Histoire : Imperfection

Écrite par pompom le 24 avril 2013 (1188 mots)

Belle, sensuelle, sexy...
Ulrich n’arrivait pas à effacer l’image de cette si belle jeune femme si forte, si courageuse. Allongé sur son lit, il repensait à ce moment où il l’avait vu arriver, un sourire timide aux lèvres et les joues roses. Puis Odd avait lu sa nouvelle et tout s’était écroulé! Comment pouvait-elle penser ça de lui? Immature, il l’était quelques fois! Égoiste, c’était possible... Mais il pensait aux autres... oui, il pensait à elle jour et nuit. Elle le poursuivait avec ses beaux yeux, son beau visage, ses beaux cheveux... Il était prêt à tout pour elle, il ne lui refuserait jamais rien! Mais elle, ne pensait pas ça de lui! Non, elle se moquait de ce qu’il pouvait ressentir, elle l’avait d’ailleurs bien prouvé avec sa satané phrase : "copains et puis c’est tout". Ce jour-là, il aurait mieux fallu qu’il se casse une jambe, il aurait moins souffert. Elle le lui avit balancé comme ça, d’un coup, sans qu’il ait le temps de dire quoi que ce soit.
Puis il entendit un tocquement de porte:

"Ulrich, ouvre-moi!"

Yumi! Que faisait-elle là? Ne devrait-elle pas être sur le Cortex avec les autres... et avec William?

"S’il te plaît, ouvre-moi!"

Ulrich se releva, hésitant. Sa main se dirigeait vers la poignée puis elle s"arrêta. A quoi est-ce que cela servirait de lui ouvrir? Il souffrait beaucoup trop avec elle et il en avait assez de l’écouter, elle qui avait toujours raison et qui pensait toujours aux autres... sauf à lui.

"Bah oui, c’était toi dans la nouvelle!.. Tu voulais que je te le dise, je te le dis! Allez ouvre-moi, s’il te plaît!"

Quelques secondes passèrent, chacun écoutant les gestes de l’autre à travers la porte. Yumi soupira puis finit par partir. Ulrich la regarda: c’était à lui de parler maintenant!


Yumi marchait d’un pas cadencé, voulant rejoindre les autres le plus rapidement possible. Elle était en colère! En colère contre lui et en colère contre elle-même également! Pourquoi Odd avait-il dû lire sa nouvelle devant lui? Pourquoi avait-elle dû écrire cette nouvelle? Elle l’avait fait souffrir, une fois encore! Pourquoi devait-elle le rendre malheureux? Pourquoi ne pouvaient-ils pas se dire leurs sentiments directement sans aucun détour? Alors qu’elle se posait toutes ces questions, elle sentit une main se poser sur son épaule, la faisant frissonner inconsciemment. Elle se retourna et vit celui qui faisait depuis si longtemps battre mon coeur. Il semblait malheureux, blessé lorsqu’il lui demanda:

"Alors c’est comme ça que tu me vois?"

La belle japonaise écarquilla les yeux. Pourquoi ne comprenait-il pas que malgré ses défauts, elle l’aimait du plus profond de son être? Elle murmura:

"T’es incroyable! Après tout ce que j’ai écrit sur ta sensibilité, ta profondeur... Toi tout ce que tu retiens, c’est le négatif!

-Super! T’as qu’à rajouter "négatif" à ta liste! répliqua le beau samouraï.

La jeune femme fronça les sourcils. N’importe qui d’autre lui aurait dit ça aurait pris une gifle avec elle! Mais voilà c’était Ulrich! L’homme avec qui elle avait grandi et qu’elle avait vu grandir! L’homme qu’elle croyait pouvoir oublier et dont elle était tombée éperdument amoureuse. Elle remarqua:

"Tu devrais grandir un peu Ulrich...

-Non mais attends, après tout ce que tu m’as fait aujourd’hui, je sais même pas comment je fais pour te parler!

Le coeur de Yumi rata un battement. Elle ne pourrait jamais tenir le coup! Mais sa fichue carapace de glace pourrait la faire tomber. Pourquoi devait-elle être si méfiante même avec lui? Elle inspira et déclara:

"Je t’ai dit la vérité! C’est dur à entendre mais c’est la vérité! Et puis c’est moi qui devrait t’en vouloir! Je te signale que je t’ai attendu toute la matinée pour les tractes."

Ulrich avait les mains moites. Les tractes! il avait complètement oublié.

"Ah ouais les tractes! se souvint-il.

-Ah ouais les tractes, répéta Yumi, furieuse. De toute façon, c’est à chaque fois comme ça! T’es jamais là quand j’ai besoin de toi!

Elle soupira et continua:

-Dire que j’ai pas arrêté de penser à toi quand j’étais dans le Cortex. Je me suis même fait dévirtualisée pour te rejoindre! Je suis vraiment idiote..."

Elle passa à côté de lui, persuadée que rien n’avancerait jamais entre eux. Elle l’entendit lui dire:

"Attends!"

Elle se retourna et le vit trébucher. Il se releva maladroitement en se frottant les mains. Elle ne put s’empêcher de sourire. Elle l’aimait ainsi: maladroit, timide, imparfait, authentique... Il lui fit un sourire timide et lui fit remarquer:

"Tu pourras rajouter "maladroit" à ta liste!"

Elle l’observa. Comment pouvait-on être si beau, si gentil, si adorable? Pourquoi devait-elle être si sensible à son charme? Elle, si froide, qui cachait ses sentiments à tous s’en sentait incapable avec lui. Il inspira et déclara:

"Je suis vraiment désolé Yumi! J’aurais dû être là pour les tractes, j’aurais dû être là pour plein de trucs. En fait, t’as raison, je suis vraiment nul! J’ai vraiment pas envie de te perdre..."

Il s’arrêta et Yumi le suppliait du regard de lui dire cette phrase qu’elle attendait depuis si longtemps.

"Tu es la personne qui compte le plus pour moi et je te promets de faire des efforts.

-Toi aussi, tu es la personne qui compte le plus pour moi! lui avoua la jeune femme, émue.

Il la regardait, rassuré. Il se rapprocha doucement d’elle puis prit doucement ses fines mains sans la quitter des yeux. Leurs visages n’étaient qu’à quelques millimètres l’un de l’autre, ils pouvaient sentir leurs respirations. Le coeur de Yumi battait si vite qu’elle croyait qu’il bondirait hors de sa poitrine si jamais il l’embrassait. Leurs yeux étaient fermés, profitant de ce moment qu’ils attendaient tous deux depuis si longtemps.Puis elle sentit le visage d’Ulrich dévier lentement pour sentir sa tête appuyée contre son épaule. Yumi trembla lorsque ses lèvres se posèrent sur son cou; il les pressait tendrement contre sa peau, humant son enivrante odeur pareille à celle d’un jardin de sakuras. Comment pouvait-il lui faire tant d’effet?
Puis il se releva tranquillement. Elle le regarda. Il n’était pas inquiet. Non, il était heureux, tout simplement. Elle comprit ce qu’il voulait lui dire, ils n’avaient pas besoin de paroles. Ils attendraient, ils ne le diraient pas. Ce n’était pas le moment... Ils avaient tenu quatre ans alors quelques semaines de plus...
Et après, ils feront tout ce qu’ils voudront! Ils s’aimeront et ne penseront plus qu’à eux! Et enfin ils seront ensemble!