Histoire : Le calme avant la tempête

Écrite par Nerzul le 01 juillet 2004 (12269 mots)

Partie 1



Le matin, Odd se leva en s’étirant comme l’aurait fait un chat et regarda la chambre plongée dans une obscurité presque totale. Seuls quelques rayons de soleil passaient entre les volets fermés ce qui lui permettait de voir que Kiwi et Ulrich dormaient toujours. Kiwi roupillait au pied de son lit. Rien ne semblait troubler son repos mis à par quelques mouvements de pattes ou de petits grognements qui ressemblaient plus à des couinements.
Odd gloussa en voyant son chien rêver et se demanda ce qui pouvait tant l’exciter pour le voir bouger de la sorte. Il se tourna vers Ulrich qui lui tournait le dos. Le mouvement régulier de sa respiration lui confirma qu’il était bel et bien le premier réveillé. Il regarda ensuite son réveil pour voir qu’il était cinq heure cinquante cinq. La nuit était passée trop vite comme toujours. Mais cette fois, il ne sera pas en retard et n’aura pas à s’habiller à toute vitesse.
- Je suis le premier réveillé, chuchota t-il.
- Il ne faut pas prendre tes rêves pour la réalité, marmonna Ulrich en se tournant vers lui.
- Tu es réveillé ! Depuis quand ?
- Depuis que j’ai perdu mes boules quies, répondit-il maussade.
- Je ne comprends pas ?
- Ce n’est pas grave.
Ulrich se frotta les yeux, tenta de se lever, mais retomba sur son oreiller. Il avait encore sommeil. Il avait très mal dormi à cause des ronflements sonores de Odd, mais il devait se lever malgré tout. Odd remarqua l’état d’épuisement de son ami et lui proposa.
- Tu peux rester encore au lit si tu veux, j’ai vu hier que le prof sera absent aujourd’hui. On ne commence qu’à dix heures. Ca change hein ?
- Tu l’as dis. Mais ça nous fait que deux heures de libres.
- C’est toujours mieux que de commencer à huit heures.
- Oui, mais je crois que ce ne sera toujours pas suffisant.
- Ben pour le moment, faudra t’en contenter. En plus, tu as remarqué, il y en a plein qui sont absents pour cette semaine. A croire qu’ils sont tous tombés malades ou qu’ils font une grève. Ce serait pas mal si ils en faisaient une, qu’est ce que t’en dis ?
- Mmm, mmm, marmotta Ulrich.
Ulrich se blotti dans ses draps en souriant. Il allait pouvoir dormir un peu plus.
Odd caressa son chien un moment avant de se lever et de s’habiller le plus discrètement possible. Il sorti sur la pointe des pieds et referma la porte derrière lui, laissant après son départ un silence reposant dans la chambre.

*
* *

Odd traversa le couloir lentement pour ne pas faire trop de bruit. Il se dirigeait vers la chambre de Jérémie pour voir s’il était réveillé. Le silence n’était perturbé que par ses pas feutrés et quelques grincements par-ci, par-là. Au détour d’un couloir il vit arriver en sens inverse, une fille qui lui coupa le souffle.
Elle avait des cheveux châtains clair et très longs qui lui descendaient jusqu’aux milieu du dos. Des yeux marron foncés presque noir dans lesquels, on aurait pu se perdre. Son visage exprimait la joie de vivre et une grande bonté. Sa démarche était ensorcelante et séduisante. Elle portait un pantalon de jean bleu et un petit haut blanc dont les manches s’arrêtaient à ses avants bras. Ces vêtements mettaient ses courbes en valeur. Elle devait avoir l’age de Yumi et était plus grande que lui d’environ dix centimètres.
Odd ralenti petit à petit le pas pour finalement s’arrêter. Une expression idiote avait prit place sur son visage. Jamais il ne l’avait vue dans le collège, il en était sûr. Il la dévisageait la bouche grande ouverte sans pouvoir détourner le regard. Il était comme hypnotisé par la créature de rêve qu’il avait en face de lui.
Elle arriva à son niveau et il réalisa qu’elle le regardait aussi, mais avec un air amusé. Elle passa délicatement sa main dans ses cheveux les faisant onduler ce qui ajouta encore plus à son charme. Il ne parvint à détacher son regard que lorsqu’elle disparu derrière une porte à double battant. Il se retourna et reprit son chemin initial encore étourdi par ce qu’il avait vu.
J’ai flashé, songea t-il avec un petit sourire mi amusé par sa propre réaction, mi navré par le fait qu’il ne la connaissait pas.
Il arriva devant la chambre de Jérémie et machinalement, sans réfléchir, ouvrit la porte et la referma une fois entré. Il ne remarqua pas qu’il faisait encore noir dans la chambre.
- Jérémie, tu as vu ? Il y a une nouvelle dans l’école.
Odd entendit une petite respiration régulière et une forme vaguement humaine sur le lit de gauche. C’est alors qu’il se rendit compte que Jérémie dormait toujours. Seul son ordinateur et les fentes des volets, donnaient un semblant de lumière.
Il ressorti sans faire de bruit et reparti vers le dernier endroit où il avait vu la belle étrangère. Mais cette fois, il y avait plus de monde car certains élèves n’avaient pas sa chance et commençaient les cours à huit heure du matin. Il arriva devant les doubles portes battantes et les passa. Il couru le long des couloirs sans la retrouver. Résigné, il sorti tête basse dans la cours, rejoignit le réfectoire et prit son petit déjeuner sans prêter attention à ce qui se passait autour de lui.
Si seulement il avait regardé à la table de gauche, il y aurait vu ce qu’il cherchait et qui le perturbait. Très vite les places furent prises et le raffut devint assourdissant. Chacun parlant plus fort que les autres pour se faire entendre.

*
* *

Dans la maison de la famille Ishiyama, Yumi terminait de prendre son petit déjeuner en compagnie de ses parents.
La journée allait être chargée pour elle. Elle avait six heures de cours aujourd’hui. Comme elle enviait ses amis de commencer à dix heure. Elle regarda sa montre pour se rendre compte que si elle ne partait pas tout de suite, elle serait en retard. Elle rangea son bol, prit son sac et sortie pour rejoindre le collège.
La rue était calme, seules quelques personnes dont la plupart étaient des élèves à première vue, marchaient sur le trottoir dans la même direction qu’elle. Un petit vent lui apporta la fraîcheur matinale ce qui la fit frissonner. Mais elle ne s’en inquiéta pas. Dans quelques heures, le soleil allait la réchauffer. Elle entendait le doux chant des oiseaux ainsi que le murmure du vent entre les branches des arbres. Elle adorait ces moments de calme si reposants et si agréables avant les cours.
Son esprit s’envola loin de la réalité pour ne revenir qu’à la sonnerie signalant le début des cours. Surprise, elle regarda autour d’elle et se rendit compte qu’elle était dans la cour de récréation. Elle avait marchée sans s’en apercevoir et s’était dirigé vers le collège machinalement. Elle rentra en cours en espérant qu’ils se finiraient très vite.

*
* *

Jérémie se réveilla en baillant. Il était toujours fatigué mais il se leva quand même. Il s’assit sur son lit et écouta les bruit de pas qui étaient sûrement à l’origine de son réveil précoce. Il se leva et s’habilla calmement avant de s’assoir devant l’écran de son ordinateur. Il allait appeler Aelita lorsqu’un gargouillement se fit entendre. Il senti le début d’un petit mal de ventre et décida d’aller manger avant de parler à son amie. Il retira son casque, le posa sur le bord de la table et sorti.
Une fois dans le couloir, il alla d’abord voir Ulrich et Odd dans leur chambre. Il dû slalomer entre tous les élèves qui se levaient pour prendre leur petit déjeuner au réfectoire avant d’aller en cours.
Il arriva devant la chambre de ses amis, frappa et attendit d’être invité à entrer. Mais l’invitation ne vint jamais. Il frappa à la porte une seconde fois, mais il n’y eut toujours pas de réponse. Jugeant qu’ils devaient encore être en train de dormir, il se décida à aller manger sans eux.
Il arriva dans une cantine bondée de monde. Presque toutes les places étaient prises mais il en trouva une à côté d’une fille qu’il n’avait jamais vue auparavant. Il hésita avant de prendre place. Quelqu’un d’aussi joli était certainement accompagné. Il demanda d’une voix confuse.
- Heu, je peux m’asseoir ici ?
Elle tourna vers lui en regard rempli de surprise. Ses yeux étaient si sombres et si profonds que Jérémie aurait pu s’y noyer. Elle souri amusé par cette question et répondit d’une voix sereine.
- Bien sur. Il n’y a personne.
- Merci.
La réponse de Jérémie était si faible, qu’il était presque certain qu’elle ne l’avait pas entendu. Il s’asseya à côté d’elle en évitant de croiser son regard. Il se senti rougir mais ne comprit pas pourquoi, il était gêné. Après tout, il ne la connaissait pas et elle attendait peut être quelqu’un. Il tourna discrètement la tête pour la regarder et la détourna immédiatement quand il vit qu’elle aussi l’observait. Il perçut un petit gloussement à sa gauche.
- Alors Jérémie, on ne sait pas parler aux filles ? Demanda Sissi moqueuse avec Nicolas et Hervé à ses côtés.
- Tu n’as rien d’autre à faire ? Répliqua Jérémie honteux par la vérité de ce qu’elle venait de dire.
- Non, j’aime bien te couvrir de ridicule.
- Le plus ridicule, c’est les deux loques qui te collent à la peau et que tu traînes derrière toi. Tu te crois intelligente ? Laisse moi te dire que tu es pitoyable. Allez, va ! Retourne dans le bac à sable, c’est pas encore de ton niveau, mais ça sera mieux qu’ici.
Jérémie, Sissi, Nicolas et Hervé en restèrent bouche bée. La belle inconnue avait parlé d’un ton calme et désinvolte. Devant cette remarque, Sissi demanda en haussant la voix.
- Nous mais pour qui tu te prends toi ?
- Pour quelqu’un qui va t’en faire baver si tu continues à brailler gamine.
Elle avait parlé avec la même tonalité de voix que la première fois.
Ne sachant pas comment réagir, Sissi préféra battre en retraite Nicolas et Hervé sur les talons.
Jérémie n’en revenait pas. Pourquoi avait-elle prit la peine de le défendre. Ils se regardèrent tout les deux un moment puis il bafouilla.
- Merci, je... Heu...
- De rien, répondit-elle toujours avec ce sourire enjôleur.
Jérémie tendit la main pour prendre le pot d’eau et y rencontra celle de sa voisine. Il la retira comme si se contact l’avait brûlé.
Devant cette réaction, elle se mit à rire. Confus, Jérémie s’excusa.
- Pardon, je heu...
Elle prit le pot d’eau et le servit avant de faire de même pour elle.
Elle lui dit d’une voix calme, comme celle que l’on utilise pour rassurer un animal craintif.
- Je m’appelle Angélique, je suis nouvelle.
- Heu, moi c’est Jérémie.
Comme ce nom lui va bien, songeât-il. Tout en elle respirait la joie de vivre. Ses yeux brillaient d’une grande intelligence, ses lèvres étaient fines, ses cheveux châtains longs étaient si clairs qu’ils faisaient ressortir la couleur sombre de ses yeux. Son jean et son petit haut blanc faisaient du plus bel effet sur elle. Elle avait une silhouette envoûtante et terriblement attirante. Mais Jérémie remarqua que beaucoup de personnes auraient payé cher pour être à sa place. La gent masculine de sa table n’avait d’yeux que pour elle ce qui le dérangea un peu.
- Dit moi Jérémie, tu pourrais me faire visiter le collège ?
- Heu, bien sur. Il n’y a aucun problème.
- Parfait. Alors, je t’attends dehors. Ne tarde pas trop.
Elle se leva avec son plateau et s’en alla.
Jérémie en n’arrivait pas à croire ce qui lui arrivait. C’était limite une invitation à sortir ensemble.
Mais non, cela ne pouvait pas en être une. Jamais ça ne lui était arrivé. Il regarda son assiette, remarqua que son repas était froid et décida qu’il ferait l’impasse sur son petit déjeuner. Il se leva et alla rejoindre sa nouvelle amie sous un regard de haine émanent d’une personne qu’il n’avait pas vu.

*
* *

Odd regarda Jérémie sortir et partir avec celle qui aurait dû être avec lui. Il n’en revenait pas. Jérémie qui n’avait jamais réussi à parler avec une fille sortait maintenant avec la plus belle de tout le collège. C’en était trop pour Odd.
Il se leva et sorti en grommelant des propos peu plaisants au sujet de son ami.
Sissi, qui avait vu la scène, y vit là une occasion en or de se venger. Elle fera d’une pierre deux coups. Ou plutôt trois. Elle n’allait pas laisser passer sa chance de le leur faire payer.

*
* *

Jérémie se promena avec Angélique dans tout le collège lui présentant les différents endroits de celui-ci. Il avait commençé par la bibliothèque pour finir par le gymnase. Elle lui avait posé plein de questions sur les différents endroits et il avait su y répondre avec assurance. Ils finirent par revenir dans la cour sous le regard de quelques garçons.
Il était inutile d’être télépathe pour savoir à quoi ils pensaient. Leurs airs ahuris et libidineux étaient suffisamment explicatifs comme ça.
Jérémie regarda aux alentours et aperçu Odd assis sur un banc tout seul. Il avait les coudes posés sur ses genoux et ses mains soutenaient sa tête qui semblait peser une tonne.
- Angélique, tu viens, je vais te présenter quelqu’un.
Il se dirigea vers son ami qui ne le vit pas venir.

*
* *

Odd ruminait ce mauvais tour que lui avait joué le destin. Pourquoi ne l’avait-il pas vu. Il aurait dû la voir. Il venait de rater une super occasion au profit de Jérémie. Il maudit le sort qui s’acharnait sur lui. Cela faisait déjà deux semaines qu’il avait rompu avec Max. Mais ils étaient restés bons amis et la musique y était pour quelque chose. Pourquoi n’arrivait-il pas à en garder une plus de quelques semaines.
Tout va de travers, songea t-il tristement.
Il aperçu du mouvement en bordure de son champ de vision et leva la tête pour voir Jérémie en charmante compagnie.
J’y crois pas, pensa t-il. Il vient ne narguer jusqu’ici et avec elle en plus. Ca ne va pas se passer comme ça !
Odd lui aurait sauté à la gorge si Jérémie n’avait pas était le plus rapide en disant.
- Odd, Je te présente Angélique. Angélique, Odd.
- Bonjour, dit-elle avec un sourire désarmant.
Toute la colère de Odd s’envola en une seconde. La voix qu’elle avait était si belle, qu’il eu honte de son comportement. Comment avait-il pu penser une seconde que son ami était venu pour le provoquer. Il ne devait même pas savoir qu’il avait flashé sur la créature de rêve qu’il lui avait présenté. Cette fille lui faisait vraiment perdre les pédales.
- Bonjours, dit Odd d’une voix enjouée.
- Elle est nouvelle et je lui ai fais visiter le collège.
- Tu es un très bon guide Jérémie, merci.
- Ouais, mais pas autant que moi ! Si t’étais venue avec moi je t’aurais montré comment on fait pour sortir en douce le soir pour aller s’amuser.
Odd avait bombé le tors et s’était désigné du pouce comme pour montrer qu’il était le meilleur. Ce qui n’eut pas l’effet désiré. Au lieu d’approuver comme il l’aurait voulu, Angélique se mit à rire. Mais cela ne désarma pas pour autant.
Après tout, songea t-il, les filles aiment bien qu’on les fasse rire.
- Ho ! Ca alors ! Quel magnifique couple vous faites. Je suis sûre que vous allez faire des jaloux.
Cette voix, tout le monde la reconnu. C’était celle de Sissi qui allait tenter de semer la zizanie entre eux.
Angélique se tourna lentement vers Sissi et les deux garçons qu’elle avait déjà vu à la cantine en répliquant d’un ton ennuyé.
- Ce n’est pas avec ces deux limaces à tes côtés que tu vas faire des jaloux ma pauvre.
- Ouais, en plus, t’as beau en avoir deux, ils ne t’aident pas beaucoup, renchéri Odd avec le sourire. Je me demande d’ailleurs à quoi ils peuvent bien te servir?
- Sûrement à ne pas être idiote toute seule, proposa Angélique.
Les trois amis se mirent à rire au détriment de Sissi, Hervé et Nicolas.
Hervé serra le poing et l’agita d’un air menacent en disant.
- Tu vas voir à quoi je sers moi.
- Holà arrête, tu me fais peur. Tu ferais mieux de revenir avec tes muscles. Tu auras peut être l’air moins stupide, répondit Angélique avec un calme surprenant.
- Arrêt, ordonna Sissi à Hervé !
Sissi était intervenue en retenant Hervé par le bras pour l’empêcher de commettre une erreur. Elle affichait un regard empli d’une colère insondable.
- Tu vois Odd. Ils obéissent bien à leur maîtresse, fit remarquer Angélique
- Ouais, ce sont de bons toutous !
Nicolas s’avança avec de la rage au fond des yeux. Mais Sissi s’interposa une fois de plus en lui barrant le chemin avec le bras.
- Fais gaffe à toi ma grande, répliqua Sissi. Tu ne sais pas à qui tu t’adresses.
- A qui ? Moi, je dirais plutôt à quoi, ricana Angélique.
Une autre explosion de rire accueilli cette nouvelle déclaration. Sissi et ses deux larbins s’éloignèrent sous les moqueries. Mais, l’idée de vengeance rodait encore dans le cerveau de la miss.
Ils ne s’en sortiront pas aussi bien la prochaine fois, grogna t-elle.

*
* *

A neuf heure trente-cinq, Ulrich se réveilla sous les petits aboiements de Kiwi. Il se tourna vers le petit braillard et dit en baillant.
- Tu ne peux pas faire moins de bruit ?
Le chien le regarda un moment sans rien dire et se remit à brailler.
- Bon ça va, j’ai compris, soupira t-il en se levant. Il ne t’a pas donné à manger. Ca c’est tout lui. Je le reconnais bien là.
Il sorti la gamelle et y versa des croquettes pour chien.
- Voilà, mange et tais toi. Surtout, tais toi.
Il profita de ce court répit pour s’habiller. Il rangea ensuite ses affaires dans son sac et alla à la fenêtre. Il regarda dans la cour et vit Odd avec Jérémie. Il remarqua aussi une autre personne avec eux qui n’était pas Yumi. Il la regarda plus intensément, s’aperçu qu’elle avait un visage radieux et angélique, mais surtout qu’il ne l’avait jamais vu.
Curieux, pensa t-il.
Il prit ses affaires ainsi que celle de Odd et sorti laissant Kiwi terminer ça gamelle tranquillement. En chemin, il passa par la chambre de Jérémie pour y prendre son cartable. Il allait sortir, lorsqu’il décida de passer un petit coucou à Aelita. Il déposa ses trois fardeaux, et s’installa confortablement devant l’ordinateur avant de prendre le casque et de demander.
- Aelita, tu es là ?
L’ordinateur mit quelques secondes avant de faire apparaître le visage amical de son amie.
- Salut Ulrich. Qu’est ce qui se passe, Jérémie n’est pas là ?
- Non, non, il est avec Odd et une fille.
- Ha... Tu veux dire Yumi ?
- Non, une nouvelle, je ne la connais pas.
- Comment ça ?
- Ben, je ne l’ai jamais vu mais elle a l’air super sympa. Ils parlaient ensemble et à premier vue ils s’entendent bien.
- Et... ...comment elle est ?
La voix d’Aelita avait quelque chose de bizarre, mais Ulrich n’y prit pas garde.
- Ben comment te dire. Elle est vraiment très belle, ça il faut l’avouer. Elle a de longs cheveux châtains, ses yeux, je ne les ai pas bien vu mais son visage est vraiment merveilleux. On dirait un ange et elle fait rire Odd et Jérémie. Si tu les voyaient, ils ont l’air de...
Il s’arrêta comme s’il avait eu le souffle coupé. Une expression incompréhensible avait prit place sur le visage d’Aelita. Il n’arrivait pas à comprendre ce qui se passait. Elle semblait inquiète, malheureuse, troublée et meurtrie.
Elle baissa les yeux et coupa la liaison.
C’est à ce moment là qu’il comprit quelle avait été son erreur.
- Ho non ! Aelita ! Aelita ? S’il te plait réponds moi.
Mais il n’obtint aucune réponse. Il fit plusieurs essais qui n’eurent pas plus de succès que les précédents.
Il reposa le casque et resta là sans savoir quoi faire.
- Mais qu’est que j’ai fait, chuchota t-il catastrophé.
Il sorti en emmenant avec lui les trois cartables. En chemin, il chercha une solution d’urgence pour arranger la situation. Mais n’en trouva aucune de satisfaisante. Il arriva vers le banc où étaient Jérémie, Odd et l’étrangère.

*
* *

Odd vit Ulrich arriver en traînant les pieds. Il déposa les affaires de ses amis qui commençaient à peser lourd. Il souffla de soulagement en les déposant sur le banc et posa les siennes à côté de lui. Odd souri et dit.
- Hé Ulrich, je te présente Angélique. Angélique, Ulrich.
- Bonjour Ulrich.
- Bonjour Angélique.
Ca lui va comme un gant, se dit Ulrich en se remémorant la première impression qu’il avait eu en la voyant de sa chambre.
- Tu as raté quelque chose, prévint Odd.
- Oui, Sissi a été remballée par Angélique d’une façon inoubliable, renchéri Jérémie.
- Mais, je dois avouer que Odd y est aussi pour quelque chose.
- Ho ! Ce compliment me va droit au cœur.
Odd joignit le geste à la parole en posant ces mains sur son cœur qui bondissait de joie et d’un sentiment plus fort encore. Des rires éclatèrent du petit groupe. Sauf Ulrich qui ne put que sortir un sourire crispé.
Cette réaction ne passa pas inaperçu à Jérémie qui lui demanda.
- Quelque chose ne va pas ?
- Non, non. Je suis juste fatigué.
Ce n’était pas tout à fait un mensonge, plutôt une vérité détournée.
La sonnerie résonna et en moins d’une minute, tous les élèves se retrouvèrent dans la cours pour se détendre un peu.
La cour de récréation se rempli à une vitesse hallucinante, laissant deviner l’état d’esprit des élèves. Ils ne devaient rêver que d’une chose. Que la journée se passe très vite pour pouvoir retourner chez eux.

*
* *

Yumi sorti et chercha du regard, ses amis. Quelle ne fut pas sa surprise quand elle les vit tous les trois assis sur un banc en compagnie d’une fille. Ils semblaient l’apprécier et s’amusaient beaucoup, ce qui prouvait qu’elle devait être très sympathique. Mais ce qui gêna Yumi, c’était que Ulrich était là, avec elle.
Elle marcha jusqu’au banc et dit une fois arrivée sans regarder l’intruse.
- Salut les garçons !
Jérémie remarqua un léger mécontentement dans la voix de son amie. Mais il répondit en essayant de faire comme si c’était normal.
- Tien, salut Yumi. Tu tombe bien, il ne manquait plus que toi, je te présente Angélique. Angélique, voici la dernière, Yumi. Voilà, maintenant tu connais tout le monde.
- Non, intervint Odd. Il manque...
- D’où tu viens, coupa Yumi en se tournant vers Angélique.
- Je viens juste d’emménager il y a deux jours.
- T’as pas répondu à ma question !
- Hé Yumi qu’est ce qui te prend, demanda Ulrich en, fronçant les sourcils.
- Quoi ? J’ai bien le droit de savoir d’où elle vient non ?
- Oui, mais pas comme ça.
- Pourquoi, tu as peur de quelque chose ?
Angélique regarda Yumi puis Ulrich et esquissa un sourire amical. Elle avait compris ce qui se passait entre eux.
La sonnerie mit un terme à la conversation qui risquait de s’envenimer. Tout le monde fut soulagé de devoir rentrer en cours. Ils avaient évité le pire. Angélique se leva du banc et dit en s’éloignant.
- Bon, je vous laisse. Je dois rejoindre ma classe.
- Attend, tu manges ici à midi, demanda Odd avec une voix pleine d’espoir.
- Oui.
- Alors, on t’attendra pour manger.
- Merci, à toute à l’heure !
Odd la regarda disparaître dans la foule les yeux dans le vague.
- Odd ! Le réveilla Yumi. Pourquoi tu lui as dis ça !
- Hé ! Je te signale, que tu devrais avoir honte ! Elle est super sympa et toi tu l’agresses sans raison.
- Odd dit vrai, continua Jérémie. Elle est drôle, gentille et surtout, tout le monde ici s’entend bien avec elle. Il n’y a que toi que ça dérange.
- Je suis juste méfiante ! Vous ne trouvez pas ça bizarre ? Si sa se trouve, c’est XANA qui nous l’a envoyé.
- Alors là Yumi, tu me déçois, dit Ulrich d’un ton navré. Je n’aurais jamais cru que tu dirais quelque chose d’aussi grotesque.
Ils partirent rejoindre leur classe, laissant Yumi avec ses sombres pensées.

*
* *

Yumi ruminait encore sa colère pendant le cours d’anglais. Elle était fâchée plus contre elle-même, que contre ses amis.
Qu’est ce qui m’a pris, pensa t-elle ? Pourquoi ai-je réagi comme ça ? Ils ont raison, je devrais avoir honte de mon comportement. Angélique n’y est pour rien. Je dois trouver un moyen de me faire pardonner. Mais comment ?
Elle chercha une solution sans prendre garde au cours qui continuait sans elle. Après quelques minutes, elle trouva ce qu’elle cherchait.
Mais oui, se réjoui t-elle intérieurement. Mes parents sont absents demain soir. Il me suffit d’organiser une fête. C’est dans ce genre d’occasion que l’on resserre les liens et qu’on en créé d’autres. Mais il fallait déjà se faire pardonner par ses amis et ensuite...
- Yumi, répétez ce que je viens de dire, demanda le professeur d’anglais.
Cette question la tira de ses pensés la ramenant à la dure réalité.

*
* *

Les cours se terminèrent rapidement et le temps de prendre un repas bien mérité arriva. Comme promis, Odd attendit Angélique avec Jérémie et Ulrich.
Angélique arriva vers eux avec une démarche gracieuse.
- Merci, c’est sympa de m’avoir attendu.
- Tu croyais tout de même pas qu’on aller te poser un lapin, répondit Odd.
- Bon, allez y sans moi. J’attends Yumi, dit Ulrich.
- A ta place, je ne m’y risquerais pas, l’averti Odd.
- Oui, mais tu n’es pas à ma place.
- Comme tu voudras, mais je t’aurais prévenu.
- On vous gardera une place, assura Jérémie.
Odd parti avec Jérémie et Angélique laissant Ulrich seul appuyé contre un arbre.
Il était un peu inquiet. Il n’avait pas voulu se disputer avec Yumi.
Mais elle avait exagérait, médita t-il. Qu’est ce qui lui avait prit ? Et puis, il y avait aussi Aelita. Comment allait-il pouvoir réparer son erreur ?
Il chercha Yumi du regard dans la cours et fini par l’apercevoir. Il avança vers elle et il vit qu’elle aussi l’avait remarqué et qu’elle venait à sa rencontre. Il se mit à ralentir car il ne savait pas par où il allait commencer.
Ils arrivèrent l’un en face de l’autre et dirent en même temps.
- Ecoute, il faut que je te parle.
Ils se regardèrent et attendirent un moment. Puis voyant que personne ne disait rien, ils reprirent toujours en même temps.
- Je m’excuse pour toute à l’heure...
Ils s’arrêtèrent interloqués puis se mirent à rirent. Ils étaient tout les deux sur la même longueur d’onde. Ils se comprenaient à la perfection. Yumi s’arrêta la première et dit.
- Bon, écoute je crois que je me suis un peu emporté. Je suis désolée pour ce que j’ai dis.
- Tu sais Yumi, ce n’est pas à moi de dire ça. Mais à Angélique.
- Je sais, mais j’ai trop honte.
- Ne t’inquiète pas, tu va voir elle est super sympa. Je suis sûr qu’elle ne t’en veut pas.
- Ouais, j’espère. Tu sais, mes parents ne sont pas là demain soir, on pourrait faire une fête ! Angélique viendra, comme ça on fera connaissance.
- Ca c’est une excellente idée !
Ca y est, se dit-il. Je sais comment arranger les choses.
- Hé Yumi, si on fait une fête chez toi, il ne faudra pas oublier Aelita.
- D’accord, je le dirais à Jérémie...
- Non !
Il avait crié comme si sa vie en dépendait.
Il rougi en voyant qu’il avait attiré l’attention sur lui. Beaucoup le regardaient avec curiosité. Yumi aussi était étonnée par cette attitude emportée et pour le moins douteuse.
- Heu, ce... ...ce serai mieux si on faisait la surprise à Jérémie, se justifia t-il.
- Si tu veux, mais comment on va faire pour la matérialiser ?
- Ben... ...Jérémie a bien prit des notes ? Il suffira de les trouver et de chercher comment il a fait. Ou alors, on peut toujours demander à Aelita, il le lui a peut être dit ? Et puis, tu as déjà réussi à me matérialiser alors tu dois bien connaître deux trois truc dessus.
- Ben...
A ce moment là, l’estomac de Yumi émit un petit gargouillis sonore qui la fit rougir.
- On verra ça plus tard. Allons à la cantine avant que je meure de faim.
- Ok. Jérémie, Odd et Angélique y sont déjà. Mais tu ne diras rien à Jérémie ?
Yumi approuva d’un signe de tête sans toute fois comprendre la véritable raison de ce secret.
Ils partirent vers le réfectoire rejoindre leurs amis.

*
* *

Après avoir prit un bon repas, les cinq amis allèrent s’installer à l’ombre d’un arbre dans le parc. Jérémie et Odd prirent place contre le tronc, Yumi et Angélique s’assirent dans l’herbe l’une à côté de l’autre et pour finir, Ulrich s’accroupi entre Odd et Yumi.
Il formaient un cercle et avaient regroupé leurs sacs entre deux grosses racines de l’arbre qui ressortaient de la terre. Ils riaient et parlaient de tout et de n’importe quoi.
Mais Jérémie s’aperçut qu’il n’avait pas contacté Aelita de la journée. Il aurait bien voulu le faire immédiatement, mais Angélique était là. Même si elle était devenu leur amie, il ne voulait pas lui montrer tout de suite le terrible secret qu’il gardait avec Ulrich, Yumi et Odd. Il se pencha discrètement vers Odd et lui souffla.
- Je vais aller voir Aelita.
- D’accord, répondit Odd à voix basse.
Ulrich qui surveillait Jérémie, le vit se lever et il demanda à Odd.
- Il va où ?
- Voir Aelita.
Ulrich bondi sur ses jambes et retint Jérémie par le bras. Cette réaction très brusque et inhabituelle, lui attira des regards interrogateurs. Jérémie se retourna et demanda d’un ton surprit.
- Hé, qu’est ce qui te prend ?
- Heu, Jérémie, pourquoi tu n’irais pas heu... ...lui montrer notre arme secrète ?
- Quoi, chuchota t-il ? Mais ça ne va pas, on la connaît à peine.
- Mais non, grogna Ulrich à vois basse. Le chien Jérémie. Le chien.
- Mais c’est à Odd de faire ça, couina t-il.
- Oui, mais Odd va avoir autre chose à faire.
- Mais, je comprends rien à ce que tu me racontes là ?
- T’occupe. Va lui montrer le chien.
Odd qui avait réussi à entendre intervint d’une voix courroucée mais suffisamment basse pour qu’Angélique ne l’entende pas.
- Hé, il a raison. C’est le mien, c’est à moi de le lui montrer.
Ulrich se tourna vers lui, le désespoir se lisait sur son visage.
Voilà l’autre qui s’y met maintenant, se dit-il.
Il attira Odd par l’épaule jusqu’à lui et murmura.
- Si tu veux bien dormir ce soir, tu as intérêt de faire ce que je te dis.
Odd ne fut pas choqué par ces mots. Ce n’était pas vraiment une menace et ils le savaient tout les deux. Plutôt une supplique. Pour que Ulrich lui demande quelque chose comme ça, c’est que ce devait être important. Résigné, Odd allait laisser passer sa chance une deuxième fois.
- Ha ! Mais oui, j’avais oublié. Ho ! Heureusement que tu es là Ulrich, exagéra Odd. Angélique, Jérémie va te montrer notre arme secrète.
Angélique qui n’était pas dupe se leva, prit Jérémie par le bras et demanda.
- Alors on y va ? Tu vas me montrer cette arme secrète ?
- Heu oui, d’accord. Si tu veux.
Il était un peu troublé par les manières d’Angélique. Un peu trop... ...audacieuse à son goût.
- Jérémie, on viendra vous rejoindre plus tard. Alors amusez vous bien, déclara Ulrich.
- Si on a le temps, renchéri Yumi amusé par ce qu’elle voyait.
Jérémie écarquilla les yeux pendant qu’Angélique l’emmenait vers la cour. Il allait être seul avec elle jusqu’à leur retour, s’ils revenaient.
Qu’est ce que je dois faire pour ne pas l’ennuyer, se demanda t-il.
Il lança un dernier regard qui ressemblait beaucoup à un appel à l’aide, avant de disparaître derrière un buisson.
- Bon alors qu’est ce qu’il y a de si important pour que tu me fasses louper une occasion en or, demanda Odd exaspéré à Ulrich.
- Yumi va faire une fête demain soir chez elle et on va y inviter Aelita en plus d’Angélique.
- Oui et alors ?
- Ulrich veut faire la surprise à Jérémie, soupira Yumi.
- Et qui va faire le transfert, demanda Odd en posant les mains sur ses hanches.
- Ben, on verra là bas une fois qu’on y sera, proposa Ulrich.
- Hé ! Si on allait plutôt lui parler à partir de l’ordinateur de Jérémie, conseilla Yumi.
- Heu t’es sûre ? Demanda Ulrich avec une voix hésitante.
- Certaine !
- Bon, ben en route, bredouilla Odd.
Il n’était pas ravi d’avoir laissé passer sa chance encore une fois.

*
* *

Jérémie emmena Angélique dans la chambre d’Odd et d’Ulrich sans comprendre pourquoi il avait été désigné pour montrer Kiwi à Angélique. Il ouvrit la porte, passa la tête pour voir où était le chien et le vit couché sur le lit d’Ulrich.
Kiwi leva la tête en voyant arriver Jérémie et une inconnue. Ils s’approchèrent de lui doucement.
Jérémie montra à Angélique le petit chien en disant.
- Et voilà le petit dernier. C’est le chien de Odd. Il s’appel Kiwi.
- Ho comme il est mignon !
Angélique s’accroupi et se mit à le caresser. Kiwi grogna de plaisir sous les délicates caresses.
Qu’il était bon de se savoir aimé.
Lorsqu’elle arrêta, il se redressa et gesticula tout en aboyant et en tournant autour des nouveaux arrivés. Surprit, Jérémie demanda, comme si le chien pouvait lui répondre.
- Ben qu’est ce que t’as ?
- Il a peut être envie de sortir, proposa Angélique amusé par le petit animal.
- Navré Kiwi. Mais si Jim te voit ça va barder !
- C’est qui Jim ? Un ami de l’autre folle ?
- Heu non. Jim, c’est le prof de sport et la folle, c’est Sissi la fille du proviseur. Elle est toujours accompagnée par Nicolas et Hervé comme t’as pu le voir.
- Ha, d’accord. Je suppose que si Jim, Sissi ou quelqu’un d’autre le vois, on va avoir des problèmes.
- Hé oui. Désolé Kiwi, mais on va pas pouvoir te sortir, dit Jérémie en le regardant s’agiter et pousser des glapissements.
- Hé pourquoi pas. Il suffira de faire attention.
- Oui mais si tu as des problèmes...
- Il faudra être prudent, répondit-elle.
Jérémie la regardait dans les yeux et cru être absorbé dans le néant. Il détacha son regard avec beaucoup de mal. Il avait été comme bloqué pendant un moment.
Elle prit Kiwi dans ses bras et Jérémie ouvrit la porte. Il regarda de chaque côté et fit signe que la voie était libre. Les deux complices sortirent discrètement et partir rejoindre le couvert des arbres du parc. Là, elle lâcha Kiwi qui fut ravit de pouvoir enfin prendre l’air. Il sautilla dans l’herbe et se baladait sous le regard vigilant de Jérémie et d’Angélique. Ils parlaient entre eux tout en restant attentifs à la moindre personne susceptible de venir et de découvrir le petit clandestin.

*
* *

Milli et Tamia étaient toutes les deux dans le parc et filmaient les alentours à la recherche d’un scoop. Celui-ci apparu sous la forme d’un couple. Même si ce n’était pas ce qu’elles cherchaient, elles se mirent à les filmer en cachette. Heureusement, Kiwi n’apparaissait pas sur la vidéo car il était caché par les buissons et autres obstacles naturels.
- Tu as vu, demanda Milli à Tamia. Jérémie sort avec la nouvelle du collège.
- Qui aurai pu croire qu’il était aussi romantique, répondit-elle heureuse pour Jérémie.
- Ca prouve que les apparences sont souvent trompeuses.
- Tu te rends compte ! Elle vient juste d’arriver et il est déjà avec elle.
- Oui, j’aurais eu du mal à le croire si je ne l’avais pas vu de mes yeux.
C’est alors que les choses vinrent se corser. Sissi, Nicola et Hervé apparurent au détour d’un arbre et s’arrêtèrent devant Jérémie et sa compagne.
- Ho, ho. On dirait que Jérémie va subir les foudres de Sissi, souffla Milli à Tamia.
- Viens, il faut aller voir ça de plus près. On entend rien d’ici.
Les deux espionnes se rapprochèrent sans être repéré. Elles finirent par atteindre un buisson suffisamment proche pour pouvoir entendre et filmer sans être découvertes.
- Ca alors ! Jérémie qu’est ce que tu fais là ? Tu te promènes ou tu cherches une petite amie. Ho, doué comme tu es, tu en trouveras sûrement une l’année prochaine si tu t’y mets tout de suite.
- Ho, ma chère Sissi, il n’a pas besoin d’en chercher une car il l’a déjà trouvé, répondit Angélique d’une voix ronronnante.
Elle serra le bras de Jérémie, se blotti contre lui et posa sa tête sur son épaule. Bras dessus, bras dessous, personne n’aurait su dire si c’était vrai ou non. Tout dans sa manière de faire laissait à penser qu’ils sortaient ensemble.
Angélique voulu donner plus de crédibilité à ce qu’elle disait et posa un doux baiser sur la joue de Jérémie qui n’eut pas le temps de réagir.
Devant cette preuve irréfutable, les cinq spectateurs en restèrent abasourdis. Sissi rougi de honte. Elle venait encore une fois de se tourner en ridicule mais, cette foi-ci, il n’y avait personne pour se moquer d’elle. Elle décida d’arrêter les frais pour le moment avant que quelque chose d’embarrassant ne lui arrive. Elle repartit d’où elle était venue suivie par Nicolas et Hervé qui eux aussi rougissaient d’embarras.
Milli et Tamia qui avaient tout filmé se regardèrent émues. Elles partirent silencieusement préférant laisser le couple entre eux.
Un silence presque oppressant se fit entre Angélique et Jérémie. Il aurait pu durer une éternité si Kiwi n’était pas sorti de sa cachette en aboyant. Il était resté sous un buisson à l’arrivée de Sissi et avait patiemment attendu son départ. Il était loin d’être idiot. Il savait qu’il ne devait pas se faire remarquer et surtout pas par Sissi et sa bande.
Jérémie senti Angélique le lâcher et reculer d’un pas. Il se tourna vers elle encore déconcerté par ce qui c’était passé. Elle fit un petit sourire gêné par sa réaction.
Jérémie se rendit compte qu’il lui devait des explications car peut être était-elle tombée amoureuse de lui et il ne voulait pas lui donner de faux espoirs. Mais il avait peur de lui faire du mal. C’est avec une voix tremblante et hésitante qu’il lui dit.
- Heu... ...écoute Angélique. Tu... Tu es très... ...Mais...
Il ne savait pas par où commencer. Il bafouillait et ne parvenait pas à parler normalement sans s’embrouiller l’esprit et le fait qu’elle le regardait sans rien dire le perturbait encore plus. Elle le fixait intensément sans aucune expression dans les yeux.
- Je suis... je suis... avec... ...tu sais... ...je...
- Arrête !
Elle s’approcha de lui et le regarda dans les yeux tout en chuchotant.
- Ne dis rien, j’ai compris.
- Ha bon ?
- Oui, tu n’as pas à te justifier devant moi.
Ce que voulais dire Jérémie était clair comme de l’eau de roche. Elle pouvait aisément deviner ce qu’il pensait.
Je suis déjà avec quelqu’un et je l’aime de tout mon corps et de toute mon âme.
Angélique ne savait pas à quel point elle avait raison.
- Elle a beaucoup de chance de t’avoir, dit Angélique avec une voix extraordinairement douce.
Jérémie qui était rouge de honte et d’embarras, vira carrément à l’écarlate. Il avait très chaud et essayait de ne pas trembler et de dissimuler sa gêne.
- Dit Jérémie, je peux te poser une question ?
- Oui, bien sur.

*
* *

Odd, Ulrich et Yumi entrèrent dans la chambre de Jérémie sans être vu. Une chance que Jérémie ait oublié de fermer à clef. Ulrich surveilla le couloir par l’entrebâillement de la porte tandis que Yumi s’installa devant l’ordinateur avec Odd à côté d’elle. Elle prit le casque et demanda.
- Aelita, tu es là ?
Il y eu un long silence pendant le quel, Ulrich craignit qu’elle ne réponde pas. Mais Aelita fini par ce montrer et répondit avec une voix emplie de tristesse mal dissimulée.
- Oui, je suis là.
- Dit, est ce que tu sais comment on fait pour virtualiser et dévirtualiser quelqu’un ?
- Bien sur, pourquoi ?
- Jérémie t’a dit comment faire pour toi ?
- Oui. Mais je ne peux pas le faire toute seule.
- C’est pour ça que nous on est là.
- Je ne comprends pas.
- Je vais t’expliquer. Demain j’organise une fête chez moi et tu es invitée !
Aelita ne réagit pas tout de suite et le temps paru s’arrêter faisant place au silence.
- Mais, si XANA attaque ? Comment on fera pour le savoir, demanda t-elle.
- Ho ! Tu sais, Il est plutôt calme en ce moment et puis, il suffira d’emmener l’ordinateur portable de Jérémie. Il a certainement un moyen de détecter les attaques. Je crois qu’il m’en avait parlé une fois, la rassura Yumi d’une voix calme.
- Et puis, on le verra venir le XANA si il attaque. Il est rare qu’il passe inaperçu, s’exclama Odd.
- Bon d’accord, répondit Aelita.
D’une certaine façon, Aelita voulait venir sur terre. Mais elle en avait aussi peur. Elle craignait de découvrir quelque chose qui la blesserait.
La sonnerie résonna rappelant que les cours n’étaient pas encore terminés.
Yumi regarda sa montre et fit une grimace en remarquant que le temps s’était écoulé plus vite que prévu. Elle se leva et dit.
- Bon, Aelita on te laisse, on doit reprendre les cours mais on revient ce soir à l’usine. En attendant, tu ne dois rien dire à Jérémie. Il faut lui faire la surprise.
- D’accord.
Les trois amis partirent rejoindre leur classe sans faire de bruit.

*
* *

L’après-midi se passa sans incident et avec une rapidité surprenante. Très vite, la sonnerie signala la fin des cours de la journée. Les élèves retournèrent chez eux ou dans leur chambre pour les internes. Yumi avait terminé les cours une heure plutôt et s’était rendue à l’usine pour discuter avec Aelita. Elle cherchait à comprendre comment transférer Aelita et était aidée par celle-ci pour le faire. Yumi avait beaucoup de mal à tout assimiler, mais elle finirait par y arriver. Elle avait prit des notes sur une dizaine de pages qui traînaient sur le clavier ainsi que sur le sol. Elle avait lancé des dizaines de tests mais le résultas avait toujours été le même. A savoir que la matérialisation avait échouée. Elle était sur le point d’abandonner, lorsque Aelita lui demanda.
- Yumi, comment sais t’on que quelqu’un est amoureux ?
- Ben, heu... Il se comporte bizarrement, il rougi et il heu... ...mais pourquoi tu me demande ça ?
- Ben, j’ai pensé que puisque tu étais une fille, tu pourrais m’aider. Il y a aussi que toi et Ulrich vous vous entendez bien.
- Oui, heu... ...bon, je crois que cette foi-ci c’est la bonne. Je lance le test.
- Je l’espère. Sinon ce n’est pas grave.
- Ne dis pas n’importe quoi. Tu y sera à ma fête crois moi.
Le programme de test de la matérialisation de Aelita se mit en marche et se déroula lentement. Yumi croisa les doigts. Il fallait absolument que tout fonctionne et vite. Un sourire apparu sur ses lèvres lorsqu’un petit signe plus vert entouré d’un cercle de même couleur s’afficha sur l’écran. Yumi sauta hors du siège en hurlant.
- Oui ! Ca y est !
- C’est génial. Alors c’est pour quand ?
- Demain, je passe te chercher vers seize heure. Je n’ai que deux heures de cours.
- D’accord. On se voit demain.
- A demain.
Yumi s’étira et regarda sa montre. Elle vit, qu’une fois de plus, elle risquait d’être en retard si elle ne partait pas immédiatement. Elle fourra toutes ses notes dans son sac sans prendre le temps de les mettre entre deux livres pour ne pas les froisser et s’en alla en courant.

*
* *

Le lendemain matin, le réveil sonna, tirant Yumi de ses rêves. Elle l’éteignit en grognant de frustration. Après quelques minutes de rêvasseries, elle se leva et s’étira. Elle regarda ses affaires et vit qu’il ne manquait rien dans son sac.
- J’ai tout prévu pour ce soir. La fête sera un franc succès, murmure t-elle.
Elle avait invité quelques amis à elle et les autres en feraient autant. Mais elle leur avait bien précisé qu’il ne fallait pas rameuter tout le collège.
Tout se passera bien, se convainquit-elle mentalement.

*
* *

La matinée se passa sans encombre jusqu’à midi où pendant le repas, Jérémie dit quelque chose qui embarrassa Ulrich.
- Dites ! Quand je suis allé voir Aelita hier soir, elle semblait étrange.
- Heu... Qu’est ce que tu veux dire par étrange, demanda Ulrich gêné par la tournure qu’allait prendre les évènements.
- Ben, je ne sais pas. Elle avait l’air d’être dans les nuages.
- C’est toi qui es dans les nuages Einstein, plaisanta Odd.
- De quoi vous parlez, demanda une voix calme d’où perçait de la curiosité ?
Angélique venait d’arriver avec son plateau et Yumi la suivait.
A la tête que faisaient Ulrich, Jérémie et Odd, Yumi comprit que cela avait un rapport avec Lyoko. Elle tourna la tête vers Angélique et dit.
- Ho, tu sais, les garçons et leurs histoires...
Tout de suite, la conversation partit sur un autre sujet pour le plus grand plaisir d’Ulrich.

*
* *

Pendant le reste de l’après-midi rien ne vint perturber le traintrain quotidien des élèves jusqu’au moment tant attendu de la fin des cours. Ulrich, Odd et Jérémie avaient fini leurs cours une heure après Yumi qui était partie chercher Aelita à l’usine.
Yumi était devant l’ordinateur et suivait la progression de son amie sur l’écran. Elle était nerveuse car s’il y avait le moindre problème, elle ne saurait pas comment réagir.
Aelita courait sur un sentier du territoire de la forêt pour rejoindre la tour de passage. Celle qui l’avait pour la toute première fois transportée dans le monde réel. Ce souvenir était resté gravé dans sa mémoire à tout jamais. Tout comme les sensations qu’elle avait éprouvé de son vivant. Tout en courant, Aelita repensait à ce que lui avait dit Ulrich sur cette étrangère. Elle en eu un pincement au cœur, mais fut ramenée à la réalité par la voix de Yumi qui hurla.
- Attention trois Kankrelats t’ont pris en chasse et ils te rattrapent.
Aelita jeta un rapide coup d’œil par-dessus son épaule pour voir que les petits monstres gagnaient du terrain.
- Vite fait quelque chose, ils vont te rattraper ! Je... J’appelle les autres tant pis pour la surprise.
- Non ! Attend j’ai une idée !
Aelita se glissa derrière un arbre se dissimulant à la vue des Kankrelats.
- Non, ils t’ont vus ! Mais qu’est ce que tu fais ?
Sans répondre, car elle n’avait pas une seconde à perdre, Aelita posa ses genoux écartés sur le sol, fit toucher le bout de ses doigts pour former un V entre ses jambes, pencha sa tête en arrière et laissa échapper son chant de sirène.
Une réplique parfaite apparu à côté d’elle lorsqu’elle eu fini et se mit à courir. Les Kankrelats bernés par l’illusion passèrent devant leur véritable cible sans s’en apercevoir.
Un peut plus loin, l’illusion arriva à un croisement et prit le chemin de gauche entraînant les monstres de XANA loin de leur objectif.
La véritable Aelita arriva au croisement quelque seconde après et prit le chemin de droite en disant avec un sourire.
- Quand ils s’en apercevront, il sera déjà trop tard.
- Bien joué !
Ce qu’elle avait dit se serait avéré juste, si deux Kankrelats ne vinrent pas barrer la route à l’illusion. La supercherie fut découverte à la seconde ou l’illusion se dissipa après plusieurs coups de lasers.
Les créatures, malgré leur intelligence limitée, finirent par comprendre qu’ils avaient été entraînés sur une fausse piste par un leurre. Ils firent demi-tour et prirent le chemin qu’avait emprunté Aelita.
Aelita traversa la paroi de la tour et s’avança tranquillement vers le milieu de la plate forme.
- Yumi, tu es prête ?
- Attend quelques secondes. Je vais lancer un test juste pour vérifier.
- D’accord mais vite. Je ne sais pas combien de temps ils leurs faudra pour détruire l’illusion.
Yumi prit ses notes et effectua étapes par étapes la matérialisation sans rien laisser au hasard. Le résultat fut le même que la dernière fois. Tout allait pour le mieux.
- Bien, prépare toi je lance le programme.
Elle inséra le CD qu’elle avait subtilisé discrètement dans la chambre de Jérémie la veille et entama le début de la séquence.
Les Cancrelats arrivèrent au moment du transfert d’Aelita sur la terre.
Yumi descendit dans la salle des scanners et aida Aelita à se relever.
- Bon retour parmi nous Aelita.
- Merci, dit-elle en acceptant la main tendue vers elle.
Elles montèrent toute les deux dans l’ascenseur et sortirent de l’usine. Yumi regarda sa montre pour voir que si elle ne se dépêchait pas, rien ne serait prêt pour ce soir. Elle demanda à Aelita.
- Tu peux courir ?
- Oui.
- Alors, il va falloir se dépêcher si on ne veut pas être en retard pour ce soir.
Sur ce, elles se mirent à courir aussi vite qu’elles le purent. Pendant qu’elle rentrait chez elle, deux feuilles mal rangées tombèrent de son sac et furent emportées par le vent. Yumi rentra chez elle à temps avec son amie, mais ne s’aperçut pas de la disparition des deux notes cruciales pour le transfert d’Aelita.
Sur Lyoko, les Kankrelats restèrent immobiles devant la tour et furent rejoins par cinq autres. Il restèrent là sans bouger, comme s’il attendaient quelque chose... ou quelqu’un.
Puis, comme si une idée avait pu germer dans leurs esprits virtuels, si ils en ont un, ils se séparèrent en plusieurs groupes et partirent chacun sur un chemin.

*
* *

La fête commença vers dix-neuf heure trente. Les parents de Yumi étaient déjà partis depuis une heure et les préparatifs de la fête avaient été finis juste à temps. Odd avait téléphoné à Max qui avait installé son matériel de DJ en quelques minutes. Ulrich s’occupa de faire venir Jérémie dans les premiers afin qu’il ne se doute de rien. Il aurait vite eu la puce à l’oreille s’il avait vu tout le monde rentrer et entendu la musique provenir de la maison.
Ulrich, Odd, Angélique et Jérémie arrivèrent devant la maison de Yumi.
Jérémie ne comprenait toujours pas pourquoi ils ne l’avaient pas laisser entrer dans sa chambre. Odd et Ulrich l’avaient emmenés avec eux juste avant qu’il ne parte rejoindre Aelita. Ignorant ses protestations, ils étaient passés prendre Angélique devant sa chambre avant de partir.
Ils arrivèrent chez Yumi et Ulrich frappa à la porte. Ils attendirent quelques minutes puis la porte s’ouvris sur...
Aelita !
L’expression d’indignation de Jérémie se transforma en émerveillement.
- Salut Aelita, dit Ulrich.
- Bon soir Aelita je te présente Angélique, révéla Odd en désignant la nouvelle venue.
- Bon soir, répondit celle-ci.
Aelita, découvrant pour la première fois Angélique, ne sut pas comment réagir. Elle avait devant elle une personne qu’elle ne connaissait absolument pas et pourtant, le seul fait de la voir la mettait en colère. Elle ne parvenait pas comprendre ce sentiment qu’elle éprouvait. Elle était comme désemparée sans pouvoir demander de l’aide, car personne ne pourrait la comprendre. Elle ressentait de la peine, de la haine, de la peur et aussi, du désespoir. Elle avait l’impression qu’elle devait prouver quelque chose à quelqu’un. Mais prouver quoi et à qui ? Pour toute réponse, Aelita hocha simplement la tête. Mais sa gêne et ses idées noires s’envolèrent à la vue de Jérémie qui arborait une expression réjouie en la regardant.
- Salut tu va bien, s’exclamèrent Aelita et Jérémie en même temps.
Jérémie rougi d’embarra ce qui ne passa pas inaperçu pour tout le monde.
- Hé il faudrait peut être m’aider, intervint Yumi.
- Ok j’arrive, répondit Ulrich un sourire en coin.
- Bon, moi je vais aller aider Max, dit Odd. tu viens Angélique ?
- J’arrive.
En quelques secondes, Jérémie se retrouva seul avec Aelita. Ils n’avaient pas bougé d’un pouce depuis qu’ils s’étaient vus. Jérémie demanda.
- Comment tu as fais pour venir ?
- C’est Yumi qui m’a aidé.
- Je comprends mieux pourquoi ils ne voulaient pas que je te contacte sur mon ordinateur.
Aelita fit un petit sourire qui s’effaça aussitôt et elle détourna le regard.
- Qu’est ce qu’il y a ?
- Rien. On devrait rejoindre les autres. Ils doivent avoir besoin d’aide.
Elle parti suivi par un Jérémie inquiet.

*
* *

Quinze minutes plus tard, les premiers invités arrivèrent. Pendant toute la soirée, la fête se déroula comme Yumi l’avait prévu. Les gens dansaient, s’amusaient, dégustaient et tout allait pour le mieux. La musique avait très vite su briser la glace entre les différentes personnes qui ne se connaissaient pas encore et resserra les liens entre les autres.
Jérémie et Aelita aussi avaient retrouvé le sourire. Aelita découvrait toutes sortes de choses et Jérémie était là pour le lui expliquer. Angélique et Odd restaient très souvent ensemble durant la fête, tout comme Yumi et Ulrich. Les couples s’étaient formés ou dans certains cas, les jeunes préféraient inviter quelqu’un et danser avec lui ou elle le temps d’une danse. Mais, tous s’amusèrent très bien et personne ne restait seul bien long temps.
Les festivités se poursuivirent jusqu’à vingt-trois heure où Yumi décida à regret d’y mettre un terme. Ses parents rentrant dans une heure, il était plus prudent de mettre tout le monde dehors gentiment et de tout nettoyer avant leur arrivée. Il aurait été très difficile à Yumi de tout leur raconter s’ils venaient et voyaient dans le quel chantier était la maison.
Beaucoup eurent du mal à partir comme elle s’en doutait. Mais il n’y eu plus personne vingt minutes plus tard. Max rangea son matériel avec l’aide de Odd tandis que Yumi, Ulrich, Jérémie, Aelita et Angélique s’occupèrent du ménage. Dix minutes plus tard, Max partit et il ne resta plus que les six amis à s’affairer au nettoyage. A vingt-trois heure cinquante, la maison était comme neuve mis à par les sacs noirs remplis de déchets qui étaient regroupés dans un coin, on aurait pu croire que rien ne s’était passé.
Yumi regarda d’un œil critique le travail impeccable qu’ils avaient fait et déclara.
- Bon, il est temps de rentrer se coucher.
- Ouais, mais d’abord, je vais t’aider à emmener ça dehors pour pas que tes parents les voient, suggéra Ulrich en désignant les sacs poubelles.
- Merci.
- Bon, ben moi je vais raccompagner Aelita chez elle, dit Jérémie.
- Et moi je raccompagne Angélique, s’écria Odd tout excité à l’idée d’être enfin seul avec elle.
- Allez, on se voit demain, déclara Yumi amusée. Bonne nuit !
Ils se séparèrent en trois couples. Quel tableau saisissant ils faisaient.
Ulrich aida Yumi à porter les sacs en bas de la rue avec les autres déchets qui seront embarqués par les éboueurs le lendemain matin. Ils n’étaient pas lourds, mais très encombrants et étaient percés par endroits, sans doute à cause de morceaux en plastique ou autres objets perforant ou coupant. Une fois les sacs déposés près des poubelles, ils retournèrent à la maison pour vérifier qu’ils n’avaient rien laissé.
Comme tout était en règle, Ulrich s’apprêta à s’en aller lorsqu’il se rendit compte qu’il avait perdu son téléphone. Il prévint Yumi qui l’aida à le chercher. Ils finirent par le retrouver à la cuisine.
- Ha ! le voilà, s’exclama Ulrich en tendent le bras pour le prendre.
Le portable tomba et glissa sous un meuble. Ulrich s’accroupit et essaya de l’attraper.
- Attend, je vais t’aider.
Yumi tenta elle aussi de le prendre. Ils finirent par y arriver et s’écrièrent ensemble en tenant chacun une extrémité de l’appareil.
- Je l’ai !
Il y eu un moment de stupéfaction, puis ils se mirent à rire devant la tournure qu’avaient pris les évènements. Ils finirent par se calmer au bout d’un moment et se regardèrent. Ils se dévisagèrent longuement avant de se mettrent à rougir. Ulrich et Yumi se relevèrent en même temps et se rendirent compte qu’ils étaient encore plus près l’un de l’autre.
- Je... Je crois qu’il vaudrait mieux que j’y aille, chuchota Ulrich.
- Oui... il vaudrait mieux que tu y ailles, souffla Yumi.
Mais aucun des deux ne voulais laisser l’autre. Ils étaient si près ! Ils se rapprochèrent encore un peu plus, leur cœur battant à tout rompre. Ils fermèrent les yeux lentement. Ils n’étaient plus qu’à quelques centimètres quand la porte d’entrée s’ouvrit.
- Ha, qu’il est bon de rentrer chez soi, souffla le père de Yumi.

*
* *

Odd et Angélique bavardèrent pendant le chemin de retour vers le collège. Ils avaient énormément de points communs. Ils échangèrent leurs idées et leurs impressions sur la musique, les films, les jeux et pleins d’autre sujets. Ils allèrent même prendre une photo ensemble à l’endroit même où Jérémie et Aelita l’avaient prise.
Comme la vie est étrange...
Odd et Angélique arrivèrent jusqu’à la partie du mur du collège par lequel, ils étaient sortis pour aller à la fête. Le mur était haut, mais l’armoire électrique ainsi que le poteau à haute tension permettait de le traverser assez facilement. De plus, une fois de l’autre côté, la végétation offrait un abri surprenant et impossible à découvrir pour celui ou celle qui ne le connaissait pas.
Odd monta sur l’armoire et escalada le poteau pour jeter un coup d’œil dans le parc. Le silence qu’il percevait ne voulait pas dire qu’il n’y avait personne. Il scruta l’obscurité à la recherche d’indices qui lui permettrait de voir si quelqu’un était embusqué derrière un buisson. Après une minute, il résolut de descendre. Il attendit l’arrivé de son amie, puis partirent ensemble vers les dortoirs. En chemin, ils virent que Jim avait réussi à prendre sur le fait, quelques collégiens qui avaient participé à la fête.
Odd ne s’en inquiéta pas. Pour l’instant, ils avaient été pris en dehors des chambres, pas de l’établissement. Ils sauraient tenir leurs langues, car si Jim apprenait qu’ils étaient sortis pour se rendre à une fête, la sanction serait encore pire. Non, il n’y avait rien à craindre.
Odd et Angélique profitèrent de cette diversion inattendue pour filer dans les dortoirs. Ils y arrivèrent sans problèmes et Odd raccompagna Angélique jusqu’à sa chambre.
- Bon, te voilà arrivé, dit-il.
- Merci. C’est gentil de m’avoir accompagné.
- Ho, ce n’est rien. Jérémie l’aurait fait si il n’y avait pas eu Aelita, dit-il avec regret.
- Mais je préfère que ce soit toi.
- Pourquoi ? Je croyais que tu aimais...
Il s’arrêta, ne pouvant pas terminer sa phrase à cause de ce qu’il ressentait. Elle souri et lui dit.
- Jérémie est très gentil, mais je me sens bien avec toi.
Elle lui prit la tête entre ses mains et l’attira lentement à elle pour l’embrasser.
Le contact des lèvres d’Angélique sur les siennes eurent un effet d’intense sensualité et d’euphorie. Un flot de sentiment l’envahi et tout se bouscula dans sa tête. Il se sentait léger et avait l’impression de planer dans les nuages. Il était à la fois mou et solide. Effrayé et intrépide. Faible et fort.
Toutes ces émotions le submergèrent le plongeant dans un état d’extase indescriptible. Il ferma les yeux et se laissa entraîner par ce torrent d’émotions.

*
* *

Jérémie marchait à côté d’Aelita depuis un bon moment et remarqua que quelque chose la contrariait. Il chercha à plusieurs reprises à entamer la conversation avec elle sans pour autant lui demander directement ce qui la tracassait. Mais, elle répondait toujours par des réponses brèves sans moyen d’enchaîner par la suite. Ils arrivèrent dans l’usine et descendirent jusqu’à la salle des scanners lorsque Jérémie décida enfin de lui demander directement la cause de cette gêne.
- Aelita, qu’est ce que tu as ? Je vois bien qu’il y a quelque chose qui cloche. Alors, s’il te plait, dit le moi.
- Jérémie, qu’est ce que tu pense d’Angélique ?
La question le prit de court et il ne put que pousser une exclamation de surprise.
- Quoi !
- Oui, je veux dire. Que ressens tu pour elle ?
Jérémie ne savait plus quoi dire. Il savait où elle voulait en venir et ça le fit rougir d’embarras. Elle était tout simplement jalouse et ne comprenait pas ce nouveau sentiment douloureux. Il savait qu’elle l’aimait et il trouva la situation assez délicate. Il savait qu’il n’arriverait pas à s’exprimer et à lui dire clairement ce qu’il ressentait pour elle. Cette maudite timidité, qui était devenu comme des chaînes qui l’étouffaient, l’en empêchait. Comment vaincre ce sentiment de peur qui risquait de lui faire perdre celle qu’il aimait. Il aurait voulu crier qu’il n’aimait qu’elle. Mais il ne réussit qu’à bafouiller des mots inintelligibles devant Aelita qui était là, à le fixer d’un regard d’incompréhension. Il se sentit stupide d’hésiter de la sorte. Que craignait-il ? Il commença à réunir tout son courage et dit d’une voix hésitante de peur.
- Aelita je... ...je... ...enfin... ...je...
Il se rendit à l’évidence qu’il n’y arriverait pas.
- Ecoute Aelita, il n’y a rien entre moi et Angélique, réussi t-il à articuler.
- Et pour moi ?
Là encore, il ne parvint pas à dire ce qu’il éprouvait pour elle. Un faible gargouillis, qui ressemblait à une plainte, s’échappa de sa gorge et puis, plus rien. Tout se bousculait dans sa tête et il n’arrivait pas à donner un sens à tout ça. Comment faire pour s’exprimer, que faire pour lui dire se qu’il ressentait. Il respira à fond et se lança.
- Je tiens beaucoup à toi, réussi t-il enfin à dire.
Le visage d’Aelita s’éclaira d’un magnifique sourire qui redonna de l’assurance à Jérémie. Elle prit ses mains dans les siennes et se rapprocha de lui. Elle le regarda et dit d’une voix douce.
- Merci.
Puis, sur ces mots, elle l’embrassa furtivement, lui laissant une sensation très agréable, avant de rentrer dans un scanner.
Jérémie qui rêvait encore un peu, marcha jusqu’à l’ascenseur sur des jambes flageolantes. Il monta jusqu’au laboratoire et prit son casque.
- Bon, je commence le transfère. Aelita, prépare toi.
Il regarda sur l’écran de l’ordinateur et ne vit aucun monstre de XANA.
Pour une fois, il nous aura laissé tranquille, songea t-il.
Il enclencha la virtualisation avec regret et attendit de voir Aelita apparaître sur Lyoko. Il n’eut pas à attendre bien long temps. Le visage de son amie apparu et dit.
- Ca y est, je suis bien arrivée.
- Bon, je vais te laisser. Je commence à tomber de sommeil. On se voit demain. J’aurais voulu que la soirée soit plus agréable pour toi.
- Non, détrompe toi Jérémie. J’ai passé une excellente soirée avec toi. J’ai adoré cette fête. J’ai hâte de revenir te rejoindre sur terre.
- Moi aussi Aelita... Moi aussi...
Sur ce, il coupa la connection et parti. En chemin, il regarda sa montre et vit qu’il était une heure du matin. Le calvaire allait commencer demain matin avec la sonnerie de son réveil, sans l’ombre d’un doute.

*
* *

Sur Lyoko, Aelita sortie de la tour et marcha paisiblement sur le sentier. Elle était heureuse, Jérémie l’aimait toujours. Elle chantonnait un air quelle avait entendu pendant la fête sans prendre garde autour d’elle. Elle arriva au croisement où elle avait réussi à berner les Kankrelats, lorsqu’elle se mit à tituber. Elle senti une terrible douleur dans la tête et la serra dans ses mains comme pour essayer d’arrêter ce mal qui la faisait souffrir. Sa vision se troubla et elle tendit la main vers le ciel comme pour saisir quelque chose qu’elle seule pouvait voir.
Un bruit mécanique se fit entendre et en quelques secondes, elle fut entourée de dix Kankrelats.
Elle lança une plainte déchirante de douleur.
- Jérémie, aide moi...
Puis elle s’écroula, la main tendue, au milieu des monstres qui la regardaient agoniser.
Sans pouvoir être secourue, le sort d’Aelita était joué.
Des pulsations résonnèrent dans tout Lyoko avant de se focaliser sur une tour. L’attaque venait de commencer. La fureur de la tempête allait pouvoir se déchaîner.