Histoire : x L'Oméga, Livre II - Mystères et Découvertes

Écrite par Scotland Girl le 28 juillet 2009 (1866 mots)



* Avertissement : Ceci est la suite de "x L'Oméga, Livre I - Margot". Je vous conseille de lire cela avant de lire cette fic' si vous souhaitez une bonne compréhension de cette histoire ^^

x Chapitre 11 - SOUVENIRS DOULOUREUX

-Tu avais raison Jérémie, on va à l'usine ! S'exclama Ulrich.

Les cinq amis se trouvaient toujours dans la camionnette, secoués comme des pruniers sur la route glissante.

-Ouais, j'ai aussi remarqué. Mais qu'est-ce qu'on irait faire là-bas ? Se demanda Odd d'un air las.

-En plus, on risque d'y rester coincés. Les chutes de neige sont de plus en plus violentes, et les routes ne seront plus praticables dans moins d'une heure.

-Et si c'était ça, le plan de XANA ? Nous enfermer dans l'usine sans aucun moyen de sortir en nous laissant mourir de faim ?

-Et il aurait déréglé le climat juste pour nous tuer tous les cinq ? Il a déjà essayé et ça n'a pas marché. Tu sais bien qu'il n'est pas du genre à attaquer deux fois de la même façon !

-T'as pas tort, Aelita.


Jusque là, Yumi était restée silencieuse, l'air soucieuse. Des bribes d'images ne cessaient d'affluer dans sa mémoire, mais jamais assez complets pour former un véritable souvenir. Et ça la rendait folle. Elle aurait tout donné pour se rappeler de sa vie. Tout. Alors qu'elle fouilla sa mémoire en quête d'un indice pour expliquer sa présence à l'hôpital, un détail la frappa alors. Ulrich. Chaque jour où elle était étendue sur le matelas blanc, sous sa couette blanche dans cette chambre blanche, Ulrich était là. Chaque fois qu'elle dormait, Ulrich était là. Chaque fois qu'elle avait besoin de quelque chose ou quelqu'un, Ulrich était là. A chaque instant, Ulrich était là. Malgré ses cours, malgré sa famille, malgré sa vie. Il était toujours là. Pourquoi ? Etait-ils... Plus qu'amis ? « On est amis, et puis c'est tout ! ». Cette phrase résonna dans sa tête comme l'écho d'un cri de la montagne. Combien de fois l'avaient-ils répétée, elle et Ulrich ? Des dizaines. Pourquoi n'avaient-ils jamais pensé le contraire ? Peut-être qu'au fond, ils étaient bien plus que des amis...
Une violente secousse la tira de ses rêveries. Le véhicule venait d'amorcer un virage sérré, avant de glisser sur quelques mètres. Les cinq ex-lyokoguerriers basculèrent sur le côté dans un méli-mélo de bras liés et de jambes entravées. Ulrich se retrouva allongé contre Yumi, tandis que la tête de Jérémie se retrouva posée sur le ventre d'Aelita, elle couchée sur le dos. Seul Odd restait seul, le dos appuyé contre un mur et les jambes en l'air, dans une position aussi loufoque que ridicule. Mais l'heure n'était visiblement pas au rire, puisque les deux autres garçons se retirèrent aussi rapidement que leur permettaient leurs mains attachées, rouges comme des tomates. Yumi se mordit la lèvre. Elle avait apprécié se retrouver collé au corps puissant du beau brun...

-Je crois qu'on arrive ! Lança Odd pour détendre l'atmosphère dès qu'il put se remettre en place. Je vois le bâtiment.

-Tant mieux, on va pouvoir bouger un peu !

-Eh ! Je crois qu'il y a Margot à l'usine aussi !

-Quoi ?! Qu'est-ce que tu racontes, Odd ?!

-Ya de nettes traces de sabots dans la neige !

-Mais qu'est-ce que Margot aurait à voir avec XANA ? Elle vient d'arriver !

-Euh... Jérémie...

-Que se passe-t-il Aelita ?

-Tu n'as pas remarqué que toute cette histoire a commencé... a l'arrivée de Margot ? Ne crois-tu pas que tout se qui se passe, c'est elle qui l'a causé ?

-C'est pas une gamine qui va contrôler des hommes en noir pixellisés et nous forcer inconsciemment à nous rejoindre tous au même endroit !

-Mais t'as bien vu, elle est partout où nous sommes, à Kadic, à l'Hermitage, et maintenant, à l'usine !

-Laisse Margot tranquille, Aelita.


Etonnée d'être interrompue, celle-ci se tourna vers Yumi.

-Margot n'est pas une entité virtuel ou je ne sais quoi que tu proposais maintenant. C'est une pauvre fille qui a tout perdu et qui cherche simplement à trouver sa place tant bien que mal.

Soufflée par les paroles sincères de la japonaise, les quatre autres jeunes restèrent silencieux.

**

-Yumi Ishiyama a disparu de l'hôpital ?!! Quel bande d'incompétents !!!

-Calmez-vous, jeune homme ! On ne sait pas où elle est allée, mais on pense qu'elle est sortie par le toit en faisant exploser la porte !

-En faisant exploser la porte ?! Elle se balade avec des bombes sur elle ou quoi ?!!


William se tenait devant le bureau d'accueil, fulminant. Après avoir longuement réfléchi et hésité, il s'était finalement décidé à passer voir comment elle allait.
Toute cette histoire était bien trop compliquée. Depuis son arrivée à Kadic, il rêvait de faire parti de la bande à Yumi... et de se rapprocher d'elle par la même occasion. Mais, comme un idiot, à chaque fois qu'ils s'approchaient de lui, William se montrait désagréable et menaçant. C'était plus fort que lui, il ne pouvait s'empêcher de jouer les gagnants. Et puis, vint le jour où il comprit que Yumi avait un secret, et qu'elle le partageait avec toute la bande. Il sentit que découvrir ce secret était le meilleur moyen d'intégrer le groupe. Un jour, alors qu'il faisait du skateboard devant chez elle, elle etait sortie tel une ombre dans la nuit. Ce jour-là, il avait affronté un poseur de bombes pourvue d'une force redoutable, désamorcé une bombe et sauvé la petite équipe d'une mort certaine. Mais même ça, ça n'a pas suffit pour l'intégrer. Rageant. Mais, jour béni, il parvint à les convaincre de le prendre. Alléluïa ! Mais sa chance ne dura pas. A peine un jour plus tard, XANA prit le contrôle de son corps et bloqua son esprit il ne savait où. Un an de sa vie fut rayé de la carte, un an où il combattit contre les amis qu'ils avaient toujours eu envie d'avoir. Un an à se battre contre sa chère et tendre Yumi... Les lyokoguerriers réussirent tout de même à libérer son esprit et son corps de l'emprise de XANA, et William put rejoindre sa famille sans aucun souvenir de ce qui s'était passé. Malgré ses efforts pour se faire pardonner, les lyokoguerriers gardèrent des séquelles des évènements.
Et voilà qu'il avait eut le courage de se rendre à l'hôpital pour trouver quoi ? Une chambre vide ! Yumi s'était enfuie... et sûrement en compagnie d'Ulrich. Mais lorsqu'il inspecta la chambre de plus près sous le nez et la barbe des policiers qui surveillaient, il remarqua un détail insolite : tout était en désordre, comme si la japonaise n'avait rien eu le temps de faire avant de partir. Un départ précipité... Comme elle le faisait au temps de XANA. Serait-il revenu ?! Il devait savoir...
Fonçant au rez-de-chaussée, il ignora les cris du policier qui lui hurlait de revenir. Il sortit dans le froid de cette journée d'hiver, grelottant au contact de la neige. Il résista et se fraya un chemin dans ce liquide gelé, déterminé à rejoindre ce bâtiment qui avait causé tellement de torts à la fille de sa vie.

**

Des lumières défilent au-dessus de moi. Des murmures titillent mes oreilles. Mais moi, je me sens si bien. Je me sens flotter dans les airs, comme un esprit libéré sur le point de rejoindre les anges au pays du bonheur. Aucune douleur ne me déchire, et c'est réconfortant. Car j'ai vécu un drame.
La voiture patinait, le van aussi. J'entendais Sheïtan paniquer dans ce dernier, fou de terreur. Ma mère conservait son calme malgré le danger de la situation. Moi, je pleurais sur mon siège, figée de peur. Et là, le drame. La voiture glissa jusqu'au bord d'une falaise et bascula dans le vide...
Maintenant, suis-je au paradis ? Ces lumières si chaudes, ces douces voix d'anges... Mais non, je suis bien vivante. Les contours du paysage se remettent en place, et la douleur se fait sentir, insoutenable. Je suis incapable de proférer le moindre son, prisonnière d'un accident, d'un drame, d'un souvenir...


Margot se réveilla en sursaut. Quel horrible cauchemar ! Elle avait rêvé d'un accident... Un accident qui avait coûté la vie à sa mère. Elle sentit ses joues trempées de larmes, et s'essuya rapidement d'un revers de main. Ouf ! Heureusement que ce n'était qu'un rêve. Elle posa une main sur son matelas et fut surprise de sa dureté. Se frottant les yeux, elle regarda autour d'elle, et déglutit, s'étranglant à moitié. Sa chambre avait bien changé. Depuis quand y avait-il une haie contre le mur de la fenêtre ? Une haie de près de trois mètre de haut ? Elle esquissa un mouvement, celui que l'on fait lorsqu'on retire sa couette. Mais sa main ne rencontra que le vide. Que se passait-il, enfin ?! Elle appela sa mère, qui ne vint pas. Où était-elle ?
Margot décida de se lever. Une vive douleur lui transperça le dos comme un poignard, et elle se laissa lourdement aller au sol, vaincue. Que se passait-il, enfin ? Pourquoi n'était-elle pas dans sa chambre ? Où était sa mère ? Et Sheïtan ? A force de se poser des questions, le sommeil la gagna et elle finit par paisiblement s'endormir sur un sol dur et peu confortable. Elle ne vit pas au pied de quoi elle était couchée, un immense édifice circulaire entouré d'un halo rouge...

**

Un hennissement strident brisa le paisible silence qu'offrait ce paysage reposant. Un hennissement qui mélangeait colère, douleur et tristesse. Sheïtan venait de perdre l'être le plus cher à ces yeux. Margot, sa cavalière adorée, sa complice de toujours, avait disparu. Et ça depuis ces drôles de hurlements qui avaient fait exploser ses tympans. Et voilà que maintenant, il était mort. Tout le prouvait, ces nuages reposant, ses grandes ailes collées sur ses flancs...
Sheïtan stoppa net. Normalement, au paradis, il n'y avait pas de monstre. Et pourtant, une drôle de bête le fixait d'un air pas forcément amical. Un drôle de mélange entre un boeuf et un lion : l'animal possédait quatre pattes puissantes et griffues, un corps aussi musclé que celui d'un taureau, une bouche énorme remplie de dents acérées et une paire de cornes pointées vers le bas. Ses yeux rouges, avides de sang, fixaient le corps musclé de sa prétendue prochaine victime.
La bête bondit. Et Sheïtan se laissa tomber au sol, impuissant.