Histoire : N.A.G. XIV - Esprit d'Equipe

Écrite par Darinas le 01 septembre 2009 (5379 mots)

Dernière édition le 21 septembre 2009

Code N.A.G. XIV - Esprit d'Equipe

La créature circulait sur dans les profondeurs sombres d'un tunnel du Territoire Montagne. Les dégâts de son premier combat s'étaient régénéré depuis désormais un certain temps, mais elle n'avait pas eu d'occasion jusqu'à présent, de repartir en chasse. Aussi avait-elle attendu patiemment son heure ici.

Et l'heure était venu.

Une nouvelle mission lui avait été transmise. Les proies n'étaient pas encore présente, mais cela ne tarderait sans doute pas, aussi prit-elle en hâte la route de la sortie de sa cachette. Bientôt, la chasse reprendrait...

*************************

- Cela fera deux euros cinquante, mademoiselle.
- Voilà.
- Merci. Ce sera tout ?
- Ce sera tout. Au revoir et merci à vous aussi.

Regagnant son vélo, Yumi jeta les deux baguettes de pain dans le panier à l'avant, enfourcha l'engin et pris la direction de la forêt. En quelques minutes, elle atteignit l'Ermitage, et allat frapper à la porte.

Une jeune femme bien connue vint lui ouvrir.

- Oh, Yumi... Bonjour.
- Bonjour, Salammbô. J'apporte les courses d'aujourd'hui...
- Merci, mais tu n'aurais pas dut, vraiment...
- Allons, c'est normal! C'est mon tour, je le fait... Au fait, où est Adam ?
- Il dort. Et Aelita est déjà à Kadic...
- Merci. Je vous laisse alors. Au revoir!

Sur ce, la jeune japonaise prit la direction de son collège.















"En outre, une nouvelle émeute a eu lieu dans la banlieue, amenant à une intervention de la police. Plusieurs personnes ont été blessées, et..."

Soupirant d'exaspération, Peter éteignit la télévision du Foyer.

- Je déteste regarder les informations, gromela-t-il. Emeutes par ci, mauvaise nouvelles par là... ça m'énerve...
- Tout t'énerve, de toute façon! remarqua Odd.
- Mais non, pas tout! Par exemple... euh... bon d'accord, tout en fait!

Le sourire d'Odd le fit soupirer une seconde fois.

- Je vais me promener, fit-il en se levant. J'ai besoin de prendre l'air...

Et il quitta le Foyer, filant vers le gymnase.
Aucun court de sport n'avait lieu pour les trois heures à venir, et, de toute façon, Jim préférait usuellement faire les cours à l'extérieur, excepté pour les arts martiaux. Aussi Peter eut-il la satisfaction de trouver le bâtiment vide.
Après s'être bien assuré que personne n'était présent, le garçon commença à s'entraîner.
Il démarra avec une course rapide entre différents obstacles. Puis entreprit d'escalader un mur à creux. Il suivit avec quelques mouvements d'arts martiaux, puis envoya quelques coups de pieds et de points dans un punching-ball. Enfin, il bondit par dessus une barre, et atterrit instantanément sur ses pieds.

- Tu ne te débrouille pas si mal que ça...

Reconnaissant la voix, Peter se redressa avec une impassibilité surprenante et se retourna.

- Yumi...
- Je croyais que tu détestait le sport. Qu'est-ce qu'il t'arrive ?
- Avec les derniers incidents, j'ai besoin d'être assez compétent pour affronter à la fois XANA et Carthage. Et je ne vois pas d'autres moyens.
- On organise des entraînements régulièrement. Tu n'as qu'à y venir.
- Je préfère faire à ma façon...
- C'est à dire solo, comme d'habitude... Faudrait peut-être te décider, non ? Tu fait partie du groupe, oui ou non ?
- Ah, tient, tu recommences... C'est si amusant que ça, de jouer la morale aux autres ?

Yumi se tendit en sentant le sarcasme dans la voix du garçon.

- Je dit seulement que ton attitude ne facilite pas la cohérence du groupe.
- Dit tout de suite que tu penses que je suis de trop parmi vous, ce sera honnête!

Cette fois, la japonaise serra les dents.

- Ne me fait pas dire ce que je n'ai pas dit...
- Tu ne l'as pas dit, mais tu le pense. Même si tu ne veux pas l'admettre. Tu en as assez parce que je ne suis pas ton rôle de grande chef raisonnable...
- Arrête! Que veux-tu que je fasse ? J'essaye juste de maintenir la cohérence dans le groupe, d'aider les autres, de...
- De les aider? Je ne sais pas pour eux, mais si tu appelles aider les autres les bombarder de remarques, de reproches et les diriger, alors je n'ai pas besoin de ton aide! Pourquoi serais-tu plus apte à m'aider que moi-même ?
- Parce que je suis plus âgée, plus expérimentée, et plus forte que toi!
- Oh oui ?

Peter s'avança vers elle, l'air presque menaçant.

- J'aimerai bien voir ça sur le dernier point. Parce que je ne suis pas du tout d'accord...

Ce fut à ce moment que la sonnerie se fit entendre. Les deux adolescents se regardèrent encore un moment, un tension forte entre eux, puis prirent chacun la direction de leurs classes.















Quelques instants plus tard, Peter avait gagné la classe, et pris place à côté de Jérémie et de son frère. Le cours d'éducation civique commença, et, comme d'usuel, s'avéra peu intéressant.
Ce fut ce moment que Jérémie choisit pour s'approcher discrètement des jumeaux :

- J'ai localisé un Réplika hier soir.
- Cool! Quand est-ce qu'on va s'en occuper ?
- Cet après-midi. Ulrich et Odd sont déjà prévenus. Si vous le pouvez, vous vous chargez d'en informer Yumi...

Peter fit une grimace.

- Trés peu pour moi...

Les deux autres le regardèrent d'un air interrogatif, mais il resta silencieux.

L'après-midi, tous se trouvaient malgré tout à l'Usine. En moins de quelques minutes, Jérémie fut à son poste et les autres dans la salle des scanners.

- Transfert Odd; transfert Ulrich; transfert Aelita;
Scanner Odd; scanner Ulrich; scanner Aelita;
Virtualisation!
Transfert Will; transfert Yumi; transfert Peter;
Scanner Will; scanner Yumi; scanner Peter;
Virtualisation!

Le groupe apparut dans le 5e Territoire, et prit aussitôt sa route.
Aussi ne virent-ils pas le Transporteur arriver un peu après leur départ, et déposer la créature. A peine arrivée, cette dernière regarda autours d'elle, puis se lança à leur poursuite. La chasse reprenait...















Inconscient de la présence qui approchait derrière eux, les Lyoko-guerriers franchirent l'élévateur et arrivèrent devant leur vaisseau.

- Bien! fit Jérémie. Placez-vous sur les plates-formes, je vais vous transférer.
- Euh... Jérémie ? On a un ... contretemps...

En effet, ils n'étaient pas seuls : à peine avaient-ils fait quelques pas que des Rampants émergèrent de différents coins de la salle et se placèrent devant eux.

- Oulà! XANA a préparé le comité d'accueil...

Mais Yumi remarqua quelque chose.

- Il y a quelque chose qui ne va pas. Pourquoi n'ont-ils pas attaqué le vaisseau ?

Ulrich, qui avait sortit son sabre, s'immobilisa.

- C'est vrai. C'est bizarre...
- On va trouver par nous-même! fit Peter.

Et sur ce, il chargea l'un des monstres.
La suite ne fit que les perturber d'avantage : non seulement, le monstre n'essaya ni de riposter ni d'esquiver, mais plus encore, le shuriken de Peter passa au travers de la bête sans rien faire. La créature s'évapora ensuite à la façon d'une image de télé se brouillant.

- Une illusion ??!

Yumi s'avança, l'air scandalisée.

- Peter, que signifie cette gaminerie ? Tu appelles ça avoir le sens de l'honneur ?
- De quoi tu parles ?
- Ne fait pas l'idiot. Les illusions sont ton truc !
- Quoi ???!! Qu'est-ce que c'est que cette accusation aberrante ? Pourquoi j'aurait fait ça ?
- Tout simplement pour faire des monstre que toi seul aurait put détruire, et prouver que tu es plus douée que moi.
- Tu ose m'accuser d'une machination aussi absurde et hypocrite ?
- C'est typiquement une idée de ton cerveau tordu!

Peter serrait à présent les poings, et semblait se retenir de les envoyer dans la figure de la japonaise.

- Si tu veux que je m'en aille, dit-le tout de suite!
- Euh... fit Odd. Peter, Yumi ?
- Je ne dis pas ça, mais tu n'a aucun sens de l'équipe! Il faut que tu apprennes ça!
- Ohé! insista Odd en vain.
- Que j'apprenne à te traiter comme la chef, tu veux dire ? Merci bien, trés peu pour moi...
- EH, VOUS DEUX! s'énervèrent en même temps Odd et Ulrich.
- QUOI???!!

Odd montra derrière, et tout le monde compris aussitôt : le Trakeur avait émergé. Sans perdre de temps, ils sortirent leurs armes et s'attaquèrent au monstre.
Ce dernier se replia instantanément et disparut dans l'ombre.

- Où est-il ?
- Restons prudent...

Ce fut alors que la créature projeta deux rayons de couleur jaunâtre, qui frappèrent Ulrich et Odd. Instantanément, tous deux se dévirtualisèrent.

- Eh! fit Will. C'est nouveau, ça...

Il eut à peine le temps de finir sa phrase que le Trakeur projeta une sorte de grappin sur lui, qui lui projeta une décharge. Assommée, Will s'écrasa et fut tiré vers son assaillant.

- Will! s'exclama Peter.

Mais un autre cris se fit entendre. Ce fut alors que Peter et Yumi remarquèrent que la bête avait généré un second grappin de son autre patte, et que celui-ci avait saisit Aelita, lui faisant subir le même traitement. En quelques instants, les deux proies furent entre les pattes du monstre de Carthage.
Dans la panique, les deux dernier Lyoko-guerriers lancèrent leurs armes simultanément pour frapper le monstre. Ironiquement, cependant, les deux projectiles se percutèrent au lieu de toucher le Trakeur, qui, avec une vitesse surprenante, escalada les murs et disparut par l'ouverture au plafond.















Penauds, les deux derniers combattants regardèrent l'ouverture vide. Jusqu'à ce que Jérémie leur fasse reprendre leurs esprit :

- Mais bon sang, ne restez pas plantés comme ça! Prenez le vaisseau et rattrappez-le!
- Le vaisseau ?
- Oui! J'ai analysé la trajectoire du Trakeur, et il les emmène hors de Lyoko!
- Mais comment on fait ? C'était Aelita qui conduisait...
- Je vous dirigerait par pilote automatique. Mais dépêchez-vous, sur les plates-formes!

Yumi et Peter ne se le firent pas répéter deux fois. Jérémie les transféra dans le vaisseau, qui décolla et partit à la poursuite du Trakeur.
Cependant, alors qu'ils rattrapaient ce dernier, ils se rendirent comtpe que quelque chose n'allait pas.

- Jérémie! Comment le Trakeur peut-il voler ? Il ne l'a jamais fait avant...
- Je ne sais pas. Carthage a dut lui porter une amélioration...

Mais la vraie réponse leur vint lorsque, après avoir franchit le flux de données : ce qui se trouvait en face d'eux n'était pas le Trakeur, mais une sorte de machine ressemblant étrangement à un navskid, qui descendait droit vers la Mer Numérique.

- Carthage a créé un vaisseau ???!!! s'exclama Jérémie, incrédule.
- Ce n'est pas possible! fit Ulrich.
- Pourtant, ça en a l'air...

L'engin disparut dans la Mer Numérique, mais fut immédiatement suivit par le Skid. Rapidement, les deux vaisseaux quittèrent Lyoko et se retrouvèrent dans le Réseau.

- Bizarre, le vaissea ne nous attaque pas... il a l'air seulement soucieux de nous échapper...
- Peut-être que Carthage n'a pas encore développé d'armes dessus ?
- Alors profitez-en. Suivez-le et essayez de récupérer Aelita et Will une fois arrivés à destination. Mais surtout, n'attaquez pas le vaisseau avant : si il est détruit, ils seront assimilés par la Mer Numérique!

La poursuite se fit donc ainsi, jusqu'à ce qu'ils arrivent jusqu'à l'endroit attendu. Jérémie grimaça.

- Je m'en doutais... le Réplika de la Mer Numérique.















- Le Réplika de la Mer Numérique ?

Jérémie grimaça.

- Ce n'est pas bon...
- Tout ça n'était déjà pas bon à la base, fit Ulrich. Normalement, Carthage ne s'intéresse qu'à Will. Et maintenant qu'il est en partie libéré, il n'a plus de raison de le faire... Alors pourquoi le capturer ? Et pourquoi Aelita avec lui ?
- On ne le saura qu'en y allant. Peter, Yumi, je vous emmène sur place et je vous transfert hors du vaisseau.
- Euh... tu te rends compte que tu nous amène droit sur le Territoire ennemi ? demanda Peter.
- Oui. Mais si on veut revoir Aelita et ton frère, je ne vois pas d'autre solution.

Le vaisseau désactiva la Clé et entra dans le Réplika. Jérémie attendit, puis repris :

- Alors, vous avez réussit à entrer ?
- Euh... oui, mais... y a quelque chose de... différent...
- Comment ça ?
- Eh bien... Ce n'est PLUS le Réplika de la Mer Numérique.
- Quoi ? Envoyez-moi un visuel ! La commande à gauche sur le pupitre du Skid !

Yumi s'exécuta, et Jérémie, Ulrich et Odd purent contempler avec stupéfaction ce qui s'était produit.

Plus rien n'était comme avant. Visiblement, Carthage n'avait pas chômé en leur absence : le Réplika, jadis vide de tout terrain, était à présent couvert de sortes de versions "mécaniques" des plates-formes qui composaient Lyoko, faites d'une espèce de métal virtuel. Ces plates-formes étaient elles-même couvertes, non seulement de tours, mais aussi de divers bâtiments aux formes variées, dont l'architecture semblait être un mélange de quelque chose façon antiquité et façon futuriste.

- Oh, mon Dieu... qu'a-t-il fait à ce Réplika ?
- Visiblement, il l'a adapté à ses besoins et l'a amélioré.
- Il est devenu assez puissant pour faire ça ???!!!
- Une telle montée ne présage rien de bon...

Jérémie tapa les codes et transféra Peter et Yumi sur place.

- Bizarrement, il n'a apparemment pas créé ses propres monstres pour surveiller. Tant mieux, ça nous arrange. Essayez de trouver Aelita et Will et de vous enfuir le plus vite possible.
- Bien compris.

Et tous deux se mirent en route au milieu de l'étrange ville.

- A ton avis, demanda Peter, est-ce qu'ils sont dans l'un des bâtiments ?
- Je ne sais pas. Mais on a intérêt à se grouiller si on veut pouvoir les sauver de tes aberrations.

Peter s'arrêta.

- Tu insinues que c'est de ma faute s'ils ont été capturés ?
- De qui d'autre ? C'est toi qui a diffusé cette stupide illusion qui a...
- Ce n'est pas moi, je te dit! Si tu es si intelligente, tu devrais avoir déduit que ça devait être le Trakeur, non ?
- Il n'est arrivé qu'un moment après. Comment aurait-il diffusé l'illusion ?
- Ce n'est pas moi, je te dit!
- Et qui a bloqué mon éventail quand je l'ai lancé pour arrêter le Trakeur ?
- C'est toi qui a bloqué mon shuriken! Si tu avais sut bien lancer ton arme, j'aurait touché la cible!

Ecoutant leur dispute d'un air désespéré, Jérémie secoua la tête.

- Tu es sur que c'était la bonne chose à faire d'envoyer ces deux-là ? demanda Ulrich.
- "Bonne" n'est pas le bon mot. Je dirait plutôt "seule". Ce n'est pas comme si on avait le choix. Le Trakeur vous ayant dévirtualisé, on avait pas le temps de vous renvoyer. Et il n'y avait qu'eux. Tout repose en eux.
- Ok, fit Odd. En d'autres termes : on est fichus.

***********

Au même moment, Aelita repris peu à peu conscience. La lumière l'éblouit quelques instant, puis elle recouvrit la vue. Elle le regretta presque aussitôt.

Elle se trouvait à l'intérieur d'une tour, mais pas de la manière habituelle : elle était suspendue en l'air, attachée par des sortes d'anneaux d'énergie. L'interface était activée, et quelque chose y défilait, mais elle n'arrivait pas à bien voir en raison de sa position.

- Ah, tu es révéillée...

Entendant la voix, elle trourna la tête, et aperçut Will, dans la même position qu'elle.

- Will ?
- Non, le Père Noël! Bien sur que c'est moi!
- Pas la peine d'être brusque!
- Excuse... je suis comme ça depuis une heure, et j'attendais que tu te réveille. J'espérait que tu pourrais m'expliquer ce qui se passe...
- Ah... je suis désolé, mais pour l'instant, j'avoue que je n'y voit pas plus clair que toi...
- Tu ne peux même pas faire une supposition ?
- Oh, eh bien...

Aelita essaya de faire un effort pour se pencher et regarder l'interface. C'était toujours illisible de là où elle était, mais elle pouvait grossièrement voir une image de code ADN.

- Au vu de cette interface... Je pense qu'on est en train de nous analyser...
- Hein ? Mais pourquoi ?
- Pas la moindre idée.
- Génial...














Yumi rouvrit les yeux.

- Alors ? demanda Peter.
- Non, même par télépathie, je n'arrive pas à détecter leur signal. J'ignore comment, mais il semblerait que Carthage ait réussit à les dissimuler.
- Bien sur... tu ne vas surtout pas admettre qu'il se pourrait que tu ne saches pas te servir de ton pouvoir...
- Qu'est-ce que tu insinues, là ?
- Que tu n'es peut-être pas la Lyoko-guerrière parfaite pour laquelle tu te prend...

Furieuse, la jeune fille fit volte-face vers son partenaire.

- Tu vas te taire, oui ?
- Je n'ai pas d'ordre à recevoir de toi!

Yumi lui tourna le dos d'un air méprisant.

- On aurait jamais dut t'accepter dans le groupe. Tu n'est pas assez... résistant. Exactement comme William...
- Quoi ???!!!

Peter l'aggrippa brusquement par le bras et la força à le regarder dans les yeux.

- Ose me répéter ça en face, pour voir !
- Tu n'as pas bien entendu ? Tu...
- Ne me compare même pas à William ! Je ne suis en rien comme lui!
- C'est quoi, ton problème ? Trop orgueilleux pour l'admettre ?

Avec un grognement de rage, Peter leva la main pour apparemment la frapper, mais elle parvint à agripper son poignet et à le renverser. Au même moment, le ninja lança son shuriken, qui la frôlat de peu.

- Mais.... ???!! s'exclama Jérémie. Bon sang, vous avez perdu la tête ? Ce n'est pas le moment!

Odd et Ulrich regardaient la dispute tourner à la bagarre, stupéfaits et impuissants.
La violence s'empira : Yumi, utilisant sa télékinésie, projeta un rocher sur Peter, qui esquiva de justesse. S'en suivit d'une boule de feu en riposte, qu'elle évita à son tour. Tous deux se chargèrent ensuite leurs armes en mains, et s'engagèrent dans un combat au corps à corps.

- Je ne comprend pas... Qu'est-ce qui leur arrive ?















Le Trakeur fixait la scène depuis sa cachette, à travers la fenêtre d'un Cyber-temple. Tout se passait comme prévu.
Dès l'instant où le Skid avait franchit le sas du Réplika, Carthage avait, en réalité, sentit l'arrivée des deux Lyoko-guerriers. Et il avait sentit également la tension qui reignait entre eux. Saisissant l'occasion, il les avait laissé venir, et leur avait envoyé en cachette un virus qui augmentait cette tension. Ainsi, ils étaient tenus occupés, tandis que le Trakeur pouvait faire son travail avec eux : scanner leurs données et étudier leur style de combat. Et c'était précisemment ce qu'il était en train de faire...

Au bout d'une demi-heure de combat, il s'éloigna. L'analyse était terminée, il n'avait plus rien à faire ici. Peu importait ce qui arriverait à ces deux-là désormais. Sans doute s'entre-dévirtualiseraient-ils...

*****************

Jérémie était accablé. Il ne comprenait pas pourquoi ses amis se battaient soudaint entre eux. Odd et Ulrich non plus, visiblement, et cela n'arrangeait rien à la situation.

A présent, Peter et Yumi se battaient au corps à corps, se frappant de coups d'éventails et de shuriken avec une férocité qui en devenait effrayante.

Soudain, alors qu'ils allaient à nouveau se porter un coup, Ulrich saisit le micro de Jérémie et criat dedans :

- VOUS AVEZ FINIT, OUI ????!!!

Les deux combattants s'immobilisèrent aussitôt, stupéfaits, tandis qu'Ulrich poursuivait avec une rage qui rappelait presque d'avantage Peter.

- Je n'arrive pas à croire que vous perdez votre temps à vous battre entre vous alors qu'Aelita et Will sont peut-être en danger! Vous êtes complètement malades! Yumi, tu me déçoit. J'ai toujours pensé que tu étais plus mature que nous tous, mais là, tu agis comme une gamine!

La main de la japonaise trembla. Ordinairement, elle aurait réagit violemment à ce genre de reproche. Mais pas là. Pas si c'était de la part d'Ulrich...

- Et Peter, tu oses en venir là alors que ton propre frère est emprisonné ? Bon sang, réfléchit! Je croyait qu'il était tout ce qui comptait à tes yeux!

A son tour, Peter parut hésiter. Finalement, les deux baissèrent leurs armes. Ils le réalisaient à présent, Ulrich avait raison : qu'étaient-ils en train de faire ? C'était aberrant...

Peter se releva et aida Yumi a se relever.

- Bon... on a perdut du temps. Reprenons les recherches.















Le Trakeur ne comprenait pas. Jusqu'à présent, tout avait semblé se dérouler comme prévu. Puis, brusquement, quelque chose d'anormal s'était produit : le virus, qui fonctionnait si bien jusqu'à présent, avant soudain cessé de fonctionner.
C'était incompréhensible. Ce virus avait déjà été testé par Carthage, et il avait fonctionné parfaitement. Il n'y aurait pas dut y avoir d'erreur...

Pourtant, c'était le cas : les deux Lyoko-guerriers avaient cessé de se battre, et prenaient à présent la direction de la Tour pour libérer leurs amis.

Le Trakeur se lança à leur poursuite. Il devait les stopper, ou du moins les retenir...

************

Yumi et Peter arrivaient devant la tour.

- C'est ici, leur annonça Jérémie.
- Bizarre, fit Peter. Rien ne s'est produit pour nous arrêter jusqu'à présent...

Ce fait fut vite corrigé : quelqu'un leur tira dessus, les forçant à sauter pour esquiver. Le Trakeur surgit de derrière un bâtiment, ses canons en avant.

- Ok... On va avoir du boulot.

Tous deux tirèrent leurs armes et se lancèrent dans le combat.

Yumi lança ses éventails, prenant le monstre de Carthage en tenaille. Hélas, ils se heurtèrent une fois de plus les shurikens de Peter, et revinrent dans ses mains sans que personne ne soit blessé.

- Mince, ça recommence! Peter, tu ne peux pas....
- Stop! interrompit Jérémie. C'est de votre faute à tous deux. Si vous recommencez à vous battre entre vous, il va en profiter!

Peter grimaçat.

- C'est vrai... mais pourquoi est-ce que ça se produit tout le temps ?

Jérémie se rendit brusquement compte de la raison.

- Vos styles de combat! Vous avez quasiment le même type d'arme, contrairement aux autres. Et c'est la première fois que vous attaquer la même cible simultanément! Comme vous attaquez en même temps et en visant la même cible, vos coups s'annulent!
- Alors il faut trouver un moyen de se coordonner, fit Peter en esquivant un tir. Le soucis est que je ne vois pas comment...

Une idée traversa alors l'esprit de Yumi.

- La télépathie!
- Hein ?
- La télépathie! Le pouvoir que Jérémie m'a installé il n'y a pas longtemps! Si on parvient à unir nos pensées télépathiquement, on devrait pouvoir coordonner nos actions aussi parfaitement que si on était un seul être!
- Excellente idée! s'exclama Jérémie.

Mais Peter n'appréciait pas beaucoup cette suggestion. En effet, bien que le procédé dont elle parlait n'ai jamais été utilisé, il en avaient déjà parlé, et il savais que cela allait établir un lien temporaire entre leurs esprits, au point qu'ils pourraient capter les pensées et impressions l'un de l'autre, voir les sentiments et une part de la mémoire. Et il n'avait aucune envie d'ouvrir à ce point son esprit à quelqu'un, surtout si ça devait être à Yumi.

- Je préfèrerait autre chose, fit-il.
- Tu as une autre suggestion ?
- Non, mais on peut y réfléchir...
- Les autres sont en danger, on n'a pas le temps...
- Bon, d'accord...

Avec réluctance, Peter rangea un de ses shurikens, sauta jusqu'à Yumi en esquivant les tirs du Trakeurs, et tous deux collèrent leurs paumes l'une contre l'autre. Yumi se concentra, puis prononça le mot :

- Télépathie!

Aussitôt, une sorte d'énergie passa entre eux, et leurs esprits se connectèrent.
Un flot d'information et de sensation traversa alors chacun d'eux : ils sentaient et comprenaient à présent chacun se que pensait l'autre, à un niveau étonnant. Pendant les premiers instants, ils se sentirent gênés, mais se reprirent rapidement et se retournèrent vers le Trakeur.

- Allons-y! crièrent-ils simultanément.

Le Trakeur ouvrit à nouveau le feu, mais tous deux sautèrent dans des directions séparées, esquivant tous les tirs. Peter bondit ensuite à nouveau, et projeta une boule de feu que leur ennemi pris en pleine face. Yumi suivit en lançant ses éventails, qui frappèrent la bête numérique et la firent reculer. Enfin, dès l'instant où ils regagnèrent les mains de leur propriétaire, Peter se jeta audessus du monstre et planta son shuriken droit sur la marque.

Le Trakeur poussa un rugissement de douleur, puis se replia en gémissant. Tous deux tentèrent de le poursuivre, mais il réussit à atteindre un bâtiment et à ouvrir une porte, avant d'y pénétrer, laissant le passage se refermer derrière lui.

- Oubliez-le, fit Jérémie. Aelita et Will passent en priorité.

Tous deux acquiescèrent, et se précipitèrent vers la Tour.















Will et Aelita étaient toujours suspendus dans la Tour, rageant de ne pouvoir rien faire. Ils étaient là, bêtement immobilisés, à ne rien pouvoir faire, tandis que Carthage leur faisait on ne savais quoi...
Soudain, le bruis caractéristique de quelqu'un montant dans la tour se fit entendre. Instinctivement, Aelita tourna la tête, et aperçut un visage bien connu...

- Yumi!
- Du calme! Oui, c'est moi. Vous inquiétez pas, on va vous sortir de là en moins de deux...

La japonaise arriva sur la plate-forme, suvie trés vite par Peter. Tous deux approchèrent leurs amis, et tentèrent de les libérer. Rien à faire : leurs armes passèrent simplement à travers les anneaux d'énergie sans rien faire.
Peter et Yumi se regardèrent : comment faire pour les tirer d'affaire ?

- Doit bien avoir un moyen...
- A vrai dire, peut-être, fit Aelita.

D'un mouvement de la tête, elle montra l'interface.

- Je crois que ça vient de là. Si on réussit à manipuler un truc dessus, ça pourrait nous tirer d'affaire.
- Mais tu es la seule à pouvoir utiliser les interfaces!
- On peut arranger ça...
- Et comment ?

Tout le monde se tourna vers Yumi, qui comprit tout de suite.

- La télépathie encore, c'est ça ?
- Oui. Si j'utilise ton corps via la télépathie, je devrait pouvoir manipuler l'interface.
- Tu es sur de ton coup ?
- Non. Mais ça vaut le coup d'essayer.
- Ok...

Yumi posa la main sur le front d'Aelita et activa la télépathie.
Aelita réussit à se connecter à son esprit, et la dirigea vers l'interface. Elle manipula deux minutes les commandes via le corps de son amie. Enfin, finalement, les anneaux disparurent.

- Voilà.
- Bien, fit Jérémie. A présent, filez avant que Carthage ne riposte!


Quelques heures plus tard, tous sortirent de l'Usine. Jérémie avait annoncé son intention d'essayer de comprendre pourquoi Carthage s'en était pris à eux, mais, en attendant, il leur fallait rentrer. Cela attendrait, tout comme l'attaque du Réplika récemment découvert...

Alors qu'ils quittaient le grand bâtiment, Odd commença à discuter avec les autres pour choisir un nouveau nom au Réplika de la Mer Numérique.

- Bas maintenant, c'est plus un Réplika de la Mer Numérique, expliqua-t-il. On devrait lui trouver un autre nom, un truc qui colle mieux...
- Et tu suggères quoi ? demanda Ulrich.
- Je sais pas... Réplika Cité, peut-être ?
- Sachant qu'il n'y a pas de Territoire Cité, commentat Jérémie, il est plutôt inapproprié de parler de REPLIKA Cité...
- Bon, d'accord... je vais réfléchir à un truc mieux...

Cependant, plus loin, Peter s'approcha de Yumi.

- Ahem, Yumi... je peux te parler une seconde ?

Intriguée, la japonaise tourna la tête vers lui.

- Euh... oui, bien sur...

Tous deux s'éloignèrent un peu des autres. Peter paraissait inhabituellement nerveux, détournant le regard et se crispant.

- Bon, donc voilà... Lorsque j'ai frôlé, ton esprit, duant notre contact télépathique, j'ai appris... certaines choses. Et je me suis rendu compte que, récemment, j'ai été... comment dire... violent avec toi. Et je voulais juste te dire...

Il ravala sa salive, puis baissa la tête :

- Je suis désolé.

Ces trois simples mots firent l'effet d'un coup de poing à Yumi. Avait-elle bien entendu ? Peter venait de s'excuser auprès d'elle ?
Prise au dépourvue, elle se sentit à son tour nerveuse.

- Oh, ce n'est rien. Moi aussi, j'ai été... dure avec toi. Je suis désolée aussi, Peter. En fait, tu as parfaitement l'étoffe d'un vrai Lyoko-guerrier.

D'un seul coup, le garçon parut se détendre. Il releva la tête et lui sourit.

- Eh bien, j'en déduit que cette histoire a été une leçon pour nous deux. Tu viens juste de gagner mon respect, Yumi Ishiyama.
- Et toi le mien, Peter Breton, répondit Yumi avec le même sourire. Mais je pense que nous auront besoin de plus que cela pour réussir à l'avenir. Alors... amis ?

Elle lui tendit la main. Peter la saisit sans hésiter.

- Amis.

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Carthage était dans une rage folle. Il ne comprenait pas. Il ne comprenait pas comment le virus qu'il avait réussit à télécharger sur les Lyoko-guerriers Peter et Yumi avait soudaint cessé de fonctionner, alors que tous les tests précédents avaient été positif. Comment ils étaient parvenus à libérer les sujets, alors qu'Aelita était la seule à avoir accès aux interfaces. Et surtout, comment deux humains si haineux l'un vis-à-vis de l'autre avaient put agir de façon aussi coordonné.

Tout au moins, il savait pourquoi ils étaient ainsi parvenu à traverser son territoire si facilement. A présent, le problème était flagrant : il fallait asbolument qu'il se crée des forces armées pour le défendre et étendre ses conquètes. Malgré sa puissance, il ne pouvais plus assurer seul son entreprise, et le Trakeur ne suffirait pas non plus. Il lui fallait des sbires, ou tout au moins des armes.

Soudain, il remarqua quelque chose dans ses programmes. Regardant plus profondément, il vit ce que c'était, et sa rage se mua en frisson d'excitation : malgré la fuite, l'ADN était là. La tour avait eu le temps d'achever les analyse de façon suffisante, et le Trakeur avait parfaitement fait son travail.

Carthage exultat. En fin de compte, la mission avait été une parfaite réussite. Il était à présent en possession de quatres des six éléments qui lui manquaient. plus que deux à récupérer, et le projet serait à terme. Et alors, son objectif arriverait enfin à sa fin...

FIN.

Suite dans Code Lyoko N.A.G. XV - Liens Familiaux.