Histoire : Vie Antérieure

Écrite par Artémis le 10 juillet 2007 (22872 mots)

Dernière édition le 29 juillet 2008

Juillet 2007
Encore une fois sa vie d’adolescente s’arrêtait pour continuer celle de Lyokoguerrière. Aelita n’avait pas atteint la tour si facilement ce soir-là... XANA redoublait de puissance. Et eux, ils s’affaiblissaient attaque après attaque. Elle sentait la monotonie s’installer en elle. Au moment où elle s’apprêtait à s’en aller, une main la retint. Elle se retourna pour voir Ulrich, qui, tremblant, s’efforçait de lui dire quelque chose.
-Ca ne sert à rien Ulrich...je sais très bien que tu ne pourras pas me le dire...murmura Yumi.
Ulrich ouvrit de grands yeux étonnés mais ne sachant que répondre, il la laissa partir chez elle.

Le réveil sonnait encore pour la énième fois, mais Yumi ne se réveillait toujours pas. Ou plutôt ne voulait pas se réveiller. Son regard embrumé se dirigea automatiquement vers l’heure qui annonçait 10h25. Elle se leva lentement et méthodiquement, elle descendit doucement vers la cuisine. Son frère mangeait avec appétit ses céréales. Mme Ishiyama cuisinait et le père lisait le journal. Entre sa fille et lui régnait un air de famille représenté par les cernes qu’ils arboraient tous deux. Hiroki finit son bol et remonta dans sa chambre, laissant la place libre à sa sœur ainée.
-Bonjour Yumi, bien dormi ma chérie ?demanda tendrement sa mère.
-B’jour ’man...oh...oui, très bien dormi, mentit-elle, pour ne pas inquiéter sa mère sur ses réflexions nocturnes.
-Dis Yumi, est-ce que tu pourrais m’aider à trier les photos dans le grenier ? Il faut que j’emmène ton frère chez le dentiste alors si tu pouvais m’aider d’avance.
-Oui maman...
De toute façon, elle n’avait rien prévu pour l’après-midi. Sa seule occupation était de penser...à Ulrich. Réussirait-elle à lui avouer ses sentiments ?
-Mademoiselle Yumiiiiiiiiii !
-Que, quoi ?
-Tu étais bizarre...tes yeux se perdaient dans le vague...et tu semblais réfléchir intensément.
-Je, c’est rien maman...
-Oui, va dans le grenier, c’est le coffre de gauche, surtout pas celui de droite, Yumi.
-Pourquoi pas celui de droite ?
-Parce que.
Yumi resta bouche bée, c’était la première fois que sa mère ne se justifiait pas.
-Maman, pourquoi est-ce que tu...
-Je n’ai pas le temps, ma chérie...

Yumi monta alors au grenier, et ouvrit les volets. Elle entendait au loin ses parents lui crier qu’ils y allaient, puis la porte claquer. Deux coffres lui faisaient face. Elle se dirigea naturellement vers le gauche quoique elle avait une envie irrésistible d’aller vers celui de droite. Le coffre contenait des photos, des cassettes...les albums photos regorgeaient de photos de mariages, de baptême...celui des enfants de la famille. Elle soupira et commença à les trier, se ressourçant en souvenirs. Une fois sa tache finie, elle se tourna vers le mystérieux coffre.
Que contenait-il ? Elle se dirigea vers l’objet et l’ouvrit tout de même. Il y avait des photos, des albums, des classeurs...rien d’anormal se dit la jeune fille. Yumi souleva un gros classeur et l’ouvrit. La première photo représentait deux enfants. L’un était un bébé, avec un body bleu, un garçon sans doute, avec un air rieur, très mignon. L’autre était un petite fille qui tenait délicatement la main du nourrisson qui ne devait pas avoir plus de 2 jours. Elle portait une petite robe mauve, ses cheveux noirs et ses jolies yeux bridés étincelaient. Elle regardait l’enfant avec un regard envoûté, plein de malice.
Yumi se reconnut et pensa tout de suite à la naissance de son frère. Mais...elle n’était pas si petite à sa naissance. Là, il semblait qu’elle n’avait qu’un an. Elle sursauta en regardant la légende de la photo. « Naissance d’Ulrich... ».







Yumi tremblait de tout son long. Ul...Ulrich ? Non, il fallait qu’elle arrête de délirer là...ça ne pouvait pas être Ulrich, à cet âge là, elle était encore au Japon, bien sûr. Elle tourna la page et vit une autre photo. Là, pas besoin de légende pour reconnaître les personnes...Une femme se tenait sur un lit d’hôpital, tenant le nourrisson dans ses bras. Yumi aurait pu reconnaître cette femme entre mille. Elle se rappelait très bien la dernière fois qu’elle l’avait vu. C’était pour le match d’Ulrich, Kadic contre Diderot. L’homme sur la photo était aussi présent ce jour là...les personnes qui étaient sur ce cliché étaient...les parents d’Ulrich. La légende indiquait « Lilli, Tomas, et Ulrich ». Des prénoms allemand, ceux de la famille...non, Yumi secoua la tête. Ca ne pouvait pas être eux...mais pourtant, la photo montrait le contraire. Pourquoi ses parents ne lui auraient-ils pas dit ? Mais, au fait, pourquoi ne s’en souvenait-elle pas de cette époque ? Comment était-il possible qu’elle ai assisté à la naissance d’Ulrich...
Yumi tourna la page pour découvrir une autre photo, puis tournant encore et encore les pages, le décor changea. Elle se retrouvait dans son pays natal, au Japon. Sa maison était comme dans ses souvenirs. Un bébé était couché sous un portique, dans l’herbe. Yumi jouait avec « Ulrich ». Une porte claqua.
-Yumi ??! Nous sommes rentrés !Je vais venir t’aider...
-O...Ouiii !
Rapidement, Yumi replaça le gros livre, mais prit quelques cassettes et les cacha dans un coin. Elle comptait bien les regarder pour savoir la vérité. Mme Ishiyama arriva et remarqua le travail de Yumi.
-Tu as fini !Merci, ma chérie...
-De rien, maman...je...je vais dans ma chambre, réviser...
-Très bien, nous ne te dérangerons pas.
La mère embrassa tendrement sa fille puis ramassa les photos tandis que Yumi s’éclipsait avec les cassettes.
Arrivée dans sa chambre, elle se dépêcha. Elle était toute tremblante de découvrir la vérité...Yumi prit une première cassette qui s’intitulait justement « Naissance d’Ulrich, anniversaires Yumi et Ulrich. »
La cassette débuta. Yumi sautillait presque d’impatience. Ils étaient dans une chambre d’hôpital comme sur les photos. « Mme Stern ou Lilli » était installée dans ce lit avec un bébé dans ses bras. Il y avait « Mr Stern ou Tomas » qui regardait l’enfant, heureux. Il ne devait pas avoir plus de quelques jours en effet. Une petite fille fit son apparition et voulut voir le nourrisson. Mme Ishiyama se montra et la souleva pour que la petite Yumi, âgée d’un an, voit le petit bout de chou.
-C’est quiiii ? demanda-t-elle, curieuse de savoir l’identité de ce bébé.
-Il s’appelle Ulrich, ma puce, répondit Lilli qui souriait à la fillette.
-Rich ?essaya de dire Yumi, encore maladroite avec la parole.
-Non, Ul-rich.
-Uuuullll riiich.
-C’est ça !
L’enfant sourit et reporta son attention sur le bébé. « Ulrich » leva les yeux sur elle. Yumi tendit une main et doucement caressa la joue du bébé qui gazouilla.
-Mimiiii Ulrichhh !
-Oui, il est mimi ma chérie...approuva sa mère.
Lilli déposa son fils dans le berceau et Yumi descendit précipitamment des bras de sa mère pour aller coller son nez au berceau transparent. Elle manqua trébucher, encore fébrile sur ses jambes, elle venait à peine d’apprendre à marcher ce qui était encore tôt pour elle. Yumi partit vers un sac, en sortit une peluche, repartit vers le berceau et le posa doucement sur le drap, à côté du bébé.
-Doudou Ulriiiiiiich !brailla-t-elle, contente de son cadeau.
-Merci Yumi, c’est gentil, ma puce, dit Mr Stern. Mais tu sais, Ulrich va avoir son doudou aussi, tu peux garder le tien, ajouta-t-il en redonnant la peluche à la fillette.
L’enfant le regarda sans comprendre. Elle le reposa aux côtés du nourrisson, déterminée.
-Doudou, Ulrich.
-Et bien...une fontaine de générosité notre Yumi, hein ?
Pour toute réponse, l’enfant tira la langue à l’homme qui souriait de la grimace, en refaisant la même chose. Mr Ishiyama intervint.
-Cesse d’inculquer des grimaces à ma fille, Tomas !fit-il en rigolant.
-Et toi, Takeo ? Qui c’est qui avait failli mettre le feu au lycée, hein ?
En effet, Mr Ishiyama et Mr Stern se connaissaient depuis fort longtemps. Ils avaient rencontré leurs femmes ensemble qui étaient elles aussi amies de leur côté. Depuis, ils gardaient contact et la petite famille Ishiyama était venu en France pour fêter la venue au monde du premier enfant Stern.
-Moi ?!ironisa Takeo. Bien sûr que non...
-Peut-être moi aussi, pendant que t’y es !
-Bon, les garçons...gronda Mme Ishiyama.
-Oh, ça fait longtemps qu’on s’est pas embêté ton mari et moi, Minako...
-Je ne veux pas le savoir Tomas !
Les deux hommes se regardèrent comme deux enfants farceurs. Leur amitié n’avait pas changé, loin de là.
La cassette se coupa, et Yumi sursauta. Elle s’était plongée dans le film, savourant chaque parcelle de son passé. La cassette repartit et Yumi retrouva son jardin comme dans la photo. Elle sautait partout autour d’Ulrich, âgé sûrement de quelques mois. Puis, Yumi se fit coursée par Tomas qui cherchait à la chatouiller. Il l’attrapa et la mit sur ses épaules. Ulrich ria aux éclats sous la scène. Yumi lui cria quelque chose et même si l’enfant n’avait certainement pas compris, il gazouilla de bonheur. De toute évidence, ces deux là s’adoraient. Tomas fit semblant de chercher la fillette. Yumi éclatait de rire.
-Je suis làààà !
-Mais où là, je ne te vois pas Yumi.
-Mais lààà, parrain !Sur tes épaules !
La grande Yumi sursauta une fois de plus devant l’écran. Ainsi, Mr Stern était son...parrain ? Et Mme Stern sa marraine ?







Elle reprit le fil de la cassette, ils étaient à l’intérieur, au moment du repas. Ulrich dans sa chaise haute gazouillait et Yumi commença à lui ramener des jouets de sa chambre. Elle lui amena une poupée qu’Ulrich saisit délicatement, les yeux grands ouverts, étonné. Il toucha les cheveux du jouet et rigola. Yumi sourit et partit chercher autre chose. Au bout de 5 minutes, la table d’Ulrich était pleine et on ne le voyait plus.
-Yumi, je pense qu’il a assez de jouets là, fit Lilli, se retenant de rire face au regard affolé de son fils. Finalement, il prit un jouet et le serra dans ses bras.
-Hééé !Tu vas étouffer ma poupée Ulriiiiich !
Ulrich s’arrêta et reposa la poupée délicatement. Il obéissait à tout ce que disait Yumi. Celle-ci était ravie d’avoir quelqu’un avec qui jouer, et la fillette adorait Ulrich, le chatouiller, le chouchouter...elle ne le lâchait jamais.
La suite de la cassette était sans nul doute l’anniversaire de Yumi. La célèbre chanson était chantée pendant que Minako apportait un gâteau au chocolat et le posait devant Yumi. Celle-ci souffla les deux bougies. Ulrich, lui, regardait, surpris. Puis quand tout le monde applaudit, il fit de même et tout le monde éclata de rire. Ensuite les enfants partirent à la sieste après l’ouverture des cadeaux. Le caméraman qui était, là, Takeo, suivit les mères jusqu’à la chambre de Yumi. Un parc était placé là et Lilli coucha son fils qui tenait à rester avec Yumi. Celle-ci se coucha sur son lit en faisant signe à Ulrich. Minako ferma les rideaux et la pénombre s’installa dans la chambre. La cassette s’arrêtait là.

Yumi soupira. De bonheur ou de tristesse ? Elle ne savait quoi penser...elle connaissait Ulrich depuis toujours mais ils s’étaient séparés...pourquoi ? Son parrain et sa marraine n’étaient autre que les parents d’Ulrich, les 4 parents étaient de vieux amis...et maintenant...pourquoi personne ne lui avait rien dit ? Et Ulrich ? Il fallait qu’elle sache...aussi, elle se leva, ecore tremblante de ses révélations et rejoignit sa mère dans la cuisine.
-Maman...il faut qu’on parle...
-Qu’est-ce qu’il y a, ma chérie ? Tu es toute bizarre.
-Maman...je sais tout...
-Tu sais tout quoi ?
-Je sais tout sur Ulrich, ses parents...j’ai vu les photos et les cassettes. Oui, j’ai regardé dans le coffre.
Sa mère resta de glace. Elle s’agrippa au plan de travail en regardant sa fille avec ces yeux effarés. Elle se reprit et lança, anxieuse.
-Mais...je t’avais pourtant dit de ne pas regarder dedans...
-Je sais. Mais je crois que j’ai bien fait. Quand allais-tu me dire la vérité ? Vous alliez me laisser vivre comme ça avec Ulrich, comme si rien n’était ? Quand je vous ai présentez Ulrich, vous auriez pu me dire...
-Oh, ma chérie, je sais tout ça...si tu savais comme je voulais te le dire, mais...
-Mais ?
-Ton père...oh, viens je vais tout te raconter. De zéro.
-De zéro ?
-Oui...
Elles s’installèrent toutes les deux à la table face à face, Yumi attendant son récit impatiemment.
-Voilà, alors...il faut que tu saches que...Mme Stern...
-Lilli ?proposa la jeune fille.
-Oui, Lilli...elle et moi nous étions...(prononçant ce mot, des larmes perlèrent à ses yeux), enfin, je veux dire euh...
-Vous êtes toujours amies ?
-Oui...ce sont les relations de Tomas et ton père qui ont changé..., alors, Lilli et moi, nous étions très proches. Nous nous sommes connues au lycée comme les hommes. Les meilleurs amies du monde, tu sais...Puis le hasard a fait que, l’espace d’un soir, nous étions sorties en boite toutes les deux, et nous les avons rencontré...c’était vraiment une coïncidence...un Allemand, un Japonais...c’était magique pour nous, on pensait que c’était le destin. Puis, bah, le coup de foudre bien sûr, tu les aurais vu nous draguer...la soirée s’était superbement passée, et nous sommes rentrées envoûtées.
On s’est revu puis rapidement, on s’est mariés. Deux très belles cérémonies...c’était magnifique...ton père et Tomas ont monté une entreprise, aujourd’hui celle que dirige toujours le père d’Ulrich. Nous, nous sommes partis au Japon monter la partie Japonaise, si tu veux, tandis que les Stern s’occupaient de la française. On a fait beaucoup d’aller et retour entre la France et le Japon. Puis, quand je suis tombée enceinte de toi, on est restés un peu plus en France, généralement, ça prenait 2 semaines, là ce fut 2 mois. Je voulais profiter de Lilli. Et vers 7 mois, on a repris l’avion pour aller à la maison. J’ai accouché avec Lilli , ils étaient venus au préalable avant...c’est après ta venue au monde qu’elle m’a annoncé qu’elle était enceinte...on était heureux...tout simplement...tu as grandi, et Ulrich est arrivé...tu as vu la cassette ?
-Oui...souffla Yumi qui était plongée dans l’histoire de son enfance.
-Il était mignon comme tout, comme toi à la naissance...je me rappelle comment tu sautais partout quand on te disait qu’on allait en France pour aller les voir. Tu étais dingue d’Ulrich !
Yumi rougit...vraisemblablement, ils étaient faits pour être ensemble...de près ou de loin elle aimait Ulrich...
-Et bien, oui...sans doute...
-Ne fais pas cette tête, Yumi...j’espère que cette histoire ne gâchera pas votre relation. Au contraire, elle doit la renforcer, vous êtes si proches...
-Je sais maman...je sais. Continue s’il te plait. Comment ça se fait que ses parents soient mon parrain et ma marraine ?
-Tout simplement parce qu’à ton baptême, ce sont eux que nous avons choisi. Ton père est le parrain d’Ulrich aussi...et je suis sa marraine.
-Ouah...c’est...ça me paraît impossible.
-Ca, c’est parce que tu as toujours pris Ulrich pour quelqu’un d’autre, tu t’es toujours imaginé que nous ne les connaissions pas et qu’ils étaient des étrangers. Pour toi, c’est impossible en effet qu’il y ait eu quelque chose entre nous.
-Je dois te dire que oui...c’est...mais et Ulrich ? Il le sait pas non plus, hein ?
-Si ses parents ont respecté ce que nous avions dit...oui.
-Quoi, comment ça ?
Sa mère soupira, apparemment, elle ne voulait pas ressasser ses mauvais souvenirs.
-Quand tu avais 5 ans, Ulrich 4, il y a eu une crise dans l’entreprise. Une histoire bizarre...Des rumeurs ont couru comme quoi Takeo et Tomas, chacun de leur côté, se sont fait passés pour les propriétaires légitimes de l’entreprise.
-Ah bon ? Mais...ils ont pas pu...
-C’étaient des rumeurs Yumi. Malheureusement, je me rappelle très bien quand ton père a apprit que Tomas s’était proclamé le dirigeant de l’entreprise, comme si il n’était pas là...enfin, c’était faux bien sûr. Toutes les deux, Lilli et moi, nous savions que c’était faux. Il y a eu une grosse dispute...ça s’est calmé, mais chacun se méfiait de l’autre...comment voulais-tu vivre avec ça...ils se disputaient pour un rien, leur complicité s’était envolée...tous les soirs, ton père pleurait en silence de la perte de son ami...
-Et après ?
-Après, ils ont décidé de couper les ponts...
-Mais vous ne vous êtes pas interposées toi et Lilli ?
-Tu connais ton père...et Tomas est du même genre. Il fallait bien suivre même si on savait que c’était horrible de se quitter comme ça...nous nous sommes jurés de ne rien vus dire, de tout oublié...des fois, il m’arrive de prendre le téléphone et d’essayer d’appeler chez les Stern...mais ils ont changé le numéro. Je suis tellement malheureuse...perdre Lilli fut horrible.
-Tu ne l’as pas perdu maman. Je suis sûre qu’elle pense à toi, comme toi tu le fais...
Yumi serra sa mère dans ses bras, alors que celle-ci pleurait doucement contre l’épaule de sa fille.







Mr Ishiyama arriva à ce moment là. Telle ne fut pas sa surprise quand il découvrit sa femme et sa fille, pleurant toutes les deux dans la cuisine.
-J’ai...j’ai raté quelque chose ? Qu’est-ce que vous avez toutes les deux ?
Il eut droit à un regard noir de la part des deux femmes. Minako se leva tout de même et vint se poster devant lui.
-Tu veux savoir de quoi on parlait ? Ta fille sait tout...
Mr Ishiyama parut effrayé.
-Elle sait...elle sait quoi ?
-Sur les parents d’Ulrich papa...
-Ah...mais, Minako !On avait dit que...
-Je sais très bien ce qu’on avait dit Takeo, s’écria Mme Ishiyama. Mais crois moi, je n’aurais sûrement pas attendu qu’elle le découvre, car oui, elle l’a découvert toute seule, je lui aurais tout dit, car j’en ai marre de cette histoire stupide !Tu sais très bien que ce n’étaient que des rumeurs fondées sur n’importe quoi qui plus est ! Vous m’avez enlevé ma meilleure amie vous deux ! D’autant que Yumi a perdu Ulrich aussi...tu ne te souviens pas comment ils pleuraient ? Yumi était assez grande pour comprendre la situation...
-Oui, mais pas assez grande pour s’en rappeler...ajouta la jeune fille d’une petite voix.
Les deux parents se tournèrent vers elle, se souvenant de sa présence.
-Tu vois tout le mal que vous nous avez fait toi et Tomas ?enchaîna Minako.
-Je...pardonne moi.
Minako n’en rajouta pas plus, des larmes coulaient à nouveau sur ses joues. Mr Ishiyama vint les sécher et la prit dans ses bras. Elle s’y lova. En un murmure, Takeo dit à Yumi de partir rejoindre Ulrich pour lui expliquer. La jeune fille approuva en silence. Yumi monta au grnier, prit quelques photos et redescendit en bas. Elle sortit discrètement.

Au collège, Odd écoutait de la musique quand son portable sonna. Un SMS lui disant qu’il avait rendez-vous dans la cour, sur un banc. Il expliqua rapidement la situation à Ulrich qui réfléchissait, adossé à la fenêtre, regardant la cour d’un air pénétrant. Odd s’éclipsa alors. Ulrich soupira d’ennuie. Quelqu’un frappa à la porte. Ulrich sursauta mais vint ouvrir. Yumi se tenait là, devant lui, essoufflée.
-Yu...Yumi ?
Yumi le regarda avec un regard profond ce qui le perturba au plus haut point.
-Viens, entre Yu...
Il referma la porte et s’y adossa.
-Pourquoi tu...viens me voir ?
-Ulrich, je...(elle se retourna sur lui et se figea encore, elle se souvenait encore trop bien du mignon bébé sur la cassette). Je...eh bien, il faut qu’on parle...
Ulrich se tendit nerveusement.
-Par...parler de quoi ?
-De...(elle s’assit sur son lit) viens t’asseoir.
Il s’assit et la regarda attendant qu’elle parle.
-Voilà...j’ai découvert cet après-midi...que...tiens.
Elle lui tendit les photos. Ulrich les prit, sans trop savoir ce que c’était. A la première, il se figea. Il se tenait sur une balançoire avec une petite fille aux yeux bridés. Il devait avoir 3 ans...Ulrich fixa Yumi puis l’enfant sur la photo.
-Yumi...
-Je sais. Tu auras du mal à me croire mais, ma mère m’a tout raconté...tout sur tout. Sur Tomas et Lilli...
-Hein ? Comment tu connais mes parents ?
-Je l’ai découvert aussi en regardant les photos, répondit la jeune fille.
Elle prit une des photos et lui montra. Il y avait les adultes réunis et devant les enfants. Tous arboraient un sourire radieux. Elle retourna la photo.
-Tu vois...
-« Tomas, Lilli, Minako, Takeo. Ulrich, Yumi. »Je...Minako et Takeo ?
-Mes parents...si tu veux, j’ai trouvé un coffre dans le grenier rempli de classeurs, d’albums, de cassettes et de photos...
-Ouah...mais Yumi, attends, c’est pas possible...
-Et ben si. Je vais tout te raconter...
Yumi lui narra tout de la première phrase à la dernière du récit de sa mère. Ulrich ne la quittait pas un seul instant des yeux comme elle l’avait fait tout à l’heure. Il buvait ses paroles. A la fin du récit, Ulrich baissa les yeux.
-Quand même...comment ont-ils pu nous le cacher...
Yumi s’étala sur le lit, fatiguée après cette journée riche en révélations. Ulrich se leva et fit les cent pas dans la chambre.
-Ulrich...tu vas me donner le tournis...
-Scuse moi...dis...je...ça va pas changer nos relations, hein ? Enfin, je veux dire...
Yumi se leva et se dirigea vers lui lentement. Doucement, elle caressa la joue du jeune homme. Ulrich rougit. Elle rigola puis regarda à nouveau Ulrich avec son regard de braise qui le faisait fondre.
-Moi...j’aimerais bien que nos relations changent.
-Hein ?
Yumi se rapprocha encore un peu plus de lui.
-Ulrich, je...je...commença-t-elle.
La main d’Ulrich caressa les cheveux de Yumi.
-T’aime...finit-il.
Les deux se rapprochèrent, doucement et s’enlacèrent. Leurs lèvres se rapprochèrent...quand le portable d’Ulrich sonna. Yumi rouvrit les yeux, sortit de son rêve. Ulrich jura et adressant un regard d’excuse à sa belle, partit répondre. C’était son père...
Après une discussion animée, Ulrich raccrocha, énervé.
-Quand je pense qu’il m’a mentit, déjà que je ne l’aime pas...
-Ulrich, tu pourrais venir chez moi, passer la nuit...on regarderais les cassettes, je les ai pas toutes regarder, juste la première...
-Et c’était quoi ?
-....ta naissance...
Ulrich rougit encore une fois de plus. Il sentit deux mains l’entourer et Yumi posa sa tête sur son épaule. Fermant les yeux, il la serra dans ses bras tendrement. Il l’embrassa doucement, puis de plus en plus passionnément. Le plaisir monta en eux et Yumi passa ses mains sous son tee-shirt.
-Alors, qu’a dit ton père ?...murmura-t-elle en un souffle.
Ulrich retira le haut de Yumi. Tout allait très vite, mais ils ne s’en souciaient guère.
-On s’est engueulé (il l’embrassa dans le cou) et je l’ai supplié de redevenir ami avec ton père...
-Et ?
-Et il n’a pas voulu...arrêtons de parler de ça...plus tard, ma Yumi...chuchota Ulrich, passionné.
Il allongea Yumi sur son lit et parcourut ses belles formes du regard avant de le faire avec ses mains. Son corps était sublime à ses yeux, il la dévorait du regard...
-Tu es si belle...mon amour...
Yumi sourit. Enfin, Ulrich se releva et aida Yumi à se rhabiller. Ils ne préféraient pas le faire maintenant, non, ils étaient trop jeunes, ils avaient décidé d’attendre. Laissant un mot à Odd, Ulrich partit avec Yumi chez elle.







L’ambiance s’était décontractée d’un coup, chez les Ishiyama. Hiroki jouait calmement, et les parents se prélassaient sur le canapé. Quand Yumi entra, elle eut du mal à comprendre la situation. Ulrich arriva à sa suite, plus timide que toutes les autres fois où il était venu ici. Minako se leva, hésitante et leva les yeux sur le jeune homme. Ulrich rougit et détourna les yeux, avant de les reposer sur la mère de Yumi. Sa marraine...il n’en croyait pas ses yeux. Il savait qu’il avait été baptisé, mais jamais ses parents ne lui avaient parlé de ses parrains...
Mr Ishiyama se leva également et salua Ulrich d’un hochement de tête. Il voulut se diriger vers lui mais renonça. Il avoua finalement :
-Ulrich...et toi Yumi...si vous saviez comme je m’en veux...j’aurais du faire confiance à ton père...mon filleul...
Le beau brun hésita puis, partit doucement vers Takeo qui le prit dans ses bras. Yumi et sa mère avaient les larmes aux yeux. Hiroki ne comprenait pas, il était descendu pour charrier sa sœur, mais quand il sentit l’ambiance tendue qui régnait dans le salon, il écoutait seulement, silencieux et pensif. Minako appela son fils vers elle.
-Maman...qu’est-ce qui se passe ?
-Mon chéri...on ne vous en a jamais parlé, à toi et ta sœur, mais...quand Yumi était toute petite, nous fréquentions les parents d’Ulrich...
-Quoi ?fit le garçon qui ne comprenait les paroles de sa mère.
-...La mère d’Ulrich est une...ma meilleure amie...et de même pour Mr Stern et papa...on était amis depuis très longtemps, et...nous sommes les parrains d’Ulrich, comme ceux d’Ulrich le sont pour ta sœur.
-Mais...était ? Vous étiez amis ?demanda Hiroki une fois de plus.
-Une longue histoire...idiote. Je te raconterais.
-D’accord...mais là, vous allez vous réconcilier, hein ?
Les retrouvailles s’arrêtèrent d’un coup. Takeo tourna la tête vers son filleul qui prit une mine gêné en repensant à la décision de son père.
-J’ai appelé papa...mais...il veut pas.
Mr Ishiyama tomba dans une grande confusion et il resta pensif pendant plusieurs minutes. Sa femme lui vint en aide.
-Tu sais, je suis sûre que...quand il te verra, quand il nous verra, ça ira mieux, essaya-t-elle de réconforter au mieux en prenant un air confiant.
Son mari réfléchit un instant.
-Tu crois vraiment ? Tu connais Tomas...
Minako prit un air renfrogné. Sur ce point là, son époux avait raison. Connaissant son ami, ce ne serait pas facile...Yumi prit la parole.
-Et si demain, on allait les voir ? De plus, je ne les ai jamais rencontrés...ce sont mes parrains, je voudrais les connaître...
-Yumi...si tu te rappelais seulement la joie que tu avais quand on allait en France...je me rappelle très bien. On arrivait, tu sortais la première et sonnait à la porte. Là, Ulrich t’accueillait dans ses bras et hop, tu lui faisais le traditionnel bisou en guise de bonjour. Puis arrivaient Tomas et Lilli. Tomas avait toujours pour habitude de te prendre dans ses bras et de te faire je ne sais combien de tours, toi sur ses épaules. Et c’était comme ça pendant tout le séjour...Lilli te faisait de jolies coiffures, tu adorais quand elle te coiffait, raconta Minako.
-C’est vrai, maman lisait souvent sur la coiffure, elle en sait sur ce rayon...se rappela Ulrich.
-Et avec la moto de ton père, il vous emmenait souvent en balade comme moi je le faisais au Japon, dans les rues de Kyoto.
-Oui, vous rentriez souvent tard aussi...on s’inquiétait souvent avec Lilli...hein, tu t’en rappelles de ça ?lança Minako avec un regard accusateur vers son mari.
-Heu...oui, fit-il, en rougissant.
-Hum...et après, les enfants fatigués...ahlala je vous jure...
Yumi et Ulrich étouffèrent un rire devant la nostalgie de la mère des enfants Ishiyama.
-C’est vrai que je donnerais n’importe quoi pour retrouver cette époque...souffla Takeo.
-Au fait, Ulrich, je suppose que tu veux voir les cassettes ? Toi aussi Yumi ?demanda Mme Ishiyama.
-Bien sûr, firent en cœur les deux adolescents.
Ulrich prit la main de Yumi et l’attira vers lui, elle se laissa aller tout contre lui. Ils se s’étaient pas rendus compte que tout le monde les regardait. Ulrich rougit quand il le vit. Il lâcha doucement Yumi, ce qui la ramena à la réalité. Elle rougit et essaya de s’expliquer devant sa famille. Mais son père l’arrêta d’un geste et lui fit comprendre que c’était naturel. Depuis le temps qu’ils se connaissaient, il s’en doutait grandement.
Ulrich et Yumi partirent direction le grenier, le jeune homme sur les talons de la jeune fille, la taquinant un peu pour finir par l’enlacer.
Ils arrivèrent dans la pièce sombre et Yumi alla vers le coffre qui contenait tant de leurs souvenirs. Doucement, elle l’ouvrit et retira précieusement le gros classeur qu’elle avait ouvert cet après-midi. Ulrich s’agenouilla à côté d’elle et posa sa tête sur son épaule gauche. La jeune fille tournait les pages lentement, savourant avec Ulrich ses parcelles de souvenirs et de bonheur. Des larmes commencèrent à couler sur le pull de la Japonaise qui s’aperçut qu’Ulrich pleurait. Elle posa le livre avec délicatesse et se tourna vers lui pour le prendre dans ses bras.
-Je suis si contente que...qu’on se soit retrouvés...Je t’aime.
-Moi aussi...regarde !
Yumi regarda le classeur. Ulrich pointait le doigt sur une photo qui illumina le cœur de la Japonaise. C’était une photo prise dans le jardin de Yumi. Elle et lui étaient au pied d’un grand cerisier fleuri. Yumi devait avoir 5 ans et Ulrich 4 ans d’après la date. Ils étaient enlacés tendrement pour un petit bisou sur la bouche. On voyait au loin le reste de la famille qui regardait la scène avec des appareils photos pour immortaliser ce moment. Ils avaient sûrement du être surpris. Les deux adolescents se serrèrent dans leurs bras et continuèrent d’observer la photo tendrement.







Au collège, Odd rentrait dans sa chambre et aperçut à peine le petit mot, laissé par Ulrich. Sa vision se brouillait au fur et mesure, et son œil gonflait. En effet, il y avait peut-être été un peu fort avec cette fille, il n’aurait sûrement pas un œil au beurre noir s’il ne l’avait pas embrassé si tôt...
Une fois que son œil commençait à dégonfler, il lut le mot. Surpris et surtout peiné que son ami soit heureux en amour et pas lui, il s’allongea sur son lit, penaud.
Cependant, il était content pour le couple et se demandait bien le lequel des deux avait fait le premier pas. En tout cas, il savait que la nuit serait chaude en révélations. Mais Odd ne pensait pas que ce serait des révélations de ce genre car Ulrich n’avait en aucun cas parler de cette histoire dans son mot. Aelita arriva dans la chambre, suivi de près par Jérémie. Elle manqua crier quand elle vit le visage balafré d’Odd.
-Oooodd !Qu’est-ce qui t’arrive ?demanda-t-elle, horrifiée.
-Aelita, calme toi, rassura Jérémie. Odd a juste eu...euh, je dirais une mésaventure amoureuse.
-Oui, t’en fais pas Aelita, ça va très bien, ça commence même à dégonfler...
La pauvre Aelita se demandait, elle, comment on pouvait gonfler autant sur Terre.
-Sinon, vous vouliez quoi ? s’informa Odd.
-Oh...on voulait passer voir si ça allait. Mais où est Ulrich ?fit le petit génie.
Odd prit un air romantique, le même qui lui avait pourtant valu cet œil au beurre noir.
-Il est avec sa belle...regarde.
Il tendit le post-it aux deux amoureux.
-Chez Yumi...comme c’est romantique, je suis sûre qu’ils se le sont avoués !s’extasia la jeune fille aux cheveux roses.
-Je vous parie tout ce que tu veux qu’ils s’embrassent en ce moment même !D’ailleurs, j’en connais deux autres qui feraient bien de faire pareil..., ironisa le blondinet.
Les deux scientifiques rougirent. Jérémie s’empressa de trouver une excuse pour s’éclipser avec la jeune fille.
Odd pansa encore un peu son œil avant de jeter le coton. Il s’endormit quelques minutes plus tard, seul dans sa chambre.

Hiroki s’endormait sous les conseils de sa mère tandis que les deux adolescents redescendaient du grenier pour aller dans la chambre de Yumi, les bras tous deux chargés de cassettes. Ulrich s’asseyait sur le lit, impatient. Yumi lança la première cassette qui les concernait et s’assit entre les jambes d’Ulrich qui referma ses bras sur elle. La vidéo débuta normalement sur la naissance du beau brun qui regarda la scène, ému. La scène continua puis passa aux anniversaires. Quand la cassette fut finie, Ulrich était en larmes et Yumi se cachait le visage, réservée concernant ses sentiments en bonne Japonaise. Ulrich l’empêcha d’aller retirer la cassette qui s’était rembobinée. Il la retint dans ses bras et caressa ses doux cheveux. Yumi se retourna et le beau brun essuya ses larmes.
-Rassure moi, ce sont des larmes de bonheur, hein ?demanda-t-il.
-Oui, fit la jeune fille en rigolant. Ne t’en fais pas, tout va bien...
-Oui, sauf...
-N’y pense pas. On verra demain mon cœur...
Le visage du jeune homme s’illumina.
-Mon cœur ?
-Oui, mon cœur. Tu n’aimes pas ?
-Je n’aime pas. J’adore...
Il enfouit sa tête dans son cou pour l’embrasser et la chatouilla. Elle éclata de rire tout en essayant de se débattre pour échapper à son petit ami. Ulrich ne la laissa pas faire et la bloqua sur le lit, déterminé à la faire hurler de rire. Il la chatouilla. La jeune Japonaise n’en pouvait plus, elle se cambrait tout en riant. Ulrich arrêta pour lui laisser le temps de respirer. Elle était anéantie et essayait de reprendre son souffle. Par saccade, elle ne pouvait s’en empêcher de rire en repensant ce moment de complicité avec Ulrich. Ce dernier était parti changer la cassette pour la suivante. D’après la légende, c’était « les vacances 95 ». Yumi devait avoir 3 ans et lui 2. Il lança la vidéo et rejoint Yumi sur le lit. Ils étaient sur une plage.
-Tokyo !C’est la plage de Tokyo...s’exclama-t-elle.
En effet, beaucoup de Japonais naviguaient devant la caméras tout comme une fillette coiffée en une longue tresse noire et avec un maillot de bain mauve.
-Coucou Yumi !fit la personne qui filmait. C’était une voix masculine, ce devait être Takeo puisque Tomas était dans le champ.
La petite fille se retourna sur la caméra et s’indigna de voir son père la filmer.
-Papaaaa !!J’aime pas quand tu me filmes, fit-elle, boudeuse.
-Mais tu es jolie comme tout, ma puce ! Papa aime bien te filmer parce que tu es belle.
La moue sur le visage de la petite asiatique s’effaça pour laisser place à un grand sourire.
-C’est vrai ?
-Bien sûr. Ne t’ai-je déjà pas dit que ton père ne mentait jamais ?
La fillette partit gambader sur le sable, creusant des trous un peu partout, habitude des jeunes enfants de son âge sur une plage de sable fin. Elle appela Ulrich. La caméra tourna vers les serviettes. Un garçon essayait d’échapper à sa mère pour aller la voir. Mais une main le retint fermement.
-Il ne me semble pas que j’ai fini de te mettre de la crème sur le dos, jeune homme...dit Lilli.
C’est Yumi qui vint à lui.
-D’ailleurs toi aussi, mistinguette, viens donc te passer de la crème. Minako, je lui passe de la mienne ? Pour enfant de toute façon ?
-Oui, oui...souffla Minako, qui cherchait désespérément sa montre, perdue dans son sac.
-Ah...t’en fais pas, d’ici ce soir, tu l’auras retrouvé ta montre Mina’, fit Lilli en utilisant le surnom de Minako pour la détendre.
-Oui...tu as raison. Viens Yumi, je vais t’en passer.
La petite fille obéit sagement et vint s’asseoir dos à sa mère qui commença à la badigeonner de crème. Ulrich chatouilla les pieds de Yumi qui ramena ses jambes, repliées contre elle. Elle lui tira la langue et il fit de même. Ulrich fut libéré peu de temps avant la Japonaise. Il courut maladroitement dans le sable chaud et finit par revenir sur les serviettes tellement le sol était brûlant. Tomas le prit dans ses bras et commença à l’emmener à la mer, suivi de près par Yumi qui sautillait derrière lui gaiement, un seau et une pelle à la main. Le père posa délicatement son fils dans l’eau salée de l’océan pacifique. Enfin...essaya. Au contact de l’eau, Ulrich s’agrippa du mieux qu’il pouvait à son père, ne voulant plus descendre. Yumi, elle était déjà dans sa bouée, entrain de se mouiller pour éviter l’hydrocution et nager sur les bords. Mais elle se rapprocha quand elle vit qu’il y avait un problème. Ulrich la regardait, envieux et voulait rejoindre son amie, mais l’eau lui faisait atrocement peur. Tomas avait bien comprit le problème, son fils était encore jeune, ça aurait été un miracle s’il n’aurait pas eu cette réaction.
-Ulrich...regarde Yumi est dans l’eau, tu ne crains rien, je te l’assure.
L’enfant répondit négativement. A chaque vague, il s’accrochait à son père, effrayé. Yumi, elle, se laissait porter par les vagues et riait aux éclats. Ulrich la vit et eut l’air de réfléchir.
-Tu vois...elle s’amuse beaucoup, et elle veut que tu viennes, hein Yumi ?
-Ouiiiiiii !!Viens Ulrich !!Elle est bonne l’eau!répondit joyeusement la fillette.
-Allez, et je reste juste à côté de toi, mon ange, rassura le jeune père.
Ulrich regarda l’eau, son père, puis Yumi. Finalement, il fit « oui » de la tête. Tomas, fier de son fils, l’assit sur le sable mouillé et appela Yumi. La petite fille accouru, trempée des pieds à la tête.
-Oui parrain ?
-Ulrich, ça te plairait que Yumi te mouille avant d’aller dans l’eau. Elle l’a fait.
-Ouiii !accepta-t-il.
Yumi apporta de l’eau avec son seau et commença à asperger Ulrich qui éclata de rire. Sa peur avait disparu et avec l’aide de son père, il s’amusait en compagnie de Yumi qui prenait bien soin de lui, surveillant le moindre de ses faits et gestes une fois qu’il fut dans l’eau.







Ils continuèrent de ressasser des souvenirs qu’ils n’avaient jamais revécu. La tête de Yumi baissait petit à petit sur l’épaule d’Ulrich. Elle s’endormit finalement dans les bras de ce dernier qui la reposa sur le lit délicatement pour ne pas la réveiller. Il arrêta la cassette et alla se poster à la fenêtre pour réfléchir un peu. Est-ce que son père allait bien réagir face aux Ishiyama ? Il l’espérait de tout son cœur. Rien que le fait de penser qu’il avait passé ses premières années avec la fille qu’il aimait plus que tout, le remplissait de bonheur. Mais qu’il ne s’en rappelait plus laissait un goût amer au jeune homme. Après quelques minutes d’intense réflexion, il retourna sur le lit et s’emparant d’une couette qu’il posa sur elle et lui. Entourant sa taille de ses bras, il se colla à la Japonaise qui dormait profondément. Elle s’était mise en chemise de nuit avant de s’endormir. Lui avait retiré son tee-shirt et se retrouvait en bermuda bordeaux. La nuit s’écoula normalement, mais vers 4h du matin, le jeune homme sentit un vide à ses côtés ce qui le réveilla. Une ombre était assise par terre, feuilletant un gros livre. Ulrich s’approcha et entoura la silhouette de ses bras. Yumi se retourna et lui sourit.
-Ce n’est pas très beau de rester éveillée la nuit, souffla Ulrich.
-Je te rappelle que toi aussi tu es levé...répliqua la Japonaise.
La discussion se conclut très vite par un doux baiser. Yumi referma l’album photo. Ulrich la tira par la main vers le lit où il l’allongea pour la détendre. Ils avaient encore quelques heures devant eux pour profiter de leur amour.
Des voix parlaient dehors, dans le couloir des chambres. Quand Ulrich se réveilla, il était un peu perdu mais il se rappela vite qu’il était chez Yumi, de plus dans sa chambre. Cette fois, elle était toujours à ses côtés. Il s’était redressé mais il se rallongea, voulant flemmarder un peu en compagnie de sa belle. Elle se retourna justement, encore au milieu des rêves. Son visage était doux et un sourire se dessina lentement sur ses lèvres. Ulrich la contempla longtemps, heureux de sa relation avec la jeune fille. Elle ouvrit les yeux peu de temps après, soupirant d’aise. Automatiquement, des bras l’entourèrent amoureusement, comme pour la protéger. Elle se serra contre lui, ils étaient au corps à corps. La chaleur les entourait. Ulrich chercha les douces lèvres de la jeune fille pour les embrasser fougueusement. La main droite d’Ulrich caressa la cuisse de Yumi et sa main gauche passa dans ses cheveux. Soudain, un grondement rompit l’atmosphère magique. Yumi regarda Ulrich avec un air accusateur.
-Odd te manque ?
-Bah quoi ?! On a pas dîné hier, Yu...,s’expliqua Ulrich.
-T’avais qu’à te débrouiller mon chéri !
Et sur ces belles paroles, elle se redressa. Vu d’ici, la chemise de nuit ne cachait pas grand chose. Etant tirée, elle moulait à merveille les formes de la jeune fille. Ulrich perdait la tête, la contemplant amoureusement. Yumi fit mine de lui donner une petite claque sur la joue avec un sourire aux lèvres.
-Et arrête de me mater !
Ulrich plaqua Yumi sur le lit et la chatouilla longuement, elle se cambrait tout en riant, ne pouvant plus se retenir à bout de souffle. Finalement, il la lâcha un moment et elle put s’en fuir à toute vitesse pour lui échapper. Ulrich s’amusait de la taquiner et la jeune fille adorait quand il s’occupait d’elle.
-Allez, comme je vois que ta faim est intenable, allons déjeuner, proposa-t-elle.
-Avec joie !
Il commença à l’embrasser dans le cou passionnément et avec force, elle se laissa aller contre lui mais répliqua.
-Je n’ai pas dit moi, idiot !plaisanta-t-elle.
Mais apparemment, c’était bien l’idée qu’avait Ulrich. Yumi essaya de se traîner vers la porte. La situation prenait une drôle de tournure pour les deux adolescents qui prenaient plaisir à chahuter ensemble. Ils se détachèrent enfin et purent descendre. De la cuisine sortait une douce odeur d’œuf brouillés, de bacon. Yumi était plutôt surprise, d’habitude, c’était petit déjeuner japonais. Elle s’avança vers sa mère et l’embrassa sur la joue, Minako lui rendit la pareille.
-Bien dormi, ma puce ?demanda-t-elle d’une voix douce.
-Super bien, fit la jeune fille en s’étirant vivement.
-Et toi Ulrich ? J’espère que tu as trouvé une place où te loger, je n’osais pas vous déranger, hier.
Les deux amoureux rougissaient à présent en repensant à leur belle nuit passée ensemble.
-Oui oui, j’ai bien dormi...merci, répondit Ulrich.
-Allez, mangez, ça va être froid, dit Minako en tendant 2 assiettes, remplies de mets fascinants.
Les deux jeunes s’installèrent à table, aux côtés d’Hiroki.
-Dis maman...pourquoi on mange pas Japonais ?bafouilla Yumi.
-Oh, j’ai pensé qu’Ulrich serait plus à l’aise avec de la nourriture française. Ca te convient ?
-Oui oui...
-J’aime bien venir chez vous, car je sais que je mangerais Japonais...bégaya le jeune homme.
-Oh, je suis désolée, et bien tu vois, j’ai cru bien faire...mais ça n’a pas marché !
-C’est pas grave, ma...dame.
-Oh non, Ulrich alors pas de ça avec moi !fit Mme Ishiyama en se retournant, brandissant sa spatule devant les enfants. C’est Minako, un point c’est tout. Si je te vois encore entrain de m’appeler comme ça, ça va mal aller !
Tout le monde en resta bouche bée.
-D’a...d’accord, Mina...ko.
-Je me souviens que tu m’appelais Miko...tu n’arrivais jamais à prononcer mon nom correctement...c’était le...bon temps, rêva-t-elle avec un brin de nostalgie.
Yumi se leva et enlaça sa mère.
-Mais je suis sûre que l’on va se retrouver aujourd’hui... !murmura la jeune fille.
Ulrich baissa les yeux. Il détesterait que son père vienne gâcher ce bonheur en refusant l’amitié des Ishiyama. Serrant les poings, il se prit à espérer que tout se passe bien...
-Au fait, où est Papa ? demanda Yumi, revenant à sa place.
-Il est parti chercher de l’essence. Rassure moi, ’Rich, vous habitez toujours au même endroit ?
-Euh...o, oui...,fit-il, un peu décontenancé que sa marraine l’appelle par le surnom que sa famille utilisait. Cela prouvait bien que les Ishiyama avaient fait parti de la famille il y a quelques années. Et Ulrich ferait tout pour que cette époque revienne dans les cœurs.







La voiture roulait maintenant depuis une bonne demi-heure. Minako s’éventait énergiquement, la température étant montée, et l’été battait son plein. Yumi s’était endormie sur l’épaule d’Ulrich qui surveillait la route, attendant impatiemment qu’ils arrivent chez lui. Hiroki s’était endormi aussi sur l’épaule de sa sœur. Takeo conduisait assez nerveusement, stressé des retrouvailles. A la sortie d’un virage, une somptueuse villa apparut. La maison était entourée d’un parc très beau et très fleuri. Ulrich trépignait sur son siège, ce qui réveilla Yumi et du même coup Hiroki. Les deux enfants Ishiyama avaient tous deux une drôle de tête endormie, ce qui accentuait leurs similitudes. Yumi se recoiffa prestement ce qui amusa Ulrich. Il l’arrêta en lui soufflant aux oreilles.
-Tu sais, je veux que tu sois naturelle devant mes parents, tu sais bien qu’ils sont...
-Je sais, coupa Yumi.
Elle descendit de voiture après Ulrich qui l’aida à sortir. La maison avait l’air de s’agiter. Une vieille femme sortit. Elle manqua tomber en faisant face à Minako et Takeo.
-Mon...monsieur et ma...dame Ishiyama...bégaya-t-elle, n’en croyant pas ses yeux. Ca me fait tellement plaisir...de vous voir, je...
Minako s’avança, rayonnante.
-Laissez Alice, reprenez vous...calmez vous.
-Oui, je...mais qu’est-ce que vous faites ici, si je puis me permettre, madame ?
-Nous sommes ici pour...renouer les liens, fit Takeo.
Yumi s’avançait dans l’allée du jardin des Stern et sourit à la vieille femme. Cette dernière s’avança également avec un air regard étonné.
-Je...Yu...mi ?
La jeune fille rougit.
-Oui, c’est ça...
-Comme tu as grandi...tu es devenue une belle et grande jeune fille, élancée...tu n’es plus la fillette que j’ai connu, à part peut-être tes beaux yeux bridés pétillants de malice...toujours à faire les 400 coups avec Ulrich...(elle tourna la tête vers le jeune homme qui la salua).
La porte s’ouvrit à nouveau sur un homme bien habillé, droit et fier, les cheveux plaqués malgré quelques mèches rebelles qui caractérisaient également la coiffure de son fils unique...Mr Stern ouvrit de grands yeux devant le petit monde qui se trouvait à l’entrée de chez lui.
-Qu’est-ce que...qu’est-ce que vous faites là ???demanda-t-il d’une voix tonitruante qui résonna à travers le domaine. Cette question attira une femme, un peu moins de 40 ans, suivie par une petite fille haute comme trois pommes. Elle était aussi brune que son fils et très belle. Minako et elle se raidirent à la vue de l’autre. Finalement, l’une fit un pas et l’autre courut pour se jeter dans les bras de son amie. La scène était émouvante tandis que Mr Stern reprenait contenance, sûrement pour mieux crier. Les deux femmes se tournèrent vers lui, toujours enlacées et les larmes au yeux.
-Bonjour...Minako...commença-t-il, un peu irrité mais déstabilisé.
-Bonjour Tomas...tu as bien changé...
-Qu’est-ce que tu insinues ??s’exclama Tomas, de plus en plus nerveux de ce qui allait se passer.
-Arrête la comédie Tomas, interrompit Takeo. On a assez joué. Nos femmes et nos enfants ont assez durement payé, je pense. Tu ne crois pas qu’il serait temps d’arrêter notre manège et de reprendre la vie comme avant ?
La petite fille qui suivait Lilli dépassa tout le monde en courant pour atteindre Ulrich. Celui-ci l’attrapa au vol quand elle lui sauta au cou.
-Bonjour Monika !
-Bonjour grand frère !
Yumi se tourna vers Ulrich qui la regarda, gêné. Elle lui sourit pour le rassurer. Minako contemplait la fillette.
-Elle te ressemble tellement Lilli !
-Merci Mina’...j’aurais tellement aimé que tu sois avec moi toutes ces années...
-Moi aussi.
Elles se serrèrent à nouveau. Ulrich prit Monika dans ses bras et se dirigea vers Yumi.
-Bon, euh...Yumi, je te présente Monika, c’est...ma petite sœur...
-Ca, je le vois bien !Elle te ressemble beaucoup...(se mit à la hauteur de la fillette) Bonjour toi, je m’appelle Yumi. Tu as quel âge ?
La petite Monika n’était pas très en confiance, en tout cas, pas assez pour répondre à la Japonaise. Après avoir fixé ses beaux yeux bridés, elle enfouit son visage dans la veste d’Ulrich.
-Hé, la miss...on répond quand on est polie !
-6 ans.
Elle repartit aussitôt contre Ulrich, ce qui fit rire Yumi.
-Tu es jolie comme tout, j’espère qu’on sera amies, fit la jeune fille pour rassurer la fillette, en lui caressant les cheveux doucement.
Une tête sortit.
-C’est vrai ?
-Bien sûr...pourquoi te mentirais-je ?
-Hum...et toi, tu as quel âge ?
-Je vais bientôt avoir 16 ans...(jette un regard à Ulrich) dans une semaine...
La situation était plutôt amusante, d’un côté, Monika avait les yeux pétillants en s’exclamant « dans une semaine ! » et Ulrich tirait une mine déconfite, se rappelant de ce fameux jour...il murmurait un «dans une semaine... » assez déplorable. Yumi éclata de rire et fit une pichenette au nez de Monika.
-Oui, dans une semaine. Hein Ulrich, tu n’as pas oublié j’espère ?
-Heu...non, non, bien sûr que non...
Sa jeune sœur lui souffla quelque chose à l’oreille que Yumi perçut malgré tout. Ulrich blêmit mais la voix de sa mère le sauva.
-Allez, les enfants, on va à la maison !prévint Lilli. Au fait Ulrich...tu ne dis plus bonjour à ta mère ?
Ulrich posa sa sœur par terre et vint saluer sa mère. Monika prit prestement la main de Yumi et l’emmena vers la maison. Yumi embrassa Lilli qui était étonnée comme Alice qu’elle est tant changée. Une fois à l’intérieur, Tomas avait disparu, mais l’ambiance était calme. On découvrait les changements qui s’étaient produits après la séparation...les cadets, la vie qui s’était écoulée durant un peu plus de dix ans...
Les Ishiyama revisitaient la maison, mais elle n’avait pas changé, hormis quelques trucs par ci par là. C’était principalement pour Yumi et Hiroki. Monika suivait la jeune fille partout. Le petit groupe passant devant la chambre d’Ulrich, Yumi s’y attarda un peu, sans pour autant rompre l’intimité du garçon en rentrant dans la pièce. Mais elle y fut contrainte quand quelqu’un la souleva de terre et la jeta sur le lit. Un sourire aux lèvres, Yumi se retourna bien évidemment sur Ulrich qui lui souriait également d’un air complice.
La Japonaise explora un peu plus la chambre de ses beaux yeux. Elle était plutôt simple, et représentant bien le caractère du jeune homme. Monika apparut, souriante et se jeta sur le lit à côté de Yumi.
-Vous allez rester pour manger ?
-Oh, hé bien...sûrement, je ne sais pas...avoua la jeune Japonaise.
-Ca serait bien !Tiens, Yumi, viens voir ma chambre, fit la fillette en tirant la main de Yumi qui jeta un regard à Ulrich. Celui-ci essaya de contenir la joie de sa sœur.
-Tu sais Monika, on ne sait pas encore si...
-Si quoi ? demanda-t-elle.
-Heu, ben...
Yumi décider d’aider Ulrich, voyant qu’il ne savait pas quels mots employer pour lui expliquer. Elle s’agenouilla et prit les mains de Monika.
-Tu vois, mes parents à moi, ils sont amis avec tes parents...
-Alors vous allez rester !!s’exclama la fillette, l’interrompant.
-Oui, mais il y a eu une grosse dispute, tu vois, et on ne sait pas si ils sont toujours amis...
Le sourire de Monika s’effaçait peu à peu.
-Mais je suis sûre que tout va s’arranger Monika ! Ca va aller...
La fillette réfléchit un peu puis continua d’emmener la Japonaise dans sa chambre. Elle était comme son frère, réservée, et avait bien le même caractère que lui, ne voulant pas montrer ses sentiments inconsciemment.
La chambre était d’un bleu pâle, ce qui la rendait paisible. Un coffre, une coiffeuse, quelques peluches ornaient la chambre. Des photos de famille, représentant Ulrich et elle, toute petite. Le jeune homme avait alors 9 ans. Il tenait sa sœur cadette dans les bras, assis dans un coin du parc. Yumi observait les photos quand les 3 entendirent que la conversation montait d’un cran à l’étage inférieur. Ulrich entraîna Yumi au rez-de-chaussée pour voir ce qu’il se passait. Il leur sembla qu’ils avaient retrouvé Tomas...Lilli criait contre lui, tandis que Minako retenait Takeo d’intervenir pour une violente bagarre entre les 2 hommes.
Yumi descendit à toute vitesse et demanda la raison de cette tension à son frère.
-Le père d’Ulrich est revenu et il était très en colère...Il a commencé à crier sur Papa en l’accusant d’avoir eu une relation avec sa femme...Ca veut dire quoi Yumi ? narra Hiroki.
Yumi était choquée mais comprenait à présent pourquoi la dispute d’il y a 10 ans avait été si violente. Il s’était passé quelque chose de plus grave...
-Yumi ? demanda le garçon.
-Je...ça veut dire que cette histoire , n’est pas prête de se terminer...







-Bon, Tomas, tu te calmes une bonne fois pour toutes !s’écria Minako, qui commençait à en avoir marre. Tu te la boucles, tu nous écoutes !continua-t-elle en hurlant.
Tout le monde se tut car personne n’avait entendu Minako parler grossièrement. Cela n’était pas bon signe. Yumi se releva et observa attentivement chacun à la dérobée afin d’essayer de prévoir la suite. Ulrich la rejoignit et se posta à ses côtés, attentif également à chaque mouvement. Lilli relâcha son mari et le fixa de ses yeux bruns.
-Comment peux-tu insinuer une relation entre Takeo et moi ?
Pas de réponse, Tomas se contentait de la regarder.
-Répond Tomas !!!cria-t-elle.
Son époux la regarda d’un air indifférent.
-Te mêle pas de ça Lilli !
Il eut droit à une baffe direct et bien placé sur la joue gauche. Une marque ne tarda pas à apparaître.
Tomas se retint visiblement de riposter.

-Comment peux-tu penser ça...Je suis ta femme !!Tu n’as pas confiance ?! Et en ton ami pour qui tu pleures chaque soir dans l’espoir de retrouver l’époque que tu as sois-disant bannie de ton cœur ! Tu me dégoûtes...
Lilli tourna les talons et partit vers le couple Ishiyama qui s’était calmé aussi.
-Minako, je suis vraiment désolée, je...
-Laisse Lilli, c’est pas grave...dit-elle en regardant avec insistance Takeo.
-Ecoute, je...commença Mr Ishiyama.
-Non, ne dis rien, vous êtes pas mieux qu’il y a 10 ans...interrompit sa femme.
Elle appela Yumi et Hiroki qui vinrent lentement vers eux.
-Ulrich, on te ramène au collège, mon chéri ?
-Euh, oui, d’accord...
Tout le monde arborait un ton maussade. Lilli était montée en haut, voir sa fille, tout en pleurant. Ils commencèrent à monter dans la voiture sous l’œil triste d’Alice qui s’était fait une joie de retrouver « son temps ». Au moment de démarrer, Takeo eut une hésitation. Il regarda la maison puis le tableau de bord. Il se tourna vers les enfants, et sa femme dont les yeux perlaient de larmes. Tomas fit quelques pas hors de la maison pour voir la voiture faire demi-tour et s’éloigner lentement...
Dans la voiture, Yumi avait le regard fuyant vers la route, et les caresses d’Ulrich n’y faisaient rien. Finalement, repoussant une énième fois la main du jeune homme sur sa cuisse, elle questionna son père d’une voix sèche.
-Dis Papa, pourquoi t’es si bête ?
La voiture freina d’un coup. Le père se retourna lentement vers sa fille, avec des yeux étonnés.
-Tu...tu plaisantes là Yumi ?
-Non.
Minako se retourna doucement aussi, regardant sa fille dans les yeux. Hiroki observait la scène, la bouche ouverte de surprise. Le respect était de rigueur pour les Japonais, et avec le ton dont sa sœur avait fait preuve devant leur père, il osait à peine imaginer ce qu’il pouvait arriver. Ulrich, lui, savait très bien aussi à quoi pouvait s’attendre sa petite amie avec cette phrase.
-Yumi, ne te mêle pas de ça ma puce, ça ira...fit Minako.
-Mais je veux savoir !démentit la jeune fille.
-Il ne s’est pas parfaitement rien passé, Yumi, reprit sa mère.
-Comme l’autre histoire entre toi et Tomas...marmonna Takeo.
Sa femme se retourna, outrée.
-Non mais, vous n’avez pas fini !Merci pour la confiance que tu m’accordes, Takeo, merci beaucoup ! Si j’avais écouté ma mère...
-Si t’avais écouté ta mère, si t’avais écouté ta mère, toi aussi arrête !
-Ce ne sont que des histoires Takeo, des his-toires !
-Des histoires d’amour, peut-être, hein ?!
-Des rumeurs...quand cesseras-tu avec ton esprit macho !
-Moi, macho !?
-Oui, mon cher !Et idiot ! Tu fais confiance à des personnes jalouses de notre entreprise, plutôt qu’à tes propres amis, et ta femme !
Takeo ne répondit rien. Il savait pertinemment que Minako avait raison. La voiture redémarra dans un silence encore plus pesant qu’avant.
Ils arrivèrent chez les Ishiyama. Chacun s’affaira silencieusement à ses occupations. Saluant ses parrains, Ulrich retourna avec Yumi au collège car celle-ci avait reçu un message inquiétant de Jérémie. Apparemment, XANA avait activé une tour. Mais Jérémie ne la trouvait nulle part dans Lyoko. Les amoureux arrivèrent rapidement au labo, Odd les attendant devant l’usine. Le blondinet remarqua tout de suite qu’il y avait quelque chose. Yumi était distante et Ulrich plus pensif qu’à son habitude.
-Dis...il s’est passé quelque chose ?demanda Odd à Ulrich dans un murmure.
-Laisse, je t’expliquerais...
Yumi était passée devant, elle était aux cordes. Ulrich admira son fin corps élancé et sportif. Ils s’étaient trouvés, et leur amour pouvait s’afficher au grand jour mais pourquoi avait-il fallu qu’il y ait cette histoire ?
C’était invraisemblable, remarque quand la Japonaise lui avait appris la vérité, il n’en croyait pas ses yeux déjà alors là...que c’était-il passé entre leurs parents ? Rumeurs ou tromperies ?







Yumi toujours en tête, le trio arriva au labo, découvrant un Jérémie décontenancé et une Aelita, inquiète de l'agacement du petit génie.
-Alors, les nouvelles? demanda précipitament la Japonaise.
Aelita se retourna vivement et reprit des couleurs.
-XANA a attaqué...
-Et? l'encouragea Ulrich.
-Et je ne trouve pas cette fichue tour!!! s'exclama le petit génie.
-Zen, Jérèm', si le super-scan ne la trouve pas cette tour, nous on va aller jeter un oeil, lança Odd.
-Je vais avec vous, fit la jeune fille aux cheveux roses.
-Non, Aelita, aucune attaque n'a été lancé sur Terre, et on ne sait donc absolument pas ce que XANA nous réserve, refusa Jérémie.
La jeune fille croisa les bras, passive et se posa contre un mur, sous l'oeil compatissant des 2 autres garçons. Yumi, elle, était déjà dans le monte-charge, impatiente et frustrée.
-Bon, vous venez?! s'écria-t-elle, avec un air froid.
Ulrich soupira de lassitude face à la situation. XANA leur en faisait baver, leurs parents aussi et Yumi se barricadait à nouveau dans son mur de glace, privant tout être de contact avec elle.
Il se posa pourtant à quelques centimètres d'elle, n'admettant pas la défaite pour si peu.
Odd rentra lui aussi et actionna l'ascenceur. Quelques instants plus tard, une geisha, un samouraï et un homme-chat atterrissaient souplement dans le territoire désert.
-Bon, groupé ou chacun de son côté?demanda Odd.
Yumi s'élança vers le nord du territoire, abondonnant ses compagnons.
-Ca a le mérité d'être clair...lâcha le félin tandis que le jeune brun jurait de son impuissance envers la jeune fille.
-Jérémie, surveille bien Yumi sur tes écrans s'il te plait, je ne voudrais pas qu'elle fasse de bêtises, recommanda Ulrich une fois que Yumi était hors d'écoute.
-Ok, faites bien attention à vous, XANA est à l'oeuvre...
Les deux amis se lancèrent chacun d'un côté, Ulrich l'est et Odd l'ouest.
-Si j'avais été là, j'aurais pu balayer le côté sud...murmura Aelita d'une voix de reproche.
-S'il te plait, Aelita, répliqua Jérémie avec un regard suppliant. C'est pour ton bien que je fais ça. Et tu le sais.
-Oui...
La jeune fille sentait pourtant qu'elle ne pourrait plus tenir très longtemps comme ça. Cette situation passive ne lui plaisait guère, elle voulait se battre comme les autres. Comptait-elle vraiment aux yeux de Jérémie? Etait-ce ça la protection qu'il pouvait lui offrir?

Yumi courait depuis maintenant 10 min sans arrêt. Ses sens étaient aux aguets et ses yeux balayaient les alentours. Un petite voix au fond d'elle lui murmurait de revenir en arrière et de se lover contre Ulrich, de lui pardonner, de l'embrasser...et plus Yumi avançait, plus elle avait l'impression que cette voix criait toute la tristesse que son coeur contenait. Elle était mal, très mal...

Ulrich lança un regard avenant. Caché derrière un rocher, il sentait un bruissement d'ailes, ce qui ne faisait qu'augmenter son angoisse. Un frôlion apparut au dessus de lui et chargea. Le samouraï roula sur le côté, manquant le tir de peu. Bientôt une escadrille se lançait à la poursuite du jeune homme qui préféra continuer sa route plutôt que d'affronter des adversaires aériens. Si Yumi avait été là, il aurait pu les battre sans problème avec son éventail et sa souplesse qui la rendait redoutable de tous les monstres. Son coeur brûlait de la revoir, et un sentiment intense de solitude l'envahit alors qu'il annonçait à Jérémie qu'il était poursuivi.
-La tour ne doit pas êrte bien loin alors, je préviens Odd et Yumi, ils te rejoindront. Aelita, va dans la salle des scanners, je vais te virtualiser. Ulrich te récupérera.
Le coeur de ce dernier se serra un peu plus.







-Odd! Rapatriement vers l'est! Ulrich a eu des ennuis, et la tour semble se situer de son côté! décréta Jérémie.
-Compris chef, demi tour toute! feigna le blagueur en changeant son cap.

La jeune Japonaise arriva au bord du territoire. Elle avait couru plus vite que prévu. Plus vite qu'Ulrich même comme Jérémie n'avait rien dit. Des pensées noires revinrent à son esprit mais elle se força à les chasser énergiquement.
-Yumi?
Cette dernière sursauta. Elle leva un visage terne renforcé par son attitude de geisha. Elle adopta pourtant une impassibilité que seuls les Japonais savaient manier.
-Oui, Jérémie?
-Ulrich est sur la bonne route, va le rejoindre, Odd s'y rend et je vais virtualiser Aelita.
-Compris...
-Va vers l'est.
La jeune fille bifurqua et partit dans un nuage de poussière virtuelle. Bizarrement, Yumi sentait du vent autour d'elle, ce qui était surprenant dans Lyoko. Elle se retourna un instant et crut qu'elle allait devenir folle. Pas un, ni deux, mais trois Ulrich couraient derrière elle et la pourchassaient furieusement. La jeune fille cria quand le premier l'agrippa par une cheville, la faisant tomber à terre. Ils roulèrent sur le sol, Yumi essayant de se dégager de l'emprise. Elle aperçut des yeux rouges avec un symbole que seuls 5 adolescents connaissaient par coeur. Elle essaya d'appeler à l'aide mais une main se plaqua sur sa bouche. Le 2eme Ulrich apparut et la souleva avec une force colossale. La 3eme copie du beau brun dégaina son katana, menaçant la geisha de son arme. Yumi voyait dangeuresement approcher le bord du plateau à nouveau. Elle se débattit en vain jusqu'à ce que le clone de son amour de toujours se jette dans le vide, la tenant fermemant dans ses bras.

Jérémie jeta un regard à l'écran du haut, surveillant Odd et Yumi par moments. Il concentrait surtout son attention vers Ulrich et Aelita. Soudain, un bruit persant résonna à son oreille gauche. Il retira son écouteur avec précipitation, et se frotta l'oreille, sonné. Puis, prudent il remit le casque. Il n'avait pas entendu le cri de Yumi...Pendant quelques secondes, 3 points rouges étaient apparus sur l'écran du côté de Yumi. Puis entrainèrent le point vert dans le vide virtuel. Ca n'avait duré qu'un moment.
Quand le petit génie reprit ses esprits et jetait un regard du côté de la Japonaise, il mit longtemps avant de jurer et de crier le prénom de la jeune fille.
Sur lyoko, Ulrich s'arrêta sans prévenir et Aelita peina à ne pas lui rentrer dedans. Le beau brun leva un regard horrifié vers le ciel pixellisé et demander lentement:
-Jérémie...où est...Yumi?
-Je...je ne sais pas! répondit l'adolescent angoissé. Les Lyokoguerriers entendirent Jérémie taper frénétiquement sur le clavier à la recherche de leur amie. Même Odd avait accéléré la cadence pour arriver près d'Ulrich et Aelita qui attendaient impatiemment des explications.
-Elle...
-Elle quoi Jérémie?!, s'énerva Ulrich.
-Je ne la trouve pas, je repasse la scène avec le...(il s'interrompit net et murmura quelques mots inaudibles).
-Jérémie!! Qu'est-ce qui se passe?! hurla Ulrich, à bout.
-Tu...non, ce n'est pas toi bien (arrêt)...oh non...Yumi a été piégée...je la localise dans le 5e territoire avec...c'est pas possible...elle est prêt de la tour activée...non, même pas...elle est dans la tour activée!!
-Dans...dans le 5e territoire?
-Oui...
Aelita tourna la tête vers la tour qui se discernait quelque peu. Des tarentules les attendaient. Mais, d'un coup, la tour et les monstres d'effacèrent.
-C'était un piège pour tout le monde...on s'est fait embobiner, lâcha Aelita, décontenancée.
Ulrich jura et Odd baissa la tête.







Yumi s’éveilla avec un mal à la tête terrible. Ouvrant les yeux, elle perçut quelques mouvements autour d’elle, mais elle referma les paupières à cause de la lumière qui éclairait la pièce. Quand elle les rouvrit, elle était seule. Elle reconnut plus tard qu’elle était dans une tour. Elle se leva péniblement et ressentit plusieurs courbatures. De toute évidence, elle était sur Lyoko, elle était encore en geisha. Mais si elle ressentait de la douleur, était-elle vraiment dans le monde virtuel ? Et où étaient les autres ? Yumi se força à se décontracter et souffla un bon coup avant d’essayer vaguement un « Jérémie !! ». Pas de réponse...
« Ulrich, Aelita, Odd...où suis-je... »
La jeune Japonaise toucha les parois de la tour, mais celle-ci était correctement fermée. Elle tomba à terre, sur les fesses, sans même se soucier de la douleur. Une plus grande blessure s’ouvrait dans son cœur. Elle ramena ses genoux à elle et entoura ses jambes de ses bras. Yumi y posa doucement la tête avant de la relever brusquement. Elle essaya de prendre ses éventails, mais ils avaient tous deux disparus. Elle soupira une nouvelle fois et reposa sa tête, vide d’espoir. Une voix la fit sursauter. Elle se releva, méfiante, observant tout ce qui se passait dans la tour.
-Tu es réveillée ma Yumi...
C’était la voix xanatifiée de William. La jeune fille frissonna au son de « ma Yumi ». Que lui réservait-il comme sort ?
-Comme tu n’as pas l’air d’humeur à discuter, je vais te laisser...avec eux...
Les 2 derniers mots débloquèrent Yumi.
-Avec eux ? Qui, eux ??!
-N’aie pas peur...tu les connais tous très bien...ils ne te feront pas de mal, enfin...je l’espère...
Yumi recula pour se mettre au milieu du symbole de Xana. Tous les anneaux du signe se reformèrent vers le centre et Yumi se retrouva seule sur le petit symbole de Xana, le vide numérique autour d’elle. Quelque chose commença à émerger du mur de la tour. Un Ulrich en sortit, fantomatique, s’approchant lentement de la jeune fille. Yumi essaya de reculer mais elle ne pouvait pas bouger de place. Le fantôme la traversa rapidement, laissant Yumi froide et gelée. Puis une douleur l’emplit du fond de son être jusqu’à sa peau. Elle cria et manqua tomber dans le vide. Respirant bruyamment, elle se releva, prudente. Mais le spectre était parti. « Ulrich... »
-Comment oses-tu penser à lui, alors que tu passes ton temps à l’ignorer ?!
Yumi tressaillit. C’était la voix du beau brun.
-Je...je l’aime...
-Tu l’aimes ?! Tu appelles ça de l’amour ?
Le spectre revint, cette fois il s’arrêta pile devant la Japonaise.
-Tu l’ignores lâchement...lui ne t’a jamais quitté, il t’a toujours soutenu ! Et toi, tu le traites comme un rien...
-Non...c’est faux !
-Ah oui ?
Devant les yeux de la jeune fille défilèrent tout ce qui c’était passé depuis leur rencontre, leurs disputes, les coups de gueules...le pire de leur relation.
-Ce n’est pas ça le résumé de notre vie !Je...on a déjà vécu ensemble avant...il y a eu plein de disputes...mais le bonheur a primé sur les moments durs...
-Tu crois ça ? Et lui, que crois-tu qu’il pense ?
-Je...il...
-Tu ne sais rien... rien. Même pas toi.
-Arrêtez...laissez moi en paix...
Les larmes commençaient à couler sur son visage blanc.
-Il...il m’aime, j’en suis sûre...
-Mais tu n’as jamais su...je t’ai dit que tu ne savais rien pourtant...
-Qu’est-ce que je ne sais pas ?!demanda Yumi durement.
-Ca...
Une image apparut sur le mur de la tour. Une vision qu’elle n’avait jamais vu...elle le redoutait...ce soir-là, Ulrich avait, semblait-il, embrassé Sissi...en tout cas, la photo le montrait bien...le cœur de Yumi se fendit lourdement.
-Tu vois, il avait tout fait pour toi...et toi, rien...
-C’est...c’est faux !! C’était pour sauver Jérémie !
-En es-tu si sûre ?...Et ça, en es-tu sûre ?
Une nouvelle image apparut. C’était Ulrich et Emilie ensemble.
-Et ça ? C’est quoi ? Tu sais ce que c’est, geisha ?
-C’est...rien !C’est rien du tout, il s’est jamais rien passé !!
-Certaine ?
Yum se figea. Elle ne savait rien...jusqu’à présent, le mystérieux Ulrich ne lui avait pas offert le plus profond de son intimité, de son âme...
-Il t’a seulement donné quelques baisers superficiels...tu ne connais RIEN de lui..., fit le spectre comme s’il lisait en elle.
-Si, j’ai vécu avec lui...je...
-Mais tu ne t’en souviens plus...et maintenant, tu crois qu’il s’inquiète pour toi ?
-...bien sûr...il m’a...
-Il t’a quoi ? Protégée ?
-Oui, toujours...
Des images défilèrent. Yumi à chaque fois était seule...sur certaines, elle pleurait, sur d’autres elle était bizarre et triste...
-...assez !!!
Le spectre disparut.
-Puisque tu ne veux pas voir la vérité en face, je vais te la laisser découvrir...
Yumi bouillonnait de rage. Mais les larmes l’emportèrent. Un torrent coula sur ses fines joues.
-Ulrich...s’il te plait...pardonne moi...je t’aime...







-Je m’en fous ! Tu comprends ?! Je m’en fous !
-Mais Ulrich..., balbutia Aelita.
-Non !
Cela faisait 5 bonnes minutes qu’Ulrich et les autres se disputaient. Le jeune brun voulant aller sauver Yumi de suite et les autres décrétant qu’il était préférable de faire une recherche plus poussée au labo.
-J’irai seul s’il le faut, mais vous m’empêcherai pas d’aller la sauver ! Pas question que Xana lui fasse du mal !!
Echangeant un regard vif et bref avec Aelita, Odd décida ce qu’il devait faire pour le bien de tout le monde.
-Je vais avec toi !
Ulrich se tourna vers lui lentement. Un sourire s’esquissa sur ses lèvres.
-Merci Odd...je savais que je pouvais compter sur toi, mon frère.
-Bah, c’est normal !Tu vas sauver ta princesse, je t’aide ! Tu ferais pareil avec moi !
-Sauf que t’en as pas, Odd...bon, Aelita, toi par contre, viens me rejoindre, je te matérialise, ça ira plus vite à deux !
Aelita acquiesça et se fit ramener sur Terre alors que les deux compères se dirigeaient vers le bord du territoire. Jérémie leur envoya le transporteur et bientôt ils arrivèrent dans l’Arena.

-Bon, Ulrich, Odd, pas d’imprudence surtout, je laisse la communication ouverte, s’il y un seul problème, prévenez moi de suite. Compris ?dit Jérémie.
-Et si on trouve Yumi ? On peut te le dire aussi ? demanda ironiquement Odd.
-Imbécile...bon, allez, bonne chance et...trouvez la. Qu’on ne se soit pas disputé pour rien, ajouta le génie.
-Jérémie !, fit Aelita, indignée.
-Bah quoi ? C’est un peu vrai, nan ?
-Bosse !
-De toute façon pour la trouver, comptez sur Ulrich, il va...hé Ulrich !Attends moi !
-Sacré Ulrich...il était tenace sur ce coup là...murmura Jérémie.
-Dis, Jérémie...
-Hum ?
-Toi aussi, tu...tu ferais ça pour moi ? Tu viendrais me sauver comme fait Ulrich pour Yumi ?
-Hé bien, j’essaierais d’abord autrement...puis s’il le faut...j’irai, oui.
Aelita rougit puis fit semblant de se concentrer sur l’écran. Mais c’était en fait pour mieux faire un doux bisou sur la joue de Jérémie. Lui aussi se mit à rougir de cette gentille preuve d’amour.
-Et moi, je volerai vers toi Jérémie...
Leurs lèvres commencèrent à se rapprocher, les mains de Jérémie quittèrent les touches pour venir prendre celle d’Aelita et la jeune fille sentit des frissons la parcourir alors qu’ils s’embrassaient tendrement...Le baiser allait devenir de plus en plus passionné quand une voix aiguë surgit de l’ordi. Les deux amoureux regardèrent avec peine l’écran où l’interface d’Odd pour la communication s’était activée.
-Qu’est-ce qu’il y a, Odd ?demanda nerveusement Aelita comme s’ils les avaient vus et pris en flagrant délit.
-Oh, je voulais juste savoir si la communication marchait toujours...
Les deux scientifiques se regardèrent désespérément. Finalement, Jérémie retourna à ses activités en ordonnant promptement au blagueur de continuer à courir. Aelita fut déçue que cela s’arrête si vite. Peut-être n’avait-il pas aimé... Mais le petit génie se retourna vers elle et lui fit un clin d’œil. Alors, elle sut qu’une relation nouvelle commençait entre eux...avec de nouveaux sentiments...







Dans le 5eme territoire, Ulrich en avant, Odd scrutant l’arrière (ce que doutait fortement le samouraï), ils avançaient rapidement.
-Bon, Jérémie où se trouve cette fichue tour ? Des heures qu’on tourne...
-Pas des heures Ulrich, des minutes, corrigea Odd.
Un sabre passa sous sa gorge.
-C’est pareil...plus on retarde, plus Yumi a des chances d’y rester...
-Ulrich, on ne sait même pas ce que XANA fait d’elle, alors, calme toi, dit Jérémie.
Ulrich se tut, mais tous ses membres étaient tendus. Yumi était quelque part, ici, à la merci de leur pire ennemi mais il lui était impossible d’aller la sauver.
Odd était silencieux tout d’un coup ce qui alerta le génie.
-Odd ? Qu’est-ce qu’il y a ?
-Ulrich..., murmura son ami en tirant le bras du beau brun.
-Jérémie...on a une entrée...bizarre, on va dire..., prévint le jeune homme.
-Essayez la, vous n’avez rien à perdre..., recommanda Aelita.
-C’est parti !, s’écria Odd.
Les deux meilleurs amis s’élancèrent. Et en effet, au bout de quelques tournants, ils arrivèrent devant une immense tour. Habillée de son halo rouge sang, elle surplombait la salle.
-C’est...c’est celle là ?, demanda Odd, impressionné.
-T’en vois une autre ?, répondit Ulrich, amusé malgré la situation.
-Bon, bah, allez !
Odd courut, se prépara à rentrer dans la tour, mais fut projeté en arrière. La tour le rejetait totalement. Ulrich essaya, mais sans succès.
-On est mal... et Aelita, elle pourrait y rentrer dans la tour, non ?, proposa Odd.
-Je ne pense pas...et de toute façon, elle reste ici.
-Mais Jérémie, s’insurgea la jeune fille.
-Non, c’est non, refusa le génie.
Aelita croisa les bras, impuissante. Cette protection devenait tout de même lourde... « Ulrich ne couve pas Yumi comme ça... » pensa la jeune fille.
-Alors, qu’est-ce qu’on fait ? demanda Ulrich. Elle est là, tout près...il faut la sortir d’ici !
-J’y travaille Ulrich, je ne vous ai pas attendu pour commencer à prendre le contrôle de la tour, répondit fièrement Jérémie.
Ulrich parut satisfait et attendit un peu plus patiemment qu’à l’accoutumée. Il voyait bien que Jérémie faisait tout pour sauver la Japonaise.
Un instant plus tard, la tour devient verte. Précipitamment, Odd et Ulrich filèrent dans la tour. Et faillirent tomber...Ulrich se rattrapa de justesse au sol en dehors de la tour, et Odd s’accrochait ardemment à ses chevilles.
Yumi se retourna. Les fantômes qui la torturaient s’éloignèrent quand ils sentirent la lueur d’espoir qui passa dans les yeux de la jeune fille. Mais Yumi s’aperçut dans quel pétrin étaient ses amis, elle prit une expression horrifiée.
-Ulrich ! Odd ! cria-t-elle.
-Odd, grimpe sur mon dos et essaie de sortir...je peux rien faire moi, t’es trop lourd..., murmura Ulrich.
En ronchonnant parce qu’Ulrich avait mis un doute sur sa minceur ?Odd escalada le jeune homme avec peine. Yumi regardait la scène comme si elle ressentait la douleur qui se dessinait sur le visage du samouraï. Au moment où Odd prit appui sur les épaules du beau brun, celui-ci regarda profondément Yumi, avec une grimace sur les lèvres. Mais elle se transforma en un sourire tendre. Les yeux dans les yeux, ils se réconcilièrent d’un regard, de paroles échangées silencieusement, en secret...une étincelle qui raviva cette flamme si douloureusement torturée...
Odd était grimpé et tendait la main à Ulrich qui se rappela de la présence de son ami. Il remonta avec son aide et disparut de l’autre côté. Yumi était à nouveau seule, mais un sourire s’étira sur ses douces lèvres. Il était venu...oh oui, il était venu...pour elle, pour la sauver...il l’aimait...et elle aussi.
Ulrich revint soudain, mais sur son overbike. Il s’approcha et se mit à la hauteur de la jeune fille pour qu’elle enfourche également la moto virtuel. Elle se lova si fort contre son dos, lui serra ses mains entourant sa taille, semblant si froides même s’ils étaient sur Lyoko.
Ils sortirent de la tour et virent Odd qui était aux prises avec une escadrille de mantas. Ulrich et Odd s’en chargèrent car Yumi avait perdu beaucoup de points de vie. Ce qui était étrange...XANA aurait sûrement découvert une nouvelle forme d’attaque qui détruisait souvent plus vite l’âme...
Le combat terminé, Jérémie les ramena illico. Yumi s’écroula à la sortie du scanneur, se rattrapant de justesse aux portes. Odd vint l’aider pendant qu’Ulrich se faisait ramener. Ce dernier la prit dans ses bras et tous ensemble ils partirent au labo. Aelita se précipita sur la Japonaise. Ulrich la posa à terre et la força à s’allonger. Elle était pâle mais quand elle vit ce visage entouré de cheveux roses, il sourit légèrement en soufflant le prénom de sa « petite sœur ».
-C’est bon Yumi...tu es avec nous maintenant...
Le soir, Yumi devait coucher au collège, une soirée prévue depuis longtemps par le groupe. Heureusement car si la jeune fille était rentrée dans son état chez elle, ses parents se seraient posés de lourdes questions. Ainsi, alors que Yumi se reposait dans la chambre d’Odd et Ulrich, les autres Lyokoguerriers s’étaient regroupés au QG, la chambre de Jérémie. Ulrich ayant décrété qu’il ne voulait pas laisser Yumi trop loin d’eux (la chambre d’Aelita étant à l’autre bout du dortoir selon lui^^), il l’avait installé sur son lit, la jeune fille s’étant endormie d’épuisement.
-Au fait, Ulrich, qu’est-ce qui c’est passé avec Yumi ? Tu avais dit que tu m’expliquerais ! rappela Odd.
-Ah, c’est vrai...hé bien, en fait, il y a 2 ou 3 jours, Yumi a découvert des photos dans son grenier, commença le samouraï.
-Des photos de toi ?, ironisa Odd, amusé par sa blague.
-Exactement, répondit Ulrich.
-Hein ? firent les 3 autres.
-Apparemment, nos parents se connaissent depuis...depuis qu’ils ont notre âge ! Puis, ben, mariage, et...enfants...Yumi a retrouvé des photos de moi, bébé, à la naissance.
Jérémie, Aelita et surtout Odd en restèrent bouche bée.
-Mais c’était t’y pas mignon !, s’exclama Odd, la surprise passée.
-D’après les cassettes, Mr et mme Ishiyama sont mes parrains et vice-versa pour Yumi.
-Ouah...mais pourquoi ne pas vous l’avoir dit plus tôt ? demanda Aelita.
-Nos familles sont fâchées, ajouta Ulrich tristement.
Il baissa la tête et partit dans un profond silence.
-C’était pour ça que Yumi te faisait la tête ? bredouilla Odd.
-Ouais...elle s’est rebellée contre son père tout à l’heure...elle est en colère contre nos parents...
-Et elle a voulu passé ses nerfs sur quelque chose, conclut Jérémie.
-On dirait bien...Mais je m’en fiche, je sais qu’elle ne le pensait pas.
-C’est vrai, rien qu’à voir comment elle te regardait, ça se voyait. Elle doit s’en vouloir, commenta la jeune fille aux cheveux roses.
-Oui, bon, moi j’ai promis à mon oreiller une nuit avec lui...donc, dodo !, fit Odd en baillant.
-Il a raison, pour une fois. Allez, au lit ! décida Jérémie.
-Mais, au fait, Yumi, elle dort où ? Avec toi ? interrogea le blondinet à Aelita.
-Ben, je ne sais pas..., fit cette dernière, ennuyée parce qu’elle se doutait qu’Ulrich voulait rester avec elle. Elle dort, on ne va pas la réveiller..., trouva-t-elle comme excuse. Enfin, si ça ne te dérange pas bien sûr, reprit la jeune fille en se tournant vers Ulrich.
-Non, pas du tout !
-Au contraire, tu veux dire !, rigola Odd.
-Oh, toi...
-Oui, oui, je sais ! Mais pas de bruits cette nuit, hein ? Au moindre truc suspect, j’allume la lumière !
-Ca serait plutôt toi qu’on devrait surveiller ! Pour les ronflements...
-Odd, tu peux rester dormir ici, si tu veux, j’ai des boules quies...mais c’est bien parce que Yumi a besoin de repos !, proposa Jérémie, avec un clin d’œil vers le beau brun qui le remercia d’un sourire.
Ce dernier partit, tout heureux, presque en courant, rejoindre sa chambre et surtout sa belle.
Elle dormait toujours profondément, la respiration calme et le visage serein ce qui rassura amplement le jeune homme.
Il défit le lit en prenant soin de ne pas la réveiller, fit des efforts colossales pour la mettre sous les draps avec douceur, et se glissa enfin à ses côtés. Son visage si près d’elle, de son souffle régulier qui lui rappelait sans cesse qu’un jour, il avait appris que le cœur de la Japonaise n’avait jamais battu que pour lui...un jour magnifique...il s’endormit à cette pensée, comblé, en la serrant contre son corps, de peur qu’elle ne manque de chaleur, d’amour...un sourire s’esquissa sur les lèvres de la jeune fille qui était agréablement plongée dans ses rêves...avec Ulrich.







Le lendemain, le réveil fut lourd. Ulrich s’éveilla, seul, dans le lit. Presque sonné, il se redressa rapidement. Personne. Mais où était passée Yumi ? La porte s’ouvrit à ce moment là, laissant Yumi apparaître, fraîchement lavée, les cheveux encore mouillés. Un sourire tendre se dessina sur ses lèvres.
-Bonjour Ulrich, murmura-t-elle en se baissant pour l’embrasser. Ulrich ne réagit pas. Puis il se mit à rigoler, pris d’un fou rire.
-Qu’est-ce qui se passe ?
-Rien, je...j’avais pensé quelque chose, mais non, laisse tomber, c’est rien...juste mon imagination, fit le samouraï en se rapprochant de la Japonaise. Il l’attira à lui passionnément pour un baiser langoureux. Il la coinça contre l’armoire (chose tout à fait romantique me direz vous...). Une main sur sa taille et une main caressant sa joue, il l’embrassait éperdument.
Quelque chose cliqueta. Les deux amoureux s’arrêtèrent et s’interrogèrent du regard, surpris. Yumi arrêta de s’appuyer contre l’armoire, et une des portes s’ouvrit. Un objet tomba à terre. Yumi se pencha pour le ramasser mais Ulrich fut plus rapide qu’elle ayant reconnu l’objet. Yumi fut étonnée.
-Qu’est-ce que c’est ? demanda-t-elle, curieuse.
-Rien, c’est...mon journal intime..., rougit le jeune homme.
-Ah..., fit Yumi, avec un air du genre « Ce n’est qu’ça... ». Ulrich soupira et la jeune fille réagit au quart de tour. Elle se jeta sur lui, et ils tombèrent à terre. Yumi chercha à attraper le livre, mais la samouraï ayant vu la manœuvre éloigna le journal d’elle. Mais la Japonaise avait le dessus, étant justement sur le jeune homme. Celui-ci ne voyait pas pourquoi sa petite amie faisait ça mais quand la geisha éclata de rire alors qu’elle essayait d’attraper le livre, il comprit. Basculant de côté, emmenant Yumi avec, il jeta son journal sous son lit, pendant que Yumi était trop occupée à suivre le mouvement d’Ulrich pour ne pas se faire mal. Il passa au dessus d’elle, bloqua ses poignets.
-Alors...on veut jouer ?, demanda-t-il, joueur.
-Hé bien...peut-être que si je découvrais ce que tu écrivais dans ce livre...je pourrais...arriver...à te rendre heureux...
Ulrich se rapprochait doucement, se penchant sur la Japonaise lentement. Yumi commençait à bégayer, prouvant qu’elle était troublée par son jeu et surtout son charme...En effet, Ulrich se voulait séduisant ce matin, et rien ne semblait lui résister...même pas la jeune fille frêle qui se trouvait sous lui...cette si jolie jeune femme qui avait confiance en elle, pouvant briser la roche, et combattre les tempêtes...mais face à ce garçon, ce jeune homme si mystérieux...si beau, gentil...comment pouvait-il exister une personne aussi...parfaite ? Elle ne le savait pas...mais...elle savait qu’à ce moment là...elle ne pourrait pas résister aux gestes si doux d’Ulrich...au contraire...elle voulait se laisser aller dans ses bras...

Dans un ébat presque tumultueux, les deux jeunes finirent sur le lit d’Ulrich, Yumi allongée sur la couette, les cheveux en bataille...le désir prenait le dessus, mais Ulrich savait très bien le maîtriser. Caressant sa joue droite, il se coucha à côté d’elle, et l’embrassa dans le cou. Le regard de Yumi se perdit lentement en fixant le plafond, mais bizarrement, elle ne le voyait pas...la main d’Ulrich tourna son visage délicatement vers lui et il l’embrassa une fois de plus. Elle était tellement heureuse...tellement qu’elle n’entendit pas la sonnerie provenant de son sac, alors qu’Ulrich la prenait par la taille et pressait la sienne contre son corps...
Un moment plus tard, Ulrich reposait dans la même position, les yeux fermés, somnolant. Yumi, elle, avait les yeux bien ouverts. Se dégageant doucement, elle se leva et partit consulter son portable. Un appel en absence...sa mère. La jeune fille grimaça. Elle avait complètement oublié ses parents. Son retour à la maison ne serait pas simple...Cette soirée lui avait sauvé la vie, mais ses parents sans doute ne se rappelaient sans doute pas de cette promesse faite lors d’une discussion arrangée grâce à un radieux sourire de Yumi...là, ce serait tout autre...
La Japonaise se tourna vers Ulrich. Son cœur s’emplit de joie quand elle le vit. Son visage était serein et il avait un petit sourire aux lèvres. Il semblait si heureux...c’était décidé...Yumi allait tout faire pour que la relation entre leurs familles redevienne comme avant...pour ça, elle devait parler à son père...ce qui serait très très dur...Yumi soupira, prit son sac et sortit de la chambre après avoir écrit un mot bref, posé sur le bureau.
Elle descendit les marches, nerveuse et pensant déjà à ce qu’elle allait dire, et...à ce qu’elle allait prendre...décidément, elle sentait qu’elle s’était mise dans un sérieux pétrin...
Les rues lui semblèrent bien trop courtes, le chemin pas assez long pour pouvoir réfléchir à son aise, et quand la maison lui apparut, elle frissonna. S’y reprenant à deux fois, elle réussit tout de même à franchir la porte d’entrée...

Je suis rentrée chez moi, il se fait tard...
Pour nos familles, ne t’en fais pas...je vais essayer de parler à mon père...
Je t’aime.
Yumi.


Ulrich lut le mot avec amertume. Il pouvait lui faire confiance, mais n’était-elle pas entrain de se jeter dans la gueule du loup ? Odd entra dans la chambre, frais comme un gardon, lavé et apparemment le ventre rempli.
-Bah alors ? Tu viens pas déjeuner ? Y’aura bientôt plus de croissants ? demanda-t-il, tout souriant.
Avant qu’Ulrich n’ait pu répondre, il enchaîna.
-Mais où elle est Yumi ? Elle est pas avec toi ? Aelita nous as dit qu’elles avaient été à la douche ensemble...
-Elle est revenue ici, mais elle est repartie chez elle. Ses parents vont s’inquiéter et..., justifia le samouraï en désignant le mot d’un geste.
-Et elle sent que c’est pas tout rose chez elle, c’est bon, j’ai compris ! Tu viens ?
-Non, je suis pas douché...et j’ai pas très faim...
-Ok...ahlala l’amour, ça peut même vous enlever tout appétit..., râla Odd en refermant la porte.







Yumi pénétra chez elle. Tout semblait étrangement calme...illusion ? Bien sûr que non...un cri provenant de l’étage supérieur le lui prouva. Elle soupira. Apparemment, ses parents ne s’étaient pas réconciliés, et Minako en voulait dur comme fer à son mari. Ca n’allait pas être facile...s’avançant dans l’entrée, elle aperçut son jeune frère, assis par terre, jouant passivement à sa console. Elle s’approcha de lui, en quête de réponses.
-Bonjour p’tit frère. Hiroki...comment ça se passe ?
-Hein ?
-Je veux dire...les parents.
-Depuis hier, ils s’engueulent...maman en veut toujours et encore à papa, dit-il, confirmant les pensées de sa sœur.
-Et papa ?
-Il se met en colère, et finissent encore plus fâchés qu’avant...
-Et...moi ?
-Toi, papa enrage...mais moins qu’hier...
Yumi blêmit.
-Merci Hiroki...
-De rien...soupira le jeune Japonais.
Yumi posa son sac à côté de lui, sachant qu’il n’y prêterait pas la moindre attention, et monta les marches, les muscles raides, et impuissant face à la peur et aux frissons qui la parcourait.
-Papa ?...maman ? murmura-t-elle, hésitante.
-Yumi ? Te revoilà enfin ! soupira sa mère de soulagement avant de l’enlacer dans ses bras.
Une autre voix, moins douce fendit l’air.
-Yumi ?!
Son père...lui allait être moins doux...son arme n’était pas la violence, mais ses paroles poignantes qui vous touchent en plein cœur...
-Comment as-tu osé me parler comme ça, dans la voiture ?
Yumi baissa la tête, sa mère prenant sa tête pour l’attirer contre elle. Minako lança un regard acéré à son époux.
-Ta fille n’a fait que dire la vérité. On souffre Takeo, tu comprends ? On souffre...et toi aussi. Tu ne te rends pas compte de te propre malheur...réagis, bon sang, réagis !
-Je fais ce que bon me semble, Minako ! Et je ne supporterais pas que ma fille me parle sur ce ton si peu respectueux !
-Il n’était pas irrespectueux ! ne put s’empêcher de crier Yumi.
-Tais toi ! Tu n’as rien à dire, Yumi...va dans ta chambre, tu es consignée. Tu vas comprendre qu’une Japonaise doit se montrer obéissante, et respectueuse de ses parents.
La jeune fille ne dut d’autre choix que de partir doucement vers sa chambre, sous le regard compatissant de sa mère. A peine la porte fut fermée, que les cris recommencèrent. Yumi soupira et tout en s’allongeant sur son lit, elle regarda son portable. Un message d’Ulrich...

J’espère que tout va bien chez toi.
Si jamais tu as besoin, hésite pas, je peux toujours venir te chercher...
Je serai tjr là pour toi, je t’aime.
Ulrich.

Sa tête se reposa sur son oreiller, serrant contre sa poitrine le portable. Elle réfléchit puis finalement, répondit à son sms.

Pour l’instant, c’est pas génial, je suis punie. Si ça continue à mal aller, je te préviendrais...
Je t’aime, bisous.
Yumi.

Elle soupira à nouveau, et se décida à dormir un peu, histoire de se reposer, et de ne plus entendre les querelles de ses parents. Elle ferma les yeux en quête de sérénité et l’image d’Ulrich apparut à son esprit. Elle allait se résigner quand on frappa à sa porte.
Sa mère entra et referma rapidement mais sans bruit la porte derrière elle.
-Il ne faut pas lui en vouloir tu sais...
-Mais je ne lui en veux pas, ironisa Yumi.
-Chérie...je sais combien la vie d’ado est dure...
-Tu l’as été aussi, comme tout le monde, je sais maman...
-Il faut que tu comprennes que ton père ne jurait que par Tomas, on disait d’eux que c’était des frères...puis il y a cette fichue rumeur...ça a tout cassé...oh, si tu savais...
-Je le devine...
-En ce moment, ton père est dans notre chambre, il réfléchit...j’espère bien qu’il va prendre la bonne décision cette fois...
Yumi ne répondit rien. C’était l’une des rares fois où sa mère parlait de son père avec elle...souvent, leurs problèmes intimes ne faisaient jamais figure de conversations lors des repas...La jeune fille sentit un bras se passer autour de son cou puis un deuxième et sa mère la serra contre elle. Elles restèrent ainsi, toutes les deux, pendant de longues minutes.
-Bon, je vais aller préparer le déjeuner...tu veux quelque chose de spécial chérie ?
-Ce qui te passera par la tête...peut importe.
-D’accord...
Déposant un dernier baiser sur le front de sa fille, Mme Ishiyama sortit de la pièce aussi silencieusement qu’elle y était entrée.
Quelques minutes plus, un « à table » rappliqua la famille dans la cuisine, chacun se gardant bien d’ouvrir la conversation. Yumi jouait avec son riz, contruisant peu à peu « Ulrich » dans son assiette. Mais un regard jeté à son père, et elle effaça le mot. Elle finit précipitamment et demanda la sortie de table, suivie de peu par son frère. Ils montèrent en silence à l’étage, s’enfermant dans leur chambre. Mais en fait, chacun tendait l’oreille pour entendre un quelconque début de discussion sur ce qui s’était passé. Au moment où Yumi allait abandonner, son père lâcha.
-Tu sais Minako...je...
-Je sais Takeo. Je sais...
-Demain...je l’appellerais...
Aucune réponse. Mais pour les enfants Ishiyama, leur mère souriait sûrement. D’ailleurs, le silence régnait. Yumi décida de ne plus écouter, respectant leur intimité. Elle avait entendu le principal à l’essentiel...composant rapidement un message, elle l’envoya le sourire aux lèvres, rassurée...la balle était dans le camp des Stern...
Dans la chambre des deux amis Lyokoguerriers, un jeune brun lisait distraitement sans vraiment voir les mots qui défilaient sous ses yeux...un bruit attira son attention. Son portable émettait une petite lumière : et pas n’importe laquelle, celle des messages. Il le prit et lut. Un sourire étira son visage et répondit rapidement à sa belle. Le livre fut jeté sur le bureau, remplacé bien vite par le journal intime...

L’après midi s’écoula rapidement, Yumi lisait distraitement, surveillant son portable toutes les cinq minutes. Du coup, elle arrêta sa lecture car elle ne comprenait rien à l’histoire...
Elle se leva de son lit lentement, et sortit de la chambre sans bruit. Toujours silencieusement, elle descendit les escaliers sur la pointe des pieds. Ses parents regardaient la télé seuls, tous les deux, assis sur le canapé, enlacés. Le cœur de Yumi sa raviva à cette vue qu’elle adorait contempler. Voir ses parents s’aimer était toujours agréable. Elle s’avança lentement et passa la tête devant l’épaule droite de sa mère qui lui fit un grand sourire quand elle reconnut sa fille.
-Maman, est-ce que je peux aller au collège, s’il te plait ?
-Hé bien...tu as fait tous tes devoirs ?
-Tous...et je m’ennuie terriblement.
-Bon, hé bien...Takeo, qu’est-ce que tu...Takeo ? Takeo !
En effet, ce dernier dormait profondément, à la limite du ronflement. Sa femme le secoua un peu et il s’éveilla lentement, grognant comme à son habitude.
-Qu’est-ce qu’il y a...Minako ?
-Ta fille demande si elle peut aller au collège...
Le père échangea un regard avec sa fille. Celle-ci fut surprise de trouver cette douce lueur paternelle si familière qui lui plaisait tant dans ses yeux. Elle lui sourit et attendit sa décision.
-Hé bien...je ne sais pas...
Le sourire de Yumi commença à s’effacer.
-Mais non, bien sûr que tu peux y aller mais...
Mr Ishiyama n’eut pas le temps de finir que sa fille se jeta sur lui, l’entourant de ses bras pour une tendre étreinte. Takeo sourit et serra sa fille contre lui.
-Ca m’avait manqué ces câlins...
-A moi aussi Papa...je vous adore, je file ! lâcha Yumi avant de s’enfuir, laissant ses parents qui échangèrent un sourire amusé.








Yumi marchait d’un pas rapide, frôlant la course pour aller au collège. Il lui manquait trop. Il fallait qu’elle le voie... bientôt la grille apparut, et Yumi courut littéralement. Elle traversa la cour, rentra dans le bâtiment des chambres et grimpa les escaliers aussi vite qu’elle le put. Arrivée devant la chambre, elle expira un bon coup et frappa. Aucune réponse. La jeune fille retenta. Sans succès. Elle abaissa la poignée, mais c’était fermé. Elle allait abandonner quand une voix plus que familière l’interpella.
-Yumi ?
La jeune Japonaise tourna la tête, découvrant Ulrich en peignoir, les cheveux mouillés, sortant fraîchement de la douche.
-Qu’est-ce que tu fais là ? demanda le jeune brun tandis qu’un doux sourire apparaissait sur ses lèvres.
La jeune fille répondit en se jetant dans ses bras au plus grand bonheur d’Ulrich qui la serra aussi fort qu’il le put. Yumi le laissant respirer un peu, il ouvrit la porte de sa chambre avec sa clé, et la prit dans ses bras, la soulevant de terre. La jeune fille s’accrocha en rigolant et ils rentrèrent dans la chambre.
-Tu vas me promettre de me laisser m’habiller tranquillement, hein ? souffla le jeune brun.
-Peut-être...répondit malicieusement Yumi. Ses yeux pétillaient de malice, plongés dans ceux profonds d’Ulrich.

Plus loin, au réfectoire, Odd mangeait avec son appétit habituel. Il allait engloutir sa 3ème portion de purée, offerte gentiment par Aelita, quand il s’arrêta net, le regard fixé. Ses amis suivirent avec intérêt le mouvement, se demandant bien ce qui pouvait arrêter le jeune homme. Ils découvrirent une jeune fille, belle à regarder, le teint mate, des cheveux bruns cascadant ses épaules et descendant jusqu’au bas de son dos, suivant ses courbes presque parfaites. Ses yeux marrons étaient en amande. Elle portait une chemise blanche ouverte par dessus un top rose. Son jean était délavé le long de ses cuisses, et recouvrait une bonne partie de ses baskets. Repoussant son plateau d’une main, ne la quittant pas des yeux, Odd se leva lentement, et se dirigea vers elle. Aelita et Jérémie ouvrirent de grands yeux, bouche bée. Odd venait de repousser son déjeuner...le phénomène était exceptionnel... La jeune fille se tourna dans la direction d’Odd quand celui-ci l’interpella.
-Tu cherches où t’asseoir ? Tu pourrais venir à ma table...
Sans doute nouvelle, la jeune fille hésita avant de croiser le regard suppliant d’Odd.
-Hé bien...d’accord...
Odd n’en revint pas. Non pas qu’elle avait accepté, mais sa voix était tout angélique que son visage. Un sourire béat aux lèvres, il la ramena à table, toujours sous les yeux effarés de Jérémie et Aelita qui avaient pourtant déjà vu une « opération séduction » d’Odd maintes et maintes fois. Les saluant timidement, la jeune fille s’assit aux côtés d’un Odd émerveillé.
-Alors, comment tu t’appelles ?lança Odd sous le charme.
-Angélique...rougit-elle.
-Angélique...répéta Odd, fondant sur place.
Aelita pouffa légèrement. Jérémie échangea un regard avec elle, levant les yeux au ciel. C’est vrai qu’elle avait tout ce l’attrait d’un ange...
« Tombée du ciel » pensa Odd, perdu dans sa contemplation.
Quelques minutes plus tard, Ulrich descendit, accompagné par Yumi, souriante.
-Hé Yumi, ça va mieux ?
La jeune Japonaise sourit de plus belle. Le bras d’Ulrich la prit par la taille, la serrant contre lui.
-Oh, ça sent les bonnes nouvelles ça ! s’écria Odd qui avait lâché Angélique du regard 30 secondes pour porter son attention sur les arrivants.
-Et toi ? rigola Ulrich. Tu nous présentes ?
-Voici Angélique, elle ne savait pas où se mettre puisqu’elle est nouvelle, alors je lui ai proposé de venir à notre table...
-Je vois...souffla Ulrich, amusé.
Il s’assit en face de son plateau qu’il avait posé en arrivant. Yumi s’installa à côté de lui, ayant déjà mangé.
-Alors, comme ça, ton père n’est plus fâché, rappela Jérémie.
-Oui...dés demain, il va appeler le père d’Ulrich...j’espère que ça va bien se passer...
-J’en suis sûre Yumi...tout va bien se passer, rassura Aelita d’un sourire réconfortant.
Yumi lui rendit son sourire en espérant qu’elle ait raison avant de se blottir contre l’épaule du jeune brun.








Peu après, tandis qu’Odd faisait faire le tour traditionnel de l’école à Angélique, mettant l’accent sur le réfectoire, les autres s’étaient réunis ensemble dans la chambre de Jérémie. Ulrich était assis à la tête du lit du génie, Yumi près de lui. Aelita se tenait debout à côté de Jérémie, assis sur sa chaise de bureau, tournée vers les autres. La conversation portait sur un sujet d’actualité...l’anniversaire d’Odd.
-Vous croyez que le proviseur accepterait de prêter la salle des fêtes ? proposa Ulrich.
-Peu probable, répondit Jérémie. Mais pour accueillir toutes les connaissances d’Odd, en partie ses ex, je ne vois rien d’autre...
-Et toi Yumi ? On ne pourrait pas faire une petite fête chez toi ?...en privé ?
-Comment ça en privé ?demanda la Japonaise.
-Bah...juste nous quoi. Ca serait bien...
-N’oublie pas de compter Angélique, rappela Ulrich d’une voix moqueuse. Je sens que cette fois, notre Odd va s’accrocher un moment.
-Je ne sais pas...samedi prochain dans une semaine...
-Ou alors... murmura Jérémie.
-Alors quoi ? firent les autres.
-Vos parents sont bien en train de se réconcilier, vous deux, non ? dit-il en pointant du doigt les deux amoureux.
Ces derniers s’échangèrent un regard avant de reporter leur attention sur leur ami.
-On ne pourrait pas inviter les parents d’Odd et faire une fête ? Dans une des maisons...et...peut-être que...
-Que ? insista Aelita.
-Je pourrais inviter mes parents...
Silence...
-Hé bien...ça serait génial !!!! s’écrièrent-ils en même temps.
Jérémie rougit.
-Mon père sera sûrement d’accord...ma mère aussi je pense.
-Mais est-ce que les parents d’Odd seront là ?
-Bonne question Yumi...mais ça serait une bonne surprise...il faudrait les contacter, et leur parler, je suis sûr que ça leur ferait plaisir, pensa Ulrich à voix haute.
-Oui, mais faut faire vite alors... répliqua Yumi, pensive elle aussi.
-En admettant que mes parents se réconcilient avec les tiens, on pourrait facilement faire ça chez moi...c’est grand, on sera tranquille, et question divertissements, y’a de quoi...lui rétorqua le beau brun.
-Bon, alors, récapitula Jérémie, chez Ulrich, si vos parents se défâchent, tous les parents présents...enfin...*croisa le regard d’Aelita* une partie des parents...dans une semaine, samedi prochain, Odd ne doit rien savoir... ça va pas être simple ça...
-Non, surtout qu’il est du genre à tout vouloir savoir, dit Aelita.

Le soir, quand Odd revint dans sa chambre, il trouva Ulrich et Yumi enlacés, somnolant tendrement. Il décida de ne pas faire de bruit et se glissa doucement sous ses dras. Tandis qu’Ulrich changeait de place, serrant toujours Yumi dans ses bras, les deux profondément endormis, Odd repensa à son après-midi. C’était le meilleur depuis de nombreuses années... il ferma les yeux, un sourire aux lèvres, revivant ce doux moment...

Ils venaient de faire le tour du lycée...une fois de plus...la jeune Angélique s’était rapprochée de lui, pour son plus grand bonheur...un sourire s’étirait sur ses lèvres...comme il aurait voulu embrasser les siennes...et il ne sut pas pourquoi, mais il s’arrêta d’un seul coup, forçant sa compagne à s’arrêter aussi. Il la regarda tendrement, et ouvrit la bouche pour prononcer ces mots qu’il venait de découvrir...mais elle lui plaqua doucement un doigt sur ses lèvres, lui intimant le silence...et comme dans un rêve, Odd la sentit se rapprocher de plus en plus de lui...Leurs lèvres s’attirèrent et se trouvèrent inévitablement...leurs mains se joignirent, enlacées...leurs corps se pressèrent l’un contre l’autre...
Au bout d’une longue minute passée ensemble, ils se lâchèrent et s’observèrent intensément, gravant le visage de l’autre en mémoire.
Odd ramena Angélique à sa chambre, et après un doux « bonne nuit », ils se quittèrent, tous deux aux anges.

Odd sombra dans le sommeil, ses rêves ne portant que sur une personne : Angélique...

Le lendemain, il s’éveilla comme un dimanche...la mine endormie, les cheveux un peu de travers, le regard flou. Il tourna la tête vers le lit voisin. Il ne comportait plus qu’une seule personne, Yumi avait du rentré chez elle hier soir.
Ulrich faisait la grasse matinée aussi, c’était l’une des rares fois où Odd le surprenait à dormir paisiblement, sans soucis. Une certaine Japonaise y était certainement pour quelque chose...
Le blondinet se leva, chancela quelques secondes avant de trouver son équilibre et se dirigea d’un pas lent vers le bureau. D’un coup d’œil, il repéra la date du jour sur le calendrier. Dans quelques jours, c’était son anniversaire... il avait complètement oublié...
Le jeune homme se tourna vers Ulrich qui commençait à s’agiter, signe que le réveil était proche. Il n’avait pas remarqué la moindre trace de cadeaux dans leur chambre...peut-être ses amis avaient-ils oublié... il chassa ses pensées, savant pertinemment que ses amis s’en souviendraient sûrement mieux que lui. Il se baissa pour flatter Kiwi qui se roula à terre, réclamant plus. Mais son maître se releva et s’emparant de ses affaires, sortit de la pièce laissant son meilleur ami et son chien seuls. Il n’y avait pas trop de queue aux douches, pas mal d’élèves faisaient la grasse mat’ également...Odd décida de passer voir Jérémie une fois douché, mais celui ci dormait, la tête posée sur son clavier, l’ordi tournant calmement. Odd referma donc la porte sans bruit et repartit dans sa chambre. Ulrich était réveillé et accueillit son ami avec un sourire franc. Il semblait d’excellant humeur.
-Salut Odd !
-Salut vieux, bien dormi ? T’avais l’air d’être vraiment dans des rêves...comment dire, géniaux ?
-C’est tout à fait ça...souffla le beau brun, rêveur, avec un sourire béat.
-Je vois...y’aurait pas une Yumi là-dessous ? plaisanta son ami en s’habillant.
-Et ton retour nocturne, y’aurait pas une Angélique là-dessous ? lui rétorqua Ulrich joyeusement.
Apparemment, Ulrich était plus souple avec les blagues d’Odd, le samouraï était vraiment heureux...
-Toi, ça va être ta journée, aujourd’hui, ça se voit ! s’exclama Odd.
Ulrich se leva et commença à prendre ses affaires pour la douche. En sortant, il lança un vague « A toi aussi ».
Odd soupira de bonheur. Il nourrit Kiwi et après avoir été sûr qu’il était parfait, il descendit rapidement les escaliers filant au réfectoire. Et comme il s’y attendait, il eut une vision du paradis avec un ange assis au milieu, lui adressant un sourire...angélique.










Il s’assit lui aussi, avec une légèreté surprenante, son sourire atteignant des sommets. Sans cesser de la regarder, il commença à tartiner son pain. Il les trempa ensuite dans son chocolat, toujours sans la quitter des yeux. Elle aussi l’observait ouvertement, et un sourire rieur apparaissait sur ses douces lèvres.
Odd croqua sa première tartine...et recracha le tout avec une grimace.
-Baaaah, c’est quoi ce truc ?! s’écria-t-il, surpris.
Son plateau avait des airs de chantier...il avait beurré bien comme il fallait ses bananes, et le yaourt avait fait office de chocolat chaud, ce dernier intact posé sur le bord du plateau.
Odd soupira, posant avec dégoût la banane beurrée qu’il tenait toujours. Il se tourna vers Angélique qui apparemment se retenait d’éclater de rire. Mais l’envie fut trop forte, et un rire délicieux aux oreilles du blondinet retentit. Odd sourit d’extase en savourant ce son mélodieux. L’amour était vraiment au rendez-vous...au point de gâcher son petit-déjeuner. Mais quel bonheur de l’entendre !

Du côté d’Ulrich, tout allait pour le mieux. Il sortait de la douche, fraîchement lavé sous une eau délicieusement chaude. Mais ce n’était rien comparé à la chaleur des bras de Yumi...le douceur de sa peau...
Il se secoua. S’il commençait à penser de telles choses, il n’aurait jamais fini de se préparer, et voir Yumi était sa principale occupation pour l’instant. Il s’habilla en toute hâte et descendit au réfectoire. A peine eut-il rejoint Odd qui n’avait apparemment pas remarqué son arrivée, que Yumi débarqua dans la cantine et courut vers Ulrich, plus heureuse que jamais. Celui-ci l’observa, la tartine à la bouche, relativement surpris de la voir à cette heure. Elle arriva à lui, et sans un mot, s’assit auprès de lui et l’embrassa sur la joue, faute de ne pas pouvoir sur la bouche. Le sourcil d’Ulrich tressauta, et il rougit. Il n’était pas dans les habitudes de Yumi d’être aussi démonstrative devant tant de monde, et le jeune homme comptait bien savoir ce qui la rendait si gaie.
-Bonjour mon ange...souffla-t-elle, une fois qu’il eut fini.
Ulrich la gratifia d’un tendre baiser avant de lui souffler un doux bonjour.
-Salut Odd ! lança Yumi à l’adresse de son ami.
Mais celui-ci était re de nouveau plongé dans son petit déjeuner et la jeune Japonaise ne capta qu’un bref « s’lut » de sa part. Ulrich partit débarrasser son plateau et entraîna la jeune fille avec lui. Ils partirent en direction du parc, main dans la main, enlacés.
-Qu’est-ce qui te rend si heureuse ?
-Oh...hé bien...est-ce que ton père t’a appelé par hasard ?...
Ulrich s’arrêta.
-Comment ça il...
-Attends, laisse moi finir...il ne t’a pas appelé alors ?
-Bah en fait, j’ai pas encore allumé mon portable...
Yumi fronça les sourcils avec un sourire, amusée.
-Je vois...il aura en effet beaucoup de mal à te joindre pour t’annoncer la bonne nouvelle...
Les yeux d’Ulrich s’agrandissaient au fur et à mesure que Yumi parlait, la fixant pour ne pas perdre un seul mot de ce qu’elle lui disait.
-...Et il a enfin décroché...je ne te dis pas la tête de mon père...enfin...tout s’est très bien passé, rassure toi...oh, et cet après-midi...mes parents invitent les tiens...
-C’est vrai ??
Le jeune brun se figea totalement, sauf ses lèvres qui s’étiraient en un sourire touchant et sincère. Il en fallut de peu pour qu’il sorte de sa léthargie et se jette dans les bras de sa petite amie. Il la serra fort pendant quelques minutes avant de l’embrasser tendrement sur la nuque, plongeant son visage dans ses doux cheveux soyeux. Yumi se laissa faire en riant un peu... Elle le repoussa quand celui-ci commençait déjà à ouvrir son chemisier, ce qui changeait de son pull habituel. Ils reprirent leur promenade, profitant de ce moment d'intimité rare mais si bon...













Quelques heures plus tard, dans la chambre d’Ulrich et Odd...

Aucun bruit. Silence total. Les 2 jeunes hommes ne se regardaient pas. Dos à dos, ils fixaient leur garde robe respective. L’enjeu était de taille... Angélique avait invité Odd cet après midi pour une simple balade dans le parc, tandis qu’Ulrich allait chez les parents de Yumi AVEC les siens... y’a pas à dire, un vrai dilemme se posait aux deux...

Enfin, Odd se retourna, le visage visiblement désespéré par tant de cruauté, aucun de ses vêtements ne pouvait être à la hauteur de la beauté d’Angélique... Ulrich fit de même, se posa sur son lit, et soupira comme jamais. Ils étaient les plus heureux du monde, et pourtant, ce problème leur paraissait insupportable... Finalement, Odd, après une longue demi-heure se choisit une tenue simple (tout ça pour ça...).
Ulrich, lui, se décida à appeler son père... pour lui demander de l’emmener chez eux.
Ce dernier arriva à Kadic peu après, accompagné de sa mère, et fut surpris de la demande de son fils.

-Tu veux aller à la maison pour te changer ?...
-Oui. J’ai rien à me mettre...
-Mais enfin Ulrich... tu es très bien comme ça, répondit sa mère.
-Non... il me faut quelque chose qui est à la maison.
-Bon, très bien...

20 min plus tard, retour chez les Stern, et le beau brun se précipita dans sa chambre. Quelques instants plus tard, il en ressortit très séduisant encore plus qu’à l’accoutumée.
-Bon, ça va, au moins on n’aura pas fait ça pour rien... mais je doute que Yumi ne t’aime que pour tes vêtements tu sais... insinua sa mère.
-Peut-être, mais quand même...
-Tu deviens comme ton père ^^’
-Hé ! s’écrièrent les deux concernés.

De nouveau 20 min plus tard, retour en centre ville, devant le perron des Ishiyama... Ulrich descendit lentement... il eut l’impression que c’était la première fois qu’il était devant chez Yumi en tant que fils de ses parents... être avec eux ici semblait impossible... et pourtant. Il se mit soudain à penser que ses parents connaissaient sûrement mieux les époux Ishiyama que lui, vu qu’ils étaient amis de longue date... et ils connaissaient peut-être des choses que Yumi ne lui avait jamais dit...

La porte d’entrée s’ouvrit, et Hiroki descendit les marches 4 à 4 pour arriver devant Ulrich avec un large sourire. Celui-ci se baissa à sa hauteur pour lui ébouriffer les cheveux.

-Ca va champion ? lança-t-il malicieusement.
-Ouaip ! C’est vrai que tu passes l’aprèm ici ??
-Ben oui, tu vois, je suis venu avec mes parents...
-Génial !! C’est pour ça que Yumi est heureuse !

Cette remarque fit rougir Ulrich jusqu’aux oreilles... ça commençait déjà alors qu’ils n’étaient même pas rentrés... Justement, Yumi apparut elle aussi à l’encadrement de la porte, magnifique dans son paréo, et son débardeur délavé... Ulrich resta à la fixer un moment. Hiroki pouffa de rire. Légèrement rouge, la jeune Japonaise descendit les escaliers et vint embrasser les parents d’Ulrich qui la suivit du regard.
Puis arriva Mme Ishiyama, toujours aussi impeccable. Elle pria les invités de rentrer à l’intérieur, et les guida vers le salon où Mr Ishiyama salua les Stern. Les 2 pères de famille ne cessaient de rigoler, de plaisanter, l’ambiance n’était vraiment pas la même que lors de la dernière rencontre.










Mme Ishiyama avait préparé tout une garnison de gâteaux, cookies, et aussi quelques spécialités japonaises. Dans la cuisine, du thé attendait d’être servi, ainsi que plusieurs autres boissons. Les parents d’Ulrich hésitaient encore à s’assoire.
-Ah non, non, pas de chichis, tout le monde assis ! avait-elle protesté vivement.
Mr Ishiyama et Mr Stern étaient assis sur un canapé en face d’un autre qu’occupaient leurs femmes.
Yumi, Ulrich et Hiroki s’étaient posés sur les marches, la jeune Japonaise étant entre les deux garçons. Ulrich avait passé son bras autour de la taille de Yumi, et la tête de cette dernière était blottie contre l’épaule du beau brun. Hiroki jouait distraitement à sa game boy, sans pour autant oublier de vanner les deux amoureux. Quelques mots attirèrent leur attention sur les adultes.
-Oui, nous partons dans un mois, et si tu veux bien, on serait ravis d’emmener Ulrich avec nous. Après tout, nous sommes son parrain et sa marraine, proposait Minako.
-Oh, ça ne pose aucun souci, si Tomas veut bien... hein Tomas ? Tomas ? Hé, Tomas Stern !!
-Hein, quoi ? s’écria le principal concerné.
Minako pouffa, pendant que son amie fronçait les yeux à son mari.
-Qu’est-ce qu’il y a ?? répliqua celui-ci, en se mettant sur la défense.
-Tu pourrais écouter, on parle de ton fils je te signale. Bon, donnes tu ton accord pour qu’Ulrich parte avec Takeo et Mina’ au Japon ?
-Euh... quand ?
-Dans un mois, Tomas, répondit Minako pour éviter que son amie n’étrangle son époux.
-Pour une durée approximative de 3 semaines.
-Donc, ça tombe pour les grandes vacances, conclut Mr Stern.
-Moi, je n’ai contre, Tomas... informa Lilli. Et pis, Ulrich a eu de bonnes notes.
-Je n’y vois pas d’inconvénients non plus.
-YES !!
Tout le monde sursauta au cri d’Ulrich qui s’était levé, entraînant Yumi avec lui. Il entama une curieuse danse avec la Japonaise, qui était amusée de le voir dans cet état. Tout le monde éclata de rire, et c’est comme cela que ce passa l’après midi : joyeux et convivial.

Le soir, les Ishiyama avaient grandement insisté pour que les Stern restent manger. C’est donc à 8 (Tomas était parti chercher Monika qui était chez une amie pour l’après midi) qu’ils passèrent à table. La petite Stern collait Hiroki, les deux mères discutaient des études de leurs aînés, les pères parlaient foot (ben voyons ^^) et les deux amoureux... s’éclipsèrent loin de tout ce bruit, dans la chambre de Yumi. Celle-ci s’allongea sur son lit en soupirant de soulagement pendant qu’Ulrich fermait la porte. Immédiatement, le silence régna enfin. Ulrich marcha un peu dans la chambre, pour arriver vers la fenêtre dont les volets étaient fermés pour rafraîchir la pièce. Il se retourna vers elle, arborant un joli sourire qui fit fondre la Japonaise. Il la rejoignit, grimpant sur le lit lentement. Alors qu’il allait la prendre dans ses bras, Yumi roula sur le côté et échappa à la prise du beau brun. Ce dernier mit quelques secondes avant de comprendre l’intention de sa petite amie. Le jeu commença alors, chacun cherchant l’autre, rythmé par les chatouilles, les sourires, et les fous rires...
Au bout d’un quart d’heure, ils se laissèrent tomber sur le lit toujours pliés de rire, dans les bras l’un de l’autre. Ulrich se calma plus vite que la jeune fille qui essayait vainement de maîtriser son rire. Il appuya sa tête sur son bras pour la regarder intensément. Quand la Japonaise croisa son regard, elle se figea. Le beau brun affichait un sourire paisible, presque séducteur malgré lui. Yumi se perdit dans ses yeux si profonds qui la faisaient littéralement craquer...rougissant à vue d’œil, elle baissa la tête, gênée. Ulrich releva son menton d’une main et l’embrassa tendrement. Yumi se laissa faire, attendant la suite...Le baiser s’intensifia, et la jeune fille se rapprocha doucement de son petit ami, alors qu’il passait ses bras autour d’elle. Tous les deux appréciaient ces câlins si tendres, qui devenaient petit à petit passionnés...
Malheureusement, ils furent appelés par les parents car les Stern s’en allaient. Avant qu’Ulrich n’ouvre la porte, Yumi se jeta dans ses bras. Ulrich la serra contre lui, voulant rester avec elle plus que tout... Ils descendirent au rez-de-chaussée, où ils les attendaient tous. Les adultes virent bien que leurs enfants ne voulaient pas se séparer.
-Tu sais Ulrich, si tu veux, tu peux rester dormir ici...
Le beau brun s’émerveilla, avant de regarder anxieusement ses parents. Ces derniers se concertèrent du regard.
-Il ne faut pas que ça vous dérange Mina’..., ils se verront demain sinon...
-Lilli, te souviens tu il y a de ça une vingtaine d’années quand on faisait le mur tous les 4 pour aller se voir ?
Lilli rougit d’un coup.
-Ben... bien sûr...bon, c’est d’accord... céda Mme Stern.
Ulrich sauta au cou de sa mère qui vit défiler devant ses yeux toutes les fois où son fils avait fait ça.
-Merci maman...
Lilli sourit d’un air tendre envers son cher fils qui avait tant grandi... elle était vraiment heureuse que ce soit Yumi et pas une autre...et ils allaient si bien ensemble...
-Bon, on vous laisse alors... Monika ! Viens, on s’en va !
La petite Stern arriva en gambadant comme à son habitude, un grand sourire éclairant son visage. Depuis qu’elle connaissait mieux les Ishiyama, elle se montrait débrouillarde et éveillée. Alors que sa mère l’entraînait dehors, Monika tourna le regard vers son frère qui ne bougeait pas.
-Tu viens pas Ulrich ?...
Le grand frère s’accroupit à sa hauteur, et lui répondit tout en lui fermant les boutons de sa légère veste.
-Non, je reste dormir ici... avec Yumi.
-Mais... mais tu reviens quand à la maison alors ? demanda la petite d’un air triste.
-Ben... très bientôt promis...
-D’accord...
Monika sourit à tout le monde et rejoignit ses parents à vive allure. La voiture partit quelques secondes plus tard.
Yumi tira Ulrich par la main, vers l’étage, après avoir souhaité bonne nuit à tout le monde. Arrivés dans la chambre, la jeune fille se dépêcha de défaire le lit, et de s’y cacher, car Ulrich commençait à la chatouiller, et elle se retenait d’éclater de rire. Mais les chatouilles se transformèrent vite en douces caresses très agréables... ils s’embrassèrent longtemps... enlacés, ils s’endormirent le plus sereinement du monde avec la perspective que rien ne pouvait plus gâcher leur bonheur désormais...











Yumi ouvrit un œil lentement, puis le referma rapidement. Ses rideaux laissaient passer les larges rayons du soleil. Eblouie, elle se cache les yeux avec sa main tout en tournant la tête vers la droite. Elle sourit en voyant son cher petit ami profondément endormi. Cette vision l’apaisait totalement. Se réveiller et le voir ainsi lui promettait une excellente journée...
Et pis... oh oui, dans un mois, ils s’envolaient pour le Japon !! Vacances de rêve avec... un mec de rêve. Oh ça oui... même si Ulrich n’était plus la grande idole des collégiennes, l’auteur de beaucoup de déceptions, mais aussi d’idylles secrètement rêvés par ces demoiselles... Non, maintenant, tout le monde savait que le beau brun n’en avait que pour elle, la jeune fille qui était si froide, et maintenant si émancipée... personne ne tenterait de briser leur couple. Elle le savait et la Japonaise n’en était que plus épanouie.
Des bruits de pas déchaînés la sortirent de ses pensées. Sûrement son frère qui dévalait les escaliers comme à son habitude... Elle jeta un œil distrait au réveil, puis essaya de se lever sans réveiller Ulrich. Mais ce dernier commençait à bouger. Il s’étira et ouvrit les yeux, l’air abasourdi. Ce n’est qu’en voyant Yumi qu’il comprit où il avait passé la nuit et pourquoi il n’était pas dans son lit.

-J’avais presque oublié...
-Je vois ça... bien dormi ?
-Très bien... insinua le beau brun en se redressant pour aller vers la Japonaise, assise sur le lit.
-Tu commences déjà ? remarqua la jeune fille.
-J’ai bien envie d’un baiser en guise de bonjour... souffla Ulrich alors que leurs lèvres s’effleuraient. Un doux baiser débuta. Les mains du jeune homme volèrent vers la taille de Yumi qui passa les bras autour de son cou. Malheureusement, une jeune voix les interrompit.
-Hé, les amoureux, le ptit déj’ est prêt ! clama Hiroki en battant du pied sur la moquette, les bras croisés.
-C’est bon, on arrive Hiroki, t’es pas à la minute près, si ? rétorqua sa grande sœur.
Pour seule réponse, le petit Japonais lui tira la langue en claquant presque la porte.
-Quelle tête de mule... il râle, alors que je sais qu’au fond de lui, il est content qu’on soit ensemble, railla Yumi en s’habillant.
-Tu le connais mieux que moi, mais si j’étais à sa place, je ne pourrais pas m’empêcher de te surveiller un peu aussi... répondit Ulrich alors qu’il tournait le dos à sa petite amie pour la laisser se vêtir tranquillement.
-Quelque chose me dit que Monika n’aura pas le champ libre à t’entendre... dit la belle qui laissa son regard traîner pour voir Ulrich torse nu.
-Mais si voyons ! Pourquoi tu dis ça ? Et pis, je ne fais que jouer mon rôle, s’expliqua le brun.
-Hum hum... on verra ! conclut Yumi en enlaçant Ulrich par derrière. Ca te dirait d’aller manger ? Mon ventre commence à se faire entendre, et c’est pas très gracieux pour une fille !
-Arrête, je croirais entendre Odd le matin...
-Hé ! s’indigna la jeune fille en lui balançant un coussin.
Une petite bataille commença entre les deux amoureux qui n’avaient pas fini de s’amuser.

-Odd, tu viens te promener avec moi ?
-Oui...
<...>
-Il fait super beau, hein ? Ca sent presque les vacances !
-Oui...
<...>
-Odd... tu m’écoutes ??
-Oui...
Notre jeune dragueur était pourtant à côté de la plaque. Fixant la jolie blonde aux yeux bleus, il répondait systématiquement un « oui » distrait, refusant de la lâcher du regard.
-Tu as entendu ce que j’ai dit ?
-Bien sûr !!
-Qu’est-ce que je disais alors ?
-Ben... c’est à dire que... tu... attend, ça va me revenir...
Angélique éclata de rire. Ce son. Ce rire cristallin. Odd se figea en l’entendant. On aurait presque pu voir des cœurs dans ses yeux alors qu’il la regardait, son corps secoué par le rire, ses cheveux cascadant ses épaules, descendant dans son dos, atteignant presque sa taille fine avec cette silhouette si élancée, d’où partait sa jolie jupe qui recouvrait ses cuisses galbées, fermes, mais laissant voir ses...
-Odd ?!! Tu es reparti dans la Lune ?
-Hein ? Je...
-Tu... bégaya-t-elle, quand elle s’aperçut qu’il la reluquait d’haut en bas.
-Euh, je... c’est pas ce que tu crois !! Je te regardais pas... (voyant qu’elle était un peu déçue) ’fin si !! mais... je veux dire que...
-Laisse, j’ai compris, coupa Angélique avec un sourire digne de ce nom.
Le cœur d’Odd faillit fondre. Comment une fille arrivait-elle à le faire autant craquer ?... mon dieu, qu’elle était belle !!