Histoire : Une histoire d'amour

Écrite par vanene le 30 octobre 2006 (14931 mots)

Dernière édition le 05 septembre 2007

C’était une belle journée de printemps. Soudain, une sonnerie stridente me sortis de mon rêve. J’ouvris péniblement les yeux, éteignis mon réveil et me levai.
En face de moi, l’un de mes meilleurs amis dormait comme un loir, les jambes écartées, comme un pantin désarticulé. Il était 6H00, dans l’établissement régnait un silence de mort et les cours commençaient dans une heure. Je me résolu donc à essayer de réveiller Odd.

-Oh !! Odd ! Debout ! Il est l’heure !! On va être en retard ! Secouai-je le paresseux.

-Hum...maman...encore 10 minutes...Grogna celui-ci en ronflant de plus belle.

-Odd ! Debout ! Hurlai-je.

-Hum...dodo... Grogna t-il encore en se couvrant la tête de son oreiller.

-Odd ? N’oublies pas que tu as rendez-vous avec Emilie... Il est 6H10...tu vas être en retard...Inventai-je pour le réveiller.

-Hein ?! Quoi ?! Emilie ?! Mince ! Je vais être en retard ! Oh non ! Hurla soudain Odd en sautant sur ses pieds.

Il attrapa sa serviette et fila vers les douches. J’attrapai la mienne en soupirant et me dirigeai d’un pas nonchalant vers les douches. Je me déshabillai et me glissai sous l’eau. Elle était chaude. Le matin et le soir, toujours une douche chaude et après un combat, toujours une douche froide. C’était ma devise.
L’eau glissa doucement sur ma peau jusqu’à mes pieds. Soudain j’entendis Odd qui chantait à tu-tête son nouveau tube : Break dance avec les relouds; ce qui eut pour effet de m’arracher un sourire.
Je terminai de me doucher puis, de retour dans notre chambre, je m’habillai avec Odd qui se pressait de plus en plus de peur de manquer son soit disant rendez-vous.

-Odd, tu sais pour ton rendez-vous avec Emilie, j’ai tout inventé alors calme-toi ! Ironisai-je en le voyant mal enfiler son pull violet.

-T’es sûr ? J’étais persuadé d’avoir rendez-vous avec elle aujourd’hui... Douta t-il en attachant ses lacets.

-Odd...tu es vraiment bizzard... tu as rompu avec Emilie il y a un mois entier ! Elle t’avait même giflé ! Rappel-toi ! Répondis-je en enfilant ma chemise.

-Ah oui! C’est vrai...je m’en souviens... Dit-il en se massant la joue droite.

-Une expérience assez douloureuse je parie... Devinai-je le sourire aux lèvres.

-Heu ouais... ben, on ferait mieux de descendre déjeuner! Mon estomac crie famine! Décida t-il en ouvrant la porte.

-Peut-être que si tu arrêtais de penser qu’à manger, tu te trouverais une vrai petite amie...Ironisai-je tandis que nous descendions les escaliers menant à l’entrée du bâtiment des dortoirs.

-Oui et ben si le résultat de tes conseils c’est ce qui se passe entre toi et Yumi, c’est pas la peine... Dit-il en riant aux éclats.

-Oh ! N’en rajoute pas! Dis-je en baissant les yeux.

Nous sortions du bâtiment et nous dirigions vers le réfectoire lorsqu’une voix suraiguë cria mon prénom.

-Ulriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiich !!!!!!!!! M’interpella la voix.

-Oh non... dis-moi que ce n’est pas qui je pense...Murmurai-je à Odd en m’arrêtant et en fermant les yeux.

-Hé oui ! C’est tronche de cake en chaire et en os... Me glissa t-il en riant.

-Cette fille ne sait vraiment pas s’arrêter... Dis-je en serrant les points.

Lorsque je levai la tête, Elisabeth Delmas, la fille du proviseur du collège Kadic se tenait debout devant moi sur ses chaussures à semelles compensées et m’observait avec des yeux amoureux. Ses deux chiens Nicolas et Hervé l’accompagnaient. Sissi portait un mini-haut rose avec un cœur imprimé en jaune ainsi qu’un pantalon bordeaux. Nicolas avait son éternel t- shirt bleu et son short rouge tandis qu’Hervé qui me regardait méchamment portait un t-shirt vert et un pantalon marron.

-Coucou mon Ulrich ! Comment vas-tu ce matin? Me lança t-elle.

-Premièrement je ne suis pas ton Ulrich et je vais bien, merci...enfin... j’allais bien avant de t’apercevoir... Dis-je narquoisement.

Odd étouffa un rire. Il se moquait de la tête que je faisais. Après tout c’était normal, cette Sissi était toujours à me coller les baskets. Pire que de la glue. On a beau essayer, impossible de s’en débarrasser.

-Et puis tu sais ne t’inquiète pas Hervé et Nicolas sont là eux! Alors il faudrait que tu penses sérieusement à laisser Ulrich tranquille. Continua t-il.

Alors que Nicolas l’air bourru faisait un pas les poings serrés, Sissi le retînt.

-Toi le maigrichon, on t’a pas sonné! Répondit Sissi en se rapprochant de moi.

-Je ne suis pas MAIGRICHON !!! Je suis SVELTE !!! Combien de temps te faudra t-il pour faire rentrer ça dans ton cerveau... il faudra une décennie je suppose vu sa taille et ses capacités ! Cracha Odd hors de lui.

-Pour ça il faudrait déjà qu’elle en ait un de cerveau! Terminai-je en riant.

-Hum...Un jour tu feras moins le malin mon Ulrich et tu seras à moi! Continua Sissi.

-A ta place, je ne compterais pas trop là dessus parce que les Miss Immondes dans ton genre et Ulrich, ça fait deux, et même trois! Claironna joyeusement Odd.

-Grrrrrrrrr je me vengerai ! Cria t-elle avant de s’en aller outré, avec ses deux toutous.

-pff elle n’a que ce qu’elle mérite. Siffla Odd tandis que nous ouvrions la porte du réfectoire.

Nous repérâmes Jérémie et Aélita à une table en pleine discussion. Jérémie Belpois faisait aussi parti du groupe composant mon cercle de meilleurs amis. Il avait un Q.I très élevé d’où le surnom que nous lui avions donné : Einstein. Il est très modeste et reste scotché toute la nuit pour travailler sur l’antivirus d’Aélita où pour parler à sa chère princesse. Avec son pull bleu et son pantalon mauve il paraît très timide, et il l’est, mais il est très sympa. A sa droite, Aélita. Normalement, Aélita n’est pas de notre monde. Elle vivait sur Lyoko ou nous combattions avec elle, une intelligence artificielle : X.A.N.A.
Jérémie, notre petit génie en informatique qui en est tombé amoureux a réussi à la matérialiser et depuis, elle vit sur terre avec nous. Aélita porte sur terre une robe rose et sur Lyoko un ensemble rose et mauve de guerrière tandis que Yumi, est une geisha, Odd, un félin et moi, Ulrich, un samouraï.

-Salut Jérémie et Aélita! Vous parliez de quoi? Demanda Odd en apparaissant devant eux brusquement.

-Salut Odd. Lança Aélita.

-On discutait d’un programme qui classerait les faits anormaux sur une échelle de 0 à 10 et quand les faits dépasseraient 4, nous serions immédiatement avertis pour faire simple. Résuma Jérémie.

-Bon, c’est pour quand le grand jour? Continua Odd imperturbable.

-Le grand jour? Mais de quoi tu parles Odd ? Demanda Jérémie songeur.

-Ben oui ! Le jour où toi et Aélita, vous sortirez ensemble! Répondit celui-ci d’un air amusé.

-Odd ! Criâmes-nous tous les trois.

-Je sais, je sais, mes blagues sont pas drôles... Marmonna t-il.

-Tiens, voilà Yumi... Murmura Aélita.

Je tournai la tête à en attraper un torticolis et je l’aperçu traversant le réfectoire, venant à notre rencontre. Yumi est vraiment très jolie. C’est ce que je pense... Mais je ne peux pas lui dire... Je n’y arrive pas... Elle est très gentille et pratique elle aussi un art martial, donc nous nous battions souvent à coups de penchak silat.
Elle a quelque chose de troublant et cette chose me perturbe beaucoup. Yumi est en troisième avec William. Ah celui la je le déteste. Je peux pas le voir avec Yumi. Quand je les vois ensemble...je ne sais pas ce qui se passe. Je n’arrive plus à me contrôler. C’est comme si je venais d’apprendre que Yumi allait mourir. Tout s’anéantissait et s’éteignait autour de moi. Les lumières, mes amis, et ma tête des mauvais jours refaisait surface.

-Bonjour tout le monde! Lança t-elle en s’installant à ma droite.

-Salut Yumi ! Répondîmes-nous en cœur.

-Alors quoi de neuf ? Demanda t-elle.

-Tu veux dire à part Jérémie qui n’a toujours pas déclaré sa flamme à Aélita et Sissi qui harcèle TON Ulrich ? Répondit Odd avec une pointe d’ironie.

-Odd !!! Criâmes-nous Yumi, Jérémie, Aélita et moi.

-Ben quoi ? Fit celui-ci innocemment.

-Bien dormi Aélita ? Demanda Yumi en lançant à Odd un regard qui en disait long.

-Oh oui, Jérémie et moi on a travaillé sur mon antivirus jusqu’à très tard dans la nuit et après, j’ai dormi comme un bébé jusqu’à ce matin. Nous révéla t-elle.

-T’as passé la nuit dans la chambre d’Einstein alors! Je le savais qu’il y avait un truc entre vous deux. Cria t-il en levant le point en signe de victoire.

-ODD !!!! Hurlâmes-nous, Jérémie, Yumi, Aélita et moi.

-Bon, ok, j’arrête... Décida t-il en se rasseyant.

-Tu as tout intérêt... L’avertis Yumi en souriant.

-Et toi Ulrich bien dormi ? Reprit-t-elle.

-Moi ? Ben, si tu trouve que dormir dans le concert de ronflements et d’odeurs de Odd c’est bien dormir et ben, je suis verni... Répondis-je en fixant Odd discrètement.

-Ou sont passés tes bouques? Me demanda Jérémie un sourire moqueur accroché aux lèvres.

-Mes bouques? Dans le ventre de Kiwi! Il les a pris pour des bombecs et les a avalés... Répondis-je en me passant la main dans les cheveux un peu gêné par le regard de Yumi posé sur moi.

-Des boques ? Mais qu’est ce que c’est Jérémie ? Demanda Aélita qui découvrait un nouveau mot.

-Des bouques Aélita. Ce sont des petits bouchons en mousse qu’on se met dans les oreilles pour ne plus rien entendre. Répondit celui-ci calmement.

-Tu mets des bouques toi ? Depuis quand ? Demanda soudain Odd qui se réveillait de son petit somme.

-Oui, je mets des bouques, depuis que je te connais et un jour, il faudra que je t’explique pourquoi. Répondis-je en fronçant légèrement les sourcils.

Rire général. Odd se leva et partit en direction de Lara, sa conquête de la semaine. Il lui murmura quelque chose d’inaudible de notre position. Normalement, c’est une fille très gentille. Longs cheveux noirs, yeux noirs en amande couleur caramel.
Lara s’approcha plus près de Odd et lui colla une baffe sur la joue gauche. Celui-ci étonné revînt vers nous la main sur sa joue qui avait pris feu.

-Qu’est ce qui c’est passé Odd ? Demanda Jérémie l’air amusé.

-Bah, je sais pas, je lui ai juste demandé son numéro de portable et elle m’a collé une baffe. Répondit le concerné.

-Encore une fille qui découvre ta vrai personnalité! Soupira Yumi en étouffant un petit rire.

-Et toi, tu la connais la vrai personnalité d’Ulrich ? Se défendit Odd avec un petit air amusé.

-Bien sûr ! Répondit Yumi au quart de tour.

Nous tournâmes tous les quatre la tête vers elle. Quand elle réalisa ce qu’elle venait de dire, elle rougit. Elle était gênée. Elle me lança un petit regard et je rougis à mon tour et baissai les yeux.

-Enfin... Je veux dire... puisqu’on est tous amis, je vous connais tous...sous votre vraie personnalité... Bégaya Yumi le feu aux joues.

-C’est logique. Approuva Jérémie un petit sourire mystérieux aux lèvres.

-Bon, changeons de sujet. Qui fait le mur avec moi ce soir? J’en ai ras la tronche du collège. Demandai-je pour changer de sujet.

-Pas moi, ce soir, c’est tête-à-tête avec mon oreiller. Fit Odd en se goinfrant de pains au chocolat et de croissants.

-Jérémie, Aélita, ça vous dit une petite balade? Tentai-je du côté des deux tourtereaux.

-Heu... ben...pourquoi pas... Ca me fera du bien de changer d’air, mais je te préviens Ulrich pas de trucs dangereux... et à 23H00 on rentre pour que je bosse sur l’antivirus d’Aélita. Répondit Jérémie à la surprise générale.

-Moi, je dois terminer mon devoir de biologie. Soupira Aélita.

-Et toi Yumi, tu nous accompagnes ? Demandai-je encore en la regardant.

-Pas possible, ce soir je dois surveiller Iroki mes parents sont absents jusqu’à demain soir. Refusa t-elle.

-Bon, alors Jérémie, sois prêt pour 21H45. C’est l’heure où Jim se couche. Décidai-je visiblement déçu par le refus de Yumi.

-OK, je serai à l’heure. Répondit Jérémie en levant le pouce en signe d’accord.

Soudain, la sonnerie retentit et tous les élèves se levèrent pour aller en cours y compris Aélita, Odd et Jérémie.
Mais au moment où Yumi allait se lever pour rejoindre les autres qui étaient déjà devant la porte, je la retins.

-Heu... Yumi attends! L’interpelai-je doucement.

-Oui Ulrich, qu’est ce qu’y a ? Me demanda t-elle.

-Je me demandais si ce soir, quand Jérémie serait parti, je pourrai... venir te voir...heu chez toi...enfin.. Heu...si t’es d’accord... Bégayai-je rouge de confusion en me grattant la nuque.

-Bien sûr, si tu veux! Accepta t-elle en fixant le sol de ses yeux noirs.

-Alors Yumi, tu viens ? On va être en retard! L’appela une de ses amies.

-J’arrive! Lui cria Yumi.

-Bon, désolé Ulrich, mais faut que j’y aille là. A ce soir. Reprit-elle avant de rejoindre son amie et de sortir avec elle.

Elle avait dis oui. Un sourire éclaira mon visage et je m’empressai d’aller rejoindre les autres qui m’attendaient devant le réfectoire.

-J’en connais un qui va aller voir sa geisha ce soir! Lança Odd moqueur.

-Odd !!!! Hurlâmes-nous, Jérémie, Aélita et moi.

-Ben quoi ? Si on peut même plus rigoler! Répondit-il en se croisant les bras.

-On ferait mieux d’aller en cours. Décida Jérémie en entraînant Aélita vers la salle de Mme Hertz.

Nous le suivîmes et arrivés à la salle, nous entrâmes et nous installâmes à nos places respectives.
Je n’étais pas bon en chimie, mais pas bon du tout. Et au lieu de suivre le cour, je rêvais comme d’habitude. Plus précisément de Yumi. Lorsque Mme Hertz me tira de ma rêverie, je pensais à la façon dont j’allais lui avouer mon amour.

-Ulrich !! Vous entendez! Me cria t-elle de son bureau tandis que tous les visages se tournaient dans ma direction.

-Hein?! Oui madame. Dis-je en fixant le tableau.

-Alors la réponse ? S’impatienta t-elle en me fixant de ses yeux durs.

-Heu...oui...la réponse...Dis-je en fronçant les sourcils pour essayer de décrypter l’équation qui se trouvait au tableau.

-x= 7 . Me chuchota discrètement Jérémie.

-Heu... x=7... Hésitai-je à répéter.

-Vous avez de la chance. Mais la prochaine fois que je vous prends à rêvasser pendant mon cour, vous irez vous réveiller chez le principal. Compris? M’avertit-elle.

-Oui madame. Dis-je en fixant mon attention sur le tableau.

Elle se retourna et continua son cour.

-Merci Jérém’, je te revaudrai ça. Glissai-je à Jérémie.

-Pas de quoi, mais faudrait que tu penses à arrêter de rêver de Yumi... suis plutôt le cour... Me chuchota t-il.

-Ouais... répondis-je en fixant mon attention sur le cour.

Alors que la sonnerie du dernier cours retentissait à 11H30, les élèves se levèrent et s’en allèrent. J’étais ailleurs. Yumi occupait toutes mes pensées et c’est à peine si j’avais suivi les cours de Français, Anglais, Maths et de Physique-chimie tant je pensais à elle. Heureusement, nous n’avions pas cour le Vendredi après-midi. Je sortis donc de la classe avec Aélita, Odd et Jérémie. Nous nous installâmes sur notre banc habituelle pour attendre Yumi.

-Tiens là voilà. Me chuchota Aélita avec un sourire en coin.

Nous tournâmes la tête et vîmes Yumi... mais elle n’était pas seule, elle était avec... William !
Aussitôt que je l’aperçu, mon humeur changea instantanément. Je fixai le sol des yeux.

-Salut! Lança joyeusement Yumi en s’asseyant entre Odd et Aélita.

-Salut. Répondîmes-nous, Aélita, Jérémie, Odd et moi.

Yumi remarqua que je faisais la tête.

-Mais qu’est ce qu’il a? Demanda t-elle à Jérémie.

-Tu devines pas? Lui répondit Odd étonné.

-TOI.....et....WILLIAM. Compléta Aélita en tournant la tête vers Yumi.

-En gros, il est jaloux. Résuma Jérémie en secouant négativement la tête.

-JE SUIS PAS JALOUX DU TOUT ! Hurlai-je en partant en direction de la forêt.

Les autres me regardèrent m’en aller tristement. Aélita fut la première à réagir.

-Je vais lui parler. Décida t-elle en se levant.

-Non, j’y vais. L’interrompit Yumi en se lançant à ma poursuite.

Seul au milieu de la forêt, je faisais quelques mouvements de penchak silat pour me calmer un peu. Quand Yumi se plaça en face de moi et me lança un coup de pied que j’évitai souplement. Elle aimait m’affronter pendant qu’on discutait. C’était une façon plus originale de bavarder. Mais quand je me trouvais à quelques centimètres de son corps, je rougissais et me retournais pour ne pas qu’elle s’en aperçoive et elle, en profitait pour me plaquer au sol et clamer sa victoire.

-Qu’est ce que tu veux ? Grognai-je en lui balançant un coup de point qu’elle para.

-Qu’est ce qui t’as pris tout à l’heure ? M’interrogea t-elle en exécutant un salto arrière pour éviter mon balayage.

-Rien... et toi, tu faisais quoi avec William ? Demandai-je en lui balança un coup de pieds circulaire qu’elle bloqua.

Elle m’attrapa le pieds et me poussa violemment. Je me retrouvai sur les fesses, mais bien vite, je me remis en position de combat et lui envoyai un coup de point suivi de coup de pieds haut.

-Oh ! Qu’est ce que tu me fais là ? C’est quoi ce plan jalousie ? Demanda t-elle en évitant souplement mon point et mon pieds.

-Je ne suis pas jaloux. Hurlai-je en enchaînant coups de poings sur coups de point.

Elle les évita tous sauf un qui l’envoya au tapis, mais se releva vivement et se massa le poignet, pour ensuite se remettre en position de combat .

-Alors pourquoi cette question ! J’en ai marre de ta jalousie. Je t’ai déjà répété sans fois qu’entre William et moi y avait rien ! Cria t-elle soudain en m’envoyant un coup de pieds circulaire que je bloquai habilement.

-Ca ne me dit pas pourquoi tu traînes avec lui et en plus, je vous ai vu l’autre jour devant ton portail. Il t’a embrassé et tu l’as laissé faire. Hurlai-je à mon tour en bloquant un coup de poing.

-Mais qu’est ce que tu me racontes! Je l’ai pas laissé faire, je lui ai balancé une g... oh et puis mince ! J’ai pas de compte à te rendre. Hurla t-elle en me balançant un coup de pieds que je ne pus éviter et elle s’en alla.

J’étais sonné. Je venais de me disputer avec Yumi. C’était la première fois qu’elle se montrait si violente avec moi et qu’elle m’envoyait en tapis par pur colère. Etendu sur l’herbe verte de la forêt, je sentis une grosse boule de chagrin me rester en travers de la gorge. Yumi avait raison. J’étais fou de jalousie. Mais c’était par ce que je l’aimais ! Si seulement elle savait, je contemplai un instant les nuages dans le ciel bleu, puis me décidai à remonter dans ma chambre. Odd s’y trouvait déjà et m’attendait assis sur son lit, Kiwi entre les jambes. Lorsque je pénétrai dans la chambre, Odd m’observa sans rien dire et posa son chien sur le sol.

-Ben quoi ? Dis-je en le dévisageant innocemment.

-Raconte. M’ordonna t-il simplement.

Ce que je fis calmement car parler était le meilleur moyen de guérir, c’était Yumi qui disait ça. En évoquant sont prénom, ma gorge se serra et Odd s’en aperçu. Il s’installa à ma droite et me mit la main sur l’épaule pour me réconforter.

-Va lui parler et tout va s’arranger Ulrich. Dit-il en s’allongeant sur son lit en face de moi, les yeux fixés sur le plafond.

-Tu crois que je devrais ? Hésitai-je en grimaçant.

-Oui, elle est dans la chambre d’Aélita. Vas lui parler. Insista Odd en me poussant hors de la chambre.

Lorsqu’il ferma la porte, je me dirigeai vers la chambre d’Aélita et frappai. J’avais une de ces trouilles ! Peur qu’elle me rejette et surtout peur qu’elle ne me pardonnes jamais. C’est Aélita qui ouvrit doucement la porte de sa chambre. Elle me laissa entrer et s’en alla en prenant soin de me faire un petit clin d’œil avant de fermer la porte.
Lorsque je me retournai, je trouvai Yumi assise sur le lit en face de celui d’Aélita. Elle était d’une pâleur inhabituelle. L’étreinte autour dans ma gorge se resserra.
Je m’assis doucement à côté d’elle et attendis qu’elle se calme.

-Ulrich... mon frère... Iroki a eut un accident...il s’est fait renverser par une voiture... sans conducteur... Sanglota t-elle en me en fondant en larmes dans ses bras ce qui me fit rougir.

-Sans conducteur... Répétai-je pensif.

-Aélita est allée voir Jérémie... pour lui demander de lancer un scan’ sur Lyoko... Iroki est à l’hôpital... c’est affreux... Pleura t-elle encore tandis que mes bras se refermaient sur elle d’un mouvement doux et protecteur.

-Yumi... je suis désolé pour Iroki... pour toi... et ta famille...et aussi... heu... pour tout-à-l’heure... j’ai été bête... mais calme-toi Yumi... je suis sûr qu’Iroki va se rétablir... Bégayai-je timidement tandis que le ciel s’assombrissait.

Elle pleura encore un peu et s’endormie finalement dans mes bras. Ce qui ne me déplaisait pas. Je la déposai doucement sur le lit et allai voir Jérémie. J’étais inquiet. Yumi était d’habitude toujours de bonne humeur, positivait dans les situations les plus critiques et voilà qu’elle s’effondrait dans mes bras aujourd’hui.
Tandis que je me dirigeai vers la chambre de mon ami, mon portable sonna. Les couloirs étaient désert et la sonnerie résonna dans le vide.



-Allô Jérémie ? Dis-je.

-Ulrich, viens tout de site à l’usine avec Yumi. X.A.N.A. c’est réveillé. Dit-il précipitamment.

-OK, on arrive. Répondis-je en courant vers la chambre d’Aélita où dormait Yumi.

Je raccrochai et continuai à courir lorsque j’aperçu Yumi. Je failli lui rentrer dedans mais réussis à m’arrêter à quelques centimètres d’elle. Nous étions si près l’un de l’autre que je pouvais sentir son souffle sur mon front.

-Yumi, on file a l’usine. C’était un coup de Xana. Dis-je en l’entraînant dehors.

Dehors, il n’y avait pas âme qui vive. Le parc était désert. Il est vrai que je n’avais pas vu le temps passer. Il était 18H00. Les élèves étaient sans doute sortis pour aller se détendre un peu avant le couvre feu.
Lorsque nous arrivâmes au passage du parc, je soulevai la lourde plaque d’égout et laissai Yumi descendre en première. A mon tour je descendis en prenant soin de remettre la plaque à sa place.
Après avoir traversé les égouts, nous arrivâmes au bout du pont ou pendaient 5 cordes. J’en attrapai une et m’élançai vers le sol, devant le monte charge où Yumi m’attendait.
Durant tout le trajet, nous n’avions pas ouvert la bouche. Lorsque j’eus pénétré dans le monte charge, la porte blindé se referma et il entama sa descente. Quand il s’arrêta, je composai le code d’ouverture et lorsque la fumée fut dissipée, je vis Jérémie qui pianotait nerveusement sur son clavier. Nous nous approchâmes de lui. Il se retourna et nous fit face.

-Vous voilà enfin vous deux! S’exclama t-il en sueur.

-Comment ça se passe sur Lyoko ? Interrogeai-je Jérémie.

-Odd n’a plus que 20 points de vie et il est seul face 6 frolions. Aélita est protégé par un mur... Répondit-il.

Soudain, un bip attira notre attention. Jérémie se retourna et pianota sur son clavier à une vitesse hallucinante.

-Oh non ! Odd vient de se faire dévirtualiser !! Et Aélita est seule face à la méduse! Filez aux scanners. Vite !! Hurla Jérémie en proie à l’affolement.

Nous nous précipitâmes dans le monte charge et Yumi l’enclencha. Arrivé dans la salle des scanners, nous attendîmes les instructions de Jérémie.

-Je vous virtualise dans le territoire de la fôrêt. N’oubliez pas ; protégez Aélita. Nous dis la voix transformée de Jérémie.

Nous entrâmes dans les scanners tandis que celui d’Odd s’ouvrait. De son côté, Jérémie tapait à toute vitesse sur son clavier.

-transfert Yumi, transfert Ulrich, scanner Yumi, scanner Ulrich. Virtualisation. Prononça Jérémie en tapant sur son clavier.

Nous fûmes virtualisés et tandis que nous étions sur le point d’atterrir sur la verdure numérique, je tournai la tête en direction de Yumi. Elle était triste. Sur Lyoko on ne ressentait aucune sensation, mais sa tristesse était visible et comprise. Il se dégageait d’elle une sorte de douleur et dans ses yeux, la lueur joyeuse qui illuminait son regard avait disparue. Je la comprenais et j’étais malheureux de la voir dans cet état de léthargie.
Elle était si loin de nous qu’elle n’entendit pas Aélita nous saluer. Elle ne revînt parmi nous que lorsqu’un frolion la toucha avec son laser. Elle le fixa durement et lui balança son éventail avec une force inhabituelle. Elle en voulait à X.A.N.A de s’en être pris à son petit frère. Ca se lisait dans son regard froid et cassant.
Avec mon triplicata, je détruisit 3 frolions. Il n’en restait plus que deux. Aélita c’était fait prendre par la méduse pendant que nous nous battions. Pendant que Yumi détruisait encore un frolion, j’en profitai pour libérer Aélita et l’escorter à la tour. Puis, je revins vers Yumi qui avait détruit le dernier frolion de l’escadrille. Elle était maintenant recroquevillée dans un coin et attendait patiemment le retour dans le passé.
Nous étions revenues à la fin des cours à 11H30. Yumi sortait accompagnée de William. Elle avait pris des nouvelles de son frère qui n’avait que le poignet foulé.
Elle se débarrassa de William et vînt dans notre direction.
Moi, j’étais trop heureux de la revoir dans son état normal pour être jaloux. Au contraire un grand sourire se dessina sur mon visage dès qu’elle nous salua.

-Salut Yumi. Dis-je en m’écartant pour la laisser s’asseoir à ma droite.

-Salut Ulrich. Tu ne me fais plus la tête? Demanda t-elle en se tournant vers moi.

-Je ne t’ai jamais fait la tête à TOI !! Dis-je en riant.

-Hum... Qu’est ce qu’il a aujourd’hui. Demanda t-elle à Aélita.

-Tu devrais savoir! Rappel-toi ! Il me semble que ce soir il y a un truc de spécial qu’Ulrich va faire... Commença Odd, un air mi-moqueur mi-mystérieux scotché sur le visage.

-La ferme Odd! Le coupai-je tandis qu’Aélita lui refilait un coup de coude dans les côtes.

-Mais aïeeu ! Cria t-il.

Le reste de l’après-midi se passa dans la chambre de Jérémie. J’étais d’excellente humeur. On entendait partout des crises de rires, des éclats de voix, des surveillants qui hurlaient contre les élèves pour leur dire de se calmer. Il faisait frais dans la chambre de Jérémie. Car ses parents avaient payés pour qu’on lui installe la climatisation dans sa chambre. Le climatiseur très discret fixé au plafond diffusait une douce fraîcheur. Il était tellement discret qu’on pouvait même ne pas l’apercevoir. Mais Odd et ses blagues débiles commençaient à tous nous agacer.

-Mais alors Aélita tu dors encore chez Jérémie ce soir? Ironisa t-il en pouffant de rire.

-Odd ! Tu vas nous le payer ! C’est pour tout ce que tu as dis comme bêtises aujourd’hui ! Hurlâmes nous tandis que nous le frappions à coups d’oreiller en riant aux éclats.

La bataille dura des heures et à la fin, les polochons étaient tous troués. Nous étions morts de rire et couvert de plumes. Puis, il fallut tout ranger à cause de Jim. Cet homme bourru et costaud avec son éternel pull rouge et son pantalon nous aimait bien mais pensait qu’on trafiquait toujours un mauvais coup en secret. Mais, il n’avait jamais réussi à découvrir l’usine et encore moins Lyoko.
Pendant qu’Aélita passait un plumeau sur les meubles pour décrocher les plumes, Yumi balayait, je faisait le lit de Jérémie, Odd faisait le second et Jérémie ramassait les plumes rassemblées par Yumi, avec une pelle. Lorsque tout fut fini, Jim inspecta la chambre et ne trouvant rien d’anormal s’en alla.

-Bon, désolé les amis mais, je dois rentrer. Iroki ne va pas tarder à rentrer et je dois veiller à ce qu’il fasse ses devoirs. Dit-elle en ouvrant la porte de la chambre.

-Je te raccompagne jusqu’au portail ? Demandai-je timidement.

-Si tu veux Ulrich. Bon, bonne nuit les garçons. A demain Aélita. Dit elle tandis que je sortait en fermant la porte derrière moi.

Nous marchâmes silencieusement le long des couloirs. Il n’y avait plus aucun bruit. Plus d’éclats de rire, plus de voix, plus de fraîcheur. Il semblait qu’il n’y avait jamais quelqu’un de vivant dans ce bâtiment et une énorme boule d’angoisse me retournait l’estomac à l’idée que Yumi allait s’en aller. Nous descendîmes les escaliers menant à l’entrée du bâtiment. Nos pas résonnait dans le silence. Un silence d’ailleurs angoissant, intimidant et glacé.
Lorsque nous fûmes dehors, j’eus un frisson. Il faisait chaud, pas comme dans la chambre de Jérémie.
Mon cœur se serra quand nous atteignîmes le portail d’entré du collège et Yumi sortit. Elle s’arrêta et se retourna, face à moi.

-Bon, ben, c’était une bonne journée aujourd’hui... Bégaya t-elle.

-Ben, ouais.... Je fais comment ce soir... je... je veux dire...je grimpe par ta fenêtre ou je sonne... Bégayai-je à mon tour une expression idiote sur le visage qui fit sourire Yumi.

-Heu, ben, tu sonnes, Iroki sera sûrement en train de dormir. Murmura t-elle.

-Bon, alors, à ce soir. Lançai-je en souriant.

-Ok, à toute ! Lança t-elle en prenant le chemin de sa maison.

Je retournai en courant dans la chambre de Jérémie et m’adossai contre la porte le cœur battant la chamade.

-J’en connais un qui... Commença Odd les mains sur les hanches.

-La ferme Odd. Le coupai-je avant qu’il termine sa phrase.

-Ok, ok, j’arrête. Répondit celui-ci gêné.

Rapidement, la nuit tomba. Il était 20H30 lorsque je me dirigeai vers les douches. Comme d’habitude, les couloirs étaient déserts. Personne à l’horizon. En revenant des douches, je croisai Jim qui me regardait pensif.

-Ulrich, tu tentes de filer en douce ? Qu’est ce que tu fais ici! Tonna Jim de sa voix grave.

-Ben m’sieur, j’étais sous la douche et vous pensez vraiment que je ferais le mur avec seulement un peignoir sur le dos? Dis-je avec un pointe d’arrogance que Jim ne releva pas.

-Tu as raison mon bonhomme. Retournes vite dans ta chambre et que je ne te reprennes plus à traîner dans les couloirs cette nuit. Compris ? Murmura t-il.

-Oui m’sieur. Dis-je avant de retourner dans ma chambre.

Odd ronflait depuis une demi heure. C’était horrible. On aurait dis un inhalateur de personne âgée. De plus, ses odeurs de pieds me retournaient l’estomac. On entendait que sifflement du vent dans les arbres et les ronflements de Odd.
A 21H45 exactement, je sortis de la chambre sur la pointe des pieds et me dirigeai à pas de loup vers la chambre de Jérémie. Je frappai trois coup bref et un long et Jérémie sortit à son tour sur la pointe des pieds. Avant qu’il ne referme la porte de sa chambre, j’eus le temps d’apercevoir la main d’Aélita dans le lit voisin de celui d’Einstein. Je souris et sans bruit, nous sortîmes du bâtiment. Nous piquâmes un sprint en direction du portail et l’escaladâmes. Une fois dehors, nous marchâmes doucement en discutant.
L’air était frais et quelques feuilles s’envolaient avec le vent de la nuit. La lune brillait d’un éclat terne et la voûte céleste était remplie d’étoiles plus brillantes les unes que les autres.
Après avoir mangé une glace, nous nous allongeâmes sur l’herbe verte d’une colline dans le Parc de la ville pour observer les étoiles en discutant.

-Alors Einstein, ça te plait de faire le mûr? Demandai-je en observant le ciel sans nuages.

-Ouais, c’est pas déplaisant. Ca fait du bien de changer d’air. Faut dire que depuis quelques jours, je suis surmené. Ca me fait du bien de prendre un peu l’air en dehors du collège et de l’usine. Me répondit celui-ci en observant le paysage qui nous entourait.

Après la petite balade dans le parc, nous allâmes au cinéma. Le guichetier nous connaissait bien et savait que nous ne devrions pas être là. Mais il accepta de nous faire un projection privée dans une salle spéciale. Après le film, je dû ramener Jérémie au collège. Alors qu’il escaladait la grille, il s’arrêta brusquement et redescendit.

-Tu viens pas ? Me demanda t-il en me fixant.

-Heu... non, j’ai encore un truc à faire... Répondis-je en me massant la nuque.

-Bon, ok. On se voit demain matin alors ! Me chuchota t-il avant d’escalader à nouveau la grille.

Il me fit un dernier signe de la main et s’engouffra dans les dortoirs sur la pointe des pieds.
Je me mis à courir vers la maison de Yumi. Lorsque je sonnai, il était 00H00. J’étais plus heureux que jamais. J’attendis patiemment que Yumi vienne ouvrir.

-Salut. Chuchotai-je en entrant.

-Bonsoir, ne fais pas de bruit. Iroki dort. On va monter dans sa chambre. Il voulait que tu lui fasse un petit coucou si tu venais à la maison. Murmura t-elle en m’entraînant à l’étage.

Sur la porte, il n’y avait rien. Elle était verte tout simplement. Je l’ouvris et entrai sur la pointe des pieds. Je me baissai près du lit d’Iroki et le secouai doucement. Il émergea à peine de son sommeil.

-Salut champion. Chuchotai-je en lui ébouriffant doucement les cheveux.

-Salut Ulrich... Dit-il en posant sa tête sur son oreiller.

-Allez, maintenant rendors toi champion. Chuchotai-je tandis qu’Iroki fermait les yeux et se rendormait profondément.

Je sortis de la chambre à pas de loup et fermait la porte derrière moi. Yumi m’attendait.

-Vous étiez mignon tout les deux. Iroki te considère comme un grand frère Ulrich. Qu’est ce que c’est trognon ! Chuchota t-elle en souriant.

-Si tu le dis... Murmurai-je.

Elle m’entraîna dans sa chambre et me fit asseoir sur son lit et s’installa à ma droite. J’étais quand même un peu fatigué. Mais le bonheur d’être chez Yumi, dans sa chambre, sur son lit, à côté d’elle prit vite le dessus sur la fatigue.




-Alors cette soirée avec Jérémie ? Me chuchota Yumi.

-Cool, on c’est fait une glace, un ciné et une balade au clair de lune. Là il est au collège et Aélita dors dans sa chambre. Susurrai-je en souriant.

Yumi se leva et ouvrit la fenêtre car il régnait une chaleur pas possible dans sa chambre. Sauf si c’était moi qui avait une bouffée de chaleur. Je commençai à voir trouble et mes yeux étaient fiévreux et Yumi s’en aperçu et me toucha le front.

-Ulrich, ça va pas, t’es brûlant. S’inquiéta Yumi.

-Si si, ça va t’inquiète. Dis-je en éternuant.

Tout tournait autour de moi puis, je m’effondrai sur le lit de Yumi. Je vis son visage inquiet penché sur le mien.

-Ulrich, ça va? Ulrich, réponds !! Dit-elle doucement.

Tout devînt noir. Pendant ce temps, Yumi était inquiète. Elle enleva mes chaussures, mon gilet et mon t-shirt. Elle me mit des compresse d’eau froide qui firent chuter la fièvre.
Lorsque j’ouvris les yeux, je me levai sans bruit et me découvris sans t-shirt et Yumi dormait sur le lit à côté du sien. Je me sentis légèrement rosir lorsque Yumi ouvrit les yeux.

-Salut. Dit-elle en s’étirant.

-Heu... salut. Répondis-je gêné.

-Ton t-shirt et ton gilet sont sur la chaise. Mais au fait, qu’est ce que t’avais hier. Me demanda t-elle.

- Heu... je ne sais pas. Sans doute une poussée de fièvre. Ca m’arrive des fois. Répondis-je en m’habillant.
-Tu m’as fait une ces peurs ! S’exclama t-elle en se levant pour ouvrir la porte.

-Oh mince ! Il est bientôt 7H00, Jim se lève dans 10 minutes ! Désolé Yumi, faut que j’y aille. M’exclamai-je à mon tour en l’entraînant dans le hall d’entrée.

J’enfilai mes chaussures à la hâte et ouvris la porte. Je me rendis brusquement compte que mes pieds refusaient de sortir de la maison. Je restai là à fixer tendrement Yumi.

-Bon, ben... merci pour tout Yumi... Dis-je en souriant.

-Heu... ba, c’est rien, tu reviens quand tu veux. Murmura t-elle en me fixant à son tour.

Les yeux plongés dans les siens, très doucement ,nos têtes se rapprochèrent. Nos yeux se fermèrent et nos lèvres se rapprochèrent encore et encore. Je crus que la chose que j’avais tant espérée allait se produire lorsque... mon portable sonna, brisant la magie.

-Et mince !! Qui c’est le crétin qui m’appel !Hurlai-je en pensée.

-Bon sang, c’est le crétin qui l’appel !!! Cria Yumi dans son fort intérieur.

Je décrochai en fixant Yumi de mes yeux les plus désolés.

-Allô ! Criai-je exaspéré malgré moi.

-Ulrich qu’est ce que tu fabriques ?! Jim se lève dans 5 minutes !Me lança la voix enjouée de Odd.

-Odd espèce d’idiot !! T’as vraiment le chic pour m’appeler au mauvais moments! Dis-je en soupirant.

-Désolé, pourquoi qu’est ce qui allait se passer ? Me demanda t-il moqueur.

-Pff je t’expliquerai un jour. J’arrive dans 2 minutes. Dis-je en raccrochant.

Je fixai Yumi, mais celle-ci détourna les yeux vers les escaliers où venait d’apparaître Iroki.

-Yumi ? Ulrich ? Qu’est ce que vous faîtes, Ulrich, t’as passé la nuit avec Yumi ? S’étonna Iroki.

-Il vient juste d’arriver et il allait repartir... désolé Ulrich . Me glissa t-elle avant de me claquer brutalement la porte au nez

-Bon, ok. Je vois le genre... Marmonnai-je en prenant le chemin du collège.

La magie était brisée et tout ça par la faute de Odd ! Je dis adieu à Yumi, qui m’observait de la fenêtre de sa chambre, d’un signe de la main et partis en courant.
Il était déjà 7H05 et pourtant, il faisait presque encore nuit, et un vent frais balayait la cime des arbres et mon visage. Il n’y avait que de faibles pépiements d’oisillons réclamant leur repas.
J’escaladai la grille et me rendis dans ma chambre sur la pointe des pieds. Quand j’entrai dans la chambre, Odd m’y attendait calmement assis sur son lit, caressant son chien.

-Odd ! Espèce d’idiot ! Tu viens de gâcher le plus beau moment de ma vie. Grognai-je en m’asseyant sur mon lit en soupirant.

-Désolé mais, j’ai pas pu résister... Plaisanta-il.

-Hum... Dis-je en prenant ma serviette et en me dirigeant vers la porte que j’ouvris.

Je sortis de la chambre laissant Odd assis sur son lit. Ce Odd, toujours là quand il fallait pas.
Après ma douche, je m’habillai sans ouvrir la bouche et décidai d’aller voir Einstein.
Dans le couloir menant à sa chambre, un doux ronronnement brisait le silence. L’ordinateur de Jérémie était allumé. Il était donc déjà debout.
Je frappai doucement.

-Entrez. Me répondit une voix sage.

-Salut. Dis-je en ouvrant la porte.

-Bonjours Ulrich. Me lança Jérémie gentiment.

-Heu... je voudrais pas déranger... Dis-je en apercevant Aélita endormie dans le lit de Jérémie.

-Tu ne gênes pas. Aélita c’est endormie pendant qu’on travaillait et je n’ai pas voulu la réveiller. Chuchota t-il en rougissant légèrement.

-Bon, ok. Répondis-je en m’asseyant sur le lit voisin de celui ou dormait Aélita.

-Tu vas bien Ulrich, ta soirée avec Yumi c’est bien passée? Plaisanta Jérémie.

-Yumi...qu’est ce que tu racontes...j’ai pas dormi chez elle... Bégayai-je rouge de gêne.

-Si tu as dormi chez elle. On le sait tous tu sais. Ne sois pas gêné.... Répondit Jérémie en retournant à son clavier.

Je n’ouvris pas la bouche pour lui répondre. Je pensais encore à Yumi. Elle devait venir nous voir au collège dans 30 minutes.
Un mélange sentimentale s’opérait en moi. C’était bizzard. Tout la journée, Yumi hantait mes pensées. Quand j’étais en sa présence, je bégayai bêtement, rougissais pour un rien, ne pouvais détacher mon regard du sien, mon cœur battait à 150 à l’heure et ma voix tremblait quand elle me posait une question avec sa voix la plus douce. Il fallait que je me rende à l’évidence. J’étais amoureux de Yumi. Mais ça, je l’ai toujours su depuis le premier jour où on s’est vraiment parlé.
Elle, elle semblait être aussi perturbée que moi, mais à ma différence le cachait bien. Et ce n’était pas parce qu’on avait failli s’embrasser il y avait 20 minutes qu’elle était forcément amoureuse de moi.
Pourtant, moi, je l’aimais à en mourir. Plus que ma propre vie et quelques fois, j’en avais marre qu’on soit seulement amis.
C’est pour ça que lorsqu’elle arriva, j’essuyai vivement une larme d’amour de ma joue.

-Ulrich, tu pleures ? Me demanda Yumi alors qu’elle s’agenouillait en face de moi.

-Non, j’avais un insecte dans l’œil... Mentis-je en souriant pour faire voir que tout allait bien.

Dès qu’elle tourna la tête en direction de Jérémie, mon sourire s’effaça. Mais la main de Yumi était toujours sur mon épaule. Doucement, je bougeai pour qu’elle enlève sa main. Mais ma geisha trop occupée à parler avec Jérémie ne se rendit compte de mon petit jeu que lorsque sa main fut un petit peu plus haut que mon genou. Elle tourna brusquement la tête vers sa main, rougit immédiatement, se leva immédiatement et se passa nerveusement la main dans les cheveux comme elle le faisait toujours lors de nos moments de gênes ; tandis que de son côté, Jérémie s’esclaffait. Mais Aélita ne se réveilla pas.

-Yumi, faut qu’on parle. Dis-je gravement.

-Heu... ok, on va dans la forêt ? Me demanda t-elle en ouvrant la porte.

-Heu... Ouais. Répondis-je avant de la pousser délicatement dehors et de sortir en refermant la porte derrière moi.

Nous marchâmes longuement dans la forêt avant de nous asseoir face à face sur le sol poussiéreux.

-Alors Ulrich, qu’est ce qui se passe ? Me demanda t-elle en me fixant obstinément.

-ben... c’est à dire... je...Yumi...je... Bégayai-je bêtement.

-Ben alors Ulrich, vas-y! S’exclama t-elle.

-Ba je fais ce que je peux... en fait, je voulais te dire que je...je...heu... rien...je voulais juste te remercier pour m’avoir soigné hier. Mentis-je incapable de continuer ma vrai phrase.

-Je t’ai déjà dis que c’était normal. Me répondit-elle en posant la main sur ma joue droite et m’embrassant sur la joue gauche comme elle le faisait amicalement avec chacun de nous.

Ca ne m’empêcha pas de rougir et de détourner la tête pour ne pas qu’elle s’en aperçoive



-Bon, Aélita doit être réveillé, et les autres doivent nous attendre à la cafèt’. On y va ? Me dit-elle en se levant et en me tendant la main pour m’aider.

Je lui pris délicatement la main. Elle était chaude et d’une douceur innée. Je me levai et ne lâchai pas la main de Yumi qui en fut étonnée. Je la pressai légèrement dans la mienne tandis que Yumi me souriait tendrement. Puis, voyant que nous commencions à rougir, je la lâchai immédiatement.

-Désolé j’avais cru voir quelque chose derrière toi. Mentis-je.

-Pas grave. Répondit-elle en prenant un petit air désolé.

Mais, Yumi n’était pas dupe. Elle savait qu’il n’y avait rien derrière elle et que si je ne l’avais pas immédiatement lâché c’était pour une autre raison...
Nous rejoignîmes le reste de la bande au réfectoire et nous installâmes pour discuter en déjeunant. La salle était bruyante. Les élèves assis en groupes discutaient de leur rêves, de leurs week-ends et d’autres sujet tout aussi intéressant que le notre.

-X.A.N.A est bien calme depuis hier. Il doit nous mijoter un mauvais coup. Annonça Jérémie pensif.

-Oh Einstein, tu deviendrais pas un peu parano sur les bords! Lui lança Odd un sourire mi-ange mi-démon sur le visage.

-C’est vrai que quand il reste plus d’une journée sans activer une tour, ça ne présage jamais rien de bon. Appuya Yumi en fixant Odd durement, qui, penaud, baissa les yeux.

-De toute façon, grâce au programme de Jérémie, si X.A.N.A active une tour, on en sera immédiatement informé. Continua Aélita de sa voix fluette.

-Conclusion, on se la joue relax et cool et on profite du week-end qui s’offre à nous !! Conclu-je.

-Tu vas vite déchanter Ulrich, parce que notre chère Sissi est en vue et se dirige dangereusement vers notre table... Hurla Odd assez fort pour que Sissi l’entende et fronce les sourcils.

Arrivée devant nous, vêtu de son éternel haut rose imprimé et de son pantalon bordeaux surmonté d’une jupe de la même couleur et comme d’habitude flanquée de ses deux toutous de services Hervé le boutonneux à lunettes et Nicolas le grand ignorant, toujours égale à elle même Sissi battit des cils devant moi.

-Bonjours mon Ulrich. Je suppose que tu as bien dormi, ça te dirait qu’on aille au ciné ce soir ? Roucoula t-elle en se plaçant juste devant une Yumi exaspérée par les attaques de Sissi.

-Un, ciné ? Et on irait voir quoi ? Répondis-je tandis que Yumi se retenait pour ne pas gifler cette pimbêche.

-Un film d’horreur, pour que tu me serres dans tes bras... Continua Elisabeth Delmas sans se douter de ce qui l’attendait.

-C’est tentant... très tentant... mais ...NON... parce que déjà quand je te vois, ça me fait frissonner ....de dégoût. Voir ta tronche de cake 24H/24H ça devient un film d’horreur alors là je suis vernie. Et te serrer dans mes bras...bien sûr ma chère Sissi...le jour où tu ressembleras un peu plus à Yu... quelque chose de plus accueillant que le crapaud que t’es. Lui répondis-je le visage impassible.

-Tu fais le malin parce que cette idiote de Japonaise est là, mais il suffit de regarder comment tu m’observes quand elle n’est pas là. Me lança Sissi avec arrogance.

-Bien sûr Sissi sauf que si je te regarde, c’est parce que tu me fais penser à Pooki. Ricanai-je.

-Pooki ? Qui est ce ? Une reine de beauté tout comme moi je suppose. Dit-elle en se pavanant tandis que Jérémie, Yumi et Aélita se retenaient pour ne pas hurler de rire.

-Pooki... une reine c’est sur... une reine de beauté canine qui s’associe parfaitement à toi. Lança Odd en éclatant de rire.

-Odd je t’en prie ne l’insulte pas ! Pooki est quand même bien plus jolie que cette simple starlette de supermarché! Répondis-je à mon tour tandis que toute la bande éclatait de rire.

-Grrr ! Je me vengerai et toi Yumi, sache que Ulrich est à moi ! Lâcha Sissi alors que Yumi fronçait les sourcils.

-Je n’en doute pas... Se moqua ouvertement Yumi.

Sissi s’en alla avec son air vexé et hautin habituel. De mon côté, je dévisageai Yumi discrètement et lui fis un petit sourire auquel elle répondit tendrement.
Les cheveux lâchés, le visage fin, la taille fine, yeux bridés... Yumi me rendait fou... totalement fou...Soudainement, j’étais pris d’un mal de tête. J’allais m’écrouler une fois de plus. Devant Yumi... plutôt deux fois q’une, pas question qu’elle me prenne pour une lavette.
J’avais le teint pâle et les autres s’en aperçurent.

-Ca ne va pas Ulrich, tu m’as l’air fiévreux. Me demanda Aélita.

-Juste un coup de fatigue... On devrait aller aux dortoirs. Proposai-je.

La bande acquiesça. Mes lorsque je me levai, je vacillai et m’agrippai à l’épaule d’Odd pour ne pas perdre l’équilibre. Je clignai des yeux. Ma vision baissait signe que j’allais m’évanouir. Arrivés dans ma chambre, je m’allongeai sur mon lit à côté de Yumi qui écarta une mèche trempée de mon front. Une envie de vomir me tenaillait. Les autres discutaient quand soudain, plus rien.

-Ulrich! Tu es encore avec nous ? M’interpella Jérémie.

Je ne réagit pas.

-Ulrich? Me souffla Yumi à l’oreille.

-Il faut l’emmener à l’infirmerie. Déclara Odd.

Il me transportèrent chez Yolande, notre infirmière qui ne détecta rien de particulier. Elle leur dit que je dormais et que je me réveillerais plus tard. Après m’avoir secoué, les autres voyant que je ne bougeais pas, Jérémie décida de m’emmener à l’usine faire un scan’.

-Scanner Ulrich. Lança Jérémie tandis que les autres se rongeaient les ongles d’inquiétude.

Yumi me remonta et Jérémie l’air grave leur annonça une mauvaise nouvelle. Mais il préféra d’abord en parler à Yumi qui était et il le savait, la plus proche de moi.

-Yumi, Ulrich semble être mort. Enfin... théoriquement, il est mort mais il est toujours vivant rassure-toi. C’est un sujet complexe... comment dire...Ulrich est malade. Je ne sais pas pourquoi, ce virus a réussi à le terrasser. Ce truc... est inconnue...normalement Ulrich ne devrait pas être aussi mal en point, mais seulement au lit avec un gros rhume. De secondes en secondes, il s’affaiblit. Mais je ne comprends pas! Le système immunitaire d’Ulrich à fait une erreur... Tenta d’expliquer Jérémie à une Yumi choquée.

-Une erreur... Articula t-elle difficilement.

-Au lieu de lutter contre le virus, il l’aide à proliférer et si ça continue... hé bien... Ulrich pourrait...enfin... ce virus n’est pas très dangereux... mais tout dépend du système immunitaire d’Ulrich. Si le virus ne disparaît pas... il...Jérémie s’arrêta soudain car sur les joues de Yumi des larmes roulaient à toute vitesse.

Il la serra dans ses bras.

-Je vais l’emmener voir ma mère, elle saura sûrement quoi faire . Sanglota Yumi tandis que j’ouvrai les yeux et me redressai.

-Pas de soin Yumi, tout ce qu’il faut faire, c’est attendre. Tout dépend de lui. Glissa Jérémie en me désignant du menton.

Elle vînt vers moi et m’aida à me lever, salua les autres et m’entraîna par la main. Yumi... Ses yeux d’habitude si expressifs me glaçaient. Ils étaient rouge et gonflés. Ma bien-aimée semblait avoir pleuré. Dehors, il pleuvait et nous dûmes courir et arrivâmes tout de même trempés chez Yumi. Elle enlevai ses chaussures quand le téléphone sonna. Elle courut dans le salon et décrocha. Lorsqu’elle raccrocha, Yumi cria à Iroki de faire son sac. Sa tante venait le chercher ses parents ne rentrant finalement que dans deux semaines. Lorsqu’il descendit les marches en courant avec sa valise, Iroki courut dans ma direction.

-Salut Ulrich. Lança t-il tout joyeux.

-Iroki tu laisses Ulrich tranquille il doit se reposer. Dit Yumi en fronçant les sourcils.

Au contraire, Iroki me bombardaient de questions. Il bondissait autour de moi, s’amusant comme un fou.

-Iroki tu arrêtes maintenant. Répéta Yumi en haussant le ton.

-Non, non, non ! Lança Iroki en batifolant de plus belle.

-Grr ça suffit maintenant Iroki, tu laisses Ulrich tranquille et tu files dans ta chambre où je t’en colle une !! Hurla Yumi hors d’elle.

Nous la contemplâmes les yeux ronds d’étonnement.

-Heu... Iroki, je crois que tu devrais y aller. Balbutiai-je doucement.

Le petit frère de Yumi monta dans sa chambre et ferma la porte lorsqu’un klaxon se fit entendre. Il redescendit, attrapa sa valise, ouvrit la porte et esquissa un sourire en ma direction avant de la refermer. Je grelottais. Je me sentais lourd.

-Atchoum ! Eternuai-je.

-Mais Ulrich tu es fou ? Tu cherches à attraper une pneumonie où quoi ? Enlève-moi ce t-shirt. Et plus vite que ça ! M’ordonna t-elle tandis qu’elle montai chercher des couvertures chauffantes.

Lorsqu’elle redescendit au salon, j’étais endormi, torse-nu. Doucement, Yumi me coucha sur le lit improvisé et me mit trois couvertures. Elle passa la main sur mon torse pour vérifier la température maintenu par les couettes en rougissant légèrement.

-Bon, ça ira. Murmura t-elle en se levant.

Elle allait monter chercher d’autres couvertures lorsqu’elle s’aperçut que je toussai et crachai du sang. Elle redescendit en quatrième vitesse et m’enlaça de son bras droit et m’aida me redresser. Je toussais de plus en plus et Yumi s’inquiétait. Elle téléphona à Jérémie.

-C’est la phase 2 du virus. Si ça continue, son nez va saigner et ensuite en phase3 ses oreilles aussi et tout sera finit. Dit Jérémie.

-Je dois RIEN faire! Mais je m’inquiète Jérémie. Répondit Yumi agacée.

-Parle lui, dis-lui que tu t’inquiète pour lui... Dit Jérémie avant de raccrocher.

Yumi revînt au salon. Quelle ne fut pas sa surprise de me voir en train de réfléchir. J’étais assis la tête entre les mains. Je me posais des questions sur mon état. La pièce était calme et lorsque j’aperçu Yumi, je me levai. Elle leva la main pour intervenir et me faire rasseoir, mais d’un signe négatif de la tête, je la repoussai. Très doucement, je m’approchai d’elle et la prit dans mes bras. Elle se laissa aller et pleura sur mon épaule. La Yumi toujours positive et joyeuse avait disparu pour laisser place à une Yumi triste et inquiète. Je voulais des explications, mais elle refusa de m’en donner. Elle me serra tendrement dans ses bras et les miens s’enroulèrent dans son dos. Soudain, je rougis violemment. Yumi était dans mes bras, moi, sans t-shirt. Ses mains sur ma peau nu... Soudain j’ouvris la bouche pour dire quelque et décidai de ne rien dire. Je sentais son cœur battre sur le mien. Son souffle dans mon cou. Ses larmes sur mon épaule. Soudain, sans crier gare, mon nez se mit à saigner. Je l’essuyai d’un revers de main et ne dis rien à Yumi qui me força à me recoucher. J’étais chamboulé. Yumi avait littéralement craqué dans mes bras. Elle c’était effondrée, en larmes.
J’essuyai ma main ensanglantée sur mon pantalon et fermai les yeux. Je sentais mon cœur ralentir à chaque battements. Une douleur insupportable me fit hurler et Yumi sursauta.

-Ulrich, Ulrich ça va ? S’affola t-elle en se penchant sur moi.

-Ca va Yumi, te fais pas de souci. Répondis-je pour ne pas encore la faire pleurer.

Mais la larmes tant redoutées arrivèrent tout de même et s’écrasèrent sur mon front.Alors que William sonnait à la porte, Yumi alla ouvrir.

-Désolé tu tombes mal. Dit-elle en lui claquant la porte au nez.

-Yumi... Appelai-je faiblement.

-Oui Ulrich, qu’est ce qu’il y a. Me demanda t-elle en s’agenouillant les lèvres tout près des miennes.

-T’aurais pas un mouchoir silteplait ? Répondis-je d’un ton enjoué.

Elle me tendit le sien, un sourire malicieux aux lèvres. Sourire qui s’effaça lorsqu’elle remarqua que je saignais du nez.
Elle quitta la pièce.

-T’en est où Jérémie. Ulrich va mal... Confia Yumi.

-Ba continue à lui parler. Je lui ai mis une puce sur le poignet et il me semble qu’il se remet...J’aimerais bien savoir se que vous faîtes pour qu’il s’affaiblisse comme ça. Lança Jérémie moqueur.

-Je comprends pas Einstein, il s’affaiblit où il guérit ? Demanda Yumi en souriant.

-Les deux. Il guérit, son système immunitaire à reconnue le virus et le détruit ; Mais il s’affaiblie car le virus était déjà en phase 2 ½ . Répondit Jérémie gravement.

-Je le fais se reposer. Informa Yumi avant de raccrocher.

Quand elle revînt au salon, je dormais. Elle s’allongea sur le lit improvisé à ma droite et s’endormie épuisée. Lorsque j’ouvris les yeux, il était 21H00. J’avais dormis toute la journée et Yumi aussi.
En parlant de Yumi. Lorsque j’avais ouvert les yeux, je l’avais aperçu à ma droite sur un lit collé au mien. J’avais la main posée sur son matelas à quelques centimètres de son visage.
Je ne pus résister et passai une main tendre sur son visage. En partant de sa joue et descendant jusqu’à son menton. Je répétai mon geste deux ou trois fois et sans m’en rendre compte m’endormi la main droite sur son avant-bras.
Quelques heures plus tard, Yumi se réveilla et rosis en voyant la place de ma main.
Elle la remit sur mon matelas un sourire aux lèvres. Elle se leva, prépara à manger et épuisée s’endormie sur son matelas.Je dormis encore longtemps. Jusqu’ au lendemain soir pour être précis. J’avais surtout été gêné de voir qu’à mon réveil, Yumi me caressait le front sans doute pour vérifier ma température.

-Heu... je...Bégayai-je.

-Jérémie m’as dit que tu devais encore te reposer. Tu as faim ? Me demanda t-elle.

-Non, ça va. Dis-je en fermant les yeux.

Il devait être près de minuit lorsque sans ouvrir les yeux, je ressentis la présence de Yumi à mes cotés. J’ouvris les yeux et m’aperçut qu’elle ne dormait pas. Elle m’observait calmement. La maison était calme et une douce chaleur y régnait. Un sourire se dessina sur mon visage.

-Je suis contente de voir que tu vas bien. Me lança t-elle en effleurant ma main de la sienne.

Je me faisais tout un film. Yumi qui m’aimait. Il ne fallait pas rêver mon pauvre Ulrich !



Je fermai les yeux et pris délicatement la main de Yumi. Elle ne broncha pas car... elle dormait. Et moi qui comptait lui avouer mon amour, c’était raté. En fin de compte, moi aussi je m’endormis.
Le lendemain, je fus le premier à me réveiller. J’étais en forme et guérit. Yumi, elle, était allongé sur le lit à côté du mien. J’enlevai mon matelas et le remis à l’étage. Puis redescendis pour déjeuner. .
Quelques instants après, Yumi vînt me rejoindre dans la cuisine. Elle s’installa en face de moi et déjeuna calmement. De temps en temps, je levais la tête pour l’admirer. Elle venait de se réveiller et déjà, une irrésistible envie de la serrer sur mon cœur s’emparait de moi.

-Calme-toi Ulrich... Me dis-je.

Quelques minutes après, Yumi monta prendre une douche et moi qui avait déjà pris la mienne, je dû rester au salon. Soudain, on sonna à la porte. J’ouvris et je fus surpris de voir Aélita, Jérémie et Odd, un grand sourire sur leur visage.

-Ben alors Ulrich, je vois que tu as passé une bonne nuit... Dit Odd en désignant mon t-shirt sur le canapé dans le salon.

-Arrête Odd. J’étais malade. On a rien fait ! Dis-je d’un ton lasse des plaisanteries de Odd.

-Et alors, comment tu te sens? M’interrogea Jérémie en entrant suivis par les autres tandis que je fermais la porte.

-N’en parles pas à Yumi, mais j’ai encore le nez qui saigne. Répondis-je en me plaquant le mouchoir sur le nez.

-C’est rien. C’est une réaction normale. En attendant, fais attention, à qui appartient ce mouchoir ? Il est propre au moins ? Me demanda Jérémie.

-Le mouchoir ? Il est propre oui.... Et... il appartient à... Yumi. Dis-je un sourire aux lèvres.

-Je vois... Me nargua Jérémie.

En haut de l’escalier apparut Yumi. Vêtu pour la premier fois d’un pantacour... noir bien sûr, et de son pull. Elle descendit et sauta dans les bras de Jérémie qui ne comprit rien. Elle lui glissa quelques mots à l’oreille ce qui le fit rougir et Yumi s’installa avec nous sur le canapé. Lorsque je remarquai une légère coupure à sa main droite. Délicatement je la pris dans la mienne et de l’autre main pointait la coupure du doigt. J’étais inquiet et mon ton était devenue un peu trop cassant.

-Tu m’expliques ? Dis-je sèchement.

-NON. Me répondit-elle froidement.

-Tu m’explique à moi ? Demanda timidement Aélita en tirant Yumi dans un coin.

Aélita et Yumi revinrent quelques minutes après. Quand Yumi monta chercher son portable, Aélita en profita pour tout nous expliquer.
Yumi c’était battu avec son frère la semaine d’avant pour une histoire de journal.

-Bon, on y va ! Dit Yumi qui avait remis son habituel pantalon noirs.

Nous nous dirigeâmes en courant vers l’usine et je me rendis, accompagné de Odd, aux scanners. Lorsque j’en ressortis, Odd m’accueillit avec Yumi qui était venue le rejoindre.

-Alors ? Les interrogea-je.

-Ben, d’après Jérémie, t’es ok. Mais...Hésita Odd.

-Mais quoi! Criai-je tandis que Yumi me posait la main sur l’épaule pour me calmer.

-Mais, le virus n’est pas tout à fait détruit. Et si il se remet à proliférer, ba... mais t’inquiète, Jérémie est sur le coup. Il dit que c’est un coup de Xana qui t’as implanté un virus pour que tu ne puisses plus retourner sur Lyoko et pour te tuer. Mais, il va trouver l’anti-virus. J’en suis sûr. Termina Odd.

-Mais j’en ai assez ! Pourquoi c’est toujours à moi qu’on s’attaque ! J’en ai marre ! Hurlai-je en remontant avec l’échelle.

Je sortis de l’usine sans rien dire et m’enfuis en courant. Qu’est ce qui me prenais tout à coup. Pourquoi est ce que j’en voulais autant à mes amis ? Je ne leur en voulais pas vraiment, mais, après tout, si Jérémie n’avait pas rallumé le super-calcuteur, rien de tout ça ne serait arrivé... mais d’un autre côté, grâce à ça, nous avions rencontrés Aélita.





Je me sentais vidé. Tandis que je me promenait le long du fleuve sous plombant l'usine, j'entendis un bruit de pas léger. Il correspondait parfaitement à la démarche de Odd, pourtant lorsque je me retournai, quelle ne fut pas ma surprise de voir Jérémie, se tenant devant moi, soucieux. Il posa une main amicale sur mon épaule.

-Ulrich, je sais que ces temps-ci, c'est pas la joie dans ta vie...Commença t-il calmement.

-C'est clair que non...Soupirai-je, accablé.

-Tu n'iras plus sur Lyoko jusqu'à nouvel ordre, dorénavant. Lança Jérémie avec un regard désolé. On a pas le choix.

-Tu rigoles Einstein?! Hurlai-je en me dégageant brutalement. Si c'est une blague, je te préviens qu'elle est de très mauvais gout.

-Ecoute Ulrich, je suis désolé, mais une autre erreur de ma part pourrait te couter la vie. Avoua t-il. Pour ta sécurité, mieux vaut que tu n'y retournes pas pour l'instant.

Une seule phrase m'était resté. Une autre erreur de ma part...
Ainsi, c'était donc de la faute de Jérémie...C'était à cause de lui que je me retrouvais entre la vie et la mort en ce moment...
Mes doigts se mirent à trembler de rage. Je glissai la droite dans ma poche. Elle rencontra d'ailleur un objet dur et froid. Une lame qui m'entailla la paume. Malgré la vive douleur qui s'en suivi, je ne bronchai pas.

-Einstein, tu mens avoue-le...

-De quoi tu parles, Ulrich? M'interrogea Jérémie, perplexe.

-T'as fait aucune erreur, n'est ce pas...?

-Bon, je ne peux plus te mentir parce que tu es l'un de mes meilleurs amis. Murmura t-il. J'ai voulu tester un programme qui vous rendraient plus forts toi et les autres. Alors je l'ai testé sur toi.

-C'était donc ça cette vitesse inhabituelle...

-Malheureusement, Xana a passé ma barrière de défese et à inséré un virus dans le programme, qui progresserait chaque fois que tu utiliserais le super sprint.

-Ors je l'ai utilisé trois fois. Le coupai-je pensif. Et alors?

-Au bout de trois utilisations, le virus était sensé t'affaiblir et libérer une substance nocive qui te conduirait à une mort...certaine.

-C'est...c'est...Balbutiai-je sous le choc.

-Ta seule chance de survivre est que je trouve un anti-virus. Termina Jérémie avant de s'asseoir par sur le sol. Assieds toi, Ulrich.

-Bon sang...

-Ce que tu dois comprendre maintenant, c'est que le sort de toute notre équipe est entre mes mains et je ne suis pas sûr de pouvoir supporter un tel fardeau. Continua t-il doucement avant de lever les yeux sur moi. A vrai dire, je n'aurais jamais dû vous entraîner dans tout ça...Je me rends compte que vous virtualiser sur Lyoko, c'était jouer à l'apprenti sorcier.

-Tu délires ou quoi Jérém'?!

-Odd est anéanti, Aélita en plein désarroi et Yumi...M'expliqua t-il avec calme.

-Et Yumi ?? Insistai-je en le fixant.

-Elle nage, indifféremment en plein désespoir.

-Tu ne pourrais pas parler Français, juste de temps en temps?! Le grondai-je agacé en l'attrapant par le col de son pull. Je comprends jamais rien à ce que tu dis! Maintenant, si c'est pour que tout le monde souffre...Si Xana veut ma mort, je suis prêt à la lui offrir, mais la seule chose que je ne pourrai accepter serait de voir Yumi pleurer. Maintenant, si tu représentes ma dernière chance de survie, tu vas me faire le plaisir de te bouger Einstein, t'entends?! Tu vas me trouver cet anti-virus, pigé?

-...

-Est ce que t'as entendu ce que je viens de te dire Jérémie...? Hurlai-je en resserrant mon étreinte sur son pull. J'en suis dingue Einstein et tu le sais mieux que moi. Yumi a déjà pleurée trop de fois à cause de ce virus à la con. Je l'aime Jérémie. TU COMPRENDS CA?!

-Hé Ulrich!!! M'interpella une voix fluette. A quoi tu joues Ulrich?! Lâche-le!! Tu vas le tuer, bon sang! Est ce que t'as pété un câble?!

Odd me força à lâcher Jérémie qui tomba lourdement sur le sol. Je lui lançai un regard assasin. Au moment où j'allais l'attraper à nouveau, Odd me bloqua par les épaules, me forçant à rester allonger sur le sol.
Je voyais le ciel gris, derrière lui. Il ne tarderait probablement pas à pleuvoir. Par tous les moyens, je tentai de me dégager, mais Odd me retenait fermement et je refusais de lui faire mal. Finalement, je restai sur le sol. A cause du virus, je m'étais beaucoup affaibli et Odd qui le voyait, en profitait beaucoup. Jérémie, lui, s'était redressé.

-Ecoute Ulrich, je suis désolé, mais...je peux rien faire. Lâcha t-il soudain dans un soupir. Je suis vraiment désolé.

-Einstein, non!! Le gronda Odd. Fermes là!! Je suis en train d'essayer de te sauver la mise et toi tu t'enfonces?!

-Ca sert à rien de lui mentir... Murmura Jérémie.

J'avais une furieuse envie de frapper Jérémie. C'était la première fois qu'une telle colère m'envahissait. En moins de trois secondes, je réussis à me débarrasser de Odd qui se retrouva propulsé à plus d'un mètre de moi. Je me redressai et avançai vers Jérémie d'un pas furibond. A quelques centimètres de son visage, je m'arrêtai. Je ne pu me retenir et assénai un bon coup de poing à celui qui fut autrefois l'un de mes meilleurs amis.
Celui-ci se passa la main sur la joue.

-Einstein, on parle de la vie d'un être humain là. Lui dis-je froidement. C'est pas un jeu. Y a pas de dévirtualisation. Si mes points de vie tombent à zéro, c'est game over pour moi et pour de bon. Pas de dévirtualisation possible et un retour dans le passé n'arrangerait rien du tout. C'était toi qui disait qu'aller sur Lyoko était un moyen de sauver des millions de gens...Là, on te demande même pas d'en sauver 10, mais mais une seule personne. UNE SEULE et tu en es incapable?

-Je t'ai déjà dis que c'était impossible, Ulrich. Répliqua Jérémie en se relevant.

-Et tu abandonnes sans même essayer ...?!

Jérémie se retourna pour découvrir Yumi. Elle avait les yeux si vide tout à coup, que j'en fus en fut dérouté. Elle fronça les sourcils. Aélita était avec elle.
Le temps sembla s'arrêter.

-T'as pas le droit de faire ça, Jérémie. Dit-elle soudain, le visage sans expression. Tu ne peux pas abandonner sans avoir essayé.

-A quoi ça servirait d'essayer puisque je sais que c'est impossible...? Murmura Jérémie.

Yumi avança, accompagnée d'Aélita. Cette dernière attrapa Odd par la main et Yumi m'entraîna avec elle.

-Tu me déçois beaucoup Jérémie. Chuchota t-elle en passant à côté de lui.







Ce dernier ne broncha pas. Il ne semblait même pas avoir entendu la remarque de Yumi.
En passant à côté de lui, je lui assénai un violent coup d'épaule et continuai à marcher. Soudain, je me dégageai de l'étreinte de Yumi pour donner à Jérémie un coup de poing qui lui fit saigner la lèvre. Je l'attrappai par le col de son pull. Odd voulut intervenir, mais Aélita et Yumi l'en empêchèrent.

-Mais il va le tuer! Cria le blondinet. Vous êtes aveugles ou quoi.

-ça suffit Odd. Ordonna Yumi d'une voix sèche. C'est à eux de régler ça. Pas à nous. On a rien à y voir.

-Yumi a raison...Ajouta Aélita tristement. Si Jérémie doit se faire tabasser par Ulrich, je n'interviendrai pas.

-QUOI?! Hurla Odd. Je suis très déçu Aélita. Vraiment, très déçu.

-Espèce d'idiot. Grinça la jeune japonaise en attrappant l'oreille de Odd pour lui chuchoter quelque chose. Si on intervient, alors, rien ne sera réglé, Ulrich haïra Jérémie, ils se sentiront mal tout les deux. Si on les laisse faire, Ulrich donnera peut être à Jérémie le courage de chercher encore.

-Et si ils se mettent à se taper dessus, on fait quoi?

-On laisse faire. Soupira Aélita.

De mon côté, ma rage n'avait plus de limite. Je me déchainait littérallement sur Jérémie.

-Pour la dernière fois Jérémie. Avertis-je à bout de nerfs. Dis moi que tu vas encore chercher.

-Non. Répondit t-il.

-Dis-le! Ordonnai-je en resserrant mon étreinte sur sa gorge.

-Non.

-DIS-LE. Répétai-je plus fort.

-Il...n'en est...pas...question...Murmura Jérémie qui ne pouvait plus respirer.

Mon poing se serra tout seul, plus fort que d'habitude. Je lui en voulais. Je voulais qu'il sache ce qu'était ma douleur, qu'il comprenne ce qu'il m'avait fait. Qu'il meurt pour savoir ce qu'on ressentait. Mes veines étaient maintenant visibles, tout, comme le sang qui y palpitait. Yumi fut la seule à déceler mon mouvement.

-On intervient! Ordonna t-elle soudain à Odd.

C'était trop tard. Ils ne seraient pas assez rapide pour arrêter mon poing. J'allais réussir, j'allais...oui...j'allais tuer Jérémie. A cette pensée, une sorte d'euphorie m'envahit. J'était heureux de savoir qu'il allait gouter à ma douleur, qu'il allait ressentir ma rage pendant que j'exploserais son coeur entre mes mains. Et ça me rendait heureux. Pourtant, quelque chose me retenait. Yumi...Je ne pouvais pas le tuer sous ses yeux...Pas comme ça...J'hésitais...
Ma rage prit le dessus. Mon poing se ressera et au moment ou il allait entrer en contact avec le corps de Jérémie, il s'encastra dans le mur en acier, derrière lui.
On m'entourait. Des mains entouraient mon corps. Ma rage se décuplait encore. Je ne me contrôlais plus. Mes yeux étaient froids. Je venais de râter l'occasion de le tuer...Je venais de râter l'occasion de tuer Jérémie.

-Qui a fait ça ? Grognais-je avant de me retourner. QUI A FAIT CA?!

-Ulrich, s'il te plaît. Murmura t-elle avant de m'enlacer. Je t'en prie, arrête.

-Non...Je...Je ne peux pas...

Tout était confus dans ma tête. Je ne voulais qu'une chose, tuer...tuer...quelqu'un...quelque chose...c'était incontrôlable.
Mon corps se raidit. Mes muscles se contractèrent. Mon regard meurtrier croisa celui de Odd. Il sursauta. Au moment où j'allais l'attrapper, une main m'arrêta.

-S'il te plaît...Sanglota t-elle. S'il te plaît...

Des larmes...Elle pleurait...Yumi pleurait...
Pas ça...Je ne le supportais pas...Pas elle...Pourquoi est ce que je voulais faire ça...Pourquoi tuer...pourquoi...
Soudain, une douleur atroce me lancina le crâne. C'était insupportable. Je me laissai tomber à genoux, sans force. Yumi me tenait toujours, contre elle. Elle pleurait.
Je ne pouvais pas me contrôler...Mon corps ne m'appartenait plus. Et cette douleur qui me clouait au sol...

-Je...Je ne peux pas...Murmurai-je. Je veux...le tuer...

-Non...Chuchota Yumi en me caressant le front. Tu ne dois pas faire ça, Ulrich...Tu ne peux pas tuer Jérémie...

-Si...Je peux...Répondis-je en fermant les yeux. Mais pas toi...tu ne peux pas m'arrêter...

-Si, je peux. Murmura Yumi à son tour.

Soudain, j'aperçus le visage de Jérémie. Ses yeux...ses yeux emprunt d'indifférence...Je ne les supportais pas.
Doucement, je me relevais, malgré cette douleur qui avait pris possession de mon corps. J'avais une chance de réussir...Enfin...J'allais le tuer...
Mon poing se durcit...J'avais à nouveau ce regard meurtrier...Je pris Jérémie par le col de son pull.

-Ulrich...Sanglota à nouveau Yumi.

Je ne pouvais pas...C'était insupportable de la voir comme ça. Je relachai Jérémie. Et avec un cri de rage, mon poing s'encastra à nouveau dans le mur.
D'un pas lent, je me dirigeais vers le monte-charge. Soudain, mon nez se mit à saigner. Une filet de sang coulait au coin de mes lèvres. Je me sentais mal et la douleur augmentait au fur et à mesure. J'appuyai sur le coup de poing rouge. Une dernière fois, je vis Yumi, Aélita, Odd et...Jérémie, puis, plus rien. Seulement un choc atroce sous mon corps. Ma dernière vision fut le sol jaune du monte charge, puis, plus rien.
Lorsque je repris connaissance, j'étais seul dans le laboratoire, adossé à un mur.

-Il est réveillé. Chuchota soudain quelqu'un.

-T'approche pas trop Aélita. Dit Odd que je reconnus à sa voix. Il pourrait...encore se montrer violent.

Une nouvelle vague d'angoisse me saisit. Sans même m'en rendre compte, je m'étais déjà relevé. De l'autre côté de la vitre, Jérémie m'observait. Je ne supportais pas ce regard indifférent. J'allais le frapper, mais mon poing heurta une vitre. Et une intense douleur me parcourut le corps. Il y avait de l'électricité. Je le savais...Pourtant, je voulais Jérémie. Je le voulait suffoquant entre mes mains.












Pourquoi s'obstinait-il à vouloir me tuer. Indirectement, mais tout de même.
Derrière les autres, il souriait. Un sourire vengeur et narquois à la fois. Celui qui faisait que je ne le supportais pas.

-Pourquoi tu fais ça...? Murmurai-je doucement, poings serrés. Pourquoi est ce que tu agis comme ça...?

-Et qu'est ce que je devrais dire de ta réaction...Ulrich? Dit Jérémie en silence, remuant uniquement ses lèvres.

-C'est pas possible...Jérémie n'est pas...Réalisai-je soudain. Alors tu n'es pas Jérémie, pas vrai?

Le blondinet répondit seulement par un discret signe de tête négatif. Alors c'était donc ça...Xana était derrière tout ça depuis le début. Une nouvelle vague de colère m'envahit. Alors depuis le début, Xana était responsable de tout ça. A nouveau, mon poing rencontra la vitre qui m'électrocuta.

-SALETEE!! Hurlai-je à Xana.

Sans comprendre, les autres se tournèrent vers Xana qui en la personne de Jérémie haussa les épaules.

-Si tu voulais ma vie, tu n'avais qu'à me la demander! Continuai-je sombrement. Il n'était pas utilile de la faire souffrir comme ça...

A cette pensée, mon coeur se serra.

-Qu'est ce qu'il raconte?! Demanda Odd, surpris.

-C'est l'un des effets du virus...Le pauvre divague totalement...Soupira Xana en se réinstallant devant son ordinateur. Bon...J'ai trouvé un moyen de sauver Ulrich. Pour ça, vous devez aller sur Lyoko. Tous, sans exception.

-Ca me paraît un peu bizarre quand même...Murmura Aélita, soucieuse.

-Ne te fais pas de soucis Aélita! La rassura le jeune blond. Tu n'as rien à craindre. Quoi qu'il arrive sur Lyoko, tu es en sécurité. Les autres sont là pour te protéger.

Jérémie me fixa un nouvelle fois. Non...Ce n'était pas possible... Il allait les tuer...Tous...Et aucun ne se méfiait. Il fallait à tout prix que j'agisse. Je trouvai la force de me relever.

-N'y allez pas! C'est un piège! Hurlai-je. Ce n'est pas Jérémie. C'est Xana!

-Tu devrais te calmer Ulrich...Opina Odd en me souriant gentiment. Tu as besoin de repos.

-Mais tu ne comprends pas!! M'époummonai-je. Si tu vas sur Lyoko, il te tuera!

-Mais non! Tenta de me rassurer mon ami. On y va juste pour te sauver!

Il ne comprenait pas...évidemment qu'il ne comprenait pas...Aucun d'eux ne comprendrait. Et je n'avais plus le temps d'agir... Il fallait à tout prix que je réussisse à déjouer les plans de Xana. Mais c'était trop tard...Ils étaient déjà tous sur Lyoko...Je ne pouvais plus rien faire. Et cette barrière qui m'emprisonnait... Je l'examinai attentivement. Elle n'était constituée que de plusieurs petits câbles électriques. Si je frappais plusieurs fois au bon endroit, j'arriverais sans doute à me libérer. Pas sans mal, mais j'y arriverais tout de même.
J'attendis que Xana ait le dos tourné et commençai à balancer des coups de pieds sur la barrière. Jérémie se retourna et me ricana au nez.

-C'est inutile Ulrich...Soupira t-il. Complètement inutile...

-Que tu dis...Marmonnai-je en continuant à m'acharner sur la barrière.

Chacun des coups que je portais déchirait un câble, mais je me recevais tout de même une décharge électrique. A force d'acharnement, je réussis à faire une brèche dans la barrière et pus ainsi me glisser à l'extérieur. Xana ne riait plus.

-Ca ne t'amuse plus? Lui lançai-je sur un ton de défi.

-C'est trop tard Ulrich...Me dit-il simplement. Il ne me reste plus qu'à appuyer sur "entrée" et le sort de tes amis sera scellé. Cependant, je te fais une proposition...

-Laquelle?

-Offre moi ta vie et je laisserai la vie sauve à tes amis et y compris à ta chère geisha. Grinça Xana avec sourire cynique.

-Comment avoir confiance en une pourriture de ton espèce...? Sussurai-je. Ramène les d'abord et ensuite, on verra.

A ma grande surprise, Xana s'exécuta. Puis, il se tourna à nouveau vers moi. Après quelques minutes, les autres apparurent aux portes du monte-charge.

-Tu n'as pas le choix Ulrich...Murmura Jérémie. Tu mourras de toute façon, dans les deux cas.

-Jérémie, qu'est ce qui se passe?! Demanda soudainement Aélita, inquiète. On a été dévirtualisés.

-Rejoins moi Ulrich...C'est ta seule chance de les sauver...Reprit Xana.

-Aélita, recule. Ce n'est pas Jérémie! Intervînt Odd. Ulrich avait raison...C'est Xana!

Je regardai tour à tour mes amis. D'abord Odd, puis Aélita, Jérémie lui même, puis Yumi. Tous m'observaient, guettant la moindre de mes réactions.

-Tu n'as pas le choix Ulrich. Il est déjà trop tard. Continua Xana. Tu es coincé. Tu as perdu. Si tu refuses mon offre, non seulement tu mourras, mais en plus, je m'arrangerai pour tuer tes amis...J'en ai déjà un sous la main d'ailleurs...Ce bon vieux Jérémie Belpois...(Il ricana) Maintenant, si tu acceptes, tu mourras peut-être, mais tes amis seront saufs!

-Ne fais pas ça, Ulrich!! Me supplia Odd.

-On trouvera une autre solution! Ajouta Aélita.

-Il n'y en a pas. Leur dis-je sèchement. On est tous bloqués.

-Yumi! Fais quelque chose! Cria Odd à la jeune japonaise qui restait muette.

-Quoi qu'il fasse, il saura prendre la bonne décision...J'ai confiance en toi Ulrich.

Il ne me restait plus qu'à choisir...Et quel choix! ...mourir, ou mourir...Un vrai dilemme. Si j'acceptais de céder ma vie à Xana, je sauverais mes amis...Mais si je refusais...Ils y passeraient tous un à un...A commencer par Jérémie...Mais quel choix était le bon...
Yumi me fixait. Elle attendait une réponse, un geste, un signe de ma part...Mais rien ne venait...J'allais mourir sans lui avoir dis combien je l'aimais...Sans lui avoir dis combien je tenais à elle...qu'elle était tout pour moi...Je m'en irais sans rien lui avoir dis de tout ça...Rien du tout.
Et puis après tout, s'il n'y avait, ne serait-ce qu'une chance de les protéger contre Xana...Cela valait peut être le coup de tout tenter.

-C'est d'accord. J'accepte.

-QUOI?! TU PERDS LA TÊTE OU QUOI?! Me cria Odd, désemparée.

Xana se mit à ricaner. D'abord cela débuta par un gloussement, puis il rit vraiment...a gorge déployée. Il ne savait pas ce qui l'attendait...Je n'allais pas me laisser vaincre aussi facilement. Jérémie s'approcha. Une langue de fumée noire quitta son corps. Deux yeux rouges y apparurent, ainsi qu'un sourire de requin.
Aélita et Yumi étaient paralysées. Alors c'était lui Xana...

-Désormais, Ulrich Stern, ton corps est mien.

Une intense douleur me parcourut le corps. Mais après quelques secondes, rien n'avait changé. Malgré tout...Je le sentais...Il était là...En moi...Prisonnier de mon corps pour au minimum 24h00...J'avisai les fils électriques de la barrière...Mais je ne parvins pas à m'en approcher.

-Ulrich, ça va? Me demanda mon ami.

-Ca va.

Je ne reconnaissais plus ma propre voix. Je ne savais plus...Il s'emparait de moi...S'attaquant à mes souvenirs, les rongeant uns à uns...Je perdais toute notion du temps...Cependant, dans un dernier effort, je tournai la tête vers Yumi. Elle me regardait...Et son regard me le disait...Oui... Elle m'aimait...Elle m'aimait plus qu'un simple ami...Beaucoup plus... Une larme coula sur sa joue...Lentement, je me dirigeai vers les câbles électrique. Odd et Aélita voulurent m'empoigner. Mes désormais, je possédais les pouvoirs de Xana...Je les possédais de la même façon que lui me possédait...Je les repoussais violemment d'un simple geste de la main.

-Non. Dis-je simplement.

Je pris le câble électrique et ce que j'attendis se produit. Une secousse, un intense choc, une indéfinie douleur...Et l'obscurité s'installa. Je ne vis plus rien, jusqu'à ce que je sache que je sache qu'elle était à mes côtés. Je me laissai tomber dans le gouffre sans fond qui s'ouvrait à moi...


FIN