Histoire : Trois minutes

Écrite par Tchoucky le 18 janvier 2005 (13450 mots)

Dernière édition le 23 juin 2005

C'est toujours dans ces moments-là que le ciel décide de se mettre à pleuvoir. C'est typique. Même quasi inévitable. On a beau se dire que c'est pas vrai, que ça fait trop cliché, n'empêche, il pleut quand même. Faut croire que le ciel s'en fiche des clichés.
Le pire, c'est que ce n'est jamais de la vrai pluie. Juste un crachin, une bruine fine, pas suffisante pour mouiller, juste de quoi déprimer. Pas un orage, non, pas un orage, un orage, ce serait trop beau, ça hurlerait, ça gémirait, et on pourrait s'y abandonner à son désespoir.
Mais non. Pas d'orage, juste cette bête pluie ridicule, sous laquelle on a l'air bête et ridicule, et malheureux...
Retourne-toi. S'il te plait, retourne-toi. Retourne-toi et j'oublie tout, c'est promis.
Mais elle garde le dos tourné. Et plus elle s'éloigne, plus c'est évident que c'est irrémédiable. Qu'on ne reviendra pas sur ce qui a été dit.
"C'est mieux comme ça.
_ Oui, tu as raison, c'est mieux.
Quelle idiotie d'avoir dit une bêtise pareille ! Non, ce n'est pas mieux comme ça ! C'est même pas supportable du tout, comme ça ! Il va falloir continuer sans elle, la croiser, la voir tous les jours, et ne plus rien attendre, ne plus rien espérer, ne plus croire en rien, parce qu'elle sera là, toujours là, mais désormais sans lui.
Elle s'éloigne lentement, à petit pas, les poings serrés sur son sac.
Rappelle-moi ! Rappelle-moi, et j'oublie tout, c'est promis. Dis mon nom. Je me retourne, et je retire tout. Je veux pas qu'on se quitte, non ! Non ! Ulrich, je t'en supplie, rappelle-moi !
Pas un son, pas un appel. Non, c'est impossible, il faut qu'elle se retourne !
Il est déjà reparti.
Fini, c'est fini.

_ Tiens, Jérémie, comme promis !
Fière comme la fille d'Artaban, Millie vient de surgir de derrière l'escalier sur lequel est assis le petit génie à la tête ronde. Celui-ci n'a que le temps de refermer son ordinateur portable avant de se tourner vers la fillette, souriante, qui lui tends un CD.
_ C'est... C'est votre interview ?
_ Oui. Merci, surtout, pour ton aide. La responsable du salon a été, je cite, "stupéfaite de la pertinence de nos questions".
_ Oh, moi, je n'ai rien fait. Juste vous souffler quelques questions. Obtenir un entretien avec la responsable du salon mondial de l'electronnique, c'est un coup de maître !
_ Je n'ai rien fait non plus. C'est le proviseur qui connait quelqu'un... On allait pas manquer un scoop pareil !
_ Merci pour la copie, en tout cas. Je vais la lire immédiatement.
Millie s'éloigne, souriante, avec l'allure gaie de quelqu'un qui a réussi à relever un véritable défi.
Une fois qu'il est bien sure qu'elle est partie, et bien hors de vue, Jérémie rouvre son ordianateur portable, pianote, et rétablie la connection à internet.
_ Aelita ? T'es toujours en ligne ?
Un bref grésillement. Sur l'écran, le mignon et fin visage de l'humanoide aux cheveux rose apparaît, inquiet.
_ Jérémie ? Que se passe-t-il ?
_ Ce n'est rien. J'ai du couper la communication, quelqu'un venait me parler.
Les traits de l'humanoide se détendent.
_ J'ai cru à une attaque de Xana, un instant. Je m'apprêtait à sortir pour voir s'il y avait des pulsations.
Sa voix trahit l'angoisse qui l'a saisie un moment, sans qu'elle s'en rende compte.
_ Ce n'était rien, Aelita. fait Jérémie en rougissant légèrement.
Il ne trouve rien de plus à dire. Il ne peut tout de même pas lui dire à quel point cet air angoissé le touche, ce serait bête. Il enchaîne abruptement, pour dissimuler sa gène.
_Dis, je viens de recevoir les informations dont tu as besoin. Tu sais, à propos de ce salon d'exposition, dont je t'ai déjà parlé. Je te les envoie tout de suite après les cours.
Aelita sourit. Oui, elle se rappelle, ils en ont parlé hier.
_ Merci, Jérémie. Je vais les examiner.
Une première sonnerie stridente annonce l'ouverture des porte aux externes. Jérémie soupire. On a beau être occupé à sauver le monde, la scolarité n'attends pas.
_ Je suis désolé, Aelita, mais je dois y aller. A toute à l'heure ! A toute à l'heure.
_ A tout à l'heure, Jérémie.
Jérémie referme l'ordinateur et le range dans son cartable. Penché au dessus de la rampe, quelques marches au-dessus de lui, un petit blondinet à la coupe de cheveux excentrique émet un ricannement.
_ Qu'est-ce que tu as, Odd ? Demande Jérémie avec humeur.
_ Rien. Vous me faites rire, tous les deux. Si j'étais Xana, et que je voulais détruire le monde, je choisirais la facilité. Je détournerai un train transportant des produit chimique ou je ferais couler un pétrolier. Mais je crois pas que je chercherai à m'emparer des dernières nouveautés de l'électro-ménager pour les transformer en machines de guerre.
Le petit génie a un sourire amer.
_ Moi, si j'étais Jérémie et que j'étais chargé de protéger le monde d'un supercalculateur psychopathe, je ne laisserai pas un salon mondial de l'électronnique s'installer près de chez moi sans m'assurer qu'il est blindé contre toute forme de piratage.
_ Ok. Bon, en attendant, tu prévois pour quand la prochaine visite de Aelita sur terre ?
Jérémie soupire. Il lui semble que ça fait des sciècle qu'Aelita est venu, et il a très envie de la voir, mais...
_ C'est compliqué en ce moment. Entre les cours, l'anti-virus à trouver, et "ça" qui se prépare, on a plus le temps d'organiser quelque chose.
Désireux de détourner la conversation, il ajoute :
_ Où est Ulrich ? Il n'est pas avec toi ?
Odd perds un instant son air rieur, pour un air sérieux, chose rare chez lui, et symptome d'événement inquiétant.
_ Ulrich ? Je ne sais pas. Je n'ai aucune idée d'où il est. Il s'est levé très tôt ce matin, sans me réveiller, et je l'ai pas encore croisé. Talia m'a dit qu'il n'a pas été prendre son petit déjeuner, et qu'il traîne tous seul dans le parc. Mais j'ai pas réussi à le trouver, quand je les cherché. J'ai l'impression qu'il m'évite. Je veux bien que l'orage d'hier l'ai mis de mauvais poil, mais là... Ah tiens ! Le voilà. Ouh, il a vraiment l'air mal.
Jérémie se retourne vers la porte d'entrée du bâtiment, en suivant le regard de son ami. Un jeune garçon à l'allure athlétique vient en effet de pénétrer dans l'ombre du hall. Ses traits sont tirés, et son allure maussade. Il marche comme un somnambule, en regardant ses chaussure. En appercevant ses amis, il tente de passer devant en faisant mine de ne pas les voir, mais ceux-ci viennent à sa rencontre, lui barrant la route.
_ He bien vieux, on s'est levé avec les poules, ce matin ? Claironne joyeusement Odd.
_ Oui, je n'arrivais pas à dormir. Réponds l'intéressé, d'un ton qui coupe court à tout commentaire.
L'attitude d'Ulrich jette un froid. Les deux autre garçons se regardent, interdit, sans trop savoir quelle conduite adopter. Jérémie hausse un sourcil.
_ Des soucis, Ulrich ?
_ Pas envie d'en parler. Faites pas attention. Ca va passer tout seul. Bon, autant se bouger, si on veux pas être en retard au cours. Il prends la direction de la salle de physique. Ses deux compagnons le suivent.
_ Tu te servira du cours de physique pour rattraper le retard de sommeil, plaisante Odd, dans l'espoir d'atténuer la tension qui s'est insinuée entre eux. Autant être reposé si nous devons être attaqués par une armée de grille-pain volants.
La plaisanterie ne fait pas réagir Ulrich, par contre Jérémie, lui, jette un regard menaçant en direction du blagueur. Mais avant qu'il ai pu répliquer de manière cinglante, une jeune fille asiatique apparaît au bout du couloir et les rejoint. En l'apercevant, Ulrich s'arrête de marcher, si brusquement que Odd, qui était derrière lui, manque de lui rentrer dedans.
Yumi respire avec difficulté. En bonne japonaise, elle est bien décidée à ne rien montrer. Ni de la nuit qu'elle à passé à pleurer. Ni de l'effort que ça lui coute de ne pas se mettre à hurler, à frapper sur tout ce qui lui tompe sous la main. Elle marche au bord d'un gouffre, sans savoir combien de temps elle gardera l'équilibre et s'empêchera d'y tomber.
_ Salut, les garçons. Excusez-moi, je me suis mise bêtement en retard, et je n'ai pas beaucoup de temps pour parler. Tout va bien de votre côté ?
Odd et Jérémie ressentent à voir arriver Yumi un certain soulagement. Chacun pour des raison différentes, évidémment.
_ Salut, Yumi, dit Odd. Tu tombe à pic, Jérémie était sur le point de m'assassiner.
_ Salut, Yumi, rajoute Jérémie. Ca y est, Millie nous a obtenu les renseignement dont nous avons besoin. Si Xana a la possibilité de diriger une attaque contre le salon de l'électronnique, nous le saurons.
Yumi sourit et lentement, son regard se dirige vers Ulrich et s'y attarde. S'y attarde un peu trop longtemps. C'est idiot. Qu'espère-t-elle ? Il n'y a plus rien à espérer.
_ Salut, Ulrich.
_ Salut Yumi, répond l'autre, exactement sur le même ton qu'elle.
Jérémie et Odd, s'interrompent brusquement, chacun dans son discours respectif. Même en faisant exprès, même en fermant les yeux, impossible de ne pas voir. Impossible de ne pas remarquer le ton courtois, conventionnel, avec lesquels ces deux là se sont salués.
Et, après avoir remarqué cela, impossible de ne pas voir que Yumi a les traits tout aussi tirés qu'Ulrich. Impossible de ne pas voir ce qu'il peut y avoir de détresse dans le regard qu'ils échangent.
Les deux jeunes gens restent un instant à se dévisager, sans mots dire... Chacun semble attendre que l'autre dise un mot, fasse un geste. Mais aucun des deux ne parle, aucun des deux ne bouge.
Yumi fini par tourner le dos.
_ Il faut que j'y aille. On se revoit à la récré.
Elle s'éloigne avec brusquerie, comme on fuit.
Ulrich ramasse son sac et se tourne vers ses deux compagnons.
_ Faut qu'on y aille aussi, si on veut pas être en retard.
Il se dirige vers la salle de cour sans les attendre. Ni Jérémie, ni Odd n'ont bougés. Ils se regardent impressionnés.
_ Une dispute ? murmure Odd.
_ Pas cette fois-ci. Cette fois-ci, ça a l'air beaucoup plus grave.
_ Tu crois qu'ils ont rompus ?
_ Je n'en sais rien, et de toute façon, ça ne nous regarde pas. On n'a pas à s'en méler, Odd.
Le blondinet fait une moue dubitative, mais Jérémie s'est déjà éloigné pour rejoindre Ulrich.
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Assise en tailleur sur le sol de la tour, au coeur du monde virtuel de Lyoko, Aelita examine les informations qui lui ont été transmise par Jérémie à la pause de Midi.
-Si j'étais toi, Xana, par où essayerais-je de passer, pour pénétrer dans ce système ?
Plusieurs réponse s'offrent à elles. Elle les examine une par une. Elle se concentre de toute son âme. Jérémie compte sur elle. Jérémie... Il y a si longtemps qu'elle n'a pas senti cette sensation étrange, la main de Jérémie dans la sienne. Comme elle aurait besoin de la sentir à nouveau, cette sensation, plutôt que d'être enfermée sur ce Lyoko sans air, sans poid... Pourquoi est-ce que ça fait si mal, de ne pas avoir ce qu'elle veut ? Pourquoi a-t-elle peur, aussi ?
Elle a peur parce qu'elle sait que Xana peut la détruire à tout moment, ou qu'il peut détruire Jérémie, et que peut-être plus jamais il ne seront ensemble, peut-être plus jamais ils ne se tiendrons la mains, comme c'était si agréable de le faire, la dernière fois qu'elle est venue sur terre ?
Elle examine cette peur sous tous les angle, en cherchant le but final, mais, n'y trouvant aucun message qu'elle ne sache déjà, elle doit bien constater que c'est une peur stérile, qui ne la mène nulle part. A-t-elle bien compris ce que signifiait la peur ? Pourquoi ne trouve-t-elle pas la clef que cette peur devrait contenir ?
Elle finit par renoncer, et retourne à son étude. Le résault du salon présente des faiblesse. Il est commode à pirater.
_ J'emprunterait ce chemin là en priorité, bien sûr. Et si j'échouai par la, je retenterai par Ici.
Un écran hologramique apparaît devant elle. Elle effectue quelque manipulation, renforce les sécurité qu'elle peu trouver. Dur a faire, sans se faire repérer... Elle contourne firewall et autre obstacle, pour en dresser d'autre, plus solide, et invisible à ceux qui tavaille sur ces ordinateurs.
_ Voilà. Il faudra déjà que tu parvienne à franchir les obstacles que je mets sur ton chemin. Et je compte en mettre beaucoup, Xana, beaucoup.
Un léger sourire de fierté naît sur ses lèvre, tandis qu'elle continue à verrouiller tous les accès qu'elle a trouvé. Pour une fois, elle n'est pas celle qui fuit, pas celle qu'on défends, mais celle qui défend.
"Jérémie sera content de moi" Pense-t-elle.
Elle examine son travail presque accomplit avec un oeil appréciateur. Parfait. Mais innachevé encore.
Une dernière manoeuvre devrait prendre un peu plus de temps... Elle la fera ce soir.
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C'est le tintamarre dans la cafétéria. Attablés et pleins d'énergie, les collègiens devisent joyeusement, et s'amusent à faire courir Jim en chahutant. Mais à la table où nos amis ont l'habitude de s'assoir, l'ambiance est lourde. Ulrich et Yumi s'obstinent à regarder leurs assiette et à manger sans rien dire, tandis que Odd soliloque pour dissimuler le malaise, et donner l'air que c'est un jour comme les autres. Jérémie, qui s'était éclypsé à la fin du cours les rejoint, son plateau à la main. Il lui faut moins de trois microsecondes pour tout voir, Ulrich et Yumi fermés et silencieux, et le regard désespéré de Odd, qui pourrait approximativement se traduire par : "Houston, on a un problème !"
Inspirant à fond, il s'avance, tire sa chaise, et pose bruyamment le plateau sur la table.
_ Bon, Aelita est en train de renforcer le système de sécurité du salon par des méthodes personnelle.
Yumi, à qui il est vraissemblablement plus facile qu'à Ulrich de donner l'air de s'intéresser à ce qui se dit autour d'elle, relève les yeux.
_ Ce sera efficace ?
_ En principe, oui, mais vous connaissez Xana.
Le petit génie soupire. Même avec un Q I exceptionnel, il y a des moment ou on a le sentiment de ne pas pouvoir tout gérer, tout contrôler.
_ Est-ce que tu serais plus rassuré, demande Yumi, si l'un de nous était présent le jour de l'inauguration ?
_ Sans doute, mais...
_ Sissi y va, continue la jeune fille, elle y va avec son père.
Elle a dit cela sur un ton neutre, comme si elle disait que la cuisine de la cafétéria ne s'améliore pas, ou qu'il fait meilleur aujourd'hui. Mais le silence est tombé sur la table. Un silence lourd. Très lourd. Glacés, Odd et Jérémie restent bouche bée.
Ulrich relève la tête et la regarde dans les yeux. C'est la première fois depuis hier. Depuis ce moment, sous la pluie, où ils ont décidé de... Elle garde un visage impénétrable, plus impénétrable qu'un masque de No.
_ Je vais lui demander immédiatement si je peux l'accompagner, répond-il.
Un soupçon de fierté l'innonde. Sa voix a été ferme, et il n'a pas tremblé. Mais avant qu'il est une le temps de s'en réjouir, la voix de Yumi ajoute :
_ Prend ton plateau, elle va sans doute préférer que tu reste avec elle en guise de bonne foi.
Le visage tout aussi impénétrable qu'elle, Ulrich hoche la tête, ramasse son plateau et s'éloigne. Stupéfaits et dépassé, Odd et Jérémie le regarde s'éloigner, puis se tournent vers Yumi, qui contemple son assiette encore à moitié pleine comme s'il s'agissait d'une équation mathématique impossible à résoudre.
_ Ecoutez, les garçons, en fait... Je crois que je vais y aller maintenant. J'ai du travail que je n'ai pas terminé, et ça me tracasse.
Un peu brusquement, elle se lève, ramasse son plateau et se dirige vers la sorti du réfectoire, sans un regard pour la table ou Sissi, rayonnante, vient de faire assoir Ulrich sous l'oeil maussade d'Hervé.
Restés seuls, ses deux amis se taisent un instant, incapable de trouver comment réagir. C'est Odd qui finit par briser le silence.
_ Jérémie ! On ne va quand même pas les laisser comme ça !
_ Et qu'est-ce qu'on peut faire ? Ce sont leurs affaires, il me semble ! Ca ne nous regarde pas !
_ Oh si, ça nous regarde ! Qu'est-ce qu'on fait, si Xana attaque maintenant ?
_ Si Xana attaque... Hé bien, tu es toujours là, non ?
Odd s'efforce de faire un sourire, et de trouver une blague... Mais il n'y parvient pas.
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Yumi court maintenant, elle court sans s'arrêter dans le parc. Tant pis si on la voit. Elle ne sait pas où elle va. Tout ce qu'elle sait, c'est que si elle s'arrête de courir, elle va devenir folle. Il y a vingt-quatre heure, tout était encore normal. Il y a vingt-quatre heure, rien n'aurait laissé supposer qu'elle serait là, à courir, à courir pour ne pas pleurer, pour ne pas hurler.
Il n'est plus là. C'est comme si on lui avait arraché une partie du corps. Il n'est plus la et n'y sera jamais plus. Cette absence prend toute la place. Pourquoi a-t-il fallu qu'elle dise que ça valait mieux ainsi ? Et pourquoi a-t-il fallu qu'il l'approuve ?
Trop tard pour les regrets. C'est fini, à présent. C'est définitivement fini.
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Anais Maillet, responsable du salon mondial de l'electronnique observe le jeune japonais, qui, accroupit devant elle, bricole un à un chacuns des appareils exposés dans le salon. Il est séduisant. Mais ce qu'il fait n'en est pas moins inquiétant.
_ Monsieur Onago, pourriez vous m'expliquer encore une fois à quoi sert cette puce que vous installez sur tous les exposants ?
_ Mais bien entendu, avec grand plaisir. Voyez vous, grâce à ce processeur, tous les appareils électronique qui sont dans ce salon pourront être télécommandé à partir de mon simple ordinateur portable.
Il parle bien, et sa voix est très agréable. Il explique les chose simplement, sans user de formule prétentieuse.
Anaïs, ma vieille, c'est tout sauf le moment de tomber amoureuse. Ce qui se passe devant tes yeux est peut-être la plus belle bourde de ta carrière.
_ Monsieur Onago...
_ Appelez-moi Akira, je vous en prie.
_ Akira, cela signifie-t-il que tout ces appareils seront mis hors d'usage si votre ordinateur connais des disfonctionnement ?
_ Non, bien entendu. On pourras se servir de mon ordinateur pour transmettre des ordres à distances aux dits appareils, mais ils ne seront en rien dépendant de son bon fonctionnement.
Il sourit... Seigneur, cet homme a le plus beau sourire du monde !
_ Ne vous faites pas de souci, Anaïs. Notre technologie est une technologie sûre. Rien ne perturbera le bon déroulement de votre salon.
C'est si bien dit qu'elle pourrais presque le croire, mais elle ne se sent pas rassurer. Quelque chose la mets en garde, comme un secret instinct.
Un signal étrange, différent du reste. Ca ne vient pas du système de sécurité. Un simple PC isolé.Un nouveau logiciel. Y pénétrer est un jeu d'enfant. une puce électronnique, qui permet de commander tous les appareil du salon. Xana enregistre les données, et attend le moment ou il pourra s'en servir.
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Dans la salle de physique un silence pesant s'est fait soudain.
_ Monsieur Stern ? Pourriez-vous répéter ce que je viens de dire ?
_ Heu...
Ulrich émerge. La voix de madame Hertz semble lui parvenir à travers un brouillard. Elle paraît mécontente. Tous les regard de la classe sont tourné vers lui. Avec une palette d'émotion différente. Compassion, moquerie. Peu lui importe au fond.
Une fois, juste une fois, est-ce que cette femme ne pourrait pas l'oublier ? Aujourd'hui, est-ce qu'il ne mérite pas d'être épargné ? Avec effort, il fouille dans sa mémoire auditive, dans l'espoir de retrouver les derniers mots qu'elle a prononcé.
_ Trois minutes, m'dame.
_ Bien, Monsieur Stern. Mais que signifie ces trois minutes ? Vous en souvenez-vous ?
_ Heu...
Il ne cherche pas plus loin. Etre puni, collé, quelle importance, maintenant? Avec qui les aurait-il passé autrement, les heure qu'il passera en colle ?
_ Je m'en doutait. Monsieur Stern, tournez la page de votre livre de Biologie, nous avons changé de leçon, nous étudions maintenant le système cardio vasculaire. Trois minute, c'est le temps durant lequel un patient peu rester cliniquement mort avant que les médecins ne fassent repartir son coeur. Au dela, le manque d'irrigation du cerveau entraînerait des lésions irréversibles.
Elle se tourne vers le tableau et continue à débiter son cour avec la voix sèche et monotone qui lui est habituelle. Les autres élèves retournent à leur feuilles de note. Certains, des filles surtout, s'attardent sur le visage éteint d'Ulrich, et murmure. On le connait sombre, réservé, mais on ne la jamais vu comme ça.
Trois minute. Le temps qu'un coeur peut rester arrêté. Trois minutes seulement. Trois jours. Trois semaine. Trois ans. Combien de temps restera-t-il arrêté, son coeur à lui ? Est-ce qu'un coeur fini par se remettre à battre, s'il reste arrêté au dela de trois minutes ?
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Le hall d'exposition est silencieux, vaste, et froid. Rien ne laisse deviner l'agitation qui règnera entre les stands placés en rang organisé, d'ici trois jours. Anaïs Maillet, son téléphone portable, arpente les allée encore déserte. Autour d'elle, a la lueur de sa lampe, les ombres danse autour d'un tas d'engins bizarres, nouveaux, le dernier cri en matière d'électronnique. Rien de ce qui est là ne sera sur le marché avant quelques années. Beaucoup des prototypes exposés serait considérés par l'homme de la rue comme appartenant à l'univers de la science fiction. Ils sont pourtant bien là, devant elle, ammené exprès des quatres coins du globes pour le grand salon mondial de l'électronnique.
Elle observe ces appareils dont elle n'est même pas en mesure de deviner l'utilité et reprend son portable.
_ Je suis contre, Guillaume.
_ Je me doutais bien que tu le serais, répond la voix de son interlocuteur. Mais c'est trop tard. Le patron a déjà donné son accord aux japonnais. Je te rappelle que c'est quand même d'eux que viennent la plupart de nos sous.
_ Je sais, Guillaume, je sais.
Elle balaie de sa lampe le couloir qui lui fait face et soupire.
_ Je suis chargée de m'assurer que le salon se déroule dans les meilleures conditions, et sans aucune annicroche. L'idée d'installer une puce dans chacuns de ces engins pour montrer que tous peuvent être contrôlés par un seul logiciel, ça me rends nerveuse, tu vois.
_ Pas tous ! Seulement ceux dont les propriétaires donnerons leurs accord.
_ Ils ont tous donné leur accord, Guillaume. Ils n'ont pas le choix. Le Japonnais est une personnalité trop puissante sur le marché pour qu'on lui résiste.
Elle respire à fond pour ne pas s'enerver. Ce n'est pas sa faute, il n'y est pour rien.
_ Suppose que le logiciel beugue, Guillaume. Tous les appareils deviendront incontrôlables. Et il n'y a pas que des calculatrices, parmis les exposants.
_ Je sais.
_ Ne peut-on au moins ne pas mettre de puce au prototype auquel je pense ?
_ Je regrette, mais c'est impossible. Cela signifierait que nous ne faisons pas confiance au japonnais. Et nous ne pouvons pas nous permettre de heurter sa susceptibilité.
_ Bon sang, Guillaume !
_ Je sais. Je suis désolée, Anaïs. Nous avons les mains liées.
Les mains liées. Elle soupire encore. Elle balaie encore une fois les alentours du faisceau de sa torche et s'arrête sur un objet imposant qui lui fait face. Les mains liées. Elle le sait. Mais ça ne l'aide pas à se sentir moins mal à l'aise.
Il est très tard, à présent. Ca fait plusieurs jours qu'Anaïs rentre tard chez elle. Trop de chose à régler à la dernière minute. Elle range son téléphone portable.
_ Jérome, je m'en vais ! Lance-t-elle, au jeune gardien de nuit qui fait sa ronde, une lampe de poche à la main, au milieux des couloir déserts.
_ Bonne soirée, mademoiselle Maillet. réponds le jeune homme, poliment.
Il a pris l'habitude, depuis quelque jour, de la voir errer seule dans le salon la nuit, cette grande femme blonde en tailleurs clairs, au cheveux toujours bien coiffés, au maquillage toujours frais, même après une journée de labeur, et pratiquement toujours en train de téléphoner.
Anaïs Maillet est le type même du clicher de la femme active. Il s'en amuse, son service terminé, n'hésitant pas à rapporter à ses amis des annecdote concernant la "Dame Blanche" qui hante le hall d'exposition.
Anaïs descend dans la rue, et rejoint sa voiture. Elle fouille dans sa poche et constate l'absence de ses clef. Oui, bien sur, elle a vidé des poches pour trouver un papier tout à l'heure. Soupirant de se contre temps, elle retourne dans le bâtiment, et emprunte un escalier.
Les bureaux sont vide à cet heure-ci, et les lumières sont éteintes. Il ne faut pas faire trois pas à Anaïs pour constater que quelque chose n'est pas normal.
Un des ordinateurs est resté allumé. Pourtant, elle jurerait que tout était éteint quand elle à quitté la pièce.
_ Il y a quelqu'un ?
La pièce est vide. Nulle part où un éventuel visiteur de nuit aurait pu se cacher, nulle part par où il aurait pu s'enfuir.
Lentement, très lentement, Anaïs s'approche de l'ordinateur en activité. Sur l'écrans, tous les dossiers ayant traits à l'exposition s'ouvrent et se ferment. En haut, à droite, une fenêtre, dans laquelle apparaît un visage numérique, une jeune fille aux cheveux roses...
_ Bon sang ! On est piraté, j'y crois pas !
La jeune femme se précipite sur le clavier, et tente par tous les moyens de verrouiller les fichier. Sur l'écran, le visage numérique semble réagir. Il équarquille les yeux dans une expression de stupeur et de terreur, mais Anaïs n'y prends pas garde, elle continue son travail de verrouillage.
Une bourdonnement. Et soudain, tout disparait. Visage, icones, fenêtre... L'écran devient noir, profondément noir, et se met à afficher une série de signes, spirales, cryptogrames etranges, lumineux, défilant à toute vitesse, se courbant, virant, tournant, comme un nid de serpents en train de danser... Malgré elle, Anaïs sent ces signaux envahir son esprit. "Non... Il ne faut pas... Eteindre... Eteindre l'ordinateur..." Elle tente de lever la main vers l'interrupteur, mais ses membre sont lourds et une irrépressible torpeur s'emparer d'elle... "Je ne dois pas... Je..."

_ Mademoiselle Maillet ? Mademoiselle Maillet, réveillez vous !
Elle ouvre les yeux, constate qu'elle est assise devant un ordinateur, dans le bureau, un visage pâle, des lunettes, des cheveux très noir _ le gardien de nuit _ est penché sur elle.
_ Jérome ? Que...
_ Je vous ai trouvé endormie sur le clavier. Vous m'aviez dit que vous partiez, mais en montant ici, je vous ai trouvée.
_ Je... Je me rappelle d'être remontée cherché mes clef... Et je ne me souviens plus de rien !
Elle regarde l'écran devant lequel elle était. Il est éteint. Pourquoi s'est elle installée à ce poste ? Impossible de s'en souvenir.
Le jeune gardien de nuit est surpris. Il n'a pas l'habitude de voir cette femme si désemparé, si vulnérable. Il l'aide à se relever, et lui parle d'une voix douce.
_ C'est le surmenage, Mademoiselle Maillet, rien d'autre que le surmenage. Ne prenez pas votre voiture ce soir. Je vais vous appeler un taxi.
Un peu rassénéré par ces attention, plus que par les mots qu'il prononce, Anaïs reprends peu à peu ses esprits.
_ Vous avez raison, Jérome. Attendez, je vous donne un numéro, c'est celui d'une ami, elle viendra me chercher.
Elle prends un papier sur le bureau, griffonne dessus, et le tends au gardien qui le prends et éclate de rire.
_ Décidément, vous êtes fatiguée. Vous n'avez pas écrit de chiffre, juste un mot.
_ Pardon ? Fait la jeune femme en reprenant le papier. En effet. Attendez, je vous réécrit le vrai numéro, cette fois.
Tout en recopiant, Anaïs relit le mot qu'elle a écrit malgré elle.
_ Lyoko ? Je ne sais pas pourquoi j'ai écrit ça. Je ne sais même pas ce que ça veux dire.
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C'est dense et c'est bruyant, c'est étouffant, c'est la foule. Les allées du salons sont noires de monde. Anaïs est nerveuse. La démonstration est prévue dans une demi-heure. Elle ne sait pas si elle tiendra le coup. C'est étrange, imperceptible, mais c'est là. Depuis son malaise, l'autre soir, ça n'arrête pas. Comme une migraine, mais ce n'est pas seulement ça. Une angoisse lancinante qu'elle ne comprend pas. Des mots qui lui viennent par fois, qui n'ont aucun sens pour elle. Parfois des réactions brusque, des prénoms même. Un qui reviens régulièrement, mais aucun visage à coller dessus... Impossible à comprendre. Le docteur qu'elle a consulté ce matin en urgence n'a rien trouvé d'anormal dans son état, à déclaré que c'était du au stress, sans doute.
Faire bonne figure. Ne rien dire. Ce n'est pas un crime, d'être surmenée et angoissée au point d'avoir des hallucination, mais si ces messieurs de la hierarchie découvrait qu'elle est si fragile psychologiquement, ils seraient ravis de confier son poste à un autre. Un homme de préférence, puisque les femmes sont si sensible à la charge supplémentaire de travail...
_ Anaïs ? Fait une voix aimable.
Elle se retourne.
_ Oh, Jean Paul, tu es là. Comme c'est aimable d'être venu !
_ C'est toi qui est bien aimable de nous avoir invités. Sissi, tu te souviens d'Anaïs ?
Anaïs baisse les yeux vers l'adolescente aux cheveux noirs qui se tient dans l'ombre de son père. Elle fait un salut de tête, mais son regard est hostile. Hostile, comme envers tous les adultes qui l'ont connue petite, à l'époque ou sa mère était encore là. "C'est bien compréhensible, ça ne doit pas être facile pour elle, pauvre gamine !" La jeune femme répond au salut froid par un sourire chaleureux, mais se garde bien de prononcer la moindre phrase. A treize ans, on a un orgueil qu'il ne faut pas blesser.
_ Et voici Ulrich ! Continue Jean-Paul Delmas, totalement inconscient de la tension qui règne entre sa fille et sa vieille amie. C'est un de mes élève, et un ami de Sissi.
Un adolescent à l'air plus maussade encore que celui de sa camarade vient serrer la main d'Anaïs. Il est de petite taille, a des cheveux chatain, et une allure plutôt athlétique. Anaïs le qualifirait de "mignon", s'il n'y avait pas cette allure de cadenas verrouillé sur son visage. "N'empêche, je dois bien admettre que Sissi a du goût. Tant mieux qu'elle ai un petit ami, ça ne peut que lui faire du bien. Son adolescence s'annonce rude."
La jeune femme tend aimablement la main derrière elle.
_ Allez prendre place dans la tribune. Le show va bientôt commencer.
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Odd est allongé sur son lit, la musique à fond dans ses écouteurs, mais il n'écoute pas. L'heure n'est pas à la fête.
Attaque de Xana potentielle+rupture d'Ulrich et Yumi+déprime=Mais comment diable va-t-on se sortir de là ?
Kiwi saute sur son ventre sans parvenir à l'égayer. Derrière lui, Jérémie passe la tête dans l'entrebaillement de la porte.
_ Ton chien viens encore de farfouiller dans mes affaires !
_ Navré, Einstein, j'étais tellement concentré sur ma musique que je ne regardais plus ou il était. Ca te dis d'écouter avec moi ?
_ Merci, mais je préfère être près de l'ordi, si Ulrich téléphone pour signaler quelque chose de bizarre.
_ Bon sang, Einstein ! Il va rien lui arriver, à ton salon de l'électronnique !
_ J'aimerai, mais je ne serait tranquille qu'un fois qu'il sera terminé.
_ Si tu tiens tant à te donner des insomnies !
Sans répondre, le petit génie referme la porte et retourne vers sa chambre. Une silhouette se tient dans l'embrasure.
_ Yumi ? Mais... On est samedi ! Qu'est-ce que tu fais-là ?
_ Jim m'a donnée la permission d'entrer.
_ Jim t'as QUOI ?
Un instant, Jérémie visualise la silouhette massive et carrée du surveillant, avec son visage rubicond et son air teigneux. Ainsi, même lui a fini par réaliser... Et il a compris. Il a laissé entrer Yumi pour qu'elle puisse retrouver les seules personne à qui elle peut confier ses tourments.
_ Entre, ne reste pas devant la porte.
_ Rien de nouveau ? demande Yumi.
_ Pour l'instant non, et tant mieux. Pas de nouvelle, bonne nouvelle.
Il se réinstalle devant son clavier. Elle s'assied sur le bureau. Et ils se taisent.
Il attends qu'elle parle. Elle ne dit rien. Les mots se bousculent derrière ses lèvres pourtant.
"Je ne me suis pas disputée avec Ulrich. Enfin, si, à la fin, on a fini par se disputer quand même. Mais enfin, c'était pas tenable, tout ça, le secret, devoir se cacher de Sissi parce qu'elle pourraient se venger en faisant du mal à Aelita, devoir se cacher de vous pour pas que ça gène la cohésion du groupe... On pouvais pas continuer ! Il fallait le faire. Je sais qu'il le fallait. Mais ça me tue ! Ca me tue !"
Non, elle ne dira rien de tout ça. Elle ne dérangera pas Jérémie avec ses problèmes personnels alors qu'il y a Xana à surveiller.
Et lui reste là, devant son clavier, l'air occupé, refusant de poser la question qui lui brûle les lèvres.
"Comment en êtes vous arrivés là, Yumi. Pourquoi vous êtes vous séparés ?"
_________________
Perchée sur la montagne, Aelita tente de reprendre sa concentration. Mais quelque chose vient la distraire sans cesse. Impossible de comprendre quoi. Un imperceptible mouvement en elle. C'est depuis l'autre nuit, quand cette femme l'a surprise en train de pirater les ordinateurs de l'exposition. Elle a fait apparaître des signe kabalistiques sur l'écran. Une idée impulsive, usant de tout ce qu'elle avait appris au sujet de l'hypnose... La femme s'est endormie, et a certainement tout oublié. Mais depuis, quelque chose bugue quelque part. Impossible de savoir quoi...
D'ordinaire, elle se serait confiée à Jérémie. Elle se serait confié à lui, parce qu'elle le fait toujours, parce qu'elle a besoin de lui pour faire le tri, pour savoir ce qu'il faut, ce qu'il ne faut pas. Elle ne peux pas se fier à ses propres jugements. Elle ne sait pas, elle. Lui, il sait.
Oui, son premier mouvement a été d'en parler à Jérémie. Mais quand elle s'est connectée, elle l'a trouvé épuisé, maussade. Et, plutôt que de lui parler des ses soucis, elle a décidé de l'écouter.
Jérémie... Jérémie qui cherche sans cesse à tout assumer, à tout faire, tout seul. Jérémie qui ne dit jamais : "Assez, il faut que je me repose !" Elle est inquiète, maintenant. Pas seulement pour lui. Mais parce qu'elle réalise qu'elle ne peut pas faire confiance à Jérémie tant qu'il ne prendra pas soin de lui-même. Elle doit donc faire face. Seule. Seule pour la première fois.
Le groupe traverse une crise. Yumi et Ulrich ne se parlent plus. Aelita s'est dit que ça n'avait pas d'importance, que c'était déjà arrivé. Mais Jérémie a pris l'air grave, et lui a dit que cette fois, c'était plus compliqué. Elle aurait pu continuer à poser des question, mais quelqu'un est entré dans la chambre et l'a obligé à couper la communication.
Elle n'a pas rappelé. Il y a ce beug. Il faut qu'elle trouve seule. Mais elle n'arrive pas à se concentrer. C'est trop présent en elle, diffus, mais oppressant. Comme une centaine de bruit de voix dans ses oreilles.

Toute ces voix donnent mal à la tête, et il faut sourire, faire bonne figure, serrer la main à chacun. Le japonais est arrivé en dernier. Il vient lui sourire.
_ Comment allez vous, mademoiselle Maillet ?
_ Ne vous inquiétez pas pour moi, répond-elle. Si ça persiste, j'irai me réfugier dans une tour et je contacterai Jérémie.
_ Je vous demande pardon ?
Il la regarde interloqué. Anaïs est stupéfaite. Elle n'a aucune idée du sens de la phrase qu'elle vient de dire. La seconde de stupéfaction passée, c'est un mouvement de panique qui se réveille.

_ Jérémie ! Jérémie !
Aelita s'est redressée, en proie à une terreur intense.
_ Aelita ? Fait la voix de Jérémie dans le haut parleur. Qu'est-ce qui t'arrive ?
_ Il faut que je trouve quelque chose à lui répondre ! Il faut que je trouve comment lui expliquer ma réaction, ou il dira à tout le monde que je suis incompétente !
_ Aelita ? Mais de quoi tu parles ?
L'humanoïde aux cheveux rose reste étourdie. Elle ne sais pas du tout pourquoi elle a prononcé ces mots, ni d'ou lui est venue cette irrépressible peur qui l'a soudain envahie. La voix de l'adolescent, inquiet de son silence, raisonne dans Lyoko.
_ Aelita ? Aelita, que t'arrive-t-il ?
Cette fois c'est grave, il faut lui dire.

Le jeune homme la fixe intensément :
_ Mademoiselle maillet ?
Lui dire ce qui lui arrive ? Mais pas question, qu'est-ce qui lui prend ! Mentir, dire que tout va bien, évidement.
_ Ce n'est rien, j'ai eu beaucoup de chose à faire, ces dernier temps. Je bugue un peu. Ca va passer.

_Ce n'est rien, Jérémie, j'ai eu beaucoup à faire ces dernier temps. Je bugue un peu, ça va passer.
_ Ah ? Tu es sûre ?
_ Oui.
Elle a menti à Jérémie. Deux fois de suite. Sa voix n'a pas tremblé. C'est la première fois qu'elle le fait. Elle ignore pourquoi. Elle a juste le sentiment qu'il faut se taire, cacher sa faiblesse.
"Et si c'était Xana qui m'inspire cela ?"
A peine a-t-elle eu cette pensée qu'elle la rejette. Non. C'est autre chose. Quelque chose de nouveau, qu'elle n'a jamais vécu. Une erreur quelquonque qu'elle a faite.
"Le début de ma métamorphose en humaine, sans doute. Il faut que je comprenne ce que c'est."
______________
Ulrich, Sissi, et le directeur ont pris place dans la tribune. La conférence commence. Ulrich la suit à peine. Il regarde Sissi du coin de l'oeil. C'est de sa faute. Elle n'en sait rien, bien sur, mais c'est de la sienne. Si elle n'était pas là, avec sa dangeureuse jalousie, sa jalousie qui faisait peser tant de menace sur le groupe, si elle n'était pas là, ils auraient pu s'aimer au grand jour. Il n'y aurait pas eu toute cette pression, ces rendez-vous secret, et puis ces malentendus, ces dispute dictée par l'angoisse d'être découverts... Oui, c'est elle, c'est à cause d'elle qu'il a tout perdu. Il la hait. C'est la première fois qu'il la hait vraiment. Jusqu'à présent, elle l'exaspérait, tout au plus. Mais maintenant il l'a hait. Jamais il n'a aussi passionnément haï quelqu'un.
Un jeune homme asiatique vient de monter sur le podium.
_ Je donne maintenant la parole à Akira Onago, de la Shimishi Higth tech company. Annonce Anaïs dans le micros.
Le japonnais lui lance un sourire charmeur, tandis qu'elle lui cède sa place.
_ Je vous remercie. Mesdames et messieux, le prototype que je veux vous présenter aujourd'hui est si petit que vous ne pouvez pas le voir. Il s'agit d'une puce électronnique. Cette puce révolutionnaire, implanté dans n'importe quel appareil électronnique permet de le télécommandé depuis un simple PC. Pour vous faire une démonstration, j'en ai fait implanter une dans chacun des appareils exposés dans ce salon.
_ Vous avez fait QUOI ?
Toutes les têtes se tournent vers la tribune. Un adolescent vient de se dresser sur ses pied et regarde le japonnais avec stupéfaction. Près de lui, une jeune fille de son âge tente de le faire rassoir.
_ Ulrich ! qu'est-ce que tu fait ! Rassieds-toi ! Tout le monde nous regarde.
Mais le garçon ne semble pas l'entendre.
_ Vous voulez dire, reprend-il que tous les engins du salons peuvent être déclanchez depuis votre ordinateur ?
_ Oui, jeune homme ! réponds le japonnais non sans fierté. La question que vous vous posez tous, naturellement, c'est : "Mais comment est-ce possible ?" Eh bien, je vais m'efforcer de répondre à cette question...
Ulrich n'en écoute pas plus.
_ Je reviens, Sissi.
_ Tu ... Que ?
Mais il est déjà parti. Il s'éloigne de l'amphithéatre et compose un numéro sur son téléphone.
_ Jérémie ? Tu m'entends.
_ Un problème Ulrich ? répond la voix de son ami.
_ Jérémie ! Tous les appareils du salons peuvent être téléguidé depuis un seul ordinateurs.
_ COMMENT ?
_ A cause d'une puce électronnique, j'ai rien compris... Et le fabricant s'apprête à en faire la démonstration.
_ Retarde-le ! Trouve un moyen, n'importe lequel, mais retarde le !
_ Compris !
Ulrich coupe son portable et retourne en courrant vers l'amphithéâtre. Quand il arrive, le japonnais est en train de prononcer la fin de son discour.
_ Une démonstration valant mieux que tout le commentaire, place à l'expérience.
_ Attendez ! Hurle Urlich.
A nouveau, tous les regards se tournent vers lui.
_ J'ai une question !
Akira Onago semble surpris, mais il sourit.
_ Je vous écoute, jeune homme.
_ Hé bien... Heu... Bafouille Ulrich en faisant fonctionner son cerveau à toute vitesse... Je voudrais savoir... A quoi votre puce pourras servir dans la vie quotidienne ?
_ Excélente question, commence le Japonnais, je vais essayer d'être concis.
_ Ulrich, souffle Sissi à côté, tu nous couvre de honte.
"C'est ça, pense Ulrich, mais en attendant, Monsieur Onago, pas besoin d'être trop concis. Prenez tout votre temps. Tout votre temps..."
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Jérémie pianote sans s'arrêter à présent.
_ Je peux t'aider ? Demande Yumi.
_ Pas pour l'instant. Il faut seulement que je trouve l'ordinateur concerné avant Xana.
_ Souhaitons que tu y arrive...
La jeune fille est venu se placer derrière lui, et regarde l'écran ou défile des chiffres, des données. Elle n'y comprend rien, mais au moins, elle peut soutenir son amis de sa présence.
Rouge et transpirant, l'informaticien pousse soudain un cri.
_ J'ai trouvé, mais... Oh non !
_ Qu'est-ce que tu as ?
_ Il a trouvé ! Xana ! Xana a trouvé avant moi !
Une fenêtre aparaît sur l'écran, et le visage d'Aelita apparaît dessus.
_ Jérémie, Xana s'est...
_ Oui ! On sait !
Il se rend compte soudain qu'il lui a parlé plutôt sêchement et s'efforce de dire aimablement.
_ Je lance un scan. On te rejoint tout de suite. Fait attention à toi.
Yumi s'est relevée. Toute la tension de ces derniers jours semble toucher à son paroxisme.
_ Je vais chercher Odd et on fil à l'usine !
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_ Et à présent, trêve de bavardage !
_ J'ai une autre question ! s'écrie Ulrich désespérément.Est-ce que... Est-ce que votre puce permettrait de jouer à des jeux vidéos à distances ?
Un rire secoue la salle. Sissi se lève et vient saisir le garçon par l'épaule.
_ Ulrich, souffle-t-elle, arrête ce jeu tout de suite, ou c'est fini entre nous ?
"Fini ? a le temps de penser Ulrich. Quand est-ce que ça avait commencé ?"
Mais l'heure n'est pas aux vannes, il faut gagner du temps à tout prix...
Derrière Akira Onago, Anaïs observe l'adolescent qui pertube le show. Il n'a pas l'air idiot. Paniqué, plutôt, comme s'il avait une bonne raison d'empêcher la démonstration.
Et soudain, ça la reprend. Une sensation de peur. Impossible de savoir pourquoi, mais oui, IL FAUT EMPECHER LA DEMONSTRATION !!!
Elle tente de lutter contre ce sentiment qui s'empare d'elle, mais il est trop fort, il faut qu'elle y cède. Il y a là, elle le sens, quelque chose à coté duquel l'avis de ses supérieur, ou des japonnais ne compte pas. C'est plus qu'une catastrophe qui risque de se produire. Elle le lit sur le visage de l'adolescent. Elle le ressent dans la plus infime partie de son être...
"Bon, tant pis après si j'ai l'air idiote. Je ne peux pas résister à cette force. Si je n'interviens pas et qu'il se passe quelque chose, je ne pourrais pas me le pardonner !"
D'un pas d'abord hésitant, puis de plus en plus sûr, elle monte sur le podium.
_ Monsieur Onago, dit-elle d'une voix ferme. Nous avons perdu trop de temps, et les autres exposants attendent leur tour. Je ne crois pas que votre démonstration soit nécessaire.
_ Comment ? S'écrie le japonais. Mais c'est insensé ! Ca ne prendra que quelques seconde.
Malgré elle, la jeune femme se sens troublée par cette colère. Mais elle garde le regard ferme.
_ Je suis désolée, Akira. Je dois vous demander de quitter le podium pour laisser la place à l'exposant suivant.
_ Bien. Je descend. mais avant , je me permet juste d'allumer et d'éteindre tous les appareils du salon, afin de montrer que la puce est fonctionnelle.
Et avant que personne n'ai pu réagir, il se penche sur son ordinateur portable et tape une commande.
Tout s'enchaine très vite. Un simple bourdonnement, d'abord. Qui deviens un rugissement. De partout dans le hall d'exposition, des hurlement de terreurs s'élèvent. Dans l'amphithéatre, les appareils électronniques ammené pour la démonstrations se mettent à s'annimer. Les prototype de téléphones portable émettent des soneries stridente. Plusieurs fours à micro-onde explosent, enflamant le décors de cartons qui les entoure. Une scie à métaux, incontrôlable, se mets à léviter dans les airs et se dirige vers le podium.
_ Arrêtez ! Arrêtez ça, bon sang ! Hurle Anaïs à Akira Onago.
Le jeune homme pianote fébrilement sur son clavier, il a l'air totalement dépassé.
_ Plus rien ne répond ! Plus rien. Je ne contrôle plus rien.
_ Prenez garde imbécile !
La scie électronique est maintenant à deux centimètres du jeune homme. Anaïs le saisit par les épaules et le fait tomber en arrière. Juste à temps. L'ordinateur portable, séctionné en deux morceau, grésille.
La jeune femme et l'électronnicien regardent l'appareil hors d'usage, stupéfait.
_ C'était le seul moyens de reprendre le contrôle ?
_ Le seul, oui. répond Akira Onago d'une voix blanche.
Tous les deux réalisent soudains qu'ils sont dans les bras l'un de l'autre et se détachent avec brusquerie, un légère rougeur trahissant leur confusion.
Du coin de l'oeil, Anaïs aperçoit le jeune garçon qui a voulu empêcher la démonstration. Armé d'un extincteur, il tente d'éteindre le feu qui s'est alumé. C'est un gamin. Juste un gamin. Et pourtant, pour une raison toute aussi absurde que celle qui l'a poussée à arrêter la démonstration, elle sent qu'il est l'un des seul à qui elle peut faire confiance. Elle court à lui.
_ L'équipe de sécurité va se charger de l'incendie et des machines folles. Toi, conduit Sissi et son père à l'abri. Il y a une sortie de secours sur la droite en sortant de l'amphi.
Ulrich regarde la jeune femme un peu hésitant, puis lui remet son extincteur pour rejoindre la tribune sur laquelle Sissi sanglote, dans les bras de son père.
_ Venez avec moi ! Votre amie Anaïs m'a indiquée la sortie la plus proche !
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Aelita court sur Lyoko. Le sol tremble tout autour d'elle. Territoire banquise, tour de passage... Elle crie toute seule.
_ Vas-y, Ulrich ! Sauve-toi ! Sauve-les !
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Odd, Yumi et Jérémie traversent en courant le pont de l'usine. Le sang leur bat au tempes. Sans ralentir, ils saisissement les cordent qui se trouvent à l'entrée, se laissent glisser dans la salle cathédrale, et se précipitent dans le monte charge. Celui-ci grince et descend dans les profondeurs. Arrivé dans le labo, Jérémie rejoint prestement son poste de commande, tandis que les deux autres continuent leur descente vers la salles des scanner.
Avant de pénétrer dans l'un des sarcophage blanc, Odd se retourne.
_ Yumi... Es-tu sûre d'être en état... Je veux dire, je peux y aller seul !
_ C'est ça, et je te laisserais t'amuser sans moi, répond la jeune fille avec un sourire espiègle.
Et sans plus de discussion, elle entre dans le scanner.
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En entrant dans la tour, Aelita hésite. Elle devrais se rendre dans le territoire banquise immédiatement, mais.... Pas tout de suite. D'abord, elle s'avance vers le coeur de la tour, et communie avec elle.
Je m'appelle Aelita. Et toi ? Qui es-tu ?
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"La tour activée est dans la banquise" annonce Jérémie dans le haut parleur. Aelita vous y rejoint.
Les porte du scanner se referment avec un claquement sourd.
Yumi se laisse un instant effondrer intérieurement. Non. Elle n'est pas en état. Elle n'est pas sûre d'être en mesure de se battre. Il faut pourtant qu'elle y aille. Il faut qu'elle survive, que tout survive, malgré la blessure.
Transfert Yumi.
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Devant la porte du hall, ou se presse une horde de pompier se pressent, Anaïs se retourne. Il n'y a personne derrière elle, pourtant quelqu'un lui as parlé.
Je m'appelle Anaïs. Qui es-tu ?
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Allons, ma fille, on oublie tout, juste pour quelque instant. Là bas, Xana n'a que faire de tes peine de coeur, et tes amis devront compter sur toi.
Scanner Yumi.
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Aelita s'avance vers le bord de la plate-forme, et se laisse tomber vers les profondeur de Lyoko.
Je suis... Je ne suis pas sûre que tu le comprenne. Essaye de le ressentir, plutôt, comme je te ressens.
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De toute façon, il faut bien continuer. ALors pas question de s'accorder une trêve sous prétexte qu'on est malheureuse.
Virtualisation.
Un flash blanc.
Le décors bleu de la banquise apparaît à l'entour. Sans les sensation corporelle, tout a l'air beaucoup plus facile. La crispation à l'estomac qui semblait s'être définitivement installée depuis plusieur jours a disparu. Sur Lyoko, il est possible d'être forte.
_ Yumi ! Odd !
Aelita court vers eux.
_ La tour activée est là-bas. Mais elle est gardée. Deux Krabe et six Block.
_ On va aller leur secouer les puces ! répond Yumi en ouvrant son évantail.
Elle fonce dans la direction indiqué, laissant derrière elle Aelita et Odd interdits.
_ Hé, mais c'est ma réplique, ça ! proteste Odd.
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Ulrich, Sissi, et le proviseur ont réussi à sortir du Hall. Tous les visiteurs ont été évacué, et seule l'équipe de sécurité reste à l'intérieur, pour maîtriser l'incendie. Anais Maillet court d'un groupe de rescapés à l'autre, s'assurant qu'il n'y a pas de victime.
_ Vous êtes sains et saufs, vous aussi, quelle chance !
_ Anaïs, l'interromps Ulrich, est-ce que vous savez comment arrêter ces engins ?
_ Eh bien, ceux dont l'autonomie est limitée ne devraient pas tarder à tomber en panne de batterie. Mais certains peuvent fonctionner des jours durant. Je...
Mais avant qu'elle ai pu achever, un énorme bruit se fait entendre. La paroi du Hall d'exposition vient de s'effondrer. Un objet volumineux monté sur chenille, et armé de ce qui semble être un canon laser sort par l'ouverture ainsi formée. Un groupe de pompier tante d'arreter sa progression, mais un rayon de feu jaillit du canon, creusant de larges trous dans le sol, et contraignant les soldats du feu à se dispersé. Incontrolable, l'engin rejoins la route, et prends la direction du fleuve.
_Anaïs, crie Ulrich, c'est quoi cette chose ?
_ Heu... une foreuse. Une foreuse ultra perfectionnée et totalement automatisée.
Le garçon la regarde sans mot dire. Puis tourne les talons, et s'éloigne en courant.
_ Ulrich ! Hurle Jean-Paul Delmas.
Anaïs pose une main sur les bras de son vieil ami, l'empêchant de se lancer à la poursuite du garçon.
_ Je m'en occupe. Toi, mets ta fille à l'abri.
Le directeur hoche la tête, se dirige vers Sissi et l'entraine par la main. Anaïs se rends vers sa voiture, fait démarrer le moteur et fait mine de s'éloigner à la poursuite de l'adolescent. Mais elle s'arrête aussitôt hors de vue, attrape son cartable sur la banquette arrière. Elle en tire son ordinateur portable.
Montre moi. Qui que tu sois, indique-moi ce que je doit faire, pour reprendre le contrôle des machines folles.
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Courant sur la banquise, Aelita laisse son esprit vagabonder. Reprendre le contrôle des machines folles. Il devrait y avoir un moyen, mais il faut reproduire le logiciel. Il faut essayer d'y réfléchir, tout en courant.
Hurlant de rage, Yumi fonce sur le Krabe le plus proche, bondit et lance son évantail. Le Krabe est sectionné en deux par le projectile et explose. Un tir de représaille venu du Krabe voisin atteinds la jeune fille en pleine poitrine.
_ Yumi, crie Jérémie dans le micro, moins 50 point de vie ! Arrête de t'exposer comme ça !
_ T'occupe Jérémie ! répond sêchement la jeune fille en récuperrant son éventail.
Quelque par à sa droite, Odd se charge d'attirer l'attention du méga-tank. A elle les deux autres Krabe.. Enfin quelque chose sur quoi passer sa rage.
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Dans le laboratoire, Jérémie transpire à grosse goutte.
A ce rythme là, Yumi ne restera pas longtemps sur Lyoko, et Odd se retrouvera isolé. Il faut qu'il lui parle, il faut qu'il trouve quelque chose à lui dire pour la calmer. Mais rien ne vient.
La sonnerie du téléphone l'interrompt. Malgré lui content de cette distraction, il décroche.
_ Oui, Ulrich ?
_ Jérémie, au Hall d'exposition tout le monde a été évacué sans victime. Mais il y a une foreuse incontrolable qui se balade. Je suis à sa poursuite. Elle se dirige vers vous. Elle va vous attaquer.
_ La routine habituelle quoi ! Rappelle-moi quand tu es dans l'usine.
Il raccroche et s'adresse de nouveaux aux autres.
_ Vous avez entendu ? Magnez-vous !
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Sur son siège d'auto, Anaïs pianote, machinalement. Dans sa tête défile des idées dont elle ne comprends pas le sens. Elle ne cherche pas à les rassembler, elle ne cherche pas à y résister. Elle obéit. Reproduire le logiciel. C'est tout ce qui compte. Elle pianote, prise dans une sorte de transe qui la dépasse. La seule chose qui peut les aider.
Un bruit métalique, soudain. Deux scie électroniques et un fer à souder, lévitant au milieu de la route, sont en train d'entailler le capot de la voiture.
Une vitre se brise. La jeune femme hurle. Frappe devant elle.
L'ordinateur portable s'abat sur l'engin fou et se disloque. Anaïs s'enfuit, en jurant.
Un autre ordinateur. Il faut que je trouve un autre ordinateur....
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Yumi vient de détruire son deuxième Krabe. Elle se sent grisée par la fureur qui s'est emparée d'elle. Un sourire mauvais est né sur son visage. Si elle avait encore ses cinq sens, elle aurait un gout de sang dans la bouche. Quand s'est-elle transformée ? Quand est-elle devenue cette louve affamée ?
Le regard empoisonné, elle s'avance vers le troisième Krabe. Un mur de feu l'arrête. Le méga Tank, auquel elle ne prenait plus garde, vient de l'envoyer aux sol.
_ Yumi !!!! Hurle Odd.
La jeune fille voit son corps se pixéliser et disparaître...
_ Odd, Aelita, je suis désolée...
Et de nouveau dans ce corps fini, étriqué, lourd à porter.
Et les porte du scanner qui s'ouvrent.
Elle pleure, maintenant, elle pleure sans s'arrêter, éffondrée sur le sol du scanner, comme il n'y a personne pour la voir, toute les larme qu'elle ne peux pas verser devant ses amis.
Ce n'étais pas cela, la vie. La vie, c'était se battre, parce qu'il était là, parce que tant qu'il était là, il y avait une raison de vouloir que le monde soit sauver, de vouloir qu'il y ai un avenir. Et à présent, à quoi bon ? A quoi bon ?
_________________
Odd est seul sur Lyoko, face à un Krabe et un méga-tank.
_ Bon.
Il y a des sorts plus enviables.

_ J'attire leur attention, princesse, souffle-t-il à Aelita, et toi tu passes dés que tu peut.
_ Entendu, Odd.
Agile comme un félin, bondissant et pirouettant pour attirer l'attention, Odd se précipite vers le méga-tank.
_ Et toi ! Coucou ! Je suis là ! Tu viens jouer ?
La boule se tourne vers lui et se mets à rouler. Aelita tente de passer derrière, mais un tir du Krabe l'oblige à se remettre à couvert.
_ Bon, soupire Odd. C'est pas encore gagné.
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Essoufflé, Ulrich arrive à l'usine et travers le pont. Horreur ! La foreuse est déjà dans la salle catédrale ! Son rayon creuse le sol.
"Le labo ! Il veux rejoindre le labo, et détruire ceux qui s'y trouvent."
Affolé, le garçon décroche son téléphone.
_ Jérémie, vous en êtes où ?
_ On fait ce qu'on peut, mais Yumi a été dévirtualisée, et Odd est tout seul.
_ La foreuse est au dessus de vos tête, elle essaye de creuser un chemin vers le laboratoire ! Je vais essayer de la ralentir.
_ Non, Ulrich, n...
Le garçon a raccroché sans écouter. Il se laisse glisser dans la salle cathédrale et ouvre l'une de vielles caisse qui se trouvent là. ELle contient de vieux cylindre de métal rouillée. D'un violent coup d'épaule, il la fait basculer en avant.
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Anais court, toujours poursuivie par les machines folles. Impuissante, totalement impuissante. Elle ignore ce qui lui arrive, le sens de tout cela.Pour comprendre, elle s'accroche à des souvenirs que ne lui appartiennent pas. Des visage, un nom. Jérémie. Des sentiments très fort, trop fort comme on ne peux en éprouver dans la vie quotidienne...
Elle trébuche et tombe, roule sur le coté, pour éviter la lame meurtrière de la scie, se relève.
Oui, des sentiment forts, pur. Quelque chose comme elle n'en a plus ressentit depuis qu'elle a quitté l'enfance, depuis qu'elle est entrée dans cette vie active ou pour survivre, il faut être forte, froide, ou il faut être un homme...
Des larmes perles à ses yeux, pendant qu'elle court. Tout cet amour, c'était pourtant la seule raison qu'elle avait de se battre. Prouver qu'elle valait quelque chose, gagner de quoi avoir un toit sur la tête et de quoi remplir son assiette, que ça paraissait mesquin et dérisoire, à l'époque.
Elle saisit, devant une porte, une poubelle qui se trouve là, et la lance sur les engins fous.
Elle sanglote vraiment, à présent :
"Mon Dieu, mon dieu, que suis-je devenue !"
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Jérémie relève la tête. des mottes de terres tombe sur son clavier. Une étroite ouverture commence à se former dans le plafond. Yumi vient de surgir de la porte de l'ascenseur. Elle est pâle, elle a les yeux rouge, mais elle s'efforce d'être droite, comme d'habitude.
_ Tu me fais le topo ? C'est quoi le problème ?
Jérémie n'a pas le temps de s'attarder sur ses traits tirés, sur le fait que lui faire un topo ne servirais à rien, sur le fait qu'elle n'est pas en état de se battre et d'aucune utilité à l'heure actuelle.
_ Eh bien, pour faire court il y a un engin diabolique ultra perfectionné au dessus de nos tête, et il essaye de faire un trou dans le plafond pour pouvoir nous attaquer.
_ Comment on l'arrête, cet engin ?
_ Je ne sais pas, Ulrich essaye.
Comme une flamme à qui ont vient de donner un nouveau combustible, la jeune fille se redresse d'un bond.
_ QUOI ??? ULRICH EST LA-HAUT, SEUL AVEC CETTE CHOSE ?
_ Oui, mais Yumi n....
Mais il n'a pas le temps de parler. Elle a déjà disparu dans l'ascenceur.
Jérémie emets un gémissement, tandis qu'une dizaine de gravas continue à tomber autour de lui.
"Si Xana n'y arrive pas, ce sont ces deux-là qui finirons par avoir ma peau."
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Ulrich fait face dans la salle cathédrale. Il regarde le contenu de la caisse qu'il a renversé dévaler vers l'engin fou. Les cylindre rebondissent sur le blindage de la foreuse, mais celle-ci interromps son activité de forage, pour chercher d'ou vient l'attaque. La caméra numérique placée sur le devant de sa structure, pivote, et s'arrête sur le garçon. L'engin se mets en route vers son frêle assaillant.
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"Est-ce cela, être humaine ?" Pense Aelita."Devoir prouver toujours que l'on vaut quelque chose sous peine de perdre tout ce à quoi on tient ? Est-ce vraiment cela ? Ne plus pouvoir faire confiance à personne, même pas à ceux qu'on aime le plus ?"
Les tirs de lasers fusent autour d'elle. Elle les esquive.
Dis-moi qu'il est possible de ne jamais grandir, si grandir, c'est se trahir soi-même...
Se trahir soi-même... Mais n'est-ce pas ce qu'ils ont fait, Ulrich et Yumi, en renonçant à leur amour ? Et pourquoi l'ont-ils fait ? C'est évident, pour elle, Aelita, parce que cet amour compliquait le travail du groupe qui était de la protéger.
Oui, c'est bien cela être humaine. Souffrir, avoir peur.
Odd s'est précipité entre les deux monstre, le Krabe et le méga tank.
_ Ho, les copains, coucou ! Je suis là.
Les deux créatures font feu en même temps. Le garçon saute sur le côté. Le mur de feu du méga tank tranche le Krabe en deux, tandis que le rayon du Krabe touche le coeur du méga tank. Deux explosion, puis plus rien que la banquise nue.
_ Ouaiiiiiis ! Claironne Odd. Je suis le meilleur.
Aelita reste à le regarder, interdite.
Souffrir et le cacher en faisant la comédie, comme Odd, ou en faisant la fière, comme Yumi, c'est cela son destin, désormais.
_ FONCE AELITA ! Hurle Jérémie dans le haut parleur. FONCE A LA TOUR !!!!
Foncer... Le faut-il ? Sauver ces vie de souffrance et de guerre, de méfiance... Oui, il le faut. Il le faut parce qu'il y a aussi la liberté, la possibilité de ne laisser personne décider à sa place. C'est cela, le but. Pas de souffrir éternellement. Mais de se retrouver en pleine posséssion de sa vie, malgré ces messieurs de la hierarchies, qui pense qu'une femme ne peux pas être à la hauteurs, pour des responsabilité pareille. Etre quand même soi, et respectée de ceux qui vous connaisse, qui vous croisent chaque jour. Accomplir sa tâche du mieux qu'on peut, et servir à quelque chose, même s'il n'y a que deux ou trois personnes pour le voir, ça suffit. Oui, c'est cela le but.
Sans attendre, l'humanoïde aux cheveux rose se mets à courir vers la tour.
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Pour Ulrich, le temps paraît avoir ralenti. La foreuse n'en finit pas de s'avancer vers lui, menacante.Son grincement sinistre raisonne dans la salle catédrale comme une lugubre musique rituelle pour accompagner un sacrifice.
Coincé ! Coincé le dos au mur, nulle part ou fuir ! Il recule, recule, vite, le long de la paroi, mais c'est en vain, il le sait, impossible de fuir, d'éviter le monstre qui lui fait face. Il s'arrête, pris au piège dans un recoin et crispe ces doigt contre le béton.
"Je ne veux pas... Je ne veux pas..." Une soudaine peur, immense, comme il n'en a jamais ressenti, s'empare de lui. Il va mourir. C'est trop tard pour s'échapper. Trop tard. Cette fois, il va réellement mourir !
Un bruit de porte métallique. De course.
Yumi vient de surgir. Il lui faut moins d'un seconde pour tout voir. Le trou dans le sol. Les cylindres. L'engin, et Ulrich, bloqué contre le mur du fond, incapable de fuir. Il lui faut encore moins d'une seconde, pour réagir.
Elle se précipite au bord du trou et ramasse un des cylindre, qu'elle lance contre la foreuse.
_ Eh ! Tête de boite de conserve !
C'était un geste impulsif, irréfléchi. Dicté juste par son instinc. Elle le réalise au moment même où l'engin se retourne, et se met en mouvement vers elle. Mais elle ramasse un nouveau cylindre et continue à lancer.
_ C'est ça, vient me voir ! Viens voir Maman...
_ YUMI !!!!! QU'EST-CE QUE TU FICHE ? RESTE PAS LA !!! hurle Ulrich.
Mais Yumi ne bouge pas. Elle l'a entendu, oui, bien entendu, mais elle ne bouge pas. Elle reste debout, à attendre la chose. Son souffle est court, son coeur bat la chamade. "Ulrich... Ulrich..." Elle n'a aucune idée de ce qu'elle voudrais lui dire, mais tout son être l'appelle, silencieusement. Elle serre les dents. Plus que qu'un mêtre. Plus que quelque centimètre...
_ YUMI !!!!!!!!!!
Alors que la machine arrive juste sur elle, Yumi saute sur le côté. L'engin entrainé pas son élan tombe dans le trou qu'il a formé et va s'écraser quelque mètres plus bas.
Yumi tente de reprendre pied au bord du gouffre, mais le sol s'effrite sous ses pieds, se dérobe. Elle bat l'air des mains, cherchant quelque chose de solide, quelque chose ou s'accrocher, mais rien de viens à la rencontre de ces mains désespérée. Le vide attire en lui tout le poid de son corps et elle tombe à son tour.
_ NOOOOOOOOOOOOOOOON !!!!
Le cri a jailli de la gorge d'Ulrich avant même qu'il ait eu le temps de le penser, le temps de voir la silhouette sombre de la jeune fille _ oh, cette silhouette tant chérie_ s'affaisser et disparaître dans le gouffre béant.
Retrouvant soudain l'usage de ses membre, que la peur avait paralysé, Ulrich se précipite jusqu'au bord de la crevasse et se penche à travers le plancher percé... En bas, dans le labo, au milieu des débris de la foreuse, la jeune asiatique gît, inerte... Jérémie, un air bouleversé sur le visage s'approche lentement d'elle, et se penche. Il est pâle, comme s'il n'était plus que le reflet de lui-même, comme si toute son énergie vitale l'avais quitté.
Non. Non. C'est impossible. C'est totalement impossible. La vie n'est pas aussi injuste. Ca n'existe pas des injustice comme ça. Non. Non. NON !!!!
Ulrich halète, déséspérément, attendant que l'air accepte à nouveau de pénétrer dans ses poumons sans y laisser cette sensation de brûlure, de déchirure. Yumi...
Sans plus penser à l'asenseur, ou au conduit d'aération qui donne acces au labo, il empoigne le sol de ses poings fébriles et se laisse glisser par le trou, descendant le long de la colone de fil qui relie le supercalculateur au reste des engins de l'usine.
Jérémie est toujours accroupi à coté de l'adolescente. Il le regarde venir avec un air éteint.
_ Yumi...
Il veut se précipiter vers elle, l'appeler, la ranimer, mais Jérémie s'est brusquement levé, et avec une poigne dont personne ne l'aurait jamais cru capable, le retiens loin du corps.
_ Ulrich. Ne t'approche pas, c'est mieux. Tu vas te faire du mal.
Prisonnier, le garçon à l'allure athlétique se débat désespérément
_ Ferme-là, Jérémie, elle va bien ! Je sais qu'elle va bien.
_ Non, Ulrich. Son coeur ne bat plus.
Comme le garçon ne semble pas avoir de réaction, comme il continue de se débattre, le petit génie répète :
_ Son coeur ne bats plus !

L'autre le regarde comme s'il s'était mis à parler une langue étrangère. Il a arrêté de se débattre. Jérémie le lâche. Pas de douleur, de larme dans les yeux d'Ulrich. De l'incompréhension. Jérémie a dit que le coeur de Yumi ne battait plus. Mais le coeur de Yumi ne peux pas s'arrêter. Il ne peut pas s'arrêter, parce que celui d'Ulrich bat toujours, que ces deux coeurs là on toujours battu au même rythme... Jérémie le regarde essayer désespérément de concevoir l'impossible réalité. S'il s'agissait de n'importe quoi d'autre, le petit génie aurait certainement une réponse à donner. Il a toujours une réponse à donner. Mais cette fois-ci, non, cette fois-ci, il ne peut rien dire, rien.
Une voix douce raisonne dans le désordre appocalyptique du labo. Aelita.
_ Jérémie ? Ca y est. Je suis dans la tour. Je n'ai plus qu'à taper le code.
Jérémie sursaute, brusquement ramené à la réalité, et s'avance vers le poste de commande, mais Ulrich, qui semble soudain sortir de sa torpeur, lui empoigne le bras.
_ Non ! Aelita, ne désactive pas la tour ! Pas maintenant !
_ Mais, Ulrich... Commence Jérémie.
Sans le laisser parler, Ulrich lui plante sa montre sous le nez.
_ Le coeur de Yumi s'est arrêté il y a une minute. Il nous en reste deux pour le faire repartir.
_ Je ...
_ La ferme ! Si Aelita désactive la tour maintenant, Yumi sera morte au moment du retour dans le passé. Morte ! Tu comprends ça ?
Le regard du garçon flamboye d'une rage que Jérémie ne lui a jamais vu. Le premier mouvement du petit génie est pour fuir, fuir toute la haine nouvelle qu'il voit dans les yeux de son ami. Mais un autre élan, venu du plus profond de lui même, le pousse à rester là, à y croire. "Et si..." Sans plus discuter, Jérémie s'est précipité vers un tiroir à coté du poste de commande. Il en tire deux électrode, liée à des cables qu'il branche sur le supercalculateur, puis qu'il tends à Ulrich.
_ Isole-toi les mains et applique lui ça sur le coeur.
Avec une violence qu'il ne se soupçonnais pas, Ulrich déchire sa chemise et entoure les morceaux de tissu autour de ses mains avant de saisir les électrodes et les appliquer sur la poitrine de la jeune fille inanimée.
Le visage de Yumi est figé dans l'expression de tristesse qui ne l'a plus quitté depuis plusieur jour. Son âme est-elle encore un peu là, derrière ses yeux fermés ? Entend-elle, à travers la brume qui la coupe de cette vie, à quel point on l'appelle, à quel point on veut qu'elle reste ?
Jérémie envoie dans les cable tout le courant électrique qu'il peu. Le corps de Yumi tressaute sous l'électro choc.
-Eh bien, Ulrich ?
Le garçon cherche desespérément une pulsations sur le cou de sa bien aimée, celle sans qui plus rien n'a de goût ni de valeur. Rien. Rien.
Yumi s'échappe. Yumi s'évapore comme un trop beau rêve qui n'a pas assez duré.
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Coincée, la rue dans laquelle elle s'est enfoncée est une impasse. Pour être libre, oui, c'était cela, le but. Il faut que tu le sache. Il faut que jamais tu ne l'oublie. Elle se retourne et fait face aux machine qui l'attaquent. Je veux vivre. Je veux vivre encore. Aide-moi. S'il te plait. Fait-le.
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_ Aelita, désactive la tour. Murmure Jérémie d'un ton sinistre.
_ AELITA, NE BOUGE PAS ! JEREMIE AUGMENTE L'INTENSITE !!!
_ Ulrich, il ne reste plus qu'une minute, c'est trop tard. Les autres engins de l'expo sont toujours incontrôlable. Il y a des gens pour qui cette minute compte.
_ JE NE VEUX PAS LE SAVOIR !!! AUGMENTE L'INTENSITE ET VITE !!!!
Elle ne doit pas partir. Peu importe le prix, peu importe s'il ne doit plus jamais la tenir dans ses bras, plus jamais sentir la douceur de ses lèvres contre les sienne. Peu importe. Elle ne doit pas partir, elle ne doit pas partir.
Le regard d'Ulrich est maintenant plus fou qu'il ne l'a jamais été. Par stupeur plus que par raison, Jérémie exécute les ordre.
C'est une charge plus puissante qu'il n'aurais jamais osé mettre qu'il envoie a travers les électrode. Le flux d'energe, de vie, jaillit du supercalculateur, et va traverser de par en part la jeune fille inanimée, leur grande soeur, leur oreille attentive, leur point d'attache à tous, et la seule et unique pensée d'Ulrich.A nouveau, Yumi tressaille sous le choc. Et retombe. Jérémie se retourne.
_ Et cette fois ?
Tremblant comme un viel homme, redoutant ce que sa main trouvera, Ulrich reprend le poul de celle qu'il aime. Il à peine à le croire, à le ressentir. Il presse son autre main contre la gorge bien aimée et pousse un cri de triomphe.
_ Maintenant, Aelita ! Désactive la tour maintenant !
_ Désactive, Aelita, répète Jérémie. Désactive vite !
Sur Lyoko, d'une main un peu tremblante, Aelita tape les cinq lettres.
L, Y, O, K, O...
Vis, Anais, vis, tu es sauvée.
_ Retour vers le passé, murmure Jérémie d'une voix épuisée par l'émotion.
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Odd est allongé sur son lit, la musique hurle dans ses oreilles, mais il n'écoute pas. Kiwi saute sur sa poitrine. Derrière lui, à travers l'embrasure de la porte, Jérémie est pâle.
_ Viens avec moi. Je n'ose pas aller voir seul.
Le blondinet hoche la tête, enlève son casque et tous deux se dirige vers la chambre de Jérémie. Yumi est là, à attendre, appuyée contre le mur. Dissimulés derrière l'angle de couloir, les deux garçons poussent un soupir de soulagement.
_ Je vais lui parler, murmure Jérémie. Toi, appelle Ulrich pour lui dire qu'elle va bien.
_ Ok chef, répond Odd, qui a immédiatement retrouvé son air espiègle.
Jérémie s'avance vers Yumi lentement, comme pour ne pas briser l'illusion, pour ne pas s'appercevoir que c'est un rêve et retomber dans l'horrible cauchemar. La jeune fille le regarde intrigué.
_ Qu'est-ce que tu as ? On dirais que tu as vu un fantôme.
_ Tu ne te souviens de rien ?
_ Je me souviens de la foreuse. Et puis plus rien ensuite.
_ Entre.
Ils pénètrent dans la chambre. Il se réinstalle à son clavier, et elle s'assied sur le bureau. Et ils se taisent.
Comment lui raconter ? C'est irracontable.
_ Ecoute Yumi...
Il ne parvient pas à continuer. Elle tente de l'aider.
_ Jérémie, qu'est-ce qui s'est passé ?
Ce qui s'est passé ? Jérémie ne peut le raconter. Le cauchemar est encore là, à lui serrer le ventre.
_ Je passe sur les détails, tu n'a pas besoin de les connaître. Mais Ulrich nous a prouvé à tous qu'il tenait à toi plus que tout au monde.
Il frémit malgré lui mais relève la tête et la regarde dans les yeux.
_ Plus que tout au monde, Yumi.
Le regard de la jeune fille est imperceptible. Elle reste silencieuse un instant. Elle n'a pas envie de poser des question, finallement. Elle sait qu'il dit vrai. Elle serre les dents. Puis, comme rien, plus rien n'arrive à l'en empêcher, comme ça lui déborde des lèvres, finit par avouer.
_ Moi aussi, je tiens à lui plus que tout au monde.
_ Vraiment ? Qu'est-ce qui s'est passé, alors ?
_ Eh bien... Commence Yumi.
Mais elle s'interromps, réfléchis un instant, puis se relève et ramasse son sac.
_ Excuse-moi, mais avant de te raconter, il faut que je fasse quelque chose de très urgent.
_ Pour le Hall d'exposition, lance Jérémie, prends la ligne 7. La 4 est en travaux.
Mais elle est déjà partie. Le visage souriant de Odd apparaît dans le cadre de la porte.
_ Et bien ? Tu as obtenu l'armistice ?
_ Je ne sais pas, mais ça m'étonnerait qu'ils soient encore fâchés ce soir.
Le blondinet viens s'assoir sur le bureau, à la place ou était Yumi quelques instant auparavant.
_ Dis donc ? Je croyais qu'il ne fallait pas se mêler des affaires des autres.
_ Eh bien... J'ai décidé qu'on pouvais le faire en cas de force majeure.
_ De force majeure ?
_ De force majeure, oui. Pourquoi ?
_ Pour être sûr, répond Odd.
Et sans que rien ne le laisse prévoir, il débranche la prise de l'ordinateur. Devant Jérémie, l'écran devient tout noir.
_ Mais, Odd ? QU'est-ce qui te prends ?
_ Il me prends qu'à mon avis, Aelita aimerait faire autre chose avec toi que chercher des virus ou prévoir des attaques de Xana. ALors, on est samedi, tu file à l'usine, tu me la matérialise, et vous allez vous manger une glace c'est moi qui vous l'offre.
_ Mais...
_ Et ça ne se discute pas ! Non, mais ! Pour rien au mondre je ne revivrais un jours comme ceux que je viens de vivre. Un couple, ça s'entretien, que diable !
Il pousse le petit génie vers la porte et referme derrière lui.
Le célibat, se murmure-t-il tendis que Jérémie s'éloigne, ça n'a pas que des inconvénients.
Accroupie dans la tour, Aelita pianote.
J'ai trouvé. Je vais coupé le lien qui nous uni, et tu oubliera tout. C'était un absurde accident, mais j'aurais eu tant de chose à apprendre.
J'ai cependant eu le temps de découvrir des choses. Tu es le premier secret que j'ai eu pour Jérémie. Je ne lui raconterait jamais. Je sais maintenant que certaines expériences ne doivent appartenir qu'à moi. Tu vas me manquer... Anais.
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Bruit et mouvement, c'est la foule. Les couloirs du Hall d'exposition sont noire de monde. Anaïs s'avance vers le réprésentant de la firme Japonnaise.
_ Akira, il faut que je vous parle.
_ Qu'y a-t-il ?
Anaïs hésite. Ce qu'elle s'apprête à dire est absurde, et s'il le prends mal, ça pourrais mettre un therme à sa carrière. Mais il faut qu'elle le fasse. Un sourd instinc en elle la pousse. Elle a le sentiment qu'elle doit l'écouter. Une sensation oubliée, de quand elle était petite fille.
_ Akira, je suis contre votre démonstration. Je préfère que vous vous contentiez de présenter votre produit. VOtre firme est suffisement connue pour qu'on vous croie sur parole.
_ C'est votre supérieur qui vous envoie ?
_ Je n'ai pas de supérieur dans le cadre de ce salon. Je sais que je m'expose à des représailles en agissant ainsi, mais je regrette, votre démonstration n'aura pas lieu.
_ Mais, pourquoi ?
_ Disons... Une sorte d'instinct. Je refuse de prendre ce risque, non que je n'ai pas confiance en la fiabilité de votre produit. Mais il y a trop d'imprévus possibles. Je regrette.
Le japonais la regarde sans mots dire puis sourit.
_ Pour l'heure, tout se joue entre nous deux. Je peux éviter que cette petite affaire ne remonte jusqu'à nos supérieurs respéctifs, moyennant une petite compensation.
_ Une compensation ? Répète Anaïs, sans comprendre.
_ Je serais ravi si vous acceptiez de diner avec moi, répond Akira Onago, avec un sourire charmeur.
_ Eh bien.. Je... Bafouille la jeune femme. Entendu !
"Allons bon, voilà que je rougis comme une adolescente, maintenant. Il faut que je me surveille."
Mais malgré elle, elle se sens fière. Tout en elle n'a pas disparu, n'a pas été happé par le quotidien, le monde du travail, puisque, malgré sa situation, sa position à tenir, elle est encore capable de rougir...