Histoire :Amour et sacrificeécrit par Sinien

Histoire : Amour et sacrifice

Écrite par Sinien le 28 novembre 2006 (12185 mots)

Dernière édition le 18 mars 2007

Chapitre 1 : Mon arrivée

Je ne sais pas si je peux vous le dire. C’est si loin dans ma mémoire. Cinq ans ? Quinze ? Non beaucoup plus. C’est une partie de
ma vie que j’ai oublié, renié. Je ne sais même plus trop pourquoi. Peut-être à cause d’elle. C’est vrai qu’elle était belle.
Trop belle. Son visage, ses yeux, sa bouche. Tout en elle me faisait frémir. Je crois bien que je l’ai aimée. Je ne sais plus.
Vous devez vous demandez de qui je parle. A vrai dire les images sont floues, très floues. Je n’arrive pas à distinguer les
couleurs ni les formes. C’était une période difficile, il y a si longtemps. Quand j’y repense je ne peux m’empêcher de penser
à lui. Tout est de sa faute. Mais il est temps de lever le voile sur celui qui me la prit.

Je crois que j’avais 13 ans quand tout à commencer. Mes parents venaient de mourir dans un accident de voiture.
On m’a donc envoyé chez mes grands parents, dans le nord de la France. Mais après un mois de vacances, ils n’arrivaient
toujours pas à me faire sortir de ma coquille. L’accident, je l’avais vécu. J’ai vu le camion prendre feu, mon père essayant
de l’éviter et ma mère qui hurlait. Puis il y eu le choc. Je ne sais pas pourquoi j’ai survécu. Mais la dernière image que j’ai
eue d’eux était celle là. Je me suis renfermé sur moi-même. Je refusait de parler à qui que ce soit. Toute la journée je restais
dans ma chambre.
Un soir, j’entendis ma grand-mère parler de mon attitude au psychologue. Elle ne voulait plus de moi. Elle ne supportait plus mes crises. Etrangement, le psy lui proposa de m’envoyer dans un internat, avec des enfants “normaux”. Et c’est ainsi que je me suis
retrouvé devant les portes du collège Kadic un matin de septembre.
J’étais à coté de mon grand père. Les enfants allaient dans la cour. Ils se racontaient leurs vacances d’été. Moi, je les observais
comme s’ils étaient des animaux en cage.
- Yseult, je te laisse là. Tu dois aller dans la cour et tu attends. Je reviens te chercher vendredi soir, me dit mon grand père.
Je le regardais dans les yeux. Je voyais bien qu’il y avait de la tristesse. Il me déposa un baiser sur le front et repartit à
sa voiture. J’étais seul, avec ma valise et mes peurs. Je ne voulais pas aller dans cette école. Je me mis à marcher
lentement, la tête baissée. Tous les autres élèves discutaient entre eux. Personne ne me remarquait. Je m’assis sur
un banc, dans un coin et attendit. Une demi heure plus tard le directeur arriva. Il nous fit un discours idiot puis commença
à faire l’appel. Il commença par les filles. Elles étaient toute seule ou deux par chambre. A l’appel d’une fille, l’énoncé de son
nom me fit sursauter. Je levais la tête pour mieux la voir. Elle était très belle. Puis elle disparut dans l’internat comme les autres.
Vint le tour des garçons. J’étais en train de prier pour être seul quand j’entendis mon nom. Je me levais et allais vers les autres.
Tous les yeux étaient rivés sur moi. Par chance, mon vœu fut exaucé. Je me retrouvais donc dans la chambre au fond du couloir.
Je posais ma valise et ouvris la fenêtre. Un air frais vint me caresser la peau. J’enjambais le rebord et m’assis. Depuis tout
petit la hauteur m’attirait. Je restais là toute la matinée.

Il était près de 11h quand on toqua à ma porte.
- Oui ? Demandais je.
- C’est le surveillant, Jim, dit une grosse voix.
La porte s’ouvrit sur la fenêtre grande ouverte et moi face au vide.
- Yseult Jilin ! Revenez dans votre chambre immédiatement !
Je me retournais et enjambais la fenêtre. Devant moi, Jim haletait. Je le fixais attendant une punition. Mais au lieu de ça, il
s’approcha de moi et posa sa main dans mes cheveux qu’il ébouriffa. Puis il ouvrit ma valise et commença à ranger mes affaires.
Je me moquais bien de ce qu’il pouvait faire. Je voulais juste regarder le ciel. Je n’arrêtais pas de penser à cette fille.
Son nom résonnait dans ma tête.
Après avoir fini de ranger, il m’emmena au self et m’expliqua le fonctionnement. Je suivais les autres élèves et
pris ce qu’on me donnait. Puis il me plaça à une table avec d’autres élèves de ma classe. Ils me regardèrent puis
commencèrent à me questionner. Mais j’étais bien trop occupé à la regarder. Elle était en train de rire. Ce sourire m’était
familier. Je passai tout le repas à l’observer. Je ne sais pas pourquoi, mais une envie irrésistible de lui parler me brûlais
les lèvres. Dans la cour, j’étais assis sur un banc et je l’observais. Cette envie devenait de plus en plus forte. Je me mis à
avancer vers elle. Elle se retourna, avec ce même sourire. En le voyant, mon cœur s’accéléra. J’étais paralysé. Nos regards se
croisèrent et c’est alors que je la vis, entourée de ses amis, dans des tenues étranges. Face à eux, se trouvaient une autre
jeune fille et une énorme masse noire.


Elle se retourna, avec ce même sourire. En le voyant, mon cœur s’accéléra. J’étais paralysé. Nos regards se croisèrent et
c’est alors que je la vis, entourée de ses amis, dans des tenues étranges. Face à eux, se trouvaient une autre jeune fille et une
énorme masse noire. La sonnerie me sortit de ce rêve. Je la regardais rentrer dans l’internat. Je ne comprenais pas ce qui
venait de m’arriver.

Dans ma chambre, allongé sur mon lit je repensais à ça. Je n’arrêtais pas de me poser toute sorte de question. Je me levai et allai
à la fenêtre, espérant que la lune apporterait des réponses à mes questions. Depuis la mort de mes parents, je me sentais
attiré par la nuit. Le noir était mon allié. Je n’arrivais pas à lutter contre cet appel. Il fallait que je sorte dans l’obscurité. Je descendit
le long de la gouttière et courut jusqu’au parc. Je m’allongeai dans l’herbe, respirant l’odeur de la nuit. Plus tard, j’entendis
des bruits de pas. Tous mes sens étaient en alerte. Je me tapis dans l’ombre et attendis. Je vis d’abords deux premières formes,
qui couraient cote à cote. C’était des amis de cette fille.
Derrière eux, elle courait, suivie par une drôle de bête qu’un blondinet essayait de retenir. Puis ils disparurent dans les égouts.
Je décidai de les suivre discrètement. Comme un félin, agile et silencieux je les pistais. C’est là que je découvris une usine,
renfermant une étrange machine. Je descendis au dernier niveau. Je me retrouvai face à quelque chose d’extraordinaire.
- Lyoko, murmurais je, ne sachant pas ce que cela signifiait.
Je m’approchai et caressai la machine. Une sensation étrange me parcourut l’échine ; une sensation de vécu. Je restai
là, un bon moment. L’endroit où je me trouvais me fascinait. Puis, soudain un halot blanc m’entoura.
Quand j’ouvris les yeux, j’étais devant le collège avec mon grand père. J’étais apeuré par la situation. Je me retrouvais au matin.
Etrangement, tout se passait comme lors de la première fois. J’avais même envie de faire les mêmes choses. Sauf pour elle.
Je sentais qu’il fallait que je lui parle. Je me souvenais qu’à un moment de l’après midi je l’avais vu seule. J’attendis cet instant.

J’étais appuyé sur un pilier, les bras croisés. Je l’entendis arriver. Sa démarche était si gracieuse et fluide. Elle leva les
yeux et croisa mon regard. Surprise, elle s’arrêta net. On était face à face.
- Bonjour Aelita. Je m’appelle Yseult.
- Euh ... Bonjour Yseult.
- Je peux te parler ou tu es vraiment pressée d’aller aux toilettes ?
- Hein ? Mais comment tu sais ?
- Parce que je revis deux fois la même journée, tout comme toi et tes amis.
- ...
- Qu’est ce que vous faite dans la vieille usine ? Et c’est quoi cette machine ?
- Je ... Comment ?
- C’est quoi Lyoko ?
- Où c’est que t’as entendu ce nom ?
- Nulle part. Hier je suis sorti dehors et je vous ai vu avec ce machin rouge. Je vous ai suivi et j’ai atterri dans l’usine.
Là bas, le nom m’est revenu comme un vieux souvenir. C’est comme ton nom. C’est pas Della Robia. C’est Hopper.
- ...
- Je le sais. Me demande pas comment. Je le sais c’est tout. J’ai raison ?
- Oui. Mais personne n’est au courant à part mes amis.
- Alors Lyoko ?
Elle se mit à me parler de monde virtuel, de force voulant diriger le monde et répondant au doux nom de Xana. Je l’écoutais
attentivement. Je ne sais pas pourquoi mais tout me semblait normal. Une fois qu’elle eu finit, je repartis dans ma chambre sans
dire un mot, la laissant seule. Je m’assis sur le rebord de la fenêtre qui restait ouverte ne permanence. Je souriais. C’est
alors que j’eu à nouveau le même rêve. Il fallait que j’aille à l’usine. Là bas, je découvris les deux autres salles dont m’avait
parlé Aelita. Celle des scanners m’intriguait. Je montai dedans et regardai la structure. La même sensation qu’avec la machine
me reprit. Puis les portes se fermèrent sur moi et je compris que la virtualisation allait s’enclencher. J’étais envahi par
un sentiment de peur et d’excitation.
J’ouvris lentement les yeux. Je n’étais plus dans le scanner mais dans une forêt. Je regardais pour vois si j’étais entier. Je regardais
mon costume. Sur le torse, j’avais quatre symboles étranges. L’un d’eux était illuminé. Je mis la main dessus. Puis je glissai ma
main sur un autre. Soudain le décor changea. Je me trouvais au milieu de nuages et ... de montagnes. J’avançais un peu pour voir.
J’avais bien changé d’endroit. Je mis ma main sur un autre et c’est alors que j’atterris sur de la glace. J’observais les symboles.
Celui que je venais de toucher brillait. Je regardais tout autour de moi. C’était si beau. J’entendis un bruit derrière moi. Je
me retournais et me retrouvais face à deux monstres carrés. Je sursautais. Les deux choses s’avancèrent vers moi.
Je ne savais pas comment réagir. Aelita m’avait dit qu’elles étaient dangereuses mais je n’éprouvais pas de peur face
à elle. Bien au contraire. J’avançais la main vers elles. Elles ne bougeaient pas. Je finis par les effleurer du bout des doigts. Une
vague de chaleur m’envahissait. Je me sentais si bien avec eux. Je m’assis et les regardais. C’est alors que d’autres
monstres arrivèrent. J’étais entouré et heureux. C’est alors que je me rendis compte que ce qui se produisait n’était pas
normal. Je me relevais et partis en courant. Je voulais quitter cet endroit. Si les bêtes m’aimaient c’est que je devais être comme
elles, un monstre. Une lumière m’éblouit.
J’étais à nouveau dans le scanner. J’avais peur et honte. Je rentrai au collège. Le lendemain, les cours commencèrent et
comme par hasard, je me retrouvais dans la classe d’Aelita et de ses amis. Je ne savais pas au m’asseoir et c’est le drôle
de blondinet qui m’invita à m’asseoir à coté de lui. Je m’exécutais, un peu timide. Le professeur principal me demanda de me
présenter vu que j’étais le seul nouveau dans cette classe. Mais je restais assis, fixant le prof.
- Eh bien Yseult, je vous ai demandé de vous présenter. Vous ne voulez pas ?
- ...
- Dans ce cas, nous allons commencer le cours.
Tous les élèves me regardaient d’un drôle d’œil. J’entendais leurs chuchotements. Mais si je n’avais pas répondu
au professeur c’est que je ne voulais pas lui parler.
- Dis, pourquoi t’as pas répondu au prof ? Me demanda Odd.
Je me retournais face à lui. Je le regardais méchamment.
- Pas envie !
- Ok, t’emballes pas mec.
J’écoutais le cours d’une oreille. Je n’arrêtais pas de penser à ce qui c’était passé sur Lyoko. En plus, je n’arrivais pas à détacher
mon regard d’Aelita. Elle était si belle. A force de la fixer, j’eu à nouveau le me^me rêve. Mais cette fois, il dura plus longtemps.
La jeune fille à coté du truc noir s’agenouilla. La masse noire l’enveloppa. Les autres ne bougeaient pas ; Puis un cri se fit entendre.
Quand j’ouvris les yeux, j’étais allongé. Je regardais autour de moi. Je ne connaissais pas l’endroit. C’était tout blanc. Je me
relevais brusquement et me tapis dans un coin de la pièce. C’était ... comme à l’hôpital. Mon père, ma mère. Les bruits ; bip, bip.
Je ne voulais pas me souvenir. C’était trop horrible.
On toqua à la porte. J’avais peur. Je vis le visage d’Aelita dans l’entrebâillement. Elle me cherchait.
- Yseult ? T’es là ?
Je me relevais. Elle me vit et avança vers moi. Je ne pouvais pas reculer.
- Ben qu’est que tu fais dans ce coin ?
- ...
- Tu veux pas me parler ?
- Je ... Ne m’approche pas ! Criais je.
- Pourquoi ? Me demanda t’elle étonnée.
- Je suis un monstre !
- Mais non. Pourquoi tu dis ça ?
- Je ne peux pas.
Je m’enfuis de la pièce en courant. Je sortis du collège et courut. Lorsqu je m’arrêtais, j’aperçu que je me trouvais devant l’usine.
Un besoin de retourner sur Lyoko, me fit avancer. Je descendis à la salle des scanners et me virtualisais. Mais une fois sur Lyoko,
une voix me parla.
- Euh ... Vous êtes qui ?
- Pardon ? Demandais je.
- Vous venez de vous virtualiser sans que j’intervienne. Qui êtes vous ?
- Ça ne vous regarde pas.



Chapitre 2 : Cette autre fille

Je voulais être seul. Je mis ma main sur un des signes et atterris sur la banquise. Je sentais les larmes me monter aux yeux.
A nouveau, une de ces étranges bêtes s’avança vers moi. Je me mis à lui crier dessus.
- Vas t’en ! Je veux pas te voir !
Mais elle continua de s’approcher, suivie par les autres. J’étais assis, repensant à toutes mes souffrances. Cela devait faire
un bon moment que je pleurais et les monstres se faisaient de plus en plus nombreux.
- Pourquoi pleure-tu ? Me demanda une voix derrière moi.
Je me retournais brusquement. Je ne voyais personne. Soudain, ils s’écartèrent pour laisser apparaître une jeune fille.
- Pourquoi pleure-tu ? Me demanda t’elle à nouveau.
- Je ... Je ne pleurais pas.
Elle me sourit. A cette vision, je vis mes parents, deux autres personnes, ressemblant à un couple et moi enfant ... et elle, plus loin, comme à part. Elle se trouvait dans un coin souriant comme là.
Elle avait de long cheveux noirs, avec deux mèches rouges sur le devant, toutes bouclées. Ses yeux étaient d’un vert émeraude,
presque surnaturel. Elle portait une longue robe rouge sang tenue à la taille par un ruban noir. Une des manches était courte,
tandis que l’autre recouvrait complètement sa main. A son poignet découvert, il y avait une dizaine de bracelets rouges
et noirs. En réalité, tout était rouge ou noir. Mais malgré ces deux couleurs sombres, elle ne ressemblait pas aux gothiques
que je pouvais croiser. Bien au contraire, elle était magnifique. Elle s’avança vers moi et me tendit un mouchoir. Je restais
pétrifié, hypnotisé par sa beauté. Elle se mit à rire.
- Eh bien tu ne me regardais pas comme ça avant.
- Hein ?
- Oublie ce que j’ai dit. Tu ne veux pas de mon mouchoir ?
- Les larmes ne sont pas réelles sur Lyoko.
- Si tu le veux, si.
- Ah bon ? Mais qui es tu d’abord ? Je n’ai jamais entendu parler de toi ? T’es pas Xana au moins ?
- Xana ? Non, dit elle en rigolant. Je m’appelle Aziane. Et toi c’est Yseult.
- Euh ... oui. Pourquoi ils n’attaquent pas ?
- Eux ? Ils voient bien que nous ne leur voulons aucun mal. Pas comme ces humains !
- Tu veux parler de 2 filles et de 3 garçons ?
- Tout à fait ! Tu les connais ?
- Un peu.
- Ne retourne pas là bas avec eux. Ils sont horribles. Ils s’amusent à détruire mes animaux.
- Eux, ils disent que ce sont les monstres qui les attaquent.
- Ce ne sont pas des monstres !! Ce sont nos amis.
- Peut-être que vous devriez vous rencontrer. Ce doit être un malentendu, lui di-je en lui prenant la main.
A son contact, un frisson me parcourut l’échine et je sentis mon cœur battre de plus en plus fort. Elle leva la tête et plongea son
regard dans le mien.
- Tu crois ? Me demanda t’elle entre deux sanglots.
- Oui viens avec moi sur la terre.
- Je ... je sais. J’ai pas le droit. Il ... non rien.
- Tu viens donc ?
- Oui.
La lumière blanche réapparut. Je sortis du scanner et attendis l’arrivée de cette étrange fille. Le scanner s’ouvrit, laissant apparaître
la plus belle des créatures que j’avais vue. Ses cheveux étaient encore plus longs que sur Lyoko. Elle était vêtue d’une veste blanche
et d’une jupe longue noire avec des petites fleurs rouges. Je lui tendis ma main qu’elle prit prestement. Elle se blottit contre moi.
J’avais l’impression de tenir dans mes bras une enfant. Ma respiration s’était accélérée et j’avais très chaud. Je pouvais lire
dans ses yeux de la peur et de l’étonnement.
- N’aie pas peur. Tu ne risques rien ici.
- On ... on est où ? dit elle.
- A la sortie de Lyoko.
- Et ton monde c’est ça ?
- Non, il est très grand et très divers.
- Ça me fait peur tout ça.
- On va sortir, ce sera mieux.
Mais au moment d’appuyer sur le bouton de l’ascenseur, ses portes s’ouvrirent sur Jérémie et Aelita. Aziane se mit derrière
moi. Je ne savais plus quoi faire.
- Yseult ? Questionna Aelita. Mais comment ...
- C’était toi sur Lyoko ? Me demanda Jérémie.
- Oui. Y a un problème ?
- Assez. Je n’ai jamais lancé de virtualisation, s’exclama Jérémie. Comment tu as fais pour te retrouver là bas ?
- C’est mon problème ça.
Aelita s’approcha de moi. Elle posa sa main sur mon épaule.
- Tu peux tout me dire Yseult.
- Aelita ... Je voudrais mais ... je ne peux pas.
- Mais il y a quelqu’un derrière toi.
- Oui et personne n’y touche.
Aelita se décala sur le coté et s’approcha d’Aziane. Elles se retrouvèrent face à face. Aziane avait perdu toute son innocence et
lui faisait face.
- Aelita ? C’est joli comme prénom dit elle ironiquement. Ça vient d’où ? C’est qui qui te l’a donné ? Ton père ou ta mère ?
- Euh ...
- Aziane, laisse la tranquille, lui dis je en m’interposant entre elles.
Je lui pris la main et l’attirai dans l’ascenseur. Une fois seule, elle retrouva son visage d’enfant. Elle se blottit à nouveau dans mes bras.
J’avais envie de lui demander des explications pour ce qui venait de se passer, mais j’en étais incapable. Je ne voulais pas
me fâcher avec elle. Je voulais qu’elle soit heureuse. Je sortis le premier. Elle s’était arrêtée et n’osait pas avancer. Je lui pris
la main et la tirais doucement. Elle se laissa faire. Au début, elle regardait ses pieds n’osant lever la tête. Puis petit à petit elle
se mit à observer le ciel. Un immense sourire se dessina sur ses lèvres.
- Yseult, c’est si beau. C’est quoi le rond jaune qui me fait mal aux yeux ?
- Le soleil. Ne le regarde pas comme ça. C’est dangereux.
- Ah bon ? Mais il est si beau. Et il sert à quoi ?
- C’est lui fait la lumière.
Une nuée d’oiseaux traversa le ciel. Aziane se mit contre moi, comme à chaque fois qu’elle avait peur. Et à chaque fois je voulais
que ce moment ne cesse jamais. Mais elle finissait toujours par se détacher de moi, prenant au fur et à mesure de l’assurance.
- C’est quoi c’est trucs là haut ?
- Des oiseaux. Ce sont des animaux. Comme ceux sur Lyoko. Il y en a bien qui volent ?
- Oui mais ils ne sont pas pareils. Ils font pas tout ce bruit et leurs ailes ; elles sont différentes.
- Ce sont des plumes. Ça les aide à voler.
J’en ramassais une et lui tendis. Elle l’observa de loin puis tendit la main et l’effleura.
- C’est tout doux, me dit elle en souriant.
- Tiens, prends la.
- Pour moi ? Oh merci.
Elle s’approcha de moi et déposa un baiser sur ma joue. Ce geste si innocent me fit rougir. J’avais honte et j’essayais de le cacher.



Elle s’approcha de moi et déposa un baiser sur ma joue. Ce geste si innocent me fit rougir. J’avais honte et j’essayais
de le cacher.
Je passais le reste de la journée à répondre à toutes ses questions d’enfant. Puis la nuit commença à tomber sur la ville.
- Yseult ! s’exclama t’elle. Qu’est ce ... Le soleil s’en va.
- C’est normal, le soleil va se coucher pour laisser la place à la lune.
- Qui ?
- La plus belle chose qui puisse exister au monde, lui répondais je. Après toi, murmurais je pour qu’elle ne m’entende pas.
Viens avec moi.
Je l’entraînais dans les hauteurs de la ville. Il y avait un petit parc très joli. Je m’assis sur l’herbe, la laissant admirative devant
toute cette beauté. Elle leva les yeux au ciel. Un magnifique sourire se dessina sur ces lèvres. Une légère brise fit virevolter
sa robe et ses longs cheveux. Elle se retourna vers moi, les yeux pétillants.
- Oh ! Merci Yseult, de tout mon cœur. C’est comme dans un rêve.
Je l’admirais. Elle était si belle. Je voulais que ce moment
dure pour toujours. Je me moquais bien des autres ; j’étais heureux. Je voulais que l’on reste seul, à jamais. Elle tournoyait
sous mes yeux, riant aux éclats. Et c’est alors qu’elle s’avança vers moi.
- Yseult, je veux aller à ton école.
Cette phrase me fit sursauter.
- Pourquoi ? Tu n’es pas bien ici ?
- Oh si. Mais ... je veux tout savoir. Je veux aller à ton école.
Ma tête me disait non, mais mon cœur ne pouvait pas résister à Aziane. Je la fis donc rentrer dans l’école en passant par les
égouts. Au détour d’un tunnel, elle s’arrêta et se tourna en direction de l’usine.
- Aziane ?
- Euh ... Désolé. Je te suis.
Mais je voyais bien dans son regard que quelque chose n’allait pas. Je la questionnais sur cette soudaine tristesse, en vain.
Une fois dans ma chambre, je lui prêtais un grand tee-shirt. Elle s’endormit rapidement sur une chaise, face à la lune.
Je la prit délicatement dans mes bras et la déposai doucement dans mon lit. Je lui mis une couverte et me penchai au dessus
d’elle pour lui déposer un baiser sur le front. Une des ses mèches tombait sur son visage. Je la poussais légèrement pour pouvoir
mieux la voir. Je finis par m’endormir par terre, au pied du lit. Mais en pleine nuit, je l’entendis pianoter sur mon ordinateur.
Je n’y prêtais pas attention, beaucoup trop fatigué.

- Debout, murmurait une voix. Allez Yseult, tu dois te lever.
- Hum.
- Il est 7h15. Tu dois te préparer.
J’ouvrais difficilement les yeux. Moi qui dormais peu, avais bien du mal à me réveiller. Je regardais tout autour de moi. Mon
regard s’arrêta sur Aziane. Elle était encore plus belle que la veille. Elle portait les mêmes vêtements que la veille. Je ne
remarquais pas tout de suite ce qui avait changé. Ce n’est qu’après quelques minutes que je vis que deux des fleurs
étaient plus claires, d’un rose pale. Elle me tendis mes affaires et se retourna. J’avais un peu honte de m’habiller juste
à coté d’elle, mais si elle sortait, on me poserait des questions. Je me vêtis en vitesse.
- Euh, Aziane. Tu ne vas pas pouvoir venir avec moi. Tu ... n’es pas une élève du collège.
- Si.
Je la regardais interloqué.
- Je me suis inscrite cette nuit.
- Hein ?
- Oui avec ton ordinateur. J’ai tout fait.
Je n’en revenait toujours pas ce cette annonce.
- C’é ... c’était pas bien, me demanda t’elle en baissant la tête ?
- Non, non. C’est juste que pour faire ça il faut être doué, très doué en informatique. Et je n’ai connu qu’une seule
personne possédant ce don.
- Qui ça ?
- Mon père.
- Bon, Il faut prendre un petit déjeuner maintenant. C’est ça ?
- Tout à fait. Viens.
Je la pris par la main et l’emmena au réfectoire. Comme je le pensais, son arrivée ne passa pas inaperçue, surtout
chez les garçons. J’étais jaloux. Elle, ne remarqua même pas que tous le regards étaient sur elle. Elle se contentait de
me suivre et de sourire. On s’installa à une table au fond. Il nous restait une dizaine de minutes avant le début des cours.
Je lui fis donc faire le tour de la cour. Mais nous croisâmes Aelita et ses amis sur notre route.
- Pourquoi elle est là ? demanda Jérémie.
- Ça te regarde pas, lui répondis je sèchement.
- On ne veut pas vous embêter, intervint Aelita. On veut juste comprendre.
Je croisai son regard. Il y avait quelque chose dans ses expressions qui ne m’était pas inconnu.
- Jérémie et Aelita nous ont tout raconté, dit la jeune fille japonaise. Aelita était aussi sur Lyoko. Alors pourquoi pas quelqu’un
d’autre ; comme cette fille.
- Mais là mon gars, y a un petit prob. C’est que ta copine elle existe pas sur terre, enchaîna Odd.
- Plus maintenant, s’exclama Aziane. J’ai une identité ici et je suis même inscrite dans votre collège, plus précisément
dans votre classe.
- C’est impossible, articula Jérémie.
- Ah bon ? Et pourquoi ? Rétorqua Aziane. Tu l’as bien fait pour Aelita.
- C’est que je me débrouille bien en informatique.
- Eh bien moi aussi.
Par chance, la cloche sonna. On rentra en classe. Apparemment Aziane était attendu, comme une élève normale.
- Bonjour, dit le professeur en la voyant. Tu dois être Aziane. Tu portes le même nom que notre petit nouveau. Vous
êtes de la même famille ?
- Euh ... oui monsieur. Un truc de cousin par alliance au troisième degré. Je sais plus très bien.
- Très bien. Tu peux aller t’asseoir à coté de lui.
Elle passa le reste de la matinée à observer. Elle n’écrivait pas et ne prêtait pas trop attention aux cours. Régulièrement,
elle me posait toutes sortes de questions, cherchant à comprendre les comportements des autres élèves. A midi, on
lui attribua une chambre à l’étage des filles.
- Yseult, je veux pas dormir là.
- Mais c’est ta chambre.
- Je sais mais je l’aime pas. Je ... je veux dormir avec toi.
- Me ... mou ... moi ? Bégayais je.
- Je me sens bien avec toi ; comme avec lui.
- Qui ça ? Demandais je.
Mais elle ne m’écoutait plus. Aziane avait le regard vide. Elle m’attrapa la main et la serra très fort.
- Ils ont besoin de moi.
- Qui ?
- On doit aller sur Lyoko vite. Ils les massacre ; encore.
Et elle me tira fortement m’entraînant à l’extérieur de l’établissement, en direction de l’usine.



Chapitre 3 : Le lien

Le ciel se mit à s’assombrir de gros nuages noirs. Le tonnerre gronda et des trombes d’eau tombèrent du ciel. Aziane continuait
de courir. Je la suivais, ne comprenant pas ce qui lui arrivait. Elle me poussa dans l’ascenseur, le regard rempli de crainte
et de haine.
- Mais qu’est ce qui se passe ? Criais je.
- Tu me fais confiance ?
- Bien sûr.
- Alors ne pose plus de question, me répondit elle sèchement.
On arriva dans la salle des scanners.
- Transfère nous, m’ordonna t’elle.
Je montais dans un des scanners. Elle fit de même. Puis je me concentrais pour aller sur Lyoko. On atterrit en plein milieu du désert.
Nous étions cachés par un rocher. Des voix attirèrent mon attention. Non loin de nous Aelita et ses amis se battaient contre
les monstres. C’était horrible. Je pouvais entendre leurs cris de souffrance. Je me levai, voulant aller les aider,
mais Aziane m’en empêcha.
- Non. Ils ne doivent pas te voir.
- Qui ?
- Les humains.
- Mais les monstres ils souffrent.
- Je sais, je les entends tout comme toi. Eux, les humains, non.
- Alors on va les laisser se faire tuer comme ça ?
- Non. Bien sûr que non. Essaye de leur transférer ton énergie pour qu’ils soient plus forts. Moi je n’en ai presque plus.
- Hein ? Mais comment tu fais ?
- J’imagine un lien entre eux et moi et que chaque souffle est pour eux.
Je m’assis en tailleur et fermais les yeux. Je faisais comme elle m’avait dit. Je sentis une énorme vague de chaleur se créer
dans mon corps. Je voyais à travers les yeux des monstres et je comprenais leur réaction. C’était incroyable. Ils défendaient
juste leur territoire, face à des humains. Un des krabes visa Aelita. Je vis dans son regard de la peur. Non ! Il ne fallait pas la toucher.
Je stoppais son attaque. J’étais, ou plutôt le krabe était, si proche d’elle que je me mis à rougir.
- Eh pourquoi tu rougis ? Me demanda Aziane.
- Euh ... pour rien.
- Comment tu as fais ?
- De quoi ?
- Pour contrôler le krabe ?
- Je ... je sais pas. Je ne voulais pas qu’il lui tire dessus, et ...
- Quoi !? Tu ne voulais pas ... C’est pour ça que tu as rougi.
- Sortez de là ! Cria une voix derrière nous.
Je la regardais, ne comprenant pas sa réaction. J’étais terriblement peiné. Mais il y avait plus urgent. Les autres nous avaient entendu.
- Qu’est ce que vous faites là ? demanda Yumi.
- Ben ça se voit pas ? On se balade, répondis je ironiquement.
- Comment êtes vous arrivé sur Lyoko ? Questionna Ulrich.
- Je ne les aime pas Yseult. Partons, me chuchota Aziane cachée dans mon dos.
Je me retournais vers elle et la prenait dans mes bras.
- Le ... le ... il y a le ... J’ y crois pas, s’exclama Odd.
- Comment ça se fait que l’œil de Xana apparaisse sur ton costume ? Me demanda Yumi.
- Euh ... Quoi ? Dis je étonné.
- Répond à la question !!? Hurla Ulrich.
- Je crois que je n’ai rien à vous dire. Allez, viens Aziane on s’en va.
- Vous ne partirez pas comme ça, ricana Ulrich.
- Ah bon ? Je crois que si.
Je posais ma main sur un des signes. Nous disparûmes du territoire du désert, pour réapparaître dans celui de la foret. Je tenais
toujours Aziane dans mes bras, ne voulant pas la lacher. Mais elle réussit à se défaire de mon étreinte. Son regard avait changé.
- Je suis très fière de toi. Tu vas nous être utile plus vite que nous l’espérions.
- Hein ?
- Tu maîtrises bien tes pouvoirs, ... et tu en as même d’autres.
- Je ne comprends rien. Comment ça se fait ?
- Tu ne t’es jamais senti différent des autres ? Tu n’as jamais senti que ta place était ailleurs ?
- Si. Mais comment ...
- Tu es attiré par Lyoko. Je le sens très bien. En fait, je vais t’avouer quelque chose ; tu y es lié.
- Lié ? Je suis lié à Lyoko ? Mais j’ignorais tout de ce monde avant d’arriver dans cette ville.
- Je sais que ça te fait peur, mais je suis là. Je t’aiderai. Et puis peut-être que ...
Une larme se mit à couler le long de sa joue. Elle ravala ses sanglots et me souri.
- Je ... ça va ?
- Oui, c’est rien. Je vais bien.
Mais je pouvais sentir dans sa voix de la peine. Elle semblait si forte et sûre d’elle par moment, et puis d’un seul coup, elle
devenait une petite fille fragile. Des monstres étaient venus nous rejoindre, et contrairement aux autres fois, je pouvais sentir leur tristesse. Elle se blotti dans les pattes d’un krabe,
puis commença à lui taper dessus. Je voulais l’arrêter mais ce dernier se mit à me parler dans ma tête.
- Non. Laisse là faire. Je ne sens rien. Ça lui fait du bien.
Je le regardais ahuri.
- Tu ... tu parles ?
- Pour ceux qui arrivent à nous comprendre oui. Pour les autres je en suis qu’un monstre qu’il faut détruire.
Je m’allongeais, perplexe. Etais je vraiment lié à Lyoko ? Et pourquoi ? C’est vrai que je me sentais vraiment bien ici. Je ne sais
pas combien de temps je restai ici, mais lorsque je retournai sur terre le soleil se levait. Aziane avait fini par se calmer. Je
n’osais pas lui demander ce qui l’avait mit dans cet état.

En cours, elle avait retrouvé son attitude studieuse. Mais je sentais un mal être, des regards lourds sur nous. Les autres ne
cessaient de nous observer, Cela faisait près d’un heure que je supportais ces regards mais je n’en pouvais plus.
- Quoi ? Qu’est ce qui y a ? Hurlais je en me retournant vers eux.
- Yseult ? Qu’est ce qui t’arrive, me demanda le prof.
- Euh ... excusez monsieur. Est-ce que je peux sortir ?
- Oui.
J’allai dans la cour et essayais de reprendre mes esprits. Depuis que j’étais revenu sur terre je sentais une drôle de chose
au fond de mon estomac, comme une boule ; à la fois agréable et terrifiante. Mes mains se mirent à trembler. Je cru
même voir pendant un instant l’œil de Xana à l’intérieur. Mais des cris venant de la salle de classe me firent sortir de ma
torpeur. Je couru et découvris Aziane évanouie. Je me précipitais vers elle.
- Aziane ! Aziane ! Répond moi, s’il te plait.
Elle avait des difficultés à respirer. Son corps devenait de plus en plus froid.
- Il ... t’as préféré ... à moi, murmura t’elle.
- Quoi ? Qui ?
Une voix résonna dans ma tête. C’était un ... un mégatank. Je devais me rendre sur Lyoko avec Aziane. Je la pris dans mes
bras et sorti sans me préoccuper des paroles des autres. Je me dirigeais vers l’usine. Je ne sentais pas la fatigue, ni le poids
de son corps. Arrivé sur Lyoko, ils nous attendaient. Je la posai par terre. Les monstres se mirent autour d’elle. Je ne voyais
rien et je m’inquiétais énormément pour elle. Que c’était il passé en cours ? Et en plus au moment où mes mains s’étaient
mise à trembler...



Arrivé sur Lyoko, ils nous attendaient. Je la posai par terre. Les monstres se mirent autour d’elle. Je ne voyais rien et je m’inquiétais énormément sur elle. Que c’était il passé en cours ? Et en plus au moment où mes mains s’étaient mise à trembler...
- Elle va mieux, me dit une des créatures.
- Que ... Qu’est ce ... qu’est ce qu’elle a ?
- Elle seule le sait. Nous n’avons fait que lui insuffler notre énergie, mais cela risque de se reproduire.
Ils me laissaient là, avec elle. Je m’approchais tout doucement. Elle dormait profondément. Je sentais sa faiblesse. Je m’allongeais à coté d’elle, la prenant dans mes bras. Puis je m’endormais aussi, rassurée de la savoir en vie. Je me mis à rêver de ce combat qui hantait mes pensées. Aziane engloutie par cette masse noire. Je ne pouvais me résoudre à l’abandonner.
Je me réveillais en sursaut. Elle n’était plus dans mes bras, mais parlait avec un frolion.
- Tu le lui diras hein ? s’il te plait. Merci.
- De qui tu parles ? Demandais je.
- Ah tu es réveillé ? C’est quelqu’un, me répondit elle en baissant le tête.
Je m’approchais lentement et posais ma main sur son visage. Je le lui relevais, la fixant dans les yeux.
- C’est lui. J’en suis sûr. Xana. Parle moi en.
- Tu veux que je te parle de Xana ? Je peux pas.
- Pourquoi ?
- Parce qu’il faudrait que je parle d’autres choses que tu ne dois pas savoir. Il me l’a interdit.
- Aziane, je veux juste te protéger et j’ai peur pour toi.
- Ne t’inquiète pas, je ne risque rien. Aller vient, j’ai une surprise pour toi.
- Une ... surprise ?
Elle me tira et me poussa dans le vide. J’hurlais et alors que j’allais me transporter ailleurs, j’atterris sur le dos d’une bestiole, très grosse.
- Enfin te voila, j’ai bien cru attendre, me dit elle.
- Euh, toi tu es ?
- Manta.
- Enchanté, dis je un peu bêtement.
- Content ? Me demanda Aziane.
- Euh surprit surtout. Pendant un instant j’ai cru que j’allais mourir.
- C’était pour que ce soit plus sensationnel comme rencontre. Bon, Tu lui fais une douce au début, ma chère, et puis si il aime, tu vois avec lui. Hein ?
- D’accord Aziane. Accroche toi Yseult.
- M’accrocher ? A quoi ? Pourquoi ?
La manta parti à fond. Je manquais de tomber de son dos. Mais elle ralentit l’allure à temps. Elle slalomait à travers les arbres. C’était géant. Je commençais à prendre de l’assurance. Je me relevais progressivement et finit par être debout, en équilibre.
- J’adore ça, hurlais je. Merci Aziane !!
Je passais le reste de la journée sur son dos, faisant des pirouettes, sautant dans le vide pour réapparaître sur son dos. J’avais découvert ce pouvoir par hasard. Je venais de tomber dans le vide et je n’arrêtais pas de penser à la manta. Je fermais les yeux pour ne pas voir mon crash et quand je les rouvris, je me trouvais sur ma manta. Je m’étais téléporté. Aziane s’amusait à sauter de l’une à l’autre. Elle riait comme une enfant et cela réchauffait mon cœur.
On était épuisé de s’être autant amusé. On décida de rentrer sur terre. Il faisait déjà nuit. On se faufila dans le collège. Au moment de laisser Aziane à sa chambre, celle-ci refusa. Je ne pu me résoudre à la laisser seule et l’emmenais dans ma chambre. Elle se coucha dans mon lit, et moi par terre.
- Yseult ? Tu dors ?
- Non pourquoi ?
- Euh ... je ... j’ai froid.
Je lui mettais ma couverture sur le dos, mais elle continuait de trembler. J’avais peur qui lui arrive encore quel que chose.
- Je suis désolé, je n’ai plus rien.
- Et si ... enfin il parait que le corps humain réchauffe. Non ?
- Euh ... si, dis je gêné.
- Tu veux pas dormir avec moi, s’il te plait.
Je la regardais hésitant. Puis voyant qu’elle insistait je me callais contre elle et la pris dans mes bras.
- Merci me chuchota t’elle.
Cette nuit là, je fis de nouveau le même rêve à plusieurs reprises. Au matin, je n’en pouvais plus de ce cauchemar. Je la laissais dormir, puisqu’on n’avait pas cours. Je me dirigeais vers le CDI espérant y trouver la seule personne en qui j’avais confiance.
- Aelita ! Je t’ai enfin trouvé.
- Bonjour Yseult. Comment vas Aziane ? On vous a pas vu du reste de la journée.
- Mieux, merci. Je veux savoir quelque chose.
- Quoi ?
- Qui est Xana ?
- Xana ? Ben c’est l’entité maléfique qui se trouve sur Lyoko.
- Tu l’as déjà vu ?
- Non.
- Alors comment peux tu être sûr qu’il existe ?
- C’est un programme qui a échappé au contrôle de mon père.
- C’est tout ? Tu ne sais pas pourquoi il est là et ce qu’il veut ?
- Non désolé.
- C’est pas grave.
Je la fixais depuis quelques minutes dans les yeux. Elle n’arrêtait pas de sourire tout le temps. C’était si agréable. Je lui pris la main, tout en me rapprochant d’elle.
- Tu sais que tu es vraiment très belle ?
- Euh ... merci Yseult.
- Ton sourire, c’est le même que ...
- Aelita !! Cria une voix derrière moi
- Oh Jérémie, c’est toi, dit elle ne se levant pour le rejoindre.
- Qu’est ce tu lui faisais ? Me demanda t’il.
- Je vais pas la manger ton Aelita.
- Reste pas avec lui, on ne sait pas qui il est vraiment.
Je le toisais du regard, mais quand celui-ci croisa Aelita il revint doux et agréable. Je la vis me murmurer qu’elle était désolée.
Aelita ne m’en avait pas apprit plus et mes questions restaient sans réponse. Je me pris la tête, cherchant une explication à ma vie. Mes parents morts, mes visions, et Aziane que j’allais perdre. A croire que le bonheur m’était refusé. Je sentais la rage monter en moi. Je me mis à pleurer en silence. J'entendis des pas derrière moi.
- Pourquoi tu pleures ?
- Hein ? Aziane ? Je ... je ne pleurais pas, dis entre deux sanglots étouffés.
- Ça va pas ?
- Si, si, lui répondis je en souriant. Tu veux aller sur Lyoko ?
A mes mots, elle baissa la tête. Son regard avait changé, devenu triste.
- On ... on peut ne pas y aller si tu veux, dis je doucement.
- Si ! Cria t’elle. On y vas aller, viens.
On courut comme deux fous tout en riant dans les rues jusqu’à l’usine. Je sentis comme une hésitation de sa part pendant quelques secondes, puis elle m’attrapa la main et me tira.
Une fois sur Lyoko, les monstres nous firent un accueil des plus chaleureux. Mais au plus profond de moi, j’avais une boule. Je souriais pour paraître bien mais mon cœur sentait le danger. Je me retournais vers Aziane. Elle était pétrifiée, fixant quelque chose. Je regardais dans la même direction qu’elle, et vit la plus horrible chose de ma vie.



Chapitre 4 : Savoir

Mon cœur s’accéléra, mes poings se serrèrent. Je sentais le moindre muscle qui se tendait. Je me mis devant Aziane pour la protéger.
- Tu ne l’auras pas, criai je.
- Enfin je te rencontre en vrai Yseult, répondit la chose.
- Aziane vas t’en lui hurlais je.
Mais celle-ci s’avançait de lui, comme hypnotisée. Je voulu me précipiter pour l’en empêcher, mais mes jambes étaient paralysées.
- Aziane !!! Non !!
Elle s’arrêta à quelques mètres de lui et tomba à genoux en pleurs.
- Xana, murmura t’elle.
- Ma chère Aziane, tes larmes sont trop vraies pour ce monde. Il est prêt. Dis lui, si tu en trouves le courage.
Il s’approcha d’elle et effleura son visage, puis disparu. Aziane tremblait de tout son corps et n’arrêtait pas de pleurer. J’avais retrouvé l’usage de mes jambes. Je me jetais sur elle et la prit dans mes bras. La sensation de danger s’était évanouie avec Xana.
- Aziane ? Aziane ? Tu m’entends ?
- Xana. Xana.
- Il est partit. Tu ne crains plus rien.
Elle se retourna vers moi, me faisant face. On pouvait deviner le tracé de ses larmes mais celles-ci avaient disparues pour laisser place à un regard sérieux.
- Yseult, sais tu qui tu es ? Me demanda t’elle sur un ton sec.
- Bien sûr.
- Et je te disais que tout ce que tu sais n’est que mensonge, broderie d’histoires inventées.
- Mais qu’est ce que tu racontes ? Je ne comprends rien.
- Hier, tu m’as demandé qui était Xana ; et bien aujourd’hui je vais te répondre.
- ...
Je la fixais, n’en revenant pas. J’allais enfin connaître celui qui provoquait le doute en moi.



Je la fixais, n’en revenant pas. J’allais enfin connaître celui qui provoquait le doute en moi.
- Bon je sais pas trop par où commencer. Tu sais que le SC a été créé par Franz Hopper.
- Oui.
- Mais en réalité il fut aidé au début du projet par un autre homme, Priam.
- Pri ... Priam ? Comme mon père !!? M’exclamais je.
- Oui. Mais Priam quitta le projet en plein milieu. Sauf qu’il ne partit pas seul. Il partit avec ...
- Avec ?
- Je risque de te choquer, mais ... Tu n’es pas son fils Yseult.
La nouvelle faite par Aziane venait de me frapper en plein cœur. C’était mon père, je n’avais pas été adopté.
- Tu mens !!! C’est mon père !
- A quand remonte tes premiers souvenirs ?
- Mes quatre/cinq ans, comme la plus part des enfants.
- Mais tu n’avais pas vraiment cinq ans.
- Hein ?
- Tu en avais au moins dix déjà. Pas physiquement mais au niveau de ta vie.
- Je ... je ne comprend plus rien là.
- Excuse moi ... c’est difficile de te dire ça. Tu sais je tiens beaucoup à toi et je m’en voudrais si il t’arrivais quelque chose. Je n’ai jamais voulu que tu partes. Je m’entendais si bien avec toi. Tu étais le seul à me comprendre autant. Et même si tu m’as oublié, je vois que tu es resté le même. Toujours aussi protecteur et soucieux de mon bien être, comme avant.
- Avant quoi ?
- Qu’il te prenne, qu’il t’enlève à moi.
- Aziane explique moi.
Je la pris dans mes bras, la serrant très fort.
- Tu me parles de choses dont j’ignore le sens, lui murmurais je.
- Je sais Yseult. J’ai tout vu mais je n’ai rien pu faire. Je les ai regardés impuissante. Je suis contente de t’avoir retrouvée.
- Est-ce qu’on se serait déjà vu et que je t’aurais oubliée ?
- Ils ont tout effacés. Toi non plus tu ne voulais pas. Tout ça parce qu’il avait peur.
- Qui ?
- Priam. Le projet attirait bien trop de convoitises. Il décida de tout arrêter. Sauf qu’il s’était bien trop attaché à toi.
- ...
- Yseult, je ... je ... suis ... je suis ... ta sœur.
- Ma ... ma sœur ?
- Oui. Mais moi je n’ai jamais eu de parents.
- Attends, là je te suis plus.
- Nous ne sommes pas humains. Tout ce que tu ressens, tout ce que tu vois et que les humains ne voient pas ; ça vient de là.
- Ma sœur ?
- Nous ne sommes que des créations, comme Xana, mais différentes. Franz et Priam ont d’abord créé Xana, et par la suite, nous sommes arrivés. Ils nous ont emmenés dans le monde des humains nous faisant passer comme tel. Pendant plusieurs années, nous avons vécu comme ça, sans vieillir physiquement. Priam et Franz refusaient de nous voir évoluer.
- Mais on a grandi là.
- Oui ils t’ont modifié pour que tu fasses humain et moi c’est parce que j’ai été libérée.
- Mon dieu.
- Nous étions toujours ensemble et très heureux. On jouait avec ...
- Qui ?
- Aelita. La fille de Franz. Tu n’arrêtais pas de la regarder sans arrêt. Oui. Elle aussi tu l’aimais beaucoup.
- Le sourire. Vous avez le même sourire. Tu as été créé sur son modèle. C’est ça ?
- C’est vrai que Franz a été inspiré par sa fille. Mais je suis bien différente d’elle. J’étais toujours été jalouse d’elle. On était trop différent d’elle pour bien s’entendre.
- Et tu l’as déteste toujours.
- Oui.
- Mais c’est bizarre, elle ne souvient pas de toi, elle dis je.
- Quand Priam a décidé de nous quitter, ils ont décidés de lui effacer ces souvenirs pour qu’elle ne se pose pas de question. Au départ ils voulaient nous laisser sur Lyoko avec Xana, mais Priam t’a prit et t’a effacé la mémoire. Il ne pouvait pas avoir d’enfant avec sa femme et tu étais en quelque sorte sa création.
- Aziane.
- J’ai tant pleuré quand je t’ai vu partir. Je les voyais te manipuler et t’éloigner de moi à jamais. J’ai crié. Par la suite, Franz et Priam ont voulu faire de même avec moi. Mais je me suis réfugiée chez Xana et j’ai cessé d’exister. J’ai gardé ma haine au plus profond de mon cœur, la nourrissant chaque jour.
- Je ne savais pas.
- Je suis restée inerte pendant longtemps et puis un jour je me suis réveillée. Xana m’a accueilli comme un ami et m’a réconforté. Il a créé tout cet univers pour moi, me faire oublier mes souffrances. Chaque monstre était un rappel à ton existence.
Elle se mit à pleurer à chaudes larmes. Je n’avais pas tout comprit mais la voir comme ça me faisait si mal.
- Je suis désolée. Je suis si désolée, me dit elle.
- Tu n’as pas à l’être. Ce qu’ils nous ont fait est injuste.
- Oui tu as raison.
- Mais je suis quand même désolé.
- Pourquoi ?
- Parce que c’est moi qui ...
- Eh mais qu’est ce qu’ils font là eux deux ? Hurla une voix non loin de nous. Jérémie tu les a pas vu ?
Je me retournais et vis Odd.
- On s’en va Aziane.
Je voulais aller sur un autre territoire, mais j’avais peur d’y croiser quelqu’un, qu’il y ai un danger pour Aziane. Je repensais alors à mon costume. Le signe de Xana. Où pouvait il m’emmener. Je posais ma main dessus, tout en tenant Aziane. On se retrouvait dans une salle remplie de lumière.
Elle tomba à genoux, et posa la tête contre le sol.
- Ça va ?
- Cela faisait si longtemps que je n’étais pas venu ici. Il nous a senti.
- Xana ?
- Oui. Il nous observe de là haut.
- Je voudrais savoir. Il est méchant ou gentil ?
- Je ne sais pas trop ce que veux dire gentil et méchant. On est tous un peu des deux non ?
- Euh ... oui en quelque sorte.
- Alors lui aussi. Tu sais, il m’a beaucoup apporté après ton départ. Bon c’est vrai il a changé pendant mon sommeil, mais il est toujours là en cas de danger.
- Aelita m’a parlé de tours activées, d’attaques sur terre.
- Oui, il le fait souvent. D’ailleurs c’est le cas là. Je sais pas pourquoi il fait ça. J’ai cru comprendre que c’était pour me venger des humains. Pour tout le mal qu’ils nous ont fait.
- Je l’aime pas. Il va te faire du mal.
- Xana ? Me faire du mal ? Il en est incapable.
- Pourtant depuis que je suis arrivé dans cette ville, je fais un drôle de rêve où je le vois t’engloutir à jamais, ... nous séparer.
- Yseult, Xana nous aime. Jamais il ne nous fera de mal. Jamais !! Tu m’entends. Jamais.
- Je veux bien te croire, mais j’ai si peur en le voyant.
Elle se releva et commença à marcher le long des parois, les effleurant du bout des doigts. Je sentais comme une atmosphère pesante. J’observais la pièce, pas rassuré.
- On est où ?
- Chez lui, chez nous. Là où nous sommes nés, et là où on nous a séparé. Dans le cœur de Lyoko.



- On est où ?
- Chez lui, chez nous. Là où nous sommes nés, et là où on nous a séparé. Dans le cœur de Lyoko.
- Chez nous ?
- Oui chez toi, mon Yseult, répondit une voix métallique derrière nous.
Je me retournais brusquement.
- Xana ! M’exclamais je. Qu’est-ce que tu veux ?
- Moi ? Pas grand-chose. Juste que tu me ramène Aelita.
- A ... Ae ... Aelita, bégaya Aziane. Mais pourquoi Xana ? On est enfin réuni, tous les trois. On a pas besoin de cette humaine. Oublie ta vengeance Je t’en prit.
- Jamais !! hurla-t-il.
- Je ne te ramènerais pas Aelita. Je ... je
- Tu l’as préfère encore à moi ? Me demanda Aziane.
Je l’attirais vers moi et la serrais très fort. Je m’imprégnais de son odeur. Je passais ma main dans ses cheveux. Elle éclata en sanglots.
- Ne me quitte pas. S’il te plait. Pas encore.
Son corps tremblait tout contre le mien. Je la fixais dans les yeux.. Mon cœur battait la chamade. La voir pleurer me faisait mal.
- Aziane. Jamais je ne t’abandonnerai. Jamais.
- Vraiment ? Dit elle d’une petite voix.
- Je te le promets.
Je me retournais vers Xana, le regard noir.
- Pourquoi veux tu Aelita ?
- Oh c’est pas bien compliqué. C’est qu’elle m’appartient. Elle est la dernière pièce manquante.
- Comment ça ?
- Oups, dit il en ricanant. Aller vas la chercher.
- Non !
Mais Xana attrapa Aziane et l’enroula de sa masse.
- Aziane !! Criais je. Rends la moi, monstre.
- Merci du compliment. Soit tu me ramène l’humaine, soit tu ne revois plus jamais celle là.
- Tu n’est vraiment ...
- Tu n’as qu’une heure pour la ramener ici.
- J’avais raison, dis je avant de disparaître.

Je tombais à terre à moitié dans un scanner. J’avais la rage. Je n’avais plus le choix. Il fallait que je trouve Aelita et que je la lui ramène. Je me revelais péniblement. Je sortis de l’usine. J’ignorais tout d’où se trouvait Aelita. Je me mis à courir dans un dédale de rues, comme guidé par mon instinct. J’arrivais finalement devant un parc. J’ y rentrais, la cherchant. Elle était là, sur l’herbe avec Odd et Yumi. Comme à son habitude elle souriait. Je ne pouvais pas lui faire ça. Devoir choisir entre Aziane et elle. Ça m’était impossible.

Chapitre 6 : Le choix

Je restais caché derrière un arbuste, ne sachant que faire. Il ne me restais qu’une demi heure avant que l’ultimatum de Xana ne prenne fin.
- Qu’est-ce que tu fais là ? Me demanda une voix.
Je me retournais brusquement. Perdu dans mes pensées, je n’avais pas vu se diriger vers moi.
- Euh ... Aelita ! Je ne t’avais pas vu arriver. Ben ... je ... je voulais te parler.
- Ah bon ? Qu’Est-ce tu veux me dire ?
- Euh ... attends, tes amis peuvent nous entendre et je veux pas. Viens on va aller un peu plus loin.
Je lui prit la main et l’attirais vers un endroit isolé. C’est vrai qu’elle avait la peau douce. Son sourire me faisait souffrir, me rappelant Aziane. Je me surpris à l’admirer. Est-ce que je la préférais vraiment à elle ? Je n’en savais rien, mais je ne pouvais pas lui faire ça.
- Qu’est-ce tu voulais me dire alors ?
- Hein ? Ah ... euh ... dis, est-ce que tu te souviens d’un Priam ?
- Priam ? Non, je ne vois pas qui c’est. Pourquoi ?
- Pour rien.
Elle continuait de me sourire, ignorant tout de mes intentions. Je lui pris les mains, la rapprochant de moi. Étrangement une vague de chaleur m’envahit. Je fermais les yeux. Elle tomba dans mes bras, inconsciente. J’ignorais comment j’avais fait, mais elle était évanouie. Il ne me restais plus qu’un quart d’heure. Je me mis à courir, Aelita dans mes bras. J’arrivais à l’usine essoufflé. Je déposais son corps dans un des scanners et nous virtualisais. Sur Lyoko, je la rattrapais avant qu’elle ne tombe par terre. Elle était toujours évanouie.
- Jérémie, murmura-t-elle.
Je marchais, Aelita dans mes bras, en hésitant toujours. Je ne voulais pas l’arracher à sa vie. Je la déposais sur le sol et m’allongeais à coté d’elle. J’espérais trouver une solution pour les sauver toutes les deux, mais rien. Des larmes se mirent couler le long de mes joues. Je pris la main d’Aelita et nous transportais dans le cœur de Lyoko. Xana était là, devant moi, avec Aziane.
- Enfin tu arrives. J’ai bien cru que tu allais l’abandonner une nouvelle fois, dit Xana en ricanant.
- Rends moi Aziane, hurlais je.
- Euh attends, je réfléchis ... Non.
- Mais je t’ai amené Aelita, c’est elle que tu voulais.
- Oui, ainsi que vous deux.
- Quoi !?
Il attrapa Aelita et l’attira vers lui. Je voyais les deux êtres qui m’étaient chers dans les griffes de ce monstre. Je tombais à terre, comme immobilisé.
- Qu’est ... qu’est-ce ...?
- Tu ne croyais pas que j’allais te laisser t’enfuir.
- Jamais je ne me serai enfui, jamais je ne les abandonnerai.
- Tiens c’est bizarre, j’ai déjà entendu ça. Ah oui, c’était le jour où tu es parti, où tu l’as abandonné.
- Je ... je ... ne l’ai pas ... ABANDONNE !!!!
- Si tu le dis. Mine de rien elle a réussi à se venger.
- Comment ça ?
- Elle ne te l’as pas dit ? Pas grave.
Xana s’avança vers moi et posa sa main sur mon torse. Lorsque je repris conscience j’étais dans une sphère avec Aziane et Aelita encore évanouies. J’avais mal de partout. Je touchais les parois de notre prison pour essayer de comprendre en quoi elles étaient faites. Une décharge électrique me toucha mais aussi Aziane et Aelita, et bien plus violemment. Du sang coulait de la bouche d’Aelita. Je m’approchais d’elle et pensais sa plaie.
- Sauve la, marmonna Aziane. Pour moi c’est fini.
Son corps tremblait. Sa respiration devenait difficile, comme la dernière fois.
- Nooon !!! Aziane !!




Je me précipitais vers elle et la prenais dans mes bras. Des larmes coulèrent sur mes joues pour de vrai. Je devais nous sauver, tous les trois. Mais comment faire ? Je me pris la tête dans mes mains. Je n’étais qu’un enfant, comment pouvais-je lutter contre ce monstre si puissant ? Je repensais aux paroles d’Aziane. “Sur Lyoko, tout est important, même ce qui est invisible.” Il fallait que je fasse attention à mon environnement. Il y avait cette sphère qui nous emprisonnait. Je ne savais pas où se trouvait Xana. On était en haut d’une colonne. Aziane souffrait beaucoup et Aelita n’arrêtait pas de perdre du sang. Que leur arrivait il ? Je me concentrais d’avantage. C’est alors que je remarquais que les deux filles étaient reliées à notre prison par de fins filets d’énergie. Et ces fils descendaient le long de la colonne. Je m’approchais et en attrapais un. Cela eu pour effet de faire sursauter le corps d’Aelita.
- Aaaaaaah !!!! Hurla-t-elle.
Je retirais ma main en vitesse. Elle perdait d’avantage de sang. Je sentis une présence derrière moi. Je me retournais et vis la masse sombre et noire de Xana.
- Ne t’en fait pas pour elles. Elles n’en valent pas la peine.
- Monstre !! Libère les ! Prend moi mais relâche les !
- Attend je réfléchis ... non.
Il se mit à rire puis disparu. Soudain, la pièce se mit à trembler de toute part. La lumière commençait à faiblir. Je ne me sentais plus très bien. Il faisait de plus en plus chaud. J’avais la tête qui tournait. Je m’écroulais contre la barrière d’énergie et reçu un violent choc électrique. Je m’évanouissais, serrant les mains d’Aelita et d’Aziane.




Lorsque je rouvris les yeux, il faisait noir. Je m’approchais d’Aziane. Elle vivait encore. Son cœur était faible, mais en vie. Je me dirigeais vers Aelita. Je cherchais son rythme cardiaque, mais rien.
- Aelita !! Aelita !! Répond moi ! Nooon !!!!
Je me penchais sur elle, lui déposant un baiser sur le front.
- Je suis désolé, murmurais je.
- Pourquoi ? Dis une petite voix.
Je me relevais, surpris.
- A ... Ae ... lita.
Elle avait du mal à rester éveillé et son souffle était très irrégulier.
- Il va ... tous ... nous dé ... truire, réussit elle à prononcer avant de s’évanouir.
- Aelita ! Reste éveillée.
Mais elle était bien trop faible pour résister à l’emprise de Xana. Je n’avais plus trop le choix. Il fallait agir. J’essayais d’utiliser mes pouvoirs de téléportation en vain. Je ne pouvais pas m’attaquer à notre prison d’énergie, sous peine de blesser Aziane et Aelita. J’attirais leur corps contre moi, de peur de les perdre. En attirant Aziane, je vis un filet d’électricité s’échapper. Il provenait d’un de ses fils. C’est alors que je remarquais que je n’en avais pas. C’était ma dernière chance. J’en pris un dans ma main et tirais de toutes mes forces. Mais il ne céda pas. Je tirais et tirais encore jusqu’à me faire mal. Il me brûlait la peau au point d’ouvrir une plaie dans ma paume. J’avais la main en sang et la douleur était insupportable. Mais c’était mon dernier espoir. J’étais tellement absorbé par ces fils que je n’avais pas remarqué une chose essentielle. Il s’était produit quelque chose sur Lyoko. Je m’arrêtais et réfléchissais. J’avais une petite idée de ce que cela pouvait être, et cette chose pourrait bien nous libérer. C’est vrai que c’était faible, mais là. Et je sentis l’espoir renaître en moi. Maintenant il fallait que je trouve un moyen de l’attirer.
J’avais beau réfléchir, je ne trouvais pas de solution. Quelque chose m’attrapa la main. Je me retournais et vis Aziane qui peinait à se relever.
- Non, reste allongée, dis je en la rattrapant dans mes bras.
- Yseult ... une concentration d’énergie.
- Hein ? Quoi ?
- Pour ... pour les ... attirer.
Puis elle retomba inanimée Je la déposais lentement et repensais à ses paroles. De l’énergie ? Oui pourquoi pas. Mais comment ? Si elle m’avait dit ça, c’est que c’était possible.




J’avais beau chercher, je ne trouvais pas de solution. Je pris le corps de ma sœur contre moi, sentant son faible cœur. Je n’arrivais pas à pleurer. Pourtant mon cœur était écrasé par cette peine qui m’envahissait. Je restais là, à la serrer contre moi. Je repensais à notre rencontre et à tous ces moments vécus en si peu de temps. Et c’est alors que je me rendis compte d’une chose dont je connaissais l’existence mais dont le sens m’était inconnu. Une violente douleur se manifesta dans mon abdomen. Je reculais d’Aziane, les mains sur mon ventre. La douleur était insupportable. Je regardais mes mains crispées. Une sorte de lumière émanait du haut de mon abdomen. Je retirais mes mains lentement. La lumière devenait de plus en plus intense. Sa couleur bleutée était magnifique. Je sentis comme de la chaleur au bout de mes doigts. Cette chose commençait à prendre forme ; la forme d’une ... épée. J’avais une épée qui sortait de mon corps. Mais pas en fer, non. Elle était faite d’énergie. La voila ma solution. Étrangement je n’avais plus mal. Je l’attrapais par la garde et la tirais. Elle était si légère. Je passais la main sur le plat de la lame. Un frisson me parcouru l’échine. Mon regard allait de la sphère à l’épée. Je pris mon courage à deux mains et essayais de faire une brèche dans notre prison. Au contact de la lame, cette dernière trembla légèrement. Mais cen'était pas suffisant pour la détruire. Je mis mon arme en avant et la plantais de toutes mes forces. Je luttais contre la force de cette sphère. Des étincelles jaillissaient un peu partout, mais elles étaient très nombreuses au point de contact. Je sentais une résistance de la part de la boule d’énergie. J’étais repoussé et sentais mes forces me quitter. Au moment où j’allais arrêter mon attaque, une main froide se posa sur la mienne et stoppa mon geste.
- Non, murmura-t-elle.
- Aziane !? Mais qu’est-ce ...? Tu es bien trop faible.
- Rien n’est impossible, alors crois un peu en toi, crois en nous.
Ses paroles me redonnèrent l’espoir et je repris de plus belle, avec l’aide d’Aziane. L’épée s’enfonçait de plus en plus, jusqu’à traverser la sphère. Au même moment, Aziane tomba, épuisée, du sang coulant de son nez. Je me penchais au dessus d’elle. Notre prison tremblait dans tous les sens. Je tendais ma main pour attraper Aelita, mais je ne fus pas assez rapide. La boule éclata de toute part. Une lumière aveuglante remplit la pièce entière et se propagea dans le reste du cœur de Lyoko.




Je rouvris les yeux avec un mal de tête. J’entendais des voix non loin de moi. Je me levais péniblement, titubant sur quelques mètres. Je ne voyais pas très bien ce qui se trouvait devant moi. Tout était flou et parsemé de points noirs et blancs. Je ne me rappelais même plus où je me trouvais. Avançant à tâtons, je ne vis pas la forme devant moi et trébuchais.
- Attention Yseult, dit la forme.
La voix ne m’étais pas inconnue, mais je n’arrivais pas à deviner mon interlocuteur. Je sentis deux mains me soulever par l’arrière.
- Yseult ? Yseult ?
Toujours cette voix. Celle d’une fille il me semblait. Les images devenaient plus nettes progressivement.
- Ça va Yseult ?
- Que ... que faites vous là ? Demandais je.
- Eh bien il vient de se produire une explosion il y a quelques minutes.
- Ah oui. Je me souviens. C’est moi.
- Toi ?
- Il fallait que vous veniez nous aider. Aelita, Aziane et moi étions dans une prison d’énergie.
- Quoi ?
- Mais j’ai réussi à la détruire.
- Aelita va très mal !! Hurla une autre voix plus grave, plus loin.
- Aelita ? Aziane ! Où est Aziane ? Demandais je.
- Elle est là. Mais va mal aussi.
Je me dirigeais vers une forme allongée. Je prenais Aziane dans mes bras et pleurais.
- Désolé. Je n’ai pas su te protéger, vous protéger.
J’avais retrouvé la vue et la vision du sang me remplit de chagrin. Elles vivaient mais pour combien de temps.
- Il faut les ramener sur terre, m’exclamais je.
- On n’y arrive pas. Jérémie a tout tenté mais un programme bloque leur dévirtualisation.
J’essayais avec mon pouvoir en vain. Xana était en train de me prendre les deux seuls êtres que je chérissais le plus au monde.
- Pourquoi ? Mais pourquoi ? Je ne demandais pas grand-chose. Juste à les voir sourire.
Odd, Ulrich et Yumi se tenaient autour de moi, désespérés par la situation. J’entendais Jérémie qui hurlait contre l’ordinateur, l’insultant de tous les noms.
- Comme c’est touchant, dit une voix derrière nous.
Je me retournais violemment, reconnaissant ce timbre particulier.
- Xana.
- Tu es fort. Mais pas assez pour me battre. C’est dommage tu aurais pu devenir un bon allié, comme Aziane. Mais tu as préféré ne pas me faire confiance.
- Laisse les en vie !! Prends la mienne si tu veux.
- Marque de courage. Mais toi tu n’es pas utile à mon plan, plus maintenant.
- Quel plan ? Demanda Ulrich.
- Oh, mais il y a tout le monde. Quel beau tableau. C’est émouvant. J’en verserais presque une larme.
- Xana, rend nous Aelita et cette autre fille, cria Odd.
- Non. Sinon mon plan tombera à l’eau.
- De quoi parles tu ? Questionna Yumi.
- Mais voyons vous avez oublié ? Je parle bien sur de ...