Histoire : Une chronique stanislasienne: Freaks Lyoko.


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Écrite par general xana le 26 juin 2009 (9874 mots)

Dernière édition le 03 juillet 2009

" Ervig von Wolfenstein est tout simplement un rejeton d'un prince de Stanislasie, monarchie constitutionnelle d'europe centrale. Il sort d'une grande école, et revient d'une mission en Afghanistan, où il a servit un des meilleurs généraux du Reich. A son retour, traumatisé, on lui trouve une place au ministère de la défense... dans les arcanes d'un pouvoir corrompu, quel peut bien être le rapport avec Frantz Hopper, Lyoko ? Le rapport sera sanglant..."






L'histoire commence.

Le blindé d'infanterie roulait sur la route de Kaboul, faisant voler dans les airs, la poussière jaunâtre, et sèche, du désert. Les montagnes de se prestigieux pays, entouraient le voyageurs imprudent, qui, si il se laissait fasciné par ces forteresse de pierre et de cailloux, pouvait à tout jamais se perdre dans les bras de Dieu.
L'eau était rare dans ce pays, comme chaque chose, et Ervig le savait. C'est pour cela que le sous-lieutenant Von Wolfenstein la buvait, avec préciosité et de façon consciencieuse. Tout en admirant les montagnes, défiant les cieux, il passa sa gourde à son camarade.
Dans le blindé d'infanterie, de fabrication Stern&cie, la ventilation se faisait entendre dans un vrombissement assez désagréable, entre quelques chaos et bouffé de poussière émanant de fuites sans importance.
Mais même le conducteur, le sergent Schwein, et son co-pilote, le caporal Bewel, ne vire pas ce petit détail sur le bord du chemin. Soudain, plus rien, le grand saut, le silence, la lumière, le noir. Un son assourdissant vous pétant carrément les oreilles, une douleur des dieux traversant tout votre corps, et la peur, l'incompréhension, l'inconscience, vous prenant par derrière !
Le camarade d'Ervig le sauva d'une mort certaine, en prenant pour lui, des débris mortels. Le blindage n'avait pas suffit, et le blindé vola, fit un tonneau, deux trois, quatre, pour s'écraser sur le bas côté de la route, laissant derrière lui un cratère noir et sanglant, fumant. Un bras, une jambe. Les autres voitures du convois s'arrêtent, se rentre dedans, une autre bombe explose. Ca pue ! Des coups de feu. Et c'est tout un bataillon qui pète les plombs.
Il y a des tirs de kalashnikov qui viennent des hauts plateau, au loin, d'autres viennent, de quelques centaines de mètres, vers les éboulis et les rochers au pied de la montagne. Des cris d'une langue pashtoun, des talibans, c'est une embuscades. Mais Ervig ne voit pas cela, il ne sait rien, et et inconsciemment, il se fait dessus, écrasé par les cadavres brulés de ses camarades. Les exclamations de ses camarades tombent en écho dans sa tête, et il ne distingue rien de leurs paroles.
Un sergent sans doute, ouvre un sas, la lumière aveugle le sous lieutenant, la fumée lui pique les yeux, on l'empoigne par l'épaule, il horriblement mal. Pourtant, on arrive à le sortir. Comment ? Il ne sait pas, il n'en a pas conscience, il ne veut pas y penser !
Dehors, la lumière lui crève les yeux, il ne sent même plus le gout du sang, il ne sent plus rien ! Il voit une lumière qui l'attire, et une forme magnifique, une nymphe, non, un bel éphèbe ! Un ange ! Vision mélancolique de la mort qui vous attire, qui vous désire ! L'ange est grand, l'ange à des cheveux de blé, lisse soyeux et long, volant dans les vents de Allah ! L'ange à des yeux azurs magnifiques, et des lèvres si douce, si rosés, et un teint de pêche, une pureté divine ! Mon Dieu !
Dehors, c'est la guerre dans toute sa splendeur, la guerre qu'on nous cache, la guerre qu'on glorifie, on combat pour la démocratie, la paix, pour défendre un gouvernement corrompu qui n'arrive même plus à défendre sa capitale !
"__ ... Renforts aériens ! Demande un officier à sa radio mobile ! Des mirages, des f-16 ! Je ne sais pas ! Mais nous avons besoin d'un soutien aérien !" Plus rien... Ervig ne ressent plus rien, il avait envie de dormir il voit l'ange, et c'est tout ce qui compte...


Soudainement ! 2013, automne 2013. Ervig se réveil en sueur, dans son lit, les yeux bleus exorbités, ses cheveux d'ébènes gras et ébouriffé, son corps en loque et déformé par les marques des draps. Il souffle, il souffle, il le reprend, se reprend en main. Ervig passe sa main sur son front suant. Il a encore fait cet horrible cauchemar. Son camarade mort sur lui, les cadavres du sergent Schwein et du caporal Bewel, le vieux sergent le sortant de son trou, et cet ange... cet ange qui le poursuit encore aujourd'hui ! Toujours cet horrible cauchemar où la mort c'est invité devant lui. Il s'est vu mort, il a vu la fin, alors il est mort. Il ne vit plus. A quoi bon tout cela ?

"__ Pourquoi hésites tu ?" Demande une voix. Il la cherche, dans sa tête, mais c'est à côté de lui que se trouve l'impertinente. En fait, je devrais dire l'impertinent.
Il est magnifique ! Il est beau ! Il est fort ! Il est désirable ! Il est androgyne. C'est un bishônen, aux traits orientaux magnifiques, fins et discrets. Ses cheveux blonds, couleur blé, long doux et soyeux, glisse sur ses épaules, et éclaboussent les oreillers. Son petit corps frêle dérange et déforme à peine les draps, de ses formes diaphane.

__ Je n'hésite pas. Répond tout simplement le prince, calme et hypnotisé. Pourquoi. Pourquoi se met-il doucement à saisir les poignets de l'intrus ? Pourquoi se laisse-t-il avoir à ce jeu ? Pourquoi soudainement, se colle-t-il à l'angelot ? Pourquoi ce jeune idiot a-t-il besoin de sentir les fins pectoraux de l'ange, ses abdominaux contre les siens, sa gaule toute dure ? Pourquoi ? qu'y trouve-t-il que l'on ne trouve déjà dans le près ? Pourquoi agrippe-t-il les omoplates de l'angelot ? Pourquoi ressent-il ce besoin irraisonné de sentir et gouté ces lèvres-ci, si irrationnelle et magnifique ? Pourquoi se fait-il du mal comme cela ?
Ne sait-il pas que quand l'orgasme le guette, l'objet du désir disparait ?

"__ Merde ! " Grommèle Ervig. J'avais raison. Il a encore eu tort. Comme chaque matin après son cauchemar, ce qui semble être rêve, ce que l'on désir être vrai, pour lui, disparait, et la dure réalité lui revient à la tronche. Son réveil sonne, il le pète, et l'envoi valser, se lève, à poil, sale, et empoigne sa tête, comme si il voulait la faire sauter.
Depuis deux mois que ce terrible cauchemar se poursuit, depuis deux mois qu'il est revenu de ce pays de fou, depuis deux mois qu'il revoit cette apparition divine... ce truc. Ah ! Il enrage, empoigne une cigarette, l'allume, prend un caleçon, puis, va bouffer un truc. Il ne sait pas quoi, il trouvera.

...

Pour Ervig Von Wolfenstein, la salle de bain, c'est tout un rituel. D'abord la douche. Les frêles gouttes d'eau tiède, bombarde son dos d'une canonnade monotone. Ses cheveux gras et puant la transpiration, se lave de toute saleté, le shampoing avec. Il terrassa, creuse, gratte, labour, retourne, et remue son cuir chevelu. Ses cheveux noirs sans saveurs, redeviennent d'un sombre éclatant; il se touche. Trente secondes. Rien a ajouter.
Viens ensuite le moment du visage... mon dieu, que la nuit a fait des dégâts ! Ses cernes déformes sa figure, ses yeux bleus sont éteints, et sa bouche... Un gant de toilette défonce sa figure, le savon frotte, le lait de toilette aussi, et tout s'éclaircit ! Les cernes s'atténuent, ses lèvres redeviennent colorés, tour reprend une teinte normale. Et son regard s'illumine d'une nouvelle lueur de vie.
Le brossage dent défonce la couronne de chaque forteresse de cet édifice magnifique, et si fragile, qu'est la mâchoire.
Vient le tour de la coiffure... imaginez Sigurd et Troy de Suikoden IV. Pour tout renseignement, google est votre meilleur ami. Imaginez leur coupe de cheveux de brun ténébreux, avec la mèche devant le front, passant parfois devant les yeux. Imaginez leur regard dur et froid, imaginez les, ceux beaux bishônens, non, ne branlez pas et restez calme, vous trouverez. Oui, imaginez leur coupe de cheveux... c'est celle d'Ervig. Le fils du marquis aura trouvé ainsi le bon alliage pour montrer sa lointaine période émo, et son style actuel, simple et dure, sans extravagance ridicule que les jeunes gens de son temps affectionnent. Ervig déteste les jeunes gens de son temps. Il réfléchit parfois à quelque vengeance, quand il repense à ses cents jours d'enfers en Afghanistan.

Mais il n'a pas le temps d'y repenser, surtout après s'être raser. Bientôt huit heure, il faut qu'il se dépêche. Il enfile son uniforme de lieutenant, et vérifie que ses galons sont suffisamment visible pour qu'un sergent soit intimidé, et qu'un capitaine s'amuse sur lui. Il se tire à quatre épingles, car pour Ervig, cette journée d'octobre n'est pas n'importe qu'elle journée ! C'est son premier emploi ! Son frère Igor lui a dégoté un boulot de secrétaire particulier aurpès du général Keiten, au ministère de la défense. De plus, son grand ami, son amour, sa raison, son équilibre, son cher Fritz Borodini l'a auréolé d'éloge auprès du vieux vétéran d'Irak pour le convaincre de le choisir.
Fritz Borodini est un grand blond. Le type même de l'aryen imparfait: grand fort, yeux bleus, blond, intelligent, calme et tranquille... mais Fritz Borodini a des tendances plus qu'amicales avec son grand ami Ervig Von Wolfenstein. Et en plus, il est très intelligent, trop intelligent. Il ne peut donc pas faire un bon aryen. Et en plus il est rouge... enfin,c 'est ce qu'on dit sans savoir.
Si Ervig n'a pas flanché à son retour d'Afganistan, c'est grâce à ce grand épis de blé sur patte ! Si Ervig réussit, c'est grâce à Borodini. Le couple diabolique de Stanislastadt qu'on les surnomme.
Stanislastadt, c'est la capitale de ce beau pays, la Stanislasie. Ce grand reich. Cette belle démocratie constitutionnelle ! 68 millions d'habitants, un million de soldats, une industrie de pointe, et forte, un Kaiser, trois peuples: allemands, slaviskopfs ( serbo-croate) et italiens. Et c'est surtout une histoire. Une histoire victorieuse, sans Otan ni union européenne, le pays est resté là, prostré entre l'Italie, l'Autriche et la Slovénie, tourné vers le futur.
Et Ervig est à l'image de cette jeunesse tournée vers le futur ! Propagande et idioties. Ervig est appart, et ça, dès qu'on le rencontre, on ne le sent pas directement. Pourtant, cette coquille pleine observe tout. Alors il juge, mais ça, on ne le sait pas encore.
Le leutnant enfile son imperméable, il pleut dehors. Une dernière cigarette pour la route, et c'est parti. Il sort, ferme à clés. Stanislastadt la grande, à 7h50 s'offre à lui, dans la brume du soleil levant. L'Histoire, elle, commence ; dehors il ne pleut plus.














Chapitre 2


Le ministère de la défense du Reich stani, se trouvait dans la partie ouest de la cité. Paris avait son quartier de la Défense, Stanislastadt avait l'Omen, un vaste quartier composé de building et d'immeubles administratifs, dont l'un accueillait le ministère de la défense du Reich.
C'était en fait, une vaste tour aux mille fenêtres, d'où s'agglutinaient plusieurs ailes, s'encaissant les unes sur les autres, comme un jeu de brique.
Mais le hall d'accueil lui, entre les parkings et les jardins, devant la grande esplanade, se trouvait au centre du dispositif, au rez-de-de-chaussé de la tour. Le plafond était haut, le sol, vaste.
Quand Ervig Von Wolfenstein arriva, comme tout les nouveaux venus, il dû se présenter devant "le faucheur". La victime de cet horrible surnom était un major vieilli et ridé, poussiéreux, aux manières mécaniques et à l'oeil perçant, qui ne manquait aucune occasion de vous rabaisser.
Il dirigeait un petit bataillon de grattes-papier, chargés de noter les allées et venues de chacun; ils avaient dans leurs bases de données, le matricule de toutes les personnes présentes dans le ministère, jusqu'au ministre !

"__ Hum, hum ! Toussota Ervig, pour se faire remarquer par le faucheur, devant lequel il patientait depuis... cinq minutes ?

__ Moui ? Répondit le fonctionnaire consciencieux, sans porter un regard pour le nouveau.

__ Leutnant Ervig-Frédéricus-Ivan Von Wolfenstein ! Heil und respekt mein Herr. Fit l'officier, en saluant, claquant des bottes sur le sol brillant, faisant résonner le son des claquements dans l'immense Hall. Ainsi, des officiers et leur ordonnances, des cercles de fonctionnaires se hâtant, se retournèrent pour assister à la mise à mort.

__ Tiens, un prince de sang ? Où avez vous acheté ce nom jeune homme ? demanda le faucheur, avec une flegme méprisante.

__ A mon père. Répondit du tac au tac, Ervig, ironique. C'est moi le nouveau secrétaire particulier du général Keiten. Les sous-fifres du Faucheur ne tapaient plus, et les autres spectateurs imprévus ou occasionnels, reprirent leur activité matinale.

__ Ah c'est vous ? Vous avez deux minutes et trente secondes de retard... Leutnant Von Wolfenstein. Heureusement, c'est votre premier jour, et cela ne vous prêtera en aucun cas préjudice... quoique...

__ Où dois-je me rendre pour accomplir mon travail ? Demanda Ervig qui voulait en finir avec cette mascarade.

__ Ascenseur numéro 3, à votre droite, quatrième étage... et ensuite c'est marqué. Répondit subitement un subordonné du Faucheur, avec une précipitation illuminée, alors que son chef allait quant à lui, faire une de ses petites réponses cinglantes.
Ervig remercia par son silence, en tirant sa visière de sa casquette d'officier vers le bas, dans un geste de gratitude. Il grava dans sa mémoire la tête de ce petit adjudant, un blond aux yeux gris, le nez retroussé et les joues bien faites, les sourcils fins et longs, le menton bien rond, ni trop en retrait, ni trop avancé. Intéressant...

Mais Ervig quitta bien vite ses rêveries pour prendre l'ascenseur numéro 3, monter au quatrième étage... pour tomber sur une jungle invraisemblable de fonctionnaire s'agitant dans tout les sens ! C'était la machine du ministère dans ses efforts les plus extrêmes, les plus fous. Le quatrième étage était en fait l'étage des généraux, où les chargés de missions et chefs de comité jouaient de leur influence et de leur tact pour prendre le dessus sur les autres. Nous étions en fait, à l'étage des chiens de garde du ministre. C'était le quartier des créateurs, des penseurs et des testeurs. Il y avait celui des diplomates, des espions, des mécaniciens administratifs, il y avait donc celui, des cerveaux ! Quelle belle place Igor lui avait trouvé là !
Ervig tenta de se frayer un chemin entre les toutous, tout en gardant en état sa serviette. Il faillit bien dépasser le bureau numéro 4, avec indiqué en gros: "cabinet du général Keiten : Recherche et création, infanterie".
Ervig était donc dans un service lié à l'infanterie ? Ne se posant pas plus de question, il toqua. Mais il n'eut aucune réponse. Il commença alors à stresser: était-il en retard ? Comment le prendrait le général ? Et qui était vraiment Keiten. Bien-sûr il avait une description du bonhomme, mais cela ne suffisait pas à éclairer sa lanterne.
Pourtant, la porte s'ouvrit subitement, et une personne à la poigne de fer l'entraina à l'intérieur de la pièce. Elle n'était pas grande, et ne comportait que deux bureaux; et une porte donnant sur les quartiers du général. A sa droite, sa place.
Ervig détailla alors l'insolant qui l'avait poussé ainsi. C'était un sous-lieutenant fétiche et nerveux, sans grand charme si ce n'est ses yeux bruns. Une coupe courte et laquée. Rien à remarquer si ce n'est ça tremblotte:

"__ Pas fou non ? Arrivé au bureau avec trois minutes et cinquante-cinq secondes ? J'espère que vous ne nous ferez plus ce coup là, leutnant Von... von.

__ Wolfenstein. Leutnant Ervig Von Wolfenstein. Indiqua le concerné, en chassant la main de son collègue, qui s'accrochait à son épaule.

__ Oui bon, le général n'aime pas qu'on arrive en retard !

__ Et puis vous, attraper les gens comme ça ? Vous vous sentez bien ? Et si j'avais été lé général justement ? Vous auriez été dans une belle merde !

__ Justement non. Le général ne toque jamais pour entrer ! Il fracasse la porte. Expliqua le collègue, qui avait toujours son autre main sur l'épaule gauche d'ervig: ils étaient donc, encore, assez proche. Position gênante... Mais ils n'eurent pas le temps d'y penser, car la porte s'ouvrit dans un immense fracas, laissant entrer un homme grand et massif, à la tête ovale et à la moustache finement taillée, à la voix tonitruante et au pas engagé.

__ Ah ! S'exclama-t-il, Leutnant Von Karlitz ! Belle journée n'est ce pas ? Surtout que c'est aujourd'hui que le nouveau... Mais le général s'arrêta dans son élan, analysant la situation présente: deux lieutenants se tenant par l'épaule, le regardant suant... de stress ? dont une tête nouvelle en plus.

__ Heil und respekt mein General ! S'exclamèrent-ils en coeur.

__ Voici le leutnant Von Wolfenstein, mein general. Présenta Karlitz. Keiten tourna la tête vers Ervig, et se dirigea vers lui à grands pas, pour le jauger du fond des yeux, faisant reculer le griffon, sous la surprise.
Et tout en analysant, le général sortit, sa pipe, l'alluma. Ses petits yeux noirs terminèrent l'analyse en quelques secondes qui parurent une éternité.

__ Fort bien Karlitz ! Faites le briefing de la situation au bizu ! Pour ma part je dois terminer... du travail avec le lieutenant-colonel Zimmer ! bien à vous Karlitz. Le général termina son entrée en scène, en fermant la porte de son bureau dans un éclat fracassant; comme à son habitude.

__ C'était quoi ça ?!

__ Le général Keiten... bizu. Répondit le sous-lieutenant, dans un sourire sardonique et plein de sadisme.

__ Hey ! Vous avez vu ? Fit remarquer Ervig, en montrant son grade, et en montrant celui de son collègue.

__ Quoi ?

__ Je suis lieutenant...

__ oui...

__ Et vous sous-lieutenant...

__ Et ?

__ La ferme." Ce magnifique échange ponctua ce début de matinée. Ervig se posa à son bureau, tandis que dans un silence de vexation, Karlitz lui apporta son travail... en y rajoutant du siens, par vengeance.

__ Le général à l'air de vous aimer...

__ Ah ?

__ Il vous appelé bizu.

_ Et ? Qu'est ce que vous voulez que ça me fasse Karlitz.

__ D'habitude, il nomme les nouveaux par des noms de jeune fille. Ervig mesura alors son immense chance, le regard en l'air pour ensuite replonger dans son dossier portant sur...

__ Bizu ! S'exclama le général en entrant en trombe dans le bureau des secrétaires. J'ai une mission des plus importante pour vous !

__ Qu'est ce mein General ? Demanda Ervig, en alerte, après s'être levé comme un seul homme... et en effet, il était un seul homme.

__ Vous allez aller dans la salle commune, au bout du couloir...me chercher un café. L'ambiance retomba alors dans une platitude routinière plein d'entrain. Ervig défronça les sourcils, pour prendre un air ahuri, tandis que Karlitz riait comme une otarie dans son coin. __ Quant à vous Karlitz, suivez moi, je dois vous demander quelque chose." Le sous lieutenant suivit son supérieur, tandis que Ervig sortait du bureau pour se diriger vers... la machine à café !

Cela tombait bien il faut dire; après tout, il était dix heure, l'heure de la pause café ! Ervig marcha tranquillement dans le large couloir menant à cette fameuse machine à café, croisant au grès des minutes des collègues prenant leur pause. Il tentait de mémoriser leur visage, car qui sait, sans doute feraient-ils de futur amis de bureau ? Voir... plus si affinité ?
Prenons cette brune par exemple. En fermant la porte de son bureau, elle regardait ses pieds, ou plutôt le verrou, puis, elle maintenait fermement un tas de dossier sous ses bras, auréolés. Elle reniflait quelques glaviots, frottait son oeil gauche avec sa main droite, puis, partait vers la salle commune sans un autre regard, pour rien.
Et puis il y avait ce petit gros en costard brun, cravate rouge. Il soufflait, s'empara d'un mouchoir pour éponger son large front, et replaça quelques mèches pour masquer sa calvitie. Il regarda ses pieds, pour ensuite faire face dignement, enfin, le tentait-il, à l'immense couloir.
Et tout en avançant, Ervig apercevait ce genre d'ombre du ministère. Mais il ne voulait pas perdre de temps, et encore moins faire patienter son supérieur ! Il se rendit compte alors qu'il ne savait rien du général Keiten, ni de Karlitz.
Il marmonna quelques réflexions dans sa barbe, sur l'étrange personnage qu'était celui qu'on nommait le faucheur, et sur ce petit blondinet qui lui avait indiqué son lieu de travail, alors que le vieillard charognard allait lui tenir la grappe pour l'humilier.
Ervig sourit. Il se mit à sourire sur la lubie de l'heure pour ces gens. Keiten n'avait pas l'air de s'en soucier, car il en avait certainement les moyens.

Plus le temps de penser, il tourna à gauche pour se retrouver devant la salle commune ! Une table basse, une banquette et deux fauteuils miteux, une plante verte, un tas de magazines datant de la dernière décennie, et la machine à café ! Elle était grande, elle était carré, et ne disposait... que d'une sorte de café. Elle était naturellement accompagnée de son inébranlable et immense file d'attente ! Il y avait de tout: le boutoneux en uniforme, le vieux sergent, l'ancien, le fonctionnaire lambda, la belle blonde à forte poitrine, le nain, l'intello, le collègue souriant, le collègue déprimé, l'endormi, le noir, l'asiatique, l'attaché à, le conseiller de, le stagiaire, l'apprenti, le futur chômeur, l'ancien chômeur, l'agent d'entretien, le fana, le geek, l'otaku, les groupies de, et tant de cliché !
Ervig se trouvait entre un gars de la sécurité, et un tas de groupies blonds et... pitoyables, osons le mot.
Soudain, une petite brune tranquille, arriva, et alla s'assoir. Tout le monde la regardait, et pour une bonne raison. Elle sortit de son sac une grosse thermos et fit couleur du café noir et bien chaud dans le bouchon.

"__ Le café de la machine est dégueulasse ! S'exclama un nain. Nat' ? Tu voudrais bien nous en passer du tiens ?

__ Bien sûr les gars ! Accepta la petite dame. Alors la file se désagrégea et tous dérivèrent vers leur collègue. Un brutus moustachu fut le premier servit, et tout le monde attendait, avec impatience, son avis.

"__ Super.'" Souffla le molosse, en buvant doucement le noir liquide fumant. Alors tous, autant qu'ils étaient, en réclamèrent. Seuls quelques anciens, restèrent auprès de la machine, comme on reste auprès d'un mourant.
Et tandis qu'on servait, Nat' remarqua Ervig. Elle n'avait jamais vu Ervig, et son petit air de brun ne passa pas inaperçu.

"__ Tu es nouveau toi ? Lui demanda-t-elle.

__ En effet madame, répondit poliment Ervig, je suis le nouveau secrétaire du général Keiten.

__ PAs besoin de madame, fit Nat, appelles moi Nat, comme tout le monde !

__ Bien Nat.

__ Avec le général Keiten dis-tu ? S'incrusta un grand épis de blé aux yeux de loup. Keiten est un fou ! Comment-a-il appelé ?

__ Bizu.

__ Ah c'est bien ! Moi au début, quand j'étais rentré dans son service, y a dix ans, il m'avait surnommé Annie... je m'appelle Arnaud ! Et toi ?

__ Ervig... répondit le griffon, qui ne voulait pas attirer l'attention sur lui par son nom.

__ Et je suppose que ce café, reprit Arnaud, c'est pour le général ? D'habitude c'est Karlitz qui vient le chercher... dit-il, en souriant malicieusement.

__ Karlitz ? S'exclama un autre collègue, un petit frêle joufflu, bah, c'est un gay !

__ De quoi ? S'exclama Ervig.

__ Ca ne nous regarde pas ! Sermonna Nat'.

__ Qu'il assume ou pas, reprit Arnaud, ça changera pas le fait que si je ne règle pas la question de la compétitivité des Rafales français, je me fais viré, et je dois rendre le rapport demain !

__ Tu l'auras finit d'ici là, Arnaud ! Faut tjrs que tu t'inquiètes pour un rien...

__ Tu devrais te dépêcher, Keiten n'aime pas les retardataires... "conseilla Nat', en tirant Ervig de la conversation sans fond des des autres. Ervig préféra obéit sans contre partie, pour rester discret et repartit avec le café de son chef. Il s'abstint bien de ne pas y toucher se dépêcha de retourner à son poste, tant le temps lui manquait, que le café lui brûlait la main !

Quant il entra dans le bureau, Karlitz discutait avec Keiten, dans un ton très sérieux, d'informateur à informer.

"__ Rien à signaler vous dites leutnant ?

__ Non mein General, quand je le voyais travailler, il n'y avait rien de suspect, et en deux heures, il a parfaitement rempli sa tâche. Des papiers sans importances qu'il a parfaitement trié et ordonné. Rien à redire. Bureau impeccable, et il n'a pas franchi la barre des cinq minutes de retard en arrivant... il a même un peu d'humour. Répondit KArlitz, en grimaçant sur le mot humour _ humour dont il avait fait les frais.
Mais Ervig était déjà entré, et les regardait impassible, en sachant très bien qu'on parlait de lui, et que son chef tentait de tirer des renseignements sur sa personne.

__ Votre café mein General ! Interrompit Ervig, calmement. Les deux officiers devant lui, tournèrent la tête subitement, surpris.

__ Ah ! Enfin ! S'exclama Keiten, en frisant sa moustache. Fort bien ! Combien de temps Leutnant Karlitz ?

__ 5 minutes et 15 secondes, mein General ! Répondit le petit brun.

__ Bravo Bizu, vous avez battu le record du Leutnant Karlitz, qui était de 5 minutes et 30 secondes ! Et sans demander son reste, le général sortit de la pièce pour pénétrer rapidement dans son bureau, tout en murmurant "__ enfin un café potable"...

Karlitz le fixa quelques secondes, le regard intense d'une certaine jalousie:

"__ Tu es allé près de la Nat' ?

__ Oui pourquoi ?

__ Et bien ! Tu ne te gênes pas ! Tu vas droit au but ! Pff, elle a toujours aimé les p'tit bruns. Fit-il en s'asseyant à son bureau, amer.

__ Toi aussi tu es un p'tit brun...

__ Merci. Ria nerveusement Karlitz, comme si il s'en fichait. L'ambiance elle retomba rapidement, pour revenir à celle du travail sans autres préoccupations.


De son côté, Keiten discutait au téléphone, et semblait agité.

"__ Comment Hergue ? Il vient à peine de débuté ! C'est trop tôt pour que je me fasse un avis sur votre protégé ! Ecoutez général Von Rundstadt, je sais bien qu'il a été votre aide de camps en Afghanistan, après l'embuscade sur la route de Kaboul en aout dernier ! Mais le travail administratif n'est pas le même. ... Von Wolfenstein ou non, si il doit rentrer dans le réseau, il devra le mériter ! Et puis pour quelle mission ? Pour qu'une enquête interne nous tombe dessus, et que ça carrière soit fichue ?

__ Vous verrez, répondit le général Von Rundstadt, au bout de l'appareil, vous verrez Keiten, que mon protégé comme vous dites, en vaut la chandelle, et vous ne le regretterez pas.

__ Vous dites ça parce que c'est un prince ?

__ Mais non, écoutez moi, je n'hésite pas à dire que le fils du prince héritier Rudolph Von Wolfenstein, Hermann, n'est qu'un incompétent arriviste !

__ Oui mais ça tout le monde le dit.

__ Vous verrez, avec lui, ce sera différend...

__ Je le souhaite bien, mais je ne crois qu'en ce que je vois..." Clama Keiten, à son collègue.

Le général Keiten ne souhaitait peut-être pas l'avouer, mais le lieutenant von Wolfenstein lui inspirait confiance. Il avait vu dans ce regard bleu... quelque chose... la confiance et la responsabilité ! Voilà, c'était ça. Pas comme Karlitz, dont le regard reflétait la servilité et le complexe.
Le vieux général connaissait bien les clans familiaux de la famille impériale, et en connaissait les membres de chaque branche, que ce soit les Wolfenstein, les Siegfried ou les Hardaven. Il connaissait les héritiers qui sortaient des écoles militaires, et les patriarches, mais cet énième rejeton qu'était Ervig avait quelque chose... d'indéfinissable. Il fallait tirer ça au claire.
















chapitre 3

Ervig venait de terminer sa première journée. Une journée harassante et exténuante. Une journée courte, mais pleine de découverte.

Keiten n'était pas un mauvais bougre. Il pouvait paraitre impétueux, hautain et brusque, mais il avait du panache, de l'autorité et de l'assurance, c'était certain. Ervig n'avait pas encore mesuré la compétence du général... mais un subordonné, nouveau de surcroit, n'avait pas le droit de faire cela ! Quel culot ! Et puis quoi après ? Un officier discutant des ordres ?! Non, pas de ça.
Karlitz... Ce petit brun frêle et timide, impulsif et réservé était indéfinissable. On ne pouvait pas le mettre dans les bons collègues, par manque de renseignement et de jugement sûr. Mais on ne pouvait pas non plus le mettre dans les incapables débiles. Car Karlitz était intelligent et faisait toujours son travail, il avait son rythme et sa manière. Quant à savoir si il était gay ou zoophile, c'était le cadet des soucis du prinz ! Pas le temps. Cette journée avait été tellement... rapide et rythmée, qu'il n'avait même plus pensé au passé...

On toqua à la porte. Ervig, bien malgré lui, se leva et alla ouvrir à l'impertinent qui emmerdait les gens à 21h30 du soir ! Mais ce n'était pas un emmerdeur comme les autres...

"__ Rufus von Wangrun. S'exclama Ervig avec la plus grande indifférence, et la plus grande neutralité dont il était capable.

__ Bravo ! Fit le concerné en entrant brusquement, les membres libres dans leurs mouvements. Tu te souviens de moi.
Rufus Von Wangrun, était le genre de beau blond aux yeux bleus bien aryen, de type fashion victime, aux tendances gauchistes et fascistes, qui ne s'étonnaient de tout et de rien ! Ce gay décomplexé, fils du directeur de la grande école de Wangrun et héritier d'un empire financier dans l'immobilier d'après 2008, entra prestement dans le salon et s'écroula délicatement sur la canapé, fixant impérieusement le Vivi, comme il l'appelait depuis toujours.

"__ comment va mon Ex préféré ? Demanda-t-il ?

__ Aussi bien que depuis notre heureuse séparation. Pédale.

__ Raclure.

__ Ordure.

__ Fiote ! Rétorqua Rufus.

__ Limace.

__ C'est faible, t'as perdu. Expliqua victorieusement Wangrun dans son magnifique costard blanc.

__ Qu'est ce que tu me veux ?

__ Quoi ? Je n'ai pas le droit d'aller voir les gens que j'apprécie à l'improviste ?

__ Non. Comme je te connais, tu va encore me faire une de tes réclamations tornitruantes dont tu as le secret. donc non, je ne te prêterais pas d'argent, et non, je ne te rembourserais pas de suite. content ?

__ Je ne suis pas là pour ça mon joli ! Ervig eu un rictus de rage à ce mot. Je suis là, pour te féliciter pour ta nouvelle place de secrétaire particulier auprès du général Keiten au ministère ! Bravo.

__ Merci. Mais tu sais, tu aurais pu faire comme tout le monde, m'envoyer un SMS ou me passer un coup de fil ! PAr exemple, Fritz... commença Ervig, en arborant un sourire machiavélique, en invoquant le nom de celui qui avait viré Rufus. Lui, m'a appelé... on a fait l'amour par téléphone. On a jamais fait ça nous.

__ Oh. Charmant ? Ce grand blond pernicieux ? Entre secrétaire, vous vous comprenez ...

__ On a pas tous la chance d'être le fils d'un boss de l'immobilier monsieur Wangrun, ni de participer au conseil d'administration de son papa...

__ Tu pourrais avoir tellement plus...

__ Comme quoi ? Demanda Ervig, faussement naif.

__ Je ne sais pas...

__ Moi je brûle pas les étapes, et j'apprends. Au moins ça m'évitera de finir comme toi, à tomber de haut pour avoir définitivement mal au cul.

__ De quoi tu parles pauvre fou ?

__ De ce qui t'arriveras. Bon, tu es bien venu m'emmerder pour un truc ?

___ en effet. Une agence écran de mon père... à besoin...d'un dossier présent dans les archives de tes patrons... pour une broutilles. C'est juste un document dont nous avons besoin, pour quelques vérifications sur l'Etat d'un bâtiment...pour... enfin ça il ne vaut mieux pas que tu saches.

__ en claire, tu me demandes de faire la taupe, le traitre qui trahit et qui ne sait rien, qui ne mesure pas la porté de ses actes et qui ne connait pas les conséquences ? Rufus se mit à rire. Il s'arrêta et se leva, sortant une liasse de billet en dollar.

__ JE doute que ta petite pension de vétéran d'Afghanistan et ta petite paye de secrétaire te suffisent mon ami... surtout avec l'attitude de ta chère famille... Ervig fixa Rufus avec dégout. Il empocha les billets, il en avait vraiment besoin, de plus, maintenant qu'il était au courant du plan de Rufus, il ne pouvait plus faire marche arrière,c 'était à sens unique.
Il se posa tranquillement sur le canapé, tandis que le blond le rejoignait.

__ Mais tu as raison, y a une autre raison pour ma venue...

__ Ah ?

__ Plan cul. Dit le blond, comme si de rien n'était, en lui caressant la cuisse. Ervig ne le repoussa pas, et alla plus loin. Cédant au pêché de chaire, et à la fidélité, qu'il n'avait d'ailleurs jamais respecté, Ervig ne pensa plus rien, et niqua toute la nuit, les yeux fermés, la rage au ventre. Il ne savait plus où il en était, qui il était, sur qui, sous quoi, et ne voyait qu'un ange blond.

....


Le lendemain, Rufus était parti. Ervig était donc de très mauvaise humeur. Et ce n'était pas l'ange blond de ces fins de rêveries qui améliorait quoi que ce soit, il le narguait à chaque fois, disparaissant juste avant l'extase. Le salaud.
Ce fut donc le regard bleu sombre, les cheveux comme la nuit, et l'humeur ruminante que Ervig se rendit au bureau. Il poussa des épaules dans les couloirs, emmerda royalement le Faucheur de l'accueil, et même, à son grand désarroi, le petit blondinet qui l'avait aidé la veille, à trouver son chemin !
Quand il arriva au quatrième étage, il eut un petit pincement au coeur en voyant qu'il n'était pas le seul à tirer la gueule. Qu'on soit en costard ou en uniforme, la gueule dans la boue était pour tout le monde. Une ambiance électrique avait envahie les bureaux !

Cette idée se confirma quand Ervig aperçu la tête de Karlitz: il tirait carrément la gueule, et ne lui adressa qu'un faible bonjour. Oh qu'il était vilain. Ervig savait par expérience qu'il ne valait mieux pas emmerder les petits nerveux quand ils étaient énervés. Ervig étant lui même de mauvaise humeur, il ne lui adressa aucunement la parole, même pas pour un sarcasme.
Et comme à son habitude, Keiten fit son entrée de façon fracassante, sa casquette penchée sur le côté, retirant son pardessus. Il devait bien être le seul à ne pas s'en faire comme les autres. Mais avant d'entrer dans son bureau, il interpela Ervig:

__ Wolfenstein, il faudrait que vous veniez me voir d'ici dix minutes, j'ai une charge importante pour vous !

__ Bien mein General ! Répondit Ervig, neutre. Quand Keiten eut rejoint son antre, Karlitz qui avait suivit la scène, les yeux exorbités, explosa de jalousie.

__ Alors ça c'est la meilleur ! Vous êtes la depuis hier, et on vous donne déjà... Rha ! Ca m'énerve ! D'habitude, les nouveaux dans votre genre se taisent et ne se font pas remarquer, et vous, vous débarquez et tout de suite les missions !

__ Vous êtes jaloux Karlitz ? Demanda Ervig, mielleux.

__ Non. Mais écœuré, oui ! Ervig ricana lentement, en se levant.

__ Vous ? Ca m'étonne, je vous croyais plus... Karlitz recula instinctivement dans son siège, apeuré et ne comprenant plus rien à la situation.

__ Je vous croyais plus... Ervig se trouvait juste devant son collègue, près, trop près même ! Je vous croyais plus... Fort ? A cet instant, Ervig était dangereusement proche. On lui avait soufflé que son collègue était gay ? On allait bien vérifier. A cet instant, Ervig arborait un sourire sardonique, et son souffle chaud, sentait l'enfer, son regard de braise tournait au rouge sang...

__ Alors Wolfenstein ? C'est pour aujourd'hui ou pour demain ?! S'exclama le général Keiten, dans son bureau.

__ Tout de suite mein General !" Fit Ervig, en s'éloignant rapidement de son collègue, tout en lui laissant un regard sadique plein de sous entendu avant d'entrer dans le bureau de son chef.



Le bureau de Keiten, était simple. Un simple bureau deux chaises devant, une commode dans laquelle ranger des dossiers, quelques décorations sans importances, et tout ça dans un style très moderne. Le général aimait le moderne. Il n'avait qu'une seule fenêtre donnant sur l'esplanade, et qui, par cette grise journée, éclairait l'ensemble de la pièce.

"__ Leutnant, commença le général en posant une feuille qu'il lisait, j'aimerais que vous alliez aux archives, me chercher un dossier spécifique.

__ Bien mein General.

__ Le dossier Y-V-S. C'est d'une grande importance Leutant. Expliqua le général, d'un regard perçant et persuasif, qui en disait plus que les simples mots de la phrase.

__ Jawohl mein General ! Ervig claqua des talons, et salua. Sans plus attendre il s'exécuta, mais le général l'arrêta.

__ Attendez leutnant, hum, ne prenez pas cette porte là, dit-il en désignant celle menant au secrétariat. Prenez plutôt celle-ci ! Le général montrait une porte miteuse derrière lui, qui n'avait pas l'air d'avoir été utilisé récemment.

__ Bien mein General. Répondit Ervig, peu assuré.

__ Ce sera plus discret..." Ervig voulut demander pourquoi, mais il ne valait mieux pas poser de questions. Keiten tapait néerveusement son stylo contre son bureau, Ervig n'adressa aucun regard à Karlitz qui le fixa... déçu ?


...

Les archives du ministère se trouvaient dans les sous sol du complexe architecturale. C'étaient de véritables catacombes, un labyrinthe gigantesque ! Aux Gardes, Ervig présenta son autorisation et son passe, et passa au contrôle rétinien sans problème. Le sas blindé s'ouvrit dans une décompression impressionnante, et Ervig pénétra dans cette immensité glaciale et monotone, gorgée de couloirs et d'étagères.

Pour s'y retrouver, il valait mieux un guide..;

"__ Puis-je vous aider mein Leutnant ? Ou une guide. C'était une femme dans la fin de la trentaine, de taille moyenne et rousse, une adjudante.

__ Oui, je cherche le couloir Y, pour le dossier...

__ suivez moi s'il vous plait. Dit-elle, toute heureuse d'aider un bel éphèbe. Dans ces couloirs, Ervig croisa de tout: du maréchal au sergent, du petit fonctionnaire au conseiller du ministre, du journaliste à l'amateur dans certaines ailes des archives, où se trouvaient des tables de lectures. Bientôt, ils arrivèrent dans une aile spéciale, et se firent interpeler par un garde. La sécurité monta, le garde était nerveux et à cheval sur le règlement apparemment.
Et c'est sans dommage conséquent que Ervig arriva dans le couloir Y, un coin spéciale de ce couloir, sous haute sécurité.

"__ Je vais vous le chercher ! dit-elle ! Dix minutes plus tard elle arriva avec un dossier ancien et conséquent, lourd. Le poids était tel qu'elle faillit glisser. Ervig la rattrapa, accrochant à sa fine taille, mais une photo glissa du dossier. Ervig ne profita pas de cet instant pour quelque gaminerie, et se précipita pour récupérer la photo. C'était celle d'un homme âgé, pourtant sans âge, aux cheveux clairs grisonnants, et à l'embonpoint bien présent, et au sourire figé, des lunettes fixées sur son nez gras et crochu. Il était accompagné d'un autre scientifique, barbu, aux lunettes rondes et aux cheveux bruns grisonnants...

"__ Voilà mein Leutnant. en posant le lourd dossier dans les bras d'un Ervig quelque peu rêveur, manquant de s'écrouler sous le poids imposant du tas de paperasses.
Alors qu'ils s'éloignent, Ervig se souvient de la demande de Rufus, ce fameux dossier, aux archives... Hier, il en avait profité pour marquer le nom et l'emplacement sur un bout de papier: dossier Q-25-X4 Ervig ne sait pas exactement ce que c'est, et à bien envie d'envoyer balader le démon blond. Mais des souvenirs de la veille lui revienne, moins mauvais, alors il abdique.

__ Excusez moi Fraulein, je dois aussi trouver ce dossier là ! Explique Ervig, en tendant difficilement le bout de papier à Ervig. L'adjudante devient plus sérieuse, plus sombre, moins sociable.

__ bien ! dit-elle. suivez moi mein Leutnant. Vous avez de la chance, le quartier Q n'est pas si éloigner !"

Mais quand ils y arrivent, la guide l'abandonne. Ervig récupère le dossier ! Mais comment pouvait-il le transporter ? Ses bras d'habitudes si fort, criaient leur douleur ! Ce Y-V-S était vraiment lourd ! Alors d'un geste sûr, il le plaça sous son aisselle droite, et tenta de récupérer l'autre sous son aisselle gauche. Mais pour cela, il avait besoin d'aide !
C'est alors qu'il interpela une personne qu'il connaissait de vue. C'était le blondinet qui l'avait aidé la veille, pour se rendre sur son lieu de travail.
Ils ne se connaissaient pas, pourtant ce sergent lui adressait un sourire radieux... le petit pervers ! Pensa Ervig.

__ Excusez moi adjudant pourriez vous m'aider à transporter ce dossier ? Demanda Ervig, en désignant l'objet du service.

__ Jawhol mein Leutnant !" Répondit aimablement l'adjudant. Celui-ci s'empara du dossier et suivit Ervig vers la sortie.
Durant le trajet, le silence était insoutenable et gênant. Il fallait que l'un des deux le brise.

" __ Pourrais-je connaitre votre nom adjudant? Demanda Ervig, curieux.

__ Adjudant Mitch Goldman, mein Leutnant.

__ Ca fait longtemps que vous êtes ici ?

__ Ca doit faire deux maintenant, mein Leutnant."

C'était tout pour Ervig, il en savait assez. Il avait un nom, un grade, et un lieu pour localiser ce nouvel allié à présent.

"__ C'est monsieur Von Wangrun qui vous a demandé de venir chercher ce dossier ? Demanda l'adjudant, perspicace et quelque peu narquois. Ervig s'arrête, ratant une respiration et manquant de s'étrangler avec sa salive.

__ Je... je ne vois de quoi vous parler !

__ Parce que le major Steiner est venu me voir au nom d'un certain Wangrun pour que je vous trouve, et que je fasse la commission auprès de ce monsieur Wangrun...

__ Ah ! Je vois, fit Ervig, sardonique. Vous devriez écrire un roman adjudant.

__ Je ne voulais pas, mais ils m'ont payés, alors... Ervig s'arrêta alors devant ce moulin à parole. Le genre de personne très dangereuse, qu'il fallait parfois faire taire.

__ Vous savez, je pourrais travailler pour les internes, et faire coffrer tout ce monde pour corruption de fonctionnaire.

__ Vous ne l'êtes pas, je suis de l'accueil, et je les sens les gens des internes, vous pouvez me croire mein Leutnant.

__ Je vous crois... Fit Ervig, rassurant. Il vit alors la confiance se lire sur le visage de son collègue, et il décida de jouer le tout pour le tout. Mais dites moi adjudant, si votre mission était de jouer les intermédiaires à l'accueil pour ce dossier, à donner à ce monsieur Wangrun... pourquoi avoir risqué de faire sauter votre couverture en entrant en contact avec moi, en m'aidant ? Est-ce un ordre d'un supérieur ? Goldman ne répondit rien, honteux, mais pas honteux comme un joueur surpris dans sa stratégie, mais plutôt comme un adolescent surpris dans ses préjugés et et ses sentiments.
Ervig ricana. Il balaya le couloir dans lequel ils étaient, et vit la remise d'agent de surface se trouvant derrière eux. Ervig vit l'adjudant rougir, il sourit, rehaussa ses épaules et bomba le torse, et poussa l'adjudant dans la remise, pour le rejoindre aussitôt.
Ils perdirent une demie heure à ce petit jeu là, et l'adjudant en sortit tout chambouler, alors qu'il reboutonnait sa vareuse.

"__ vous vous appelez Ervig ? C'est un très joli nom ! Dit-il en reprenant le dossier Q-25-X4.

__ Je le pense aussi ! Mais ne m'appelez Vivi que dans certaine situation, car je n'aime pas tellement ce surnom...

__ Bien, si vous me promettez aussi de ne pas m'appelez Mimi. Répondit du tac au tac l'adjudant." Sur ce, ils se quittèrent. Mais Ervig n'aimait pas les manipulateurs, et Ervig était méfiant, il n'aimait pas se faire niquer de façon aussi bête... Il renonça donc à prendre l'ascenseur et suivit pendant quelques mètres l'amant d'une demie-heure. Il le vit rejoindre Steiner, le Faucheur, pour poser le dossier à ses côtés. Il perdit encore quelques minutes pour voir arriver le chauffeur de Rufus Wangrun dont il connaissait le visage, pour l'avoir longtemps aperçu à diverses occasions.
Alors, quand il fut mis en confiance, Ervig s'éclipsa.
Il fut heureux de voir enfin quelqu'un sur qui il avait un peu d'ascendant, et de supériorité. Il avait remarqué la même chose sur Karlitz, et il fallait qu'il règle la question... il avait faillit le faire tout à l'heure, il ne manquerait plus d'occasions. Mais il se rendit compte que son escapade avait duré plus de deux heures ! La peur au ventre, Ervig se voit en train de se faire enguirlander par Keiten, au point que ses tympans explosent. Ce n'est pas bon ce genre d'écart les premiers jours, et de voir Karlitz en profiter le dégoute.
Pourtant que Ervig revient à son poste, Karlitz ne lui dit rien, encore perplexe, voir traumatisé par leur dernière altercation. Keiten le convoque rapidement par interphone.

"___ Alors bizu, avez vous ce que je vous ai demandé.

__ Jawhol mein General ! Affirme Ervig, en tendant le dossier X-V-S.

__ Parfait ! Dit-il, en le feuilletant rapidement. Tien, cette photo a bougé... fait remarqué Keiten, en désignant la photo volante de tout à l'heure.

__ en effet mein General, elle est tombée et...

__ quelqu'un l'a vu ? Demanda KEiten, en s'emportant violemment d'inquiétude.

__ non, non mein general ! Rassura alors Ervig, surpris par la réaction de son chef.

__ Ouf ! Hum. Bon, vous avez bien tout fait leutnant ? demanda Keiten, se voulant perçant.

__ Tout, mein General...tout. Répondit Ervig, impassible et droit comme un piquet, comme inconscient de ses dires et de ses actes, alors qu'il savait très bien ce qu'il disait.

__ Bien, vous pouvez disposer Leutnant." Libéra Keiten, d'un geste de la main. Ervig sortit en saluant son supérieur, puis se retira.

Il ne se passa plus rien d'intéressant durant la matinée. Ervig remarqua que les regards du Faucheur se faisaient moins haineux, moins méprisants. C'était un point important. Le soir, le petit Leutnant régla la question avec Karlitz. C'était décidé, il était le chef maintenant. Ervig connaissait son secret la vérité sur les rumeurs qui circulaient autour de lui.
Quand il rentra chez lui, il revit l'ange blond avant de s'endormir. Ervig refit encore son horrible cauchemar. Au fond, rien n'avait vraiment changé.














Chapitre 4


Voilà plusieurs semaines qu'Ervig était rentré au ministère de la défense du Reich. Il faisait son travail comme on lui demandait, avec un zèle et un sérieux peu commun, s'entendant bien avec tout le monde, que ce soit avec les gens de l'accueil, et particulièrement avec un adjudent du Faucheur, qu'à la machine à café où il avait fait son trou, entre Nat la faiseuse de café, Arnaud le grand blond boutentrain; Ervig avait apprit le nom de son compère, le nain joufflu: Marcel. Ensemble, ils formaient un petit trio sans grande importance, qui se réunissait autour de la machine à café.
Pourtant, le griffon continuait d'apporter le café au général Keiten... sauf qu'à présent, il en prenait pour lui aussi !
Il s'était donc fait respecter, et son bon travail l'avait mené à se faire respecter par le général. A-tel point que c'était lui qu'il prenait pour l'accompagner durant ses réunions. " __ Pour te former et te tester" Affirmait Karlitz.

Pourtant, les réunions de Keiten n'étaient pas communes. Elles étaient même spéciales. Cela pouvaient être de simples réunions avec les autres chefs de services, dans des coopérations de recherche, mais aussi de véritables affrontements pour obtenir un dossier, un dossier crucial !

"__ Il nous le faut Bizu ! Il nous faut ce dossier sur les M15-V-S-portatifs vous m'entendez ? Si ces pauvres geek l'obtiennent, nos soldats ne pourront plus porter ces fusils alourdis par des disques durs ! Courrez !"

Ni une ni deux, Ervig se rua dans le couloir, la demande du général en main. Il passa par le couloir principale, direction le bureau de missions, pour croiser au bout du couloir... un geek ! Il était petit, trapu et portait des lunettes, mais avait de longues jambes. Son disque dur ne fit qu'un tour, et déjà, il avait disparu !
Ervig reprit ses esprits et s'orienta grâce au panneau, bousculant un conseiller des finances, et un garde.
Toujours plus vite, il se précipita vers l'ascenseur, mais le geek y était déjà ! trop tard !
Le griffon se souvint alors que le bureau des missions se trouvaient en dessous, et non en haut, comme là où se dirigeait le geek ! Cruel erreur !
Ervig se précipita dans la cage d'escalier et descendit les marches quatre à quatre... avant de se prendre une porte dans le pif ! Il tomba au sol, tenant son nez endoloris.

"__ Herr... Herr minister ? S'étonna Ervig, devant le ministre de la défense du Reich ! C'était Adenoid Von Trotta, un petit homme aux cheveux gris et au regard perçant, la peau tendue et le costard impecc'.

__ Jeune homme vous devriez faire attention.

__ Excusez moi monsieur le ministre ! Toute mes excuses pour ce malheureux incident ! Mais je dois aller chercher un dossier sur les M15-V-S pour le général Keiten.

__ En concurrence ?

__ Avec les geeks mein Herr ! Von Trotta le regarda avec un sourire paternaliste, en lui tapant sur l"épaule.

__ Dépêchez vous fiston !" Ervig eu un ascenseur émotif de joie, et repartit vers le bureau. Mais quand il passa devant les asenseurs, le geek y était. Ils se regardèrent, dans le blanc des yeux, sans équivoque, toute haine sortie !
Ervig appuya rapidement sur le bouton fermant l'ascenseur, piégeant le geek qui perdit un temps précieux !
Le bureau des missions se trouvait au bout du grand couloir du troisième étage, là, au fond ! A portée de main ! Tout se comptait en quelques enjambées, en quelques secondes; pas plus !
Ervig tendit la main, le plus possible pour être sûr d'atteindre le premier le bureau des missions. Son membre craquela sous l'effet de l'impulsion donnée, mais déjà, le geek et ses longues jambes était à côté de lui, tentant la même chose !
Qui sait ce qui traversa l'esprit du Wolfenstein, mais il donna un violent coup d'aisselle sur sa gauche, vers son concurrent, qui se cracha en entrant dans le bureau, la tête contre une chaise, dans un son de collision significatif. Il était arrivé le premier donc, mais il ne s'était pas encore relevé quand Ervig se maintint contre le bureau du secrétaire, essoufflé et épuisé.
Le geek tenta de se relever mais Ervig donna un coup de pied discret qui maintint à terre son ennemi.

"__ Vous désirez Leutnant ? Demanda le secrétaire, étonné et... surpris.

__ Dossier sur les M15-V-S, pour le général Keiten ! S'il vous plait, c'est urgent.

__ Bien tout de suite ! Le secrétaire pianota sur son clavier, et trouva l'adresse du dossier, puis alla le chercher rapidement, pour revenir quelques secondes plus tard.

__ Un message a été envoyé au général Keiten pour lui certifier que vous avez le dossier. Bravo cher collègue.

__ C'est rien, c'est rien ! fit Ervig, en signe de modestie, tout en se maintenant le nez qui commençait à saigner à cause de sa rencontre avec le ministre.

__ Vous... vous saignez ?

__ Nan c'est rien ! Fit Ervig en arrêtant l'hémorragie avec un mouchoir, tout en maintenant le geek au sol. C'est rien ! Merci" Puis il repartit , en donnant un dernier coup de pied au geek. Sa jambe endoloris l'empêchait de marcher convenablement, et ses muscles mis à rude épreuve le brulaient .
Cela ne l'empêcha pas de donner un coup de coude à un envoyé du bureau des recherches sur les hélicoptères de l'armée de l'air, qui se tenait embusqué derrière la porte. En effet, l'armée de l'air voulait équiper ses hélicoptère de M15-V-S qui étaient des fusils d'assaut lourd et puissant... fait pour l'assaut !

Cette mission totalement réussi confirma Keiten dans ses soupçons: Wolfenstein ! C'était parfait ! Il avait battu un geek, et un embusqué des bureaux de l'armée de l'air !
C'était formidable....

"__ Et c'est pour ça que vous m'appelez, général Keiten ? Demanda lieutenant-colonel Zimmer, au bout du fil, dans ses quartiers.

__ Mais rendez vous compte Heinz ! Il a mit KO un des meilleurs secrétaires des Geeks, et même un des meilleurs du bureau de l'armée de l'air ! Et il est allé me chercher ce précieux dossier en un temps record d'après Karlitz !

Le lieutenant colonel Zimmer frisa sa moustache brunâtre sous ses doigts bourrus, et observa l'horizon de son regard claire et perçant, comme pour y déceler une pointe de logique et de torpeur.
Heinz Zimmer ne travaillait pas dans l'armée régulière, mais dans les corps spéciaux de la Kaiserwehr, les unités d'élites. En vertu de son grade, il commandait une base militaire dans le sud du Reich, et vivait une vie paisible,dans la nature où ses soldats spéciaux pouvaient s'entrainer dans différends théâtres d'opération d'entrainement à ciel ouvert. Il connaissait Keiten depuis la première guerre du Golf, en 1991, et depuis, ils étaient restés en contact.

__ Ecoutes Lukas... fit tranquillement Zimmer qui se massait le crâne, je ne pense pas que ce soit exceptionnel, pourtant ça fait une bonne anecdote.

__ Pourtant, le Leutnant Von Wolfenstein est très compétent...

__ Wolfenstein dis-tu ?

__ Oui, Ervig Von Wolfenstein.

__ Ca me dit quelque chose, fit Zimmer en se levant pour mieux réfléchir. Ah oui ! Von Rundstadt m'en avait parlé, ce Wolfenstein aurait été son aide de camps en Afghanistan dernièrement ?

__ oui, celui-là même.

__ Alors je comprend mieux ton intérêt... Qu'en pense Karlitz ? demanda le colonel, intrigué.

__ Ah ! Il m'a dit que c'était quelqu'un qui avait de l'initiative... et du caractère, le sens des affaire et de la compétition... un brin manipulateur et psychopathe.

__ C'est subjective ça ! Bon.

__ Ah ! Aussi ! Le dossier que voulait récupérer Wangrun a pu être sortit des archives, et j'ai sous la main le dossier Y-V-S.

__ Comment ?! Tu as pu sortir ce dossier sur le docteur ?! Mais c'est pourtant du Secret-Défense ultra protégé !

__ Je ne peux pas te révéler comment j'ai eu l'autorisation... je ne le peux pas. Quant à Wangrun, il a pu récupérer le dossier sur la base. Devines grâce à qui ?

__ Von Wolfenstein ? Tu es vraiment fasciné par ce Leutnant ma parole !

__ J'ai des bons informateurs. Le fait ai qu'il ne nous avons l'homme, les lieux, il ne manque plus que le matériel...

__ Et le meneur. Rajouta Zimmer. "Ils restèrent pensif tout les deux. La pression sur les épaules, ils se demandaient qui pouvaient bien jouer le rôle du bouclier et de la marionnette.... choix difficile.



.... Usine désaffectée de Stanislastadt...

C'était une simple usine désaffectée du bas-Stanislastadt, les quartiers dis-populaires de la citée, autrefois grand coeur industriel disparu dans les années quatre-vingt !
Cette usine appartenait autrefois à Stern&cie, avant d'être rachetée par un groupe immobilier du nom de Wangrun.
C'était le soir, pourtant, dans la cour, trois voitures simples et banales étaient garées. On pouvait entendre les bruits d'une discussion à l'intérieur.

"__ Voilà messieurs ! fit Rufus Shinra. C'est l'usine.

__ Les papiers ? Demanda un jeune homme classe, aux cheveux auburns et aux yeux verts.

__ De l'usine ? Ah ! Voilà le dossier Q-25-X, que j'ai fait récupérer hier, mon cher Wolfgang.

__ Mais ça vient du ministère de la défense ? S'étonna Wolfgang Stern.

__ J'espère que ça ne refroidira pas Stern&Cie dans cette affaire mon cher Wolfgang. Et pendant que le jeune industriel feuilletait le dossier, Rufus se tourna sur le troisième visiteurs, un petit homme vieillissant, sans âge aux lunettes biens rondes et au sourire statique, escorter par un molosse froid.

__ alors docteur ? Cet endroit vous convient-il ?

__ En effet, c'est assez satisfaisant. Y-a-t-il des sous sol ?

__ Sur trois étages !

__ Des laboratoires ?

__ autan que vous voudrez pour vos expériences ! Vestiaires, appartements, bureaux, chaines, blocs, parkings, sorties de secours, il y a tout dans cette usine, c'est pour cela que nous l'avons choisi pour vous, et que Stern&cie, et Wangrun vont créer une petite entreprise écran qui la rachètera.

__ C'est astucieux ! N'est ce pas Kommandant ? Demanda le sinistre médecin à son molosse de garde du corps.

__ Jawohl mein Herr, répondit-il, neutre.

__ Bien, fit Wolfgang qui avait finit de vérifier le dossier de l'usine, il ne nous manque plus que le matériel...

__ Il nous faudra un mégacalculateur de type quantique, reprit le docteur, régit par une intelligence artificielle, un programme multi-agent, mis en série avec un groupe de supercalculateurs fonctionnant aux piles nucléaires...

__ doucement docteur, fit Rufus un sourire rassurant et calme au visage. Vous nous ferez la liste précise, ne vous emportez pas.

__ Au fait Herr Wangrun, demanda le docteur, qui a bien pu se laisser corrompre pour aller vous chercher ce dossier brulant sans autorisation ?

__ quelqu'un que nous connaissons ! Répondit subitement Wolfgang, toujours dans l'affaire.

__ Et puis, corruption est un bien grand mot. Précisa Rufus, souriant, alors qu'ils sortaient de l'usine, l'entrevue étant terminée.

__ Ah ?

__ Ceci a été fait dans le cadre du Réseau docteur ! Il n'y a jamais eu de corruption". Dit-il, éclairé par une étrange lueur de folie.
Ils montèrent dans leur voiture, et partirent chacun dans une direction différente, retournant à leurs occupations.


general xana
26/06/09 à 16:59
J'ai décidé d'enterrer "l'oeil de Xana et l'Hippogriffe de l'empereur". Le coeur n'y était plus, et les différences entre les premiers mots de la fic, et sa dernière suite étaient trop grandes pour que je puisse continuer dans ces conditions.
Vous ne pourrez donc pas connaitre sa fin, mais elle était prévisible au fond.

Je commence tout donc. Je reprend tout, et principalement le personnage d'Ervig, qui me semble beaucoup plus compliqué que sa version bêta de la fic.
Alors je vous met le pitch de la nouvelle fic:

" Ervig von Wolfenstein est tout simplement un rejeton d'un prince de Stanislasie, monarchie constitutionnelle d'europe centrale. Il sort d'une grande école, et revient d'une mission en Afghanistan, où il a servit un des meilleurs généraux du Reich. A son retour, traumatisé, on lui trouve une place au ministère de la défense... dans les arcanes d'un pouvoir corrompu, quel peut bien être le rapport avec Frantz Hopper, Lyoko ? Le rapport sera sanglant..."

L'histoire commence.

Le blindé d'infanterie roulait sur la route de Kaboul, faisant voler dans les airs, la poussière jaunâtre, et sèche, du désert. Les montagnes de se prestigieux pays, entouraient le voyageurs imprudent, qui, si il se laissait fasciné par ces forteresse de pierre et de cailloux, pouvait à tout jamais se perdre dans les bras de Dieu.
L'eau était rare dans ce pays, comme chaque chose, et Ervig le savait. C'est pour cela que le sous-lieutenant Von Wolfenstein la buvait, avec préciosité et de façon consciencieuse. Tout en admirant les montagnes, défiant les cieux, il passa sa gourde à son camarade.
Dans le blindé d'infanterie, de fabrication Stern&cie, la ventilation se faisait entendre dans un vrombissement assez désagréable, entre quelques chaos et bouffé de poussière émanant de fuites sans importance.
Mais même le conducteur, le sergent Schwein, et son co-pilote, le caporal Bewel, ne vire pas ce petit détail sur le bord du chemin. Soudain, plus rien, le grand saut, le silence, la lumière, le noir. Un son assourdissant vous pétant carrément les oreilles, une douleur des dieux traversant tout votre corps, et la peur, l'incompréhension, l'inconscience, vous prenant par derrière !
Le camarade d'Ervig le sauva d'une mort certaine, en prenant pour lui, des débris mortels. Le blindage n'avait pas suffit, et le blindé vola, fit un tonneau, deux trois, quatre, pour s'écraser sur le bas côté de la route, laissant derrière lui un cratère noir et sanglant, fumant. Un bras, une jambe. Les autres voitures du convois s'arrêtent, se rentre dedans, une autre bombe explose. Ca pue ! Des coups de feu. Et c'est tout un bataillon qui pète les plombs.
Il y a des tirs de kalashnikov qui viennent des hauts plateau, au loin, d'autres viennent, de quelques centaines de mètres, vers les éboulis et les rochers au pied de la montagne. Des cris d'une langue pashtoun, des talibans, c'est une embuscades. Mais Ervig ne voit pas cela, il ne sait rien, et et inconsciemment, il se fait dessus, écrasé par les cadavres brulés de ses camarades. Les exclamations de ses camarades tombent en écho dans sa tête, et il ne distingue rien de leurs paroles.
Un sergent sans doute, ouvre un sas, la lumière aveugle le sous lieutenant, la fumée lui pique les yeux, on l'empoigne par l'épaule, il horriblement mal. Pourtant, on arrive à le sortir. Comment ? Il ne sait pas, il n'en a pas conscience, il ne veut pas y penser !
Dehors, la lumière lui crève les yeux, il ne sent même plus le gout du sang, il ne sent plus rien ! Il voit une lumière qui l'attire, et une forme magnifique, une nymphe, non, un bel éphèbe ! Un ange ! Vision mélancolique de la mort qui vous attire, qui vous désire ! L'ange est grand, l'ange à des cheveux de blé, lisse soyeux et long, volant dans les vents de Allah ! L'ange à des yeux azurs magnifiques, et des lèvres si douce, si rosés, et un teint de pêche, une pureté divine ! Mon Dieu !
Dehors, c'est la guerre dans toute sa splendeur, la guerre qu'on nous cache, la guerre qu'on glorifie, on combat pour la démocratie, la paix, pour défendre un gouvernement corrompu qui n'arrive même plus à défendre sa capitale !
"__ ... Renforts aériens ! Demande un officier à sa radio mobile ! Des mirages, des f-16 ! Je ne sais pas ! Mais nous avons besoin d'un soutien aérien !" Plus rien... Ervig ne ressent plus rien, il avait envie de dormir il voit l'ange, et c'est tout ce qui compte...


Soudainement ! 2013, automne 2013. Ervig se réveil en sueur, dans son lit, les yeux bleus exorbités, ses cheveux d'ébènes gras et ébouriffé, son corps en loque et déformé par les marques des draps. Il souffle, il souffle, il le reprend, se reprend en main. Ervig passe sa main sur son front suant. Il a encore fait cet horrible cauchemar. Son camarade mort sur lui, les cadavres du sergent Schwein et du caporal Bewel, le vieux sergent le sortant de son trou, et cet ange... cet ange qui le poursuit encore aujourd'hui ! Toujours cet horrible cauchemar où la mort c'est invité devant lui. Il s'est vu mort, il a vu la fin, alors il est mort. Il ne vit plus. A quoi bon tout cela ?

"__ Pourquoi hésites tu ?" Demande une voix. Il la cherche, dans sa tête, mais c'est à côté de lui que se trouve l'impertinente. En fait, je devrais dire l'impertinent.
Il est magnifique ! Il est beau ! Il est fort ! Il est désirable ! Il est androgyne. C'est un bishônen, aux traits orientaux magnifiques, fins et discrets. Ses cheveux blonds, couleur blé, long doux et soyeux, glisse sur ses épaules, et éclaboussent les oreillers. Son petit corps frêle dérange et déforme à peine les draps, de ses formes diaphane.

__ Je n'hésite pas. Répond tout simplement le prince, calme et hypnotisé. Pourquoi. Pourquoi se met-il doucement à saisir les poignets de l'intrus ? Pourquoi se laisse-t-il avoir à ce jeu ? Pourquoi soudainement, se colle-t-il à l'angelot ? Pourquoi ce jeune idiot a-t-il besoin de sentir les fins pectoraux de l'ange, ses abdominaux contre les siens, sa gaule toute dure ? Pourquoi ? qu'y trouve-t-il que l'on ne trouve déjà dans le près ? Pourquoi agrippe-t-il les omoplates de l'angelot ? Pourquoi ressent-il ce besoin irraisonné de sentir et gouté ces lèvres-ci, si irrationnelle et magnifique ? Pourquoi se fait-il du mal comme cela ?
Ne sait-il pas que quand l'orgasme le guette, l'objet du désir disparait ?

"__ Merde ! " Grommèle Ervig. J'avais raison. Il a encore eu tort. Comme chaque matin après son cauchemar, ce qui semble être rêve, ce que l'on désir être vrai, pour lui, disparait, et la dure réalité lui revient à la tronche. Son réveil sonne, il le pète, et l'envoi valser, se lève, à poil, sale, et empoigne sa tête, comme si il voulait la faire sauter.
Depuis deux mois que ce terrible cauchemar se poursuit, depuis deux mois qu'il est revenu de ce pays de fou, depuis deux mois qu'il revoit cette apparition divine... ce truc. Ah ! Il enrage, empoigne une cigarette, l'allume, prend un caleçon, puis, va bouffer un truc. Il ne sait pas quoi, il trouvera.

...

Pour Ervig Von Wolfenstein, la salle de bain, c'est tout un rituel. D'abord la douche. Les frêles gouttes d'eau tiède, bombarde son dos d'une canonnade monotone. Ses cheveux gras et puant la transpiration, se lave de toute saleté, le shampoing avec. Il terrassa, creuse, gratte, labour, retourne, et remue son cuir chevelu. Ses cheveux noirs sans saveurs, redeviennent d'un sombre éclatant; il se touche. Trente secondes. Rien a ajouter.
Viens ensuite le moment du visage... mon dieu, que la nuit a fait des dégâts ! Ses cernes déformes sa figure, ses yeux bleus sont éteints, et sa bouche... Un gant de toilette défonce sa figure, le savon frotte, le lait de toilette aussi, et tout s'éclaircit ! Les cernes s'atténuent, ses lèvres redeviennent colorés, tour reprend une teinte normale. Et son regard s'illumine d'une nouvelle lueur de vie.
Le brossage dent défonce la couronne de chaque forteresse de cet édifice magnifique, et si fragile, qu'est la mâchoire.
Vient le tour de la coiffure... imaginez Sigurd et Troy de Suikoden IV. Pour tout renseignement, google est votre meilleur ami. Imaginez leur coupe de cheveux de brun ténébreux, avec la mèche devant le front, passant parfois devant les yeux. Imaginez leur regard dur et froid, imaginez les, ceux beaux bishônens, non, ne branlez pas et restez calme, vous trouverez. Oui, imaginez leur coupe de cheveux... c'est celle d'Ervig. Le fils du marquis aura trouvé ainsi le bon alliage pour montrer sa lointaine période émo, et son style actuel, simple et dure, sans extravagance ridicule que les jeunes gens de son temps affectionnent. Ervig déteste les jeunes gens de son temps. Il réfléchit parfois à quelque vengeance, quand il repense à ses cents jours d'enfers en Afghanistan.

Mais il n'a pas le temps d'y repenser, surtout après s'être raser. Bientôt huit heure, il faut qu'il se dépêche. Il enfile son uniforme de lieutenant, et vérifie que ses galons sont suffisamment visible pour qu'un sergent soit intimidé, et qu'un capitaine s'amuse sur lui. Il se tire à quatre épingles, car pour Ervig, cette journée d'octobre n'est pas n'importe qu'elle journée ! C'est son premier emploi ! Son frère Igor lui a dégoté un boulot de secrétaire particulier aurpès du général Keiten, au ministère de la défense. De plus, son grand ami, son amour, sa raison, son équilibre, son cher Fritz Borodini l'a auréolé d'éloge auprès du vieux vétéran d'Irak pour le convaincre de le choisir.
Fritz Borodini est un grand blond. Le type même de l'aryen imparfait: grand fort, yeux bleus, blond, intelligent, calme et tranquille... mais Fritz Borodini a des tendances plus qu'amicales avec son grand ami Ervig Von Wolfenstein. Et en plus, il est très intelligent, trop intelligent. Il ne peut donc pas faire un bon aryen. Et en plus il est rouge... enfin,c 'est ce qu'on dit sans savoir.
Si Ervig n'a pas flanché à son retour d'Afganistan, c'est grâce à ce grand épis de blé sur patte ! Si Ervig réussit, c'est grâce à Borodini. Le couple diabolique de Stanislastadt qu'on les surnomme.
Stanislastadt, c'est la capitale de ce beau pays, la Stanislasie. Ce grand reich. Cette belle démocratie constitutionnelle ! 68 millions d'habitants, un million de soldats, une industrie de pointe, et forte, un Kaiser, trois peuples: allemands, slaviskopfs ( serbo-croate) et italiens. Et c'est surtout une histoire. Une histoire victorieuse, sans Otan ni union européenne, le pays est resté là, prostré entre l'Italie, l'Autriche et la Slovénie, tourné vers le futur.
Et Ervig est à l'image de cette jeunesse tournée vers le futur ! Propagande et idioties. Ervig est appart, et ça, dès qu'on le rencontre, on ne le sent pas directement. Pourtant, cette coquille pleine observe tout. Alors il juge, mais ça, on ne le sait pas encore.
Le leutnant enfile son imperméable, il pleut dehors. Une dernière cigarette pour la route, et c'est parti. Il sort, ferme à clés. Stanislastadt la grande, à 7h50 s'offre à lui, dans la brume du soleil levant. L'Histoire, elle, commence ; dehors il ne pleut plus.

julien-dupont
26/06/09 à 17:57
et bien donnons sa chance a la nouvelle cuvée esperons seulement qu'on va pas si perdre cette foi.... sa ne depend pas de moi mais de l'auteur...

general xana
29/06/09 à 00:39
Chapitre 2


Le ministère de la défense du Reich stani, se trouvait dans la partie ouest de la cité. Paris avait son quartier de la Défense, Stanislastadt avait l'Omen, un vaste quartier composé de building et d'immeubles administratifs, dont l'un accueillait le ministère de la défense du Reich.
C'était en fait, une vaste tour aux mille fenêtres, d'où s'agglutinaient plusieurs ailes, s'encaissant les unes sur les autres, comme un jeu de brique.
Mais le hall d'accueil lui, entre les parkings et les jardins, devant la grande esplanade, se trouvait au centre du dispositif, au rez-de-de-chaussé de la tour. Le plafond était haut, le sol, vaste.
Quand Ervig Von Wolfenstein arriva, comme tout les nouveaux venus, il dû se présenter devant "le faucheur". La victime de cet horrible surnom était un major vieilli et ridé, poussiéreux, aux manières mécaniques et à l'oeil perçant, qui ne manquait aucune occasion de vous rabaisser.
Il dirigeait un petit bataillon de grattes-papier, chargés de noter les allées et venues de chacun; ils avaient dans leurs bases de données, le matricule de toutes les personnes présentes dans le ministère, jusqu'au ministre !

"__ Hum, hum ! Toussota Ervig, pour se faire remarquer par le faucheur, devant lequel il patientait depuis... cinq minutes ?

__ Moui ? Répondit le fonctionnaire consciencieux, sans porter un regard pour le nouveau.

__ Leutnant Ervig-Frédéricus-Ivan Von Wolfenstein ! Heil und respekt mein Herr. Fit l'officier, en saluant, claquant des bottes sur le sol brillant, faisant résonner le son des claquements dans l'immense Hall. Ainsi, des officiers et leur ordonnances, des cercles de fonctionnaires se hâtant, se retournèrent pour assister à la mise à mort.

__ Tiens, un prince de sang ? Où avez vous acheté ce nom jeune homme ? demanda le faucheur, avec une flegme méprisante.

__ A mon père. Répondit du tac au tac, Ervig, ironique. C'est moi le nouveau secrétaire particulier du général Keiten. Les sous-fifres du Faucheur ne tapaient plus, et les autres spectateurs imprévus ou occasionnels, reprirent leur activité matinale.

__ Ah c'est vous ? Vous avez deux minutes et trente secondes de retard... Leutnant Von Wolfenstein. Heureusement, c'est votre premier jour, et cela ne vous prêtera en aucun cas préjudice... quoique...

__ Où dois-je me rendre pour accomplir mon travail ? Demanda Ervig qui voulait en finir avec cette mascarade.

__ Ascenseur numéro 3, à votre droite, quatrième étage... et ensuite c'est marqué. Répondit subitement un subordonné du Faucheur, avec une précipitation illuminée, alors que son chef allait quant à lui, faire une de ses petites réponses cinglantes.
Ervig remercia par son silence, en tirant sa visière de sa casquette d'officier vers le bas, dans un geste de gratitude. Il grava dans sa mémoire la tête de ce petit adjudant, un blond aux yeux gris, le nez retroussé et les joues bien faites, les sourcils fins et longs, le menton bien rond, ni trop en retrait, ni trop avancé. Intéressant...

Mais Ervig quitta bien vite ses rêveries pour prendre l'ascenseur numéro 3, monter au quatrième étage... pour tomber sur une jungle invraisemblable de fonctionnaire s'agitant dans tout les sens ! C'était la machine du ministère dans ses efforts les plus extrêmes, les plus fous. Le quatrième étage était en fait l'étage des généraux, où les chargés de missions et chefs de comité jouaient de leur influence et de leur tact pour prendre le dessus sur les autres. Nous étions en fait, à l'étage des chiens de garde du ministre. C'était le quartier des créateurs, des penseurs et des testeurs. Il y avait celui des diplomates, des espions, des mécaniciens administratifs, il y avait donc celui, des cerveaux ! Quelle belle place Igor lui avait trouvé là !
Ervig tenta de se frayer un chemin entre les toutous, tout en gardant en état sa serviette. Il faillit bien dépasser le bureau numéro 4, avec indiqué en gros: "cabinet du général Keiten : Recherche et création, infanterie".
Ervig était donc dans un service lié à l'infanterie ? Ne se posant pas plus de question, il toqua. Mais il n'eut aucune réponse. Il commença alors à stresser: était-il en retard ? Comment le prendrait le général ? Et qui était vraiment Keiten. Bien-sûr il avait une description du bonhomme, mais cela ne suffisait pas à éclairer sa lanterne.
Pourtant, la porte s'ouvrit subitement, et une personne à la poigne de fer l'entraina à l'intérieur de la pièce. Elle n'était pas grande, et ne comportait que deux bureaux; et une porte donnant sur les quartiers du général. A sa droite, sa place.
Ervig détailla alors l'insolant qui l'avait poussé ainsi. C'était un sous-lieutenant fétiche et nerveux, sans grand charme si ce n'est ses yeux bruns. Une coupe courte et laquée. Rien à remarquer si ce n'est ça tremblotte:

"__ Pas fou non ? Arrivé au bureau avec trois minutes et cinquante-cinq secondes ? J'espère que vous ne nous ferez plus ce coup là, leutnant Von... von.

__ Wolfenstein. Leutnant Ervig Von Wolfenstein. Indiqua le concerné, en chassant la main de son collègue, qui s'accrochait à son épaule.

__ Oui bon, le général n'aime pas qu'on arrive en retard !

__ Et puis vous, attraper les gens comme ça ? Vous vous sentez bien ? Et si j'avais été lé général justement ? Vous auriez été dans une belle merde !

__ Justement non. Le général ne toque jamais pour entrer ! Il fracasse la porte. Expliqua le collègue, qui avait toujours son autre main sur l'épaule gauche d'ervig: ils étaient donc, encore, assez proche. Position gênante... Mais ils n'eurent pas le temps d'y penser, car la porte s'ouvrit dans un immense fracas, laissant entrer un homme grand et massif, à la tête ovale et à la moustache finement taillée, à la voix tonitruante et au pas engagé.

__ Ah ! S'exclama-t-il, Leutnant Von Karlitz ! Belle journée n'est ce pas ? Surtout que c'est aujourd'hui que le nouveau... Mais le général s'arrêta dans son élan, analysant la situation présente: deux lieutenants se tenant par l'épaule, le regardant suant... de stress ? dont une tête nouvelle en plus.

__ Heil und respekt mein General ! S'exclamèrent-ils en coeur.

__ Voici le leutnant Von Wolfenstein, mein general. Présenta Karlitz. Keiten tourna la tête vers Ervig, et se dirigea vers lui à grands pas, pour le jauger du fond des yeux, faisant reculer le griffon, sous la surprise.
Et tout en analysant, le général sortit, sa pipe, l'alluma. Ses petits yeux noirs terminèrent l'analyse en quelques secondes qui parurent une éternité.

__ Fort bien Karlitz ! Faites le briefing de la situation au bizu ! Pour ma part je dois terminer... du travail avec le lieutenant-colonel Zimmer ! bien à vous Karlitz. Le général termina son entrée en scène, en fermant la porte de son bureau dans un éclat fracassant; comme à son habitude.

__ C'était quoi ça ?!

__ Le général Keiten... bizu. Répondit le sous-lieutenant, dans un sourire sardonique et plein de sadisme.

__ Hey ! Vous avez vu ? Fit remarquer Ervig, en montrant son grade, et en montrant celui de son collègue.

__ Quoi ?

__ Je suis lieutenant...

__ oui...

__ Et vous sous-lieutenant...

__ Et ?

__ La ferme." Ce magnifique échange ponctua ce début de matinée. Ervig se posa à son bureau, tandis que dans un silence de vexation, Karlitz lui apporta son travail... en y rajoutant du siens, par vengeance.

__ Le général à l'air de vous aimer...

__ Ah ?

__ Il vous appelé bizu.

_ Et ? Qu'est ce que vous voulez que ça me fasse Karlitz.

__ D'habitude, il nomme les nouveaux par des noms de jeune fille. Ervig mesura alors son immense chance, le regard en l'air pour ensuite replonger dans son dossier portant sur...

__ Bizu ! S'exclama le général en entrant en trombe dans le bureau des secrétaires. J'ai une mission des plus importante pour vous !

__ Qu'est ce mein General ? Demanda Ervig, en alerte, après s'être levé comme un seul homme... et en effet, il était un seul homme.

__ Vous allez aller dans la salle commune, au bout du couloir...me chercher un café. L'ambiance retomba alors dans une platitude routinière plein d'entrain. Ervig défronça les sourcils, pour prendre un air ahuri, tandis que Karlitz riait comme une otarie dans son coin. __ Quant à vous Karlitz, suivez moi, je dois vous demander quelque chose." Le sous lieutenant suivit son supérieur, tandis que Ervig sortait du bureau pour se diriger vers... la machine à café !

Cela tombait bien il faut dire; après tout, il était dix heure, l'heure de la pause café ! Ervig marcha tranquillement dans le large couloir menant à cette fameuse machine à café, croisant au grès des minutes des collègues prenant leur pause. Il tentait de mémoriser leur visage, car qui sait, sans doute feraient-ils de futur amis de bureau ? Voir... plus si affinité ?
Prenons cette brune par exemple. En fermant la porte de son bureau, elle regardait ses pieds, ou plutôt le verrou, puis, elle maintenait fermement un tas de dossier sous ses bras, auréolés. Elle reniflait quelques glaviots, frottait son oeil gauche avec sa main droite, puis, partait vers la salle commune sans un autre regard, pour rien.
Et puis il y avait ce petit gros en costard brun, cravate rouge. Il soufflait, s'empara d'un mouchoir pour éponger son large front, et replaça quelques mèches pour masquer sa calvitie. Il regarda ses pieds, pour ensuite faire face dignement, enfin, le tentait-il, à l'immense couloir.
Et tout en avançant, Ervig apercevait ce genre d'ombre du ministère. Mais il ne voulait pas perdre de temps, et encore moins faire patienter son supérieur ! Il se rendit compte alors qu'il ne savait rien du général Keiten, ni de Karlitz.
Il marmonna quelques réflexions dans sa barbe, sur l'étrange personnage qu'était celui qu'on nommait le faucheur, et sur ce petit blondinet qui lui avait indiqué son lieu de travail, alors que le vieillard charognard allait lui tenir la grappe pour l'humilier.
Ervig sourit. Il se mit à sourire sur la lubie de l'heure pour ces gens. Keiten n'avait pas l'air de s'en soucier, car il en avait certainement les moyens.

Plus le temps de penser, il tourna à gauche pour se retrouver devant la salle commune ! Une table basse, une banquette et deux fauteuils miteux, une plante verte, un tas de magazines datant de la dernière décennie, et la machine à café ! Elle était grande, elle était carré, et ne disposait... que d'une sorte de café. Elle était naturellement accompagnée de son inébranlable et immense file d'attente ! Il y avait de tout: le boutoneux en uniforme, le vieux sergent, l'ancien, le fonctionnaire lambda, la belle blonde à forte poitrine, le nain, l'intello, le collègue souriant, le collègue déprimé, l'endormi, le noir, l'asiatique, l'attaché à, le conseiller de, le stagiaire, l'apprenti, le futur chômeur, l'ancien chômeur, l'agent d'entretien, le fana, le geek, l'otaku, les groupies de, et tant de cliché !
Ervig se trouvait entre un gars de la sécurité, et un tas de groupies blonds et... pitoyables, osons le mot.
Soudain, une petite brune tranquille, arriva, et alla s'assoir. Tout le monde la regardait, et pour une bonne raison. Elle sortit de son sac une grosse thermos et fit couleur du café noir et bien chaud dans le bouchon.

"__ Le café de la machine est dégueulasse ! S'exclama un nain. Nat' ? Tu voudrais bien nous en passer du tiens ?

__ Bien sûr les gars ! Accepta la petite dame. Alors la file se désagrégea et tous dérivèrent vers leur collègue. Un brutus moustachu fut le premier servit, et tout le monde attendait, avec impatience, son avis.

"__ Super.'" Souffla le molosse, en buvant doucement le noir liquide fumant. Alors tous, autant qu'ils étaient, en réclamèrent. Seuls quelques anciens, restèrent auprès de la machine, comme on reste auprès d'un mourant.
Et tandis qu'on servait, Nat' remarqua Ervig. Elle n'avait jamais vu Ervig, et son petit air de brun ne passa pas inaperçu.

"__ Tu es nouveau toi ? Lui demanda-t-elle.

__ En effet madame, répondit poliment Ervig, je suis le nouveau secrétaire du général Keiten.

__ PAs besoin de madame, fit Nat, appelles moi Nat, comme tout le monde !

__ Bien Nat.

__ Avec le général Keiten dis-tu ? S'incrusta un grand épis de blé aux yeux de loup. Keiten est un fou ! Comment-a-il appelé ?

__ Bizu.

__ Ah c'est bien ! Moi au début, quand j'étais rentré dans son service, y a dix ans, il m'avait surnommé Annie... je m'appelle Arnaud ! Et toi ?

__ Ervig... répondit le griffon, qui ne voulait pas attirer l'attention sur lui par son nom.

__ Et je suppose que ce café, reprit Arnaud, c'est pour le général ? D'habitude c'est Karlitz qui vient le chercher... dit-il, en souriant malicieusement.

__ Karlitz ? S'exclama un autre collègue, un petit frêle joufflu, bah, c'est un gay !

__ De quoi ? S'exclama Ervig.

__ Ca ne nous regarde pas ! Sermonna Nat'.

__ Qu'il assume ou pas, reprit Arnaud, ça changera pas le fait que si je ne règle pas la question de la compétitivité des Rafales français, je me fais viré, et je dois rendre le rapport demain !

__ Tu l'auras finit d'ici là, Arnaud ! Faut tjrs que tu t'inquiètes pour un rien...

__ Tu devrais te dépêcher, Keiten n'aime pas les retardataires... "conseilla Nat', en tirant Ervig de la conversation sans fond des des autres. Ervig préféra obéit sans contre partie, pour rester discret et repartit avec le café de son chef. Il s'abstint bien de ne pas y toucher se dépêcha de retourner à son poste, tant le temps lui manquait, que le café lui brûlait la main !

Quant il entra dans le bureau, Karlitz discutait avec Keiten, dans un ton très sérieux, d'informateur à informer.

"__ Rien à signaler vous dites leutnant ?

__ Non mein General, quand je le voyais travailler, il n'y avait rien de suspect, et en deux heures, il a parfaitement rempli sa tâche. Des papiers sans importances qu'il a parfaitement trié et ordonné. Rien à redire. Bureau impeccable, et il n'a pas franchi la barre des cinq minutes de retard en arrivant... il a même un peu d'humour. Répondit KArlitz, en grimaçant sur le mot humour _ humour dont il avait fait les frais.
Mais Ervig était déjà entré, et les regardait impassible, en sachant très bien qu'on parlait de lui, et que son chef tentait de tirer des renseignements sur sa personne.

__ Votre café mein General ! Interrompit Ervig, calmement. Les deux officiers devant lui, tournèrent la tête subitement, surpris.

__ Ah ! Enfin ! S'exclama Keiten, en frisant sa moustache. Fort bien ! Combien de temps Leutnant Karlitz ?

__ 5 minutes et 15 secondes, mein General ! Répondit le petit brun.

__ Bravo Bizu, vous avez battu le record du Leutnant Karlitz, qui était de 5 minutes et 30 secondes ! Et sans demander son reste, le général sortit de la pièce pour pénétrer rapidement dans son bureau, tout en murmurant "__ enfin un café potable"...

Karlitz le fixa quelques secondes, le regard intense d'une certaine jalousie:

"__ Tu es allé près de la Nat' ?

__ Oui pourquoi ?

__ Et bien ! Tu ne te gênes pas ! Tu vas droit au but ! Pff, elle a toujours aimé les p'tit bruns. Fit-il en s'asseyant à son bureau, amer.

__ Toi aussi tu es un p'tit brun...

__ Merci. Ria nerveusement Karlitz, comme si il s'en fichait. L'ambiance elle retomba rapidement, pour revenir à celle du travail sans autres préoccupations.


De son côté, Keiten discutait au téléphone, et semblait agité.

"__ Comment Hergue ? Il vient à peine de débuté ! C'est trop tôt pour que je me fasse un avis sur votre protégé ! Ecoutez général Von Rundstadt, je sais bien qu'il a été votre aide de camps en Afghanistan, après l'embuscade sur la route de Kaboul en aout dernier ! Mais le travail administratif n'est pas le même. ... Von Wolfenstein ou non, si il doit rentrer dans le réseau, il devra le mériter ! Et puis pour quelle mission ? Pour qu'une enquête interne nous tombe dessus, et que ça carrière soit fichue ?

__ Vous verrez, répondit le général Von Rundstadt, au bout de l'appareil, vous verrez Keiten, que mon protégé comme vous dites, en vaut la chandelle, et vous ne le regretterez pas.

__ Vous dites ça parce que c'est un prince ?

__ Mais non, écoutez moi, je n'hésite pas à dire que le fils du prince héritier Rudolph Von Wolfenstein, Hermann, n'est qu'un incompétent arriviste !

__ Oui mais ça tout le monde le dit.

__ Vous verrez, avec lui, ce sera différend...

__ Je le souhaite bien, mais je ne crois qu'en ce que je vois..." Clama Keiten, à son collègue.

Le général Keiten ne souhaitait peut-être pas l'avouer, mais le lieutenant von Wolfenstein lui inspirait confiance. Il avait vu dans ce regard bleu... quelque chose... la confiance et la responsabilité ! Voilà, c'était ça. Pas comme Karlitz, dont le regard reflétait la servilité et le complexe.
Le vieux général connaissait bien les clans familiaux de la famille impériale, et en connaissait les membres de chaque branche, que ce soit les Wolfenstein, les Siegfried ou les Hardaven. Il connaissait les héritiers qui sortaient des écoles militaires, et les patriarches, mais cet énième rejeton qu'était Ervig avait quelque chose... d'indéfinissable. Il fallait tirer ça au claire.

[/i]

Darinas
01/07/09 à 09:47
J'ai finit le premier chapitre.

Jusque là, pas de critiques : c'est clairement plus facile à lire que ta fic originale. Et, en effet, il est plus intéressant de remonter aux origines d'Ervig plutôt que quant il est kaiser.

Tu connaît mon avis concernant les inclinaisons amoureuses d'Ervig, mais je ne dirait rien là-dessus.

general xana
01/07/09 à 20:33
chapitre 3

Ervig venait de terminer sa première journée. Une journée harassante et exténuante. Une journée courte, mais pleine de découverte.

Keiten n'était pas un mauvais bougre. Il pouvait paraitre impétueux, hautain et brusque, mais il avait du panache, de l'autorité et de l'assurance, c'était certain. Ervig n'avait pas encore mesuré la compétence du général... mais un subordonné, nouveau de surcroit, n'avait pas le droit de faire cela ! Quel culot ! Et puis quoi après ? Un officier discutant des ordres ?! Non, pas de ça.
Karlitz... Ce petit brun frêle et timide, impulsif et réservé était indéfinissable. On ne pouvait pas le mettre dans les bons collègues, par manque de renseignement et de jugement sûr. Mais on ne pouvait pas non plus le mettre dans les incapables débiles. Car Karlitz était intelligent et faisait toujours son travail, il avait son rythme et sa manière. Quant à savoir si il était gay ou zoophile, c'était le cadet des soucis du prinz ! Pas le temps. Cette journée avait été tellement... rapide et rythmée, qu'il n'avait même plus pensé au passé...

On toqua à la porte. Ervig, bien malgré lui, se leva et alla ouvrir à l'impertinent qui emmerdait les gens à 21h30 du soir ! Mais ce n'était pas un emmerdeur comme les autres...

"__ Rufus von Wangrun. S'exclama Ervig avec la plus grande indifférence, et la plus grande neutralité dont il était capable.

__ Bravo ! Fit le concerné en entrant brusquement, les membres libres dans leurs mouvements. Tu te souviens de moi.
Rufus Von Wangrun, était le genre de beau blond aux yeux bleus bien aryen, de type fashion victime, aux tendances gauchistes et fascistes, qui ne s'étonnaient de tout et de rien ! Ce gay décomplexé, fils du directeur de la grande école de Wangrun et héritier d'un empire financier dans l'immobilier d'après 2008, entra prestement dans le salon et s'écroula délicatement sur la canapé, fixant impérieusement le Vivi, comme il l'appelait depuis toujours.

"__ comment va mon Ex préféré ? Demanda-t-il ?

__ Aussi bien que depuis notre heureuse séparation. Pédale.

__ Raclure.

__ Ordure.

__ Fiote ! Rétorqua Rufus.

__ Limace.

__ C'est faible, t'as perdu. Expliqua victorieusement Wangrun dans son magnifique costard blanc.

__ Qu'est ce que tu me veux ?

__ Quoi ? Je n'ai pas le droit d'aller voir les gens que j'apprécie à l'improviste ?

__ Non. Comme je te connais, tu va encore me faire une de tes réclamations tornitruantes dont tu as le secret. donc non, je ne te prêterais pas d'argent, et non, je ne te rembourserais pas de suite. content ?

__ Je ne suis pas là pour ça mon joli ! Ervig eu un rictus de rage à ce mot. Je suis là, pour te féliciter pour ta nouvelle place de secrétaire particulier auprès du général Keiten au ministère ! Bravo.

__ Merci. Mais tu sais, tu aurais pu faire comme tout le monde, m'envoyer un SMS ou me passer un coup de fil ! PAr exemple, Fritz... commença Ervig, en arborant un sourire machiavélique, en invoquant le nom de celui qui avait viré Rufus. Lui, m'a appelé... on a fait l'amour par téléphone. On a jamais fait ça nous.

__ Oh. Charmant ? Ce grand blond pernicieux ? Entre secrétaire, vous vous comprenez ...

__ On a pas tous la chance d'être le fils d'un boss de l'immobilier monsieur Wangrun, ni de participer au conseil d'administration de son papa...

__ Tu pourrais avoir tellement plus...

__ Comme quoi ? Demanda Ervig, faussement naif.

__ Je ne sais pas...

__ Moi je brûle pas les étapes, et j'apprends. Au moins ça m'évitera de finir comme toi, à tomber de haut pour avoir définitivement mal au cul.

__ De quoi tu parles pauvre fou ?

__ De ce qui t'arriveras. Bon, tu es bien venu m'emmerder pour un truc ?

___ en effet. Une agence écran de mon père... à besoin...d'un dossier présent dans les archives de tes patrons... pour une broutilles. C'est juste un document dont nous avons besoin, pour quelques vérifications sur l'Etat d'un bâtiment...pour... enfin ça il ne vaut mieux pas que tu saches.

__ en claire, tu me demandes de faire la taupe, le traitre qui trahit et qui ne sait rien, qui ne mesure pas la porté de ses actes et qui ne connait pas les conséquences ? Rufus se mit à rire. Il s'arrêta et se leva, sortant une liasse de billet en dollar.

__ JE doute que ta petite pension de vétéran d'Afghanistan et ta petite paye de secrétaire te suffisent mon ami... surtout avec l'attitude de ta chère famille... Ervig fixa Rufus avec dégout. Il empocha les billets, il en avait vraiment besoin, de plus, maintenant qu'il était au courant du plan de Rufus, il ne pouvait plus faire marche arrière,c 'était à sens unique.
Il se posa tranquillement sur le canapé, tandis que le blond le rejoignait.

__ Mais tu as raison, y a une autre raison pour ma venue...

__ Ah ?

__ Plan cul. Dit le blond, comme si de rien n'était, en lui caressant la cuisse. Ervig ne le repoussa pas, et alla plus loin. Cédant au pêché de chaire, et à la fidélité, qu'il n'avait d'ailleurs jamais respecté, Ervig ne pensa plus rien, et niqua toute la nuit, les yeux fermés, la rage au ventre. Il ne savait plus où il en était, qui il était, sur qui, sous quoi, et ne voyait qu'un ange blond.

....


Le lendemain, Rufus était parti. Ervig était donc de très mauvaise humeur. Et ce n'était pas l'ange blond de ces fins de rêveries qui améliorait quoi que ce soit, il le narguait à chaque fois, disparaissant juste avant l'extase. Le salaud.
Ce fut donc le regard bleu sombre, les cheveux comme la nuit, et l'humeur ruminante que Ervig se rendit au bureau. Il poussa des épaules dans les couloirs, emmerda royalement le Faucheur de l'accueil, et même, à son grand désarroi, le petit blondinet qui l'avait aidé la veille, à trouver son chemin !
Quand il arriva au quatrième étage, il eut un petit pincement au coeur en voyant qu'il n'était pas le seul à tirer la gueule. Qu'on soit en costard ou en uniforme, la gueule dans la boue était pour tout le monde. Une ambiance électrique avait envahie les bureaux !

Cette idée se confirma quand Ervig aperçu la tête de Karlitz: il tirait carrément la gueule, et ne lui adressa qu'un faible bonjour. Oh qu'il était vilain. Ervig savait par expérience qu'il ne valait mieux pas emmerder les petits nerveux quand ils étaient énervés. Ervig étant lui même de mauvaise humeur, il ne lui adressa aucunement la parole, même pas pour un sarcasme.
Et comme à son habitude, Keiten fit son entrée de façon fracassante, sa casquette penchée sur le côté, retirant son pardessus. Il devait bien être le seul à ne pas s'en faire comme les autres. Mais avant d'entrer dans son bureau, il interpela Ervig:

__ Wolfenstein, il faudrait que vous veniez me voir d'ici dix minutes, j'ai une charge importante pour vous !

__ Bien mein General ! Répondit Ervig, neutre. Quand Keiten eut rejoint son antre, Karlitz qui avait suivit la scène, les yeux exorbités, explosa de jalousie.

__ Alors ça c'est la meilleur ! Vous êtes la depuis hier, et on vous donne déjà... Rha ! Ca m'énerve ! D'habitude, les nouveaux dans votre genre se taisent et ne se font pas remarquer, et vous, vous débarquez et tout de suite les missions !

__ Vous êtes jaloux Karlitz ? Demanda Ervig, mielleux.

__ Non. Mais écœuré, oui ! Ervig ricana lentement, en se levant.

__ Vous ? Ca m'étonne, je vous croyais plus... Karlitz recula instinctivement dans son siège, apeuré et ne comprenant plus rien à la situation.

__ Je vous croyais plus... Ervig se trouvait juste devant son collègue, près, trop près même ! Je vous croyais plus... Fort ? A cet instant, Ervig était dangereusement proche. On lui avait soufflé que son collègue était gay ? On allait bien vérifier. A cet instant, Ervig arborait un sourire sardonique, et son souffle chaud, sentait l'enfer, son regard de braise tournait au rouge sang...

__ Alors Wolfenstein ? C'est pour aujourd'hui ou pour demain ?! S'exclama le général Keiten, dans son bureau.

__ Tout de suite mein General !" Fit Ervig, en s'éloignant rapidement de son collègue, tout en lui laissant un regard sadique plein de sous entendu avant d'entrer dans le bureau de son chef.



Le bureau de Keiten, était simple. Un simple bureau deux chaises devant, une commode dans laquelle ranger des dossiers, quelques décorations sans importances, et tout ça dans un style très moderne. Le général aimait le moderne. Il n'avait qu'une seule fenêtre donnant sur l'esplanade, et qui, par cette grise journée, éclairait l'ensemble de la pièce.

"__ Leutnant, commença le général en posant une feuille qu'il lisait, j'aimerais que vous alliez aux archives, me chercher un dossier spécifique.

__ Bien mein General.

__ Le dossier Y-V-S. C'est d'une grande importance Leutant. Expliqua le général, d'un regard perçant et persuasif, qui en disait plus que les simples mots de la phrase.

__ Jawohl mein General ! Ervig claqua des talons, et salua. Sans plus attendre il s'exécuta, mais le général l'arrêta.

__ Attendez leutnant, hum, ne prenez pas cette porte là, dit-il en désignant celle menant au secrétariat. Prenez plutôt celle-ci ! Le général montrait une porte miteuse derrière lui, qui n'avait pas l'air d'avoir été utilisé récemment.

__ Bien mein General. Répondit Ervig, peu assuré.

__ Ce sera plus discret..." Ervig voulut demander pourquoi, mais il ne valait mieux pas poser de questions. Keiten tapait néerveusement son stylo contre son bureau, Ervig n'adressa aucun regard à Karlitz qui le fixa... déçu ?


...

Les archives du ministère se trouvaient dans les sous sol du complexe architecturale. C'étaient de véritables catacombes, un labyrinthe gigantesque ! Aux Gardes, Ervig présenta son autorisation et son passe, et passa au contrôle rétinien sans problème. Le sas blindé s'ouvrit dans une décompression impressionnante, et Ervig pénétra dans cette immensité glaciale et monotone, gorgée de couloirs et d'étagères.

Pour s'y retrouver, il valait mieux un guide..;

"__ Puis-je vous aider mein Leutnant ? Ou une guide. C'était une femme dans la fin de la trentaine, de taille moyenne et rousse, une adjudante.

__ Oui, je cherche le couloir Y, pour le dossier...

__ suivez moi s'il vous plait. Dit-elle, toute heureuse d'aider un bel éphèbe. Dans ces couloirs, Ervig croisa de tout: du maréchal au sergent, du petit fonctionnaire au conseiller du ministre, du journaliste à l'amateur dans certaines ailes des archives, où se trouvaient des tables de lectures. Bientôt, ils arrivèrent dans une aile spéciale, et se firent interpeler par un garde. La sécurité monta, le garde était nerveux et à cheval sur le règlement apparemment.
Et c'est sans dommage conséquent que Ervig arriva dans le couloir Y, un coin spéciale de ce couloir, sous haute sécurité.

"__ Je vais vous le chercher ! dit-elle ! Dix minutes plus tard elle arriva avec un dossier ancien et conséquent, lourd. Le poids était tel qu'elle faillit glisser. Ervig la rattrapa, accrochant à sa fine taille, mais une photo glissa du dossier. Ervig ne profita pas de cet instant pour quelque gaminerie, et se précipita pour récupérer la photo. C'était celle d'un homme âgé, pourtant sans âge, aux cheveux clairs grisonnants, et à l'embonpoint bien présent, et au sourire figé, des lunettes fixées sur son nez gras et crochu. Il était accompagné d'un autre scientifique, barbu, aux lunettes rondes et aux cheveux bruns grisonnants...

"__ Voilà mein Leutnant. en posant le lourd dossier dans les bras d'un Ervig quelque peu rêveur, manquant de s'écrouler sous le poids imposant du tas de paperasses.
Alors qu'ils s'éloignent, Ervig se souvient de la demande de Rufus, ce fameux dossier, aux archives... Hier, il en avait profité pour marquer le nom et l'emplacement sur un bout de papier: dossier Q-25-X4 Ervig ne sait pas exactement ce que c'est, et à bien envie d'envoyer balader le démon blond. Mais des souvenirs de la veille lui revienne, moins mauvais, alors il abdique.

__ Excusez moi Fraulein, je dois aussi trouver ce dossier là ! Explique Ervig, en tendant difficilement le bout de papier à Ervig. L'adjudante devient plus sérieuse, plus sombre, moins sociable.

__ bien ! dit-elle. suivez moi mein Leutnant. Vous avez de la chance, le quartier Q n'est pas si éloigner !"

Mais quand ils y arrivent, la guide l'abandonne. Ervig récupère le dossier ! Mais comment pouvait-il le transporter ? Ses bras d'habitudes si fort, criaient leur douleur ! Ce Y-V-S était vraiment lourd ! Alors d'un geste sûr, il le plaça sous son aisselle droite, et tenta de récupérer l'autre sous son aisselle gauche. Mais pour cela, il avait besoin d'aide !
C'est alors qu'il interpela une personne qu'il connaissait de vue. C'était le blondinet qui l'avait aidé la veille, pour se rendre sur son lieu de travail.
Ils ne se connaissaient pas, pourtant ce sergent lui adressait un sourire radieux... le petit pervers ! Pensa Ervig.

__ Excusez moi adjudant pourriez vous m'aider à transporter ce dossier ? Demanda Ervig, en désignant l'objet du service.

__ Jawhol mein Leutnant !" Répondit aimablement l'adjudant. Celui-ci s'empara du dossier et suivit Ervig vers la sortie.
Durant le trajet, le silence était insoutenable et gênant. Il fallait que l'un des deux le brise.

" __ Pourrais-je connaitre votre nom adjudant? Demanda Ervig, curieux.

__ Adjudant Mitch Goldman, mein Leutnant.

__ Ca fait longtemps que vous êtes ici ?

__ Ca doit faire deux maintenant, mein Leutnant."

C'était tout pour Ervig, il en savait assez. Il avait un nom, un grade, et un lieu pour localiser ce nouvel allié à présent.

"__ C'est monsieur Von Wangrun qui vous a demandé de venir chercher ce dossier ? Demanda l'adjudant, perspicace et quelque peu narquois. Ervig s'arrête, ratant une respiration et manquant de s'étrangler avec sa salive.

__ Je... je ne vois de quoi vous parler !

__ Parce que le major Steiner est venu me voir au nom d'un certain Wangrun pour que je vous trouve, et que je fasse la commission auprès de ce monsieur Wangrun...

__ Ah ! Je vois, fit Ervig, sardonique. Vous devriez écrire un roman adjudant.

__ Je ne voulais pas, mais ils m'ont payés, alors... Ervig s'arrêta alors devant ce moulin à parole. Le genre de personne très dangereuse, qu'il fallait parfois faire taire.

__ Vous savez, je pourrais travailler pour les internes, et faire coffrer tout ce monde pour corruption de fonctionnaire.

__ Vous ne l'êtes pas, je suis de l'accueil, et je les sens les gens des internes, vous pouvez me croire mein Leutnant.

__ Je vous crois... Fit Ervig, rassurant. Il vit alors la confiance se lire sur le visage de son collègue, et il décida de jouer le tout pour le tout. Mais dites moi adjudant, si votre mission était de jouer les intermédiaires à l'accueil pour ce dossier, à donner à ce monsieur Wangrun... pourquoi avoir risqué de faire sauter votre couverture en entrant en contact avec moi, en m'aidant ? Est-ce un ordre d'un supérieur ? Goldman ne répondit rien, honteux, mais pas honteux comme un joueur surpris dans sa stratégie, mais plutôt comme un adolescent surpris dans ses préjugés et et ses sentiments.
Ervig ricana. Il balaya le couloir dans lequel ils étaient, et vit la remise d'agent de surface se trouvant derrière eux. Ervig vit l'adjudant rougir, il sourit, rehaussa ses épaules et bomba le torse, et poussa l'adjudant dans la remise, pour le rejoindre aussitôt.
Ils perdirent une demie heure à ce petit jeu là, et l'adjudant en sortit tout chambouler, alors qu'il reboutonnait sa vareuse.

"__ vous vous appelez Ervig ? C'est un très joli nom ! Dit-il en reprenant le dossier Q-25-X4.

__ Je le pense aussi ! Mais ne m'appelez Vivi que dans certaine situation, car je n'aime pas tellement ce surnom...

__ Bien, si vous me promettez aussi de ne pas m'appelez Mimi. Répondit du tac au tac l'adjudant." Sur ce, ils se quittèrent. Mais Ervig n'aimait pas les manipulateurs, et Ervig était méfiant, il n'aimait pas se faire niquer de façon aussi bête... Il renonça donc à prendre l'ascenseur et suivit pendant quelques mètres l'amant d'une demie-heure. Il le vit rejoindre Steiner, le Faucheur, pour poser le dossier à ses côtés. Il perdit encore quelques minutes pour voir arriver le chauffeur de Rufus Wangrun dont il connaissait le visage, pour l'avoir longtemps aperçu à diverses occasions.
Alors, quand il fut mis en confiance, Ervig s'éclipsa.
Il fut heureux de voir enfin quelqu'un sur qui il avait un peu d'ascendant, et de supériorité. Il avait remarqué la même chose sur Karlitz, et il fallait qu'il règle la question... il avait faillit le faire tout à l'heure, il ne manquerait plus d'occasions. Mais il se rendit compte que son escapade avait duré plus de deux heures ! La peur au ventre, Ervig se voit en train de se faire enguirlander par Keiten, au point que ses tympans explosent. Ce n'est pas bon ce genre d'écart les premiers jours, et de voir Karlitz en profiter le dégoute.
Pourtant que Ervig revient à son poste, Karlitz ne lui dit rien, encore perplexe, voir traumatisé par leur dernière altercation. Keiten le convoque rapidement par interphone.

"___ Alors bizu, avez vous ce que je vous ai demandé.

__ Jawhol mein General ! Affirme Ervig, en tendant le dossier X-V-S.

__ Parfait ! Dit-il, en le feuilletant rapidement. Tien, cette photo a bougé... fait remarqué Keiten, en désignant la photo volante de tout à l'heure.

__ en effet mein General, elle est tombée et...

__ quelqu'un l'a vu ? Demanda KEiten, en s'emportant violemment d'inquiétude.

__ non, non mein general ! Rassura alors Ervig, surpris par la réaction de son chef.

__ Ouf ! Hum. Bon, vous avez bien tout fait leutnant ? demanda Keiten, se voulant perçant.

__ Tout, mein General...tout. Répondit Ervig, impassible et droit comme un piquet, comme inconscient de ses dires et de ses actes, alors qu'il savait très bien ce qu'il disait.

__ Bien, vous pouvez disposer Leutnant." Libéra Keiten, d'un geste de la main. Ervig sortit en saluant son supérieur, puis se retira.

Il ne se passa plus rien d'intéressant durant la matinée. Ervig remarqua que les regards du Faucheur se faisaient moins haineux, moins méprisants. C'était un point important. Le soir, le petit Leutnant régla la question avec Karlitz. C'était décidé, il était le chef maintenant. Ervig connaissait son secret la vérité sur les rumeurs qui circulaient autour de lui.
Quand il rentra chez lui, il revit l'ange blond avant de s'endormir. Ervig refit encore son horrible cauchemar. Au fond, rien n'avait vraiment changé.

general xana
03/07/09 à 17:43
Chapitre 4


Voilà plusieurs semaines qu'Ervig était rentré au ministère de la défense du Reich. Il faisait son travail comme on lui demandait, avec un zèle et un sérieux peu commun, s'entendant bien avec tout le monde, que ce soit avec les gens de l'accueil, et particulièrement avec un adjudent du Faucheur, qu'à la machine à café où il avait fait son trou, entre Nat la faiseuse de café, Arnaud le grand blond boutentrain; Ervig avait apprit le nom de son compère, le nain joufflu: Marcel. Ensemble, ils formaient un petit trio sans grande importance, qui se réunissait autour de la machine à café.
Pourtant, le griffon continuait d'apporter le café au général Keiten... sauf qu'à présent, il en prenait pour lui aussi !
Il s'était donc fait respecter, et son bon travail l'avait mené à se faire respecter par le général. A-tel point que c'était lui qu'il prenait pour l'accompagner durant ses réunions. " __ Pour te former et te tester" Affirmait Karlitz.

Pourtant, les réunions de Keiten n'étaient pas communes. Elles étaient même spéciales. Cela pouvaient être de simples réunions avec les autres chefs de services, dans des coopérations de recherche, mais aussi de véritables affrontements pour obtenir un dossier, un dossier crucial !

"__ Il nous le faut Bizu ! Il nous faut ce dossier sur les M15-V-S-portatifs vous m'entendez ? Si ces pauvres geek l'obtiennent, nos soldats ne pourront plus porter ces fusils alourdis par des disques durs ! Courrez !"

Ni une ni deux, Ervig se rua dans le couloir, la demande du général en main. Il passa par le couloir principale, direction le bureau de missions, pour croiser au bout du couloir... un geek ! Il était petit, trapu et portait des lunettes, mais avait de longues jambes. Son disque dur ne fit qu'un tour, et déjà, il avait disparu !
Ervig reprit ses esprits et s'orienta grâce au panneau, bousculant un conseiller des finances, et un garde.
Toujours plus vite, il se précipita vers l'ascenseur, mais le geek y était déjà ! trop tard !
Le griffon se souvint alors que le bureau des missions se trouvaient en dessous, et non en haut, comme là où se dirigeait le geek ! Cruel erreur !
Ervig se précipita dans la cage d'escalier et descendit les marches quatre à quatre... avant de se prendre une porte dans le pif ! Il tomba au sol, tenant son nez endoloris.

"__ Herr... Herr minister ? S'étonna Ervig, devant le ministre de la défense du Reich ! C'était Adenoid Von Trotta, un petit homme aux cheveux gris et au regard perçant, la peau tendue et le costard impecc'.

__ Jeune homme vous devriez faire attention.

__ Excusez moi monsieur le ministre ! Toute mes excuses pour ce malheureux incident ! Mais je dois aller chercher un dossier sur les M15-V-S pour le général Keiten.

__ En concurrence ?

__ Avec les geeks mein Herr ! Von Trotta le regarda avec un sourire paternaliste, en lui tapant sur l"épaule.

__ Dépêchez vous fiston !" Ervig eu un ascenseur émotif de joie, et repartit vers le bureau. Mais quand il passa devant les asenseurs, le geek y était. Ils se regardèrent, dans le blanc des yeux, sans équivoque, toute haine sortie !
Ervig appuya rapidement sur le bouton fermant l'ascenseur, piégeant le geek qui perdit un temps précieux !
Le bureau des missions se trouvait au bout du grand couloir du troisième étage, là, au fond ! A portée de main ! Tout se comptait en quelques enjambées, en quelques secondes; pas plus !
Ervig tendit la main, le plus possible pour être sûr d'atteindre le premier le bureau des missions. Son membre craquela sous l'effet de l'impulsion donnée, mais déjà, le geek et ses longues jambes était à côté de lui, tentant la même chose !
Qui sait ce qui traversa l'esprit du Wolfenstein, mais il donna un violent coup d'aisselle sur sa gauche, vers son concurrent, qui se cracha en entrant dans le bureau, la tête contre une chaise, dans un son de collision significatif. Il était arrivé le premier donc, mais il ne s'était pas encore relevé quand Ervig se maintint contre le bureau du secrétaire, essoufflé et épuisé.
Le geek tenta de se relever mais Ervig donna un coup de pied discret qui maintint à terre son ennemi.

"__ Vous désirez Leutnant ? Demanda le secrétaire, étonné et... surpris.

__ Dossier sur les M15-V-S, pour le général Keiten ! S'il vous plait, c'est urgent.

__ Bien tout de suite ! Le secrétaire pianota sur son clavier, et trouva l'adresse du dossier, puis alla le chercher rapidement, pour revenir quelques secondes plus tard.

__ Un message a été envoyé au général Keiten pour lui certifier que vous avez le dossier. Bravo cher collègue.

__ C'est rien, c'est rien ! fit Ervig, en signe de modestie, tout en se maintenant le nez qui commençait à saigner à cause de sa rencontre avec le ministre.

__ Vous... vous saignez ?

__ Nan c'est rien ! Fit Ervig en arrêtant l'hémorragie avec un mouchoir, tout en maintenant le geek au sol. C'est rien ! Merci" Puis il repartit , en donnant un dernier coup de pied au geek. Sa jambe endoloris l'empêchait de marcher convenablement, et ses muscles mis à rude épreuve le brulaient .
Cela ne l'empêcha pas de donner un coup de coude à un envoyé du bureau des recherches sur les hélicoptères de l'armée de l'air, qui se tenait embusqué derrière la porte. En effet, l'armée de l'air voulait équiper ses hélicoptère de M15-V-S qui étaient des fusils d'assaut lourd et puissant... fait pour l'assaut !

Cette mission totalement réussi confirma Keiten dans ses soupçons: Wolfenstein ! C'était parfait ! Il avait battu un geek, et un embusqué des bureaux de l'armée de l'air !
C'était formidable....

"__ Et c'est pour ça que vous m'appelez, général Keiten ? Demanda lieutenant-colonel Zimmer, au bout du fil, dans ses quartiers.

__ Mais rendez vous compte Heinz ! Il a mit KO un des meilleurs secrétaires des Geeks, et même un des meilleurs du bureau de l'armée de l'air ! Et il est allé me chercher ce précieux dossier en un temps record d'après Karlitz !

Le lieutenant colonel Zimmer frisa sa moustache brunâtre sous ses doigts bourrus, et observa l'horizon de son regard claire et perçant, comme pour y déceler une pointe de logique et de torpeur.
Heinz Zimmer ne travaillait pas dans l'armée régulière, mais dans les corps spéciaux de la Kaiserwehr, les unités d'élites. En vertu de son grade, il commandait une base militaire dans le sud du Reich, et vivait une vie paisible,dans la nature où ses soldats spéciaux pouvaient s'entrainer dans différends théâtres d'opération d'entrainement à ciel ouvert. Il connaissait Keiten depuis la première guerre du Golf, en 1991, et depuis, ils étaient restés en contact.

__ Ecoutes Lukas... fit tranquillement Zimmer qui se massait le crâne, je ne pense pas que ce soit exceptionnel, pourtant ça fait une bonne anecdote.

__ Pourtant, le Leutnant Von Wolfenstein est très compétent...

__ Wolfenstein dis-tu ?

__ Oui, Ervig Von Wolfenstein.

__ Ca me dit quelque chose, fit Zimmer en se levant pour mieux réfléchir. Ah oui ! Von Rundstadt m'en avait parlé, ce Wolfenstein aurait été son aide de camps en Afghanistan dernièrement ?

__ oui, celui-là même.

__ Alors je comprend mieux ton intérêt... Qu'en pense Karlitz ? demanda le colonel, intrigué.

__ Ah ! Il m'a dit que c'était quelqu'un qui avait de l'initiative... et du caractère, le sens des affaire et de la compétition... un brin manipulateur et psychopathe.

__ C'est subjective ça ! Bon.

__ Ah ! Aussi ! Le dossier que voulait récupérer Wangrun a pu être sortit des archives, et j'ai sous la main le dossier Y-V-S.

__ Comment ?! Tu as pu sortir ce dossier sur le docteur ?! Mais c'est pourtant du Secret-Défense ultra protégé !

__ Je ne peux pas te révéler comment j'ai eu l'autorisation... je ne le peux pas. Quant à Wangrun, il a pu récupérer le dossier sur la base. Devines grâce à qui ?

__ Von Wolfenstein ? Tu es vraiment fasciné par ce Leutnant ma parole !

__ J'ai des bons informateurs. Le fait ai qu'il ne nous avons l'homme, les lieux, il ne manque plus que le matériel...

__ Et le meneur. Rajouta Zimmer. "Ils restèrent pensif tout les deux. La pression sur les épaules, ils se demandaient qui pouvaient bien jouer le rôle du bouclier et de la marionnette.... choix difficile.



.... Usine désaffectée de Stanislastadt...

C'était une simple usine désaffectée du bas-Stanislastadt, les quartiers dis-populaires de la citée, autrefois grand coeur industriel disparu dans les années quatre-vingt !
Cette usine appartenait autrefois à Stern&cie, avant d'être rachetée par un groupe immobilier du nom de Wangrun.
C'était le soir, pourtant, dans la cour, trois voitures simples et banales étaient garées. On pouvait entendre les bruits d'une discussion à l'intérieur.

"__ Voilà messieurs ! fit Rufus Shinra. C'est l'usine.

__ Les papiers ? Demanda un jeune homme classe, aux cheveux auburns et aux yeux verts.

__ De l'usine ? Ah ! Voilà le dossier Q-25-X, que j'ai fait récupérer hier, mon cher Wolfgang.

__ Mais ça vient du ministère de la défense ? S'étonna Wolfgang Stern.

__ J'espère que ça ne refroidira pas Stern&Cie dans cette affaire mon cher Wolfgang. Et pendant que le jeune industriel feuilletait le dossier, Rufus se tourna sur le troisième visiteurs, un petit homme vieillissant, sans âge aux lunettes biens rondes et au sourire statique, escorter par un molosse froid.

__ alors docteur ? Cet endroit vous convient-il ?

__ En effet, c'est assez satisfaisant. Y-a-t-il des sous sol ?

__ Sur trois étages !

__ Des laboratoires ?

__ autan que vous voudrez pour vos expériences ! Vestiaires, appartements, bureaux, chaines, blocs, parkings, sorties de secours, il y a tout dans cette usine, c'est pour cela que nous l'avons choisi pour vous, et que Stern&cie, et Wangrun vont créer une petite entreprise écran qui la rachètera.

__ C'est astucieux ! N'est ce pas Kommandant ? Demanda le sinistre médecin à son molosse de garde du corps.

__ Jawohl mein Herr, répondit-il, neutre.

__ Bien, fit Wolfgang qui avait finit de vérifier le dossier de l'usine, il ne nous manque plus que le matériel...

__ Il nous faudra un mégacalculateur de type quantique, reprit le docteur, régit par une intelligence artificielle, un programme multi-agent, mis en série avec un groupe de supercalculateurs fonctionnant aux piles nucléaires...

__ doucement docteur, fit Rufus un sourire rassurant et calme au visage. Vous nous ferez la liste précise, ne vous emportez pas.

__ Au fait Herr Wangrun, demanda le docteur, qui a bien pu se laisser corrompre pour aller vous chercher ce dossier brulant sans autorisation ?

__ quelqu'un que nous connaissons ! Répondit subitement Wolfgang, toujours dans l'affaire.

__ Et puis, corruption est un bien grand mot. Précisa Rufus, souriant, alors qu'ils sortaient de l'usine, l'entrevue étant terminée.

__ Ah ?

__ Ceci a été fait dans le cadre du Réseau docteur ! Il n'y a jamais eu de corruption". Dit-il, éclairé par une étrange lueur de folie.
Ils montèrent dans leur voiture, et partirent chacun dans une direction différente, retournant à leurs occupations.

general xana
20/07/09 à 12:42
Edit: suppression du chapitre 5 parce qu'il n'allait plus dans le cadre du scénario, merci de votre compréhension. :D