut. C'est alors que les portes de l'ascenseur s'ouvrirent sur Yumi, l'air un peu fatiguée mais déterminée.
Dans l'antre de l'alien.
Les 3 ados avait en face d'eux la chose la plus étrange qu'ils n'aient jamais vu au cours de leur jeune vie : au milieu d'énormes ordinateur bizarres usés et disposés en cercle, se trouvait une espèce de cuve transparente remplie d'un liquide verdâtre. Dans cette prison de verre flottait en état de stase, une créature informe dont le corps était recouvert de plaques de métal qui épousaient parfaitement sa peau, elles-mêmes reliées au travers de la cuve à des centaines de câbles. Le symbole de XANA trônait fièrement au-dessus de cet énorme tube. Plus de doutes possibles : cette monstruosité à la fois organique et mécanique était bel et bien le Vrai XANA, dans sa plus répugnante splendeur. Odd s'en approcha prudemment et se mit à cogner du bout des doigts la paroi, il n’y eut aucune réaction de la part de l'alien. C'est alors que son portable se mit à sonner, faisant sursauter tout le monde.
- Vous avez trouvé quelque chose ? demanda Jérémy.
- Un peu, ouais ! On a trouvé XANA, et il est vraiment pas beau à voir !
- Yumi vient de plonger et...
- Jérémy ? JEREMY !!
Pour une obscure raison, la communication venait subitement d'être coupée. Plusieurs spots emetants une lumière jaunâtre s'allumèrent au plafond. On entendit alors un grognement sourd venant de la cuve qui fit tomber Odd en arrière, ayant encore le nez collé à la paroi.
- Vite, faut pas rester là !! hurla Ulrich.
Sans se poser de questions, nos amis accoururent vers le sas, mais en vain : XANA avait un contrôle total sur cette salle et avait déjà solidement refermé leur unique sortie.
- XANA ! T'es qu'une enflure ! s'écria Odd qui frappant du poing le sas.
On entendit à nouveau le même cri suraigu qu'ils avaient du subir quelques temps plus tôt. Mais cette fois il provenait de beaucoup plus près. Pendant que personne ne regardait, la cuve transparente s'était fendue en deux, révélant toute la magnifique monstruosité de l'immonde créature qui y était emprisonnée. Elle s'avança lentement vers les ados avec une démarche de zombie juste réveillé, un liquide acide coulait le long de sa "bouche". Cet être bipède faisait dans les 3 à 4 mètres de haut, la maigreur de son corps décharné comparée à la taille de sa tête et de son œil unique, lui donnait un aspect des plus répugnant. Ajouté à ce masque immettable, une dizaine de câbles qui lui pendaient du corps se mirent soudainement à onduler dans l'air tels des serpents, faisant office de tentacules de métal. Odd regarda à terre et se saisit d'une barre de fer rouillée qui y traînait.
- Sissi ! Reste en arrière ! ordonna Ulrich
Il se mit en position de combat et tourna son regard vers Odd.
- Prêt ?
- Quand tu veux mon vieux !
Ils prirent leur courage à deux mains et l'élancèrent sur le monstre dans un cri de guerre conjugué.
Sur Lyoko.
Yumi et Aelita étaient en mauvaise posture : elles avaient perdu 30 points de vie chacune et avaient été repoussées contre une haute paroi de glace opaque par 8 Blocks qui les cernaient en arc de cercle.
- Jérémy, ça va mal ! Tu ne vois pas un passage ? dit-elle en parant laser sur laser.
- Sur votre droite ! Il y a un tunnel bouché par un bloc de glace ! Aelita...
- J'ai compris Jérémy !
Yumi veilla à ce que son amie virtuelle ne soit pas touchée par quoi que ce soit, le temps qu'elle fasse appel à son don de création pour faire disparaître lentement le bloc glacé, révélant un tunnel circulaire descendant d'un bleu azur éclatant. Attendant le 1er instant de répit, Yumi prit Aelita par la main et elles s’engouffrèrent dans cette seule échappatoire, esquivant les dernières salves des Blocks. Elles glissèrent tout le long de ce tunnel telles des surfeuses sur une vague, Aelita eut le temps de jeter un regard derrière elle, mais elle ne vit rien ; au bout de quelques minutes de descente, elle purent enfin apercevoir la sortie et se posèrent en douceur. Elles arrivèrent au pied d'une immense structure de glace.
- Bien joué ! Les blocks ne vous ont pas suivies ! fit l'opérateur, rassuré
- Jérémy, on est encore loin de la Tour ? demanda Yumi.
- Elle est à 600 mètres devant vous, mais le seul moyen pour vous de la voir et d'y accéder, c'est de grimper à l'iceberg !
Après 20 minutes de course effrénée par de petits chemins serpentants autour du glacier, elles atteignirent sans trop d'encombres au sommet. De là, elles pouvaient enfin voir la Tour activée, érigée et isolée tel un donjon interdit sur un pilonne glacé. Seul un chemin long et étroit reliait la Tour à l'iceberg. Le temps d'observer de loin leur objectif, les 2 filles virtuelles furent alertées d'un danger imminent par Jérémy.
- Attention, une escadrille de Frôlions fonce vers vous à 6 heures !
Yumi se tourna vers Aelita, en déployant son éventail avec grâce.
- File à la Tour ! Je les empêche d'avancer !
Aelita s'empressa de courir vers son objectif alors que les pestes volantes fondèrent sur Yumi en frappant le sol glacé de leurs rayons.
"Vous avez choisis d'attaquer la mauvaise personne..." pensa-t-elle.
De nouveau dans l'antre de l'alien.
Les deux garçons se battaient comme des lions face à un XANA faisant pourtant 3 fois leur taille. Mais ce dernier semblait insensible à tous les coups d'art martiaux d'Ulrich et de la barre de fer de Odd, comme si cette horreur était faite du même métal que les plaques qu'elle arborait partout sur son corps. Le combat ne s'éternisa pas : nos 2 courageux jeunes guerriers furent bien vite épuisés de porter tous ces coups alors que XANA ne paraissait pas broncher. Il était resté sur la défensive depuis le début, mais quand il s'aperçut de l'état de fatigue de ces adversaires, il se décida à attaquer. D'un coup de câble, il envoya littéralement voler Odd contre un mur de la salle et perdit connaissance aussitôt retombé. Ulrich se retourna vers son malheureux ami pour lui porter secours mais fut dans l'instant saisit au torse par 5 des tentacules du monstre. Soulevé à 2 mètres du sol par tous les membres, le torse et la gorge, Ulrich commença déjà à se sentir défaillir.
- ULRICH !!
Sissi était affalée contre le sas et saisie par la peur, elle n'avait pas fait un geste. Mais son état bascula d'un coup à la colère quand elle vit le garçon de sa vie, poussant des cris de douleur étouffés et totalement à la merci de XANA. Elle se précipita vers la barre rouillée que Odd avait lâchée dans son vol plané et se rua courageusement du monstre.
- Lâche Ulrich tout de suite !!
Elle attira l'attention du monstre et ainsi, planta profondément le bout le pointu de la barre dans son œil unique, lâchant ainsi son emprise sur le jeune garçon qui retomba douloureusement au sol en tentant de reprendre sa respiration.
- Ulrich, mon Dieu ! Tu vas bien ?
- Merci Sissi... dit il dans un souffle. Tu sais, c'est la 2ème fois que tu me sauves la vie aujourd'hui ! Je suis... vraiment désolé de pas t'avoir dit "merci" avant...
- La 2ème fois ? Ulrich, je comprends pas, qu'est ce que tu...
Les cris de souffrances perçants de la bête s'arrêtèrent soudain. A l'aide de l'un de ses bras squelettiques, il retira d'un coup la barre de fer de son œil, qui s'était brisé à l'intérieur comme du verre. Un bruit aigu encore plus indescriptible que ses cris se fit attendre et l’œil se reconstitua en quelques secondes. Il s'illumina, rempli de rage. A cette vision, Sissi se serra très fort contre Ulrich. XANA chargea une dernière fois, mais il s'arrêta en plein vol. Avant que la lumière blanche du retour dans le temps n'engloutisse la Terre, Ulrich eut juste le temps de dire :
- Merci Aelita !



Chapitre VI : Epilogue


Nos amis se retrouvèrent tous sur un banc de la cour du collège, exactement au même endroit où Sissi est venu les espionner. Ils eurent à peine le temps de se rendre compte de la situation, que Odd bondit du banc :
- Faut vite retourner à l'usine et détruire XANA pendant qu'il dort !
- Calme-toi Odd ! Ca servirait à rien. Le vrai XANA est increvable, en plus, il a dû condamner toutes les entrées du niveau MD, maintenant que son attaque a foiré ! dit Ulrich
- Alors qu'est ce que vous proposez de faire ?
- Comme toujours Odd, tu le sais bien ! répondit Yumi
- Le Supercalculateur n'est peut être qu'un relais, mais s'il est hors d'état de nuire, XANA le sera aussi ! Je pense que ça reste encore la meilleure manière de s'en débarrasser. déclara Jérémy.
Odd se retourna et vit Sissi se diriger vers eux, il préparait déjà une manière de la remballer, mais Ulrich se leva subitement et s'avança vers elle, malgré les protestations de Yumi.
- Ah Ulrich ! Justement, il fallait que je te parle !
- Moi aussi, mais pas de la même chose...
Sans qu'il la laisse répondre, il prit un instant les mains de la jeune fille dans les siennes et la regarda dans le blanc des yeux, provoquant une brusque montée de couleur sur le visage de Sissi. Ses amis, qui observaient la scène de loin, furent les 1ers surpris, en particulier Yumi, qui écarquillait les yeux.
- Ne cherche pas à comprendre Sissi, c'est juste une façon de te dire "merci" !
Il retourna vers ses amis, laissant l'amoureuse transie sur place, rouge de confusion, mais avec un très large sourire mêlé de bonheur et de gêne.
- Ulrich, qu'est qui t'as pris ? T'as vraiment pété un câble ! s'écria Jérémy.
Il se sentit dès lors obligé de donner des explications, lorsqu'elle l'avait sauvé de l'asphyxie pendant l'incendie du collège, puis lorsqu'il fut secouru de l'étouffement face à XANA. Odd et Jérémy furent relativement convaincus, mais Yumi détourna carrément son regard, l'air indignée.
La sonnerie du collège retentit, ramenant nos amis à la dure réalité des cours. Jérémy se dirigea vers les classes, non sans avoir rappelé aux deux autres que la maintenance de l'usine devait toujours être faite. Odd partit quelques instants plus tard.
Mais Yumi restée assise sur le banc, le regard détourné de celui d'Ulrich qui était débout en face. Après de longues minutes de silence, il sentit émaner d'elle ce qu'il pensait être de la jalousie. Il se rassit à côté d'elle.
- Yumi... je te jure que...
- Qu'il n'y a rien entre Sissi et toi, oui je sais... mais t'étais obligé d'aller jusque là ?
- Yumi, tu vas me faire la gueule pour ça ? Tu sais bien que je t'...
Pendant un instant, il crut que le mot fatidique allait sortir de sa bouche contre son gré, mais il semblait qu'il n'était pas encore prêt. Yumi à nouveau Ulrich, d'un air apaisé.
- Ulrich, je suis désolée...
Les regards qu'ils se portaient et disaient long sur ce qu'ils pensaient. Ils restèrent encore un peu à se dévisager mutuellement, ne pouvant plus détourner leur attention. Puis ils allèrent enfin rejoindre leur classe respective.
Pendant ce temps à l'usine. XANA recueillait tranquillement et une à une toutes les informations qu'il avait obtenu grâce à Jérémy et Aelita. Le plan visant à éliminer nos amis avait une fois de plus échoué, mais il avait réussi à manipuler le petit génie et la créature virtuelle afin qu'il puisse explorer tous les terminaux auxquels il n'avait plus accès depuis des dizaines d'années. Sans qu'ils s'en rendent compte, les adolescents avaient rendu un immense service à XANA, lui livrant sur un plateau la très large partie des archives et des technologies de Phobos qu'il manquait dans sa banque de données. Il venait de perdre une nouvelle fois un combat, mais il remporta aussi une brillante victoire dans une bataille dont seul lui, connaissait l'existence.

FIN

Kizuna
12/06/05 à 23:53
Ceci est une critique de la première version. Comme ça vous verrez si la nouvelle est vraiment mieux ou pas.

D’un génie ou du roi de l’intervention divine

Voilà une histoire comme nous aimerions en lire plus souvent. Oui ! j’ai énormément apprécié cette fiction qui nous emmène dans un univers mystérieux. Le récit est habilement mené, alliant suspens et action avec une certaine facilité.

Apparemment Chaotic Pesme s’est donné comme mission de nous éclairer sur l’origine et les desseins de Xana tout en nous faisant frissonner, de plaisir et de frayeur. Mais il va plus loin en développant un culte du mystère ; c’est celui-ci qui nous fait vibrer, qui nous donne envie de lire, encore et encore, qui nous donne soif d’en savoir plus sur cet univers que l’auteur a façonné autour de la série Code Lyoko. Chaque nouvelle découverte, chaque justification amène une nouvelle vague d’interrogations, plus passionnées les unes que les autres. En se servant de quelques allusions appartenant à un monde qui nous est inconnu, Pesme justifie les clefs d’un monde que nous connaissons tous très bien : Lyoko ; mais ce faisant, il nous transporte presque de force dans une vision plus large, aux enjeux plus énormes encore. Il ose. Qui n’a pas frémi de curiosité, de tension en lisant le journal de bord de ce technicien, Gidor Moadtib, qui décrit une aventure passionnée, une quête pour la survie d’un peuple. Il est dur à ce moment d’en vouloir réellement à cette race alienne, ou même à Xana qui n’est finalement que l’objet de tous leurs espoirs, puis finalement de leurs désespoir. Mais l’auteur est habile et nous amène finalement, nous qui commençons à nous attacher à ce chroniqueur, à développer un sentiment de haine envers cette créature biotechnologique. Surprise également, de s’apercevoir de la véritable origine et du véritable enjeu que représentait Aelita, innocente créature qui finalement n’eut jamais comme unique mission que de combattre Xana et de prévenir ses attaques. On peut se laisser à dire que l’intervention du journal – bien que l’idée ne soit pas originelle – reste un coup brillant, intelligent ; il respecte les codes. Aucun élément ne sort du cadre de la série, c’est-à-dire l’usine et le collège, et par ce détour génial pourtant, nous voyons plus loin, au-delà de ce que le récit original nous impose.
Cependant, si l’imagination puissante de Pesme nous convint de la qualité de ses fictions, ils demeurent certains défauts. J’ai quelques questions : alors que toutes la technologie que découvrent Jérémie et ses compagnons est d’origine extraterrestre, et qu’il est clairement explicité qu’elle utilise une langue inconnue, pourquoi y a-t-il inscrit sur l’une des machines ‘Xeon Analogic Native Arm’, ce qui semble être très clairement de l’anglais ? Un autre problème qui m’a troublée, sans doute plus important, est la justification de la création de Lyoko. Soit, les habitants de Phobos préfèrent une invasion discrète à l’aide de la technologie, mais pourquoi avoir créé un univers virtuel, Lyoko ? Apparemment, Xana est rattaché physiquement au monde réel, alors pourquoi ont-ils construit un univers fictif où finalement, rien n’existait ? Cela posait en plus le problème de la protection de ce monde, problème supplémentaire dans un projet qui semblait déjà en poser énormément. La seule explication est de l’ordre scénaristique ; c’est ce que j’appelle ‘le raccourci scénaristique’ ou ‘intervention divine’. Pour éviter de tomber dans des justifications longues et complexes, ou tout simplement pour faciliter son travail, l’écrivain insert une donnée dans le récit, une donnée qui n’a pas de place réelle, pas d’origine, tombée du ciel, qui finalement ne se justifie pas mais justifie quelque chose. De même, pourquoi, alors que Jérémie est le seul qui peut efficacement faire fonctionner les scanners et superviser les ‘plongées’, parvient-il à remonter ? Xana n’a laissé passer que lui, alors qu’il était le seul personnage qui ne devait en aucun cas passer. La suite de l’histoire s’appuiera fortement sur cet négligence de Xana, puisque Jérémie parviendra à contacter Yumi, à aider celle-ci et Aelita sur Lyoko, ce qui amènera en fin de compte à un retour dans le temps salutaire pour Ulrich et Sissi.
Il y a d’autres zones obscures dans le récit, mais qui sont, comme je l’ai dit plus haut, d’avantage des zones de mystère envoûtantes que des pirouettes scénaristiques. Et je me dois de noter ici cette étrange fin ouverte qui nous donne l’eau à la bouche.

On peut donc dire que Chaotic Pesme est un brillant scénariste. Mais, car j’aime mettre des mais, j’ai l’impression qu’il souffre d’une certaine hantise du verbe. L’expression est correcte, la syntaxe est juste mais parfois lourde. On sent que Pesme se laisse porter par ses idées, qu’il écrit spontanément ; et c’est certainement là la source de nombreuses fautes de frappe, d’attention (ex : ‘tout indiquait de des machines’). Certaines phrases sont réellement difficiles à comprendre ; il est clair, Pesme, que tu ne te relis pas. C’est bien dommage, parce que je ne peux pas nier m’être délectée d’une oxymore telle que ‘la répugnante splendeur de l’immonde créature’. On a l’impression que le jeu du verbe et l’expression ne font pas partie de tes priorités ; seul compte apparemment la trame, le suspens et l’imagination. Car de l’imagination tu en as ! Puis-je ici me permettre un conseil ? Je ne sais pas combien d’entre vous le font, peut-être peu, mais avec des idées pareils, si tu écrivais un plan avant de rédiger, sans doute que l’histoire serait plus riche encore, et tu pourrais plus facilement t’attarder sur le style. Tu as la chance d’avoir une idée très clair de ce que tu veux quand tu écris, mais ta pensée va tellement vite qu’elle impose à ta main un rythme qui laisse passer les erreurs, aussi bien stylistique que scénaristique. Encore une fois, c’est dommage.

Il est très clair malgré mes critiques sévères, et vous serez tous d’accord avec moi, que cet fiction est délectable et que Pesme dispose d’un talent certain pour inventer les histoires et pour les raconter. Mais prends ton temps ! Tu pourras ainsi plus facilement déjouer la tentation de ‘l’intervention divine’ et nous plonger encore plus aisément dans ton univers sombre et tortueux chargés de mystères et de surprises…