Histoire : Humeur orageuse

Écrite par Nerzul le 22 avril 2004 (6174 mots)

Le soir, tous les élèves étaient couchés après une dure journée. Mais certains comme Jérémie oubliaient souvent que la nuit, était faite pour dormir. Jérémie était une fois de plus devant son écran. Il sursauta et bondit hors de sa chaise lorsqu’il entendit un bruit de tonnerre. Il regarda par la fenêtre et vit d’énormes nuages noirs et menaçants. Cela ne laissait planer aucun doute il allait pleuvoir cette nuit mais, plus inquiétant encore, la foudre allait être de la partie. Il se rassit et prévint son amie.
- Aelita ! Ecoute, je vais devoir couper la connection pour cette nuit, il va y avoir un orage et j’ai peur qu’il ait une surtension qui fasse tout griller.
- Je comprends Jérémie. Ne crains rien, XANA est calme en ce moment.
- Oui, mais je me sentirais mieux si tu allais dans une tour. Tu es où en ce moment ?
- Dans le territoire de la montagne.
- Fais attention, il y a peut être des monstres qui rodent dans les environs.
- Je n’en ai pas vu pour le moment. Si il y a une tour activée, je te préviendrais sur ton ordinateur portable.
- Oui. Mais pas cette nuit. Il faudrait que je le recharge, les batteries sont à plat et avec la foudre, impossible de le faire sans risquer de le faire griller lui aussi.
- Ne t’inquiète pas, je serais prudente.
- Bon, mais prudente ou pas, je préfèrerais te savoir à l’abri dans une tour.
- D’accord Jérémie. On se voit demain.
- A demain Aelita.
Il coupa la connections, éteignit complètement son ordinateur, le débrancha pour plus de sûreté et alla se coucher.

*
* *

Sur Lyoko, dans le territoire de la montagne, une tour se mit à virer au rouge. XANA était resté calme trop long temps. Il était temps d’agir d’une façon plus subtile. Aelita était accroupie sur un promontoire rocheux et cherchait une tour pour ce mettre à l’abri lorsqu’elle entendit une sorte de craquement dans le ciel. Elle leva la tête et vit que le ciel s’obscurcit. De gros nuages noirs se répandirent dans tout le territoire de la montagne, ne laissant rien présager de bon. Elle se releva et comme une accusation prononça le nom du responsable de se phénomène étrange, XANA. Elle savait qu’il était inutile d’appeler de l’aide, car Jérémie avait déjà coupé la liaison. Quand à l’ordinateur portable, celui-ci était éteint. Elle ne pourrait le contacter que si il l’ouvrait. Elle était seule, mais elle ne resterait pas inactive pour autant. Elle descendit du rocher en courant en direction du chemin le plus proche et se mit en quête de trouver la tour activée.
Sur terre, de la fumée noire s’échappa d’une des prises du dortoir et se déplaça le long des couloirs. Si XANA avait su qu’il passait devant la chambre d’Ulrich et Odd, leurs espérances de vie s’en seraient trouvé dramatiquement raccourcie. Mais, la fumée hostile continua son chemin et se sépara en deux. Une partie entra dans la chambre de Jérémie et s’introduit dans son ordinateur portable. Tandis que l’autre alla jusqu’à la porte de sortie, se glissa en dessous et monta en flèche vers les nuages. Il y eu plusieurs éclairs et l’un d’eux grilla tout les fusibles et toute les prises électriques du dortoir du collège. Coupé de Lyoko, Jérémie ne pourra pas être prévenu, XANA avait le champ libre pour agir. Il avait tout fait pour isoler la belle de ces amis et cette fois, la victoire était à sa portée.

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* *

Le matin se leva et avec lui, les cours reprenaient. L’air était chargé et de gros nuages annonçant la pluie qui ne venait toujours pas. L’orage qui devait éclater pendant la nuit, n’en avait rien fait et l’atmosphère lourde qui planer sur la ville, ne rendait pas indifférent les élèves du collège. Beaucoup étaient énervés et plusieurs disputes avaient éclaté un peu partout obligeant Jim à sévir à plusieurs reprises.
Dans la cours de récréation, Yumi, Odd, Ulrich et Jérémie virent Leur prof de sport Jim se saisir de deux garçons entrain de se battrent. Il s’éloigna en direction du bureau du proviseur les tenant chacun par un bras. Comme toujours Odd, Yumi, Ulrich et Jérémie étaient ensemble et avaient assistés à la scène.
- Ben dit donc ! Il plaisante pas le Jim ! Constata Odd.
- Ouais, c’est la cinquième fois qu’il y a une bagarre, ça commence à devenir inquiétant. Ulrich se tourna vers Jérémie et demanda, tu crois que c’est une attaque de XANA ?
- J’en sais rien, toute les prises de courant on grillé, heureusement que j’avais débranché mon ordinateur, sinon lui aussi y serait passé.
- Yumi le regarda. Et Aelita ? Tu as pus la joindre ?
- Non, je cherche un endroit tranquille pour la contacter avec mon ordinateur portable. Répondit Jérémie d’un ton conspirateur.
- Ok ! S’exclama Odd, je vais t’en trouver un moi tu vas voir !
Odd le conduisis jusqu’au le gymnase, essaya d’entrer mais la porte était fermée à clef.
- C’n’est pas grave. On va arranger ça.
Sur ces mots, il se mit à crocheter la serrure sous le regard de ses trois amis.
- Grouille toi Odd, on va se faire choper.
- Hé, minute Jérémie c’est pas si facile que ça en a l’air.
Au bout de deux minutes, la serrure céda et la porte s’ouvrit dans un grincement sinistre. Jérémie entra, s’installa sur le sol, ouvrit son ordinateur portable et se connecta. Yumi et Odd regardèrent par-dessus son épaule pour voir l’écran tandis qu’Ulrich surveillait les alentours en regardant par la porte.
- Aelita ? Tu me reçois ? Est ce qu’il y a une tour activée, il se passe des trucs louches ici.
Sur l’écran, au lieu de voir le visage amical d’Aelita, il ne vit qu’une image brouillée par les parasites.
- Ne craint rien, XANA est calme en se moment.
La voie avait une intonation étrange, presque robotique.
- Tu en est sûre ? Par ce qu’ici il y a vraiment de quoi s’inquiéter.
- Si il y a une tour activée, je te préviendrais sur ton ordinateur portable.
- Bon très bien. Il referma l’ordinateur.
- Hé Jérémie, pourquoi l’image était brouillée comme ça ? Demanda Yumi.
- A cause de l’orage sûrement. L’électricité statique qui se propage dans l’air doit brouiller les transmissions. Pour avoir une image nette, il me faudrait l’ordinateur de ma chambre.
La sonnerie mit fin à leur conversation. Yumi dut se séparer du groupe pour rejoindre sa classe et les autres en firent de même. Pendant toute la matinée, l’humeur ne s’arrangea pas que ce soit du côté des élèves ou des professeurs. Il y eu plusieurs heures de retenues sur différents élèves et ceux-ci ripostèrent en faisant une grève ou en jetant des projectiles divers. Toute la matinée fut suivie d’incidents divers jusqu’à la sonnerie de midi.

*
* *

Jérémie était assit à côté de Yumi qui n’avait pas l’air d’être de très bonne humeur. Odd lui était assit devant Jérémie et Ulrich devant Yumi. Eux aussi n’étaient pas contents.
- J’n’arrive pas à y croire ! Elle m’a collé quatre heures un samedi matin ! Odd fulminait ce qui ne s’était jamais vu avant. Et tout ça, juste par ce que je n’ai pas répondu à sa question.
- Odd, si tu avais révisé hier soir comme je te l’avais dis on n’en serait pas là. Dit Ulrich.
- Moi je trouve que c’était facile il suffisait de...
- Ulrich interrompit Jérémie d’une voie sèche. Ho toi ça va ! On t’a rien demandé !
- Ouais, il a raison ! Si t’était si brillant, tu aurais pus nous filer les réponses !
- Bon ça suffit les garçons, intervint Yumi ! Ca va comme ça j’en ai marre de vous entendre vous...
- Hé ! Si t’es pas contente, tu n’as qu’à partir on n’a pas besoin de toi !
- Très bien ! C’est toi qui l’auras voulu Ulrich !
Yumi se leva et percuta le plateau de Sissi qui se renversa sur chacune des deux. Yumi avait de la purée dans les cheveux et de la sauce dégoulinait de ses épaules. Sissi avait de la mousse au chocolat sur ses vêtements et une expression horrifiée sur le visage.
- Non mais tu ne peux pas faire attention ! Hurla Yumi.
- Moi ! C’est à toi de faire attention ! Mais regarde ce que tu as fais !
- De toute façon, qu’est ce que tu viens faire ici ? Tu n’as rien de mieux à faire !
- J’étais venue demander à Ulrich de m’accompagner ce soir. Pas étonnant qu’il préfère venir avec moi plutôt qu’avec toi.
- Quoi ! Ulrich s’était levé pour protester. Mais non, c’est...
- Toi Ulrich je ne veux pas t’entendre.
- Odd voulu plaisanter. Holà ! Il y a de l’orage dans l’air...
- La ferme Odd ! Tes blagues idiotes, tu te les gardes pour toi.
- Ulrich a raison Odd, renchéri Jérémie.
- Ho toi ça va ! N’en rajoute pas, protesta t-il.
- Ouais, au lieu de te la ramener, pourquoi tu ne ferais pas un tour ailleurs pour voir si on y est ? Ulrich avait parlé avec une froideur hors du commun.
Jérémie pris son plateau se leva et sans un mot parti.
- Bon débarras, ricana Sissi.
- Toi on t’a pas sonné poufiasse !
Yumi avait brandie son poing sous le nez de Sissi. Celle-ci prit les devant et attaqua la première. Les deux duellistes glissèrent et continuèrent leur combat sur le sol couvert de saletés et de nourriture.
- Génial une bagarre entre filles !
- Odd, la ferme !
Ulrich tapa sur la table et renversa son assiette sur les chaussures de son ami qui en représailles lui envoya la sienne à la figure. Ulrich esquiva le projectile qui termina sa course sur la table voisine. En moins de temps qu’il n’en fallu pour le dire, une bataille de nourriture explosa dans la cantine. La nourriture vola de part et d’autre de la salle et très vite, toutes les personnes présentent se retrouvèrent couvertes de nourriture.
Jim et le directeur entrèrent à ce moment là et n’en crurent pas leur yeux. Ils se mirent à séparer le plus de personne possible et à faire disparaître tout ce qui pourrai être utilisé comme une arme.
Yumi et Sissi se chamaillaient encore lorsqu’elles furent toutes les deux tirées en arrière. Yumi par les bras musclés de Jim et Sissi par ceux de son père. Elles cessèrent de gesticuler lorsqu’elles comprirent qui les tenaient.
Le directeur ce pris de la mousse au chocolat sur la tête, les foudroya du regard et hurla.
- Toutes les deux, dans mon bureau et maintenant ! Puis ajouta. Jim, occupez vous de calmer cette foule d’enragés et notez le nom de tout les élèves présents.
- Je vous promet rien. Mais je vais faire mon possible.
Sur cette déclaration, Jim se mit au travail. Ulrich et Odd qui étaient restés cachés sous la table à l’arrivée du directeur et du prof de sport se déplacèrent discrètement vers la sortie. Ils sortirent juste après Sissi et Yumi et les virent emmenées par un proviseur rouge de colère avec du chocolat sur la joue jusqu’à son bureau.

*
* *

Jérémie s’était éloigné de la cantine et avait trouvé refuge dans le parc. Les nuages planaient toujours au dessus de sa tête. Il se sentait terriblement triste, angoissé mais surtout très énervé, à la fois contre ses amis, mais aussi contre lui même. Jamais il n’avait eu une telle dispute avec ses amis. Il se força à se calmer. Comment avaient t’ils pu en arriver là. Quelle était la raison de leur dispute. Il réfléchi longuement, tournant en rond entre les arbres et arriva à la conclusion, qu’il n’y avait aucune raison valable à leur dispute. Il s’assit dos à un arbre sorti son ordinateur de son sac et l’alluma.
- Aelita ? Tu es là ? Dis, tu es sûre qu’il n’y a rien à signaler sur Lyoko ?
Le même phénomène que la première fois se répéta. Ce qui inquiéta fortement Jérémie.
- Si il y a une tour activée, je te préviendrais sur ton ordinateur portable.
- Tu sais, je me dis parfois que tu as de la chance de ne pas les avoir avec toi à longueur de journée.
- Je comprends Jérémie.
- En se moment ils sont insupportables et j’ai crus que s’était à cause de XANA que l’on s’étaient disputé.
- Ne crains rien, XANA est calme en ce moment.
- Oui, je sais tu me l’a déjà dit.
Jérémie regarda le ciel et se rendit compte que les nuages ne bougaient pas.
- Pourtant tout indique une attaque de XANA, avec le temps, je sais les reconnaître.
- Je comprends Jérémie. Ne crains rien, XANA est calme en ce moment.
- Dis, tu pourrais changer de disque ? C’est fatiguant à la longue.
- Je comprends Jérémie.
- Heu, Aelita ? Comment va XANA avec ces monstres ? Demanda t’il d’un ton inquiet.
- Je n’en ai pas vu pour le moment. Si il y a une tour activée, je te préviendrais sur ton ordinateur portable.
Pris d’un affreux doute, il rangea son ordinateur dans son sac et couru vers la cantine.
A son arrivée, il cru qu’une guerre avait éclaté. Plusieurs élèves étaient en train de nettoyer de la nourriture collée jusqu’au plafond. Jim les surveillait d’un œil avisé lorsqu’il vit Jérémie.
- Tien donc ! Pour une fois tu n’y étais pour rien.
- Mais Monsieur ! Que s’est il passé ?
- Tous ceux que tu vois là se sont transformés en sauvages. On aurait cru une émeute.
- Heu, monsieur ? Est ce que l’électricité est rétablie dans nos chambres ?
- Bien sur ! Puisque c’est moi qui m’en suis occupé.
- Merci monsieur.
Jérémie ne perdit pas une seconde et se précipita dans sa chambre. Il posa son cartable sur son lit, rebrancha son ordinateur et se connecta sur les informations locales. Un journaliste apparut devant un camion de CRS.
- Je suis en ce moment en compagnie des forces de l’ordres qui tentent désespérément de contenir les émeutes qui on éclaté un peu partout en ville. Ces émeutes ont éclaté en début d’après-midi...
- J’en étais sûr. Tu peux tromper qui tu veux XANA, mais on ne me la fait pas à moi.
Il lança le programme pour se connecter sur Lyoko. Il attendit un long moment avant qu’un message d’erreur ne s’affiche sur son écran. Il refit l’opération plusieurs fois sans réussir à se connecter. N’y pouvant plus, il se dirigea vers le couloir lorsque la porte de sa chambre s’ouvrit violemment le percutant de plein fouet et l’envoyant au tapis.

*
* *

Odd et Ulrich revinrent dans leur chambre. Ils étaient eux aussi couverts de sauce, de chocolat et de divers aliments. Lorsqu’ils entrèrent ils furent accueillis par un petit chien très bruyant qui avait éparpillé et déchiré les affaires des deux garçons dans toute la pièce. Devant un tel désastre, Ulrich en resta bouche bée tandis qu’Odd essayait de calmer son chien Kiwi qui grognait contre Ulrich.
- Odd ! Tu as vu ce qu’a fait ton chien ! Il est comme toi !
- Hé ! Ca veux dire quoi ça ?
- Ca veut dire que toi et ton chien vous feriez mieux de dégager si vous ne voulez pas que ce soit moi qui vous fasse sortir ! Pigé !
- Hé ! Je te signale que c’est aussi ma chambre.
- Oui et c’est aussi ton chien qui est responsable de tout ça !
Devant cette réplique, Odd ne sut pas quoi lui opposer. Il prit son chien dans les bras et sorti laissant Ulrich au milieux de leurs affaires déchirées. Odd avancait dans le couloir et se rendit compte que tout le monde était enclin à se battre. Il passa devant la chambre de Milli et Tamia pour les voir se disputer. Il n’en cru pas ces yeux. C’était la première fois qu’il les voyait dans une telle colère. Il resta un moment là, devant la porte ouverte, comme pétrifié. Kiwi se débattit et grogna le ramenant à la réalité. Il resserra l’étreinte sur son chien tout en essayent de le calmer. Mais à force de se contorsionner, il parvint à se libérer et dévala les escaliers en hurlant. Odd lui couru après et plongea pour le plaquer au sol. Son chien grogna et gesticula de plus belle dans l’espoir de se libérer. C’est alors qu’il comprit quelle avait été son erreur. Kiwi ne grognait pas contre Ulrich, mais contre lui. Jamais cela ne s’était produit auparavant. Sous l’effet de la surprise il le relâcha et ne chercha pas à le rattraper. Il resta assit contre le mur un long moment. Il ne savait plus quoi faire, ni où aller, ni vers qui se tourner. Il se sentait seul et perdu. Il se releva et se dirigea en courant vers la chambre de Jérémie. En courant dans les couloir il passa à côté de Yumi qui ne lui accorda même pas un regard. Il y avait certainement un rapport entre XANA et ce qui arrivait au collège. Il ouvrit violemment la porte et entendit un grand bong, suivit par le bruit d’un objet lourd qui s’affale sur le sol.

*
* *

Ulrich resta seul un moment assit sur son lit à réfléchir à la cause de cette dispute. Il ne comprenait pas sa réaction. D’accord, Odd avait exagéré à plusieurs reprises. Il aurait pu réviser ses leçons, son chien n’aurait pas du avoir une réaction aussi destructrice. Chose qui ne s’était jamais produite avant. Il s’allongea sur son lit, ferma les yeux et laissa couler le temps. Mais malgré le silence de sa chambre, il ne réussit pas à se calmer. Il était toujours énervé mais pourquoi. Malgré sa colère, il se força à rester allongé sur le lit et à ne penser à rien et fini par se calmer.
C’est alors que la porte s’ouvrit brusquement faisant voler des affaires à travers la pièce et révélant une Yumi écarlate de rage. A la vue d’Ulrich, elle laissa exploser sa colère contre lui.
- Alors ! Comme ça on fait les yeux doux à Sissi quand j’ai le dos tourné Roméo de pacotille !
Devant une telle agressivité, il ne sut pas quoi répondre. Puis remit de ses émotions, il se leva et protesta.
- Non mais qu’est ce qui te prends ! tu ne crois pas que tu y vas un peu fort ?
- Quoi ! Comment ça j’y vais un peu fort !
- Ouais ! Tu avais besoin de te battre avec elle !
- Elle avait besoin qu’on la remette à sa place !
- Je ne t’ai jamais vue comme ça ! qu’est ce que tu as ?
Ils avaient commencé à tourner l’un au tour de l’autre au milieu des décombres.
- Il me prend que cette chipie m’a renversé son plateau exprès sur la tête ! Voilà !
- Non mais attend ! C’est toi qui t’est levée et qui n’a pas regardé où tu allais.
- Tu vois, tu prends sa défense maintenant !
- Hé, je ne prends la défense de personne. Je dis juste la vérité.
- Ouais la vérité. Comme c’elle de te pavané avec ce... cette...
Yumi était tellement en colère qu’elle n’arrivait plus à parler.
- Hé ho ! On est pas marié à ce que je sache, alors tu me lâches ok !
- Quoi ! C’est tout ce que tu trouves à me dire ?
- Ouais et je...
Il n’eut pas le temps d’achever sa phrase car il se prit les pieds dans un drap et bascula en avant. Yumi tombât sur le lit et Ulrich sur elle. Ils étaient l’un en face de l’autre, le visage à quelque centimètre. Toute colère avait disparue, remplacée par de la gène et de l’indécision. Ulrich se mit à rougir et son sourcil gauche tressauta. Devant cette réaction, Yumi tremblota et se sentit rougir. Ils restèrent longtemps comme ça, sans réagir. Ils étaient tout les deux intimidés par la tournure qu’avait prit la situation. Ulrich se sentit incroyablement attiré par elle. Comme elle est belle pensa t’il. Il avait la gorge sèche et son cœur battait la chamade.
Yumi se sentit calme et sereine. Elle avait l’impression d’avoir été vidée de ses forces. Elle n’arrivait pas à détacher son regard du sien. Pourtant, ils se sentaient bien tout les deux, l’un en face de l’autre. Ulrich prit son courage à deux mains. Il se rapprocha de Yumi mais s’arrêta. Yumi en fit de même. Leurs lèvres s’effleurèrent au moment ou la porte s’ouvrit et qu’un petit cri de surprise les interrompit, brisant l’instant magique.

*
* *

Odd s’aperçut que le bruit qu’il avait entendu n’était autre que Jérémie tombant à la renverse après s’être reçu la porte dans la figure. Il s’accroupi et l’aida à se relever tout en s’excusant. Jérémie allait avoir une grosse bosse sur la tête. Comme il titubait, Odd l’aida à s’assoir sur son lit.
- Heu, je... je... je suis désolé... je ne savais pas que tu étais derrière la porte.
Jérémie s’énerva, il allait exploser lorsqu’il se souvint de la raison de cet énervement.
- Odd ! Je... vite ! Il faut allé sur Lyoko, XANA a lançé une attaque.
- Ben ? Comment tu sais ?
- L’orage Odd. C’est à cause de ça que tout le monde s’énerve.
- J’ne comprends pas ! Explique.
- Lorsqu’il y a de l’orage, l’air est saturé d’électricité statique. Or ! Le cerveau est constamment parcouru d’informations sous forme d’électricité. Il reçoit et envoie des ordres sous forme de petites décharges électriques. Et tu sais pourquoi les jours d’orage les personnes et les animaux s’énervent plus vite ?
- Ben, heu...
- Parce que l’air est saturé d’électricité statique qui perturbe et fatigue plus rapidement le cerveau car il a plus de mal à recevoir et à envoyer les messages du corps.
- Hé ho mollo, Einstein des orages, il y en a souvent et on ressent rien.
- Oui, mais eux ne duraient pas aussi long temps et XANA doit en être de la partie. On n’en ressent pas les effets mais on peut les voir sur les comportements de l’homme et des animaux.
- A ben tout s’explique. Voilà pourquoi Kiwi grognait comme ça !
- Bon, tu cours prévenir les autres pendant que moi, je fonce à l’usine.
- Ca marche !
Odd et Jérémie se séparèrent. Jérémie sortit du bâtiment et courut direction de la bouche d’égout dans le parc, tandis que Odd remontait jusqu’à sa chambre l’ouvrit et laissa échapper un petit cri de surprise. Ulrich était littéralement couché sur Yumi et leur position ne laissait planer aucun doute dans l’esprit de Odd qui n’avait pas besoin d’un dessin pour imaginer la suite. Ulrich et Yumi tournèrent la tête dans sa direction et Ulrich dit d’une voit mal assurée.
- Ce n’est pas du tout ce que tu penses.
- Mais je ne pense rien, répondit Odd.
Une expression hébétée avait prit place sur son visage et il secouait lentement la tête de gauche à droite. Devant leur embarras, Odd aurait voulu partir. Mais il n’arrivait pas à détourner son regard, il était comme hypnotisé. Ulrich se releva au prix d’un terrible effort, il tendit la main à Yumi qui l’ignora et qui se releva par ses propres moyens.
- J’étais venu vous dire que XANA a lancé une attaque et que Jérémie est partit devant pour préparer notre transfert.
- Ok Odd on arrive, répondit Yumi.
Elle parti devant en évitant de croiser le regard d’Ulrich qui la suivait.

*
* *

Jérémie était arrivé quelques minutes seulement avant ces amis, mais ça lui avait suffit pour retrouver la trace d’Aelita. Elle était poursuivie par des cubes sur un chemin dans le territoire de la montagne.
Dans l’ascenseur qui menait Odd, Ulrich et Yumi à la salle des scanners, la gêne était présente. Chacun fuyait le regard des autres. Après une descente qui paru être interminable aux passagers, l’ascenseur fini par s’arrêter et ouvrit ses portes. Ils entrèrent chacun dans un scanner qui se referma et ils furent tous virtualisés.
Ils tombèrent sur un chemin et s’aperçurent immédiatement du changement. Le territoire entier était plongé dans les ténèbres. De gros craquements ressemblant à celui d’un orage résonnaient au milieu des montagnes.
- Tien ! Ils ont changés la déco, Remarqua Odd !
- Ca ne peut être que XANA à coup sur, répondit Ulrich. Jérémie ! Où est Aelita ! Je ne la vois pas.
- Attendez une seconde. Ho non ! Je vous ai envoyé trop à l’ouest. L’orage virtuel a du fausser les coordonnées.
- Détends toi Jérémie, je la vois, tu nous a envoyés sur un chemin parallèle au sien.
Yumi avait raison, à dix mètres de là, un chemin longeait parallèlement le leur sur lequel Aelita courait avec cinq cubes qui lui tiraient dessus. Elle avait plus d’avance sur eux mais semblait se fatiguer. La voix de Jérémie retentit.
- Vite ! Plus loin votre chemin se rapproche du sien, si vous arrivez à les devancer, vous pourrez la rejoindre.
- Ok on y va ! Tien bon Aelita on arrive, encouragea Ulrich !
Ils se mirent à courir à toute allures et finirent par arriver à destination. Entre les deux chemins, se trouvaient de grands blocs. Odd sauta le premier avec aisance et arriva le premier de l’autre côté. Ulrich l’imita avec moins de panache et de style. Yumi réussi à les rejoindre avec plus de difficultés. Enfin Aelita les rejoint le souffle court.
- Vous voilà, soupira t’elle.
- T’inquiète ! On te laissera pas t’amuser toute seul, répondit Odd.
- Vite, la tour est au bout du chemin, il faut se dépêcher.
- Ok ! Odd tu pars avec elle Yumi et moi on reste et on vous couvre.
- Reçu cinq sur cinq ! Allez Aelita on se dépêche.
Jérémie regarda les informations à partir de l’ordinateur et apprit que les émeutes gagnaient de l’ampleur.
- Hé je sais que ça ne vous amuse pas mais il faudrait vous dépêcher, sinon ce n’est plus une émeute mais une guerre civile qu’il y aura à la place !
Ulrich déviait tout les tirs lasers avec son sabre et Yumi les parait avec son éventail. Ils n’arrivaient pas à avancer car les cinq cubes tiraient sans relâche. Ulrich esquiva et para tout en avançant lentement vers le groupe de cubes. Il n’avait pas fait plus de dix pas, qu’il avait déjà perdu la moitié de ses points de vie. Ce que Jérémie lui fit savoir. Il se dédoubla en trois et chargea. Sur les trois, un seul arriva au niveau des cubes et en détruisit deux. Yumi lança son éventail qui ricocha entre deux cubes les réduisant à néant. Le dernier cube tira une rafale sur Ulrich qui fut renvoyé dans le monde réel. Yumi avait reprit son arme et continuait de bloquer les tirs avec. Mais le cube utilisa son rayon de glace et gela Yumi la mettant hors jeu.
- Yumi, tu es hors jeu pendant cinq minutes et trente secondes, averti Jérémie.
Odd et Aelita avaient prit de l’avance mais ils durent s’arrêter car le chemin se finissait à quelques mètres devant une paroi lisse et haute. Il y avait environ quatre ou cinq mètres de vide entre la roche et le bout du chemin. Aelita pointa le doigt vers le sommet de la montagne.
- La tour est là haut ! J’en suis sûre, toutes les pulsations convergent.
Odd se retourna pour voir le cube se rapprocher dangereusement.
- Ouais, ben pas la peine d’essayer de faire demi-tour. Aelita monte sur mon dos.
La voix inquiète de Jérémie retenti.
- Attend Odd, qu’est ce que tu veux faire ?
- Je vais escalader cette montagne !
- Mais t’es dingue ! Tu n’y arriveras jamais même si tu étais tout seul ça serait un miracle.
- Alors prépare toi à voir un miracle !
Odd prit Aelita sur ses épaules, recula et s’élança contre la paroi abrupte. Il parvint à planter ses petites griffes et escalada lentement la montagne. Le cube arriva au bout de deux minutes et se mit à tirer. Aelita se fit le plus petit possible en se recroquevillant sur elle même au maximum. Odd grimpait très lentement ce qui en faisait une cible facile pour le monstre.
Jérémie vit les points de vie du petit grimpeur chuter dramatiquement.
- Odd, fait gaffe, tu perds trop de points de vie.
- Hé ! Viens le faire toi même si t’es pas content. Tu crois que c’est facile pour moi ?
Odd avait parcouru la moitié du chemin quand Yumi fut dégelée. Elle se mit immédiatement à courir pour prêter main forte à ses amis. Le cube canardait Odd et Aelita. C’est alors que sous tout ses tirs, Odd lâcha prise et fut dévirtualisé au moment ou le cube explosa grâce à Yumi et à son éventail.
Aelita tomba dans le vide sans pouvoir s’accrocher au mur. Yumi utilisa son formidable pouvoir psychique pour arrêter sa chute et commença à l’élever dans les airs. Aelita cru voler, quelle sensation grisante. Elle se sentait en apesanteur, libérée de l’attraction de Lyoko. Yumi quand à elle, ne trouvait rien de drôle à la situation. Son pouvoir psychique l’épuisait rapidement et lui donnait mal à la tête. Mais, petit à petit, Aelita monta jusqu’au sommet.
Les nuages noirs étaient éclairés par des éclairs qui déchiraient l’obscurité macabre des lieux. Quand Aelita s’approcha de la tour, un grondement assourdissant retenti au dessus de sa tête. La colère de XANA était facile à deviner. Aelita entra dans la tour en marchant, se dirigea jusqu’au centre, s’éleva sur la plateforme supérieure, alluma l’écran virtuel et tapa le mot LYOKO.
Sur terre, Jérémie appuya sur la touche entrée en disant.
- Retour vers le passé.
Une grande lumière blanche explosa de l’usine et engloba petit à petit la planète effacant toute trace de l’attaque de XANA.

*
* *

Ulrich et Odd étaient dans leur chambre. La journée s’était passée sans que Yumi et Ulrich ne se parlent. Pendant le repas de midi, ils s’étaient fuit du regard l’un l’autre. Odd quand à lui chatouillait son chien avec joie.
- Alors mon chien ! On est content de me revoir ?
- Heu... Odd, tu sais pour toute à l’heure...
- Du calme Ulrich on était tous les deux sous l’influence de XANA.
- Ce n’est pas ce que je voulais dire. Pour moi et Yumi tu sais, on...
- Nan ! Ne dis rien ! je ne veux rien savoir !
- Mais si ! Ecoute moi...
Odd se boucha les oreilles et se mit à chanter. Devant cette réaction Ulrich se leva et parti.
Il marcha un long moment dans le parc la tête basse. Lorsqu’il releva la tête, il vit Yumi assise contre un arbre. Elle ne l’avait pas vu. Il s’approchât d’elle sans faire de bruit, s’arrêta à deux mètres et demanda d’une voix timide.
- Ca va Yumi ?
Tirée de ses pensées, elle le regarda et se leva.
- Oui, je vais bien.
Elle commença à s’éloigner de lui mais il la rattrapa par une main et la força à se retourner.
- Ecoute, pour ce qui s’est passé toute à l’heure...
- Pas la peine, Jérémie m’a tout expliqué.
- Hein ?
- Oui, c’était l’orage.
- Oui, mais non, je...
- Ne t’inquiète pas Ulrich, je sais que tu ne le pensais pas.
- Mais non, je...
- Moi non plus je ne le pensais pas.
- Mais je ne veux pas te parler de ça.
- A oui, de quoi alors ?
Ulrich n’arrivait pas à se décider à parler. Il se senti rougir ce qui le mettait très mal à l’aise. Yumi faisait semblant de ne pas comprendre. Pourtant, elle aussi se mit à rougir. Ulrich bégaya.
- Je... je...
- Bon, quand tu sauras ce que tu veux me dire tu sais où me trouver ?
Elle tourna les talons et parti. Ulrich la regarda s’en aller. Il ne savait pas par où commencer. Il couru la rattraper, elle n’était pas encore sortie du parc, il fallait lui parler. Il la dépassa et se mit face à elle.
- Ecoute Yumi, tu sais pour...
Elle le regarda surprise de sa réaction si spontanée. Elle avait le cœur qui battait la chamade. Qu’allait il dire ?
- Yumi, quand je suis tombé sur toi dans ma chambre, j’ai ressentis quelque chose de merveilleux. Je crois que je n’ai jamais ressenti ça pour personne d’autre. Yumi, je t’aime...
Les derniers mots qu’il avait prononcés étaient à peine audibles. Une grosse boule s’était formée dans sa gorge. Il se détourna d’elle, il était rouge de honte. Quelle allait être sa réaction ? Si elle lui disait qu’elle ne ressentait rien pour lui ? Il allait fuir le plus vite et le plus loin possible. Lorsqu’il senti Yumi l’enlacer. Le rythme de son cœur s’accéléra et il s’aperçu que celui de Yumi aussi battait la chamade. Elle posa sa tête sur son épaule droite. Il se raidit comme un soldat au garde à vous. Elle murmura quelques mots à son oreille et déposa un baiser sur sa joue avant de partir.
Il resta un très long moment sans bouger. Il se sentait transporté de joie, les derniers mots qu’elle avait prononcé résonnaient encore dans ça tête.
- Je t’aime Ulrich.