Tout à commencé, pour nous, comme d'habitude à la fontaine Saint Michel. Ah, non, pas exactement. Tout a commencé quelques minutes plus tôt, dans la ligne 7, entre la station Monge et la station Jussieu.
Dring, dring, téléphone. Quoi, c'est Ben qui m'appelle ? Qu'est-ce qui se passe, il y a un empêchement de dernière minute ?
_ Allô, Ben ? Ça va couper, je suis dans le métro, qu'est-ce qu'il y a ?
_ Je suis devant la fontaine depuis une demi-heure. Où êtes-vous ?
_ Sur le chemin, on arrive !
Je lance un regard interrogateur à Pesme.
_ Tu as quelle heure, toi ?
_ 11h45.
_ Et, je ne suis pas folle, j'ai bien donné rendez-vous à tout le monde à 12h30 !
_ C'est ce que j'ai entendu dire, oui.
_ Alors qu'est-ce qu'il fait déjà devant la fontaine ?
Ce qu'il faisait déjà devant la fontaine, notre Ben ? Tout excité de sa première rencontre Lyokofan, il n'avait pas pu attendre chez lui, il avait préféré attendre tout seul devant la fontaine avec une heure d'avance. Visiblement, sa patience lui manquait, puisqu'il s'est senti obligé de m'appeler.
Mais ne lui jetons pas la pierre, visiblement, il n'est pas le seul à être tellement impatient qu'il vient en avance. Nous deux, par exemple, nous arrivons à 12H01, avec 29 minute d'avance. Kalli nous rejoint à peine quelques minutes plus tard, tellement discrètement que je mets un moment à remarquer qu'elle se tient derrière moi. Puis, un quart d'heure plus tard, Pykar, un peu intimidé. Ne manque que Pete... Pete, le seul que je n'ai jamais rencontré, ni vu en photo.
_ Il m'a dit qu'il porterai un pull rayé bleu marine et noir.
Et de nous mettre tous à la chasse aux pulls rayés.
_ Il y a un petit garçon d'un mètre vingt, là bas, tout blond.
_ C'est pas lui. Cherche un peu plus vieux.
_ Il y a une femme avec un pull rayé.
_ C'est pas lui, ou alors il y aurait un problème.
Quand Pete arrive, il n'a PAS de pull rayé. Visiblement, j'avais mal compris.
Nous nous dirigeons donc vers la station de RER, en peinant à rester grouper, entre Kalli qui fonce devant et Pykar qui traîne derrière. Je n'arrête pas de me retourner :
_ Ca y est, il nous en manque un !
_ Mais non, mais non, on est tous là.
Le trajet en RER est calme. Pykar, le seul prévoyant, a amené un livre. Kalli dessine sur une des autorisations que j'ai amenées à remplir pour les inscrits. Pesme et moi, nous jouons à notre jeu favori "qui-repère-le-plus-de-twingo-dans-la-rue-gagne-le-plus-de-point".
Arrivés, nous voyons Volfor et Dadmax qui viennent à notre rencontre (c'est tout ce qu'ils ont trouvés pour échapper à la corvée accrochage de guirlandes).
Une surprise m'attend sur la table de buffet : une superbe enclume en carton, avec écrit "Tchoucky, forgée par Clem". Lylou l'a faite de ses blanches mains.
La musique joue à fond, entre les mains virtuoses de Adofou alias Johann (qu'il faut appeler Yohann découvré-je avec stupéfaction) mais à part Lylou et Dadmax, qui cherchent à donner l'exemple, personne n'ose encore se lancer sur la piste. Même moi, j'avoue. On danse quoi, sur ce genre de musique ? Quand Pesme m'entraîne, j'arrive à caser mon pas de bourrée des fêtes médiévales, incognito. Tout le monde n'y voit que du feu, visiblement, même mon cavalier. Mes cavaliers. J'ai tôt fait d'entraîner Ben, qui fait tapisserie contre le mur. J'essaye bien de caser mes pas de danse à trois, mais visiblement il y a des limites au recyclage qu'on peut faire. En tout cas, Ben et Pesme suivant sans enthousiasme mes mouvements, je laisse tomber, me contentant de les entraîner dans une ronde. Les danses sont encore timides autour de nous, mais à part deux trois timides, tout le monde est sur la piste. Je comprends pourquoi dès que je m'arrête pour refaire ma tresse, défaite dans le feu de l'action. A peine avons nous eu le temps de nous poser trois secondes que Dadmax nous saute dessus, accusateur :
_ Pourquoi vous dansez pas ?
_ JE ME RECOIFFE !
Non, je ne suis pas en colère, mais la musique est vraiment forte, impossible de s'entendre autrement qu'en criant. Par contre, quelques minutes plus tard, je tiens ma vengeance, dés que je vois Dadmax immobile.
Je l'attrape par la main.
_ Je te vois beaucoup critiquer les autres, mais je ne te vois pas beaucoup danser.
Il sourit et m’entraîne dans un rock endiablé, me met au défi de tourner le plus vite possible, et moi, idiote, je relève le défi.
Bon, Marc, je l'admets, j'étais épuisée à la fin de la danse, mais non, ce n'est pas possible que je te l'ai MONTRE, je me suis donnée bien du mal pour faire bonne figure !
Je cours me réfugier près de mon cher appareil photo, et mitraille tout ce que je peux, surtout le DJ, l'enclume. L'anonyme et son gâteau au chocolat ayant débarqué tous deux en compagnie de Calchaque, je profite également un peu du buffet.
La porte et les volets étant fermés, pour créer une pénombre de discothèque, la vapeur d'eau générée par la respiration et la transpiration des danseurs commence à se déposer sur le sol qui devient de plus en plus glissant. Tout le monde enlève ses chaussures et chaussettes sauf moi, qui suis en bas résilles...
_ Mais retire tes chaussures, me crie Marc, tu vas glisser.
Je fais des mouvements de patineuse pour lui prouver que je me débrouille et manque de m'écrouler.
_ Allez, Tchoucky, fais pas ta butée, et enlève !
_ Je serais la dernière à enlever mes chaussures ou je ne m'appelle plus Tchoucky !
_ Comment tu veux qu'on t'appelle ? Le DJ va les garder jusqu'au bout.
J'ai donc, malgré le sol glissant, gardé mes chaussures jusqu'au bout. Par contre, plutôt que de courir des risques, je me suis mise aux mouvements de danse orientale, qui n'impliquent pas qu'on bouge ses pieds.
Danse, danse, et danse, jusqu'à épuisement. La superbe guirlande non accrochée par Dadmax et Volfor s'effondre sur Lylou, qui la ramasse et s'en habille. J'en ramasse un bout et la fait tournoyer autour de moi comme un ruban. Angoisse, tout le monde s'arrête de danser pour me regarder. Ne sachant trop quoi faire d'autre, j'en rajoute, fait des figures, tournant la guirlande autour de moi. Tout le monde m'encourage en battant des mains, je fais des gestes de plus en plus amples et... C'est la deuxième guirlande qui s’effondre, suite à un geste malencontreux de ma part.
_ Des Slows, réclame Lyanne au DJ, des slows, pour calmer tout le monde ou c'est tout le garage qui va s'écrouler.
Bon, je vais vous avouer une chose, mais vous ne rigolez pas, ok ? Sûrs ? J'en vois deux qui commencent à pouffer, là-bas. Bon, allez, je le dis : c'était mon premier slow. OUI A 26 ANS, ET ALORS ?
Impression ? Mitigée. Ca ne bouge pas du tout, il ne se passe rien, ce n'est même pas de la danse, parce qu'on bouge trop lentement pour suivre la musique. Par contre, ça fait un prétexte pour me serrer contre mon chéri pendant trois bonnes minutes sans que personne ne vienne nous crier :
_ Et alors, pourquoi vous dansez pas ?
A vrai dire, je ne suis pas restée dans cette position jusqu'à la fin du morceau, ayant aperçu de loin Volfor qui dansait avec Ben, je me suis précipitée pour prendre une photo. Pesme, mécontent, a continué à dansé tout seul, avec un air peiné qui a profondément choqué Marc, tellement qu'il m'en a reparlé après la fête d'un air scandalisé :
_ Tu te rends compte, tu l'as laissé en plan ! Ca faisait peine à voir !
Pete, cependant, tout vêtu de la guirlande décrochée par ma maladresse, comme une vahiné, dansait langoureusement dans les bras d'Aurélien, notre anonyme de service.
Pauvre Aurélien, j'ai dansé un slow ensuite avec lui, mais lui non plus n'a pas du être très heureux de la danse, parce que je n'arrêtais pas de guetter du coin de l'oeil si Pesme ne s'ennuyait pas. Désolée, messieurs, décidément, le slow, ce n'est pas mon truc. Je préfère la valse. Ah, la valse.
Lyanne a bien failli les oublier, les valses ! Merci à celui ou celle qui lui a rappelé.
_ Bon, tout le monde sait comment on danse la valse, demandai-je. Ça me prend trois secondes de réexpliquer.
L'assemblée semble plutôt d'accord. Je m'avance vers Kallisto.
_ Accordez-moi cette danse, mademoiselle.
_ Eh, non ! Je devrais pas jouer le rôle du mec, plutôt ? râle l'intéressée (qui vient de se couper les cheveux, c'est pour ça)
Je me tourne donc vers la personne la plus proche de moi à part Kallisto : Volfor.
_ Accordez-moi, cette danse, mademoiselle.
_ Heu... D'accord, me répond l'intéressé.
_ Je vous demande de faire un effort d'imagination, dis-je aux autres. Je suis l'homme, lui la femme. La main de l'homme sur la hanche de sa partenaire, la main de la femme sur l'épaule, les deux autres mains jointes. L'homme a plus de stabilité, c'est donc lui qui guide. Ensuite, c'est facile, il faut faire les pas trois par trois, en tournant.
Et voilà, le moment que nous attendions, tous, surtout moi, ou nous nous envolons sur un nuage plein de musique et de joie, sans savoir si la nuit vous gardera près de moiiiiiiiiii...
Mon père me fait valser depuis que je suis petite, mais c'est quand même plus agréable avec un chéri, oh oui ! (même si le chéri en question a du mal à tenir debout sur un sol glissant).
Pendant la deuxième valse, j'invite Hika, qui est toute seule, contre le mur.
Ensuite, tout le monde s'est arrêté de danser, nous n'en pouvions plus. J'en ai profité pour passer mes chansons du forum, dont une inédite, sur Milly et Tamiya (en la réécoutant, j'ai compris pourquoi elle était inédite).
Nous avons fait tourner la pancarte à signer, j'ai ramassé les premières autorisations, puis nous avons pris des photos de groupe.
La danse a repris parce que nous n'avions plus beaucoup de temps, qu'il fallait en profiter jusqu'au bout. Nous nous sommes déchaînés sur "sous le soleil du Brésil" et "Ces soirées-là". A ce moment là, kling !
C'est le brin de muguet offert à Lylou que Calchaque a fait tombé sur le sol. Le pot en verre s'est brisé en mille morceaux. Je me félicite alors de ne pas avoir enlevé mes chaussures, merci Dadmax de m'avoir provoqué pour me les faire enlever.
_ Reculez, tous, ne marchez pas, je m'en occupe, mais surtout ne marchez pas.
Un peu de bourrée avec Dadmax et Ben sur "Et moi pendant c'temps là, j'tournais la manivelle" Puis un dernier slow, durant lequel Ben, aimablement, joue le rôle de lustre argenté.
Et, pour clôturer, karaoké sur "Un monde sans danger", Avec Kagu et Kalli pour chanter au micro. Des ovations, pour l’organisatrice, pour le DJ, pour Cobra, qui est absent, pour le forum, puis, Marc, moi, Pesme, Ben, Kalli et Pete, nous repartons dare dare, pour avoir le train de 18h13 (qui de toute façon, aura une panne, c'était bien la peine de courir).
Conclusion de cette journée :
J'AI MAL PARTOUT ! Mais c'était trop génial. Merci, Lylou, bravo, tu peux être fière de toi, tu nous a offert à tous une journée inoubliable !
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Si vous avez envie de savoir à quoi on ressemble après une fête comme ça... |
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... Voyez l'air dynamique et éveillé ! |