Histoire : De l’informatique à la biologie

Écrite par Nerzul le 22 mai 2004 (9800 mots)

Sur le territoire banquise, Odd courait au côté d’Aelita sur un chemin glacé. Ils arrivaient devant un bloc de glace qui s’agrandissait au fur et à mesure qu’ils s’en rapprochaient. L’immense montagne gelée, était terriblement grande et imposante. Devant ça, ils se sentaient insignifiants. Le chemin faisait le tour du bloc et montait en colimaçon jusqu’au sommet. Ils l’empruntèrent, arrivèrent au sommet après une dizaine de minutes et virent une tour auréolée de blanc. Après une rapide inspection des environs, Odd fit signe à Aelita de rentrer dans la tour. Elle traversa la paroi en marchant, s’approchât du milieu de la première plateforme, fut transportée sur la deuxième et avança jusqu’au centre pour allumer l’écran virtuel.
Dans le laboratoire, Jérémie attendait en pianotant sur le clavier. Le visage d’Aelita apparut sur l’écran lui apportant un petit sourire de soulagement.
- Jérémie, qu’est ce qu’on cherche exactement ? Il n’y a rien de bizarre dans cette tour.
- Ben heu, pourtant, d’après le nouveau programme que j’ai installé, une tour s’est activée à deux heures trente, je ne comprends pas. Il y a forcément une erreur, tu es sûre d’avoir tout vérifié ?
- Oui. Et même deux fois.
- Peut être que mon programme a un bug, attends un peu je vais faire un test. Odd, tu ne bouges pas et tu ouvres l’œil.
- Ouais mais dépêche toi, je commence à avoir froid moi.
Odd trépignait et se frottait les bras dans le vain espoir de se réchauffer. Il grelottait et commençait à trouver le temps long. Il ne s’aperçu pas qu’une forme fantomatique s’approchait de lui par derrière. L’étrange phénomène ressemblait à un serpent transparent long de trois mètres. Il glissait lentement sur la glace sans faire de bruit. De temps en temps, la créature se dissimulait derrière un rocher attendait quelques secondes puis reprenait son chemin lentement vers le malheureux frigorifié. Elle serpenta jusqu’à ça cible qui ne se doutait pas du sort qui l’attendait. Elle se redressa de toute sa hauteur formant un S, se ramassa sur elle-même comme l’aurait fait un chat prêt à bondir sur une souris et se propulsa avec toute sa puissance pour s’infiltrer entre les omoplates de ce pauvre Odd.
Il ressenti une violente brûlure dans le dos qui fit très vite place à un froid encore plus douloureux. Il cru avoir été touché par un laser, bondit sur le côté tout en se retournant avant de toucher le sol et visa. Mais il ne vit rien d’anormal. Il se massa douloureusement le dos mais la sensation désagréable avait déjà disparu.
Aelita ressenti une présence malveillante qui disparu très vite. Elle se concentra mais il n’y eut plus aucun signe d’hostilité. Pourtant, elle était sûre d’avoir ressenti quelque chose.
- Aelita ? Je crois que c’était une fausse alerte. Je suis désolé Odd de t’avoir dérangé pour rien.
- Mais non pense tu, répondit celui-ci en baillant ! Tu ne me déranges jamais à trois heures du matin, tu sais très bien que je suis toujours réveillé et prêt a aller sur Lyoko pour mourir de froid!
- Bon ça va comme ça Odd ! Tu n’as jamais fait d’erreurs toi !
- Si, mais je n’ai jamais dérangé personne pendant la nuit moi !
- Jérémie, intervint Aelita. Je crois que j’ai ressenti une présence. C’est peut être XANA.
- Ha ben je suis pas venu pour rien alors !
- Attends ! Je vais lancer un scanne, on verra bien si il y a une tour activée.
Il tripota nerveusement son clavier tout en lançant sa recherche et patienta quelques minutes. Mais le résulta était négatif, aucune trace de XANA où que ce sois sur Lyoko.
- Non. Il n’y a rien de suspect pour le moment, mais on peut attendre encore un peu pour voir.
- Ouais ! Parle pour toi Einstein ! Toi au moins tu n’es pas en train de te transformer en glaçon dans un monde virtuel !
- Odd, je te signale que l’on est ici pour défendre Aelita et pour stopper XANA s’il menace le monde.
- D’accord ! D’accord ! Pas la peine d’en rajouter, j’ai compris.
Aelita senti la tension monter entre ses deux amis et se senti coupable. Après tout, elle s’était peut être trompé et aucun signe n’indiquait une attaque quelconque de XANA. Si ses amis se disputaient elle en serait la principale fautive.
- Heu Jérémie. Ce n’est pas la peine de rester plus longtemps, je ne ressens plus rien. Je me suis trompé, il n’y a aucune présence de XANA ici.
- Tu es sûre ? Pourtant, d’après mon programme, une tour s’est activée et...
- Oui, mais il n’y a rien, répondit Odd. Ni ici ni ailleurs alors ! On fait quoi ? Dépêchez vous, j’ai vraiment très froid moi.
- Bon, écoutez je lance encore une fois un scanne et si il n’y a rien, on retourne se coucher, ça vous va ?
Jérémie refit la même manœuvre que la première fois et attendit le résultat qui ne tarda pas à lui donner la même réponse qu’avant. Tout était normal sur Lyoko.
- Bon, il n’y a rien, on va pouvoir retourner se coucher.
- Ha ben quand même ! Il t’en a fallu du temps pour t’en rendre compte !

*
* *

Odd sorti du scanner en transpirant. Il avait des sueurs froides qui lui coulaient dans le dos. Il se sentait terriblement fatigué. Etre réveillé en plein milieu de la nuit par Jérémie, n’arrangeait rien. Il prit l’ascenseur et monta jusqu’au niveau du laboratoire pour laisser entre son ami qui gardait une mine préoccupée.
- C’est bon, ce n’était qu’une fausse alerte, ton programme n’est pas parfait comme moi ! Il faut l’excuser, dit-il en ricanant.
- Mon programme n’est peut être pas parfait Odd, Mais il l’est certainement plus que toi.
Devant cette réplique, Odd souris, près à renvoyer la balle lorsqu’une toux l’en empêcha. Lui arrachant le plaisir de répondre une réplique imparable qu’il avait mit au point juste pour Jérémie.
- Hé Odd, ça va ?
- Oui, ça va, répondit-il entre deux toussotements.
- Tu aurais dû mieux te couvrir, il commence à faire froid le soir.
- Hé ! Je te signale juste au passage que quand j’ai voulu prendre quelque chose d’un peu plus chaud, tu m’as dis : « Pas la peine Odd, on restera pas assez longtemps dehors ! » et tu m’a entraîné derrière toi sans me demander mon avis !
Odd avait imité la voix de Jérémie à la perfection. Celui-ci s’en offensa et décida que le mieux était tout simplement de l’ignorer. Ils prirent le chemin du retour sans prononcer un seul mot.

*
* *

Jérémie poussa la plaque d’égout, passa la tête, regarda les alentours et fit signe que la voie était libre. Il monta et attendit d’être rejoins par Odd qui referma la plaque sans aucune discrétion. Le vacarme qu’avait produit la plaque d’égout lorsqu’elle s’emboîta, résonna à travers les arbres. Ils restèrent là pendant quelques secondes en tendant l’oreille, mais personne ne vint. La nuit, le parc avait un aspect lugubre et inquiétant. Le vent qui soufflait dans les branches semblait donner vie aux végétaux. Les bruits et les craquements inquiétaient encore plus les deux collégiens. Odd se mit à siffler pour essayer de détendre l’atmosphère mais s’arrêta très vite quand Jérémie lui intima le silence. Ils n’étaient pas seuls, quelque chose s’approchait d’eux. Ils se dissimulèrent derrière un buisson et attendirent de voir qui était l’auteur de ses sons étranges. Pendant un moment, les grillons n’émirent plus un bruit ce qui ne présageait rien de bon pour eux. Plus rien ne troublait la quiétude de la nuit. Un silence presque irréel s’était installé dans le parc. Jérémie et Odd tremblaient de peur et s’étaient rapprochés l’un de l’autre. Jérémie avait les cheveux dressés sur la tête et Odd claquait des dents, par peur et à cause du froid. N’entendant plus rien, ils se levèrent lentement lorsqu’une main les saisirent tout les deux par une épaule et qu’un cri de victoire retenti.
- Alors ! Je vous tiens enfin !
Ils bondirent, tombèrent à la renverse en se retournant pour voir Ulrich et Yumi pleuraient de rire en se tenant les cotes.
- Vous trouvez ça drôle, s’indigna Jérémie!
- Ouais ! Vous êtes de vrais gamins, renchéris Odd !
- Vous auriez dû voir vos têtes, s’exclama Ulrich pliait de rire!
- C’était trop fort ! Il aurait fallu vous prendre en photo pour immortaliser l’instant, répondit Yumi les larmes aux yeux !
Ils finirent par se calmer et commencèrent à avancer tout les quatre, Odd et Jérémie devant tendis que Yumi et Ulrich fermaient la marche. Les deux plaisantins ricanaient encore de la réaction de leurs amis. Ils allaient sortir du parc quand Ulrich et Yumi furent saisis chacun par une main puissante et une exclamation de Joie.
- Alors ! Je vous tiens enfin mes lascars !
Ils se retournèrent en sursautant pour voir Jim qui arborait un sourire d’une joie malveillante. Le professeur de sport regarda sa prise, quatre gamins très surpris mais surtout désespérés d’être tombés sur lui. Il braqua sa torche pour mieux identifier les petits voyous. Lorsqu’il s’aperçu que Yumi était parmi eux, il s’exclama.
- Quoi ! Toi aussi tu es dans le coup ! Je me demande comment tes parents vont prendre la nouvelle. Leur fille sortant en douce la nuit pour aller rejoindre ses petits copains. Et pour faire quoi hein, je vous le demande ?
- Mais monsieur, on ne faisait rien de mal je vous le jure, implora Yumi.
- Mais oui, mais oui. Je suis juste surprit qu’à votre âge, vous soyez si pressés de jouer à Roméo et Juliette. Et à plusieurs en plus ! Si vous étiez plus vieux, je pourrais m’imaginer des choses.
Il avait braqué sa lampe torche successivement sur Ulrich, Odd et Jérémie. Ils avaient tous rougi du sous entendu. Jim les entraîna dans le bureau du proviseur s’installa derrière le bureau et demanda.
- Alors, j’espère pour vous que votre explication sera logique.
- Ben... On a entendu du bruit dehors et... commença Jérémie.
- Et on a décidait d’allait voir pour vérifier... continua Odd.
- Que tout aller bien ! Conclus Ulrich.
- Et Yumi, demanda Jim amusé par les explications idiotes des jeunes collégiens.
- Heu, je suis somnambule répondit-elle.
- Mais bien sur...
Jim prit le combiné du téléphone, tapa un numéro et attendit quelques minutes.
- Halo madame Ishiyama ? Oui, pardon de vous dérangez, mais j’ai votre fille en face de moi. Je vous assure que ce n’est en rien une blague de mauvais goût. Bien, je vous attends au collège Kadic.
Il raccrocha le téléphone se tourna vers ses captifs et dit d’un air innocent.
- Ben puisqu’on y est, autant appeler les autres !
Il appela successivement les parents de Jérémie, Odd, Ulrich ainsi que le proviseur. Les malheureux étaient au plus mal. Jamais ils n’étaient descendus aussi bas. Et la nuit promettait d’être longue, très longue.

*
* *

Le lendemain matin, Odd se réveilla avec un mal de tête épouvantable. Chacun de ses mouvements le fatiguait énormément et il avait l’impression d’avoir des courbatures dans tout le corps. Il se leva péniblement, il avait des poches sous les yeux et tout indiquait qu’il avait très mal dormi cette nuit. Tous ses membres étaient engourdis et il n’arrivait pas à réagir vite. Tout ce qu’il faisait était au ralenti et il avait l’impression d’avoir la nausée. Mais, malgré tout ce qu’il avait, il trouva la force de s’habiller. Une fois vêtu, il parti rejoindre Ulrich et Jérémie à la cantine. Ca démarche était lente et mal assurée.

*
* *

Jérémie et Ulrich étaient déjà attablés l’un en face de l’autre. Aucun d’eux n’avaient envie de parler de ce qui c’était produit la nuit dernière. Jérémie se sentait coupable de ce qui c’était passé la veille. Quand ses parents étaient venus, ils lui avaient posé beaucoup de questions. Il leur avait répondu que rien ne s’était passé mais ils ne l’avaient pas cru et l’avaient prévenu qu’ils en reparleraient avec lui plus tard. Il regarda son ami discrètement. Il lui avait présenté ses excuses et demandais comment ça s’était terminé avec ses parents. Ulrich lui avait répondu « tout va bien » ce qui signifié en réalité « je ne veux pas en parler, laisse moi seul ». Bien que Ulrich lui ait dit qu’il ne lui en voulait pas, Jérémie savait qu’il ne le pensait pas.
Mais pourtant, il se trompait, Ulrich ne le considérait pas comme fautif. Le seul coupable, c’était lui, si seulement il n’avait pas eu cette stupide idée de leur faire peur, Jim ne l’ait aurait jamais trouvé.
Jérémie jeta un rapide coup d’œil aux alentours. Beaucoup de gens les regardaient, mais ils détournaient la tête quand ils croisaient son regard. Il n’avait pas fallu longtemps pour que la rumeur se répande comme une traînée de poudre et Jérémie savait d’où ça venait. Sissi avait dû l’apprendre par son père et elle avait fait en sorte à ce que tout le collège soit au courant. La question était pourquoi avait elle fait ça ? Mais venant de Sissi la casse pied, la réponse était évidente. Juste pour les humilier. Jérémie ne voyait que ça comme réponse. Il continua de broyer du noir quand Odd arriva en traînant les pieds un plateau à moitié vide entre les mains. Ulrich leva brièvement la tête à son approche et eu un hoquet de surprise. Ils ne l’avaient jamais vus dans un tel état. Ulrich demanda en chuchotant.
- Odd ? Ca va ?
- Oui, répondit celui-ci d’une voix lasse.
- Tu es sûr ?
- Tu devrais peut être aller à l’infirmerie, proposa Jérémie ?
- Non, non, je vais bien. Juste un peu fatigué.
- Moi je crois que...
Jérémie ne réussi pas à terminer sa phrase car une quinte de toux l’en empêchât. Odd aussi toussait beaucoup.
- Hé, ça va ?
- Oui, je crois que je me suis enrhumé hier, répondit Jérémie avec une voix enrouée.
- Moi aussi, je dois être en train de me couver une sacrée grippe, renchéri Odd.
- Moi à votre place, je resterais au lit.
- Oui, mais tu n’es pas à notre place, répondirent à l’unisson les deux malades.
Le petit déjeuner se poursuivit et se termina sans qu’ils ne prononcent le moindre mot.

*
* *

Sur Lyoko, Aelita s’était éloignée de la tour qu’elle avait visité la nuit dernière et marchait le long d’un glacier. Elle s’arrêta quand elle entendit un bruit sourd. Elle fit le tour d’un bloc de glace, trouva un moyen de l’escalader et profita de la vue panoramique que lui offrait la montagne gelée pour apercevoir au loin les signes de pulsations qu’elle redoutait tant.
Elle les observa un court instant et se rendit compte qu’ils provenaient de la tour qu’elle avait visité accompagné de Odd. Elle appela Jérémie mais n’obtint aucune réponse de sa part. Elle décida de prendre les choses en mains, dévala la pente, fit demi-tour et couru rejoindre la tour qu’elle n’aurait jamais dû quitter.
Sur le chemin, elle se remémora la sensation qu’elle avait éprouvée pendant quelques secondes. C’était la même présence qu’elle avait ressentie quand XANA lui avait implanté le virus le jour qui aurait dû être celui de sa liberté.
Comme elle regrettait le monde réel. Mais Jérémie lui avait promit qu’il trouverait un moyen de vaincre le virus de XANA et qu’elle pourrait vivre chez eux définitivement. Elle le croyait sur parole, elle avait confiance en lui.
Elle courut un long moment et entendit un autre bruit que celui des pulsations. Elle regarda par-dessus son épaule sans s’arrêter et découvrit cinq Frolions qui l’avaient prise en chasse. Ils la rattrapèrent facilement en se mirent à lui tirer dessus. Aucun tirs n’atteignit ça cible. Ils la dépassèrent prirent de l’altitudes, tournèrent à gauche pour reprendre la même position d’attaque que la première fois et se préparèrent à faire un second passage. Aelita passa sous une arche de glace, dérapa et tombât. Elle se releva pour s’apercevoir qu’elle ne pouvait pas fuir plus long temps car il n’y avait rien pour se cacher. Les cinq petits monstres accélérèrent l’allure. Elle ne pouvait peut être plus fuir, mais la stupidité de ses créatures lui donnerait un avantage considérable. Elle se laissa tomber lentement à genoux, joignit ses mains pour former un V entre ses jambes, releva la tête et laissa couler un chant envoûtant de ses lèvres.
Une paroi gelée se forma en dessous de l’arche juste au moment ou les Frolions allaient la traverser. Les cinq détonations qui frappèrent le nouveau mur redonnèrent le sourire et l’espoir à Aelita. Ils volaient trop vite et n’avaient pas eu le temps de remonter. Elle se releva et reprit son chemin en courant, il n’y avait pas une seconde à perdre. Il fallait retourner à la tour et vite.

*
* *


Jérémie, Odd et Ulrich attendaient dans la cour, la venue de Yumi. Mais elle n’était toujours pas là et la sonnerie allait bientôt retentir. Ils commençaient à se faire du souci pour elle. Ses parents avaient peut être décidé de l’inscrire dans un autre collège.
Mais la réalité était tout autre, Yumi était déjà rentrée dans le collège. Elle s’était cachée, car la réaction de ses parents la perturbait énormément. Quand ils étaient de retour à la maison, ils s’étaient mit à la harceler de questions. Sa mère avait fondue en larme et son père avait hurlé tout le restant de la nuit. Elle leur avait dit que tout allait bien, qu’ils voulaient juste s’amuser.
Ses parents ne lui adressaient plus la parole. C’était la première fois qu’ils avaient eu une telle réaction.
Ulrich toussait au moins autant que Jérémie, quand à Odd, il avait des sueurs froides. La sonnerie résonna dans toute l’école et ils n’avaient toujours pas vu Yumi. Jérémie prit son portable dans l’intention de l’appeler mais il hésita.
Qu’allé t-il lui dire ? Il se sentait trop honteux pour lui parler. Si seulement son programme n’avait pas fait d’erreur ! Il rangea son portable et regagna la classe tête basse. Il s’assit à son bureau sorti ses affaires et se prépara à suivre le cours.
Ulrich et Odd étaient derrière Jérémie. Ils toussaient et reniflaient autant l’un que l’autre. Depuis un moment, Ulrich se sentait patraque. Il avait déjà épuisé son paquet de mouchoirs. Il se tourna vers Odd et lui demanda.
- Tu n’aurais pas un mouchoir s’il te plaît ?
- Non, demande à quelqu’un d’autre.
Ulrich posa la même question à tous les élèves. Mais la réponse était toujours la même. Personne n’en avait. Il se rendit compte alors que toute la classe était enrhumée. Il se tourna vers Odd qui continuait de tousser tout comme le reste de la classe. Mais son cas semblait plus préoccupant. Il était prit de tremblement, transpirait comme si il avait couru, claquait des dents et avait une teinte légèrement pale.
- Hé... Ulrich ? Je ne me sens vraiment pas bien.
- Comprit.
Ulrich leva le doigt et dit.
- Madame ! Odd ne se sent pas bien ! Je peux le conduire à l’infirmerie ?
- Oui, d’accord. De toute façon, je crois que l’on va tous finir par y aller si ça continu.
Le professeur était loin de se douter, qu’elle avait raison.
Odd et Ulrich se levèrent et sortirent. Ils passèrent le long des couloirs et avançaient lentement vers l’infirmerie. En chemin, Ulrich regarda par les vitres dans les autres classes. Pour toutes celles qu’il avait regardé, il avait vu la même scène. Des collégiens par dizaines étaient malades. Une véritable épidémie s’était déclarée et il commençait à nourrir des doutes au sujet de la provenance de ce mystérieux virus.
- Tu sais Odd ? Si j’étais paranoïaque, je jurerais que notre cher ami XANA a lançé une attaque. Qu’en pense tu ?
Pour toute réponse, il entendit un bruit sourd qui se répercuta légèrement dans le couloir. Il se retourna et poussa une exclamation d’horreur.
Odd était tombé à plat ventre et ne bougeait plus. Il se précipita pour porter secours à son ami, le retourna et écarquilla les yeux d’effroi. Il avait un visage cadavérique, de la sueur froide perlait sur son visage, ses lèvres avaient prit une teinte bleutée et tout son corps était glacé.
Si il n’avait pas vu son torse se lever et s’abaisser au rythme de la respiration, il l’aurait cru mort. Il tendit l’oreille pour percevoir un petit souffle rauque un autre signe que la vie ne l’avait pas encore quitté.
Fou d’inquiétude, Ulrich le prit sur ses épaules et s’élança vers l’infirmerie. Il se surprit à courir avec autant de vélocité et de facilité. Même sans Odd, il n’avait jamais couru aussi vite de toute sa vie.

*
* *

L’infirmière était en train de rédiger un mot d’excuse à un élève qui lui aussi était affligé de cette terrible maladie qui se répandait dans tout le collège. Elle lui remit le papier en disant.
- Maintenant, tu vas voir le directeur ou sa secrétaire et tu lui remet ta permission de sortir.
Il hochât la tête et sorti.
Yolande se cala dans son fauteuil et se massa les tempes. Un début de migraine avait commencé à se former dans son crâne. C’était la quatorzième personne à venir la voir en moins d’une heure avec les mêmes symptômes. Si cela continuait, il n’y aurait plus grand monde dans l’établissement. Elle laissa le silence l’envahir jusqu’à ce que l’on vienne frapper à la porte. Elle se leva et alla ouvrir la porte.
- Et de quinze, maugréât t-elle en voyant Ulrich porter Odd inconscient.
- Je crois qu’il s’est évanoui.
- Porte le jusqu’à la table d’examen.
Ulrich y alla et déposa lentement son ami. Yolande commença à l’ausculter en demandant.
- Bon alors, je vous écoute. Que c’est il passé.
- Ben, je ne sais pas, je marchais et puis tout d’un coup, il s’est écroulé, comme ça.
- Bon d’accord. Vous pouvez retourner en cours je m’en occupe.
Comme il ne bougeait toujours pas, elle insista.
- Ne vous inquiétez pas, il ne risque rien et ce n’est pas en restant ici que vous l’aiderez.
Vaincu, Ulrich sortie de l’infirmerie. Il tira lentement la porte mais ne la ferma pas complètement. Il observa l’infirmière discrètement par l’entre bâillement de la porte. D’habitude, ce n’est pas son genre d’espionner mais là, il s’agissait de l’un de ses meilleurs amis. Il ne pouvait pas partir sans savoir ce qu’il avait.
L’infirmière continua son examen puis s’écarta de Odd se dirigea vers son bureau, décrocha le téléphone et composa un numéro.
- Allo ces pour une urgences ! Oui, j’appel du collège Kadic. Un élève est gravement malade, il faut le transporter le plus rapidement possible.
Devant cette révélation, Ulrich faillit tomber à la renverse. Odd allait peut être mourir ! Cette fois, il n’eut plus aucun doute, XANA était dans le coup ! Il couru vers la sortie du bâtiment tout en prenant son portable pour appeler les autres à la rescousse.

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* *

Jérémie qui suivait d’une oreille distraite le cours senti son portable vibrer dans sa poche. Il le prit discrètement et y lut le message d’alerte. SOS XANA. Bizarrement, il ne fut même pas surprit de cette nouvelle. Il l’éteignit, le rangea puis leva la main en appelant.
- Madame ! Je peux aller aux toilettes ?
- Oui, oui, répondit elle avec une voix fatigué.
- Merci !
Il sorti en pressant le pas.

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* *

Yumi dessinait sur son livre d’histoire pour ne pas changer. Le cours était d’un ennui mortel. Mais la vibration de son téléphone la tira de sa rêverie. Elle hésita avant de le sortir.
Si c’était l’un de ses amis, que leur dira t-elle ? Elle n’osait pas leur parler. Pourtant, ce n’était pas dans leur habitude de l’appeler pendant les cours. Elle décida d’en avoir le cœur net. Son intuition avait vu juste et le message « SOS XANA » qu’elle lu sur son portable en était la preuve. Elle leva la main et demanda.
- Heu monsieur ! Je peux aller aux toilettes ?
- Oui, mais fait vite.
- Merci.
Elle sorti rapidement dans le couloir aperçut Jérémie qui courait vers la sortie et le rattrapa. Elle voulu lui parler, mais n’en trouva pas la force. Lui non plus n’arrivait pas à lui dire quelque chose. Le silence qui s’installa entre eux n’était perturbé que par les bruits de leurs pas sur les dalles puis sur l’herbe. Jérémie avait du mal à suivre le rythme qu’imposait Yumi. Il était prit de quinte toux de plus en plus souvent. Il transpirait et avait le regard vide de toute expression.

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* *

Dans l’infirmerie, Yolande prit la température de son patient et regarda le résultat. Elle fit une petite grimace en constatant que l’état de Odd s’aggravait de minute en minute. Si ça continuait comme ça, elle ne lui donnait pas plus de cinq heures à vivre. Tous les symptômes montraient que c’était le virus de la grippe, mais jamais il n’avait été aussi agressif. Il avait certainement muté comme il le faisait chaque année. Mais cette fois-ci il était devenu plus dangereux que jamais. Elle ne pouvait pas lui donner d’antibiotiques car le virus de la grippe pénétrait dans les cellules du corps pour se multiplier et le vaccin ne pouvait pas l’en déloger. Elle ne pouvait que guérir les symptômes, pas détruire le virus. Odd était seul dans cette bataille.
Pourvu que ses globules blancs soient efficaces et éradiquent au plus vite la menace.
Elle perçu une sirène et regarda dans la cour par la fenêtre pour y voir une ambulance. Elle sortie en courant à la rencontre des ambulanciers.
Une fois partie, le calme régna dans la salle. Seul un petit bruit de fond provoqué par l’ambulance perturbait la tranquillité des lieux.
C’est alors qu’Odd ouvrit les yeux. Il se leva et regarda autour de lui. Il descendit de la table d’examen et sorti calmement.

*
* *

Ulrich attendait dans l’ascenseur, depuis un long moment. En vérité, il n’attendait que depuis cinq minutes. Son impatience et son angoisse avaient altéré sa perception du temps. Comme quand il est en cours et qu’il ne rêve que d’être ailleurs. Il toussait énormément et commençait à avoir des sueurs froides le long du dos. Quand il les vit arriver en glissant le long des cordes, il leur fit remarquer avec une voix d’ou perçait de l’énervement.
- Vous en avez mit du temps !
- Désolé, répondit Jérémie. Où est Odd ?
- Il ne se sentait vraiment pas bien, il est à l’infirmerie.
- Qu’est qu’il a, s’inquiéta Yumi ?
- Ho, rien de grave, il doit juste se reposer, menti Ulrich.
Moins ils en savaient mieux ce serait pensa t-il.
Ulrich remarqua l’état de Jérémie. On aurait pu croire que c’était un zombi. A sa vue il repensa à Odd ce qui lui glaça le sang. Si ils ne se dépêchaient pas, Jérémie serait le prochain à partir aux urgences. Ils prirent tous l’ascenseur qui descendit d’abord jusqu’au laboratoire pour y déposer Jérémie, puis jusqu’à la salle des scanners. Ulrich et Yumi entrèrent dans les scanners et attendirent.
Jérémie tituba jusqu’à son fauteuil et s’y laissa tomber dedans. Il était épuisé pour un rien, chacun de ses mouvements lui faisait mal. Il avait des courbatures partout. Mais il réussi à contacter Aelita.
- Aelita ? Appela t-il d’une voix faible.
- Jérémie ! Qu’est ce qu’il y a ? Je t’entends mal.
- Ce n’est rien. Tu as repéré la tour ?
- Oui et tu avais raison, c’était bien celle de toute à l’heure.
- Bon, je vais t’envoyer Ulrich et Yumi. Odd ne pourra pas venir.
- D’accord, je suis bientôt devant la tour.
- Attend avant de t’en approcher d’avantage, ça pourrait être dangereux.
Sur ces mots, il activa le transfert pour Yumi et Ulrich.

*
* *

Aelita vit apparaître à ses côté ses amis. Elle sourit en les voyant mais remarqua que Ulrich toussait beaucoup de même que Yumi.
Un comportement des plus étrange pensa t-elle.
- Il fait vraiment très froid, se plaignit Ulrich.
Il commençait déjà à grelotter et se frottait les bras. Yumi le dévisagea un moment, se tourna vers Aelita et conseilla.
- Il faudrait se dépêcher. Aelita montre nous le chemin, on te suit.
- Par là, indiqua t-elle, nous ne somme plus très loin.
- Parfait, plus vite on y sera, plus vite se sera terminé.
Ils se mirent à courir sur le chemin désigné pendant quelques minutes. Ils finirent par arriver à destination. Le chemin faisait le tour d’un immense bloc de glace. Pour Aelita, c’était du déjà vu, mais pour les nouveaux arrivants, cette montagne de glace paraissait monumentale. Elle leur montra le sommet et ils acquiescèrent d’un signe de tête. Elle allait continuer son chemin lorsque Ulrich la retint par le bras. Il mit un doigt sur ses lèvres pour lui intimer le silence et fit signe à Yumi de prendre la tête du groupe. Elle s’engagea le long de la montée en rasant le mur. Ulrich attendit qu’elle prenne un peu d’avance puis lui emboîta le pas avec Aelita à côté de lui. Ils montèrent ainsi pendant quelques minutes. Jusqu’à ce qu’un bruit mécanique se fasse entendre. Yumi fit signe d’arrêter d’avancer. Elle avança de quelques mètres, s’éloigna du mur et vit un Cancrelat qui faisait sa ronde au bord du chemin. Elle déplia son éventail le lança et une petite explosion signala que le chemin était dégagé. Ils se remirent en route en accélérant le pas.
De son côté, Jérémie regarda les informations par l’intermédiaire de son ordinateur. Une journaliste parlait à l’extérieur de la ville, elle était en compagnie du service de sécurité de lutte contre les menaces bactériologiques ainsi que des militaires portant des masques. Voir des hommes en combinaison de protection en milieu hostile ne ranima pas l’espoir en lui. Bien au contraire, il était encore plus inquiet. Si le service de sécurité avait déployé tant de moyen pour mettre la ville en quarantaine, c’est que la situation était désespérée. La journaliste était à côté d’un homme assez grand qui arborait une grosse moustache. Il était en combinaison jaune et avait retiré son casque qu’il portait sous le bras.
- Je suis en compagnie du chef des opérations de lutte contre les épidémies qui va nous expliquer les moyens mis en oeuvre pour combattre cette infection.
- Tout d’abord, nous avons déployé un cordon de sécurité tout autour de la ville afin que personne n’entre ou ne sorte. Ensuite, nous enverrons plusieurs équipes pour analyser le virus et le combattre...
Jérémie lui connaissait déjà le virus pour l’avoir combattu des dizaines de fois. Il avait même un nom, XANA et il ne s’arrêtera pas tant qu’il n’aura pas éradiqué totalement l’espèce humaine. Il tourna toute son attention vers l’écran qui montrait l’avance de ses amis. Sa vision commença à se brouiller et il avait la tête qui tourne. Il glissa lentement hors de son fauteuil mais se rattrapa de justesse. La maladie gagnait du terrain, une véritable course contre la montre s’était déclarée entre lui et XANA d’on l’enjeu était de savoir si il tiendrait jusqu’à ce que la tour soit désactivée.
Sur Lyoko, Yumi, Ulrich et Aelita touchaient au but. Mais le bruit de plusieurs Cancrelats se rapprochant d’eux, douchât leur joie. Ulrich se sentait au plus mal il n’arrivait plus à marcher droit et sa vision se troublait de plus en plus souvent. Yumi aussi subissait les assauts du virus, elle se sentait affreusement faible et lente. Elle demanda avec une petite voix qui ne lui ressemblait pas.
- Jérémie ? Est-ce que tu vois quelque chose ?
Des Cancrelats surgirent trois derrière eux et deux devant. Prit entre deux feux, ils étaient au plus mal.
Jérémie remarqua alors quelque chose d’étrange. Les points de vie de ses amis descendaient petit à petit sans qu’ils ne se fassent toucher par une attaque des monstres. Il cru d’abord que sa yeux lui jouaient des tours, mais réalisa bien vite que se n’était pas le cas. Le virus attaquait lentement le corps virtuel de ses amis. Pire encore ! Si Aelita était contaminée, il faudrait au plus vite qu’elle désactive la tour pour ne pas disparaître.
Pourvu que ce nouveau virus ne lui cause pas plus de problème que celui qui la lie à XANA songea Jérémie.
Des tirs percutèrent le rebord de la corniche. Des Cancrelats étaient arrivés par en bas et tentaient de les atteindre à partir du sol sans y parvenir. Mais, même si leurs attaquants ne touchaient pas leurs cibles, ils rétrécissaient le passage à chaque impact, bientôt, il n’y aura plus aucun moyen d’atteindre la tour.
Ulrich affrontait les trois Cancrelats qui étaient arrivés par derrière tandis que Yumi s’occupait de ceux de devant. Ulrich était gêné dans ses mouvements, il n’arrivait pas à dévier tous les tirs, qui plus est, il ne pouvait pas utiliser son triplicata car le chemin était trop étroit.
Yumi quand à elle, avait fort à faire avec les deux d’en face. Elle ne parvenait pas à les blesser, tous ces mouvements étaient lents et sa vision se troublait par moment. Ulrich et Yumi perdirent très vite des points de vie ainsi qu’Aelita ce qui alarma Jérémie.
- Yumi, il te reste trente points de vie, Ulrich cinquante, Aelita quatre-vingt, prévient Jérémie d’une voix à peine audible.

*
* *

Odd entra dans l’usine en marchant. Il paraissait déconnecté de la réalité. Il arriva à l’ascenseur, l’appela, attendit sa venue et y entra. Il descendit jusqu’au laboratoire et y trouva Jérémie à moitié couché sur son clavier Celui-ci sourie à sa vue et demanda d’une voix rauque.
- Odd ? C’est toi ? Ulrich avait dit que tu n’allais pas bien.
- Oui, je vais mieux. Il y a du nouveau ? Demanda t-il tout en s’approchant.
- Oui, ils vont avoir besoin de toi pour désactiver la tour.
- J’en doute.
Odd sorti une barre en fer qu’il avait dissimulé derrière lui et l’assomma. Jérémie tomba de son siège accompagné de la barre dans un bruit fracassant. Odd prit le casque et demanda.
- Aelita ? Tu me reçois ?
- Oui Odd, je te reçois. Que ce passe t-il ? Où est Jérémie ?
- Il s’est évanoui. Comment je dois faire pour venir vous rejoindre ?
- Ho non ! Odd, va dans le scanner, je vais m’occuper de ta virtualisation.
- Merci, je savais que je pouvais compter sur toi.
Un petit sourire naquit sur son visage. Il parti rejoindre ses amis qui ne savaient pas encore que son arrivée leur coûterait la victoire.

*
* *

Aelita regarda ses amis et comprit qu’il fallait agir vite. Comme pour les Frolions, elle tombât les genoux écartés, les mains en forme de V et chanta une mélodie captivante. Ulrich n’arrivait plus à tenir, il se croyait déjà perdu lorsqu’un mur de glace le sépara de ses ennemis. Les Cancrelats pris de l’autre côté de la paroi, se mirent à lui tirer dessus afin de la détruire au plus vite. Ulrich voyant que ses trois adversaires étaient hors jeu pour le moment, porta secours à Yumi qui en avait grand besoin.
- Je te couvre et toi tu les détruits, proposa t-il.
- Ca marche !
Le duo de choc ne tarda pas à libérer la voie. Ulrich para les attaques et Yumi détruisit les bestioles à distance, même si elle s’y reprit à plusieurs fois pour les annihiler. Pendant qu’ils se battaient, Aelita transféra Odd sur Lyoko. Celui-ci, atterrit derrière les deux monstres juste après leur explosions. Yumi explosa de joie à sa vue.
- Odd ! Je suis contente de te voir !
Aelita aussi souri en le voyant, mais sa bonne humeur se figea. Odd avait quelque chose de différent. Il arborait un rictus méprisant sur ses lèvres, son regard dur et sévère ne lui ressemblait pas. Il avait un air inquiétant et menaçant mais aussi une lueur meurtrière au fond des yeux. Yumi s’approcha de lui pour l’étreindre.
- Yumi ! Attend, prévint Aelita.
Odd visa et tira plusieurs flèches lasers qui atteignirent Yumi la faisant tomber. Sans comprendre cette réaction brutale, Ulrich hurla.
- Hé Odd ! T’es fou ou quoi ?
Odd braqua son bras droit sur lui et tira. Ulrich en évita de justesse mais pas toutes.
- Il est contrôlé par XANA, comprit alors Aelita.
Yumi se releva. Elle ne savait pas combien de point de vie elle avait perdu, mais elle savait qu’il fallait arrêter XANA et pour cela, il fallait vaincre un ami. Elle envoya son éventail sur Odd qui l’esquiva aisément. Ulrich chargea donna des coups de sabre, mais ne parvint pas à le toucher. Le rire diabolique qui s’échappa de la gorge d’Odd paraissait irréel, ce qui les terrifia. Une telle démence ne pouvait pas lui appartenir. Il sautait et évitait aisément toutes les formes d’attaques de Yumi et d’Ulrich ce qui n’était pas leur cas. Odd parvenait souvent les toucher et semblait avoir des munitions à l’infini.
Aelita assista à ce combat perdu d’avance. Ulrich et Yumi ne parviendraient jamais à se débarrasser d’Odd car, ils étaient atteints d’une étrange maladie qui les affaiblissait. Mais elle eut une idée.
- Yumi ! Ulrich ! Il faut l’empêcher de bouger !
- Et qu’est ce que tu proposes ? De signer des autographes ? Demanda Ulrich en serrant les dents.
- Je peut utiliser mon pouvoir psychique, proposa Yumi en bloquant une flèche avec son éventail.
- D’accord, mais fait le quand il te tourne le dos sinon, il te tirera dessus, conseilla Ulrich.
Ulrich tenta plusieurs attaques pour occuper Odd et le pousser à la faute. Tous ses efforts finirent par porter leurs fruits, dans un magnifique saut périlleux, il tourna le dos à Yumi qui en profita pour le bloquer dans les airs. Incapable de se mouvoir, Odd était devenu une proie facile. Ulrich s’approcha par derrière et dit d’une voix épuisée.
- Désolé Odd.
Et il lui planta sa lame entre les omoplates, à l’endroit même ou le parasite était entré. Odd se dévirtualisa proprement, comme il l’aurait fait si il avait été lui-même.
Ulrich tomba à genou, son geste lui avait énormément coûté. Tuer son ami, même si ce n’était pas pour de vrai, lui faisait mal. Jamais il n’avait pensé faire une telle chose. C’était horrible et inhumain. Yumi s’agenouilla à côté de lui et lui demanda.
- Ca va aller ?
- Oui, ça va.
- On n’avait pas le choix. Maintenant qu’il est dévirtualisé, il ne peut plus faire de mal à qui que ce soit. Il ne nous...
Sa voix mourut, car elle venait de réaliser que Jérémie était là bas. Seul avec cette chose qui avait prit le contrôle de leur ami.

*
* *

Odd s’écroula hors du scanner. Il se releva avec une grimace de dégoût, il venait d’échouer encore une fois. Les quelques monstres qu’il avait posté à côté de la tour ne suffiront pas à les arrêter. Il frappa le scanner d’un point rageur, XANA fulminait. Il avait encore perdu. Il ne pouvait plus rien faire, Ulrich, Yumi et Aelita s’étaient mis hors de sa portée.
C’est alors qu’il réalisa une chose importante. L’un des gêneurs, était resté ici. Il n’avait pas prit la peine de s’en occuper sérieusement car le temps jouait contre lui. Il n’avait pensé qu’à ceux qui étaient déjà sur Lyoko.
Un sourire inquiétant naquit sur ses lèvres. Il n’en avait pas encore fini avec lui. Il se précipita dans l’ascenseur et monta à l’étage supérieur. Tout n’était peut être pas encore perdu pour lui.

*
* *

Aelita et Yumi aidèrent Ulrich à se relever. Il affichait une expression de terreur. Il venait de livrer Jérémie à XANA qui n’allait pas hésiter sur son sort. Aelita demanda en implorant.
- Vite, il faut lui porter secours !
Yumi se tourna vers elle et dit.
- Attend, rien ne nous dis que Jérémie n’est pas déjà... Je veux dire que XANA a très bien pu... Enfin, quand il est arrivé, il...
Elle n’arrivait pas à trouver ses mots. Ils ne savaient rien de ce qui s’était passé avant l’arrivé de Odd sur Lyoko.
- Si ça se trouve, Jérémie n’est peut être pas mort. XANA ne l’a pas tué quand il est arrivé au laboratoire, insista Aelita.
- Si ce n’est pas le cas, il va se rattraper maintenant qu’il est a nouveau sur terre, répondit Ulrich d’une voix absente.
- Oui, mais peut être que lorsque Odd a été dévirtualisé il...
Aelita ne termina pas sa phrase. Car cela aurai signifié que Ulrich venait de tuer son ami. Elle baissa les yeux honteuse de ce qu’elle venait de dire.
- De toute façon, il faut arrêter XANA, rappela Yumi. D’accord Ulrich ?
- Ouais, allons y.
Ils se remirent en route en courant. Yumi jeta un coup d’yeux en contrebas pour voir que les Cancrelats étaient partis. Ils allaient sûrement remonter la pente pour les empêcher d’atteindre la tour. Elle regarda aussi le mur d’Aelita pour voir que celui-ci allait céder d’un moment à l’autre. Il n’y avait pas une seconde à perdre.
En quelques secondes, ils arrivèrent à destination. La tour n’était gardée que par trois Cancrelats. Dans d’autres circonstances, ils auraient trouvé ça facile mais la, il ne parvenaient même plus à se tenir droit. C’était avec des jambes flageolantes et des troubles de la vision qu’ils allaient devoir livrer bataille. Combien de points de vie leur restait il ? Dix, vingt ? Ils l’ignoraient, mais ça ne les empêcherait pas de se battre.

*
* *

Dans le laboratoire, Jérémie reprit ses esprits. Il avait le crâne en feu et ses forces le trahissaient. Il se sentait très mal et tout le faisait souffrir. Il chercha à comprendre ce qui s’était passé.
Tout d’abord, il avait reçu un message d’alerte sur son ordinateur. Ensuite, il avait envoyé Odd sur Lyoko pour escorter Aelita jusqu’à la tour pendant que Ulrich et Yumi surveillaient le collège pour connaître l’attaque de XANA. Odd n’avait trouvé aucune trace d’une quelconque tour activée alors il l’avait fait revenir sur terre laissant Aelita seule. Ils avaient retrouvaient Ulrich et Yumi puis, s’étaient fait prendre par Jim. La suite, Jérémie aurait préféré l’oublier. Ils avaient découvert ensuite que XANA utilisait un virus contre la terre. Il avait envoyé Ulrich et Yumi rejoindre Aelita et Odd était arrivait après et...
Il se leva lentement et se prit la tête entre les mains. Il venait de tout comprendre. Lorsque Odd était allé sur Lyoko, il devait déjà être malade. Le virus de la grippe a un temps d’incubation d’environ deux jours avant de se déclarer. XANA avait fait exprès d’attirer Aelita avec celui ou celle qui l’escorterait dans un piège. Il avait sûrement prévu de prendre le contrôle de cette personne. Odd avait été infesté sans le savoir par XANA qui s’était aperçu du virus déjà présent. Se rendant compte de ce nouvel élément qu’il pouvait tourner à son avantage, il avait décidé de changer ses plans. Il avait dû modifier le virus pour le rendre plus agressif et plus virulent. La maladie s’était répandue très vite, touchant un maximum de personnes qui à leur tour en contaminaient d’autres. Il était maintenant impossible d’enrayer l’épidémie, sans compter les millions de morts qu’il allait y avoir si XANA n’était pas stoppé. Il avait maintenant repris son premier plan, prendre le contrôle d’Odd et les empêcher de l’arrêter en les tuant tous.
Il fallait les avertir ! Jérémie prit son casque et marmonna.
- Hé, il y a quelqu’un ?
- Jérémie ? C’est toi ? Demanda Aelita.
Jérémie souffrait le martyr. La voix de sa bien aimée aurait dû le remplir de joie, mais elle lui donna l’impression qu’il avait la gueule de bois.
- Oui, c’est moi, répondit-il d’une voix pâteuse.
- Jérémie ! Fait attention, Odd est sous le contrôle de XANA ! Il nous a combattu mais on l’a vaincu, ne t’approche pas de lui.
Il n’entendit pas la porte de l’ascenseur s’ouvrir ni les pas se rapprocher de lui.
- Attends, tu peux parler moins fort ? Je...
Des bras puissant le soulevèrent et le jetèrent contre le mur.
- Jérémie ? Qu’est qui se passe ? Jérémie tu m’entends ? Jérémie !

*
* *

Aelita était restait cachée derrière un rocher. Yumi et Ulrich avaient déjà commencé le combat. Ulrich utilisa son triplicata et Yumi arracha un bloc de glace avec sa télékinésie pour le lancer sur un Cancrelat. Si ils avaient été en meilleure forme, le combat aurait tourné court. Mais les trois Ulrich ne parvinrent qu’à tuer un des petits monstres et Yumi loupa sa cible. Les Cancrelat eux ne souffraient d’aucune gêne et ils détruisirent deux Ulrich. Yumi recula sous les assauts de son ennemi, l’éloignant progressivement de la tour. Ulrich transperça son adversaire et se retourna pour faire signe à Aelita que le passage était dégagé, quand il vit une nuée de Cancrelats surgir du chemin qu’ils avaient utilisé pour arriver à la tour. Ils allaient être submergés par le nombre, mais Aelita pouvait atteindre la tour et tous les sauver. Aelita sauta par-dessus son abri et couru vers la tour sous le feu ennemi. Elle traversa la paroi, le sort en était jeté.

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* *

Jérémie était à plat ventre. Il ne parvenait plus à bouger. Odd le retourna sans ménagement et commença à l’étrangler. Il avait le regard d’un dément et un rictus de haine sur ses lèvres. Jérémie n’avait plus la force de se défendre. Il regarda son Ami le tuer lentement. Un sentiment de peur et de désespoir l’envahi.
- Je vais me débarrasser de toi définitivement ! Ensuite je m’occuperai des autres. Je vais tous vous tuer un par un. D’abord toi Jérémie ! Oui, une fois éliminé, ils ne pourront plus rien contre moi. Je me chargerais ensuite de tes amis et de ta chère Aelita. Qu’en dis tu ? Tu vas mourir Einstein !
Jérémie suffoquait lentement. Tout devint noir autour de lui, il n’entendait presque plus ce que disait Odd.
C’est la fin, pensa t-il.

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Aelita était dans la tour, elle avança jusqu’au centre s’éleva sur la deuxième plate forme, alluma l’écran virtuel au centre et tapa le code qui signait la défaite de XANA. Le mot LYOKO inscrit sur l’ordinateur virtuel produisit l’effet habituel. Les écrans plaqués tout le long de la paroi intérieure de la tour se mirent à tomber dans les entrailles de celle-ci, produisant une explosion aveuglante qui signalait le retour dans le passé.
La lumière blanche s’agrandit effaçant toutes les activités de XANA ainsi que les souvenirs de cette sombre journée.

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* *

Ils se retrouvèrent le soir dans leurs chambres Jérémie avait reçu encore une fois le message d’alerte signalent une activité de XANA sur Lyoko. Il avait prévenu ses amis mais cette fois, ils étaient tous venus sur Lyoko. La soi disant tour était cette fois-ci dans le désert et ils avaient suivi Aelita qui les avait conduis jusqu’à destination. Ulrich et Yumi surveillaient les alentours avec une vigilance exagérée, tandis que Odd gambadait à droite à gauche ignorant que son manque d’attention avait déjà failli coûter la vie à ses amis.
Jérémie attendait les bras en croix sur le torse devant son écran. Aelita apparut avec un sourire.
- Jérémie, tout va bien ici. Il n’y a aucune trace de XANA.
- Bon et de votre côté les amis ? Rien ne bouge ?
- Tout va bien ici. Rien ne bouge, répondit Ulrich avec une voix tendue.
- Bon... Voilà ce qu’on va faire. Aelita tu restes dans la tour. Ulrich, Yumi et Odd, vous ouvrez l’oeil.
- Ouais mais dépêche toi, je commence à avoir chaud moi, geignit Odd.
Ses paroles, rappelèrent étrangement à Jérémie les même mots que Odd avait prononcé lorsqu’il avait été seul dans le territoire banquise. Odd se reprochât de ses amis et demanda.
- Ho fait Einstein, qu’est qu’on doit chercher ?
- Tout et n’importe quoi.
- Ca roule pour moi !
Les minutes s’écoulèrent, mais aucune agression ne survint. Odd faisaient les cent pas tout en se plaignant de la chaleur qui l’accablait. Au bout de dix minutes Jérémie dit.
- Bon il n’y a rien on va pouvoir retourner se coucher.
- Ha ben quand même ! Il t’en a fallu du temps pour t’en rendre compte, s’exclama Odd !

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* *

Les quatre amis sortirent de l’usine en marchant côte à côte. Odd était le seul de bonne humeur, les autres faisaient la grise mine. Il s’aperçu du silence de ses compagnons et voulu détendre l’atmosphère.
- C’est bon, ce n’était qu’une fausse alerte, ton programme n’est pas parfait comme moi ! Il faut l’excuser, dit-il en ricanant.
- Mmm, mmm...
Répondit Jérémie privant Odd de sa réplique qu’il avait spécialement inventé pour se genre d’occasion. Ils continuèrent à marcher en silence. D’une certaine façon, ils enviaient l’ignorance de Odd. Il avait tout oublié ne laissant aucune séquelle à son esprit.
Jérémie se revoyait en train de suffoquer par les mains de son ami. Il n’arrivait pas à oublier le visage de haine penché sur lui. Ses paroles l’avaient blessé plus qu’il ne l’aurait cru. Mais le plus troublant, c’est qu’il l’avait appelé par son surnom et ça, seul Odd l’utilisait. Pas XANA. Que pensé réellement Odd de lui ? XANA avait réussi à semer le doute en lui.
Ulrich n’avait pas le cœur à rire. Il se remémorait ce qui s’était passé avec son père. Ce qu’il lui avait dit le harcelait sans relâche et lui faisait mal. Il revit le visage sévère de son père le fixant et lui disant d’un ton froid « J’ai honte de toi ! » avant de lui tourner le dos et de partir. Même si maintenant rien de tout ça n’avait été dit, le mal était fait. Une partie de lui aurait voulu oublier, mais une autre s’y refusait.
Yumi entendait encore ce que lui avait dis ses parents. Lorsqu’ils étaient rentrés chez eux, son père l’avait sermonné toute la nuit ne prêtant aucune attention à ses explications. Mais le pire, s’est quand il s’était retourné vers elle et avait dit « tu déshonore notre famille » avec dans la voix, une colère qu’elle ne lui connaissait pas. Jamais il ne lui avait dit quelque chose d’aussi horrible. Elle savait qu’il ne s’en souviendrait pas maintenant que la tour avait été désactivée et qu’ils avaient remontés dans le temps. Mais ses mots resteraient à jamais gravé dans sa mémoire.
Ils rentrèrent se coucher sans être vu. Mais le seul qui trouva facilement le sommeil, fut Odd. Cette victoire avait un goût amer pour Jérémie, Ulrich et Yumi. Pour eux, le souvenir de cette journée sera comme une braise rougeoyante qui ranimera la flamme de la douleur à chaque fois qu’ils y repenseront.

*
* *

De son côté, XANA étudia les nouvelles informations qu’il avait apprit durant sa tentative pour détruire ses ennemis. Lorsqu’il avait prit possession de son « hôte », il avait eu accès à ses souvenirs et à ses émotions. Riche de ces nouveaux renseignements, il chercha à comprendre le fonctionnement des sentiments humain. Car connaître son ennemi, c’est déjà remporter une victoire. Les émotions humaines étaient une grande force mais aussi une faiblesse. Faiblesse qu’il comptait bien exploiter à son avantage même si pour le moment, le concept de haine et d’amour lui échappait.
Il avait aussi à étudier, ce nouveaux virus qu’il avait découvert dans le corps et que les humains appelaient simplement grippe. Pour eux, ce n’était qu’une petite maladie. Mais XANA voyait en lui un grand potentiel. Ce virus avait la capacité de muter facilement, le rendant plus fort et plus dangereux chaque années. Il fallait qu’il comprenne son fonctionnement. Il trouvera un moyen d’utiliser cette mutation à son avantage.
Il fit le bilan de tout ce qui s’était passé et en conclu, que cette défaite n’en était pas une, plutôt un contretemps. Il avait apprit beaucoup en peu de temps. Des pulsations raisonnèrent brièvement sur Lyoko avant de disparaître.
La prochaine attaque sera pour bientôt...
Oui, très bientôt...