Le soleil déclinait peu à peu, un mince faisceau de lumière passait à travers la minuscule fenêtre de son bureau, mais elle ne suffisait plus à illuminer la pièce. Sans même regarder, il appuya sur l’interrupteur situé à moins de 50 centimètres de lui. La petite lampe situé sur la table s’éteignit, plongeant la pièce dans une obscurité désagréable. Agacé, il leva pour la première fois les yeux de son écran depuis plusieurs longues heures et enclencha un autre interrupteur, qui mit en marche la lampe centrale. Il reposa son regard sur l’ordinateur et se remit au travail. Le tic-tac régulier de sa montre et le bruit des touches qu’il enfonçait à une vitesse phénoménale pour seule ambiance sonore, l’homme resta ainsi, concentré sur ce qu’il tapait, le téléphone sonnait mais il ne l’entendait pas.
Il était assit devant un ordinateur très perfectionné pour son époque, relié à des nombreux câbles. En réalité, il ne s’agissait pas vraiment d’UN ordinateur, mais plutôt de trois. Une tour grise, trois écrans, un clavier, deux souris et un haut-parleur ; voilà de quoi était composé son matériel. Mail un seul des écran était allumé, une souris débranchée et le son sûrement désactivé. Il avait arrangé tout ce matériel sur une table toute simple, en hêtre et assez grande. Elle occupait la moitié d’un des pan de mur de la pièce où i les trouvait. Les murs, tout comme le sol, auraient sans doute eut besoin d’un petit coup de jeune, mais il ne s’en préoccupait pas et n’en avait encore moins le temps. Ils avait été peints à la va-vite, en blanc. La peinture s’écaillait en de nombreux endroits, virant presque au gris. Le sol, quant à lui, était recouvert de parquet usé et noircit par le temps. De gros moutons de poussières s’accumulaient dans les coins de la pièce, il ne prenait pas vraiment la peine de la nettoyer souvent.
Il leva enfin la tête de son écran, la première fois depuis 5 heures. Son regard se posa, comme par réflexe, sur le réveil posé à ses côtés. Il indiquait 6 heure 38. L’homme soupira, les yeux à nouveau rivés sur son écran où un nombre incalculable de chiffres défilaient, sans ordre logique. Il remit ses lunettes en place et pianota à une vitesse fulgurante sur les touches usées de son clavier. Certains caractères tendaient à disparaître, tant il avait passé de temps à saisir des données. Une fenêtre s’ouvrit sur son écran, un point d’exclamation rouge y clignotant. D’un geste rageur, il abattit son poignet avec une force surprenante sur la table en bois qui lui servait de bureau. Ce même signe de ponctuation qu’il voyait depuis des mois, peut-être même des années... Mais il n’abandonnerait pas. Non, il continuera jusqu’à sa mort, s’il le fallait. Il devait réussir, il devait y arriver. Oui, il était décidé à ne pas céder à la fatigue, aux longues nuits passées devant le petit écran de 15 pouces, encore moins à la faim qui rongeait son estomac ou à la soif qui rendait sa gorge sèche. L’homme reprit ses calculs...
Ses journée allaient et venaient, se ressemblant toutes : 20 heures sur son ordinateur, 18 les mauvais jours , 20 minutes pour manger un peu, 15 pour se laver et le reste du temps pour dormir. Ce rythme de vie qui aurait très vite abattu n’importe qu’elle personne ne le dérangeait pas le moins du monde. Evidemment, sa santé n’était pas au plus fort, mais ce n’était d’aucune importance. Et de toute manière personne n’aurait pu lui faire de remarques à ce sujet, il ne voyait personne, il ne connaissait plus personne, il n’avait plus de famille ni d’amis. Personne pour se soucier de lui. Au du moins pour le moment.