Histoire : Come back

Écrite par chloé le 10 mars 2013 (1506 mots)

Come Back


Prologue


C’était un matin ensoleillé et agréable d’un début de mois de mars, le vent frais obligeait les gens à continuer de porter des vestes ou des écharpes, mais c’était un de ces temps qui rendait la vie plus agréable dans des temps de soucis économique. Les bruits étaient partout, le claquement des cuillères sur les tasses de café, le ronronnement de la cafetière, les personnes parlant entre elles de bon matin, racontant ce qui c’était passé la veille, sans oublier les pages de journal que l’on tourne pour apprendre les premières nouvelles de la journée. Chaque personnes semblait avoir mis de côté son lot quotidien de problèmes. Mis à part peut-être le serveur dont on ne pouvait pas dire s’il se portait bien ou mal, il avait le visage fermé et fumait sa cigarette sur le côté du café, en attendant qu’un autre client pointe le bout de son nez, mais de toute façon, il y avait toujours son collègue pensait-il. Il avait une main dans sa poche et l’autre portée à sa bouche avec sa cigarette, il faisait jouer son pied nerveusement sur le sol, comme s’il tapait une mesure imaginaire. Il semblait à deux doigts de pleurer et pourtant son visage continuait à rester inexpressif. Il lâcha un dernier souffle de fumée puis soupira en lançant son mégot sur le sol, la vie semblait être une sorte de poids insoutenable pour lui. Il s’apprêtait à retourner à ses occupations quand une voix familière l’appela.

« Tiens, mais ce ne serait pas ce cher Ulrich Stern ! »

Il se retourna et reluqua la personne qui venait de l’appeler de haut en bas, il leva un sourcil et se retint d’avoir l’air un peu trop désabusé en voyant qui se tenait devant lui. En fait, ils étaient deux, un jeune homme totalement inconnu au bataillon et une jeune femme, s’il osait dire, avec de long cheveux noir accroché en queue de cheval, un maquillage tout juste à la limite d’un ravalement de façade, et habillé telle une BCBG. Effectivement, ça faisait un moment qu’il ne l’avait plus vu celle là, et elle ne lui avait pas manqué d’un iota.

« Elizabeth Delmas, que me vaut l’honneur de revoir la fille de mon ancien proviseur ? »

« Sissi, s’il te plait, c’est Sissi »

« Certes. Ca ne me dit pas ce que tu fais là. »

« Boire un café, tout simplement. »

Là c’était trop. Définitivement, ce début de journée semblait déjà arrivé à son paroxysme. Mais heureusement, il voyait que dans quelques secondes, une bulle d’air viendrait remédier à cette étouffement massif. Il entendit un aboiement et sans même qu’il ait à tourner la tête il sentit arrivé un chien à ses pieds qui lui tournait autour en lui faisait sa fête.

« Hey ! Ulrich ! »

Là il tourna la tête, détournant son attention du pot de peinture et vit une joyeuse tête blonde qui courait vers lui, probablement essayant de rattraper son chien qui lui avait faussé compagnie. Il arriva à sa hauteur, ignorant totalement la présence de la jeune fille et s’appuya sur ses genoux pour reprendre son souffle, la tête dirigée vers le sol. Puis il la releva un grand sourire scotché sur le visage, ce qui arracha le premier sourire de la journée à son vis à vis.

« Putain, ce chien m’a encore mis ma pâté, j’y crois pas. »

Ulrich rigola en se baissant pour caresser la tête de Kiwi puis se releva rapidement en entendant quelqu’un se racler la gorge bruyamment.

« Et bien, Odd Della Robia, qui l’aurait cru, je vois que rien de change. Toujours avec ton vieux clébard miteux. »

Odd releva la tête surpris, cela faisait bien trois ans qu’il n’avait pas entendu cette voix. Il perdit son sourire une seconde, mais ce soudain rappelle au passé le fit sourire.

« La pimbêche de Kadic ! C’est un honneur de vous revoir, madame. »

Il fit une courbette tout en employant son ton le plus solennelle pour ensuite éclaté de rire. Même si elle semblait physiquement plus mature, le cerveau ne semblait pas avoir suivit.

« Crétin »

Elle leva le menton telle une princesse et rentra dans le café où Ulrich travaillait, son compagnon comme toutou, lui tint la porte.

« Non mais quelle poisse franchement. Comme si mon quotidien était pas assez vaseux, il a fallut que cette peste ramène ses talons haut ici. J’ai vraiment pas besoin de ça. »

« Relax, ça fera de la l’animation dans ta vie morose mon ami ! »

« Tu parles, une merde de plus oui. »

Odd hossa les épaules et pris son chien dans ses bras pour rentrer dans le café avec Ulrich. Ils se rendirent directement vers le bar, alors qu’Odd prenait place sur son tabouret, Ulrich fit le tour pour lui préparer son chocolat chaud et lui donner son croissant comme presque tous les jours. Entre temps, il demanda à son collègue de servir la pimbêche pour ne pas à avoir à la côtoyer de plus prêt.

« Alors Odd, les cours ? Comment ça se passe ? »

« Plutôt bien, je crois que j’ai jamais autant réussi dans les études que maintenant, je pense que je suis sur la bonne voie pour avoir ma 2nd année. »

« En même temps, l’animation, le dessin, c’est ton truc. C’est pas trop étonnant. »

« Et toi alors ? Tu comptes rester ici toute ta vie ? »

Ulrich le regarda froidement, alors qu’Odd lui tirait la langue. Il savait qu’il posait la question qu’il ne fallait pas, mais au fond ça l’énervait de voir Ulrich se complaire dans quelque chose qu’il n’aimait pas forcément, et de ne pas faire ce dont il avait envie. Même s’il ne semblait pas savoir ce dont il avait envie au final.

« Tu bosses bien dans un fast-food toi ! »

« C’est pour payer mon loyer abruti et tu sais très bien que c’est pas ce que je veux dire. »

« Ouai, ouai, d’ailleurs comment va Yumi ? »

« Bien, mais tu ferais mieux de lui demander toi-même et de passer à l’appart de temps en temps. »

« Tu sais bien que c’est pas possible. »

« Toi qui le dit ! Au fait, Einstein et Aelita organise une petite soirée dans deux semaines et bien entendu tu es invité. Mais comme tu as décidé de vivre sans téléphone portable, ils ont pas pu te prévenir. Ils ont vraiment insisté sur le fait que tout le monde soit là, alors si pour une fois tu pouvais bouger tes petites fesses et oublier ton orgueil ça serait formidable. »

« ODD ! » fit Ulrich sur un ton de reproche.

« Quoi ? Dit pas le contraire, je compte même pas le nombre de fois où tu nous as posé un lapin. Ca doit faire au moins un an que tu ne les as plus vu. »

« Ouai. » bouda t-il.

Odd le regarda sérieusement, semblant réfléchir, et en même temps il était désemparé, il ne savait plus quoi faire pour son ami qui se renfermait chaque jour un peu plus sur lui même. Il parlait moins, même à lui, puis il ne voyait plus les autres. Il avait du mal à savoir ce qu’Ulrich pensait et ce qui le rendait si mal au final. Que se passait-il dans sa tête ? C’était une énigme. Même Einstein ne pourrait pas y trouver la solution. D’un coup, Odd avait peur. Peur de perdre son ami, et ça lui en donnait presque la nausée. Il le fixait toujours cherchant une solution, Ulrich s’en rendait compte, c’est pourquoi il lui secoua la chevelure et lui sourit.

« Dit donc, t’as pas cours toi ce matin !? Faudrait voir à pas te mettre en retard ! »

Odd sortit de ses songes et lui sourit en coin, un peu trop calme comparé à d’habitude. Puis il se leva en lui souriant, comme s’il allait faire une connerie.

« Vrai. En fait, j’oubliais, je te laisse Kiwi, je t’ai mis ses affaires dans son sac. Yumi pète un plombs avec ses révisions en ce moment, elle me dit qu’il est trop bruyant, personnellement, je comprends pas bien pourquoi. Mais je tiens encore à ma vie. Du coup, je te le laisse, je sais que t’y vois pas d’inconvénient, du coup voilà. Je te laisse, bye bye. »

Et il partit en courant et en rigolant à gorge déployé alors qu’Ulrich l’insultait de tous les noms à travers son café sous le regard amusé de certains habitués, qui ne voyaient pas cette scène pour la première fois.

A suivre.