Résumé de l’épisode précédant.
Odd rencontre une belle inconnue et tombe immédiatement sous le charme. Malheureusement, quelque minutes plus tard, celle-ci rencontre Jérémie et se lie d’amitié pour lui provocant la jalousie de Odd. Ulrich parle à Aelita et durant la conversation, fait les éloges de la nouvelle qui semble coller à merveille avec le caractère de Jérémie et Odd. Mais en faisant cela, il provoque un tout nouveau sentiment pour Aelita. La jalousie.
Finalement, la belle inconnue se nomme Angélique et elle a su se faire accepter par tout nos jeunes héros, mise à part Yumi qui, rendue jalouse par le succès qu’elle avait auprès de ses amis, se querelle avec elle. Après mûre réflexion, Yumi cherche un moyen pour se faire pardonner et décide d’organiser une fête. Ulrich y voit là, l’occasion de réparer son erreur avec Aelita et réussi à convaincre Yumi d’essayer de virtualiser la jeune fille pour qu’elle participe à la fête.
Tout va pour le mieux, rien ne vient troubler la fête. Odd rentre en compagnie d’Angélique qui devant la porte de sa chambre lui avoue l’aimer et l’embrasse. Yumi et Ulrich termine de ranger et se retrouvent seuls. Ils sont sur le point de s’embrasser lorsque les parents de la jeune fille rentrent. Jérémie raccompagne Aelita pour la transférer sur Lyoko mais celle-ci lui demande ce qu’il éprouve pour elle. Jérémie réussi à lui dire malgré sa timidité que personne d’autre qu’elle ne compte pour lui. Rassurée, Aelita rentre sur Lyoko, mais XANA l’attendait. Prise de vertige et d’un mal de tête inexplicable, Aelita s’écroule au milieu de Kankrelats. Une tour s’active et le calme fait place à la tempête...
---------------------------------------
Le matin arriva et avec lui, les cours reprirent.
Odd se leva suivi d’Ulrich. Les deux collégiens étaient différants de par leur humeur.
Odd était réjoui et semblait être pressé de reprendre les cours. Quand à Ulrich, il affichait un air affligé et mélancolique.
- Allé, dépêche toi un peu, on va être en retard pour le petit déjeuner, dit Odd tout excité.
- Je peux savoir ce qui te prend ? Tu n’as jamais été ravi de te lever le matin pour aller travailler.
- Hein ? Qui ça ? Moi ?
- Non ! Ton chien, répondit Ulrich en désignant du doigt le petit flemmard qui continuait de dormir.
Kiwi ne prêta aucune attention au reproche qui venait de lui être fait. Sa respiration était lente et régulière. Rien ne parviendra à le perturber, pas même Ulrich.
- Hé, je te signale que ce n’est pas facile la vie d’un chien !
- Ca m’étonnerait que la sienne soit si difficile que ça. Non mais regarde le, il passe le plus clair de son temps à dormir, reprochât Ulrich.
Le ton qu’il avait employé était amical et même, légèrement moqueur.
- Tu dis ça parce que tu es jaloux de lui.
- Oui, je suis jaloux de le voir dormir alors que moi, je dois me lever.
- Quel vie de chien on mène !
- Ca tu l’as dis !
Ils se mirent à rire ce qui eut pour effet de s’attirer le regard interrogateur de Kiwi.
Il sortirent et fermèrent la porte, laissant seul le petit animal qui se rendormit paisiblement.
*
* *
Jérémie était déjà attablé avec Angélique lorsque Ulrich et Odd arrivèrent. Odd s’asseya à côté d’Angélique et Ulrich se mit en face de lui. Odd remarqua qu’Angélique et Jérémie riaient à leur arrivée. Une pointe de jalousie naquit dans son cœur. Mais il fit vite taire ce sentiment avec le simple souvenir de ce qui s’était produit la veille. Cet instant resterait à tout jamais, inoubliable pour lui. Il regarda Angélique et se rendit compte, qu’il n’était pas gêné en sa présence. Mais, il avait malgré tout, une certaine hésitation dans ses actes.
- Alors, pas trop fatigué, demanda Angélique d’un ton espiègle.
- Non, ça va, répondit Ulrich en baillant.
Ils rirent devant cet aveu. Ulrich n’avait pas su retenir son bâillement et l’épuisement l’avait trahit.
Angélique se tourna vers son voisin et demanda en le fixant intensément.
- Et toi Odd ?
- Moi ? Ca va.
Il se serait mit à rougir si elle n’avait pas fini par détourner le regard.
Le reste du petit déjeuner se poursuivit normalement. Chacun parlant de la fête de la veille et exposant leurs points de vue. Tous étaient d’accord sur le fait que inviter Sissi et sa bande n’aurait pas été une très bonne idée. Mais, malheureusement pour eux, elle n’allait pas apprécier le fait d’avoir été mise à l’écart.
*
* *
- Quoi ! Ils ont fait une fête et ils ne m’ont même pas invitée !
Le hurlement de rage de Sissi se répercuta dans le couloir du hall ce qui ne rata pas d’attirer l’attention sur elle.
Elle fulminait de rage et ressemblait à un chien enragé. Nicolas et Hervé étaient apeurés et se tenaient à une distance suffisante pour ne pas subir ses foudres. Hervé l’avait apprit en écoutant la conversation entre Milli et Tamia et était parti directement prévenir Sissi. Il regrettait maintenant son geste et aurait voulu pouvoir remonter dans le temps pour ne pas commettre cette erreur.
Sissi l’agrippa au col et lui demanda les dents serrées comme pour s’empêcher de crier.
- Et il y avait qui à cette fête ?
- Ben heu... ...je ne sais pas moi. Mais, je l’ai ait entendu dire qu’il y avait Ulrich, Odd, Jérémie, la nouvelle elle s’appelle Angélique d’ailleurs, une inconnue, Milli, Tamia...
- Quoi ! Ces deux bébés ! Ils osent les inviter et ne rien me...
- Heu, est ce qu’il y avait Yumi avec eux, demanda benoîtement Nicolas.
- Imbécile, hurla t-elle. C’est Yumi qui a invité, alors elle était forcément avec eux ! Tu piges crétin!
Son visage était déformé par la colère.
Elle ne pouvait pas laisser passer ça, il fallait qu’elle trouve un moyen de se venger. Mais comment faire ?
La réponse se présenta sous la forme de Milli et Tamia en train de regarder ce qu’elles avaient enregistré la veille. Elles avaient encore avec elles leur éternel caméscope. Sissi souri avec malveillance.
- La voilà la solution, grogna t-elle. Attendez moi là !
Elle s’approcha de Milli et Tamia par derrière comme si de rien n’était, s’appuya contre l’arbre juste à côté d’elles et tenta de regarder la vidéo qui défilait sur l’écran du caméscope.
- c’est génial, s’écria Tamia toute excitée ! quel dommage que l’on ne puisse pas la montrer à tout le monde.
- Oui. T’imagine si Jim ou le proviseur voyaient tous ceux qui sont sortis du collège pour aller à la fête !
- M’en parle pas. Ils auraient tous des ennuis et nous aussi d’ailleurs. Ils diront tous que c’est notre faute.
Sissi se retint de sauter de joie. Elle avait là le plus sûr moyen de faire payer à tout le monde leur petite excursion nocturne. Il fallait juste qu’elle s’empare de cette preuve irréfutable et qu’elle le montre à son père. Il ne lui resterait plus qu’à accuser Milli, Tamia ou l’un de la bande à Yumi et elle se sera vengée. Mais elle déchanta très vite car elle venait de se rendre compte qu’il lui était impossible de voler le caméscope. Si elle le chapardait, elle devrait rendre des comptes à son père car il n’acceptera jamais ça et tout le monde sera au courant qu’elle était allée cafter. Non, il fallait trouver autre chose. Sissi continua d’espionner.
Je finirai bien par trouver quelque chose de compromettant contre quelqu’un, songea t-elle.
- Tu as vu, Jérémie danse avec une inconnue, s’étonna Milli !
- Quoi ! attend, fait voire. Ha ouais ! Mais, qui c’est ? Elle n’est pas du collège !
- Ben apparemment non, je ne l’ai jamais vue.
Sissi se pencha un peu plus en avant pour mieux regarder. Jérémie dansait effectivement avec une fille qui n’était pas du collège Kadic.
Curieux, pensa t-elle.
La demoiselle avait les cheveux roses, une petite jupe rose et une veste rouge.
Mais qui était elle ? Où avait-il pu la trouver ?
- C’est bizarre, la dernière fois, il sortait bien avec Angélique, demanda Milli.
- Ben oui. A moins qu’on se soit trompées. Pourtant, il l’a embrassé, j’ai même gardé la vidéo.
Elle rembobina jusqu’au passage recherché.
Sissi observa avec la plus grande attention. Elle se pencha d’avantage et ne se tenait plus que d’une main au tronc de l’arbre.
De là où elles avaient filmé, la scène donnait l’illusion qu’Angélique embrassait Jérémie.
Sissi se réjoui de cette aubaine. Elle la tenait maintenant sa revanche. Elle se souvenait de la réaction de Odd lorsqu’il avait vu pour la première fois Angélique sortir avec Jérémie. C’était de la jalousie et se sentiment rendait aveugle et sourd à la raison. Il ne manquait plus qu’à attirer Odd dans un piège et le tour sera joué.
Sissi senti sa main glisser sur le tronc et s’affala de tout son long derrière les deux jeunes filles.
Elles se retournèrent en sursaut et écarquillèrent les yeux en voyant Sissi allongée par terre. Elles se regardèrent et explosèrent de rire pendant que Sissi se relevait en se frottant douloureusement les bras. Tamia demanda en riant.
- Alors ! On ne sait plus marcher ?
Elles partirent ensemble en laissant une Sissi honteuse et en colère.
Nicolas et Hervé arrivèrent pour l’aider à se relever mais elle les repoussa.
- Heu, sa va Sissi, demanda Hervé.
- D’abord je m’occuperais de Odd et ensuite de ces deux petites pestes, elles ne perdent rien pour attendre, dit Sissi en le fixant d’un regard noir.
- Tu devrais peut être oublier ça ? Ca risque de t’attirer encore des ennuis.
- Hervé si c’est pour dire ça tu ferais mieux de te taire.
Elle l’avait pris par le col et l’avait secoué comme un prunier avant de le lâcher et de s’éloigner.
*
* *
Dans l’usine, la tranquillité régnait en maître absolu. A l’intérieur de la salle des machines, les appareils avaient des toiles d’araignée qui de temps en temps, étaient déchirées par un courant d’air trop violent. De la rouille attestait qu’aucun engin n’avait servi depuis bien long temps. La chaîne de montage était couverte de poussière et quelques débris de métal informe reposaient dessus sans que l’on sache leur utilité. Par-ci par-là, des débris jonchaient le sol, d’autres étaient entassés contre un mur ou dans un coin sans doute pour ne pas gêner. Les écrans de la salle de contrôle étaient noirs et n’avaient plus servi depuis très long temps. La plupart des circuits étaient en bon état, même si ils n’avaient pas été entretenus. Mais ils étaient encore capables de fonctionner malgré l’humidité qui les avait mis à rude épreuve les jours de pluie. Les vitres de la cathédrale étaient légèrement opaques à cause de la saleté qui s’était incrustée avec le temps et donnait une petite teinte orangée à la lumière du soleil. Les intempéries qui s’étaient abattues sur l’usine, avaient eu raison de quelques une d’entre elles qui s’étaient brisées, répandant des bouts de verres. Les morceaux de vitres s’étaient dispersés un peu partout sur le sol à cause du vent qui s’engouffrait par les diverses fissures des cloisons du mur. Mais, l’usine s’obstinait à rester debout sans faiblir, telle la dernière représentante d’une époque tombée dans l’oubli.
Le laboratoire était plongé dans une semi obscurité, le centre de la salle où était projeté l’hologramme du monde de Lyoko était éteint ainsi que l’ordinateur. Le siège qui pivotait autour de l’hologramme était en face de la porte menant à l’ascenseur. Le vent se faufilait dans les gaines d’aération et s’échappait par une grille qui ne laissait que très peu l’espace pour le passage l’air, ce qui produisait un petit sifflement aiguë qui s’entendait facilement donnant un air fantomatique à la pièce. La salle des scanners était continuellement éclairée par la lumière que produisait l’intérieur des trois gros cylindres qui permettaient le transfert sur Lyoko. Cette lumière semblait être pleine de promesse pour celui qui y entrerait. De gros câbles partaient du pied des scanners et serpentaient sur le sol pour aller dans les murs. Mais ils sortaient aussi du dessus des scanners et montaient jusqu’au plafond avant de disparaître. De faibles bruits stridents émanaient de petits boîtiers électriques fixés sur certains câbles. Mais les bruits étaient très étouffés par les couvercles ce qui le rendaient pratiquement imperceptible si l’on y prenait pas garde. La salle du super calculateur était plongée dans des ténèbres de glace et d’angoisse. Aucune lumière ne scintillait, aucun son ne tintait, rien que le silence d’un danger invisible et inimaginable. Pour ceux qui ne savaient pas ce que représentait le super calculateur, cette salle n’était rien d’autre qu’une sorte de chambre froide. Mais pour Jérémie, Yumi, Ulrich, Aelita et Odd, c’était là le danger invisible qu’ils devaient affronter et vaincre car la défaite signifiait la fin de l’humanité. Mais pourtant, rien ne semblait troubler la quiétude de l’usine laissée à l’abandon. Ce lieu était un havre de paix si reposante qu’il était impossible de croire qu’il renfermait la plus terrible des menaces jamais inventées.
Cela ne pouvait durer éternellement...
Dans la salle de contrôle, un écran s’alluma montrant un emblème constitué d’un rond entouré de deux cercles dont le dernier était composé de trois petites barres descendant et d’une plus grande montant, le tout en rouge. L'icône de XANA venait d’apparaître. Très vite, les autres écrans suivirent l’exemple du premier et bientôt tous affichèrent le même signe.
La chaîne de montage aussi s’anima tout comme les machines. Des morceaux de tôle furent entraînés sur le tapis et modifiés par les engins pour finir par prendre un aspect arrondi avant de poursuivre leur chemin dans l’ombre des entrailles de l’usine. Après une demi-heure, il en sorti un roulement assourdissant ressemblant à celui du tonnerre. Le bruit se déplaça dans l’usine et s’arrêta dans le hall. Il fut rejoint une demi-heure plus tard par un autre roulement de tonnerre qui se positionna à côté de lui. Le phénomène se répéta une demi-heure plus tard et se poursuivit au fil du temps sans interruption.
Pendant ce temps, dans la salle des scanners, deux des trois cylindres se fermèrent et un vrombissement se fit entendre. Au bout d’un petit moment, ils se rouvrirent laissant échapper une fumée qui masqua momentanément l’intérieur du cylindre. Un petit bruit mécanique en sorti ainsi qu’un battement d’aile et se dirigèrent vers l’ascenseur qui était descendu à leur étage. Ils y entrèrent et attendirent. Les scanners refirent la même opération à plusieurs reprises et à chaque fois, les créatures qui en sortaient, entraient dans l’ascenseur jusqu’à ce que celui-ci soit complet et emmène tout ce beau monde au rez de chaussée. Une fois dans la cathédrale de l’usine, tout les petits passagers se déversèrent telle une marée mécanique et prirent position à l’intérieur du bâtiment. Trente minutes plus tard, l’ascenseur en déposa d’autres et ainsi de suite inlassablement tel une machine bien huilée.
L’usine qui avait été si silencieuse, faisait maintenant un vacarme assourdissant mais pas suffisamment pour être entendu de l’extérieur.
*
* *
Dans la cours de récréation, à dix heures, Yumi, Ulrich, Jérémie, Odd et Angélique étaient près du distributeur de café. Odd cherchait quoi prendre et hésitait beaucoup car il se souvenait que la plupart de ce qui était proposé par la machine avaient un goût des plus écoeurants. Angélique lui fit quelques suggestions qu’il rejeta, trouvant toujours quelque chose à redire sur la boisson. Yumi, Ulrich et Jérémie parlaient entre eux regardant de temps en temps si Odd avait trouvé ce qu’il cherchait. S’il le savait lui-même.
- Au fait, vous savez si il y en a qui se sont fait prendre par Jim ? demanda Yumi soucieuse.
- J’ai entendu dire qu’ils y en avaient une douzaine et que le proviseur les a convoqués ce matin, répondit Ulrich quelque peu inquiet.
Odd qui avait écouté d’une oreille distraite remarqua le ton anxieux d’Ulrich et lui dit pour le rassurer.
- T’inquiète, ils sauront tenir leur langue.
- Comment tu peux le savoir ? demanda Jérémie un gobelet presque vide à la main.
- Parce que mon cher Einstein ils ont été pris à l’intérieur de collège, pas à l’extérieur. Tu imagines la raclée qu’ils vont se prendre si ils disent qu’ils sont sortis en douce la nuit dernière pour aller à une fête. Déjà, ils devront tout raconter à commencer par ceux qui y étaient et je ne te raconte pas comment tout ça va se terminer. Tu me suis ? Là pour le moment, ils seront juste collés parce qu’ils étaient hors de leur chambre après le couvre feu. Si ils en disent plus, ils risquent de se faire virer définitivement. Alors, à votre place, je ne m’en ferais pas pour ça.
Tous regardèrent Odd avec des yeux nouveaux. Ulrich lui révéla avec surprise.
- Alors là Odd, tu m’épates ! Comment tu sais tout ça ?
- Ne cherche pas Ulrich, tu sais bien que Odd a tous les trucs pour s’en tirer en cas de pépins. Lui rappela Yumi.
- Ouais. D’ailleurs je voulais savoir pour hier. Vous avez pu terminer de tout ranger avant l’arrivée de tes parents, demanda Jérémie à Yumi.
Elle et Ulrich se regardèrent rapidement avant de rire.
Ulrich se souvint parfaitement de ce qui c’était passé cette nuit là. Son souvenir s’imposa à son esprit lui faisant oublier la réalité.
*
* *
Il était sur le point d’embrasser Yumi lorsque la porte d’entrée s’était ouverte. Il n’avait aucun moyen de fuir par celle de la cuisine car il aurait été immédiatement vu. Yumi était partie à la rencontre de ses parents pour les retenir le plus long temps possible afin qu’il puisse trouver une solution pour sortir sans être vu. Il avait d’abord pensé à se cacher et attendre qu’ils aillent se coucher, pour ensuite s’en aller. Mais il n’avait aucun endroit où se dissimuler et avait très vite écarté cette possibilité. Il avait alors ouvert la fenêtre et sauté à l’extérieur puis avait tenté de la refermer avant de devoir se cacher à l’arrivé des parents dans la cuisine. Là, derrière un buisson, il avait entendu la conversation entre Yumi et son père.
- Tu as oublié de fermer la fenêtre, lui avait reproché son père. Après, on va être envahi d’insectes.
- Heu... Oui, je l’ai juste ouverte quelques minutes, il faisait chaud, répondit-elle maladroitement.
- Bon, tu as bien mangé ?
- Oui, je rangeais juste les assiettes.
- A cette heure ! Toi, tu as encore passé ton temps devant la télé ! Regarde un peu l’heure qu’il est ! Demain, tu vas arriver en retard à l’école. Allé, va te coucher maintenant.
- Oui, je ferme les volets et j’arrive.
Ulrich avait entendu le père s’en aller, s’était penché pour jeter un coup d’œil et s’était cogné à Yumi. Il lui avait demandé en se frottant la tête à l’endroit de la collision.
- Ca va aller ?
- Oui, je n’ai rien.
- Je ne parlais pas de ça mais de tes parents.
- Y a aucun souci à se faire.
- Bon alors on se voit demain.
- Oui, à demain.
Ils étaient restés là, quelques secondes, puis il était parti et Yumi avait fermé les volets.
*
* *
Angélique, Odd et Jérémie ne comprirent pas l’hilarité de leurs amis. Ils se regardèrent entre eux et Odd demanda.
- On peut savoir ce qui vous prend ?
- Je te raconterais ça mais plus tard, répondit Ulrich.
Même si Odd lui redemanderait une explication, il ne lui dirait pas toute la vérité. Il y avait des choses qu’il se refuserait à dévoiler.
- Hé pourquoi pas maintenant ?
- Parce que...
La sonnerie résonna dans toute la cours de récréation mettant fin à la détente et à la discussion.
- Voilà pourquoi, triompha Ulrich.
- Comme dit le proverbe, sauvé par le gong, renchéri Angélique.
- Bon on se retrouve à la cantine, dit Yumi.
- On fini à onze heure alors, on te gardera une place et toi Angélique tu finis à quelle heure, demanda Odd.
- Pareil que Yumi, à midi pile.
- Bon, ben à toute à l’heure.
Ils se séparèrent, chacun retournant dans sa classe.
*
* *
Le cours se passa très bien pour Jérémie, Odd et Ulrich. Des la sonnerie de onze heure, les couloirs furent envahis par les élèves qui changeaient de classe ou qui avaient tout simplement fini. Ulrich et Odd se dirigèrent vers la bibliothèque mais ils s’arrêtèrent lorsqu’ils virent Jérémie partir vers les dortoirs.
- Hé Jérémie ! Tu vas où, demanda Odd qui connaissait déjà la réponse.
- Je vais voir Aelita, chuchota t-il.
- Hein !
- Aelita, répondit-il plus fort.
- Arrête toi ? Pourquoi tu veux que je m’arrête ?
- Non !
Jérémie se rapprocha d’Odd et lui dit tout en jetant des regards à la ronde pour voir si personnes ne les écouter.
- Je vais aller voir Aelita.
- Tu devrais plutôt venir avec nous à la bibliothèque pour faire les exercices de demain.
- Ca, je m’en occuperais plus tard.
- Fait comme tu veux Jérémie, mais pense aussi à faire tes devoirs, l’anti-virus, tu le trouveras comme tu l’as fait pour la matérialisation, l’encourageas Ulrich.
- Ouais, rien ne te résiste en informatique, pas même les créatures virtuelles, concéda Odd. Surtout quand elles sont gentilles et jolies!
- Très drôle Odd, vraiment très drôle, grogna Jérémie qui avait commencé à rougir.
- Ouais, tu peux parler le tombeur, j’ai vu comment tu la regardais, déclara Ulrich en se tournant vers Odd.
- Tu veux parler de qui, feignis celui-ci qui savait pertinemment où Ulrich voulait en venir.
- De Angélique voyons !
- Je ne vois pas de quoi tu veux parler ?
- Il veut parler de ton empressement à la raccompagner hier et de pleins d’autres détails dans ce genre, révéla Jérémie en souriant.
- Hé ! Tu n’étais pas sensé aller t’occuper d’Aelita toi.
Odd essayait de se débarrasser de Jérémie en lui rappelant qu’il devait s’occuper de choses plus importantes que lui. Il n’aimait pas la tournure qu’avaient prit les évènements.
Il venait de se retrouver dans la situation de Ulrich avec Yumi et de Jérémie avec Aelita. Personne n’aimait que l’on s’intéresse à sa vie privée, surtout quand il s’agit d’amour.
- Ha ! Tu essaye d’éviter la question, ironisa Jérémie réjoui par la gêne de son ami.
- Pas du tout, mais tu disais que tu étais pressé de t’occuper du virus de XANA alors, je ne voudrais surtout pas te déranger.
Jérémie souri en se souvenant de la question que lui avait posé Angélique la veille dans le parc juste après la rencontre avec Sissi.
*
* *
Angélique était là juste en face de lui et lui avait demandé.
- Dit Jérémie, je peux te poser une question ?
- Bien sur, avait-il répondu.
Jérémie espéra très fort que cette question ne le concernait pas. Si c’était le cas, il n’y répondrait pas et cela le gênait de faire ça à sa nouvelle amie.
- Est-ce que Odd est avec quelqu’un ?
- Quoi ?
La question l’avait prit de court, il ne s’y attendait pas du tout.
- Oui, est ce qu’il sort avec quelqu’un ?
- Ben heu pas à ma connaissance...
Bizarrement, cette question qui ne le concernait pas le troublait. Un sentiment de déception l’envahi. Même si d’une certaine façon il avait trouvé un véritable réconfort que Angélique ne le considère que comme un ami, il fût aussi quelque peut déprimé de savoir qu’elle ne s’intéressait pas à lui. Il devait avouer qu’il avait cru un moment qu’elle l’aimait et qu’il en avait tiré un peu de fierté. Savoir qu’il avait attiré l’attention de quelqu’un d’aussi jolie n’était pas pour lui déplaire. Mais même si elle était extraordinairement belle, il en aimait une autre.
- Tu pense ou tu en es sûr, demanda t-elle.
Elle s’exprimait sans gêne ce qui déconcertait énormément Jérémie qui lui, n’arrivait même pas à se le dire devant la glace de peur que quelqu’un l’entende.
- Heu, je n’en sais rien, mais je crois qu’il n’a personne en ce moment.
- Merci, t’es un amour.
La réponse le fit sourire et rougir. Il senti quelque chose tirer sur son pantalon et se rappela de Kiwi.
Le petit chien qui était sorti de sa cachette avait commencé à trouver le temps long.
- Je crois qu’il veut que l’on s’occupe de lui, dit Angélique.
- Oui, mais on ferait mieux de le ramener dans la chambre de Ulrich et Odd, les cours ne vont pas tarder à reprendre.
- Tu as raison, répondit-elle. Tu viens Kiwi ?
L’interpellé lui sauta dans les bras et ils partirent tout les trois au moment de la sonnerie de la reprise des cours.
*
* *
Ulrich prit Odd par le bras et conseilla pour mettre fin à la conversation.
- Bon allé il vaudrait mieux qu’on y aille avant que toutes les places ne soient prises.
- Ouais, tu as raison, renchéri Odd soulagé de pouvoir fuir.
- Bon, moi aussi j’y vais, mais on en reparlera Odd, déclara Jérémie.
Jérémie tourna les talons et s’en alla en direction des dortoirs tandis que Ulrich et Odd partirent vers la bibliothèque.
Sissi, Hervé et Nicolas les suivirent du regard cachaient derrière un arbre. Ils les avaient observés depuis la récréation sans qu’ils s’en aperçoivent et avaient attendus patiemment qu’une occasion se présente. Nicolas attendit de voir Ulrich et Odd entrer dans la bibliothèque pour demander.
- Et maintenant, on fait quoi ?
- Je ne comprends toujours pas ce que tu espère faire Sissi, s’indigna Hervé.
- Ho mais t’es pénible à la fin. Je t’ai déjà dis qu’il fallait attendre que Odd soit seul pour que mon plan fonctionne. Une fois seul, il faudra trouver un moyen de l’obliger à aller voir Milli et Tamia pour qu’elles lui montrent Jérémie entrain d’embrasser Angélique.
- Mais elle ne l’embrassait pas vraiment, lui rappela Nicolas.
- Nous on le sait, mais lui il l’ignore crétin, s’emporta Sissi !
- Et comment espère tu le séparer de Ulrich, ils sont toujours ensemble, signala Hervé.
- On verra bien, gronda t-elle. Il auront forcément une minute d’inattention et alors là, je matraque !
Elle parti rejoindre Ulrich et Odd dans la bibliothèque suivie de ses amis.
Une fois à l’intérieur, ils ne mirent pas long temps à les retrouver. Ulrich était assis avec trois livres à côté de lui. Ils en prit un et commença à le feuilleter. Odd n’en avait qu’un et ça ne ressemblait pas à un livre de la bibliothèque, mais plutôt à une bande dessinée.
Sissi et ses compagnons s’approchèrent le plus près possible sans être vus. Ils prirent chacun un livre et firent semblant de le lire. Il essayent tellement de passer inaperçu que l’on ne voyait qu’eux. Tout dans leur façon de faire les trahissaient. Ils s’attiraient souvent des regards curieux ou amusés. Cela ne manqua pas d’alerter Hervé qui proposa à Sissi.
- Je crois qu’on se fait trop remarquer, il vaudrait peut être mieux changer de tactique ?
Sissi se rendit compte que Hervé avait raison. Non seulement ils attiraient l’attention de presque toutes les personnes présentes dans la bibliothèque, mais en plus, ils avaient l’air ridicule. Ils ne réussiraient même pas à tromper un enfant de cinq ans. Elle se senti honteuse et demanda.
- Et tu proposes quoi ?
- Ben, il faudrait peut être se séparer ?
- Et après quoi ? Ca ne nous rendra pas plus discret.
- Hé, regardez il s’en va, annonça Nicolas.
Odd s’était levé et se dirigait dans le rayon juste à côté du leur.
Sissi souri, elle venait de savoir comment elle allait pouvoir se venger et elle allait avoir besoin de Nicolas et Hervé.
Odd était entrain de regarder les différents livres les un après les autres. Il ne savait pas du tout quoi prendre pour l’aider dans ses exercices. Il allait partir lorsqu’il entendit Sissi parler avec quelqu’un de l’autre côté des étagères. Une partie de lui voulait partir car écouter une conversation, qui ne lui était pas destinée, était mal poli et de toute façon, il avait autre chose à faire. Mais d’un autre côté, savoir ce que Sissi trafiquait et ce qu’elle racontait pouvait être très divertissant. Il adorait se moquer d’elle quand elle venait les enquiquiner et peut être pourrait-il apprendre quelque chose d’intéressant qu’il pourra retourner contre elle, si elle venait à les harceler encore un fois.
Si seulement il avait écouté la voix de la raison...
Odd regarda autour de lui pour s’apercevoir que personne ne risquait de le voir là où il était. Il s’approchât discrètement de l’étagère écarta quelques livres et observa. Il y avait trois personnes mais ne voyait que Sissi et Hervé. Il devina facilement qui était le troisième.
- Tu te rends compte, dit Sissi d’une voix suffisamment forte pour que Odd l’entende. Jérémie sort avec la nouvelle.
- Ouais et ça dure depuis hier, répondit Hervé.
- Je croyais pas qu’il était aussi courageux, moi qui pensait qu’il ne sortirait jamais avec personne, feignis Nicolas.
De qui parlent t-ils, se demanda Odd. Jérémie ne sort avec personne. Ha moins qu’ils n’aient vu Aelita. Mais non, ils n’étaient pas invités.
Odd cherchait des réponses qui lui furent très vites révélées par Sissi qui fit semblant d’être étonnée.
- Oui moi aussi. Comment s’appel t-elle déjà ? Angélique je crois ?
- Oui, c’est ça, s’exclama Hervé.
Odd eu l’impression d’être giflé. Il se senti vidé de toute énergie et une indescriptible angoisse l’envahi.
- Heureusement que Milli et Tamia ont immortalisées l’instant en les filmant, rajouta Nicolas.
Odd s’éloigna à pas lents et retourna s’asseoir en face d’Ulrich.
Ulrich leva la tête en demandant.
- Alors tu l’as trouvé ce livre...
Il s’arrêta en voyant la mine affreuse que faisait son ami.
Odd avait une expression horrifiée son visage. Même la vision d’un mort n’aurait pas eu un tel effet sur lui. Il se laissa tomber sur la chaise sans rien dire tout en regardant devant lui. Mais ses yeux ne voyaient pas Ulrich, il imaginait Jérémie enlaçant Angélique et cette vision était un véritable supplice pour lui.
- Qu’est ce que tu as, demanda Ulrich en le tirant par la manche pour le ramener à la réalité.
- Je dois savoir, marmonna t-il.
- Tu veux savoir quoi ?
- Milli et Tamia, elles finissent les cours à quelle heure ce matin.
- Ben, je les ai vu partir vers leur chambre à onze heure. Pourquoi ?
Sans prendre la peine de répondre, Odd se leva et parti.
- Hé ! Odd tu vas où ? Reviens tu as oublié tes affaires !
- Silence, rappela Jim. Ulrich tu es dans une bibliothèque alors fait moins de bruits ok !
- Heu, oui monsieur.
- Bon. La prochaine fois, se sera la porte et interdiction de revenir pendant une semaine.
- Je m’en souviendrais.
Ulrich commença à ranger ses affaires ainsi que celle de Odd, lorsqu’il vit passer Sissi, Nicolas et Hervé qui arboraient un sourire peu commun.
Je ne sais pas pourquoi, mais je suis sûr qu’ils y sont pour quelque chose, se dit-il.
*
* *
Odd marchait à vive allure et ne prêtait aucune attention à ce qui se passait autour de lui. Son esprit était en ébullition et cherchait des réponses. Mais il n’en trouva pas une seule qui justifie ce qu’il avait entendu. Tout en marchant, il se força à ne pas croire les propos blessant de Sissi.
Ce n’est pas possible ! Il doit forcément y avoir une explication ! Ils ont dis ça parce qu’ils savaient que je les écoutais. Mais oui ! Il n’y a pas d’autres explications. Après ce qui s’est passé hier entre moi et Angélique, comment est ce que je peux croire qu’elle et Jérémie sortent ensemble. Je suis vraie bête de penser à un truc pareil.
Malgré tout, il alla jusqu’à la chambre de Milli et Tamia et frappa à la porte.
Il était prit de petits tremblements de peur et son sang cognait très fort contre ses tempes. Il ne voulait pas le croire, il ne pouvait pas le croire. Il se força à sourire car d’une minute à l’autre elles allaient lui annoncer que Jérémie n’avait pas embrassé Angélique.
Milli ouvrit la porte et demanda surprise.
- Odd, qu’est ce que tu veux ?
- Ho, rien je passais juste comme ça. Tu vas bien ?
- Oui. Pourquoi cette question ?
- Pour rien, menti t-il. Heu, dit moi, j’ai entendu dire que Jérémie sortait avec quelqu’un tu sais pas qui c’est ?
Il ne voulait pas le lui demander directement. Pour qui aurait-il passé s’il lui avait dit « est ce que Jérémie et Angélique sortent ensemble ? ». Il aurait eu l’air totalement ridicule et puis vu la source de l’information, il valait mieux être prudent.
- Qu’est ce qu’il y a, demanda Tamia qui venait de quitter son lit pour suivre la conversation.
- C’est Odd qui veut savoir si Jérémie sort avec quelqu’un, répondit Milli qui avait parfaitement deviné ce que voulait réellement le petit jaloux.
- Ben pourquoi tu ne vas pas directement le lui demander ?
- Parce que si je fais ça, il le niera tu sais comment il est !
- Ouais, je vois, répondirent-elles soupçonneuse.
- Alors ?
- Ben oui, mais à ta place je ne dirais pas que Jérémie est timide, dit Tamia.
- Pourquoi, demanda Odd qui commençait à être de plus en plus inquiet.
- Parce que hier, je l’ai filmée entrain d’embrasser la nouvelle du collège, révéla Milli sans se rendre compte de ce qu’elle venait de faire.
- Embrasser !
Il avait parlait avec une voix presque plaintive mais elles ne s’en aperçurent pas.
- Oui, tiens je vais te montrer.
Milli alla prendre son caméscope et le rembobina jusqu’au passage désiré avant de le tendre à Odd qui le prit nerveusement.
Milli et Tamia remarquèrent le changement d’expression de son visage. Il passa de la peur à l’incompréhension, de l’incompréhension à la résignation, de la résignation à la tristesse et de la tristesse à la colère.
Une haine sans nom s’empara de lui ainsi que du dégoût pour Jérémie et Angélique.
Comment avaient-ils pus lui faire ça !
Odd était fou de rage, il se tourna vers Milli et demanda d’une voix sombre.
- Quand est ce que ça s’est passé ?
- Heu... ...hier. Juste près midi.
Odd rendit l’appareil à Milli et parti en tapant des talons sur le sol.
- Qu’est ce qui lui prend, demanda Tamia.
- Je ne sais pas et mieux vaut rester en dehors de cette histoire.
Sur ces mots, elle referma la porte.
*
* *
Ulrich arriva juste une minute après le départ de Odd et frappa à la porte de Milli et Tamia. Il entendit de l’autre côté la voix de Tamia légèrement étouffé à cause de l’épaisseur du bois.
- Si c’est encore toi Odd j’aimerais que tu m’explique ce qui t’arrive parce que... Ho Ulrich c’est toi, s’exclama t-elle en apercevant qui avait frappé à la porte.
Ulrich transportait son sac en plus de celui de Odd et les deux étaient très lourds. Il les déposa par terre avec un soulagement non dissimulé. Plus il avait avancé, plus ils devenaient lourds. Mais en réalité, l’accumulation de poids des sacs n’était due qu’à la fatigue et à l’épuisement. Il réussi quand même à faire un sourire et demanda.
- Excuse moi de te déranger Tamia, mais a tu vu Odd ?
- Oui, mais il est reparti.
- Tu ne sais pas où il est allé ?
- Non.
- Il avait l’air bizarre, renchéri Milli en venant à côté de Tamia.
- Commença bizarre, demanda Ulrich inquiet.
- Oui, il est reparti juste après avoir vu la vidéo de mon caméscope.
- Tu peux me montrer ce qu’il a vu.
Comme pour Odd, elle rembobina et le lui montra.
Ulrich regarda attentivement la vidéo et écarquilla les yeux de surprise au moment où Angélique embrassait Jérémie. Il faillit en lâcher l’appareil mais le rattrapa avant qu’il ne touche le sol.
- Hé ! fait attention tu vas l’abîmer, lui reprocha Milli.
- Je suis désolé. Il faut que j’y aille !
Il prit ses affaires ainsi que celle de Odd et couru vers la chambre de Jérémie.
Pour vu que j’arrive à temps, implorât-il mentalement.
*
* *
Jérémie entra dans sa chambre et tranquillement prit son casque et appela Aelita à travers le micro.
- Aelita, c’est moi ! Tu es là ?
Il y eu un moment de silence qui fini par s’éterniser. Il attendit cinq minutes avant de redemander.
- Aelita ? C’est Jérémie.
Il commença à se demander si elle lui en voulait toujours à cause de ce qui s’était passé hier. Pourtant en la quittant, elle avait l’air plutôt sereine, voir même heureuse. Peut être s’était-il trompé. Le fait qu’elle n’apparaisse pas l’inquiéta au plus haut point car cela ne pouvait signifier que deux choses. La première, elle lui faisait encore la tête et il lui faudrait trouver un moyen de se réconcilier avec elle. La deuxième était plus préoccupante, car cela voulait dire qu’elle était en danger ou prisonnière et qu’elle ne pouvait pas le contacter. Il tenta néanmoins un troisième appel.
- Aelita, c’est Jérémie, si tu es là s’il te plait répond moi.
Il attendit encore quelques minutes. Toujours rien.
Il prit son téléphone et allait appeler ses amis quand soudain, Aelita apparu sur l’écran.
- Ha tu es là, dit-il soulageait.
- Bonjours, je suis heureuse de te revoir.
Jérémie fut choqué par la froideur avec la quelle elle s’était exprimée. Son visage ne montrait aucune émotion, rien qu’un calme irréel.
Elle doit m’en vouloir encore songea t-il avec inquiétude.
- Heu, tu n’as rien remarqué sur Lyoko ?
- Non rien.
- Ce n’est pas normal, XANA est trop calme. Tu es sûre qu’il n’y a pas de tour activée ?
- Certaine.
- Je vais quand même lancer un scanne.
- Tu ne me fais pas confiance ?
La voix qu’elle avait utilisé pour lui poser la question était pleine de colère et de reproche.
- Heu... Non, non ce n’est pas ça ! C’est juste que peut être qu’une tour s’est activée et que tu ne l’as pas entendu.
- Alors tu penses que je suis incapable de savoir si il y a une tour activée ou pas !
- Non, je sais que tu peux les entendrent mais...
- Mais je ne suis pas aussi douée que toi !
- Mais de quoi tu parles ?
- Je veux dire que tu pourrais me faire confiance de temps en temps ! Moi, je ne te trahie pas, comme toi.
Jérémie se rendit compte que pour la première fois, ils se disputaient avec Aelita.
- Hé ! Si tu veux parlé de ce qui c’est passé hier, je te l’ai déjà dis, il n’y à rien entre elle et moi. Tu sais ce que je ressens pour toi !
Il mit la main sur sa bouche comme s’il avait dit quelque chose de mal. Sous le coup de la colère il venait de lui avouer qu’il l’aimait. Il se sentit honteux de sa réaction même si d’un autre côté, il avait enfin pu s’exprimer.
Il remarqua un bref changement d’attitude sur Aelita. La colère avait fait place à de la douleur.
- Jérémie, je...
- Aelita ? Qu’est ce que tu as ?
Mais très vite, le visage crispé de la haine reprit sa place sur celui de son amie.
- Je n’ai rien Jérémie. Tu m’ennuies à la fin. Laisse moi tranquille.
Puis, elle coupa la connection.
Jérémie resta devant l’écran sans comprendre ce qui venait de se passer. Il entendit la porte s’ouvrir et des pas précipités s’arrêter derrière lui. Il se retourna juste à temps pour voir un poing le frapper au visage et l’étendre sur le sol.
*
* *
Ulrich courait dans les couloirs en bousculant ceux ne s’écartaient pas assez vite. Il arriva enfin à la chambre de Jérémie et remarqua qu’elle était ouverte.
- Trop tard, gémit-il.
Il entra, referma la porte derrière lui et lâcha les sacs dans la chambre. Le spectacle qu’il vit le sidéra. Jérémie était allongé sur le sol le nez en sang et Odd le tenait par le col avec le poing toujours près à frapper.
- Odd non, hurla Ulrich en se jetant sur lui.
Odd tombât entraînant Ulrich dans sa chute. En basculant, ils renversèrent la table et tout ce qu’elle portait se cassa sur le sol. Ulrich essaya de résonner son ami fou de rage tout en luttant contre lui pour le maintenir prisonnier.
- Arrête Odd tu vas le tuer.
- Gagné ! Je vais le répandre dans toute la pièce.
- Mais t’es complètement malade.
- Arrêt ! Tu ne sais rien ! Tu ne sais pas ce qu’il a fait !
- Si justement je suis allé voir Milli et Tamia et j’ai tout vu. Mais ce n’est pas une raison.
- Tu dis ça parce que tu n’es pas concerné ! Mais si c’était avec Yumi ?
Ulrich ne sut pas quoi répondre car Odd avait dit vrai. Si il avait s’agit de Yumi, il aurait eu la même réaction.
Ce moment d’inattention permit à Odd de se dégager et de se relever. Il avait les yeux humides et se retenait de pleurer. Il jeta un regarde de rancœur à Ulrich et Jérémie puis s’en alla en claquant la porte derrière lui.
Ulrich aida Jérémie à se relevait et lui dis en lui tendant un mouchoir.
- Raconte moi ce qui se passe entre toi et Angélique.
- Mais il n’y a rien entre nous, répondit-il en prenant le mouchoir pour s’essuyer le sang qui coulait de son nez.
- Arrêt, je t’ai vus l’embrasser sur la vidéo.
- Mais de quoi tu parles ?
- Milli et Tamia t’ont filmées hier dans le parc et on te voit toi et Angélique vous embrassez devant Sissi, Nicolas et Hervé.
- Attends, moi je n’embrasse personne. C’est Angélique qui me fait une simple bise pour remballer Sissi.
- Ouais, difficile à croire...
- Mais je t’assure ! Tu n’as qu’a aller voir Angélique, elle te le dira !
- On verra ça plus tard.
Il regarda le désordre causé par la bagarre et aida Jérémie à ranger.
*
* *
A midi, Angélique et Yumi vinrent rejoindre Ulrich et Jérémie à la cantine. Yumi trouva suspect, que Odd ne soit pas avec eux. Elle s’installa en face de Jérémie et Angélique en face d’Ulrich.
- Où est Odd, demanda Yumi.
- Heu... Il n’est pas là, répondit maladroitement Jérémie.
- Ca j’ai vus, ricana Yumi devant la réponse.
- Ben il ne répond pas quand on l’appelle.
- Tu pourrais essayer, encouragea Ulrich à Yumi.
Yumi poussa un soupir en secouant la tête de gauche à droite et dit.
- Bon d’accord. Qu’est ce qui c’est passé ?
- Passé quoi, feignis Ulrich et Jérémie en même temps.
Angélique souri. Leur réaction les rendait encore plus coupable et démontrait qu’ils avaient bien quelque chose à cacher.
- Vous feriez mieux de nous dire la vérité, suggéra Angélique.
- Ben, en fait pour tout te dire tu as été filmée entrain d’embrasser Jérémie, révéla Ulrich.
- Ha ? Tu appelles une simple bise un baiser toi, demanda t’elle étrangement calme.
- Sur la vidéo on le dirait pas pourtant, insista t-il.
- Moi je t’assure que je ne l’ai pas embrassé.
- Ha tu vois, explosa Jérémie soulagé.
- Oui, mais ça n’explique toujours pas la disparition de Odd, rappela Yumi
- Il a vu la vidéo, dit Jérémie en baissant la tête.
- Ha, je comprends mieux, répondirent Angélique et Yumi en même temps.
Ils restèrent tous un moment sans rien dire. Une gêne angoissante venait de prendre place. Mais Angélique fini par demander.
- Yumi, est ce que tu as le numéro de téléphone de Odd ?
- Oui, tu veux que je l’appelle ?
- Oui, se serait sympa.
Yumi composa le numéro et attendit le cœur battant. Au bout de deux minutes elle raccrochât en secouant la tête.
Ulrich essaya de détendre l’atmosphère.
- De toute façon, on le reverra pendant le cours et on lui expliquera tout.
- Si il vient en cours, corrigea Angélique.
- Pourquoi il ne viendrait ?
- On ne sait jamais, marmonna t-elle songeuse, on ne sait jamais.
Ils finirent leur repas difficilement. Une boule s’était formée dans leur gorge et il n’avaient plus vraiment envie de manger.
Après s’être restaurés ils tentèrent de trouver Odd. Mais tous leurs efforts furent sans succès et la sonnerie retentit mettant un terme à leurs recherches. Jérémie et Ulrich allèrent en cours en espérant y voir leur ami. Mais ils ne virent aucune trace de Odd dans la classe. Ils se regardèrent avec désespoir. S’il n’était pas en cours, c’est que c’était plus grave qu’ils ne l’avaient cru.
*
* *
Odd était sorti du collège et marchait le long du fleuve sans vraiment savoir où il allait. Il avait besoin de faire le point sur tout ce qui venait de lui arriver. Il se sentait terriblement seul. Isolé du reste du monde. Sans pouvoir se confier à qui que se soit. Comment en était-il arrivé là ?
Il entendit son portable sonner mais ne prit pas la peine de regarder qui voulait le joindre. Cela n’avait plus aucune importance.
Une sensation de fatigue et de vide intérieur avait prit place en lui. Il avait l’étrange impression d’être vidé de ses forces sans aucune raison.
Ses pas le menèrent vers l’usine. Il était une vingtaine de mètres du pont qui relié l’île à la berge lorsqu’il senti de légères vibration venant du sol. Il releva la tête et pâlit.
*
* *
Dans l’usine, une véritable armée avait été créée et était entièrement sous le contrôle de XANA. Elle était constitué de Kankrelats et de Frolions provenant tout droit de Lyoko. Il avait aussi créé des Mégatanks qui, bien qu’ils soient différents de ceux du monde virtuel, étaient tout aussi dangereux. Il avait du utiliser le matériel de l’usine pour pouvoir les fabriquer car ils n’auraient jamais pu passer par les scanners.
Les différentes forces de XANA, avaient pris position dans l’usine et patrouillaient tandis que d’autres étaient dans le hall et attendaient. Les troupes qui patientaient été disposées en carré et remplissaient tout l’espace du hangar. Une dernière fournée de Kankrelats et de Frolions sortit de l’ascenseur et vint grossir les rangs déjà imposants. Puis, la vague d’invasion se mit en route vers la sortie de l’usine.
Les Frolions se mirent à prendre de l’altitude et se séparèrent en une multitude d’escadrons composés chacun de quatre membres près à répandre la terreur dans le ciel.
Les Kankrelats se déversèrent dans les rues et avaient pris la même formation que sur Lyoko. Il se déplaçaient et avaient constitués des groupes de cinq petits monstres qui méthodiquement fouillaient les ruelles qu’ils traversaient.
Les Mégatanks roulaient à vive allure sur les routes. Tout ceux qui les virent, eurent la bonne idée de s’écarter ou de se cacher. Mais lorsqu’une voiture barrait le chemin, les Mégatanks s’ouvraient et un jet de flamme sortait du canon incorporé dans le symbole.
Toutes personnes qui croisaient les forces de XANA couraient se réfugier chez eux. Quand à ceux qui n’étaient pas assez rapides, ils se faisaient tout simplement tirer dessus. Les tirs des Kankrelats et des Frolions étaient très douloureux mais pas mortels. Ils ne provoquaient que quelques brûlures qui ne mettaient pas en danger la victime tant que celle-ci n’en subissaient pas d’autres.
Bien que les troupes de XANA auraient parfaitement pu poursuivre les humains qu’elles croisaient, elles n’en firent rien. Elles avaient une autre destination. Certain monstres, s’étaient positionnés dans des endroits clef de la ville. Ces lieux tombés sous son contrôle, permettraient de maintenir l’armée Française à distance juste le temps d’éliminer ses ennemis héréditaires. Ensuite, il ne lui restera plus qu’à annihiler les terriens une bonne fois pour toute. L’humanité allait subir la fureur de la nuée.
*
* *
Odd regarda, la bouche grande ouverte, le spectacle hallucinant que lui offrait ce défilé de cauchemar qui paradait sur le pont de l’usine. Il n’avait jamais vu autant de créatures virtuelles aussi bien organisées en dehors de Lyoko. D’ailleurs, il n’en avait jamais vu autant même dans le monde virtuel. Il resta là, sans bouger, car il ne parvenait pas à détacher son regard de cette vision de terreur.
Son état d’hypnose s’interrompit lorsqu’il vit qu’une boule géante roulait droit sur lui. Il sauta à couvert et là, derrière des poubelles il prit son téléphone avec des mains tremblantes pour envoyer un message de détresse à ses amis.
Pourvu qu’ils le reçoivent à temps, pensa t-il.
*
* *
Dans la classe, Ulrich et Jérémie paraissaient suivre le cours avec la plus grande attention. Mais la vérité était tout autre, leurs pensées allaient à Odd qui ne donnait aucun signe de vie.
Ils étaient rongés par l’inquiétude lorsque leur portable se mirent à vibrer à peu près en même temps. Il regardèrent discrètement leur téléphone et sourirent en voyant que le message provenait de Odd. Mais Leur joie fut de courte durée quand ils virent le message « SOS XANA » qu’avait envoyé leur ami.
Ulrich et Jérémie levèrent la main et s’écrièrent en même temps.
- Je peux aller aux toilettes ?
*
* *
Yumi sorti de sa classe en marchant tranquillement, referma la porte et se précipita vers la sortie.
Elle avait reçu l’appel de détresse de Odd et avait trouvé un faux prétexte pour sortir. Elle ne trouvait pas ça étrange que XANA se manifeste. Le contraire aurait été étonnant. Il ne s’était plus manifesté depuis trop long temps.
Elle aperçu Jérémie et Ulrich sortir du bâtiment en courant et sourit. Elle était heureuse de voir que le chagrin de Odd ne l’aveuglait pas au point de ne pas prévenir ses amis. Ils avaient été avertis par Odd juste avant elle.
Lorsque Yumi sorti à son tour, elle entendit un bruit sourd se rapprocher. Des ombres traversaient la cours et passèrent juste au dessus d’elle. Elle regarda le ciel et la surprise s’afficha sur son visage. Des Frolions volaient tranquillement comme si les nuages leurs appartenaient. Ils étaient une véritable nuée qui par équipe patrouillait au dessus de la ville. Un groupe de ces terribles créatures la repéra et descendit en piquer.
Elle couru vers le parc et plongea sous le couvert des arbres. Elle se releva derrière un buisson et remarqua qu’ils ne la poursuivaient pas. Ils restaient éloignés des arbres et survolaient ou encerclaient le parc.
Elle poussa un soupir de soulagement.
Là, je suis tranquille, pensa t-elle.
Mais le bruit mécanique caractéristique qu’elle perçu au loin, lui signala qu’elle se trompait. Une horde de Kankrelats jaillirent d’entre les arbres pour se diriger vers elle. Yumi s’enfuit en esquivant maladroitement les tirs des petits monstres.
Il faut que j’atteigne la bouche d’égout et vite, songea t-elle paniquée.
A l’orée de la petite forêt, les Mégatanks se placèrent à égale distance les un des autres, s’ouvrirent et crachèrent un jet de flamme qui incendia le parc. Très vite, le feu s’étendit et brûla arbres, buisson, herbe et Kankrelats sans discernement. XANA se moquait éperdument des pertes. Il ne voulait qu’une seule chose, la mort de ses principaux ennemis.
Yumi commençait à suffoquer et titubait sans savoir où elle allait. Elle ne parvenait pas à trouver la plaque d’égout et la peur de brûler vif l’empêchait d’avoir les idées claires. Elle s’écroula, toussait et pleurait. Elle se croyait perdue et regrettait de ne pas avoir avoué son amour à Ulrich. Tout ce qu’elle n’avait jamais osé dire ou faire lui revint en mémoire.
- Pardonne moi Ulrich, gémit-elle.
Elle senti quelqu’un la prendre dans ses bras et courir. Elle essaya de relever la tête, mais s’évanouie.
*
* *
Odd était prostré derrière les poubelles et regardait le flot d’invasion qui s’écoulait sur le pont de l’usine. XANA avait une armée plus grande qu’il ne l’avait cru. Mais comment avait-il pu envoyer autant de ses sbires sur terre sans que Aelita ne le remarque. La tour devait être activée depuis long temps pour pouvoir créer une armée aussi gigantesque. Odd chercha des réponses à toutes les questions qui harcelaient son pauvre cerveau et regarda sa montre pour la énième fois.
- Bon ! Cette fois, y en a marre ! S’ils ne veulent pas venir de leurs plein gré je...
Son portable sonna bruyamment.
Prit de panique, il l’éteignit. Il regarda au allant tour pour voir qu’aucun monstre ne l’avait repéré et ralluma son téléphone pour appela Ulrich. C’est une voix essoufflée et à peine reconnaissable qu’il perçu.
- Odd ! XANA a attaqué le collège, on arrive par les égouts, tu es où ?
- Juste devant l’usine. C’est une vraie guerre qu’il vient de déclarer ! Je vais essayer de rentrer, mais je ne te garanti rien.
- Fait ce que tu peux. On se retrouve à l’intérieur, bonne chance.
La chance, je vais en avoir besoin, maugréa t-il tout en rangeant son portable.
Il descendit le long de la berge et trouva une barque. Il monta dedans et se mit à ramer vers l’usine en espérant qu’il ne sera pas vu par les Frolions, les seuls qui pourraient l’atteindre. Il débarqua sur l’île sans encombre et arriva jusqu’à une trappe en bois. Elle était fermée et un bruit régulier lui parvenait de l’autre côté. Il hésita à ouvrir, car il se doutait que XANA n’avait pas fait l’erreur de laisser l’usine sans surveillance. Il entrouvrit le volet de droite lentement et constata que la voie était libre. Il s’y glissa rapidement en disant.
- Ca c’est de la chance !
Mais la chance n’avait rien à y voir. La vérité, c’était que XANA avait concentré toutes ses forces sur le collège à leur recherche et qu’il n’avait pas prit la peine de surveiller tous les accès possibles. Une erreur parmi tant d’autres...
*
* *
Yumi se réveille et la première chose qui lui parvint, fut l’odeur nauséabonde des égouts. Elle tourna la tête et vit qu’elle était à côté de son skate avec Ulrich. Elle se redressa sur des jambes encore flageolantes, mais trébucha et tomba. Ulrich la rattrapa avant qu’elle n’e s’écroule sur le sol.
- Attend, lui dit-il. Tu es encore trop faible, tu dois te reposer.
- Non, répondit-elle en rougissant. Ca va aller.
- Tu es sûre ?
- Oui. Où est Jérémie ?
- Il est parti préparer notre arrivé. Odd a téléphoné...
Elle le regarda intensément et repensa à se qu’elle avait ressenti quand elle s’était cru perdue. Elle avait revu tout ce qu’elle regrettait, toute les fois où elle ne s’était pas exprimée, où elle s’était privée de quelque chose à cause de quelqu’un ou d’elle-même. Elle se souvenait de ses amis, de sa famille et de ce qui lui tenait à cœur. Mais elle avait surtout pensé à lui. Le pire, aurait été de ne pas lui avoir clairement déclaré son amour. Elle savait qu’il l’aimait et il savait qu’elle l’aimait. Mais alors, pourquoi ne parvenait-elle pas à le lui dire.
Ulrich venait de s’arrêter en constatant que Yumi le fixait étrangement. Il détourna la tête faisant semblant de surveiller les alentours. Mais il était facile de voir qu’il rougissait.
Elle tenta de se relever et accepta la main d’Ulrich qui l’aida à se mettre debout. Elle s’appuya sur lui et commencèrent à avancer lentement le long du conduit d’écoulement des eaux usées. Ulrich prit leurs deux skates à la main car, si Yumi se sentait mieux plus tard, ils pourraient rejoindre l’usine plus rapidement.
Ils suivirent le même itinéraire qu’ils utilisaient à chaque fois pour aller à l’usine. Mais cette fois, ils entendaient autre chose que les clapotis de l’eau. Un petit bruit strident leur parvenait sans qu’ils sachent d’où ça venait. Les parois des tunnels faisaient écho aux sons. Mais ils n’avaient pas besoin de savoir d’où ça venait pour savoir ce que c’était. Les monstres de XANA s’étaient répandus dans les égouts telle une fourmilière avide de vengeance.
- J’espère que Jérémie a pu arriver à l’usine sans encombre, chuchota Ulrich à Yumi qui hocha la tête.
*
* *
Jérémie courait pour sauver sa vie. Il avait rencontré une escouade de cinq Kankrelats et n’arrivait pas à les semer. Ils lui étaient tombés dessus quelques minutes après qu’il ait quitté Ulrich et Yumi. Il avait prit plusieurs embranchements mais, commençait à fatiguer et avait un point de côté. Il sauta au dessus d’un canal avec sa trottinette sans prendre la peine de regarder si ses poursuivant le suivait toujours.
Ils sautaient suffisamment loin pour atteindre l’autre rive et continuer la poursuite, mais si ils tombaient, ils nageraient comme une enclume.
Les Kankrelats lui tiraient dessus, mais pour le moment, Jérémie s’en était plutôt bien sorti. Il réussissait à esquiver tous les tirs et même si il perdait du terrain, les Kankrelats étaient encore loin de le rattraper. Il arriva en dessous d’une échelle et trouva la solution à son problème.
Si je grimpe à l’échelle, ils ne pourront pas me suivre, se réjoui t-il.
Aussi tôt dit, il prit sa trottinette sur l’épaule et commença à grimper. Il arriva en haut et poussa la plaque d’égout de toutes ses forces. Le bruit des Kankrelats lui parvint en bas de l’échelle et il redoubla d’efforts en gémissant.
- Allé ! Ouvre toi !
Jérémie réussi à faire pivoter la plaque d’égout et sorti sous les tirs des petits monstres. Il roula sur le coté et referma pour plus de sécurité. Il resta accroupi et souffla de soulagement.
Le pire vient d’être évité, pensa t-il à tort.
Un son suspect lui parvint. Ca ressemblé à un bruit d’hélice, mais légèrement différent.
Il regarda tout autour de lui sans voir d’où ça venait quand une ombre passa au dessus de lui, le faisant relever la tête. Il vit avec horreur qu’une nuée de Frolions lui foncer dessus à toute vitesse, sauta sur le côté et roula derrière une voiture pour se mettre à l’abri. Les créatures tirèrent puis reprirent de l’altitude permettant à Jérémie de se trouver un autre refuge. Il couru dans une petite ruelle étroite et déboucha de l’autre côté pour se dissimuler dans une voiture dont les portières étaient restées ouvertes.
La voiture avait percuté un lampadaire qui s’était écroulé sur le capot et le propriétaire avait certainement fuit lorsqu’il n’avait pas réussi à la faire redémarrer.
Jérémie ferma toutes les portières et se coucha pour essayer de passer inaperçu. Il entendit les battements d’ailes se rapprocher et pendant quelques minutes qui lui furent des heures, il les écouta patrouiller dans la rue. Il se recroquevilla sur lui-même pour se faire le plus petit possible et se força à calmer ses battements de cœurs ainsi que sa respiration. Au bout d’un moment, il réalisa qu’il n’y avait plus aucun bruit et fut tenté de sortir. Mais par prudence ou par peur, il resta encore quelque minutes sans bouger. Puis il regarda par les vitres pour constater avec joie qu’il n’y avait plus âmes qui vivent.
La voie est libre, jubila t-il intérieurement.
Il sorti lentement sans faire de bruit et tendit l’oreille pour s’apercevoir qu’il n’entendait rien. Un silence irréel s’était emparé de la ville. Un vent glacé souffla faisant s’envoler des feuilles de papiers ainsi que divers détritus naturels ou non. Les oiseaux s’étaient tus et il était sans doute l’une des seules personnes à rester en compagnie des sbires de XANA.
- Tu as bien préparé ton coup, marmonna t-il amer. Mais on te vaincra comme à l’a toujours fait.
Il se mit en quête de se rapprocher au maximum de l’usine, tout en rasant les murs pour ne pas se faire repérer par ses poursuivants, qui ne mettraient pas long temps à le retrouver s’il restait à découvert. Un grondement se fit entendre, il leva la tête pour voir que des nuages s’étaient amoncelés et qu’il allait pleuvoir. Il continua son chemin pendant un moment puis, se tourna en entendant un bruit de roulement. Un Mégatank venait de se lancer à sa poursuite.
Une course folle s’engagea entre lui et la machine qui le rattrapait avec une facilité déconcertante. Il trébucha et s’écroula sur la route. Il se tourna pour voir son futur assassin qui s’arrêta à quelques mètres et s’ouvrir. Une sorte de canon incrusté au milieu du signe de XANA lui faisait face et il n’était pas utile d’être devin pour savoir qu’un jet de flamme allait en sortir.
J’espère que ça se passe mieux pour les autres, pensa t-il avec espoir et tristesse. Pour moi, c’est la fin...
*
* *
Odd avançait prudemment dans l’usine. Il avait surprit à plusieurs reprises des Kankrelats et des Frolions qui patrouillaient inlassablement. Mais il avait toujours réussi à se faufiler sans se faire voir. L’usine était infestée et chaque zone était impitoyablement sous le contrôle de XANA. Odd avait eu la décence d’esprit de ne pas chercher à détruire un des monstres car même si il pouvait le faire facilement, il se serait très vite fait déborder par le nombre.
Il était dans la salle des turbines et entendait un bruit mécanique au dessus de lui. Le son était régulier et ressemblait énormément à des coups de marteaux ou de perceuses. Les turbines émettaient un petit vrombissement qui l’empêchait de mieux définir l’origine du bruit de percussion.
- Il faut que j’aille voir ça, dit-il tout bas.
Il trouva une petite trappe d’où s’échappait le bruit insolite. Elle était gardée par un Kankrelats qui surveillait attentivement les environs. Il prit un objet et le lança aussi loin que possible provoquant à son atterrissage un bruit retentissant. Le petit Monstre se tourna vers le lieux de l’impact puis s’y dirigea. Odd remarqua que la bestiole continuait de regarder à droite et à gauche.
Il est moins bête que les autres, pensa t-il sans joie.
Mais il avança malgré tout, arriva devant la trappe et l’ouvrit pour s’y faufiler dedans. Il rampa le long de la canalisation pour déboucher dans la salle des machines. Il se précipita dans l’ombre d’un pilier et jeta un coup d’œil rapidement par curiosité mais surtout pour voir la raison d’un tel vacarme. Il écarquilla les yeux d’horreur devant ce qu’il vit.
Des Mégatanks étaient construits à la chaîne sans interruption d’aucune sorte. Des Frolions et des Kankrelats fourmillaient de partout et ça relevait du miracle qu’il ne se soit pas déjà fait repérer. La seule chose qui aurait pu arrêter leurs fabrications serait un manque de matériaux ou la destruction de la chaîne de montage.
Odd aurait voulu tout détruire mais c’était sans compter sur la surveillance rapprochée.
Je ferais mieux de ne pas rester ici, songea t-il nerveusement. Je ne peux pas revenir sur mes pas, l’autre doit avoir reprit son tour de garde. Plus qu’une solution. Trouver une autre sortie. Ca va pas être facile avec tout ce qu’il y a.
Il remarqua alors des bonbonnes rassemblaient dans un coin et réalisa qu’elles servaient pour la construction des Mégatanks.
- A mon avis, elles doivent être pleines, souri t-il. Je sens qu’on va bien rire.
Une idée germa dans sa tête. Si XANA ne pouvait plus créer de troupes, il sera diminué et plus facile à vaincre. Odd rampa vers les bonbonnes remplies d’essence sous pression en se dissimulant derrière tout ce qui pouvait lui servir pour se cacher des gardes.
Bon, maintenant, il faut que je trouve un moyen d’y mettre le feu, pensa t-il tout excité. Si mes parents me voyaient, ils me prendraient pour un fou.
Malheureusement, il se rendit compte qu’il n’avait pas de briquet ou d’allumettes.
Il resta un moment, caché dans l’ombre à observer la chaîne de montage et à regarder les Mégatank en construction. Puis, sa méditation fut interrompue quand un Frolion le repéra et lui lança un jet d’acide qu’il esquiva maladroitement en roulant sur le côté. Il vit l’acide ronger des morceaux de tôle et s’exclama.
- Bingo !
Il se leva et couru devant les bonbonnes sous les tirs acides. Odd remarqua que l’acide les avait atteint et commencer à attaquer le métal. Il couru en ligne droite devant des dizaines de monstres qui mirent un moment avant de réagir et de se lancer à sa poursuite. Il arriva dans la cathédrale de l’usine et passa devant une ranger de Mégatank qui s’activèrent.
Les tirs de toutes sortes pleuvaient dans sa direction et certains l’atteignirent. Mais il parvint jusqu’au pont où l’attendait des dizaines de Kankrelats prêts à le recevoir comme il le mérite. Il sauta à l’eau sous les attaques de son comité d’accueil et nagea à toute vitesse vers la barque qu’il avait laissée. Il grimpa à l’intérieur et se mit à ramer vers l’autre rive.
Si Jérémie, Ulrich et Yumi n’étaient pas venus, c’est qu’ils avaient besoin d’aide et il viendrait à leur secours quoi qu’il arrive.
Une explosion se fit entendre de l’intérieur de l’usine et Odd souri en disant.
- Maintenant XANA, essaye de nous arrêter.
Comme s’il l’avait entendu, une nuée de Frolion descendit en piquer sur lui dans la ferme intention de l’envoyer par le fond.
- Moi et ma grande g...
*
* *
Ulrich courait avec Yumi dans les égouts. Une véritable fourmilière de Kankrelats leur étaient tombés dessus au détour d’un tunnel. Ils étaient entrain de distancer leurs poursuivants, lorsque trois Kankrelats leur barrèrent la route. Les deux collégiens cherchèrent du regard une sortie et remarquèrent la porte en fer ouverte d’un local de maintenance. Il s’y précipitèrent et se barricadèrent en mettant une petite armoire en fer, le seul meuble qu’ils trouvèrent. De l’autre côté, les Monstres se mirent à tirer pour défoncer la porte.
Yumi poussa un soupir et se tourna vers Ulrich.
- Cette fois c’est fini, dit-elle tristement.
- Ne dit pas ça.
Elle était au bord des larmes et elle ne voulait pas mourir sans le lui dire en face.
- Ulrich, je voulais te dire avant de mourir... ...je t’aime.
- Je sais... Moi aussi.
Elle se rapprocha de lui et l’embrassa. Plus rien n’avait d’importance, tout était fini.
Les Kankrelats détruisirent la porte et formèrent un demi cercle autour des deux condamnés. Ulrich, toujours aussi chevaleresques se mit entre Yumi et les monstres. Il savait que ça ne servirait à rien, mais il protègerait celle qu’il aime jusqu’au bout, même si il allait en mourir.
*
* *
Sur Lyoko, un silence angoissant s’était installé. Les divers monstres qui s’y promenaient semblaient soudains très calmes. Tous sans aucune exception s’étaient arrêtés.
Dans le territoire de la forêt, Aelita était dans la position de la fleur de lotus sur un Krabe. Elle était entourait de vingt Kankrelats, douze Frolions, huit Bloks et trois Krabes dont celui sur le quel elle était assise. Elle avait les yeux fermés et semblait méditer. Mais quand elle les rouvrit, ils étaient d’une couleur blanche avec des nuances bleutées et une sorte de vapeur froide en cascadait s’écoulant sur ses joues telle des larmes de glaces.
Elle releva la tête et dit avec une voix d’outre tombe.
- A nous deux...